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Monsieur le président, honorables députés, je vous remercie de m'avoir invitée aujourd'hui.
Je suis très heureuse de pouvoir discuter avec vous de la proposition de ma nomination en tant que présidente de la Commission de la fonction publique du Canada, une institution unique dont l'histoire est remarquable.
[Traduction]
Il y a plus de 100 ans, le Parlement adoptait une loi qui a permis de créer la première commission permanente, dont le mandat est de protéger le mérite et l’impartialité politique au sein de la fonction publique fédérale. En vertu de la Loi sur l’emploi dans la fonction publique, la proposition de ma nomination à titre de présidente nécessite l’approbation de la Chambre des communes et du Sénat. Je considère cette réunion comme une partie importante de ce processus. J’ai également participé à un processus de sélection exhaustif, dont j’ai le plaisir de discuter avec vous.
Je suis honorée d’être recommandée pour ce poste. Si la proposition de ma nomination est confirmée, je me réjouis à l’idée d’apporter à mon travail un respect profond pour le Parlement, une connaissance approfondie de la Commission de la fonction publique et une bonne compréhension de la gestion des ressources humaines.
J’apporte également mon expérience récente en tant que cadre supérieur d’un grand ministère de services, ainsi qu’une grande fierté pour le travail que je fais à titre de fonctionnaire au nom des Canadiens et des Canadiennes. Je m’engage aussi à viser l’excellence et à chercher continuellement des façons novatrices d’améliorer la façon dont la commission s’acquitte de son mandat. J’ai à la fois un sentiment d’humilité et de joie d’avoir l’occasion de retourner à la commission.
J’ai fait mes premiers pas à la commission à titre de directrice générale, Direction générale des politiques. C’était à une époque où l’organisation mettait en oeuvre des initiatives stratégiques liées à la modernisation de la gestion des ressources humaines à la fonction publique. Je suis fière d’avoir appuyé le travail du Parlement sur les réformes législatives qui ont mené, en 2003, à l’actuelle Loi sur l’emploi dans la fonction publique. Ces modifications ont eu des répercussions importantes sur la Commission de la fonction publique.
Par la suite, j’ai été nommée vice-présidente de la Direction générale de la gestion ministérielle. J’ai eu le plaisir de contribuer à l’élaboration d’un rôle accru de surveillance dans un système de dotation axé sur la délégation des pouvoirs, d’un nouveau régime en matière d’activités politiques et d’une nouvelle démarche pour la prestation des services de dotation et d’évaluation.
La commission a aussi instauré des structures et des systèmes organisationnels à l’appui de cette transformation, dans les domaines des communications, de la gouvernance et des protocoles de présentation de rapports au Parlement, par exemple. J’ai travaillé étroitement avec Mme Barrados à la mise en oeuvre de ces systèmes, et je suis ravie de constater qu’ils sont encore en place.
J’ai passé les trois dernières années à Santé Canada, à titre de sous-ministre adjointe, Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits puis, récemment, à titre de sous-ministre déléguée. J’étais chargée de surveiller les activités régionales et j’ai joué un rôle clé dans la gestion du rendement et de la planification des investissements.
Pendant ma carrière, je suis reconnaissante d’avoir eu l’occasion de travailler sur des aspects liés aux politiques, d’avoir géré des programmes d’envergure et abordé des questions complexes. J’ai appris de première main le rôle crucial que jouent le recrutement et la dotation dans la prestation de services de santé aux Premières nations et aux Inuits et par rapport à d’autres services essentiels pour les Canadiens.
En outre, j’ai appris l’importance de travailler avec les intervenants et de nouer des liens fondés sur la confiance et le respect mutuels.
[Français]
J'aimerais maintenant discuter du mandat et des activités de la Commission de la fonction publique.
La Loi sur l'emploi dans la fonction publique prévoit un système de dotation fondé sur des valeurs et une responsabilité accrue des administrateurs généraux. La commission remplit son mandat de plusieurs façons: en délégant la dotation aux administrateurs généraux, en fournissant des directives claires au soutien de la délégation, en procédant à une surveillance efficace et en offrant des services novateurs.
Elle protège les valeurs que sont la justice, l'accessibilité, la représentativité et la transparence. Je considère que ces valeurs sont fondamentales. La commission doit toujours déterminer les obstacles au recrutement et à la dotation avec l'idée de rendre la fonction publique plus représentative de la société canadienne. Elle contribue aussi à maintenir une fonction publique bilingue respectueuse des deux langues officielles du Canada. J'ai le privilège de travailler au sein d'une organisation où le bilinguisme est bien établi. D'ailleurs, j'encourage fortement tout le monde à interagir avec moi dans la langue de son choix.
Je suis très consciente de la responsabilité de la commission de faire rapport au Parlement sur ses activités et sur la santé du système de dotation. Mme Barrados a grandement contribué à établir des relations productives avec le Parlement. Je souhaite avoir l'occasion de travailler de concert avec le Parlement pour examiner les documents budgétaires, les rapports annuels et toute autre question qui pourrait présenter un intérêt. Je serai également heureuse de participer aux discussions à propos du rapport sur la Loi sur la modernisation de la fonction publique déposé récemment par le président du Conseil du Trésor.
J'aimerais maintenant passer aux priorités que j'entrevois pour la commission. Dans le système de délégation des pouvoirs de dotation, la commission doit avoir en place un régime de surveillance efficace pour assurer le respect des valeurs. Ce régime est fondé sur une analyse solide de données objectives, sur des études, des vérifications et des enquêtes. La commission sera appelée à poursuivre son mandat visant à maximiser l'utilisation des données centralisées. Au cours des prochains mois, la commission sera aussi appelée à fournir un soutien continu aux organisations qui auront à mettre en oeuvre le plan de réduction du déficit.
Je suis consciente que cette période sera difficile pour les organisations et pour les employés. Si ma nomination à titre de présidente est confirmée, j'entends fournir aux administrateurs généraux et aux employés un système d'administration des priorités qui fonctionne bien et à soutenir des processus de sélection transparents et équitables. Je m'engage aussi à travailler étroitement avec nos partenaires en matière de ressources humaines. J'ai l'intention de collaborer avec les commissaires, une fois ceux-ci nommés, afin de poursuivre l'oeuvre entreprise par Mme Barrados.
En ce qui concerne le respect des valeurs en dotation, le rôle de la commission sera primordial. L'équité en matière d'emploi et les langues officielles sont aussi des enjeux importants. La mise en oeuvre d'un plan de déficit devrait maintenir l'équilibre entre ces enjeux. De plus, la fonction publique devra continuer à faire son recrutement de manière à s'assurer que les effectifs de demain ont les compétences nécessaires pour produire les résultats attendus par les Canadiens et les Canadiennes.
[Traduction]
En conclusion, monsieur le président, la Commission de la fonction publique a joué un rôle crucial dans la création d’une fonction publique dont s’inspirent de nombreux pays. Si ma nomination à titre de présidente de la Commission de la fonction publique est confirmée, je serai heureuse de travailler avec le comité, vos collègues parlementaires et les autres commissaires de la CFP. Je dois dire aussi que je valorise profondément le dévouement et le professionnalisme des employés de la commission. J’ai hâte de travailler avec eux à la réalisation de son mandat.
Je me suis aussi engagée à établir des relations solides avec tous les intervenants, les ministères et les agents négociateurs, pour que les Canadiens puissent continuer de compter sur une fonction publique professionnelle et impartiale.
Merci beaucoup. Je serais très heureuse de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, madame Robinson. Je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui. Je tiens à vous féliciter et à vous remercier d'avoir livré votre présentation dans les deux langues officielles. C'est très important pour nous, au NPD.
Cela étant dit, on assiste depuis le 2 mai dernier, soit depuis que le Parti conservateur est majoritaire, à des vagues de nominations partisanes qui, du point de vue de l'opposition officielle, sont un peu époustouflantes. Je sais que c'est hors de votre mandat, mais comme vous le savez, on parle ici d'anciens députés ou d'anciens candidats aux élections qui sont nommés au Sénat ou à l'UNESCO. L'ancien candidat de Winnipeg-Nord travaille pour Diane Finley. L'ancien candidat de Beauport—Limoilou travaille pour Mme Aglukkaq. L'ancien candidat de Notre-Dame-de-Grâce—Lachine travaille pour James Moore. Saulie Zajdel, ancien candidat du comté de Mont-Royal, a été embauché par le gouvernement. Le candidat de Longueuil—Pierre-Boucher a été nommé à la Commission nationale des libérations conditionnelles. Le candidat de Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup a été nommé à l'Administration portuaire de Québec. Le candidat de Berthier—Maskinongé a été nommé à la Commission de l'assurance-emploi du Canada. La candidate de Welland a également été nommée à la Commission de l'assurance-emploi du Canada. C'est sans compter les 16 personnes liées au Parti conservateur qui ont été nommées à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada. Ça commence à faire beaucoup.
En tant que nouvelle présidente, qu'allez-vous faire au sujet de ces nominations partisanes qui, selon le mandat même de votre commission, doivent être exclues?
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Merci, madame Robinson.
Mme Maria Barrados, qui occupait ces fonctions avant vous, nous a dit ce qui suit lors d'un témoignage datant de mars 2011:
Cependant, il n’y a aucune assurance indépendante que les nominations à des postes de direction sont fondées sur le mérite et qu’elles ne font l’objet d’aucune influence politique.
En tant que membres de l'opposition officielle, nous espérons sérieusement que les choses vont changer et qu'il y aura désormais beaucoup plus d'impartialité.
Je vais utiliser le temps qu'il me reste pour vous poser une question sur la liberté d'expression des fonctionnaires fédéraux qui occupent des postes importants.
En juillet dernier, M. Sheikh a quitté Statistique Canada. Il désapprouvait la décision de M. Clement consistant à sabrer dans les dépenses en abolissant le questionnaire long obligatoire. Dernièrement, l'analyste économique en chef de Statistique Canada, M. Cross, a quitté ses fonctions parce qu'il disait ne plus pouvoir exprimer ses points de vue de façon libre et indépendante.
Que comptez-vous faire au sujet de ces situations?
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Merci beaucoup d'avoir posé la question.
Nous avons deux rôles clés à jouer pendant la transition que livre le gouvernement pendant la mise en oeuvre du plan d'action de réduction du déficit. Le premier, c'est que la commission est responsable d'une politique qu'on appelle la sélection aux fins de maintien en poste. Pour les ministères qui doivent réduire leurs effectifs, il s'agit de la politique — qui est fondée sur le mérite — qui doit être utilisée pour déterminer qui sera maintenu en poste. Il s'agit d'un processus fondé sur le mérite. Nous devons nous assurer qu'il est appliqué de façon équitable et transparente. C'est un des rôles clés de la commission. Depuis mon arrivée en poste, je me suis fortement engagée à appuyer les ministères et les spécialistes des ressources humaines de façon à ce que nous puissions envoyer beaucoup de renseignements sur cette politique et pour qu'elle soit appliquée correctement.
La deuxième chose qui est vraiment importante, c'est que la commission est responsable du Système d'administration des priorités. Il s'agit du système que les employés utilisent, pendant la période où ils sont dans le système des priorités, pour trouver un emploi pour lequel ils sont qualifiés.
J'ajouterais aussi que — par rapport à l'avenir et compte non tenu du fait que nous traversons une période de transition — je pense que nous devons être tournés vers l'avenir et continuer le recrutement ciblé dans les secteurs où, à court terme, nous avons un manque de personnel. Nous devons penser à assurer le maintien à long terme de notre capacité à titre de service public.
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Merci, monsieur le président.
Madame Robinson, je vous remercie d'être parmi nous.
Je vais d'abord poser une question en anglais.
[Traduction]
Le printemps dernier, comme vous le savez, votre prédécesseure, Mme Barrados, a recommandé la mise en oeuvre d'un code de conduite pour le personnel ministériel. Au NPD, nous trouvons que c'est particulièrement important. Nous nous souvenons de cas comme celui de Sébastien Togneri, qui a nui au bon travail du personnel de l'accès à l'information. Évidemment, on ne peut oublier le cas de Bruce Carson. S'il y a une personne qui aurait besoin d'un livre des règlements, ce serait certainement lui.
Voici ma question. Quel est votre plan pour vous assurer que votre personnel mettra en oeuvre ce projet très valable, c'est-à-dire un code de conduite pour le personnel ministériel?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie de votre présence aujourd'hui.
En passant, j'aimerais vous féliciter de votre niveau de bilinguisme. Il semble parfait. Ce sera merveilleux.
Notre gouvernement a aussi fait d'autres nominations. Nous avons déjà nommé un ancien premier ministre néo-démocrate du Manitoba à titre d'ambassadeur du Canada aux États-Unis. Nous avons même déjà nommé ministre chez nous un ancien ministre libéral. Notre philosophie est que les meilleurs Canadiens disponibles obtiennent les meilleurs postes disponibles dans la fonction publique.
Pensez-vous que, peu importe l'allégeance politique, il est important que les meilleurs Canadiens disponibles obtiennent les meilleurs postes dans la fonction publique? Quand les meilleurs Canadiens sont disponibles, peut-on les engager, peu importe leur allégeance politique?
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Vous avez entendu la motion. Quelqu'un appuie la motion?
Quelqu'un appuie la motion.
Y a-t-il des commentaires sur la motion?
Puisqu'il n'y en a pas, nous allons mettre la question aux voix.
(La motion est adoptée.) [Voir le Procès-verbal]
Le président: Il semble y avoir unanimité.
Félicitations, madame Robinson.
Des voix: Bravo!
Le président: Il semble que le comité est heureux de l'entrevue qu'il a menée aujourd'hui. Nous en ferons rapport à la Chambre demain.
Félicitations. Nous vous offrons nos meilleurs voeux de succès.