:
Merci beaucoup, monsieur le président et chers collègues.
Avant de commencer l'exposé, je tiens à présenter de façon officielle les autres témoins qui m'accompagnent ici aujourd'hui, monsieur le président.
Robert Fonberg est le sous-ministre de la Défense nationale. Au bout à ma droite, Kevin Lindsey est sous-ministre adjoint des Finances et des services du ministère. Vous avez déjà nommé le ministre associé de la Défense nationale. À côté de lui, le vice-amiral Bruce Donaldson est vice-chef d'état-major de la Défense et Dan Ross est sous-ministre adjoint des Matériels. Ces messieurs aussi participeront à l'audience du comité et répondront avec plaisir aux questions.
Je suis heureux de revenir devant le comité. À ce que je comprends, il s'agit de la première séance de la nouvelle législature. Je suis toujours heureux d'être ici et de m'associer à l'excellent travail des hommes et des femmes qui composent les Forces canadiennes.
Monsieur le président, j'aimerais particulièrement souhaiter la bienvenue aux nouveaux députés qui siègent au comité. Je répète que les autres membres du ministère peuvent également aider à répondre aux questions.
[Français]
Monsieur le président, comme le réaffirme clairement ce Budget principal des dépenses, le gouvernement est déterminé à fournir à nos hommes et à nos femmes en uniforme les ressources et les outils dont ils ont besoin.
De plus, nous comptons le faire de façon prudente sur le plan financier, en veillant à ce que nos investissements en matière de défense soient adaptés à l'évolution des contextes financier et économique.
[Traduction]
Chers collègues, la priorité de la Défense demeure l'obtention de résultats pour le Canada et les Canadiens. Les sommes qu'investit le gouvernement dans les Forces canadiennes visent uniquement à procurer au gouvernement, par l'entremise du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes, la capacité nécessaire pour défendre les intérêts et les valeurs de la population canadienne au pays et à l'étranger, maintenant et pour les décennies à venir. Comme le dit souvent le chef d'état-major de la Défense, le général Natynczyk, la défense du Canada commence à des milliers de kilomètres des côtes canadiennes.
Comme vous le savez tous, les Forces canadiennes ont fait l'objet d'une très forte demande, particulièrement au cours des 18 derniers mois. En fait, c'est notre rythme opérationnel le plus élevé des 60 dernières années.
Aujourd'hui comme hier, les Forces canadiennes sont appelées à jouer un rôle d'une importance cruciale au pays, en apportant du soutien aux autorités locales, aux organismes d'application de la Loi et aux autres ministères fédéraux. L'année dernière, elles ont pris part aux opérations de sécurité entourant deux événements majeurs auxquels le Canada avait convié le monde, en l'occurrence les Jeux de Vancouver et les sommets du G8 et du G20. Les Forces canadiennes veillent sur nous 24 heures par jour et 7 jours par semaine, prêtes à mener des opérations de recherche et de sauvetage pour secourir les personnes en détresse en territoire canadien ou dans les eaux nationales. En fait, le Canada et ses côtes représentent le plus grand territoire au monde où il faut effectuer la recherche et le sauvetage.
Chaque année, les Forces canadiennes participent en moyenne à 1 100 opérations de recherche et de sauvetage. D'une année à l'autre, elles continuent d'aider le Canada à exercer sa souveraineté dans l'Arctique, par l'entremise de plusieurs patrouilles et de trois importantes opérations annuelles d'affirmation de la souveraineté. Nos militaires sont toujours prêts à réagir en cas de catastrophe naturelle, comme nous l'avons constaté malheureusement ces derniers jours. Ils ont apporté une aide précieuse après le passage de l'ouragan Igor à Terre-Neuve-et-Labrador et, plus récemment, ils ont prêté main-forte aux populations du Québec, du Manitoba et du nord de la Saskatchewan.
Chacune de ces tâches s'ajoute à celles qu'accomplissent déjà les Forces canadiennes chaque jour afin de défendre notre pays. Sur la scène mondiale, nos hommes et nos femmes en uniforme sont souvent les premiers sur le terrain lors de situations difficiles, ce qui témoigne du leadership du Canada dans des environnements chaotiques et dangereux.
Monsieur le président, vous savez sans doute que l'an dernier, grâce aux investissements qu'a faits le gouvernement, nous avons pu recruter, former et équiper nos hommes et nos femmes en uniforme comme jamais auparavant. Le Canada a été l'un des premiers pays à répondre à l'appel à l'aide des Haïtiens dans la foulée du terrible séisme qui a secoué leur île. Nous avons envoyé des C-17, des avions Hercules, des navires, des hélicoptères et nos membres compétents des Forces canadiennes en Haïti.
[Français]
En Afghanistan, les Forces canadiennes ont combattu un ennemi brutal et assuré la sécurité du peuple afghan ainsi que des efforts pangouvernementaux canadiens en faveur du développement.
Au cours des prochaines semaines, soit en juillet, les Forces canadiennes mettront fin à leurs opérations de combat à Kandahar et entreprendront la transition vers leur nouvelle mission de formation dans le Nord et principalement autour de Kaboul.
Elles joueront un rôle essentiel dans la formation des forces de sécurité afghanes pour permettre à celles-ci de devenir aptes à assurer la sécurité de leur propre pays d'ici 2014, comme l'ont annoncé le gouvernement afghan et les partenaires de la FIAS. C'est ce qui constitue le billet de retour.
Par ailleurs, en Libye, après avoir contribué à l'évacuation de Canadiens et d'autres ressortissants, les Forces canadiennes, en collaboration avec leurs alliés et partenaires, jouent un rôle de leader dans les efforts de la communauté internationale visant la mise en application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies et la protection de la population civile de ce pays.
[Traduction]
Monsieur le président et chers collègues, le gouvernement reconnaît combien il est important de veiller à ce que nos forces armées demeurent fortes, souples, agiles et fiables, de sorte que nos militaires puissent continuer de s'acquitter des missions cruciales que les Canadiens sont habitués de les voir exécuter, tant au pays qu'à l'étranger.
Depuis l'arrivée de ce gouvernement, le budget de la défense a crû de façon substantielle, de presque huit milliards. En fait, c'est une moyenne de plus d'un milliard par année depuis 2006. Mais nous reconnaissons aussi qu'en cette période de restriction financière, la Défense nationale doit contribuer aux efforts déployés dans l'ensemble du gouvernement en vue de rétablir l'équilibre budgétaire. Vous vous rappellerez que, dans cet esprit de croissance responsable, le budget de 2010 comportait des dispositions pour freiner la croissance du financement accordé à la défense. L'an dernier, le ministère de la Défense nationale a entrepris un examen stratégique dans le but de recenser ses dépenses et de réaliser des économies. Le ministère a fourni au gouvernement un des examens les plus exhaustifs et les plus rigoureux produits à ce jour. En outre, nous avons bénéficié d'aide extérieure.
Dans le cadre des efforts du gouvernement pour optimiser l'argent des contribuables, le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes ont dégagé, au cours des derniers mois, de nombreux gains d'efficience qui n'affectent en rien les capacités principales ou l'état de préparation de nos militaires. Comme on peut le lire dans le budget de 2011, nous avons relevé des gains d'efficience et des économies que nous pourrions réaliser et nous sommes sur la bonne voie pour atteindre les objectifs fixés dans le budget 2010. Nous procédons de manière à permettre à la Défense de mieux concentrer ses ressources sur le respect de ses engagements à l'égard de la Stratégie de défense Le Canada d'abord. Grâce à nos efforts consacrés à l'examen et à l'optimisation des ressources dans le cadre de l'Examen stratégique — avec l'aide de conseillers indépendants externes, je le répète —, le gouvernement a pu recenser les possibilités de réinvestir dans les activités de transformation de la Défense nationale afin de rééquilibrer ses ressources, d'axer ses investissements sur ses besoins les plus prioritaires et de contrôler ses dépenses.
[Français]
Ces mesures sont essentielles pour assurer un succès rapide des activités entreprises à la Défense nationale, mais aussi pour continuer d'optimiser l'argent des contribuables canadiens.
Le gouvernement vient de lancer un autre Examen stratégique et fonctionnel dans le but de cerner les économies supplémentaires qui devront être réalisées pour équilibrer le budget du gouvernement d'ici 2014-2015.
La Défense nationale fera son bout de chemin et contribuera à l'effort pangouvernemental. La Défense nationale prend très au sérieux son rôle de gestionnaire des fonds publics. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour gérer de façon responsable l'argent des contribuables et nous continuerons dans cette voie.
[Traduction]
En conclusion, monsieur le président, le Canada est sorti de la récente crise économique et financière en meilleure posture que la plupart des autres pays, y compris ses partenaires du G8. Toutefois, nous devons toujours rester au diapason pour engager des dépenses responsables, réaliser des gains d'efficience et établir un climat financier sain. Au ministère de la Défense nationale, nous veillons à ce que toutes nos activités s'harmonisent avec les grandes priorités du gouvernement. Nous réalisons des gains d'efficience et des économies qui aident le gouvernement à réduire ses dépenses et à atteindre l'équilibre budgétaire.
Toutefois, le gouvernement reconnaît que la saine gestion financière ne doit pas se faire aux dépens de nos militaires et des missions qu'ils accomplissent au jour le jour pour le Canada et les Canadiens.
Grâce aux fonds demandés dans le Budget principal des dépenses, les Forces canadiennes demeureront efficaces sur le plan opérationnel, les échéanciers des grands projets d'équipement et d'infrastructure seront respectés et, surtout, nous pourrons faire tout le nécessaire pour les hommes et les femmes en uniforme, nos excellents militaires qui en font tant pour nous.
En conclusion, le gouvernement demeure fermement résolu à moderniser les Forces canadiennes et à améliorer l'efficacité de toute l'équipe de la défense pour mettre en oeuvre la Stratégie de défense Le Canada d'abord. Nous obtenons des résultats pour les Canadiens à tous les jours, ici et à l'étranger, et nous continuerons de le faire.
Je me ferai un plaisir de répondre aux questions.
Merci.
:
Je vous remercie de votre question. Ce n'est pas une question de coûts liés au travail.
[Traduction]
Nous avons été très diligents jusqu'ici et nous avons pris toutes les mesures possibles pour que la réduction de l'effectif s'effectue selon les retraites prévues, soit par attrition.
Je m'inscris en faux contre ce que vous appelez des échecs, concernant les programmes des hélicoptères et des F-35. Ces programmes respectent le budget et les délais. Nous sommes aussi en désaccord avec le directeur parlementaire du budget, qui a calculé, grosso modo, le coût à venir du F-35 en fonction du poids de l'appareil. Nous pensons qu'une telle évaluation n'a aucun fondement et qu'elle ne correspond pas aux meilleures pratiques budgétaires pour déterminer le coût d'une acquisition.
On a présenté des recommandations, en particulier la vérificatrice générale, que nous avons prises en compte et acceptées. Nous pouvons toujours trouver des façons d'obtenir davantage de gains d'efficience et, dans bien des cas, d'améliorer les acquisitions. Je suis impatient de travailler avec le nouveau ministre associé de la Défense nationale, notamment pour certains projets d'acquisition. Nous allons nous attaquer de front aux problèmes liés à de telles acquisitions très complexes, qui concernent souvent de multiples ministères, et tenir compte d'un climat économique difficile.
Pour ce qui est des nouveaux hélicoptères Cyclone, il y a eu des arrêts de travail à Sikorsky. L'entreprise a rencontré des problèmes auxquels le ministère de la Défense nationale ne pouvait rien, mais nous avons été touchés par ces problèmes. Je dirais que cela a entraîné une aberration, dans la mesure où nous avons redonné de l'argent aux contribuables. Cependant, je pense que les contribuables seraient heureux de savoir que le ministère leur a retourné des fonds, au lieu d'être dans l'impossibilité de rendre des comptes, un problème bien plus difficile à gérer, à mon avis.
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Merci beaucoup de vos bons mots et de la question, madame Block.
À mon point de vue, c'est la responsabilité principale d'un gouvernement et notre ministère doit avant tout s'occuper des hommes et des femmes en uniforme, qui ont choisi comme profession de s'exposer délibérément au danger, une responsabilité illimitée comprise dans leur description de travail.
Plus particulièrement en raison du rythme élevé des opérations en Afghanistan, nous pensons qu'il est nécessaire d'augmenter les professionnels en santé mentale et les investissements directs dans les soins aux malades et aux blessés.
Vous avez tout à fait raison de dire qu'il faut renforcer les soins en santé mentale. Nous avons l'intention — et je reviendrai au budget — de doubler le nombre de professionnels en santé mentale qui travaillent pour les Forces canadiennes. Nous avons établi partout au pays ce que nous appelons des unités interarmées de soutien au personnel, la façon la plus directe de fournir des services en santé mentale et des services de santé ordinaires et de veiller à ce que les militaires des Forces canadiennes, les anciens combattants et leurs familles aient accès aux services. De telles unités permettent de rationaliser l'accès aux programmes pour ces gens. Nous les informons sur les démarches à effectuer et nous nous assurons que les militaires de la Force régulière et les réservistes obtiennent les soins nécessaires. Les services se sont beaucoup améliorés.
Compte tenu de l'étendue du pays, vous pouvez comprendre qu'il est un peu plus difficile de fournir de tels services à la campagne, mais les unités interarmées de soutien du personnel sont conçues pour faciliter l'accès.
Nous avons également investi dans les nouvelles façons de communiquer, l'accès en ligne aux services pour aider les gens à effectuer les démarches appropriées.
Nous avons fait d'énormes progrès ces dernières années pour appuyer les familles, car nous avons constaté des lacunes, en particulier concernant des questions aussi fondamentales que le stress, l'état de santé mentale lié au déploiement et le soutien aux familles. Nous comprenons que, si nous n'offrons pas un soutien suffisant à toute la famille, cela constitue un échec pour nous.
Il restera toujours des choses à faire. Je ne veux surtout pas donner à entendre que nous n'avons plus de problèmes à régler, mais nous avons accompli des progrès. Nous avons nommé un conseiller spécial pour les blessures de stress opérationnel et nous comptons sur une équipe en santé mentale qualifiée qui sillonne le pays pour donner d'autres conférences et davantage de services psychologiques. Certains services sont offerts selon un tarif journalier.
Nous avons regardé partout dans le monde pour voir comment les choses se faisaient dans d'autres pays et nous avons cherché les pratiques exemplaires pour les appliquer ici. Nous avons aussi augmenté l'interaction entre le ministère de la Défense nationale et Anciens Combattants Canada, car vous pouvez comprendre que, même si certains de nos clients ne sont plus militaires, nous avons toujours une grande responsabilité et des obligations envers eux. Nous avons investi des millions dans la technologie, l'infrastructure, l'embauche de nouveaux employés et d'autres domaines que je pourrai définir plus en détail pour vous. Nous sommes déterminés à offrir le meilleur service possible aux hommes et aux femmes qui nous donnent tout ce qu'ils ont.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également mon collègue. C'est une question très importante.
Vous avez raison. Mettre en oeuvre un nouveau régime de retraite pour les réservistes est certainement un défi important. Je suis très fier des efforts qui ont été fournis.
[Traduction]
C'est la première fois qu'un gouvernement met sur pied un nouveau régime de retraite depuis 40 ans. Vous comprendrez naturellement que remonter aussi loin en arrière pour un régime de retraite qui n'était pas prévu constitue une entreprise difficile sur le plan logistique, puisqu'il faut retrouver tous ces dossiers. Nous travaillons extrêmement fort pour surmonter ces difficultés et pour suivre certaines des recommandations de la vérificatrice générale, mais il ne faut pas oublier que nous avons affaire à des problèmes administratifs complexes.
Par exemple, un plus grand nombre de réservistes que prévu veulent adhérer au régime, comme vous l'avez déjà dit. Nous prenons des mesures pour améliorer le système actuel, comme embaucher du personnel supplémentaire qui s'occupera de l'arriéré et collaborera avec d'autres ministères, dont l'Agence du revenu du Canada. Par exemple, il se peut qu'une unité en région rurale n'ait pas tenu convenablement les dossiers de ses réservistes ou qu'elle les ait conservés dans un vieux classeur qui a tout simplement disparu. Dans bien des cas, nous essayons de reproduire des documents vieux de 40 ans, ou qui ont tout simplement disparu.
Après le dépôt du rapport du printemps de la vérificatrice générale, nous avons dû accélérer le rythme et donner la priorité à ceux qui ont le plus besoin du régime de retraite. Nous sommes en train d'en améliorer et d'en moderniser l'administration, en plus de simplifier les processus opérationnels et les systèmes nécessaires à sa gestion. Nous le faisons avec sérieux et transparence au profit de la vérificatrice générale et de l'ensemble des contribuables. Nous voulons veiller à l'intégrité du système.
J'ai mentionné l'embauche de personnel, l'amélioration du contrôle interne, les mesures visant à repérer et signaler les erreurs dès le début, ainsi que la mise en oeuvre du plan à long terme pour moderniser les processus opérationnels. Le ministère a bien compris toutes les autres recommandations de la vérificatrice générale et s'affaire à corriger les lacunes. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'essayer de mettre en place ce nouveau régime de retraite exige un effort herculéen, étant donné les méthodes de tenue de dossiers d'il y a 40 ans.
J'aimerais que Kevin vous en dise un peu plus.
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Je vous remercie monsieur le ministre, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Même si je suis nouvellement responsable de ce portefeuille, je peux vous affirmer sans l'ombre d'un doute qu'à la lumière de mes vérifications, des séances d'information que j'ai reçues et de ma propre expérience auprès de l'armée canadienne — pas seulement maintenant, mais depuis longtemps —, nous sommes parfaitement déterminés à obtenir le meilleur équipement pour les Forces canadiennes. Nous achetons et continuerons d'acheter de l'équipement au meilleur prix pour les Canadiens et, naturellement, de la façon la plus avantageuse pour les entreprises canadiennes, afin de créer des emplois et de soutenir l'économie.
C'est notre philosophie, et c'est même notre politique, en quelque sorte. À vrai dire, nous demandons à nos hommes et à nos femmes en uniforme d'accomplir des tâches dangereuses, ce qu'ils font, fidèles à leur serment de servir le pays pour le bien commun. Je crois que nous leur devons de tout faire pour leur fournir l'équipement dont ils ont besoin, non seulement pour qu'ils puissent accomplir leur mission efficacement, mais aussi pour qu'ils puissent le faire le plus sécuritairement possible.
Comme le ministre l'a indiqué, nous surveillons sans relâche le processus d'acquisition pour veiller à ce que les principes que je viens de mentionner soient respectés. Naturellement, ces questions sont constamment soulevées, mais je suis absolument certain que l'intégrité du processus est irréprochable.
Nous allons poursuivre dans la même veine. Nous continuerons de nous efforcer de donner à nos hommes et nos femmes le meilleur équipement qui leur permette d'accomplir leurs tâches de façon sécuritaire, de veiller à ce que les contribuables canadiens sachent que l'argent qu'ils ont durement gagné est dépensé intelligemment, et de créer de l'emploi pour les Canadiens.
:
Merci, monsieur Cannan, et merci de l'appui indéfectible que vous manifestez envers les militaires.
En résumé, oui, l'intention est de se conformer complètement à l'annonce de la fin des combats et de la transition à l'entraînement. La situation actuelle est très instable. Très souvent, lorsque la fin d'une affectation approche, on peut voir, surtout durant la saison des combats, les talibans redoubler d'efforts afin d'infliger le plus de dommages possible aux militaires et aux civils. La situation est donc très précaire dans la région de Kandahar, où sont postées les Forces canadiennes, surtout dans la Corne de Panjwayi qui est, comme M. Alexander le sait, l'une des régions les plus férocement défendues du pays. Il s'agit du foyer spirituel des talibans, et c'est là, au coeur de la tourmente, que les Forces canadiennes ont accompli le plus gros de leur travail.
Par « leur travail », je veux dire permettre ce qui, nous l'espérons, sera une stabilité durable et une vie normale pour les habitants du pays. En effet, on y trouve maintenant des écoles. Au cours d'une récente visite avec le premier ministre, nous avons vu des champs de blé couvrir ce qui représente une terre sacrée pour les Canadiens, car c'est là que nous avons perdu des soldats, là où ils ont servi. L'image offerte par le blé qui poussait sur ce qui était auparavant un sol desséché dans une partie de la région d'Arghandab où le pavot semblait être la seule source de subsistance et de culture commerciale... Aujourd'hui, la culture des betteraves, de l'orge commune et des grenades, ainsi que d'autres activités agraires, remplacent le pavot.
Les écoles représentent peut-être vraiment le plus grand symbole d'espoir pour le pays, où l'éducation alternative, où les filles peuvent fréquenter l'école pour la première fois — ce sont les choses dont les soldats parlent avec tant de passion. Ils ont vu la différence. La plupart d'entre eux, comme vous l'avez mentionné, ont participé à au moins une période de service, sinon plus, et pendant qu'ils étaient dans le pays, ils ont été témoins des changements qui se sont produits dans les villages et la confiance en l'avenir qui s'y installe.
À mesure que nous passons à la mission d'entraînement, les soldats du Canada seront en mesure de léguer ce qui, je pense, fera partie des effets les plus durables de la mission, c'est-à-dire transférer leurs habiletés — qui ont été, dans certains cas, acquises de façon tragique au cours de combats — aux forces de sécurité afghanes, en d'autres mots la police et l'armée. Nous leur passerons ainsi la capacité d'accomplir ce que nous faisons maintenant pour eux, c'est-à-dire la chance de défendre leur souveraineté et de protéger les villages et leur population. C'est ce qui nous permettra de revenir au pays; les soldats canadiens pourront revenir en sachant qu'ils ont amorcé des changements durables dans ce pays. Ils seront en mesure de protéger cette stabilité pour l'avenir, cette fragilité qu'on y trouve.
L'engagement et le professionnalisme dont ils ont fait preuve, ainsi que les sacrifices auxquels ils ont consenti pour nous amener jusqu'ici, ne cessent de m'impressionner.
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Il s'agit de deux très bonnes questions.
Des coûts y figureront certainement, selon les progrès réalisés dans le protocole d'entente avec Lockheed Martin.
Pour répondre à votre deuxième question, nous recevrons les avions, les F-35, en 2016-2017 environ. C'est à ce moment-là que nous devrons payer la majorité des coûts. Le montant de neuf milliards semble important — et c'est le cas —, mais n'oubliez pas qu'il est amorti sur plus de 25 ans. Nous ferons les investissements les plus importants pour l'achat de cet avion dans environ quatre ou cinq ans. Lorsqu'on se penche sur l'utilité que nous voyons même aujourd'hui en Libye avec les F-18 actuels et sur le fait qu'on s'en sert depuis près de 30 ans, lorsqu'on tient compte du soutien en service, des pièces de rechange, des simulateurs et de la trousse de formation qui sont venus avec l'achat initial, l'investissement par appareil pour l'acquisition de F-35 est à peu près comparable à ce que le ministère de la Défense nationale a payé pour ses appareils actuels.
Pour mettre les choses en perspective, monsieur Braid, j'ajouterais simplement que c'est un avion impressionnant sur le plan des avancées technologiques. C'est le seul appareil de cinquième génération sur le marché auquel le Canada a accès. Il est compatible avec d'autres flottes, dont celles du NORAD et d'autres pays qui achètent le même avion. Par-dessus tout, cet achat nous permettra pendant longtemps de protéger notre souveraineté et celle du continent nord-américain et de participer à des missions similaires à celles qui visent à protéger des civils dans des pays comme la Libye.
J'appuie l'acquisition de cet avion. Bien entendu, M. Fantino jouera un rôle très important à mesure que les choses avanceront avec Lockheed Martin.
Certaines des critiques qui ont été formulées contre l'avion ne concernent pas le CTOL — c'est-à-dire l'option de décollage classique dont est équipé l'avion que le Canada est en train d'acheter. Nous n'achetons pas d'autres modèles de l'avion, celui équipé de l'option de décollage vertical pour le Corps des Marines, qui ressemble à un jet Harrier, ou le modèle pour porte-avions. Bien entendu, nous n'avons pas de porte-avions. Nous achetons un modèle différent qui n'entraîne pas de retard ou de dépassement de coûts, selon Lockeheed et le Pentagone.
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J'ai déjà signalé des causes. Dans une certaine mesure, c'est parce que pour des raisons indépendantes de la volonté du ministère de la Défense nationale, des acquisitions n'ont pas été réalisées à temps.
Cela dit, pour mettre les choses en perspective, c'est une aberration, car pour le dernier exercice financier, celui de 2009-2010, le reste de ce qui n'a pas été utilisé était de 123,5 millions de dollars, ce qui est bien en deçà du report permis dans le cadre des lignes directrices du Conseil du Trésor.
Monsieur, les restrictions qu'on impose au ministère de la Défense nationale sont assez différentes de celles qu'on impose à tous les autres ministères, de sorte que — et M. McCallum le sait — le report qui est permis dans notre ministère est de 2 p. 100. Maintenant que le budget dépasse les 21 milliards de dollars, c'est très difficile, c'est le moins qu'on puisse dire, de s'assurer que les dépenses annuelles respectent le 2 p. 100 du report.
Le report pour tous les autres ministères est de 5 p. 100, et en fait, je crois que celui du ministère de la Défense nationale vient de passer à 2,5 p. 100 au cours du dernier exercice. Une personne qui a un meilleur jugement que moi en matière financière a dit que c'était comme tenter de faire atterrir un 747 sur un porte-avions. C'est très difficile de prévoir un budget pour l'exercice qui respecte ce report de 2 p. 100 — désormais de 2,5 p. 100.
Nos agents comptables, nos sous-ministres et bien sûr M. Lindsay s'efforcent vraiment de respecter ces paramètres et s'assurent que la vérificatrice générale et d'autres personnes que nous faisons intervenir pour examiner la situation, notamment des vérificateurs indépendants de Deloitte et Touche... voient que nous faisons preuve de transparence, que nous sommes ouverts et que nous nous conformons aux lignes directrices du Conseil du Trésor.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur Trottier.
J’aimerais vous féliciter de votre nomination au comité et de votre élection au Parlement.
Il y a beaucoup d’incompréhension à ce sujet. En gros, les centres opérationnels nous permettent de nous prédéployer ou de soutenir des opérations en cours. Un exemple parfait serait le secret de polichinelle concernant l’existence de la base dans les Émirats arabes unis.
Pendant le déploiement pour l’aide humanitaire en Haïti, nous nous sommes servis d’une base jamaïcaine pour y faire atterrir les gros porteurs, comme les C-17, qui transportaient de l’équipement, de l’eau, de l’aide alimentaire, des médicaments et du personnel. Ensuite, nous avons utilisé un avion de transport plus petit, mais ayant une grande capacité, à savoir le C-130 Hercules, pour atterrir sur les pistes accidentées en Haïti. Les centres opérationnels nous permettent d’être le plus près possible du théâtre des opérations.
Il était faux de dire que nous envisagions d’établir d’importantes bases permanentes un peu partout dans le monde. Nous négocions tout simplement avec divers pays la possibilité de nous servir de leurs installations, d’avoir un hangar, ou de prédéployer du personnel ou de l’équipement dans le but d’accroître la capacité du Canada de contribuer aux missions dans le monde; c’est ce que nous faisons actuellement en Libye avec la base de Sigonella. Nous utilisons la base aérienne italienne située en Sicile. Nous avons été en mesure de maximiser l’impact du Canada dans le monde. Bon nombre de membres des Forces canadiennes et leur famille se souviendront d’avoir séjourné à Lahr, en Allemagne.
Nous essayons donc de reproduire les succès que nous avons connus dans d’autres régions du pays en nous servant tout simplement de ces zones de déploiement avancé et en négociant leur utilisation avec nos alliés. C’est tout à fait logique dans un monde où l’on doit intervenir rapidement et où les Forces canadiennes doivent être capables de se rendre dans ces régions et de contribuer considérablement aux missions, comme c’est le cas actuellement. Je suis extrêmement fier de l’impact que ces hommes et ces femmes ont, et nous faisons tout pour les soutenir en nous assurant de l’état de préparation de l’équipement et en faisant des interventions diplomatiques qui peuvent aider les Forces canadiennes à accomplir leurs missions.
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Effectivement, ce ne sera peut-être pas le cas.
Je vous remercie de votre question.
Il est rare que l'équipement arrive plus tôt que prévu. Nous devons souvent faire l'acquisition de matériel complexe qui doit passer des examens rigoureux. Permettez-moi de vous donner l'exemple de notre projet d'acquisition de camions. Nous sommes justement en train d'acheter les abris de base qui vont à l'arrière de ces camions. Puisque les résultats du test n'ont pas été concluants, nous avons dû refuser le matériel, et nous ne payerons pas avant qu'il ne soit à la hauteur.
Nous ignorons si le matériel répondra à nos critères au cours de l'été 2011, mais je suis tenu par contrat de l'inclure au budget comme si nous devions le payer, car il faut estimer les dépenses six mois à l'avance, avant que le Budget des dépenses ne soit terminé et que M. Lindsey le dépose devant le Parlement. Je dois estimer mes obligations contractuelles pour tout l'exercice.
Au fil du temps, il arrive souvent que le matériel que nous livrent les entreprises échoue aux tests et que nous ne puissions pas autoriser les rapports de navigabilité technique; par conséquent, certaines ressources ne seront naturellement pas utilisées. Ces crédits ont longtemps représenté entre 5 et 10 p. 100, même, du budget. Ce qui se passe actuellement, c'est que nous investissons bien plus pour mettre à niveau les Forces canadiennes.
J'aimerais ajouter — et M. Lindsey sera probablement du même avis — qu'actuellement, une bonne partie du budget n'est pas constituée de fonds provenant traditionnellement du crédit 5. En fait, le ministère nous remettra l'argent au moment de la livraison de l'équipement, lorsque nous devrons payer. Il importe peu que l'équipement soit livré au cours du présent exercice ou du suivant, car nous n'obtiendrons l'argent que lorsque nous recevrons l'équipement et devrons le payer. À mon avis, cette souplesse est judicieuse.
Peut-on prévoir, disons, le pourcentage des livraisons d'équipement qui se concrétiseront chaque année, si les dépenses sont estimées à bien plus de trois milliards de dollars par année? Non, c'est impossible. Il est difficile de gérer ces opérations avec grande précision, et je n'ai aucune influence là-dessus.