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Mesdames et messieurs, bonjour. Bienvenue à la 34
e séance du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
Nous sommes très heureux de recevoir aujourd'hui le président du Conseil du Trésor, M. Tony Clement, qui va nous parler du Budget supplémentaire des dépenses (C) ainsi que du Budget principal des dépenses sous la rubrique Conseil du Trésor.
D'après ce qu'on m'a dit, il est accompagné aujourd'hui de Mme Michelle d'Auray, secrétaire du Conseil du Trésor du Canada, de Sally Thornton, directrice exécutive des opérations et des prévisions des dépenses, et de Christine Walker, secrétaire adjointe et dirigeante principale des finances.
Vous semblez très bien servi, et votre ministère semble très bien représenté aujourd'hui, monsieur le président.
Vous avez la parole, monsieur, pour autant de temps que vous le souhaitez.
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Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. Merci de m'avoir invité à m'adresser à vous aujourd'hui.
[Français]
J'aimerais me pencher sur le Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2011-2012 et le Budget principal des dépenses de 2012-2013 du gouvernement du Canada.
Je dirai aussi quelques mots au sujet du processus budgétaire.
[Traduction]
Permettez-moi de commencer par le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2011-2012.
Ce budget constitue une preuve de plus, monsieur le président, que notre gouvernement continue de mettre de l'ordre dans les finances du Canada. En effet, devant l'incertitude de l'économie mondiale, nous nous en tenons à notre plan de maintien des impôts à un bas niveau pour favoriser l'emploi et la croissance, un plan qui a donné des résultats et a bien servi les Canadiens.
Le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2011-2012 est assurément conforme à notre engagement de limiter la croissance des dépenses du gouvernement. Il confirme la demande de fonds de 1,2 milliard de dollars présentée par le gouvernement pour 54 organisations au moyen d'une loi de crédits. Cela représente une augmentation de 1,3 p. 100 seulement par rapport au Budget principal des dépenses 2011-2012.
Comme le savent les députés, le Budget supplémentaire des dépenses fait partie du processus habituel d'approbation parlementaire qui alloue aux initiatives gouvernementales prévues le financement nécessaire pour aller de l'avant et répondre aux besoins des Canadiens. Le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2011-2012 fournit de l'information au Parlement pour qu'il approuve les plans de dépenses qui tiennent compte des éléments des nouveaux programmes établis par le gouvernement dans le Budget 2011 et dans les budgets précédents. Je suis sûr qu'on va me poser une question ou deux sur ceux-ci.
Permettez-moi simplement de parler brièvement du Budget principal des dépenses 2012-2013.
[Français]
Monsieur le président, en plus du Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2011-2012, j'aimerais examiner le Budget principal des dépenses de 2012-2013.
Comme je l'ai mentionné, la croissance économique et la création d'emplois demeurent la priorité absolue du gouvernement.
[Traduction]
En effet, notre engagement à l'égard de cet objectif se retrouve aussi dans le Budget principal des dépenses 2012-2013 et les plans de dépenses responsables qu'il présente.
Ce budget principal des dépenses fournit des précisions sur les dépenses budgétaires prévues de 251,9 milliards de dollars pour l'exercice 2012-2013, essentiellement les mêmes que celles de l'an dernier, qui étaient de 250,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 0,4 p. 100.
Je peux vous dire, monsieur le président, que ces dépenses cadrent avec les décisions découlant du Budget 2011 et des budget précédents. Elles témoignent de notre approche continue en matière de restriction des dépenses en montrant que le gouvernement fonctionne dans les limites de ses moyens.
Un projet de loi de crédits portant sur les crédits provisoires pour 2012-2013 sera voté par le Parlement ce soir — j'espère que ce que je vous dis ne vous étonne pas — et un projet de loi de crédits portant sur la totalité des crédits sera soumis à un vote en juin. Comme vous le savez probablement, grâce aux crédits provisoires, les ministères obtiennent l'autorisation nécessaire pour faire les dépenses à partir du 1er avril, le début du nouvel exercice, jusqu'à la fin juin, ce qui donne aux parlementaires le temps de délibérer et de voter sur la totalité des crédits.
[Français]
Monsieur le président, j'aimerais maintenant parler du processus budgétaire.
Comme le comité le sait, après l'annonce de nouvelles initiatives dans le budget, les ministères préparent des plans de mise en oeuvre détaillés qui doivent être approuvés par le Conseil du Trésor avant que les initiatives puissent figurer dans le Budget des dépenses.
[Traduction]
La proximité du dépôt du Budget principal des dépenses et du budget ne permet pas de disposer de suffisamment de temps pour indiquer les nouvelles initiatives budgétaires dans le Budget principal des dépenses le 1er mars.
Les rapports ministériels sur les plans et les priorités s'inscrivent aussi dans le cadre du processus d'examen des prévisions budgétaires. Ils renforcent l'examen du Budget principal des dépenses par les comités parlementaires en fournissant aux parlementaires de l'information supplémentaire sur les activités de programmes avant qu'ils procèdent au vote concernant la totalité des crédits.
Cette année, les rapports sur les plans et les priorités seront déposés plus tard que d'habitude. En effet, les ministères et organismes disposent de plus de temps pour préparer leurs rapports compte tenu du temps et des efforts qu'il a fallu consacrer à la réalisation des examens stratégiques et fonctionnels dans le cadre du plan d'action pour la réduction du déficit. Cependant, conformément au processus habituel, ces rapports sur les plans et les priorités appuieront le Budget principal des dépenses, c'est-à-dire qu'ils sont liés à ce qui se trouve dans le Budget principal des dépenses. Cette question a été le sujet de commentaires publics, et je voulais expliquer pourquoi nous adoptons cette approche et pourquoi cela est cohérent et nécessaire, si l'on jette un coup d'oeil sur le Règlement.
Si vous cherchez les économies prévues, vous les trouverez dans le processus que sont le Budget 2012 et la Loi d'exécution du budget découlant du Budget 2012.
[Français]
La question générale a trait, bien sûr, à la logistique du processus budgétaire. C'est pourquoi je suis heureux que ce comité procède à un examen du processus budgétaire.
Ce processus prend racine dans la loi et la tradition parlementaire. Bien que, au fil du temps, la présentation des documents budgétaires ait été modifiée, très peu de changements ont été apportés à leur forme fondamentale et leur contenu, changements qui, en grande partie, ont été effectués à la suite de recommandations des comités parlementaires.
[Traduction]
À cet égard, je suis sûr que les députés ont reçu une copie de la lettre que j'ai adressée au président du comité. J'y expose une série de questions sur lesquelles vous vous pencherez au cours de votre étude concernant les processus liés au moment du dépôt du budget et ainsi de suite. L'une de ces questions a trait au moment de la présentation du Budget principal des dépenses et du budget. Je suis impatient de connaître la conclusion de votre étude et des recommandations que le comité formulera sur la question dans son rapport.
Monsieur le président, merci. Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions sur le Budget supplémentaire des dépenses (C) et le Budget principal des dépenses qui vous sont présentés.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, merci d'être avec nous aujourd'hui.
Dans la perspective de la révision du processus budgétaire, je ne peux pas m'empêcher de rappeler, ou de souligner, qu'il existe des problèmes flagrants, dont ceux que l'on a constatés avec le Fonds sur l'infrastructure frontalière. En effet, quelques millions de dollars avaient été consacrés au sommet du G8. Vous vous souviendrez qu'on avait eu quelques discussions à ce sujet. J'espère que le Budget principal des dépenses et les Budgets supplémentaires des dépenses des années prochaines seront plus clairs, plus précis, pour qu'on soit capable de vérifier où l'argent a véritablement été dépensé.
Je ne sais pas si vous pouvez nous éclairer. Les gens des services publics vivent beaucoup d'incertitude depuis qu'on a lancé les révisions stratégiques et les compressions à venir de 5 p. 100 et 10 p. 100. On entend dire que près de 30 000 emplois pourraient disparaître de la fonction publique. Hier, vous avez dit que vous alliez respecter les conventions collectives. Je l'espère. C'est une bonne chose que le gouvernement respecte les contrats qu'il signe, ce serait le minimum. Cela veut donc dire que les employés dont on aura décidé de mettre fin à l'emploi recevront certaines sommes d'argent à leur départ.
Selon vous, quelles seront les conséquences sur les services publics qui sont donnés aux citoyens, quand on aura aboli ces 30 000 postes dans la fonction publique? Ce n'est pas rien. C'est un nombre considérable. Beaucoup de gens risquent de disparaître de la fonction publique.
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Je peux dire quelques mots à ce sujet. Il est clair que le budget de 2012 est le résultat de beaucoup de décisions, et qu'il est important d'avoir les réponses à ces questions et de déterminer quel plan d'action il faut élaborer pour avoir un budget clair et équilibré.
En même temps, il faut dire qu'il y a en place un processus qui nous permettra d'avoir une conversation avec les fonctionnaires pour décider s'il y aura des changements aux programmes, en fonction de leurs propositions. Ce processus est en place.
[Traduction]
Je peux vous dire, monsieur Boulerice, qu'il y a plusieurs choses qui sont déjà en place, par exemple la convention collective. Il y a ce qu'on appelle le réaménagement des effectifs, qui est en place, je crois, depuis 1999, à la suite de la dernière grande ronde de consolidation qui a eu lieu à l'époque de Martin — l'époque de Chrétien et de Martin, je suppose.
Nous sommes conscients de ces exigences, et nous serons en mesure de fournir certaines précisions une fois que le budget et les lois d'exécution du budget seront en place.
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Merci de votre réponse, monsieur le ministre.
Il ne s'agit pas ici d'une légère redistribution des cartes et des rôles de tout un chacun. Il s'agit plutôt de dizaines de milliers d'emplois. Potentiellement, 30 000 personnes disparaîtront des services publics qui sont offerts aux Canadiens et aux Québécois.
Comment pouvez-vous nous assurer que le travail continuera à se faire, si ces gens disparaissent du jour au lendemain? Qui fera le travail à leur place?
Je vais vous parler d'une expérience qui a eu lieu sur la scène provinciale. On a vu trop souvent des gouvernements mettre à pied des milliers de fonctionnaires de l'État, des gens qui offraient des services. Puis, on s'est rendu compte que quelqu'un devait faire ce travail. Alors, qu'a-t-on fait? On a engagé des consultants. On a souvent vu des personnes quitter un emploi de la fonction publique et revenir comme consultant pour faire exactement le même travail. C'est ce qui s'est passé avec les infirmières au Québec.
On diminue le nombre de personnes dans la fonction publique, mais on ne diminue pas les coûts, parce qu'il faut les payer quand même pour faire ce travail.
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Merci, monsieur le président.
Merci au ministre et aux fonctionnaires de s'être joints à nous cet après-midi et non seulement pour parler du budget, mais aussi pour nous aider dans le cadre de notre étude de portée plus large sur le processus.
J'ai deux ou trois questions concernant le budget. Je pense qu'il serait juste de dire qu'elles sont des questions de nature générale, des questions sur le processus.
Tout d'abord, je suis curieux de connaître les répercussions du processus de prévision budgétaire, surtout dans le cas de programmes qui arrivent à leur terme, de programmes auxquels on pourrait mettre fin graduellement, et d'argent et de ressources qu'on affecte à de nouvelles utilisations.
Pourriez-vous parler de l'incidence de ces éléments en particulier sur le processus budgétaire, ainsi que sur notre compréhension du processus?
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Certainement. Permettez-moi d'essayer de répondre à cette question.
Lorsque vous consulterez le Budget principal des dépenses, pour donner un exemple, vous constaterez qu'il y a des exemples de réductions importantes des dépenses de certains ministères comparativement à l'exercice précédent. C'est dans ce cas probablement un assez bon indice du fait que certains programmes vont être supprimés graduellement ou arrivent à terme.
Il y a eu beaucoup de choses du genre au cours des deux ou trois dernières années, l'échéance du Plan d'action économique du Canada en est un bon exemple. Comme vous vous le rappelez, dans le Budget 2009, il y avait beaucoup de nouveaux programmes, des mesures de stimulation, mais il y avait une date précise indiquant que ces programmes allaient arriver à terme au bout de deux ans. C'est ce que l'on commence à voir dans ces documents budgétaires. Si les programmes en question se sont terminés le 31 mars 2011, c'est après cette période, alors on commence à voir ces programmes disparaître maintenant.
Il s'agissait dans bien des cas de projets d'infrastructures. C'était de grands projets d'infrastructures. On peut voir clairement — par exemple pour FedDev, l'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario, le Fonds pour l'énergie propre, la FCI, c'est-à-dire la Fondation canadienne pour l'innovation — où les chiffres concernant ces projets disparaissent. Comme les mesures de stimulation particulières ne sont plus actives, elles disparaissent de nos documents budgétaires.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais moi aussi vous souhaiter la bienvenue, monsieur le ministre, ainsi qu'à vos fonctionnaires.
Comme vous l'avez dit dans votre déclaration préliminaire, le comité a entrepris une étude sur le processus budgétaire, non seulement pour que nous puissions comprendre ce processus, mais aussi pour déterminer s'il y a des améliorations que nous souhaiterions recommander. Je pense qu'il serait juste de dire que nous sommes heureux d'avoir l'occasion de vous rencontrer et de rencontrer les ministres et les fonctionnaires d'autres ministères afin de faire le travail d'examen du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses que nous devons faire.
Nous avons aussi commencé une étude, avant celle sur le budget, qui porte sur Services partagés Canada. Je sais que c'est une organisation assez nouvelle, ou qui est encore en train de prendre forme, mais c'est la première fois que le Budget principal des dépenses contient de l'information sur Services partagés Canada. Pourriez-vous nous expliquer brièvement si, selon vous, il s'agit de nouveaux fonds et, sinon, d'où vient le financement, et nous donner une meilleure idée de la nature de cette entité?
Essentiellement, ce que nous avons fait, c'est un transfert de fonds à partir de 43 ministères différents, fonds que nous avons affectés au niveau de référence de Services partagés Canada, de façon à ce que l'organisation ait un niveau de référence d'environ 1,5 milliard de dollars. Cet argent vient d'autres secteurs du gouvernement, de différents organismes et ministères. La raison en est que nous regroupons les services à Services partagés Canada. Nous allons disposer d'un service de courriel, d'un centre de données et de services de réseaux regroupés pour les ministères et organismes du gouvernement fédéral.
Vous vous rappelez peut-être que la ministre Ambrose et moi avons fait l'annonce en août 2011. L'organisme commence à peine à se rapprocher de son rythme de croisière, mais l'idée, c'est que nous puissions essentiellement, grâce au regroupement, offrir de meilleurs services de TI, au bout du compte à la population canadienne, à un coût plus responsable pour les contribuables.
C'est une question d'interprétation de l'information. Si l'on prend, par exemple, la question sur les coûts liés au personnel qui a été posée tout à l'heure, ceux-ci figurent dans le rapport du directeur parlementaire du budget comme s'ils n'étaient pas attribuables à différentes composantes, tandis que lorsque nous examinons les chiffres, nous les analysons, les examinons en fonction des différents budgets et tenons compte de l'objectif.
Nous collaborons avons le directeur parlementaire du budget, et lorsque nous constatons l'existence de différences, nous nous parlons. Nous essayons tous les deux d'améliorer l'information d'un rapport à l'autre.
L'un des éléments que le directeur parlementaire du budget utilise de plus en plus, ce sont les rapports financiers trimestriels que les ministères publient. Ceux-ci donnent encore plus d'information sur ce que je considérerais comme étant les dépenses en cours d'exercice. Les budgets, qu'il s'agisse du budget supplémentaire ou du budget principal, ne présentent que les dépenses projetées ou prévues. Lorsque nous examinons les dépenses réelles, l'examen des dépenses en cours d'exercice nous donne une idée des secteurs dans lesquels les dépenses sont réellement engagées.
Nous collaborons avec le directeur parlementaire du budget à l'égard des deux explications qu'il donne dans ses rapports concernant les processus budgétaires, sur ce qui est prévu ainsi que... Il effectue un examen des rapports financiers trimestriels, et nous collaborons avec les ministères pour nous assurer qu'il y ait le plus d'information possible, de façon à ce que nos interprétations, ou à tout le moins la concordance des chiffres, se rapprochent le plus possible.
Nos interprétations peuvent diverger, mais cela devient alors un problème d'interprétation plutôt qu'un problème de chiffres en tant que tel.
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Ce que je dis, c'est que... Vous avez dit que, selon vous, vous avez l'obligation de fournir en temps opportun de l'information exacte au Parlement.
Vous parlez des budgets. Nous avons fait le même genre d'exercice en 2004-2005, et, directement dans le Budget 2005, nous avions prévu 11 milliards de dollars d'économie sur cinq ans, ce qui est peut-être du même ordre de grandeur que votre exercice. Dans un site Web, le jour de l'annonce du budget, les Canadiens ont pu voir le montant en dollars de toutes les compressions de programmes et une description de celles-ci. C'était le jour du budget.
Je ne pense pas que la technologie ait régressé au cours des sept dernières années, alors, ce que je vous dis, c'est que si nous avions cette information le jour du budget, les comités pourraient examiner les compressions dans les ministères qui les concernent, et les malheureux fonctionnaires qui sont sur le point de perdre leur emploi auraient ainsi de l'information.
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Excellent. Je pense que plus vite nous mènerons ces examens de la réglementation, mieux ce sera.
Je me suis rendu à Portland avec M. Kennedy, qui était le représentant du Canada auprès de l'administration du président Obama. À la conférence à laquelle j'ai assisté, on a comparé le périmètre à des bretelles et le 49e parallèle à une ceinture. Nous amincissons la ceinture et renforçons les bretelles pour essayer d'accroître la circulation des biens et des services. C'est donc très important pour notre économie.
Une autre chose importante, c'est d'essayer de comprendre tout le processus d'examen parlementaire du budget. Mon collègue Mike Wallace et moi avons tous les deux travaillé auprès d'une administration locale. Nous avons essayé — et Mike a fait un travail extraordinaire — de présenter certaines idées. Et cela a été très encourageant, car nous travaillons tous ensemble au comité à l'examen du cycle prévisionnel et du cycle budgétaire.
Dans votre lettre, monsieur le ministre, vous avez parlé du Budget principal des dépenses et du moment où le budget est présenté. Pour améliorer le système, envisageriez-vous la possibilité d'annoncer le budget plus tard au cours de l'exercice, comme l'ont recommandé certaines personnes qui ont témoigné devant le comité?
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Permettez-moi de dire que je m'intéresse vraiment à la question du moment que nous choisissons pour présenter le Budget principal des dépenses au comité, donc au Parlement, ainsi qu'à la façon dont coordonnons cela avec le moment de la présentation du Budget. Je pense que nous abordons tous la même chose sous les angles différents, mais je vais simplement le dire et le faire inscrire au compte rendu. Tout cela est détraqué en ce moment. C'est mon point de vue sur la chose.
Si cela peut vous rassurer — je sais que vous êtes frustré — c'est frustrant pour nous aussi, parce que nous essayons de fournir en temps opportun de l'information exacte et que nous avons dû mettre la charrue devant les boeufs à certains égards. Vu le Règlement et d'autres règles auxquelles je ne peux en aucune manière ne pas me conformer, je me suis ainsi retrouvé il y a quelques jours à présenter le Budget principal des dépenses, trois semaines avant le Budget. Le Budget principal des dépenses est un outil précieux pour établir un niveau de base, mais, comme nous le disons tous, celui-ci est modifié par le Budget d'une manière ou d'une autre. Je pense qu'il est important pour nous de faire examiner cela.
Le cycle budgétaire lui-même est régi par la loi. Ce n'est pas seulement le Règlement, comme Michelle me l'a rappelé, mais il y a une procédure parlementaire connexe également.
C'est donc une combinaison de choses que j'ai vraiment hâte que vous examiniez, et je pense que j'exprime mon intérêt à l'égard de la présentation à nos collègues parlementaires et au gouvernement de certaines solutions. Je pense que cela serait très utile.
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Certainement. Parlez-vous du Budget supplémentaire des dépenses (C)?
M. Armstrong: Oui.
Mme Thornton: Permettez-moi de vous demander de prendre le Budget supplémentaire des dépenses (C) à la page 38. Vous avez devant vous le sommaire du portefeuille d'Agriculture et Agroalimentaire. Il faut d'abord regarder les crédits du ministère du côté gauche. Ce sont les contrôles.
Vous allez voir que, à côté du crédit numéro 1, qui correspond aux dépenses de fonctionnement, il y a un petit « c ». Ce que cela signifie, c'est que, ailleurs dans le document, c'est-à-dire dans le Budget supplémentaire des dépenses (C), une modification est apportée à ce crédit. Habituellement, nous le soulignons s'il y a une modification qui est apportée à la formulation d'un crédit.
Vous remarquerez également que, dans la description du crédit, il y a un ajout qui est souligné. Dans ce cas-ci, ce qui est ajouté, c'est: « et la prestation de services de soutien internes à d'autres organisations ».
Vous allez voir que ce changement est apporté pour plus de 20 organisations dans le Budget supplémentaire des dépenses (C). Ce que ce changement reflète, c'est une modification apportée en juin dernier à la Loi sur la gestion des finances publiques, modification qui permet aux ministères de fournir des services internes à d'autres ministères — le ministère des Finances, le ministère des Ressources humaines — pour accroître l'efficience et l'efficacité de la prestation des services en question.
Les ministères n'avaient pas le mandat de récupérer certaines sommes et de les consacrer à la prestation du service, alors nous avons dû modifier le libellé des crédits pour nous assurer qu'ils ont ce mandat, qui est non seulement de fournir ces services à une autre organisation, mais aussi de recevoir certaines sommes en échange et de les réutiliser.
Vous allez voir que ce changement est apporté pour plus de 20 organisations. Il figure aussi dans l'une des annexes, où les montants en dollars correspondant aux crédits sont précisés. Un certain nombre d'organisations ont un montant de un dollar, pour que le changement en question puisse être apporté à leur mandat.
Il s'agit là d'une démarche uniforme à l'égard du libellé des crédits.
Un autre endroit où vous pouvez voir un « c », c'est le poste 10 ou le crédit 10, qui correspond aux subventions et contributions. Dans ce cas, il n'y a pas de texte souligné: nous ne modifions pas les conditions du crédit. Vous noterez toutefois que nous avons modifié les montants en dollars.
Par rapport à ce montant, ce que vous remarquerez, c'est qu'il y a un transfert — le montant ne figure pas entre parenthèses, ce qui veut dire que c'est un transfert positif —, et il y a en fait deux transferts de subventions et contributions. Les deux peuvent renvoyer au crédit 1, où vous voyez qu'il y a un transfert négatif. C'est dans la troisième colonne.
Les transferts d'une organisation à une autre sont donc entre parenthèses, parce que l'argent sort; les transferts à partir d'un autre crédit ou d'une autre organisation ne figurent pas entre parenthèses, parce qu'ils sont positifs. Il y a toujours un solde net pour l'ensemble du Budget.
Les transferts peuvent se faire au sein d'une même organisation d'un crédit à l'autre — parce que, comme vous le savez, le crédit est la fonction de contrôle, et une organisation ne peut faire passer de l'argent d'un crédit à l'autre sans obtenir l'approbation du Parlement — ou ils peuvent se faire d'un crédit d'une organisation à un crédit d'une autre organisation.
À la page correspondante, soit à la page 39, vous verrez aussi des transferts vers l'ACIA dont la somme correspond au crédit négatif.
Il y a une distinction... Vous remarquerez également qu'il y a un « (L) » à côté d'un certain nombre de postes du sommaire du portefeuille. Il s'agit de postes législatifs. Permettez-moi de vous rappeler que nous présentons les postes législatifs dans le Budget principal des dépenses et dans le Budget supplémentaire des dépenses, mais qu'ils y figurent à titre d'information. Les dépenses réelles sont prédéterminées en fonction d'autres textes législatifs, comme la Loi sur l'assurance-emploi et d'autres lois, mais elles figurent ici à titre informatif. En règle générale, les dépenses législatives correspondent environ aux deux tiers des dépenses de l'ensemble du gouvernement. Sur 251 milliards de dollars, seulement 90 milliards de dollars vont aux services votés.
Ce que nous présentons, encore une fois, ce sont les descriptions des crédits, les autorisations jusqu'à maintenant — et celles-ci incluent le Budget principal des dépenses et les budgets supplémentaires des dépenses (A) et (B) dans ce cas-ci —, ainsi que les transferts et les rajustements, qui sont les changements apportés dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (C) et les totaux jusqu'à maintenant.
Voilà le sommaire pour chacun des portefeuilles.
Permettez-moi maintenant de vous demander de prendre le document à la page 40. C'est ici que vous pouvez lire une explication plus détaillée des besoins à l'appui de ce sommaire du portefeuille.
Le sommaire du portefeuille correspond en réalité à ce qui figure dans la législation, au libellé du crédit et aux montants en dollars. Il y a ensuite de plus amples explications fournies par le ministère, lesquelles portent sur les demandes précises et indiquent les crédits votés et l'orientation exacte du ministère.
Par exemple, vous pouvez voir qu'il est écrit ici « Fonds pour soutenir un secteur agricole rentable et novateur et une industrie des produits agroalimentaires et agricoles... » et de quel crédit il s'agit — cela fait partie du crédit numéro 10 — ainsi que le montant total.
Vous verrez également un certain nombre de transferts. C'est là que vous pouvez voir les transferts entre crédits. Encore une fois, il s'agit simplement de détails concernant ce qui est mentionné avant. Vous allez voir que nous transférons de l'argent pour la « Réaffectation des ressources à l'interne »; nous transférons de l'argent du crédit 10 au crédit 1. Il faut que cela soit clair dans la législation, à l'égard de laquelle vous votez.
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Permettez-moi de répondre.
Comme je l'ai expliqué tout à l'heure, la décision remonte à 2006. À l'époque, cette décision se fondait sur l'idée que les ministères devraient prendre la responsabilité de la formation linguistique de leurs employés pour mieux répondre à leurs besoins.
Quand tous les fonds étaient centralisés, la formation linguistique n'était pas nécessairement liée aux besoins découlant des affaires ou des activités des ministères. On s'était rendu compte qu'il y avait des gens qui suivaient des cours de langue alors qu'il n'était peut-être pas nécessaire pour eux de le faire. Le fait de décentraliser la prise de décision et d'en attribuer la responsabilité à chaque ministère permet à la formation linguistique d'être beaucoup plus liée aux besoins. De plus, cela permet une meilleure utilisation des fonds.
Par la suite, on a vu apparaître le besoin de créer une industrie de la langue, ce qui a été fait. L'école continue de faire des tests et d'homologuer la formation, et elle continuera de le faire.
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Il y a des différences importantes.
J'ai servi non seulement comme ministre de la Santé, mais aussi dans d'autres ministères. J'ai aussi siégé au Comité de gestion du gouvernement, qui est l'organisme complémentaire au Conseil du Trésor au sein du gouvernement ontarien.
Il y a certaines différences de démarche dont je suis conscient. Il y a des choses que j'ai apprises de cette expérience et que j'essaie d'appliquer ici. Je pense que cela me vient en aide dans mon rôle de président du Conseil du Trésor. La seule chose que je dirais à ce moment-ci, pour répéter ce que j'ai dit pendant la fin de semaine et que je dis maintenant depuis un bout de temps, c'est qu'il y a des choses que nous pouvons faire selon moi — et le comité a un rôle important à jouer dans ce processus aussi — pour passer d'une culture d'autorisation des dépenses à une culture de limitation des coûts.
Je pense que ce passage suppose deux choses qui motivent les êtres humains à changer de comportement: la première, c'est la façon dont on est récompensé et la nature du système de récompense, et la deuxième, c'est la façon dont on est supervisé. Il faut qu'il y ait une responsabilisation.
Évidemment, la première chose est davantage de nature structurelle, et nous allons devoir composer avec cela, mais l'autre — la façon dont nous supervisons le processus — est un rôle conjoint que je partage avec vous. J'ai hâte de pouvoir apporter certains changements positifs.
Voici les questions pour votre personnel. Encore une fois, ce sont toutes des choses que je perçois comme étant liées au processus à ce moment-ci.
Je regarde les dernières lignes du Budget supplémentaire des dépenses (C) pour l'exercice en cours, et je regarde ensuite le Budget principal des dépenses pour le prochain exercice. À la fin du Budget supplémentaire des dépenses (C) — et je prends la même section, c'est-à-dire tout ce qui va jusqu'au crédit 33 ainsi que les trois éléments législatifs qui figurent après —, le budget total jusqu'à maintenant est de 4,5 milliards de dollars.
Le Budget principal des dépenses pour 2011-2012, c'est-à-dire pour le prochain exercice, est de 5,8 milliards de dollars. Il semble y avoir un écart important à ce chapitre. Je ne sais tout simplement pas pourquoi. Les dernières lignes du Budget supplémentaire des dépenses (C) ne devraient-elles pas refléter le total de ce qui est demandé et qui figure dans le Budget principal des dépenses pour le prochain exercice?
Sally pourra peut-être répondre à cette question.
Non, la convention collective est une chose. L'exosquelette du réaménagement des effectifs est en place depuis 1999.
Le réaménagement des effectifs concerne ce que l'on fait, lorsqu'il y a une réduction de la taille de la fonction publique, des gens qui sont mis à pied. Il y a toute une structure dans le cadre de laquelle ces mises à pied se font.
Comme il y a 11 000 départs par année en raison de l'attrition, il y a des possibilités d'emploi dans certains ministères, tandis que d'autres ministères réduisent la taille de leur effectif. Ce que nous essayons de faire, c'est de trouver une place aux gens au sein de la fonction publique en fonction de leurs compétences, de façon à leur garantir une offre d'emploi, si c'est possible.
Certaines personnes peuvent ne pas se voir garantir une offre d'emploi, ce qui fait qu'elles font partie d'un autre volet, et il y a de la formation et du counselling et toutes sortes de choses du genre. C'est à cela que je faisais référence, au réaménagement des effectifs.
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Je vous remercie de demeurer parmi nous.
Je voudrais vous poser une question qui représente un peu plus une vue d'ensemble.
Les dépenses principales pour 2012-2013 totalisent 251,9 milliards de dollars, alors que les prévisions des dépenses de 2011-2012, incluant le Budget principal des dépenses et les Budgets supplémentaires des dépenses (A), (B) et (C), se chiffrent à 259,7 milliards de dollars. Ça représente une diminution des dépenses prévues de presque 8 milliards de dollars.
Les dépenses principales de 2011-2012, quant à elles, totalisent 250,8 milliards de dollars. Ici, on parle de 251,9 milliards de dollars. On est donc à peu près au même niveau. C'est donc dire que si on veut vraiment réaliser des économies de 7 milliards de dollars, pratiquement aucune nouvelle dépense ne devra être autorisée par les parlementaires dans le cadre des Budgets supplémentaires des dépenses (A), (B) et (C). Sinon, on ne pourra pas réaliser ces économies de 8 milliards de dollars indiquées par le ministre.
Je sais que les Budgets supplémentaires des dépenses peuvent parfois comporter des baisses globales, mais dans le cas présent, il faudrait pratiquement que les dépenses soient de zéro partout dans les Budgets supplémentaires des dépenses (A), (B) et (C) pour que les économies espérées soient réalisées.
Est-ce que mon analyse est exacte?