:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 121e réunion du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes.
À vrai dire, je crois que nous pouvons nous passer des consignes d'usage, que vous connaissez à présent tous par cœur.
Nous avons aujourd'hui le plaisir d'accueillir le ministre MacAulay et ses proches collaborateurs dans le cadre de notre examen du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024-2025 .
Conformément à l'article 81(5) du Règlement, le Comité entreprend l'examen du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024-2025: crédits 1b, 5b et 10b sous la rubrique Ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, renvoyé au Comité le lundi 18 novembre 2024.
Monsieur le ministre, je tiens tout d'abord à vous féliciter pour le travail que vous avez effectué pour défendre les intérêts de nos agriculteurs, ainsi que pour les services que vous rendez aux bonnes gens de la circonscription de Cardigan, située dans l’est de l'Île-du-Prince-Édouard.
Je vais céder la parole à M. MacAulay pour lui permettre de faire sa déclaration préliminaire, puis nous passerons aux questions des députés.
Chers collègues, vous vous interrogez peut-être sur l'ordre du jour. Nous allons d'abord passer une heure en compagnie du ministre et de ses collaborateurs. Ensuite, nous réservons normalement une heure supplémentaire pour poser des questions aux fonctionnaires, mais avec votre accord, je pense écourter cette période à une demi-heure. À mon humble avis, cela sera suffisant.
Monsieur le ministre, la parole est à vous. Bienvenue au Comité.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un réel plaisir d'être de retour parmi vous. Je suis accompagné aujourd'hui par M. Lawrence Hanson, notre nouveau sous-ministre, ainsi que par M. Tom Rosser, sous-ministre adjoint, et M. Robert Ianiro, vice-président, Politiques et programmes, à l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Vous ne serez pas étonnés d'apprendre que les derniers mois ont été particulièrement occupés au ministère de l'Agriculture. Il y a quelques semaines à peine, je me suis rendu à Pékin pour défendre les intérêts des agriculteurs et des producteurs canadiens. J'ai également profité de ce déplacement pour présenter le Canada comme un fournisseur fiable de produits agricoles et alimentaires de haute qualité.
Nos deux pays ont d'importants défis à relever. Je sais que vous rencontrez régulièrement des intervenants du secteur agricole, et que vous êtes conscients de l'importance que revêt le marché chinois à leurs yeux. Depuis mon retour au ministère de l'Agriculture, je suis régulièrement encouragé par nos agriculteurs et nos producteurs à continuer de promouvoir leurs intérêts en Chine, aux États-Unis, et chez nos autres partenaires stratégiques.
En juin dernier, je me suis rendu à la World Pork Expo, en Iowa, et j'ai visité une impressionnante minoterie du Minnesota, laquelle dépend de la qualité et de la fiabilité de l'avoine canadienne. J'ai également eu le plaisir de rencontrer la gouverneure de l'Iowa, de même que les secrétaires à l'Agriculture de l'Iowa et du Minnesota. J'ai profité de ces occasions pour promouvoir le modèle canadien en agriculture, axé sur l'efficacité, la diversité, et l'intégration.
J'ai également hâte de travailler avec Mme Brooke Rollins, mon homologue au sein de la nouvelle administration américaine. Je m'engage à assurer la stabilité et l'intégration du commerce agricole canadien, et ce, dans l'intérêt de nos deux pays.
Je sais que le député de Foothills aime bien se rendre à l'Île-du-Prince-Édouard, alors cet été, j'ai pensé me rendre dans son coin de pays pour visiter le Stampede de Calgary. Nous avons reçu un accueil chaleureux de la part de nombreuses personnes, ce qui ne m'a pas étonné. C'était exceptionnel d'observer de mes propres yeux le travail impressionnant qui se fait là‑bas. Nous avons profité de notre présence à Calgary pour annoncer une enveloppe de six millions de dollars visant à aider nos producteurs de bœuf à accroître leurs parts de marchés à travers le monde.
Pas plus tard que la semaine dernière, nous nous sommes également rendus à Regina pour visiter l'Agribition. J'ai pu y rencontrer mon nouvel homologue de la Saskatchewan, le ministre Daryl Harrison. J'ai complété mon déplacement par la visite de foires agricoles, ce qui m'a permis de discuter avec les principaux intervenants du secteur agroalimentaire.
Au cours des derniers mois, le ministère de l'Agriculture a annoncé une enveloppe de 30 millions de dollars consacrée à cinq groupes de recherche, qui se spécialisent respectivement dans les cultures, l'orge, les bioproduits, les biocarburants, et la volaille.
Par ailleurs, je suis ravi d'annoncer que le secteur de l'alimentation au détail compte bientôt se doter d'un nouveau code de conduite ayant reçu l'aval de l'ensemble des grandes chaînes d'alimentation. Je tiens à remercier tous les membres du Comité de leur précieuse contribution à la mise en œuvre de ce code.
Malheureusement, les phénomènes météorologiques extrêmes continuent d'avoir des répercussions sur nos agriculteurs. Par conséquent, mon ministère travaille en étroite collaboration avec les provinces et les territoires pour aider nos agriculteurs à mieux s'adapter aux effets des changements climatiques. Entretemps, nous continuerons évidemment de soutenir nos agriculteurs par différentes mesures ponctuelles lorsqu'ils font face à des conditions météorologiques extrêmes.
Nous nous sommes récemment associés au Nouveau-Brunswick et au Québec pour débloquer une enveloppe de 47,2 millions de dollars dans le cadre du programme Agri-relance. Ce programme aide nos producteurs à assumer les coûts exceptionnels des dégâts causés par les récentes inondations.
Je sais que les députés ont très hâte de me poser des questions concernant le Budget supplémentaire des dépenses, alors je vais me dépêcher de faire le point sur la situation.
Le Budget supplémentaire des dépenses s'élève à 123 millions de dollars, incluant un fonds de près de 60 millions de dollars consacré au Partenariat canadien pour une agriculture durable. Je suis certain que les membres du Comité saisissent le caractère essentiel de ce type d'investissements. Le gouvernement sera toujours aux côtés de nos agriculteurs partout au pays.
Le Budget supplémentaire des dépenses comprend également une enveloppe de 25 millions de dollars consacrée au Programme de paiements directs pour les producteurs laitiers. Il a beaucoup été question à la Chambre des communes ces derniers temps du soutien à nos agriculteurs soumis à la gestion de l'offre, et c'est pourquoi je juge essentiel de faire adopter ce nouveau budget.
Le gouvernement envisage de débloquer une enveloppe supplémentaire de près de 20 millions de dollars pour alimenter le Fonds des infrastructures alimentaires locales. Je sais que la plupart des députés ici présents sont favorables à la mise en place d'un programme national d'alimentation en milieu scolaire.
Je n'ai présenté que quelques mesures clefs incluses dans le présent Budget supplémentaire des dépenses, mais j'espère avoir été convaincant. Je compte sur les députés pour mettre la partisanerie de côté afin de continuer à aider nos producteurs et nos agriculteurs.
Je vous remercie, monsieur le président. Je suis maintenant prêt à répondre aux questions des députés.
:
Je vous remercie, monsieur le ministre.
Je m'excuse auprès des fonctionnaires; je me suis adressé directement au ministre, et j'ai oublié de vous présenter en bonne et due forme.
Je tiens à vous féliciter de nouveau pour votre travail auprès du ministère de l'Agriculture et de l'ACIA.
Chers collègues, nous allons à présent passer à la période de questions et réponses.
Vous aurez remarqué que Mme De Rome n'est pas des nôtres aujourd'hui. Nous avons le plaisir d'accueillir un autre greffier, qui vient justement de me faire signe que le temps file. Je vais vous faire signe pour vous donner une idée du temps dont nous disposons pour respecter l'ordre de notre liste d'intervenants.
Nous allons maintenant passer à la première série de questions, qui sera divisée de la manière suivante: trois blocs pour les députés conservateurs, trois blocs pour les députés libéraux, et deux blocs pour les députés bloquistes et néo-démocrates. Nous allons commencer par les conservateurs. M. Barlow dispose d'un maximum de six minutes.
La parole est à vous, monsieur Barlow.
:
Un instant, messieurs. Nous avons arrêté le chronomètre.
Vous comprendrez qu'à titre de président, mon rôle est d'accorder à chacun de mes collègues la liberté de poser des questions.
Monsieur le ministre, je suis conscient que vous souhaitez sans doute nous fournir des explications, et nous allons vous accorder le temps nécessaire.
Dans les limites du raisonnable, je vais devoir intervenir pour m'assurer que vous ne parlez pas tous les deux en même temps. Cela facilite beaucoup le travail de nos interprètes. Monsieur le ministre, je vous demanderais d'essayer de vous en tenir à l'essentiel. Nous allons essayer d'éviter de tous parler en même temps. Merci à tous pour votre compréhension.
Sur ce, nous cédons maintenant la parole à M. Drouin.
:
Monsieur Drouin, il ne s'agit pas d'un rappel au Règlement.
Comme je l'ai évoqué, il s'agit d'une question d'équilibre. Ne me rendez pas la tâche trop difficile aujourd'hui. Cela vaut pour tout le monde.
Monsieur Barlow, j'ai arrêté le chronomètre. En fait, je vais revenir en arrière.
Monsieur le ministre, nous souhaitons entendre un exposé détaillé de vos récentes activités, mais nous devons également tenir compte de la gestion du temps.
Allez-y, monsieur Barlow.
:
Merci, monsieur le président.
Alors que la Chine continue d'imposer des tarifs punitifs sur le canola canadien, le ministre n'a même pas réussi à obtenir une rencontre avec son homologue chinois. Visiblement, le ministre n'est pas en mesure de défendre les intérêts de nos agriculteurs.
Monsieur le ministre, en 2022, vous avez accordé une enveloppe de 8,5 millions de dollars à Aspire Food Group pour la construction d'une usine de cricket, qui est maintenant en difficulté financière. Monsieur le ministre, avez-vous revu son plan d'affaires avant d'accorder cette somme de 8,5 millions de dollars? Il s'agit en réalité d'une question simple à laquelle vous devez répondre par oui ou par non.
:
Monsieur le président, je remercie mon honorable collègue de sa question.
Bien entendu, il l'a indiqué très clairement, et il a fait référence à mon déplacement en Chine avant de poser la question. J'insiste à nouveau sur le fait que c'est d'une importance vitale. Je sais que mon honorable collègue s'intéresse beaucoup au commerce pour s'assurer que nous vendons nos produits céréaliers à la Chine. En fait, les importateurs nous ont dit très clairement que si nous voulons vendre des produits, nous devons être présents.
En ce qui concerne le silence radio, je comprends la question. Bien entendu, il a fait l'objet d'une évaluation complète. Je n'étais pas ministre à l'époque, mais cela ne fait pas de différence. Elle serait entièrement évaluée par le ministère et par mon ministère, bien sûr, ou par le ministre de l'Agriculture à ce moment-là. Ces décisions sont prises de cette manière, et le ministère procède à toutes les vérifications nécessaires.
Vous m'avez posé une question, alors vous devez m'accorder une petite minute pour...
Merci, monsieur le président.
Je tiens également à remercier le ministre McCauley, M. Hanson, ainsi que nos autres invités du ministère de l'Agriculture et de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'ACIA.
Tout d'abord, je tiens à vous remercier, monsieur le ministre, de vous être déplacé en Chine, et de continuer à aider nos agriculteurs à traverser cette période difficile. Nous savons que, surtout lorsque les temps sont durs, il est très important de soutenir nos agriculteurs et leurs partenaires d'affaires sur les marchés étrangers. Le fait que vous vous rendiez sur place pour établir des relations personnelles fait une grande différence. Je sais que c'est un domaine dans lequel vous excellez, et je vous en félicite.
J'aimerais revenir sur la situation des producteurs de canola. Nous savons que les temps sont durs pour eux depuis un certain nombre d'années. Le gouvernement vient également en aide à nos producteurs de canola par l'entremise du Règlement sur les combustibles propres. Nous savons que lorsque les temps sont difficiles, il est préférable de miser sur nos marchés locaux. Je pense qu'il s'agit également d'une façon d'aider nos agriculteurs.
Je souhaite à présent poser certaines questions aux représentants du secteur biologique. Il y a quelques mois, le gouvernement a annoncé un financement pour faire progresser les pratiques agricoles durables au sein du secteur biologique. La circonscription que je représente compte de nombreux agriculteurs biologiques. Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet, et expliquer de quelle manière vous soutenez les pratiques agricoles durables au sein du secteur biologique? Quels sont les objectifs précis de fonds?
Il s'agit d'une question tout à fait pertinente. Vous connaissez très bien le secteur de l'agriculture biologique et la nécessité de l'accroître. Nous importons des produits biologiques au Canada. Nous pourrions produire davantage et nous pourrions exporter des produits. Cela ne fait aucun doute. C'est pourquoi le financement est là. Il s'agit de l'augmenter et de le rendre plus durable.
Lorsque j'étais au ministère, nous avons aidé les agriculteurs biologiques à établir des normes biologiques, que vous connaissez tous. C'est tellement important. Je crois que c'est de nouveau le cas. Nous travaillons en étroite collaboration avec les agriculteurs biologiques pour nous assurer que les normes soient respectées. Comme vous le savez, pour répondre aux exigences de l'Union européenne, les choses doivent changer.
Le secteur de l'agriculture biologique revêt une importance vitale pour le Canada. Pensons notamment au secteur de l'élevage du mouton. Il y a des secteurs de l'agriculture où nous ne produisons pas assez. Il y a un marché ouvert pour ces produits, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. C'est pourquoi nous insistons tant pour autonomiser et diversifier ces secteurs.
:
Je pense que les débouchés sont excellents. Nous savons qu'il faut payer une prime pour les produits biologiques. Souvent, cela aide aussi les petits agriculteurs à subvenir à leurs besoins et à exploiter leur ferme.
Nous avons parlé des investissements que vous avez faits dans Aspire. Ayant moi-même été entrepreneure dans une petite entreprise, je sais que les besoins en fonds de roulement dépassent parfois les attentes. Il faut des fonds supplémentaires pour pouvoir aller de l'avant et prendre de l'expansion. Je comprends que le gouvernement a pris des risques en s'aventurant dans des domaines délaissés par le secteur privé. C'est le rôle du gouvernement. À mon sens, nous ne ferions pas notre travail comme il faut si aucun de nos projets n'échouait. Si nous ne prenons pas de risques, qui le fera? Voilà le rôle que le gouvernement et l'innovation devraient jouer. Je tiens donc à vous remercier pour cela aussi.
Je vais maintenant m'attarder brièvement sur la gestion de l'offre et le fonds d'investissement à la ferme pour la volaille et les œufs, dont vous avez également parlé. Le budget supplémentaire des dépense prévoit des fonds à cet égard.
Je me demande si vous pouvez nous faire part de ce que les producteurs vous ont dit au sujet de l'importance du financement accordé à ce programme dans le budget supplémentaire des dépenses.
:
Étant moi-même agriculteur et intervenant dans le secteur de la gestion de l'offre, je suis pleinement conscient de la valeur de la gestion de l'offre et des efforts déployés à la Chambre pour en assurer la protection. Comme vous le savez, nous avons lancé le programme de gestion de l'offre il y a plus de 50 ans. J'y ai participé, et je suis parfaitement au courant de la situation.
L'industrie des œufs, comme tous les autres secteurs agricoles du pays, doit continuer de croître. C'est la raison d'être de ce financement. C'est pour les aider à augmenter leur production. C'est aussi simple que cela. Nous ne voulons pas avoir à importer les produits. Nous voulons nous assurer de les produire nous-mêmes.
Financement agricole Canada, comme vous le savez sans doute, prend maintenant des mesures pour débloquer plus de fonds de capital de risque. Vous avez raison. Si chaque dollar de capital de risque était restitué, ce serait signe que nous n'en avons pas fait assez. Le capital de risque est censé s'accompagner de certains risques, bien entendu, en fonction d'une certaine évaluation des programmes. Nous voulons nous assurer que c'est le cas. Je suis certainement heureux que Financement agricole Canada parvienne à s'acquitter de cette tâche. Ces fonds pourront aider de nombreux secteurs, y compris celui de la gestion de l'offre et d'autres secteurs agricoles, qui sont d'une importance vitale.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici, particulièrement M. le ministre.
Je vais commencer tout de suite, car j'ai beaucoup de questions. Si j'obtiens des réponses brèves, nous pourrons couvrir plus de sujets pour le bien de tous.
Monsieur le ministre, je commencerai par l'industrie du canard. Cette industrie a des difficultés présentement. M. Ianiro pourra rajouter des commentaires. Nous pourrons y revenir à la deuxième heure pour obtenir plus de détails.
Il y a entre autres la question d'une autorisation d'importation de la génétique de France. Je sais que le travail se fait de façon consciencieuse, mais vues de l'extérieur, il y a des choses qui n'ont pas de sens.
Ça fait plus d'un an que nous avons trouvé en France un fournisseur de génétique qui ne vaccine pas les canetons. Nous pouvons importer ces canetons de façon sécuritaire, mais nous attendons toujours les autorisations de le faire. Les représentants de l'Agence canadienne d'inspection des aliments se sont rendus sur place en France au début du mois de septembre. Nous arrivons bientôt à Noël, et la dernière nouvelle que j'ai eue du est qu'on espère avoir le rapport d'ici la fin de l'année. Ne trouvez-vous pas que ces délais sont déraisonnables?
Notre industrie du canard est menacée présentement. C'est dommage, parce que cette industrie est centrée au Québec, elle est très dynamique et elle fait un produit de grande qualité. Je veux entendre vos commentaires là-dessus.
:
Je vous remercie de la réponse, mais le délai est déraisonnable pour l'industrie du canard. Il faut examiner comment procéder pour essayer d'aller plus vite.
Toujours au sujet de la même industrie, on sait que des cas de grippe aviaire sont récemment apparus sur le territoire. Je ne veux pas avoir l'air du gars qui ne veut pas faire attention à ça, au contraire, sauf que, dans d'autres pays, lorsqu'un troupeau est jugé faiblement pathogène, on le met sous contrôle et on peut tout de même procéder à l'abattage et à la vente des animaux. Au Canada, par contre, on semble aller très rapidement et on procède à l'élimination des troupeaux avant même d'avoir les résultats des tests pour déterminer si les animaux sont faiblement ou hautement pathogènes. Je vous donne un exemple concret que j'ai reçu, où trois troupeaux ont été déclarés faiblement pathogènes. Deux des troupeaux ont été exterminés avant de recevoir le résultat des analyses. Heureusement, grâce à ce résultat, on a réussi à sauver le troisième.
Il n'est pas question ici de ne pas faire attention. Je ne suis pas un scientifique et je veux être certain d'être bien saisi, mais est-ce qu'on ne procède pas trop rapidement au Canada? D'autres pays, comme la France, les Pays-Bas et la Pologne, n'abattent pas les animaux considérés faiblement pathogènes. Je pense même qu'ils nous en envoient. Selon toute vraisemblance, on les importe, ces oiseaux, alors que, ici, on les détruit.
Si notre choix est de nous fonder sur la science, d'être hyper stricts et de détruire les troupeaux, d'accord. Cependant, ne devrions-nous pas indemniser correctement les producteurs? Ils ne sont pas dédommagés après la destruction des oiseaux. Selon les producteurs, pour procéder au nettoyage et rémunérer la main-d'œuvre, ça coûte entre 20 000 $ à 30 000 $ par bâtiment. Que pensez-vous de ça, monsieur le ministre? Ne croyez-vous pas qu'on pourrait améliorer ça?
:
Merci, monsieur le président.
Bon retour parmi nous, monsieur le ministre.
Pour ma première question, je voudrais vous parler du problème persistant de l'inflation du prix des aliments. Je reconnais que le taux a diminué, mais beaucoup de Canadiens en ressentent encore les effets. Certes, des mesures ont été prises afin d'accorder plus de pouvoirs législatifs au Bureau de la concurrence. Je sais que l'industrie dirigera la mise en œuvre d'un code de conduite pour les épiceries. Cela dit, beaucoup de Canadiens éprouvent encore des difficultés parce qu'au centre de notre système d'approvisionnement alimentaire — et je dirais que cette situation nuit tant aux producteurs qu'aux consommateurs —, il y a toujours un marché très fortement concentré dans le secteur de la vente au détail de produits alimentaires.
Au cours des derniers mois, j'ai tenté, avec mes ressources limitées, de présenter un projet de loi visant à remédier au problème de la réduflation, non seulement pour assurer une certaine transparence quant à la façon dont les prix unitaires sont établis, mais aussi pour essayer de mettre en place un nombre accru de coopératives alimentaires au Canada à titre de concurrents honnêtes afin que nous puissions tenir tête aux géants de l'alimentation.
Je comprends que ces domaines relèvent principalement de votre collègue, le , mais voici la question que je souhaite vous poser, monsieur le ministre: compte tenu de ce problème persistant, pourquoi n'avez-vous pas plaidé auprès de votre collègue en vue d'une solution? Ce problème ne date pas d'hier. Les Canadiens en souffrent depuis plusieurs années.
:
Je pense que nous devons nous attaquer à la question des intermédiaires, monsieur le ministre. Merci.
J'aimerais passer au Partenariat canadien pour une agriculture durable. Comme vous le savez, cette mesure est en place depuis le 1er avril 2023 — l'année dernière — et elle restera en vigueur jusqu'au 31 mars 2028. De nombreux témoins se sont dits très inquiets, car cet échéancier fixe laisse peu de marge de manœuvre pour modifier des programmes, qui ne répondent peut-être pas adéquatement aux besoins de la population pour laquelle ils ont été conçus. C'est l'avis de nul autre que Keith Currie, président de la Fédération canadienne de l'agriculture.
Monsieur le ministre, puisque que nous sommes pris avec cet échéancier et que vous avez prévu, dans le budget supplémentaire des dépenses, un montant de 42 millions de dollars, que faites-vous pour répondre aux besoins des agriculteurs, besoins qui ont été clairement présentés au Comité? Que faites-vous pour atténuer leurs préoccupations et, peut-être, pour montrer que vous êtes prêt à faire preuve de leadership dans ce dossier et, éventuellement, à trouver des moyens de faire en sorte que ces programmes soient plus adaptés aux besoins, au lieu d'attendre jusqu'au 31 mars 2028?
:
Je vais vous donner la parole dans un instant, monsieur Barlow.
En tant que président, je pense que nous voulons nous laisser une certaine marge de manœuvre. Je pense que M. Drouin a raison de dire qu'il s'agit d'une question de transport. Le ministre a tout à fait le droit de répondre comme il l'entend aux questions concernant toute conversation qu'il pourrait avoir avec la .
Pour revenir au point soulevé par M. Drouin, j'étais en Ontario la semaine dernière, et je pense qu'il n'y a plus que 10 cas, mais il est certain, madame Rood, que vous avez tout à fait le droit de poser des questions à ce sujet.
Je vais donner la parole à M. Barlow, après quoi nous passerons à autre chose.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, de votre présence ici. C'est une discussion intéressante jusqu'à maintenant.
Je vais revenir aux questions initiales sur les grillons. Il y en a beaucoup dans la salle, monsieur le ministre.
Le a rendu visite au président élu à Washington. Nous n'avons jamais entendu l'opposition le féliciter de cette décision. Nous avons de nouveaux bureaux à Manille que vous avez ouverts dans la région indo‑pacifique. Nous n'en avons pas entendu un seul mot là‑dessus. Vous êtes allé en Chine, et l'opposition vous condamne pour cela, ce qui me paraît étrange. Nous avons un nouveau programme d'alimentation dans les écoles pour soutenir les fournisseurs et les agriculteurs locaux. Nous avons le Partenariat canadien pour l'agriculture durable. Nous avons parlé de notre intérêt envers les jeunes agriculteurs. Si nous ne continuons pas de renforcer ce programme, qui figure dans le budget supplémentaire des dépenses...
Monsieur le ministre, je veux vous poser une question très précise. Selon vous, pourquoi les conservateurs vont‑ils voter contre ce budget, alors que nous avons des accords avec les provinces et territoires et que nous investissons des millions de dollars pour aider les fermiers et les producteurs? Ils disent qu'ils représentent les agriculteurs. Je viens de l'entendre encore et encore, mais voici un programme qui a beaucoup d'importance au Canada atlantique et à l'Île‑du‑Prince‑Édouard. Il connaît du succès, et je me demande toujours pourquoi les conservateurs vont voter contre le budget supplémentaire.
:
Monsieur MacDonald, je vous remercie de la question, mais il est très difficile de répondre pour d'autres personnes ou d'autres ministères.
Vous avez mentionné les programmes d'alimentation dans les écoles et d'infrastructure. Nous avons fait une grande annonce à l'Île‑du‑Prince‑Édouard concernant le programme d'alimentation dans les écoles. Nous nous sommes joints au premier ministre de l'Île‑du‑Prince‑Édouard. Je crois savoir que près de 200 000 enfants reçoivent un repas chaque jour dans les écoles au pays. Le nombre continuera d'augmenter. Il est important que nous ayons ce genre de programme en place. Ma femme, qui est enseignante, comprend parfaitement ce qui se passe lorsque des enfants... Vraiment, les enfants vont à l'école le ventre vide. C'est une situation difficile. Je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui s'efforce de résoudre ce genre de problème et de donner à manger aux enfants. Je suis également fier de tout autre programme.
Bien sûr, une telle mesure permet aussi d'aider les agriculteurs. Tout ce que nous pouvons faire pour augmenter la consommation d'aliments aide les agriculteurs. Nous avons bien d'autres programmes.
Monsieur MacDonald, je ne saurais dire pourquoi les députés du Parti conservateur du Canada voteraient contre. Ils pourraient probablement répondre à cette question.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre collaboration. Je vais revenir rapidement sur la question du porc.
Si j'ai bien compris votre réponse à ma question précédente, vous dites qu'il y a des négociations avec les pays où on vend le porc pour déterminer des zones d'exclusion advenant des cas de peste porcine africaine. C'est parfait. Toutefois, nous, au Bloc québécois, avons rencontré les producteurs de porc, qui ont demandé l'établissement d'un fonds d'urgence en prévision d'une telle éventualité. Je présume qu'ils vous ont rencontré aussi, ou qu'ils ont rencontré des gens de votre ministère.
Est-ce que vous travaillez à mettre en place un tel fonds d'urgence?
:
Justement, monsieur le ministre, vous m'amenez à aborder un bon sujet, soit le programme Agri-relance, dont nous avons discuté pour le Québec. Vous venez d'y faire allusion.
Si j'ai bien compris, au cours de 2025, nous devrions recevoir les fonds de 22,2 millions de dollars qui ont été dégagés pour des dommages subis à l'été 2023. Allez-vous réanimer les entreprises qui ont disparu durant ces deux années, quand vous allez remettre les chèques? Honnêtement, ça n'a pas de sens. Il faut revoir les programmes.
J'ai une autre question pour vous.
Cette semaine, j'ai rencontré quelqu'un qui travaille au comité responsable de l'audit du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. Je trouvais intéressant que ces gens viennent chercher des données. Ils m'ont dit qu'ils avaient communiqué aussi avec des gens de votre ministère, mais qu'ils n'avaient pas encore eu de réponse. J'espère que vous allez les rencontrer. Allez-vous le faire, et allez-vous bientôt commencer la révision des programmes d'assurance agricole qui, comme nous le savons tous les deux, ne fonctionnent plus?
Il vous reste 30 secondes pour me répondre, monsieur le ministre.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, mon collègue, , avec qui je siège au sein du Comité, a participé à une réunion intéressante avec le Conseil des Doyens - Agriculture, alimentation et médecine vétérinaire. D'après ce que j'ai compris de cette réunion, cet organisme a présenté une proposition de financement pour la mise au point d'un vaccin contre la propagation des maladies zoonotiques, comme le virus aviaire H5N1, mais cette demande de financement a été rejetée.
Il y a une grande collaboration entre vous et le dans ce domaine précis en raison de la nature du fonctionnement de l'ACIA.
Étant donné qu'un adolescent a été infecté en Colombie-Britannique, cela représente toujours un risque très grave pour l'ensemble de notre industrie avicole. À titre de ministre responsable de l'agriculture, ne pensez-vous pas que la décision de refuser ce financement au Conseil des doyens, qui accomplit un travail incroyable, manquait de vision?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de votre présence, monsieur le ministre.
Je voulais souligner l'incidence positive du Fonds des infrastructures alimentaires locales. Je vous remercie du temps que vous nous consacrez et je vous suis également reconnaissant d'être venu à Kitchener—Conestoga pour constater par vous-même l'incidence positive de ce financement. L'objectif de ce programme est d'améliorer l'accès à des aliments nutritifs et locaux, et de faciliter l'achat et l'installation d'infrastructures et d'équipements essentiels.
À Kitchener—Conestoga, le Fonds des infrastructures alimentaires locales a changé la donne. Il a attribué 23 000 $ au Wilmot Family Resource Centre, que vous et moi avons visité, pour l'acquisition d'une fourgonnette réfrigérée, qui est essentielle pour livrer des aliments frais et des fruits et légumes locaux à des familles dans le besoin dans ma collectivité.
Je tiens également à souligner que les agriculteurs dans ma circonscription sont extrêmement généreux, et je suis convaincu que c'est aussi le cas partout au pays. Lorsqu'ils ont un peu plus de produits, ils les donnent. Ils donnent du poulet, du porc, des courges, du maïs, du miel, des œufs et d'autres produits simplement parce qu'ils font partie de notre collectivité. Je voulais les remercier publiquement. Des organismes de Kitchener—Conestoga, comme le Wilmot Family Resource Centre et les Woolwich Community Services, ne ménagent aucun effort pour fournir ces services et ce soutien essentiels.
Cette approche locale est ce que j'aime tant du Fonds des infrastructures alimentaires locales. Les gens reçoivent des services de leurs voisins. Ils font déjà partie de la collectivité et ce sont des visages familiers et des amis.
En votre qualité de ministre, vous avez sillonné le pays. D'après ce que vous avez vu, en particulier dans les petites collectivités, comment le Fonds des infrastructures alimentaires locales aide‑t‑il les Canadiens?
:
Oui, j'ai connu la dernière administration Trump. Nous nous sommes très bien entendus, c'est le moins qu'on puisse dire, avec le secrétaire à l'Agriculture. En fait, le secrétaire s'est retrouvé sur ma ferme. J'invite les gens à venir chez moi, à ma ferme. Ma femme me dit: « Arrête d'inviter les gens, sinon ils viendront. »
Quand le secrétaire de l'Agriculture dit qu'il s'en vient, ce n'est pas rien. C'était toute une affaire. Il est venu à la ferme et, en fait, nous nous sommes très bien entendus. J'espère pouvoir discuter avec la secrétaire élue Rollins. Je crois savoir qu'elle a grandi sur une ferme et qu'elle comprend le secteur agricole.
Nous savons que les bovins canadiens traversent parfois la frontière quatre ou cinq fois avant d'être abattus. Ils peuvent naître en Saskatchewan, grandir dans l'Ouest ou en Floride, brouter dans les Prairies et avoir fait l'aller-retour trois ou quatre fois. C'est un exemple d'un secteur qui ne fait pas de distinction à la frontière.
Nos secteurs sont interconnectés avec ceux des États-Unis, et ce pays est un client très précieux. Nous le comprenons. Je pense que le voyage du la semaine dernière était très important parce qu'il faut assurer une présence et entretenir d'excellentes relations. Nous continuerons de le faire.
Chers collègues, voilà ce qui nous amène à la fin de la première heure de notre réunion d'aujourd'hui.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être venu.
Au nom de tous mes collègues, je vous remercie de votre travail pour le compte de l'agriculture canadienne et je vous souhaite une excellente journée.
Les fonctionnaires resteront dans la salle. Chers collègues, je vais suspendre la séance pendant une minute ou deux, puis nous reprendrons avec les fonctionnaires.
La séance est suspendue.
:
Nous reprenons la séance.
Merci aux fonctionnaires.
Nous avons ajouté Marie-Claude Guérard, d'Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Nous recevons M. Xu, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Bienvenue. Je vous remercie de témoigner.
Nous allons passer immédiatement aux questions.
Monsieur Epp, vous disposez de six minutes.
:
Je vois. Le problème avec la Loi sur le drainage, c'est qu'elle a été adoptée en Ontario, mais pas à l'échelle fédérale. Depuis maintenant des dizaines d'années, le Canadien National et le Canadien Pacifique ne sont plus des sociétés d'État du gouvernement du Canada. Je crois comprendre qu'ils sont assujettis à des règlements fédéraux, mais en même temps, nous nous attendons à ce que nos compagnies ferroviaires respectent les règlements des provinces qu'elles traversent. Je pense que c'est un problème pour lequel je connais la position des intervenants, mais en même temps, si les provinces veulent faire appliquer leur propre loi, elles ont le pouvoir de le faire. J'espère que c'est ce qu'elles font. J'appuie pleinement les agriculteurs et les municipalités qui sont aux prises avec ces problèmes.
Monsieur le président, au cours des dernières années, j'ai remarqué sur Twitter une campagne de désinformation concernant un additif alimentaire. J'aimerais poser à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'ACIA, mes questions sur l'homologation des additifs alimentaires au Canada. On a dit qu'il y a ceux qui préconisent de renforcer la confiance de la population dans notre système, alors qu'en même temps, certains professeurs suscitent la méfiance dans le système en ne fournissant pas des données réelles.
Lorsqu'une entreprise du secteur privé demande à l'ACIA de rendre un additif alimentaire disponible au Canada, quel est le processus suivi? L'ACIA traite‑t‑elle le produit comme un additif alimentaire ou peut-être comme un médicament? Quel est l'équilibre recherché pour assurer non seulement la sécurité publique, mais aussi la protection de la santé des animaux et des humains, au bout du compte?
:
Je vous remercie de la question, monsieur le président.
Je tiens simplement à préciser que si nous parlons des additifs alimentaires destinés à la consommation humaine, cela relèverait de Santé Canada. S'il s'agit d'un additif alimentaire destiné à l'alimentation animale, le processus est administré dans ce cas par l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
L'ingrédient auquel on fait allusion ici est le 3‑NOP, un ingrédient alimentaire qui a récemment été approuvé au Canada. En fait, son utilisation pour les bovins de boucherie est approuvée aux États-Unis et dans l'Union européenne. Son utilisation a récemment été approuvée au Canada pour les bovins laitiers et les bovins de boucherie. Il est approuvé parce qu'il est reconnu pour réduire les émissions de méthane chez les bovins, qui contribuent grandement aux émissions de gaz à effet de serre.
Un processus rigoureux est en place. Ces ingrédients font l'objet d'une évaluation à l'ACIA. Il y a un processus de consultation. Dans le cas du 3‑NOP, il a fait l'objet de consultations de novembre à décembre, après quoi il a été ajouté au tableau des ingrédients. Cela permet aux fabricants de décider s'ils veulent ou non utiliser cet additif dans leurs aliments.
Nous réglementons l'ingrédient.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur Drouin.
Monsieur Ianiro, poursuivons avec le canard. Plus tôt, je ne voulais pas perdre mon temps avec le ministre sur ce sujet, mais j'aimerais que vous m'expliquiez quelque chose et que vous l'expliquiez aussi aux gens de l'industrie. L'importation de la génétique en provenance de France a été arrêtée en raison de la grippe aviaire, ainsi que de la vaccination qui a cours là-bas, mais dont on ne veut pas du côté canadien. Finalement, un fournisseur de là-bas qui ne vaccinait pas a été trouvé rapidement. Selon les informations que j'ai, ça fait plus d'un an qu'on est sur ce dossier. Au début de septembre, il y a eu la visite d'une équipe de votre agence. On arrive à Noël et on me dit qu'on devrait recevoir le rapport en 2025.
Ne trouvez-vous pas le processus long? Non seulement l'industrie attend, mais elle est mise en danger parce qu'elle n'est pas capable de produire.
:
Je vous remercie de la question.
Pour m'assurer que je suis 100 % précis et concis dans ma réponse, je vais répondre en anglais, si vous me le permettez.
[Traduction]
D'abord et avant tout, je dirais que nous sommes conscients du problème, que vous avez très bien décrit, auquel les producteurs du Québec font face.
À la suite de la décision de la France de vacciner sa population de canards commerciaux, nous avons décidé à ce moment‑là d'imposer des restrictions sur l'importation de toute volaille en provenance de la France, y compris les canards.
À l'heure actuelle, nous croyons qu'il existe des risques d'introduire l'IAHP, l'influenza aviaire hautement pathogène, au Canada. Cela dit, comme on l'a mentionné, nous sommes en train de faire une évaluation — nous le faisons avec l'USDA — et il y a eu une visite en France.
L'évaluation des risques dont j'ai parlé plus tôt en est aux dernières étapes. C'est ce que je comprends. C'est à ce moment que nous réexaminerons les interdictions actuelles, en particulier en ce qui concerne la génétique des canards. S'il a lieu de revoir la décision et de permettre une approche plus souple pour l'importation de la génétique des canards, ou même d'autres canards et de sous-produits du canard, je peux vous assurer que nous nous efforcerons de le faire, en fonction des enjeux qui ont été soulevés ici.
:
Je vous remercie de la question, monsieur le président.
[Français]
Je ne dirais pas que c'est une question de manque de ressources. J'ai compris que la visite a été faite, je pense, dans les derniers mois, et comme je l'ai mentionné, l'évaluation est en train d'être finalisée.
[Traduction]
Ce que je peux ajouter, c'est qu'il s'agit clairement d'une question urgente, et je peux m'engager personnellement à veiller à ce que l'évaluation soit terminée rapidement et, peut-être plus encore, à ce que nous examinions les conclusions et que nous rendions une décision sur les assouplissements qui pourraient être apportés le plus tôt possible.
:
Monsieur le président, il ne fait aucun doute que l'ACIA prend très au sérieux la menace de l'introduction de la peste porcine africaine au Canada. De toute évidence, cela aurait des effets dévastateurs sur l'industrie.
Nous mettons évidemment l'accent sur la prévention, sur la biosécurité et, en particulier, sur les activités de préparation. Une partie de ces activités de préparation vise à promouvoir la continuité des activités, notamment en veillant à avoir des accords de zonage internationaux en place.
Nous avons actuellement des accords de zonage avec les États-Unis, l'Union européenne, Singapour, le Vietnam et Hong Kong. Ces pays achètent environ 39 % des exportations de porc en valeur monétaire de 2023. Nous poursuivons nos négociations avec le Royaume-Uni, le Japon, les Philippines, la Corée du Sud, le Chili et le Mexique. Lorsque ces accords seront conclus, ils couvriront en fait un peu moins de 79 % de la valeur annuelle en dollars de nos exportations de porc de 2023.
Pour ce qui est de la façon dont nous traiterions les porcs excédentaires en pareil cas, je laisserai à mes collègues d'AAC le soin de vous répondre.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Hanson, je m'adresserai à vous. Je sais que vous étiez sur le point de répondre, mais j’ai eu peu de temps avec le ministre. Je veux revenir à la question que j’ai posée au sujet du Partenariat canadien pour une agriculture durable.
Vous avez demandé au Parlement du Canada d’approuver 42 millions de dollars dans le budget supplémentaire des dépenses pour des contributions aux programmes à frais partagés. Le 29 octobre, Keith Currie, président de la Fédération canadienne de l'agriculture, a comparu devant le Comité. Je veux vous citer certains de ses propos.
Il a indiqué ce qui suit:
... nous ne pouvons pas attendre jusqu'en 2028, lorsque le prochain cadre fédéral-provincial-territorial quinquennal sera mis en œuvre, pour répondre aux besoins en matière de secours en cas de catastrophe. C'est pourquoi nous recommandons que le gouvernement du Canada, en partenariat avec les provinces, les territoires et l'industrie, organise immédiatement un sommet sur les secours en cas de catastrophe et crée un groupe de travail chargé d'examiner les options permettant de mieux répondre aux catastrophes liées à l'environnement.
Ce n’est pas la seule fois où la Fédération et d’autres organismes ont réclamé une telle mesure. Je pense qu’on s'inquiète beaucoup à la perspective d'attendre jusqu’au 31 mars 2028.
Pouvez-vous indiquer au Comité quelles mesures prend le ministère fédéral en ce qui concerne le leadership de provinces afin de répondre à ces préoccupations bien réelles?
:
Non, désolé. Je vais peut-être procéder dans l’ordre.
Je crois que le député a posé une question sur le financement accordé à Aspire Food Group pour savoir s'il contrevenait aux modalités du programme. Je voulais simplement signaler que le député a absolument raison de dire que, si on va sur le site Web, il y sera normalement indiqué que le montant maximal est de 5 millions de dollars. Je préciserai que les modalités du programme permettent une contribution maximale de 10 millions de dollars. La contribution est donc conforme aux modalités du programme. Je voulais éclaircir ce point en réponse à la question du député.
Merci, monsieur le président.
J’ai eu le plaisir de rencontrer M. Currie à plusieurs reprises depuis que j'occupe mes fonctions. Je dirai qu’il est important de comprendre que le Partenariat canadien pour une agriculture durable, bien qu’il s’agisse d’une entente de cinq ans, ne signifie pas que le système de soutien aux producteurs est entièrement coulé dans le béton pour cette période de cinq ans. Il y a continuellement des discussions sur la façon dont nous pouvons renforcer les éléments du programme. Pour ne donner qu’un exemple, il y a eu une discussion à la réunion des ministres fédéral-provinciaux cet été sur les modifications possibles au programme Agri-stabilité pour s'attaquer à des problèmes très précis dans le secteur des vaches et des veaux. Nous continuons de parler des moyens à prendre pour que le cadre d’Agri-relance fonctionne plus efficacement, comme l’a indiqué le ministre. Nous ne sommes certainement pas dans une situation où le groupe de programmes et les programmes législatifs faisant partie des Programmes de gestion des risques de l’entreprise ne peuvent pas être ajustés avant cinq ans.
:
Nous laisserons aux fonctionnaires le soin de présenter ces renseignements.
Chers collègues, je vais simplement poser quelques questions rapides.
La première s'adresse à l'ACIA.
J'ai un document ici qui a été préparé par, je pense, 13 ou 14 organisations différentes. Il porte sur l'amélioration de l'accès aux produits pharmaceutiques, aux produits de santé vétérinaires, aux aliments pour animaux et aux produits biologiques vétérinaires au Canada.
Monsieur Ianiro, M. Drouin vous a posé des questions sur le bon travail que l'ACIA accomplit, et je comprends le rôle important que vous jouez.
J'ai défendu les intérêts en demandant comment nous pouvons harmoniser l'échange de renseignements entre les agences — je sais qu'une partie de ce travail est fait — pour permettre d'accélérer certaines de ces approbations qui sont si cruciales pour l'industrie agricole.
Je crois qu'une réunion est prévue à ce sujet. Pouvez-vous parler du travail que nous faisons sur la résistance aux antimicrobiens et des efforts que nous déployons pour obtenir un éventail d'approbations vraiment importantes? Les approbations vétérinaires de l'ACIA ont diminué de 40 %. Je pense que c'est inquiétant pour le secteur agricole. Comment peut‑on trouver cet équilibre et vous donner les outils nécessaires?
:
Je pense que vous faites référence à un récent livre blanc qui a été présenté par une série d'intervenants. Je n'ai pas tous les détails sous les yeux, mais je dirais rapidement que nous travaillons avec nos partenaires à l'Agence de la santé publique du Canada et à Santé Canada parce que nous sommes tous impliqués à des degrés divers dans ces approbations.
De plus, à l'ACIA, je sais que nous cherchons proactivement à tenir des réunions avec divers membres de l'industrie, ainsi qu'avec, en particulier, l'Association de nutrition animale du Canada, pour discuter de la façon dont nous pouvons mieux prioriser l'approbation de nouveaux médicaments au Canada, car il existe des facteurs de marché où, dans certains cas, de nouveaux médicaments ne sont pas présentés au Canada pour des raisons quelconques qui relèvent de décisions commerciales. Je pense qu'une réunion a eu lieu récemment. Je n'y ai pas assisté. Je sais que les discussions se poursuivront pour voir ce que nous pouvons faire.
J'ajouterais que nous examinons toujours des façons de simplifier nos approbations et de voir comment nous pouvons tirer parti — et nous avons déjà certains pouvoirs pour le faire — de décisions étrangères, évidemment de pays aux vues similaires. Je pense que c'est un travail en cours.
Toutefois, je tiens à vous faire part, monsieur le président, de notre engagement à continuer de trouver des façons de simplifier le processus et de faire entrer davantage de produits au Canada et de les faire approuver le plus rapidement possible.
:
À mes yeux, c'est extrêmement important. Je ne veux pas parler au nom de tous les membres du Comité, mais en ma qualité de président, je peux dire que c'est un enjeu dont les groupes de producteurs me parlent souvent. Je sais que l'ACIA a la tâche ardue de trouver un équilibre pour assurer la sécurité publique, mais ces outils sont aussi essentiels à la sécurité alimentaire et à la réussite des personnes qui produisent des aliments.
C'est bon à savoir. Je pense qu'il serait avantageux pour le Comité de savoir si des mesures législatives ou réglementaires sont nécessaires, au‑delà de l'affectation de ressources, pour soutenir l'initiative que vous vous êtes engagé publiquement à prendre.
Puis‑je poser une question sur les abeilles? Notre comité a recommandé à l'ACIA de revoir sa politique sur les abeilles, notamment en ce qui concerne leur importation. Il y a une certaine division, je dirais, au sein de l'industrie, entre les producteurs de miel locaux et leurs associations. Je sais qu'en ce qui touche les pollinisateurs, nous autorisons l'importation de reines en provenance de la Californie. L'ACIA a‑t‑elle mis à jour les directives ou les processus liés à l'importation de paquets d'abeilles, particulièrement de l'État de la Californie?
:
Ce renseignement nous serait utile.
Ma prochaine question s'adresse aux responsables d'Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Je vous remercie pour votre travail.
Monsieur Hanson, je suis surpris qu'on ne vous ait pas posé plus de questions sur la relation entre le Canada et les États-Unis, étant donné les menaces de tarifs et le travail que le gouvernement doit faire. Le ministère travaille‑t‑il sur les avantages transfrontaliers? D'après moi, il y a des mesures que nous pouvons prendre, comme harmoniser des politiques lorsqu'il est logique de le faire pour les agriculteurs du Canada et des États-Unis.
Votre ministère se penche‑t‑il sur les avantages mutuels entre les industries au Canada et aux États-Unis, en préparation pour l'examen approfondi de la relation entre les deux pays qui s'imposera dans les jours à venir?
:
Nous sommes passés proche. Vous auriez dû me laisser donner un coup de maillet.
Premièrement, je demanderais le consentement unanime des membres du Comité pour regrouper les votes. Je présume que ce ne sera pas un problème, et que ce sera adopté avec dissidence.
Des députés: D'accord.
Le président: Nous allons maintenant voter au sujet du Budget supplémentaire des dépenses.
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE L'AGROALIMENTAIRE
ç
Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement..........14 466 757 $
ç
Crédit 5b—Dépenses en capital..........21 809 $
Crédit 10b—Subventions et contributions..........102 097 436 $
(Les crédits 1b, 5b et 10b sont adoptés avec dissidence.)
Le président: Le président doit‑il faire rapport à la Chambre?
Des députés: D'accord.
Un député: Avec dissidence.