:
Bon après-midi, mesdames et messieurs, et bienvenue à cette 41
e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Aujourd'hui, nous n'avons qu'un sujet à traiter, le Budget principal des dépenses A.
Nous avons invité le Bureau du Conseil privé à présenter son budget des dépenses pour l'année, et nous accueillons à cet effet Michelle Doucet, sous-ministre adjointe des Services ministériels.
Bienvenue devant le comité, madame Doucet. Je crois comprendre que vous êtes accompagnée de Bill Pentney, sous-secrétaire du Cabinet, Planification et consultations, et de Marc Bélisle, directeur exécutif, Division des finances et de la planification ministérielle. Bienvenue à vous, messieurs.
Marc, c'est un plaisir de vous revoir devant le comité.
Madame Doucet, vous connaissez la routine. Vous avez de 10 à 15 minutes pour votre déclaration liminaire, après quoi nous passerons aux questions des membres du comité. Je vous donne la parole.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. Je suis heureuse de rencontrer les membres du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
[Traduction]
Comme vous l'avez expliqué, monsieur le président, je suis accompagnée de Bill Pentney et de Marc Bélisle. Je passe immédiatement à l'explication du budget principal des dépenses du BCP pour 2012-2013.
L'écart de 13,9 millions de dollars entre les 140,7 millions de dollars du Budget principal des dépenses 2011-2012 et les 126,8 millions de dollars du Budget principal des dépenses 2012-2013 s'explique comme suit.
Il y a une réduction de 7,4 millions de dollars découlant du transfert récurrent par le BCP de tout son budget de technologies de l'information destinées au courrier électronique, à ses centres de données et à ses services de réseaux à Services partagés Canada.
Il y a une réduction de 3,9 millions de dollars découlant de la fin des travaux, au mois de mars 2012, du Groupe de travail sur l'Afghanistan. À compter du 1er avril 2012, une petite équipe du BCP joue un rôle de coordination en rapport avec la présence du Canada en Afghanistan.
Il y a une réduction de 2,2 millions de dollars découlant de l'examen stratégique et correspondant aux économies réalisées la deuxième année de la mise en oeuvre de l'examen stratégique. D'ici 2013-2014, la réduction récurrente du budget du BCP totalisera 5,7 millions de dollars. Les 2,2 millions de dollars correspondent au total cumulatif des économies réalisées la deuxième année, compte tenu du fait que la somme de 1,1 million de dollars a déjà été économisée la première année, 2011-2012.
Il y a une réduction de 1,1 million de dollars en rapport avec des initiatives liées à la sécurité. En 2010-2011, le BCP a demandé un financement récurrent pour rehausser sa sécurité, afin de se concentrer exclusivement sur les éléments les plus prioritaires. Le BCP a reçu 3,1 millions de dollars pour les deux premières années financières. À partir de 2012-2013 et par la suite, le BCP recevra 2 millions de dollars par année financière. Au cours des deux premières années de cette initiative, le BCP a dû engager des dépenses ponctuelles d'aménagement et de démarrage pour certaines initiatives, ce qui explique la réduction de 1,1 million de dollars pour 2012-2013.
Finalement, il y a une réduction de 0,5 million de dollars correspondant à des ajustements des régimes d'avantages sociaux des employés, conformément à une disposition législative.
Ces réductions sont en partie compensées par ce qui suit.
[Français]
Tout d'abord, il y a une augmentation de 1 million de dollars pour le fonctionnement du Bureau du conseiller spécial en matière de passage de clandestins et de migration illégale. Le conseiller spécial est chargé de coordonner la stratégie globale et l'intervention du gouvernement en ce qui concerne le passage de clandestins, notamment en incitant des partenaires clés, au Canada et à l'étranger, à favoriser la coopération.
[Traduction]
Il y a aussi une augmentation de 0,5 million de dollars pour le fonctionnement de la Commission d'enquête sur le déclin des populations de saumon rouge dans le fleuve Fraser, la Commission Cohen. Selon le mandat initial de la Commission Cohen, le commissaire devait présenter son rapport final pour le 1er mai 2011. Toutefois, il est devenu évident que du temps additionnel serait nécessaire. Par conséquent, le commissaire a fait une première demande pour repousser la date de la présentation de son rapport jusqu'au 30 juin 2012. Une somme de 1,3 million de dollars a été prévue dans le Budget principal des dépenses 2012-2013 du BCP pour permettre au commissaire de présenter son rapport à l'intérieur de ce délai. L'augmentation de 0,5 million de dollars correspond à la différence entre les fonds prévus dans le Budget principal des dépenses de 2012-2013 et ceux prévus dans le Budget principal des dépenses de 2011-2012.
À titre de mise à jour, lors de notre témoignage devant vous, le 5 mars, nous vous avons informé que le commissaire avait fait une nouvelle demande au afin de présenter son rapport final pour le 30 septembre 2012, et ce, en raison de l'envergure de son mandat, de la portée de la production du document et de la complexité des questions faisant l'objet de l'enquête. Cette demande de prolongation a été accordée. Cette prolongation ne change pas le budget global de la Commission, qui est de 26,4 millions de dollars sur quatre années financières.
Le Budget principal des dépenses 2012-2013 pour le BCP, de 126,8 millions de dollars, ne tient pas compte des décisions annoncées dans le budget 2012. Les autorisations du BCP seront réduites conformément aux décisions prises dans le budget 2012 dans le budget supplémentaire des dépenses. Afin de rendre compte des décisions budgétaires au Parlement, le BCP utilisera ses rapports financiers trimestriels afin de l'informer, sur une base régulière et en temps opportun, de la mise en oeuvre de ces mesures. Cette approche reflète les demandes antérieures du directeur parlementaire du budget concernant l'utilisation de ces rapports trimestriels pour tenir le Parlement informé des changements apportés aux dépenses.
Le budget 2012 a rendu publics les résultats généraux des efforts déployés par le gouvernement pour réduire le déficit. Concernant le portefeuille du BCP, les économies totales pour cet exercice totalisent 12,2 millions de dollars. Cela comprend une réduction de 1,1 million en raison de l'élimination de la Commission des nominations publiques et de son secrétariat, ainsi qu'une réduction de 2 millions liée aux deux autres organismes du portefeuille. La contribution ministérielle du BCP à cet exercice totalise 9,2 millions de dollars en économies d'ici 2014-2015, pour soutenir le retour du gouvernement à un budget équilibré. Tout en modernisant et en transformant notre manière de travailler, nous sommes conscients du fait que nous devons continuer à offrir le bon niveau de service au , au Cabinet et aux ministres du portefeuille, tout en maintenant nos capacités de base particulières d'appui au gouvernement.
Cependant, pour réaliser les économies continues, nous devons considérablement changer notre façon de travailler. Par exemple, les fonctions des Affaires intergouvernementales, AIG, seront davantage intégrées au BCP afin d'éliminer la duplication entre des éléments des AIG et d'autres secrétariats du BCP. Ainsi, le et le bénéficieront de conseils plus intégrés.
[Français]
Le système du Cabinet sera simplifié, ce qui permettra une réduction du fardeau administratif et la réalisation d'économies à long terme.
La fonction de communication du gouvernement sera modernisée et rationalisée, notamment grâce à une nouvelle approche en matière de surveillance et d'analyse des médias.
La Direction des services ministériels examinera ses processus opérationnels et ajustera ses niveaux de service.
Toutes les autres divisions trouveront des façons de moderniser leurs processus opérationnels et de réaliser des gains en efficacité sur le plan administratif, afin d'atteindre les objectifs en matière d'économies.
[Traduction]
Pour terminer, j'aimerais vous remercier de m'avoir donné cette occasion de vous informer des initiatives en cours dont fait état le Budget principal des dépenses de 2012-2013.
Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
Je passe maintenant au Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport et de la sécurité des transports. Je suis parfaitement au courant de ses incarnations étant donné que j'ai été touchée par le déversement massif de Lake Wabamum, en Alberta, il y a plusieurs années, et j'apprécie beaucoup son travail.
J'ai eu l'impression, en examinant ce budget… Je dois dire tout d'abord qu'il me paraît très étrange de le trouver dans le portefeuille du BCP. Peut-être pourriez-vous expliquer pourquoi? Deuxièmement, je constate que les budgets d'un mode de transport augmentent alors que ceux d'autres modes diminuent, et j'aimerais savoir comment, au BCP… Comment le Bureau dresse-t-il son budget des dépenses? Je suppose que c'est comme un fonds pour éventualités.
J'ai travaillé dans le domaine de l'application des lois environnementales. J'ai en fait été la première directrice de l'application des lois à Environnement Canada. Nous avions alors lutté pour que le gouvernement mette sur pied un fonds pour éventualités car, évidemment, on ne peut pas savoir qu'il y a un accident tant qu’il ne s'est pas produit.
Pourriez-vous donc nous donner quelques précisions sur la manière dont ce budget est dressé, sous l'égide du BCP? S'agit-il en réalité d'un fonds pour éventualités?
:
Oui, monsieur le président.
Je crois qu'il nous incombe, en qualité de députés… Je vais vous donner mon exemple du comité de l'industrie, lorsque j'en faisais partie.
Le comité de l'industrie s'intéresse à toute une série d'organismes qui doivent lui rendre des comptes dans le cadre du portefeuille du ministre de l'Industrie. Toutefois, quand nous étions saisis du budget des dépenses, nous devions inviter nommément les représentants des organismes particuliers que nous voulions examiner. Le sous-ministre et le directeur des finances du Ministère ne pouvaient pas répondre à leur place.
Je pense que c'est un message que nous devrons communiquer clairement à tous les députés. Je veux dire par là que, s'il y a un organisme qui vous intéresse en particulier, vous devriez l'inscrire sur la liste des organismes à inviter devant le comité, même s'il relève d'une autre entité quelconque.
Je comprends parfaitement la frustration de Mme Duncan. Je me suis trouvé exactement dans la même situation au début, car je ne connaissais pas cette procédure mais, ensuite, il n'y a plus eu de problème.
Je pense que c'est une précision que nous pourrions apporter dans le cadre de notre étude du processus d'examen du budget des dépenses.
:
Merci de votre question.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, la totalité des budgets opérationnels et salariaux d'informatique pour le traitement du courriel du BCP, les centres de données et les réseaux servant à traiter et à entreposer les informations jusqu'au niveau Secret — mais pas jusqu'au niveau Très secret — ont été transférés à Services partagés Canada. Le BCP continuera de gérer les centres et réseaux de données du courriel servant au traitement et à l'entreposage des informations classées au-dessus du niveau Secret.
En outre, le BCP continuera d'assumer les services de maintenance et de développement d'applications et de bases de données ainsi que les services informatiques de distribution. Vous allez me demander ce que cela veut dire. Cela comprendrait des choses telles que les services d'aide, les services de soutien et les soutiens périphériques. Les soutiens périphériques sont les petites choses qui vont avec les ordinateurs, comme les souris, les claviers, les imprimantes, les disques durs externes USB, les scanneurs, les appareils de photographie numériques, etc.
En ce qui concerne la gestion de nos applications, le BCP a aujourd'hui un portefeuille de 160 applications contenant tout un ensemble de logiciels commerciaux standard avec lesquels nous sommes tous familiers ainsi que des applications et systèmes conçus spécialement à l'interne. Il s'agit par exemple du système d'information des documents du Cabinet, qui est nécessaire pour faciliter le contrôle, la préparation, la diffusion et la récupération des documents du Cabinet.
Évidemment, le BCP collaborera étroitement avec Services partagés Canada pour coordonner la prestation des services faisant actuellement partie du portefeuille de cet organisme, dans le cadre d'un arrangement d'affaires, pour assurer que les responsabilités concernant la prestation continue des services de réseaux de courriel et de centres de données affectés soient parfaitement claires, et que les attentes et engagements des deux parties soient bien compris et documentés.
Cet arrangement favorisera une collaboration étroite des deux entités et garantira que le Cabinet du Premier ministre, les ministres de notre portefeuille et le BCP lui-même recevront des services durables, opportuns et efficients de courriel, de centres de données et de réseaux à l'appui des processus informatiques existants et nouveaux.
Je vais vous répondre en deux parties, une assez courte, et l'autre plus longue.
Je suis consciente de l'horaire, monsieur le président.
Quand je suis venue ici, le 5 mars, j'ai parlé de l’effectif du BCP au 1er mars. Je le répartissais en deux groupes: l’effectif de base constitué des gens directement à l’emploi du BCP; et l’effectif temporaire formé de ceux que nous appelons les employés nommés pour une période déterminée ainsi que des travailleurs détachés en provenance d'autres ministères. J'ai dit alors que nous avions 855 employés au sein notre effectif de base, et 72 autres qui étaient soit nommés pour une période déterminée, soit détachés en provenance d’une autre organisation.
Un mois plus tard, ce chiffre a baissé et je peux vous dire que nous avions le 1er avril un effectif de base qui était resté sensiblement le même, soit 854 personnes, mais un effectif temporaire qui avait été ramené à 56 personnes, ce qui donne un total de 987. Le total que je vous avais donné pour le 1er mars était 1 017.
C'était la première partie de ma réponse à votre question.
Vous m'avez aussi demandé s'il y a eu d'autres initiatives qui ont influé sur notre effectif, au BCP, et je peux vous dire qu'il y en a eu par suite des annonces faites dans le budget fédéral. Je vous donnerai avec plaisir des précisions à ce sujet maintenant ou plus tard.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus cet après-midi répondre à quelques questions sur le budget principal des dépenses.
Je vais vous poser quelques questions sur le document des plans et priorités de l'an dernier, qui contenait certains chiffres.
J'ai d'abord une question générale à vous poser. L'an dernier, en 2011-2012, c'était 140 millions de dollars. J'arrondis les chiffres, si vous me le permettez. Ensuite, dans le document des plans et priorités, il y avait 134 millions de dollars. Dans le budget principal des dépenses de cette année, nous avons 127 millions. Je suppose que cela s'explique en partie par le transfert à Services partagés.
Quand le transfert à Services partagés est-il entré en vigueur? A-t-il été pris en compte dans la réduction de 6 millions de dollars par rapport à ce qu'il y avait dans les plans et priorités? Saviez-vous à ce moment-là que cette décision serait prise, ou a-t-elle été prise après?
:
Je peux vous dire que nous n’étions pas au courant des transferts à Services partagés Canada (SPC).
Nous étions au courant du groupe de travail de l'Afghanistan, dont le mandat arrivait à terme.
Pour l'examen stratégique, nous avons intégré ces sommes l'an dernier parce que nous les connaissions.
En ce qui concerne les initiatives touchant la sécurité, nous savions à l'époque que nos niveaux de référence seraient réduits.
Par contre, nous n'étions pas au courant de l'ajustement pour le régime d’avantages sociaux des employés. C'est un ajustement que nous effectuons annuellement parce que le taux change régulièrement.
Pour ce qui est du conseiller spécial en matière de passage de clandestins, nous n'étions pas au courant à ce moment-là. C'est une décision qui a été prise après que nous ayons déjà préparé notre documentation.
En ce qui concerne la Commission Cohen, c'était une information dont nous disposions à l'époque.
:
J'ajoute simplement que nous avons l'occasion d'obtenir de la rétro-information relativement directe de nos principaux clients chaque semaine.
Plus sérieusement, il y a une série d'objectifs que nous devons atteindre en ce qui concerne la prestation de nos conseils. Certes, nous ne gérons pas de programmes et nous ne dispensons pas de services à la population canadienne, ce qui veut dire que nous ne pouvons pas être jugés de cette manière. Par contre, nous dispensons un service interne au gouvernement et au premier ministre.
En ce qui concerne l'appui que nous dispensons au premier ministre, ainsi qu'au greffier, chef de la fonction publique, nous mesurons notre efficacité dans la mesure du possible, comme l'a dit Michelle, et nous sollicitons régulièrement des réactions sur ce que nous faisons. Je peux vous dire que nous sommes très sévères en ce qui concerne notre auto-évaluation.
Cela dit, nous avons eu ces dernières années plusieurs occasions d'examiner de très près ce que nous faisons. Considérant la nature des changements budgétaires que nous avons dû assumer, et dont nous parlons ici, nous avons dû prendre du recul et nous poser diverses questions très rigoureuses sur ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons.
Nous sommes donc différents des autres ministères du point de vue de l'évaluation de nos activités courantes, mais je peux vous assurer que nous avons bien des occasions d'obtenir des réactions qui nous permettent de juger si nous faisons bien notre travail ou non.
:
Je sais bien qu'il y a des fluctuations d'une année à l'autre mais, quand on examine les dépenses de la plupart des ministères, on constate généralement des augmentations. Le BCP est l'un des organismes dont nous voyons le budget être stable ou même diminuer. Compte tenu de l'inflation, c'est un résultat très impressionnant. Rien qu'à voir les chiffres, c'est tout à fait brillant.
Deuxièmement — et les ministères sont généralement… Bill, vous avez dit que c'est essentiellement une question de salaires, surtout au BCP. Si j’examine les équivalents à temps plein, je constate qu’il y en avait environ 1 117 en 2005-2006 et qu'il y en aura 987 cette année, selon vos projections. Encore une fois, ce n'est pas une réduction massive. Le ministère est aujourd'hui plus petit qu'il y a sept ans, tout en continuant à dispenser le même service de haut niveau, du point de vue de votre cycle continu et permanent d'évaluation.
Il me semble que le BCP, dans son processus de budgétisation, a fait un excellent travail pour dispenser les services qui lui sont demandés d'une année à l'autre. Globalement, cependant, du point de vue de la croissance réelle de votre ministère, vous êtes resté assez stable pendant au moins plus d'une demi-décennie.
Ai-je raison de comparer ces chiffres-là?
:
Comme vient de le dire Marc, et comme Bill l'avait dit aussi, nous avons entrepris plusieurs activités de réduction budgétaire ces dernières années. De ce fait, nous sommes maintenant confrontés à une réduction réelle de notre effectif, et je peux vous dire comment nous allons nous y prendre.
Afin de respecter les accords négociés avec les syndicats, et conformément aux instructions du Conseil du Trésor, nous avons indiqué le 2 avril au Secrétariat du Conseil du Trésor que le BCP invoquerait la politique de réaménagement des effectifs. Deux jours plus tard, nous avons rencontré les syndicats pour leur communiquer les détails, conformément aux ententes que nous avons passées avec eux.
Une semaine après, le 11 avril, nous avons commencé à informer les employés qui seraient touchés. Aucun n'a été déclaré excédentaire immédiatement. Quand on dit qu'un employé est « touché », cela veut dire qu'il y a une possibilité que son emploi soit déclaré excédentaire. Autrement dit, on prévient l'employé touché que ses services risquent de ne plus être requis.
Dans certains cas, plusieurs employés font le même genre de travail. Nous effectuerons alors une évaluation fondée sur le mérite pour les processus de rétention de façon à prendre de manière équitable et transparente la décision d'éliminer tel ou tel poste et de déclarer que tel ou tel employé est excédentaire.
Une fois que l'on a confirmé que les services d'un employé ne sont plus nécessaires, celui-ci est informé par écrit que son poste sera déclaré excédentaire. À ce moment-là, l'étape suivante consiste à voir si on lui fait une offre garantie d'emploi raisonnable ailleurs. Si ce n'est pas le cas, il devient ce qu'on appelle un « employé optant » et il a quatre mois pour choisir parmi trois options dont chacune, quand elle arrivera à expiration, mettra fin à son emploi dans la fonction publique, à moins qu'il trouve un autre poste dans l'intervalle.
En ce qui concerne le Bureau du Conseil privé, nous avons maintenant — je vous donne ces chiffres sous toutes réserves parce qu'ils varient constamment avec les gens qui partent et viennent et avec les départs à la retraite — environ 139 employés touchés. Comme je l'ai dit, les gens qui viennent et qui partent, les gens qui disent qu'ils aimeraient prendre leur retraite, et le fait que nous n'avons pas de programmes qui sont réduits — nous avons des cibles financières que nous essayons d'atteindre — influeront sur le nombre ultime d'employés qui seront déclarés excédentaires.
Avec cette importante réserve, nous estimons actuellement que 90 à 100 employés du Bureau du Conseil privé seront déclarés excédentaires entre juin et fin novembre de cette année.
:
Ce n'est pas un bonus. Chaque ministre a plus de travail à faire, y compris cette ministre-là. Que cela soit clair.
Je sais que cette question ne concerne pas vos attributions mais c'est vous qui êtes chargés de gérer la fonction publique du Canada et je vais donc vous la poser. Si vous ne pouvez pas répondre, tant pis.
Dans l'une des explications concernant les accidents de transport, et je veux savoir si cela vaut dans tous les cas — mais c'est peut-être une question qu'il faudrait poser au Conseil du Trésor —, on dit qu'il y a une légère déduction qui s'explique par:
... l'arrivée à échéance de conventions collectives en 2011-2012 et pour lesquelles une nouvelle convention n'a pas encore été signée. Le financement des indemnités provisoires prévues dans ces conventions collectives n'est pas inclus dans le budget principal des dépenses.
Du point de vue financier, pouvez-vous me dire ce que cela signifie? Il y a quelque chose dans la convention collective qu'ils avaient mais celle-ci est arrivée à échéance et ils n'ont donc pas à en tenir compte dans le budget des dépenses tant qu'une autre n'aura pas été signée? Je ne comprends pas ce qui se passe.
Si vous ne pouvez pas me répondre, ça ne fait rien, je m'adresserai au Conseil du Trésor.
Je suppose qu'il s'agit là d'une politique générale s'appliquant à l'ensemble du gouvernement et pas seulement à cet organisme-là.
:
Non, pas il s'agit d'un agent du gouvernement.
Je suis ici depuis six ans et…
Le président: Sa question ne concernait pas…
M. Mike Wallace: Puis-je terminer, monsieur le président?
Je suis ici depuis six ans et, dans tous les comités, quand nous voulons interroger des représentants autres que ceux du groupe principal, nous les invitons à comparaître. Il n'y a rien de mal à les convoquer. Je suis d'accord avec Linda pour les convoquer.
Si nous avons des questions à poser au sujet de ces autres ministères, comme l'Environnement, ma recommandation serait de les convoquer ensemble.
Il ne nous reste plus que quelque réunions à tenir au sujet du Budget principal des dépenses. J'aimerais que cela soit terminé afin que nos chercheurs puissent ensuite préparer un rapport et que nous puissions en finir avant de partir pour le congé de fin juin.
Je pense qu'il y a suffisamment de place dans les réunions que nous avons déjà prévues pour pouvoir convoquer les personnes que nous n'avons pas entendues aujourd'hui, en plus de celles qui sont déjà prévues. Si nous voulons inviter le directeur général des élections, invitons-le à l'une des réunions qui sont déjà prévues pour les autres groupes. Voilà ma recommandation.
Et la remarque du greffier est tout à fait pertinente. Durant l'examen du budget des dépenses, s'il y a un organisme qui relève de ce ministère et que l'on souhaite en interroger les représentants — j'ai déjà mentionné que même ce petit secrétariat qui a 6 millions de dollars a ses propres services administratifs —, il suffit de les convoquer. C'est ce qui s'est toujours fait, pas seulement dans ce comité mais dans les autres aussi.
Ma dernière remarque est que le comité n’a le pouvoir d'approuver le budget principal des dépenses que de quelques organismes: le BCP, Travaux publics et le Conseil du Trésor.
En ce qui concerne les autres, nous n'avons pas vraiment… Ce sont les comités auxquels ils rendent des comptes qui sont chargés d'approuver leurs budgets des dépenses respectifs. Ce n'est pas le nôtre qui les approuve.
Le président: Eh bien, Mike…
M. Mike Wallace: Je vous demande de vérifier cela pour la prochaine réunion.
:
Je crois que vous avez raison. Le problème que nous avons aujourd'hui illustre d'une certaine manière le problème plus général que nous avons pour étudier efficacement les budgets des dépenses. C'est une bonne étude de cas, en réalité.
Quoi qu'il en soit, nous avons maintenant un autre groupe de témoins. Je pense que nous sommes d'accord. Vous avez présenté un bon argument, John. Nous convenons de reporter la tenue du vote au sujet des crédits qui ont été renvoyés devant ce comité.
Nous allons maintenant continuer avec les témoins suivants car il est déjà 16 H 30.
Nous passons au Budget principal des dépenses de l'Agence canadienne de développement international.
Je souhaite une chaleureuse bienvenue à Greta Bossenmaier, première vice-présidente exécutive de l'Agence canadienne de développement international. En règle générale, nous accordons 5 à 10 minutes aux témoins pour les déclarations liminaires, après quoi nous passons aux questions.
Si vous voulez bien présenter les personnes qui vous accompagnent, madame, je vous donne la parole.
:
En mai 2009, l'ACDI a axé ses activités sur trois thèmes prioritaires afin d'organiser ses efforts d'aide internationale, à savoir accroître la sécurité alimentaire, assurer l'avenir des enfants et des jeunes, et favoriser une croissance économique durable. Ces thèmes s'appliquent à toutes les activités de programmes de l'ACDI et intègrent la viabilité de l'environnement, l'égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la gouvernance.
En ce qui concerne la sécurité alimentaire, garantir l'accès à des aliments sûrs et nutritifs constitue l'une des façons les plus efficaces de réduire la pauvreté dans les pays en développement. Pour faire progresser cette priorité, l'ACDI se concentre sur la faim et la malnutrition dont souffrent certaines des personnes les plus vulnérables dans le monde. L'ACDI soutient le développement agricole durable, l'aide alimentaire et la nutrition, ainsi que la recherche et le développement pour apporter des améliorations concrètes aux résultats en matière de sécurité alimentaire. Au Ghana, par exemple, l'ACDI appuie des initiatives de sécurité alimentaire dans le nord, où la situation est la plus grave, en investissant dans des recherches et des activités commerciales agricoles, et en s'efforçant de renforcer les organisations agricoles.
Cet appui a contribué à une croissance de 5,3 p. 100 de la production agricole du pays et de l'expansion du secteur des cultures alimentaires de base.
[Français]
Pour ce qui est du thème « assurer l'avenir des enfants et des jeunes », les problèmes auxquels se butent les enfants et les jeunes sont au coeur de notre programme de développement et de la réduction de la pauvreté.
L'ACDI met le bien-être des enfants et des jeunes au centre de ses efforts internationaux en vue d'améliorer les résultats en matière de développement humain. Ce thème prioritaire met un accent particulier sur la survie des enfants, y compris la santé des mères, l'accès à une éducation de qualité ainsi que la sûreté et la sécurité.
[Traduction]
En Haïti, par exemple, l'appui de l'ACDI au Programme alimentaire mondial a permis de dispenser des repas chauds à 400 000 élèves du primaire. Cela a contribué à réduire un problème chronique de faim et de malnutrition parmi les enfants d'âge scolaire et à rehausser l'inscription et la participation des enfants aux études primaires.
La stratégie de l'ACDI sur la croissance économique durable est axée sur la stimulation d'une croissance économique durable et inclusive. Dans le but de créer de l'emploi et des possibilités économiques, d'augmenter les revenus, d'accroître les recettes publiques et de réduire la pauvreté dans les pays en développement, l'ACDI privilégie les activités qui établissent des assises économiques, favorisent la croissance des entreprises et investissent dans le capital humain.
Afin d'obtenir des résultats en matière de développement, l'ACDI collabore avec un vaste éventail de partenaires nationaux et internationaux, y compris le secteur privé ainsi que des organismes publics, non gouvernementaux et multilatéraux.
Monsieur le président, j'aimerais maintenant parler du budget principal des dépenses de l'ACDI. Je voudrais faire remarquer aux membres du comité que, comme le Budget principal des dépenses a été terminé avant le dépôt du Plan d'action économique de 2012, les décisions relatives à l'ACDI annoncées dans le Plan se refléteront dans les rapports financiers trimestriels de l'Agence et au moyen des mécanismes de rapports établis.
[Français]
Les dépenses budgétaires de l'ACDI présentées dans le Budget principal des dépenses pour l'exercice de 2012 s'établissent à 3,4 milliards de dollars. De cette somme, un montant de 3,1 milliards de dollars doit être approuvé par le Parlement.
[Traduction]
Le solde de 273,7 millions de dollars représente les prévisions législatives qui ne nécessitent pas d'approbation supplémentaire, et ce montant est fourni à titre indicatif. La majeure partie de ces prévisions législatives représente la somme pour l'encaissement de billets émis aux fonds d'aide au développement des institutions financières internationales. Les émissions et les encaissements de billets servent à financer les programmes de crédit concessionnaire et les subventions d'institutions financières internationales, comme les banques de développement asiatique, africaine, caribéenne et interaméricaine.
Comparativement au Budget principal des dépenses de l'ACDI de 2011, les autorisations budgétaires pour 2012 s'établissent à 22,9 millions de dollars, à savoir 1 p. 100 de moins qu'en 2011.
[Français]
Parmi les facteurs contribuant à cette diminution nette des dépenses prévues, mentionnons: un transfert de 9,2 millions de dollars à Services partagés Canada pour mettre en commun les ressources existantes de l'ensemble du gouvernement, de façon à consolider et à transformer son infrastructure des technologies de l'information;
[Traduction]
une diminution de 6 millions de dollars pour refléter la fin de l'apport de fonds supplémentaires reçus lors des exercices 2010 et 2011 afin de couvrir les coûts de fonctionnement élevés pendant cette période relativement à notre programme en Afghanistan; une réduction nette de 4,5 millions de dollars du budget d'aide attribuable à un certain nombre d'ajustements, notamment une réduction à la suite d'un transfert aux ministères des Affaires étrangères et du Commerce international du Fonds canadien d'initiatives locales — à titre d'explication, ce Fonds canadien soutient des projets de développement à petite échelle dans un certain nombre de pays; lorsqu'il faisait partie de l'ACDI, le Fonds canadien était géré au sein des différents programmes-pays; l'arrivée à échéance d'un programme rural d'approvisionnement en eau et d'hygiène, compensée par un financement accru destiné à la santé des mères, des nouveau-nés et les enfants; et les transferts nets du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, afin de refléter les ajustements en contributions obligatoires et le coût des activités de l'ACDI à l'étranger.
Au cours des dernières années, l'ACDI a privilégié l'amélioration de l'efficacité de l'aide internationale.
[Français]
L'agence poursuivra sur sa lancée afin de réaliser sa mission visant à diriger l'effort international du Canada pour aider les populations vivant dans la pauvreté. Nous continuerons à déployer des efforts pour mieux cibler l'aide de l'ACDI et accroître sa transparence, sa responsabilisation et son efficacité.
[Traduction]
Nous continuerons de diriger nos efforts là où ils ont le plus de répercussions. Cela signifie que nous continuerons à remplir l'engagement du Canada relativement à l'Initiative de Muskoka visant à améliorer la santé des mères et des enfants. Cela veut aussi dire que nous continuerons à travailler pour accroître la sécurité alimentaire, assurer l'avenir des enfants et des jeunes, et aider les pays en développement à prospérer en favorisant leur croissance économique et en créant de nouvelles possibilités pour leurs citoyens au moyen d'initiatives de croissance durable.
Enfin, cela signifie que l'Agence continuera d'aider ceux qui sont touchés par des catastrophes naturelles ou des crises humanitaires, comme elle le fait actuellement au moyen de ses interventions humanitaires au Sahel et dans la Corne de l'Afrique.
Monsieur le président, compte tenu de l'heure, j'arrête là ma déclaration liminaire.
[Français]
Mes collègues et moi-même sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.
:
Je vous remercie de la question.
En effet, j'ai mentionné dans ma déclaration liminaire que le budget principal des dépenses reflète une augmentation due à notre engagement envers la santé des mères et des enfants. Ce budget reflète donc l'accroissement pour 2012-2013.
Je peux vous donner quelques précisions sur l'évolution du programme. Les membres du comité se souviennent que le Canada, lorsqu'il assumait la présidence du G8, en 2010, avait annoncé l'Initiative de Muskoka sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, ce qui avait d'ailleurs ouvert la voie à la stratégie mondiale du secrétaire général des Nations Unies sur la santé maternelle et infantile.
Par le truchement de l'Initiative de Muskoka sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, l'ACDI appuie la prestation d'un programme très exhaustif et intégré de services de santé au niveau local, là où ceux-ci sont le plus nécessaires. Sur la somme de 1,1 milliard de dollars qui a été engagée, plus de 830 millions ont déjà été annoncés pour des projets en Afrique, dans les Amériques et en Asie.
Je pense qu'il est également important de souligner que 80 p. 100 des fonds de l'ACDI destinés à la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants vont dans des pays de l'Afrique subsaharienne où le besoin est immense.
En ce qui concerne notre SMNE, notre programme pour la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, nous tentons d'obtenir des résultats de trois manières différentes. Nous oeuvrons directement avec un certain nombre de pays en développement. Nous oeuvrons aussi avec des partenaires multilatéraux et mondiaux, et nous oeuvrons avec des organismes de développement canadiens dans les pays en développement. Nous le faisons en fonction de ce que nous appelons trois axes intégrés: renforcer les systèmes de santé, améliorer la nutrition, et s'attaquer aux principales maladies.
Il serait peut-être utile, si vous me le permettez, que je vous donne quelques exemples du genre de soutien que nous dispensons.
Au Bangladesh, nous avons 63 000 mères et 94 000 enfants qui bénéficient d'un accès régulier et sur place à des soins prénatals et postnatals fondamentaux, à des soins de santé élémentaires et à des sages-femmes ayant reçu une formation.
En Haïti, grâce à l'appui canadien, le nombre total de femmes bénéficiant de soins de santé gratuits durant l'accouchement passera de 60 000 naissances en 2011 à plus de 90 000 en 2015. C'est le chiffre prévu.
En Tanzanie, nous appuyons une fondation africaine de recherche et de soins médicaux dont l'objectif est d'améliorer la prestation de services de santé à quelque 650 000 femmes, nouveau-nés et jeunes enfants.
J'espère que cela répond à votre question.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins de leur présence.
Je tiens tout d'abord à exprimer ma déception que la ministre ne se soit pas présentée. Nous nous attendions vraiment à ce qu'elle soit présente. C'est notre occasion de l'interroger.
J'ai quelques questions à vous poser.
Dans son rapport de 2009, la vérificatrice générale a abordé la question des lourdeurs administratives. Ce gouvernement a annoncé avec éclat qu'il allait s'attaquer aux lourdeurs administratives dans l'intérêt des entreprises du Canada, et réduire l'ingérence de l'administration.
Dans ce rapport de 2009, la vérificatrice générale disait que « la lourdeur des processus administratifs nuit à la prise de décision ». Ayant personnellement travaillé sur de grands projets de l'ACDI en Indonésie et au Bangladesh, je sais que les rapports qui sont exigés peuvent parfois atteindre l'absurdité et qu'il peut être difficile de trouver le temps de se consacrer vraiment aux projets d'aide.
J'aimerais vous demander si vous avez inclus dans votre budget principal des dépenses des mesures quelconques pour réduire ce fardeau administratif, en réponse à la vérificatrice générale. En outre, comment cela améliorera-t-il la prestation de l'aide? Cela est-il relié d'une manière quelconque à la réduction du nombre d'années-personnes à l'ACDI? Autrement dit, il y a moins de travail à faire pour la production de tous ces rapports.
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Probablement après la fin de cet exercice budgétaire, je suppose?
Mme Greta Bossenmaier: Oui.
M. Bernard Trottier: Je vais citer quelques chiffres du rapport de 2010-2011 parce que je voudrais replacer ce que vous faites à l'ACDI dans un contexte plus global. En 1990, vous aviez donné ici certains chiffres — il s'agissait de votre rapport au comité de l'aide au développement de l'OCDE — en dollars américains, et je suppose que les pays s'entendent pour que les rapports soient établis sur une base similaire. En 1990, et je parle du total de l'aide bilatérale et multilatérale, le total de l'aide au développement s'élevait à 2,5 milliards de dollars, dont environ 60 p. 100, si je ne me trompe, provenaient de l'ACDI. La somme a atteint un creux de 1,8 milliard de dollars 10 ans plus tard, en 2000, mais elle avait beaucoup plus que doublé en 2010-2011 puisqu'elle atteignait 5,1 milliards de dollars.
Pourriez-vous décrire la tendance de l'ACDI sur cette période de 20 ans en ce qui concerne ces budgets? Ont-ils suivi la tendance de l'aide globale au développement que vous mentionnez dans votre rapport? Évidemment, avec 5,1 milliards de dollars, il y a là des choses qui concernent le ministère des Finances, comme l'allégement de la dette. Il ne s'agit pas seulement des budgets de l'ACDI mais, sur les 5,1 milliards de dollars, votre budget principal des dépenses atteint 3,5 milliards. Pourriez-vous nous dire quelle était la situation précise pour l'ACDI à ces différentes périodes, soit 1990, 2000 et 2010?
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Tout d'abord, en ce qui concerne le mandat de l'ACDI, vous avez mentionné un paragraphe mais ce n'est en réalité pas vrai.
Le mandat de l'ACDI est énoncé dans un texte de loi, la loi sur l'amélioration de l'aide. Il y est stipulé que votre mandat consiste à atténuer la pauvreté en tenant compte des perspectives des pauvres, et conformément à nos obligations internationales touchant les droits humains. Voilà votre mandat.
Je suis un peu surpris que vous n'ayez même pas évoqué cette loi dans votre déclaration liminaire car tout en découle. Le projet de loi a été adopté avant tout pour éviter que la politique d'aide internationale fluctue en fonction des vicissitudes politiques, c'est-à-dire des intérêts particuliers du ministre chargé du dossier.
Je vous invite donc à l'avenir à faire référence au mandat réel de l'ACDI tel qu'il est énoncé dans la loi.
Cela dit, j'aborde maintenant la question de la ministre qui est actuellement impliquée dans toute une polémique au sujet de ses dépenses excessives, ou de ses dépenses inappropriées.
La ministre a-t-elle maintenant remboursé le gouvernement?
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Absolument. C'est le CCCI.
M. Mike Wallace: Merci.
L'hon. John McKay: Ma deuxième question concerne les coupures budgétaires et ceux qui en subissent l'effet.
Selon les chiffres, l'ACDI subit la majeure partie des coupures, alors que Finances Canada n'est absolument pas touché. En pourcentage de l’APD, l'ACDI en assume 75 p. 100, les Affaires étrangères, 8 p. 100, Finances Canada, 10 p. 100, et Recherche et développement international, 3 p. 100.
Quand on analyse les coupures budgétaires, elles sont toutes appliquées à l'ACDI, toutes aux Affaires étrangères, et toutes à Recherche et développement international, mais aucune aux Finances. Pouvez-vous expliquer ça?
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Oui, il y a 20 pays ciblés.
Le but de ce ciblage est de nous permettre de mieux concentrer nos ressources de façon à avoir beaucoup plus d'impact. Auparavant, nous pouvions mener notre action dans plus d'une centaine de pays et, si vous me permettez cette image, c'était du saupoudrage. Il était un peu plus difficile de savoir si l'on obtenait vraiment des résultats.
En ciblant un plus petit nombre de pays, avec ces critères de besoin, d'efficience, d'efficacité concrète et de possibilité de changer vraiment les choses, tout en respectant les priorités stratégiques du Canada, nous sommes mieux à même d'établir un cadre qui nous permet, tout d'abord, d'articuler les résultats pour l'avenir et, ensuite, de les mesurer. Si l'on ne peut les formuler ni les mesurer, on ne peut pas vraiment être sûr qu'on fait des progrès.
Dans ces 20 pays ciblés, nous essayons de concentrer notre action en y identifiant les trois priorités thématiques que Mme Bossenmaier a énoncées dans sa déclaration liminaire, pour nous assurer que nous savons dans chaque pays au sein de quelles priorités thématiques nous travaillons.
Il y a là un lien car, en vertu des principes d'efficacité de l'aide, bien sûr, il y a la notion d'harmonisation et de responsabilisation du pays. Si je songe à la responsabilisation du pays et à l'harmonisation, nous devions nous assurer que ce que nous tentons de faire — conformément à nos critères à l'intérieur de nos secteurs thématiques — concorde aussi avec la stratégie de réduction de la pauvreté du pays bénéficiaire. Ils ont tous quelque chose de cet acabit aussi. Nous cherchions ce coeur de cible dans lequel les intérêts de chacun coïncideraient et où nous saurions que le gouvernement bénéficiaire appuie vraiment l'initiative. Cela nous a permis d'aller de l'avant.
Les pays ciblés sont les suivants: Bangladesh, Éthiopie, Ghana, Mali, Mozambique, Pakistan, Sénégal, Tanzanie, Vietnam, Bolivie, région des Caraïbes, Colombie, Honduras, Indonésie, Pérou et Ukraine.
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Je le ferai avec plaisir. Je n'ai pas le document en français devant moi. Je vais donc traduire celui-ci. Ça ne sera peut-être pas précis.
Notre stratégie de croissance économique durable inclut plusieurs composantes. La première est de s'assurer que dans le pays, la politique et les institutions sont vraiment robustes, qu'elles respectent les lois, qu'il y a une stabilité politique, etc.
Pour ce qui est de l'infrastructure, nous voulons qu'elle soit solide, mais encore là, notre aide n'est pas liée à des intérêts canadiens. Les projets peuvent aller de l'avant et ceux qui offrent le meilleur projet au meilleur prix sont sélectionnés.
Nous voulons aussi nous assurer que la main-d'oeuvre est bien formée. Nous visons surtout les jeunes parce que le fait de manquer de travail leur cause énormément de difficultés. Il s'agit d'une composante très importante.
Il y a aussi le rôle de la femme, qui est vraiment central. Il doit être très clair qu'en matière de développement économique, les femmes doivent prendre leur place. En février de cette année, une conférence parrainée — ou « marrainée » — par la ministre portait sur le développement économique durable, surtout pour les femmes.
Il y a aussi la composante de l'agriculture. Dans les pays en voie de développement, une grande partie de la production provient de l'agriculture. Encore là, ce n'est pas lié à nos propres produits agricoles.
Haïti est l'un de nos 20 pays ciblés, bien sûr. C'est notre plus gros programme, et c'est une priorité à long terme du gouvernement du Canada. C'est le plus gros bénéficiaire de notre aide depuis trois ans, mais c'est un pays qui a toujours été parmi les premiers. Beaucoup de progrès ont été réalisés en Haïti depuis le tremblement de terre de 2010, et plus des deux tiers des personnes déplacées ont maintenant quitté les camps.
Notre action en Haïti produit des résultats tangibles, mesurables, et cela fait partie du système auquel je faisais allusion tout à l'heure. Nous pouvons dire que 400 000 Haïtiens environ ont maintenant accès au crédit et à des services financiers. C'est très important dans le cadre du volet de croissance économique durable dont nous parlions plus tôt.
En Haïti, 330 000 femmes ont accouché avec l'aide de professionnels médicaux qualifiés; plus d'un million de garçons et de filles reçoivent des repas nutritifs chaque jour; et 4,8 millions de Haïtiens ont été inscrits à l'état civil du pays, ce qui leur donne accès aux services essentiels. Je crois que ceux d'entre nous qui vivent dans un pays où cela est tenu pour acquis ne peuvent sous-estimer l'importance d'avoir une identité officielle et d'être enregistré à l'état civil.
Nous collaborons très étroitement avec le gouvernement haïtien et avec nos partenaires du développement pour veiller à ce que les efforts soient coordonnés, efficaces, transparents et responsables. Il y a beaucoup de gens en Haïti. Nous devons veiller à ne pas dédoubler les efforts, à ne pas négliger des besoins importants, et à ne pas gaspiller de ressources.
Par le truchement du Fonds d'aide aux victimes du séisme en Haïti — le HERF, en anglais —, le gouvernement du Canada a fourni l'équivalent des 220 millions de dons faits par les Canadiens à des organismes de bienfaisance canadiens enregistrés admissibles. Les sommes versées au Fonds ont été déboursées à 99 p. 100, et le reste, environ 3 millions de dollars, le sera durant cet exercice budgétaire.
Nous avons aussi fait beaucoup de travail supplémentaire au titre de l'aide humanitaire d'urgence dans le sillage immédiat du tremblement de terre. Une somme supplémentaire de 400 millions de dollars sur deux ans a été engagée pour la reconstruction, et nous avons tenu cet engagement.
Nous avons trois priorités thématiques en Haïti: la croissance économique durable, la sécurité alimentaire, et l'avenir des enfants et de la jeunesse.