Chers collègues, nous allons commencer.
Je vous souhaite la bienvenue à la 97e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes.
Je vais commencer par quelques rappels.
Cette réunion du Comité se déroule en mode hybride. Les délibérations sont diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Comme vous le savez, la diffusion Web montre toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité, et il est interdit de faire des captures d'écran.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 31 janvier 2024 et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 8 février 2024, le Comité reprend l'étude du projet de loi , Loi visant à interdire l'exportation par voie aérienne de chevaux destinés à l'abattage et apportant des modifications connexes à certaines lois.
Nous avons quatre témoins dans le groupe d'aujourd'hui, alors je vais aller vite et je serai très ferme sur le temps. D'habitude, je suis plutôt libéral, mais je serai un peu conservateur aujourd'hui, je suppose.
De l'Air Line Pilots Association, International, par vidéoconférence, nous avons le capitaine Tim Perry. Merci d'être avec nous, monsieur Perry.
De la Canadian Horse Defence Coalition, nous accueillons Sinikka Crosland, qui en est la présidente. Bienvenue, madame.
De l'Association canadienne des médecins vétérinaires, nous accueillons le Dr Trevor Lawson. Je crois que c'est aussi un électeur de ma circonscription, alors je suis ravi de vous voir, docteur Lawson.
Nous accueillons également Ewa Demianowicz, de l'organisme Humane Society International/Canada. Nous nous réjouissons d'entendre votre témoignage.
Vous êtes accompagnée du Dr Nicholas Dodman, professeur émérite à l'Université Tufts. Il se joint à nous par vidéoconférence.
Comme vous pouvez le constater, chers collègues, il y a plusieurs témoins et le débat sera fort intéressant aujourd'hui.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. MacDonald d'Avalon, qui remplace aujourd'hui M. Drouin. Nous avons également M. Dalton qui remplace M. Barlow.
Sans plus attendre, commençons. Chaque organisme ou témoin disposera de cinq minutes pour faire une déclaration liminaire.
Monsieur Perry, de l'Air Line Pilots Association, vous disposez de cinq minutes. À vous la parole.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Tim Perry. Je suis pilote professionnel depuis plus de 21 ans. Je suis commandant de bord sur 737 chez WestJet Airlines. Je suis actuellement président d'ALPA Canada, qui est la division canadienne de l'Air Line Pilots Association, International.
Je suis heureux de comparaître aujourd'hui devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes au nom de nos membres au Canada concernant le projet de loi .
En guise de brève introduction, je dirais que l'Air Line Pilots Association est le plus grand syndicat de pilotes de ligne et l'organisation non gouvernementale la plus importante en matière de sécurité dans le monde. ALPA Canada représente 90 % des pilotes professionnels au Canada. Ils sont employés par 22 compagnies aériennes dans tout le pays.
ALPA Canada fournit des services essentiels à ses membres, notamment en matière de sécurité aérienne, de sûreté, d'assistance aux pilotes et de représentation syndicale.
J'aimerais commencer par rappeler que la principale responsabilité du pilote commandant de bord est d'assurer la sécurité de l'appareil avant le décollage, en vol et après l'atterrissage.
ALPA Canada estime que le projet de loi ne reconnaît pas cette responsabilité. Par conséquent, celui‑ci aura un impact négatif sur nos membres en leur imposant une obligation inutile et redondante, qui s'accompagne de pénalités excessives en cas de contravention à la loi proposée.
En outre, nous maintenons qu'il est inapproprié d'imposer des responsabilités supplémentaires à un pilote alors que les responsabilités des pilotes sont déjà clairement définies dans le Règlement de l'aviation canadien et la Loi sur l'aéronautique.
Nous pensons également que toutes les responsabilités relatives à la déclaration écrite requise par le projet de loi devraient incomber exclusivement à l'agent en chef des douanes de l'aéroport, tel qu'identifié dans le projet de loi.
Pour les raisons susmentionnées, ALPA Canada suggère que le projet de loi soit amendé comme suit.
À l'article 4, sous les rubriques « Interdictions » et « Copie de la déclaration », nous demandons que l'alinéa 4(2)a) « au pilote ou à l'exploitant de l'aéronef » soit entièrement supprimé.
Au paragraphe 4(3) « Interdiction », nous demandons que l'alinéa 4(3)b) « de piloter l'aéronef » soit également supprimé.
Nous soumettrons volontiers ces remarques à la greffière.
Nous maintenons que les alinéas 4(2)a) et 4(3)b) sont inutiles et imposent des responsabilités supplémentaires au pilote, qui doit concentrer son attention exclusivement sur la sécurité et le déroulement du vol.
Avant de conclure, j'aimerais profiter de l'occasion pour préciser que nous nous attendons toujours à ce que notre association soit consultée lorsqu'une loi ou un règlement est envisagé, en particulier en ce qui concerne l'industrie aéronautique, nos membres et possiblement la sécurité de l'aviation. Dans le cas présent, cela n'a pas été le cas.
Je vous remercie de votre attention. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
:
Merci, monsieur le président et merci aux membres du Comité, de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui au nom de la Canadian Horse Defence Coalition.
Le bien-être des chevaux est un sujet qui m'intéresse énormément. Je remercie le député Tim Louis d'avoir présenté le projet de loi visant à mettre fin à l'exportation de chevaux vivants par voie aérienne à des fins d'abattage.
Mon engagement personnel avec les chevaux s'étend sur une période de 35 ans, au cours de laquelle ma famille et moi avons résidé dans des zones rurales de la Colombie-Britannique. À l'heure actuelle, nous sommes propriétaires d'une ferme d'agrément et vendons nos produits localement.
J'ai élevé des poulains âgés de trois mois jusqu'à l'âge adulte. Ayant participé au secours de nombreux chevaux, j'ai acquis de l'expérience dans le travail avec des chevaux non apprivoisés. Je connais parfaitement la nature craintive et sensible des chevaux et leur tendance à paniquer lorsqu'ils se trouvent dans des situations inconnues. Je connais également leur prédisposition à des urgences sanitaires potentiellement mortelles, telles que la colique, lorsque les routines d'alimentation sont perturbées ou que l'accès à l'eau est insuffisant.
Créée en 2004, la Canadian Horse Defence Coalition est une organisation à but non lucratif immatriculée au fédéral. J'en suis la présidente et l'un des directeurs fondateurs. Nous avons pour mandat de mettre fin à l'abattage des chevaux au Canada ainsi qu'à leur exportation vers d'autres pays dans le même but.
L'exportation de chevaux vivants par voie aérienne à des fins d'abattage est notre principale préoccupation depuis que nous en avons appris l'existence en 2012. De nombreux sympathisants et bénévoles de la Canadian Horse Defence Coalition, ainsi que la plupart des membres de notre conseil d'administration, sont des propriétaires de chevaux qui ont des années d'expérience dans la manipulation et le soin des chevaux.
Au cours des 10 dernières années, des sondages et des pétitions nous ont convaincus que de nombreux Canadiens sont aussi consternés que nous par le traitement des chevaux durant leur transport aérien vers l'abattoir. Nous avons étudié des documents obtenus au titre de la Loi sur l'accès à l'information, qui détaillent la mort et les blessures dont sont victimes des chevaux expédiés par voie aérienne vers l'abattoir.
Un exemple particulièrement flagrant, qui remonte à 2014, est celui d'un cheval qui, dans sa souffrance, a brisé une caisse en bois et fait un trou dans le fuselage de l'avion. À l'arrivée, le cheval était mort.
Sur son site Web, l'Agence canadienne d'inspection des aliments déclare avoir connaissance de cinq cas de mort de cheval associés à l'exportation d'animaux vivants depuis 2013. Dans des documents obtenus au titre de la Loi sur l'accès à l'information, on peut voir qu'un an plus tôt, six chevaux sont morts en 2012 et trois en 2011. De nombreuses blessures liées à ces exportations de chevaux ont été documentées au fil des ans.
L'industrie de l'exportation de chevaux vivants doit respecter les exigences de l'Association du transport aérien international, l'IATA. Il convient de noter que ces exigences ont été modifiées pour satisfaire l'industrie en 2019, tout comme le Règlement sur la santé des animaux, ce qui a effectivement supprimé toute protection dont bénéficiaient les chevaux exportés.
Nous avons entendu une représentante de l'industrie s'exprimer contre le projet de loi . Jennifer Woods a été présidente et est actuellement membre du conseil d'administration de l'IATA. Elle siège également au comité des transports de l'Organisation mondiale de la santé animale et s'emploie activement à mettre à jour les chapitres relatifs au transport afin de mieux répondre aux besoins de l'industrie. Toutes les protections dont les chevaux exportés ont pu bénéficier grâce à cette organisation, comme l'obligation de fournir de l'eau après six heures de voyage, cesseront probablement d'exister une fois que les mises à jour seront terminées.
On peut donc se demander ce que fait le renard pour garder le poulailler.
Les documents obtenus au titre de la Loi sur l'accès à l'information concernant un vol du 16 janvier 2024 au départ d'Edmonton montrent que les vols ne respectent pas toujours les règles de l'IATA concernant les animaux vivants. Après le chargement, on a découvert que l'une des caisses était en surpoids de 264 kilogrammes, mais, malgré cela, les chevaux ont été expédiés.
Les chevaux destinés à l'alimentation humaine sont souvent suralimentés au point de devenir obèses. Ils ne sont pas susceptibles de recevoir des médicaments en cas de maladie ou de blessure. Parmi les médicaments interdits dans la chaîne alimentaire figure un anti-inflammatoire courant, la phénylbutazone. L'Agence canadienne d'inspection des aliments et les autorités japonaises interdisent ce médicament et de nombreux autres pour les animaux destinés à l'alimentation. Par conséquent, les chevaux destinés à l'exportation risquent de ne pas recevoir de médicament antidouleur lorsqu'ils en ont besoin.
J'aimerais évoquer brièvement les allégations voulant que les chevaux envahiront le Canada si l'on met fin à l'exportation aérienne d'animaux vivants vers l'abattoir.
Il y a eu des allégations similaires aux États-Unis lorsque le gouvernement a supprimé l'inspection des abattoirs de chevaux, ce qui a donné lieu à de nombreuses histoires d'abandon de chevaux. Je peux vous dire que la grande majorité de ces allégations ont été démenties. J'ai des preuves sous forme de lettres et de documents dans mes dossiers pour quiconque souhaite les consulter. Il n'est pas du tout impossible que la collectivité équestre du Canada absorbe 12 à 13 chevaux de trait de plus.
En tant que propriétaire de chevaux, je sais que ces animaux sont des herbivores. Le pâturage est le moyen naturel pour eux de consommer les nutriments dont ils ont besoin, au cours de la journée. En fait, un cheval peut facilement passer de 10 à 17 heures par jour à brouter. Les chevaux de trait peuvent boire jusqu'à 20 gallons d'eau par jour.
L'industrie des chevaux de course reconnaît les besoins uniques des chevaux et y répond en leur fournissant du foin et des liquides pendant le transport. Ce genre de soins réduit le risque de coliques douloureuses et mortelles et d'autres affections dues à la privation de nourriture et d'eau.
Par ailleurs, dans un mémoire publié en ligne, l'industrie des courses équestres déclare: « Nous considérons que l'exportation de chevaux par avion en vue de leur abattage est odieuse. »
L'industrie qui transporte les chevaux à l'étranger pour l'abattage ne tient pas compte du bien-être, de la sécurité et du confort de ces animaux. Leur souffrance est négligée au nom du profit. Il est temps de hausser les exigences concernant les chevaux et de faire en sorte que leur bien-être corresponde aux attentes des Canadiens.
Je vous remercie de nouveau et répondrai avec plaisir à vos questions.
Je suis le Dr Trevor Lawson, président de l'Association canadienne des médecins vétérinaires. Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui devant le Comité.
L'Association canadienne des médecins vétérinaires représente plus de 25 000 vétérinaires et techniciens vétérinaires agréés au Canada qui se consacrent au soin des espèces animales de petite et de grande taille. En tant que professionnels de la santé animale, nous examinons toutes les questions liées à la santé et au bien-être des animaux en nous concentrant sur des critères fondés sur des données probantes, sans parti pris concernant l'espèce ou l'utilisation de l'animal.
Après un examen fondé sur des données probantes et la consultation d'experts en la matière et d'observateurs expérimentés de l'ensemble du processus de la ferme au marché, l'Association canadienne des médecins vétérinaires conclut que les chevaux visés par le projet de loi ont une bonne qualité de vie dans leur ferme d'origine. Les chevaux destinés à ce marché sont élevés naturellement dans un environnement de troupeau et bénéficient de tous les éléments essentiels à une bonne vie.
En ce qui concerne le transport en question, il a été établi que ces animaux n'ont pas connu un bien-être ou des résultats inférieurs à ceux de n'importe quel autre animal destiné à l'alimentation. En fait, selon les données disponibles, les résultats seraient meilleurs en général.
En ce qui concerne tous les modes de transport, les amendements à la partie XII, « Transport des animaux », du Règlement sur la santé des animaux ont été mis à jour et promulgués en février 2020. Ce règlement modifié comporte plusieurs protections supplémentaires pour les chevaux en question, notamment des exigences quant à la place sur le plancher et à l'espace pour la tête, ainsi que des exigences strictes en matière de conteneurs, conformément au Règlement sur les animaux vivants de l'Association du Transport Aérien International, qui constitue la norme mondiale de pratiques exemplaires sur le transport aérien des animaux.
Le Canada applique des normes strictes en matière de soin des chevaux à la ferme, conformément aux lois et règlements provinciaux et au code de pratique équin du Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage. Les protections liées au transport sont intégrées dans le règlement fédéral sur la santé des animaux. Le Canada est l'un des pays où les animaux destinés à l'exportation peuvent mener une vie agréable dans leur ferme d'origine et recevoir les soins et les protections nécessaires pendant le transport.
En ce qui concerne le projet de loi , l'Association canadienne des médecins vétérinaires est consciente et inquiète du fait que les perturbations potentielles de l'offre actuelle de chevaux canadiens pour ce marché pourraient avoir des conséquences négatives imprévues. Il s'agit notamment de la diminution considérable de la valeur des chevaux dans la chaîne d'approvisionnement et de la diminution éventuelle concomitante des normes de bien-être élevé encouragées.
De plus, le bien-être des animaux serait menacé en raison du manque actuel de capacité d'abattage de ces chevaux et de l'incertitude qui en résulterait quant à leur destination finale.
En outre, l'arrêt de ce marché au Canada pourrait entraîner le sourçage en chevaux dans des pays où le bien-être à la ferme et le transport ne sont pas considérés comme des priorités, contrairement à ce qui se passe au Canada. Il pourrait en résulter un préjudice important pour ces chevaux.
L'Association canadienne des médecins vétérinaires considère que les animaux destinés à l'alimentation doivent être traités sans cruauté tout au long de leur vie, de la naissance à la mort, y compris pendant le transport. D'après son examen fondé sur des données probantes, l'Association estime que le bien-être des chevaux transportés pour ce marché n'est pas plus menacé que celui des autres animaux transportés. En fait, il est possible que la norme de soins soit plus élevée dans l'ensemble, en raison de leur grande valeur.
L'Association canadienne des médecins vétérinaires estime que, bien qu'il n'y ait pas de risque immédiat pour le bien-être de ces chevaux, les améliorations apportées au processus de transport existant, ainsi que le financement public de la recherche et des innovations liées au transport des animaux permettront d'améliorer le bien-être lors du transport de ces animaux et de tous les animaux destinés à l'alimentation.
Pour faire face aux risques éventuels, l'Association canadienne des médecins vétérinaires encourage l'Agence canadienne d'inspection des aliments à consacrer les ressources nécessaires pour garantir l'inspection adéquate et l'application de toutes les exigences réglementaires, afin d'atténuer les risques liés au bien-être des animaux pendant le transport et à destination.
En conclusion, l'Association canadienne des médecins vétérinaires ne soutient pas le projet de loi tel qu'il est rédigé, car les conditions de transport actuelles ne suscitent pas de préoccupations notables sur le plan du bien-être animal. Le projet de loi aurait des conséquences négatives imprévues sur le bien-être des animaux, qui n'ont pas été pleinement prises en compte. L'Association canadienne des médecins vétérinaires est favorable à la poursuite des recherches, des améliorations et des innovations dans tous les domaines liés au transport des animaux destinés à l'alimentation.
Je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Ewa Demianowicz et je suis responsable de campagne à Humane Society International/Canada. J'aurais aimé m'adresser à vous en français aujourd'hui, mais, comme la majorité des membres de ce comité comprennent l'anglais, je vais continuer ma présentation dans cette langue.
[Traduction]
Humane Society International est un groupe de protection des animaux de premier plan qui a des bureaux dans le monde entier. Nous représentons des sympathisants de tout le pays qui s'opposent à l'exportation de chevaux vivants destinés à l'abattage. Près de 50 000 personnes ont répondu à notre appel à l'action sur cette question. Hier encore, les résultats d'un nouveau sondage ont montré que 7 Canadiens sur 10 s'opposent à l'exportation par voie aérienne de chevaux vivants à des fins d'abattage. Les Canadiens et les gens du monde entier observent et soutiennent le projet de loi
Le transport est l'une des expériences les plus stressantes pour les animaux. Limiter sa durée et s'engager à respecter les normes les plus strictes en matière de bien-être animal pendant le transport devrait être l'objectif de tout pays qui prend au sérieux la question du bien-être des animaux. Selon les meilleures données scientifiques qui existent, les animaux ne devraient pas être transportés pendant plus de huit heures sans pause, comme c'est le cas dans l'Union européenne pour de nombreuses espèces, y compris les chevaux.
À l'heure actuelle, la durée totale du voyage complexe vers le Japon est nettement supérieure à cette limite. Une fois que les chevaux ont quitté le pays, l'horloge est remise à zéro et l'autorité canadienne ne s'applique plus. À destination, au Japon, le Canada n'a plus d'autorité sur la façon dont ces animaux sont traités. C'est un voyage extrêmement long et épuisant pour eux, sans nourriture, sans eau et sans repos. Les conditions stressantes dans lesquelles ces chevaux sont transportés ont causé des blessures et la mort. Il est inhumain de transporter ces animaux très sensibles et facilement agités dans de petites caisses en bois, plusieurs chevaux par caisse, sans la présence à bord d'un vétérinaire expert en science équine, sans accès à la nourriture et à l'eau et sans repos.
Quelque 47 000 chevaux ont déjà enduré cet horrible voyage vers le Japon dans les conditions épuisantes et difficiles qui ont été décrites devant le Comité, pour être ensuite servis comme un plat de luxe.
Nous avons la possibilité de mettre fin à cette pratique et d'éviter la souffrance de milliers d'autres chevaux en adoptant le projet de loi
Je vais maintenant laisser la parole à mon collègue, le Dr Nicholas Dodman, de la Humane Society Veterinary Medical Association.
:
Je suis le Dr Nicholas Dodman. Je suis vétérinaire, certifié en anesthésie vétérinaire et à titre de comportementaliste. J'ai de l'expérience en matière d'anesthésie, d'analgésie et de comportement équins. J'ai travaillé avec des milliers de chevaux au cours de ma carrière. J'ai pris ma retraite de la Tufts Cummings School of Veterinary Medicine en 2016 en tant que professeur émérite, après 25 ans passés au sein de la faculté.
Je suis ici aujourd'hui pour faire la lumière sur une pratique qui est restée largement dans l'ombre de notre conscience: l'expédition de chevaux par voie aérienne pour l'abattage dans des endroits éloignés tels que le Japon. En tant que vétérinaire et spécialiste du comportement animal, j'ai le devoir solennel d'attirer l'attention sur les désagréments inhérents au transport de chevaux par avion sur de longues distances, ainsi que sur les problèmes éthiques qui s'y rapportent.
Les problèmes posés par ces transports stressants sont les suivants: plusieurs chevaux logés ensemble dans une même caisse; des chevaux sans acclimatation ni expérience préalable des voyages aériens; des chevaux non accompagnés en cours de route ou non surveillés, de préférence par un spécialiste des équidés; et 24 heures ou plus de transport sans nourriture, sans eau et sans repos.
Tout d'abord, il faut reconnaître la nature innée du cheval. Ces magnifiques créatures ne sont pas de simples marchandises; ce sont des êtres sensibles qui ont des besoins émotionnels et physiques complexes. Les placer dans un environnement confiné et stressant dans un avion va à l'encontre de leur essence même. C'est pourquoi il faut prendre des mesures pour assurer leur sécurité et leur bien-être.
Le transport dont nous parlons aujourd'hui ignore les principaux besoins des chevaux. Les confiner dans un espace et les soumettre au bruit, aux vibrations et aux turbulences du transport aérien, c'est leur infliger un degré de stress et d'inconfort qui est à la fois inutile et inhumain. En outre, la logistique du transport aérien des chevaux comporte des risques importants pour leur santé et leur bien-être. Contrairement aux autres animaux d'élevage, les chevaux sont de nature craintifs et facilement effrayés.
Le stress causé par le mouvement de l'avion et le bruit à l'intérieur de l'appareil peut provoquer une fièvre des transports et des coliques. La fièvre des transports cause une détresse respiratoire, de la fièvre et la déshydratation. En outre, la proximité de plusieurs chevaux dans un espace confiné, quatre dans une caisse, augmente le risque de blessure. Des chevaux non familiers peuvent ne pas être compatibles et ne devraient pas voyager ensemble en contact étroit, avec trois ou quatre chevaux dans une seule caisse sans cloisons. Il y a lieu de prendre des précautions extrêmes lors du transport des chevaux par voie aérienne, ce qui n'est pas le cas avec le genre de transport dont nous parlons aujourd'hui.
En conclusion, la pratique consistant à expédier des chevaux par voie aérienne du Canada au Japon pour l'abattage n'est pas seulement discutable d'un point de vue éthique, mais pose également de nombreux problèmes pratiques. En tant que gardiens du règne animal, il nous incombe de rechercher d'autres options qui donnent la priorité à la santé, à la sécurité et à la dignité des chevaux, afin de garantir un avenir dans lequel ils seront traités avec le respect et la compassion qui leur sont dus.
Je vous remercie de votre attention.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Ma première question s'adresse au Dr Lawson.
Merci pour votre lettre, votre mémoire et votre témoignage aujourd'hui.
L'Association canadienne des médecins vétérinaires représente 8 000 vétérinaires au Canada qui n'appuient pas tous ce projet de loi parce qu'il ne repose pas sur des études scientifiques fiables et des données probantes. Ce qui est clair, c'est que les allégations formulées dans ce projet de loi ne s'appuient pas sur la science et les données probantes.
Sachant qui sont vos membres et quelle serait l'incidence de votre opinion sur cette mesure législative, est‑ce que son parrain a contacté votre organisme ou vous a contacté personnellement, docteur Lawson, pour solliciter vos éclairages à l'étape de la rédaction, avant que le projet de loi soit déposé?
Mon collègue d'en face tente de nous faire croire que le bien-être animal passe à la trappe dès que l'avion atterrit au Japon. Je crois savoir que mon collègue a été invité à visiter les parcs d'engraissement au Japon, mais qu'il a décliné l'offre. Pour une bonne partie, les témoins qui sont venus exprimer leur appui au projet de loi ne sont jamais montés à bord des avions qui transportent ces chevaux ni visité les installations au Japon.
Nous avons reçu une lettre. J'aimerais savoir, docteur Lawson, si vous êtes d'accord avec son contenu. Il s'agit d'une lettre de l'ambassade du Japon au Canada dans laquelle il est fait état de lignes directrices en matière d'élevage animal qui visent expressément les chevaux après leur arrivée en sol japonais. Aux fins du compte rendu, je vais lire quelques extraits de cette lettre qui, je le répète, émane directement de l'ambassade du Japon:
Les importateurs japonais, avec le concours des exportateurs canadiens, respectent la réglementation du gouvernement canadien en matière de transport afin d'assurer le bien-être des animaux durant le transport international.
Le Japon se conforme à la norme internationale applicable, savoir le Code de l'Organisation mondiale de la santé animale. Ces lignes directrices énoncent expressément les mesures à prendre pour que le transport des chevaux s'effectue dans des conditions adéquates et conformes aux normes internationales. L'association agricole japonaise prend diverses mesures pour assurer la conformité de l'industrie aux lignes directrices, y compris en organisant des séances d'information destinées aux parties intéressées.
Docteur Lawson, est‑ce que ce que je viens de lire concorde avec votre compréhension du processus et de la réglementation qui s'appliquent durant le transport des chevaux entre le Canada et le Japon et la période où ils sont gardés au parc d'engraissement avant l'abattage?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être des nôtres aujourd'hui.
Je commencerai par dire, monsieur Perry, que je n'aurai pas de questions pour vous, mais je vous remercie de nous avoir proposé des améliorations au projet de loi afin qu'il tienne compte des préoccupations de l'industrie aérienne. Cependant, je ne crois pas que c'est le cœur du projet de loi.
Nous savons qu'en majorité, les Canadiens — y compris au Québec, comme M. Perron l'a souligné, où la viande chevaline est davantage prisée qu'ailleurs au Canada — s'opposent fermement au maintien des activités d'exportation de chevaux vivants destinés à l'abattage. Nous avons entendu différents points de vue à cet égard.
Permettez-moi tout d'abord de préciser une chose, monsieur Lawson.
Dans vos réponses aux questions de M. Carr, vous avez affirmé que la position de votre organisme repose sur des données probantes et sur l'avis d'une poignée de vétérinaires qui composent votre Comité sur le bien-être animal. M. Barlow vient de dire que les 8 000 vétérinaires que vous représentez sont tous opposés à ce projet de loi.
Pouvez-vous nous confirmer que les 8 000 vétérinaires que vous représentez sont tous opposés à ce projet de loi?
:
Merci. Je voulais que ce soit clair.
Nous avons aussi entendu, au cours des témoignages sur ce projet de loi d'une grande importance, que les conclusions peuvent varier d'une personne à l'autre pour ce qui concerne le bien-être animal et l'impact que peut avoir le transport sur le bien-être des chevaux.
J'aimerais souligner qu'il y a d'une part des données probantes et, de l'autre, les conclusions qui en sont tirées. Les conclusions d'une personne ne sont pas plus valables que celles d'une autre, hormis le fait que des personnes peuvent avoir une expertise.
Docteur Dodman, je suis très heureuse que vous soyez ici aujourd'hui parce que vous êtes un éthologue et parce que vous avez travaillé avec des milliers de chevaux. J'aimerais savoir ce que vous pensez des conclusions de certains témoins selon qui ces chevaux ont une bonne qualité de vie et ne subissent aucun effet préjudiciable ou aucune menace durant leur transport.
Je serais intéressée d'entendre les commentaires de quelqu'un qui cumule 25 années d'expérience et d'enseignement dans ce domaine.
Le même problème se pose pour la question de l'abattage des chevaux. Pour des raisons que je crois comprendre, la plupart des organismes vétérinaires comme l'Alberta Veterinary Medical Association et l'American Association of Equine Practitioners s'opposent à la solution sensible et humaine, et je constate que l'association canadienne leur emboîte maintenant le pas. Pour une raison ou une autre, ces organismes travaillent main dans la main avec l'industrie…
Le mot d'ordre des vétérinaires est d'agir en premier lieu dans l'intérêt de la société — en contribuant à la production de nourriture — plutôt que dans celui de l'animal. Je crois que c'est la raison à l'origine de ces conclusions. Ils ont une perspective différente, c'est tout. Ils interprètent la réalité à travers des lunettes roses, même si on sait qu'il y a des décès et des blessures durant le transport, et que c'est seulement la pointe de l'iceberg. La mort est une conséquence assez grave du transport.
Des améliorations sont possibles, mais il ne semble pas y avoir beaucoup de progrès. C'est un peu comme la beauté: elle est dans l'œil de celui qui regarde. À mes yeux, c'est inhumain, et c'est aussi l'avis de mon groupe.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Madame Demianowicz, je me tourne vers vous.
Ce n'est évidemment pas la première fois que le Parlement essaie de régler ce problème. Depuis 2010, trois projets de loi d'initiative parlementaire présentés par le NPD visaient le même objectif. Je tiens à saluer l'ancien député Alex Atamanenko, élu de la circonscription de Colombie‑Britannique-Southern Interior. Il s'est certainement battu pour ce sujet qui le passionnait.
Plus tôt au cours de cette législature, j'ai déposé la pétition e‑4190, qui a recueilli plus de 36 000 signatures. Vous avez mentionné que sept Canadiens sur dix soutiennent cette initiative. Si j'en juge par la quantité de courriels que je reçois en tant que porte-parole en matière d'agriculture, c'est en tout cas une question prioritaire pour beaucoup de citoyens.
Comment votre organisation suit-elle le soutien à cette initiative? Reste‑t‑il constant au fil des années, après d'autres projets de loi d'initiative parlementaire et ainsi de suite? Pouvez-vous détailler davantage ces chiffres pour le Comité?
:
Oui. On transporte régulièrement par avion des chevaux de compétition et de spectacle.
Je suis certain qu'il leur faut un temps d'acclimatation et qu'ils voyagent avec un entraîneur ou d'autres experts équins. Je suis sûr qu'ils voyagent dans des conteneurs spéciaux, peut-être par deux, mais pas par quatre sans cloisons pour les séparer.
Des améliorations sont sans doute possibles, mais la durée du voyage est un des principaux problèmes. Les trajets, pour beaucoup de chevaux transportés par avion des États‑Unis en Europe ou à l'intérieur des États‑Unis, ne durent que cinq ou six heures, ce qui est raisonnable, surtout s'ils voyagent dans des conditions appropriées et avec la surveillance qui s'impose.
Par rapport à qui se passe à l'heure actuelle — les vols du Canada au Japon avec quatre chevaux par box pendant un temps très long, sans eau ni nourriture —, et vous avez parlé de chacun de ces points un par un, ce serait probablement peu économique d'un point de vue financier et ce ne serait pas intéressant pour une activité qui rapporte 20 millions de dollars par an.
Cependant, ce serait la façon de rendre ce transport acceptable.
:
Chers collègues, nous reprenons, car le temps presse. Je demande aux personnes en pleines conversations de les poursuivre en dehors de la salle ou de les interrompre.
Aujourd'hui, nous accueillons Don Anderson, vice-président principal, Gestion du risque de crédit, Financement agricole Canada.
Nous accueillons également Barbara Cartwright, directrice générale, Animaux Canada, qui est des nôtres en personne. C'est un plaisir de vous voir, madame Cartwright.
Nous accueillons aussi Brittany Semeniuk, spécialiste du bien-être animal, Winnipeg Humane Society.
Enfin, nous accueillons Erin Martellani, responsable de campagne, Défense des animaux, SPCA de Montréal.
Chers collègues, vous connaissez la chanson. Chaque organisation dispose de cinq minutes pour présenter ses observations préliminaires, puis nous passerons aux questions.
Je commencerai par Financement agricole Canada pour cinq minutes au plus.
Vous avez la parole.
:
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je suis également très heureux d'être des vôtres aujourd'hui. Je m'appelle Don Anderson et je suis vice-président principal, Gestion du risque de crédit, à Financement agricole Canada.
Comme beaucoup d'entre vous le savent, FAC est une société d'État fédérale qui se consacre entièrement au secteur agricole et agroalimentaire canadien. Depuis que nous existons, nos 103 bureaux répartis dans l'ensemble du pays ont servi plus de 102 000 clients. Nous offrons à l'ensemble du secteur une gamme complète de services financiers, de services consultatifs, des logiciels de gestion et des connaissances.
FAC offre un soutien général aux clients de l'industrie équine. Au 31 décembre 2023, nous comptions dans notre portefeuille environ 536 clients qui représentaient à ce moment‑là, un montant total dû de 198,9 millions de dollars.
Je me ferai un plaisir de répondre de mon mieux à vos questions. Je vous remercie.
:
Nous représentons les sociétés protectrices des animaux et les SPCA de toutes les provinces et de deux territoires, de zones très rurales et très urbaines, dont beaucoup font respecter les lois sur la protection des animaux. Nous sommes fiers de partager notre temps avec nos membres, la Winnipeg Humane Society et la SPCA de Montréal.
Animaux Canada travaille en collaboration avec l'industrie pour améliorer les normes de soins des animaux d'élevage. Les animaux d'élevage doivent être protégés contre les souffrances physiques et psychologiques, de la naissance à la mort.
On parle de mort sans cruauté non seulement lorsque les animaux sont tués de telle manière qu'ils meurent instantanément sans panique ni douleur ou en étant inconscients jusqu'à ce que la mort survienne, mais aussi lorsque les méthodes de manipulation, le matériel et les installations utilisés jusqu'à ce moment sont tels qu'ils réduisent le degré de peur, d'anxiété et de douleur chez les animaux, qui est, de plus, limité au strict minimum avant et pendant la mise à mort. Bien entendu, cela inclut le transport jusqu'au lieu d'abattage.
Les méthodes utilisées dans l'expédition de chevaux vivants par voie aérienne en vue de leur abattage à l'étranger soulèvent bien des questions quant au bien-être des animaux au sujet desquelles le Comité a déjà entendu de nombreux témoignages. En fait, il paraît impossible de réunir les conditions susmentionnées pour une mort sans cruauté et cette pratique doit donc être interdite.
Je profiterai du peu de temps qui m'est imparti aujourd'hui pour réagir au témoignage que le Comité a entendu sur les normes et systèmes actuellement en place.
Les codes de pratique canadiens sont considérés, encore aujourd'hui, comme instaurant des normes parmi les plus élevées en matière de bien-être animal. En tant que fondatrice de ces codes il y a plus de 40 ans, ainsi que du Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage, qui a exigé notre participation à tous les codes, y compris celui des équidés, je dirai plus précisément que les codes résultent d'années de négociations entre de nombreuses parties ayant toutes des points de vue et des intérêts divergents, et qu'ils représentent souvent les normes de soins minimales, et non les plus élevées. En outre, ils n'ont pas force obligatoire dans la plupart des régions du pays.
En ce qui concerne la réglementation des transports, même si les récentes modifications marquent une nette amélioration, elle n'est pas idéale en matière de bien-être animal et elle n'a pas été élaborée en vase clos, à l'abri de pressions extérieures. Une demande d'accès à l'information présentée en 2017 a révélé que, sous la pression des préoccupations de l'industrie de la viande quant aux conséquences économiques négatives, l'ACIA est passée d'une position scientifique sur le bien-être animal selon laquelle des temps de transport plus courts, situés entre huit et douze heures, étaient idéaux pour les animaux, à une décision économique augmentant considérablement les temps de transport autorisés pour la plupart des espèces animales.
Animaux Canada ne demande pas l'interdiction de la viande de cheval ou la fin de l'industrie au Canada. Contrairement à d'autres qui l'affirment non sans émotion, nous ne pensons pas que ce projet de loi risque d'amener certaines personnes à tenter de mettre fin à l'industrie de la viande.
Plus de 800 millions d'animaux sont abattus chaque année au Canada. Nous parlons ici d'environ 25 chevaux dont le bien-être est menacé parce qu'ils sont expédiés par avion à l'autre bout du monde pour y être abattus, ce qui ne garantit pas que l'on réduise au strict minimum leur peur, leur anxiété et leur douleur avant leur mise à mort.
Je vous remercie.
Je parle aujourd'hui en qualité de technologue vétérinaire et de spécialiste du bien-être animal à la Winnipeg Humane Society.
Le Comité a entendu de nombreux témoignages sur les recherches concernant les effets négatifs sur le bien-être des chevaux, publiées dans le monde entier dans des revues vétérinaires. Des spécialistes se sont exprimés sur les différentes méthodes d'expédition employées dans le transport de chevaux de compétition et de spectacle. Des témoins ont déclaré que la réglementation de l'activité d'exportation de chevaux vivants devrait être renforcée, au lieu d'interdire totalement cette activité. Je suis d'avis que cette approche ne donnera rien. Il faudrait, pour réduire les risques pour la santé et le bien-être liés à l'expédition de grandes quantités de chevaux à l'étranger, procéder à une refonte totale du transport, à tel point que l'activité cesserait d'être faisable ou rentable.
Ces améliorations coûteuses comprendraient un meilleur capitonnage et un relèvement de la hauteur libre, plusieurs vétérinaires et moins de chevaux par expédition, des capacités d'intervention, d'autres techniques de manipulation pendant les chargements et des mesures d'atténuation de la détresse auditive. L'argument selon lequel l'arrêt des exportations de chevaux vivants entraînerait la fin d'autres secteurs de l'agriculture animale n'est rien d'autre qu'un discours alarmiste répétitif.
Nous rendons un bien mauvais service aux Canadiens — qui élisent les politiciens — en ignorant dans le processus législatif les valeurs sociétales contemporaines à l'égard des animaux, notamment en ce qui concerne les chevaux de trait dont on a tellement dépendu pour construire l'infrastructure de ce qui est devenu depuis le Canada.
Les décisions, y compris les prises de position de l'ACMV, sont influencées autant par l'éthique et les valeurs sociétales que par la recherche scientifique. C'est également le cas de l'industrie agricole animale qui révise ses pratiques habituelles en se fondant non seulement sur la science, mais aussi sur les demandes d'un public plus compatissant et plus consciencieux. Ce n'est pas le seul facteur, mais le fait est que les chevaux ont aux yeux de nos concitoyens un statut différent de celui d'autres animaux d'élevage.
Je vous remercie. Je répondrai volontiers aux questions du Comité.
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Merci beaucoup de donner l'occasion à la SPCA de Montréal, la toute première organisation vouée au bien-être animal au Canada, de s'exprimer aujourd'hui au sujet de cette question très importante.
La SPCA est l'organisme de protection animale le plus actif et influent au Québec, et elle s'oppose fermement à l'exportation de chevaux à partir du Canada à des fins d'abattage. Nous appuyons pleinement le projet de loi , tout comme 18 000 de nos sympathisants au Québec qui se sont aussi exprimés auprès de leurs députés en faveur de cette initiative législative.
Au cours des dernières années, les mentalités ont changé au Québec. De nos jours, les chevaux y sont considérés comme des animaux nobles, voire comme de réels compagnons. Ils bénéficient d'ailleurs, depuis le 10 février 2024, de la protection d'un tout nouveau règlement provincial, visant aussi les animaux domestiques de compagnie, qui a pour but d'assurer leur bien-être et leur sécurité. La pratique dont nous discutons aujourd'hui va à l'encontre des valeurs progressistes de la société québécoise et entache gravement les progrès accomplis dans la province à l'égard des chevaux et des autres animaux. Depuis 2015, le Code civil du Québec reconnaît que les animaux sont des êtres sensibles. Il est grand temps que les pratiques endossées par le gouvernement fédéral reflètent les valeurs des citoyens et des citoyennes du Québec à cet égard.
Dans le cadre de l'étude de ce projet de loi, plusieurs députés et membres du Comité ont demandé si la solution à cette pratique ne serait pas plutôt d'améliorer la réglementation relative aux conditions de transport des chevaux, au lieu de mettre un terme tout court à leur exportation à des fins d'abattage. Cependant, des preuves scientifiques indiquent qu'en raison des particularités physiologiques qui font de ces chevaux des animaux très mal adaptés à ce type de transport, ils endurent de l'anxiété, de la douleur, de la peur, de l'épuisement, la soif, la faim et de la panique au cours de leur long voyage par avion-cargo du Canada au Japon. En conséquence, la SPCA juge qu'il est impossible de les exporter à des fins d'abattage sans les faire souffrir, et croit que la pratique est irrémédiable et doit être proscrite.
Le fait que le projet de loi cible uniquement les chevaux a aussi été dénoncé par quelques députés. Il est tout à fait compréhensible qu'ils soient aussi préoccupés par les conditions de transport de tous les animaux. Cependant, appuyer une interdiction de l'exportation des chevaux destinés à l'abattage n'empêche pas ces députés de revendiquer, dans un deuxième temps, une amélioration de la réglementation actuelle de transport auprès de l'Agence canadienne d'inspection des aliments pour tous les animaux transportés au pays et exportés à l'étranger. C'est évidemment une initiative que nous saluerions. D'ailleurs, une précédente témoin, la contrôleuse de transport animalier Jennifer Woods, a même concédé que les normes actuelles de transport pourraient être améliorées. Cependant, grâce au projet de loi C‑355, nous aurons désormais la possibilité, dans un avenir proche, d'aider au moins ces chevaux qui continuent de souffrir par milliers au cours de voyages éprouvants outre-mer.
Je devais être accompagnée aujourd'hui du Dr Louis Kamus, un vétérinaire qui a malheureusement été appelé en chirurgie, mais on m'a dit que je pouvais lire une partie de son allocution. Il est vétérinaire équin et professeur adjoint en chirurgie équine à la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal, et travaille au contact des chevaux depuis plus de 10 ans.
Dans son allocution, il dit qu'il a d'abord été surpris, dans la mesure où il n'était pas au fait de cette industrie canadienne de l'exportation de chevaux de boucherie vers l'Asie. Il a posé la question à plusieurs collègues vétérinaires équins au Québec, sur le terrain et à l'hôpital, et beaucoup lui ont fait part de leur surprise et de leur indignation en apprenant l'exportation de chevaux vivants pour la boucherie.
Les chevaux sont des animaux à part au sein des animaux domestiques. Ce sont des créatures fragiles qui sont attachées à leurs habitudes et qui supportent très mal les changements dans leur environnement et au sein de leur troupeau. N'importe quelle variation dans leur routine engendre un stress qui se répercute à différents niveaux sur leur santé et leur bien-être. C'est un phénomène que le Dr Kamus et ses collègues observent très couramment chez les chevaux qui sont transportés et hospitalisés à la faculté, et qu'ils prennent systématiquement en considération dans leur suivi. De plus, une grande partie des urgences confiées à l'hôpital, comme des problèmes digestifs et des traumas, sont associées à des problèmes de stress.
Ces particularités font que les chevaux sont des animaux mal adaptés au transport, surtout lorsqu'il est de longue durée, et qu'ils nécessitent un entraînement et des conditions particulières pour être transportés dans de bonnes conditions. Il a aussi été démontré que le transport de longue durée était associé au développement d'une déshydratation marquée, de pleuropneumonies et de coliques. C'est pour cela que le transport des chevaux de sport se fait sur des durées plus courtes, avec des périodes de repos, et dans des conditions complètement différentes de celles dans lesquelles sont actuellement transportés les chevaux de boucherie. Tout est mis en œuvre pour limiter les effets du transport sur les chevaux de sport.
Dans la mesure où le transport outre-mer de chevaux vivants de boucherie depuis les élevages canadiens est intrinsèquement associé à des causes de stress important et à un effet sur le bien-être et la santé des chevaux, il n'est pas éthiquement possible de continuer cette pratique.
C'est avec plaisir que je vais répondre aux questions des députés.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence, en personne et en ligne.
Prenons un peu de recul. Il est important, pour bien comprendre ce projet de loi, de souligner ce qu'il ne fait pas. Il s'agit, à mon avis, d'un projet de loi autonome visant un objectif précis, à savoir l'interdiction de l'exportation par voie aérienne de chevaux vivants destinés à l'abattage.
J'assure à nos agriculteurs et à nos éleveurs qui travaillent fort, et je continuerai de le faire, que le projet de loi vise expressément à interdire l'exportation de chevaux vivants destinés à l'abattage et ne concerne aucun autre secteur. Nos agriculteurs continuent de nourrir les Canadiens, et je continuerai de les soutenir.
Des acteurs de l'agriculture me contactent régulièrement, dans ma circonscription de Kitchener-Conestoga et ici à Ottawa, comme il y a encore quelques heures à peine. Tous les Canadiens leur sont reconnaissants de leur contribution à la sécurité alimentaire de notre pays.
Madame Cartwright, je vous remercie encore de représenter aujourd'hui Animaux Canada.
Vous avez mentionné que vous êtes membre fondatrice du Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage dont l'objectif est de mettre en œuvre une approche globale et stratégique des soins aux animaux d'élevage au Canada. Vous collaborez avec l'industrie et contribuez aussi directement à la politique agricole aux paliers fédéral, provincial et territorial, ce dont je vous remercie.
Parmi les autres organisations qui font, je crois, partie du Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage se trouvent l'Association canadienne des bovins, la Fédération canadienne de l'agriculture, le Conseil des viandes du Canada, le Conseil canadien du porc, la Fédération canadienne du mouton, les Producteurs de poulet du Canada, les Éleveurs de dindons du Canada et Canada Équestre, entre autres.
Pouvez-vous dire aux Canadiens ce que ne cesse d'entendre le Comité, à savoir que la collaboration de l'ensemble du secteur agricole avec des organisations comme la vôtre à tous les paliers de gouvernement peut être bénéfique pour l'approvisionnement alimentaire du Canada?
Pouvez-vous me dire comment vous collaborez avec les organisations que j'ai mentionnées précédemment pour aider à élaborer ces politiques et pour faire part de pratiques exemplaires?
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C'est une question importante. Je ferai de mon mieux.
Nous sommes, en effet, les fondateurs des codes de pratique canadiens relatifs au bien-être des animaux de ferme, et mon organisation fait partie des nombreux fondateurs du Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage. Je ne travaillais pas à Animaux Canada à l'époque, mais je m'investis beaucoup dans le Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage parce que nous sommes l'une des deux organisations de protection des animaux qui y siègent. Jusqu'au milieu de 2015, nous étions les seuls, et nous devons donc participer à toutes les négociations de codes. C'est beaucoup de travail, mais nous pensons que c'est très important en raison de ce que vous venez de mentionner, à savoir que de nombreuses voix s'y font entendre et que nous négocions tous. Il s'agit vraiment d'une négociation.
Malheureusement, le bien-être des animaux n'a qu'un siège. Nous n'avons donc pas beaucoup de poids, mais je dirai que nous essayons de parvenir à un consensus. Toutefois, ce consensus se résume généralement à ce que nous pouvons tous accepter. Une des blagues qui reviennent toujours est que si tout le monde est mécontent, c'est que nous sommes probablement parvenus à quelque chose d'acceptable.
C'est pourquoi je pense qu'il est important de souligner qu'à cause de cela, et parce que l'industrie sait se faire entendre, les codes ne sont pas les codes de pratique les plus élevés en matière de bien-être animal.
Nous continuons de collaborer d'autres manières avec l'industrie, car nous pensons qu'elle contrôle des centaines de millions d'animaux d'élevage et leur bien-être, et nous voulons travailler en partenariat pour promouvoir le bien-être animal au Canada.
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Merci, et merci pour le travail que vous faites en collaboration.
Vous avez entendu les témoignages de la première heure et vous en avez entendu d'autres, j'en suis sûr. Certains sont toujours favorables à l'exportation de chevaux vivants par voie aérienne aux fins d'abattage. Ils affirment que le projet de loi visant à interdire cette pratique est fondé exclusivement sur l'émotion et non sur la science. Ils nient le fait que les chevaux expédiés vivants éprouvent différentes souffrances, notamment l'anxiété, la douleur, la peur, l'épuisement, la faim et la panique, et pourtant, nous avons entendu des experts, notamment de vétérinaires, qui présentent des preuves scientifiques solides concernant les risques posés par les conditions dans lesquelles les chevaux sont exportés aux fins d'abattage.
Je tiens à vous laisser un peu de temps pour nous en dire plus sur le traitement différent réservé à ces chevaux et, disons, à des chevaux de compétition ou de course. Ces différences pourraient-elles être mal interprétées?
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Non, et je ne pense pas que l'on puisse mal interpréter la façon dont les chevaux de compétition sont transportés par avion, comme le Comité l'a entendu à plusieurs reprises. Dans les témoignages, j'entends souvent l'amalgame avec la façon dont les animaux sont expédiés à l'étranger pour y être abattus. C'est également ce que nous avons entendu aujourd'hui. Des témoins parlaient de tous les chevaux transportés par camion, il est donc important que le Comité reste concentré sur le transport aérien.
En fin de compte, je pense que les chevaux ne sont pas faits pour voler. Nous avons entendu de nombreux témoignages. Ce matin, j'ai entendu le représentant de l'ACMV dire que son Association estime que les chevaux peuvent jouir de leurs cinq libertés. Je vais simplement les rappeler à tous. Je vais les énumérer.
Les cinq libertés, qui ont été définies dans les années 1960 pour évaluer si un animal bénéficie d'un niveau élevé de bien-être, comprennent l'absence de soif ou de faim — nous savons que ce n'est pas le cas, car on ne donne pas à boire ni à manger aux chevaux —, l'absence de douleur, l'absence de blessure, l'absence de peur ou d'inconfort, et la liberté d'exprimer leur comportement normal.
Il est clair que les chevaux embarqués dans un avion ne peuvent pas exprimer leur comportement normal. Pour nous, la ligne rouge se situe exactement là. Cela nous ramène à la nature même de l'abattage sans cruauté, et cette pratique ne peut pas répondre à la définition de l'abattage sans cruauté parce qu'elle n'atténue pas la peur et l'anxiété.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Anderson, de Financement agricole Canada, j'aimerais vous poser ma première question.
Vous êtes responsable de la gestion du risque de crédit et vous nous avez parlé des millions de dollars de prêts contractés par différents producteurs équins et du fait que le spectre est très large.
Je comprends parfaitement que Financement agricole Canada n'est pas responsable de l'élaboration des politiques, mais je crois que votre bureau doit examiner les tendances et les indices qui portent à croire que la politique pourrait être modifiée. Lorsque la lettre de mandat ministériel a été publiée — et elle date maintenant de trois ans — une injonction explicite du à l'ancienne ministre de l'Agriculture disait: « Interdire l'exportation de chevaux vivants destinés à l'abattage ».
De votre point de vue et de celui de votre ministère au sein de Financement agricole Canada, j'aimerais savoir comment votre ministère a réagi à cette injonction du . Cela a‑t‑il changé quoi que ce soit à la façon dont vous évaluez le risque de crédit pour les producteurs qui élèvent des chevaux dans le seul but de les exporter dans un autre pays aux fins d'abattage?
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Je vous remercie pour cette précision.
Madame Cartwright, je vous remercie de comparaître devant nous pour éclairer notre lanterne sur le sujet.
Depuis que je suis député, j'en suis venu à comprendre que notre rôle est un peu un mélange de fiduciaires et de délégués. Bien sûr, nous sommes les intermédiaires démocratiques directs de nos concitoyens, mais je pense que l'on comprend et que l'on s'attend à ce que, dans certains dossiers au quotidien, on nous fasse confiance pour essayer de prendre des décisions au nom de nos concitoyens, et nous sommes bien sûr tenus de rendre des comptes à cet égard.
De notre point de vue, en tant que membres de notre comité et députés à la Chambre des communes, en ce qui concerne ce projet de loi en particulier, nous avons dû composer avec un vaste éventail d'opinions contradictoires de la part d'experts des deux côtés de la question. Il a été mentionné que des sondages d'opinion révèlent qu'environ sept Canadiens sur dix sont favorables à cette initiative.
À la lumière de ces faits, quel message souhaitez-vous laisser aux parlementaires, tandis que nous essayons de prendre en compte tous ces facteurs importants? Avez-vous un message que vous aimeriez résumer à cet égard?
Comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, plus de 800 millions d'animaux sont abattus chaque année au Canada. Nous parlons de quelque 2 500 chevaux qui sont expédiés — je le répète, dans un système non naturel — à l'étranger pour y être abattus. À mon avis, la décision est claire et j'espère que le Parlement la prendra. Nous ne sommes pas devant une pente glissante.
On trouve toujours différents types de données scientifiques sur le bien-être animal. C'est ce que nous constatons au Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage. Toutefois, à la lumière des témoignages qui se concentrent sur le vécu des animaux et non de l'agriculteur ou de l'entreprise agricole, il ne fait aucun doute que le vécu de l'animal, qui devrait être pris en compte ici, est fait de beaucoup de tension, d'anxiété, de peur et de douleur, et ce, jusqu'à la mort.
J'implore le Parlement de s'intéresser au cheval, et non à l'agriculteur.
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Merci, monsieur le président.
Je vais utiliser mon temps de parole pour présenter une motion.
Tous les membres de notre comité ont reçu plusieurs lettres au cours de la semaine dernière. Elles provenaient de la ministre de l'Agriculture de l'Ontario, de l'Agriculture Alliance, des Producteurs de fruits et légumes du Canada, de Mushrooms Canada, de la Western Stock Growers' Association, des Grain Farmers of Ontario qui représentent 28 000 familles d'agriculteurs, de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities et de la Wheat Growers Association. Les auteurs de ces lettres présentent des demandes précises relatives à l'impact de la taxe sur le carbone sur l'agriculture canadienne en raison de l'augmentation de 23 % survenue le 1er avril.
Cela dit, je vais demander au Comité de se prononcer sur la motion suivante:
a) le Comité a reçu de nombreuses lettres d'intervenants agricoles concernant leur opposition à la hausse de la taxe carbone le 1er avril, y compris du ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario et de l'Association des municipalités rurales de la Saskatchewan;
b) sept premiers ministres provinciaux et 70 % des Canadiens se sont opposés à la hausse de 23 % de la taxe carbone imposée par le gouvernement le 1er avril;
c) les premiers ministres de l'Alberta, de la Saskatchewan, de l'Ontario, de la Nouvelle- Écosse et du Nouveau-Brunswick ont publié des lettres publiques demandant au gouvernement d'exclure les agriculteurs du régime de la taxe carbone et d'adopter le projet de loi C‑234 dans sa forme originale;
d) la taxe carbone coûte actuellement 22 millions de dollars par année aux producteurs de serres au Canada et leur coûtera entre 82 et 100 millions de dollars d'ici 2030, lorsque la taxe carbone aura quadruplé;
e) 44 % des producteurs de fruits et légumes frais vendent déjà à perte et 77 % ne peuvent pas compenser l'augmentation des coûts de production;
f) l'augmentation de la taxe carbone cette année coûtera 7,4 millions de dollars aux champignonnières, et plus de 16 millions de dollars en 2030;
g) un échantillon de 50 exploitations agricoles à travers le Canada a payé un total de 329 644 dollars en taxe carbone en un mois l'année dernière. Avec l'augmentation de cette année, il en coûtera à ces exploitations 431 544 dollars et presque trois fois plus au cours des sept prochaines années, pour atteindre 893 944 dollars;
h) le directeur parlementaire du budget a déclaré que la taxe carbone coûtera aux agriculteurs près d'un milliard de dollars d'ici 2030;
i) le rapport 2023 sur le prix des denrées alimentaires estime que la taxe carbone coûtera 150 000 dollars à une exploitation agricole type de 5 000 acres d'ici à 2030;
j) le professeur alimentaire (le « Food Professor ») recommande de suspendre la taxe carbone pour l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement alimentaire.
Je demande le consentement unanime pour que le Comité fasse rapport à la Chambre des lettres qu'il a reçues des intervenants du secteur agricole, du ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario et de l’Association des municipalités rurales de la Saskatchewan concernant l'augmentation de 23 % de la taxe carbone du 1er avril, afin qu'elle les étudie dans le cadre du débat sur le projet de loi C‑234.
Monsieur le président, les lettres que nous avons reçues représentent des dizaines de milliers d'agriculteurs qui demandent à être entendus.
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Je tiens à préciser une chose, monsieur Barlow: j'ai également reçu des lettres, car, bien sûr, des gens s'adressent à moi en tant que président, ne connaissant pas forcément la procédure pour obtenir l'assentiment de tous les membres. Je sais que je m'emploie à répondre à certains intervenants qui m'ont écrit pour leur expliquer que nous avons une étude au programme.
Je constate que ce n'est pas ce que vous proposez dans votre motion. Il s'agit simplement de leur expliquer qu'ils seraient les bienvenus pour témoigner devant nous dans le cadre d'une étude que nous avons déjà approuvée. J'informe les intervenants qui sont peut-être à l'écoute qu'ils recevront ces lettres sous peu.
Chers collègues, voici la procédure: M. Barlow a présenté cette motion sans préavis, demandant le consentement unanime non seulement pour déposer les lettres à la Chambre, mais aussi pour décider si nous voulons débattre du bien-fondé de la motion. Si vous voulez le faire maintenant, nous le pouvons, ou nous pouvons tenir le débat sur la motion et prendre la décision de souscrire ou non à ce que dit M. Barlow à un moment ultérieur, étant donné que des témoins sont présents.
Je vois que M. MacGregor demande la parole.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais me réserver le droit d'apporter quelques amendements au préambule. Ma position et celle du NPD sont très claires, et je tiens à ce qu'il soit bien clair que nous souscrivons au projet de loi dans sa version originale. Nous voterons contre l'amendement du Sénat et je tiens à ce que cela soit bien clair pour tous ceux qui nous écoutent.
Je tiens également à préciser qu'à mon avis, tout ce débat est vraiment préjudiciable, car alors que mes collègues conservateurs concentrent toute leur attention sur l'augmentation de 3 ¢ le litre dans ma région, ils sont restés complètement silencieux lorsque le coût du carburant dans ma région a augmenté de 30 ¢ le litre entre février et mars.
J'aimerais me réserver le droit de faire référence aux profits excessifs ridicules réalisés dans le secteur du pétrole et du gaz. Nous pouvons toujours consulter les chiffres publiés, mais ignorer complètement le rôle que les bénéfices des sociétés pétrolières et gazières, en particulier, ont sur notre secteur agricole, c'est vraiment passer à côté de l'essentiel.
Je pense que ma position sur le projet de loi est assez claire, mais je voudrais me réserver le droit d'amender une partie du préambule. Je m'en tiendrai là.
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Ce que j'entends, monsieur Barlow, n'est pas un rejet catégorique de votre motion, mais nous avons ici des témoins dans le cadre d'une étude sur un sujet précis. M. MacGregor a dit qu'il aimerait reprendre cette conversation plus tard.
Nous ne rejetons pas l'idée de ce que vous proposez, mais M. MacGregor souhaite avoir l'occasion de proposer des amendements. Vous ne nous avez pas donné un préavis de votre intention de présenter cette motion, comme vous le savez, car vous êtes un membre chevronné de notre comité. Nous veillerons à accorder aux députés le temps nécessaire pour examiner cette motion et nous pourrons y revenir à une date ultérieure.
Merci de votre attention, chers collègues. Nous allons poursuivre.
Votre temps est écoulé, monsieur Barlow.
Je donne la parole à M. Carr pour au plus cinq minutes.
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Je vous remercie de votre question.
Je pense qu'une grande majorité de vétérinaires, et pas seulement au Manitoba, estiment que leur connaissance de la science du bien-être n'est pas subjective. On étudie le bien-être animal, quelle que soit l'espèce, avec la même méthode et en utilisant la même démarche scientifique. Les vétérinaires sont formés exactement de cette manière.
J'ai le plus grand respect pour l'ACMV, mais comme nous l'avons entendu aujourd'hui, la position exprimée au cours de cette séance ne représente pas tous les vétérinaires du Canada ni tous les technologues vétérinaires du pays.
Je pense que nous pourrions parler de certains praticiens en santé équine qui... Les exportateurs sont leurs clients. Il n'est pas dans leur intérêt de voir cette activité prendre fin.
Je ne mets pas en doute l'intention de ces vétérinaires. J'ai le plus grand respect pour les vétérinaires équins. Je connais personnellement beaucoup d'entre eux, mais la réalité est qu'il s'agit aussi de leur clientèle.
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J'ai noté avec un certain intérêt que mon collègue d'en face, il y a un instant, a amputé une partie du temps alloué à nos témoins pour suggérer que notre comité fasse état à la Chambre du nombre de signatures qu'il a reçues de personnes qui réagissent à une politique différente, à savoir un prix de la pollution. Peut-être que notre comité devrait présenter les plus de 36 000 signatures que nous avons reçues en rapport avec ce projet de loi. Il me semble quelque peu contradictoire de laisser entendre que les pétitions sont valables, dans un cas, lorsqu'elles soutiennent la position que vous adoptez sur un enjeu, mais qu'elles sont rejetées en raison de leur fondement émotif lorsqu'elles en soutiennent une autre.
Madame Semeniuk, j'aimerais revenir à vous et vous poser la même question qu'à Mme Cartwright: pouvez-vous nous parler des données probantes dont vous avez eu connaissance et qui aident à expliquer le processus par lequel le bien-être des chevaux est pris en considération depuis leur arrivée au Japon jusqu'à leur abattage?
Avec tout le respect que je dois à M. Lawson, il n'a rien pu dire d'autre que de laisser entendre, par des conversations anecdotiques et de seconde main, qu'il est convaincu que le bien-être des chevaux est pris en compte. En outre, une déclaration de l'ambassade du Japon est loin d'être une preuve pour étayer cette affirmation.
Madame Semeniuk, puis madame Cartwright, en une vingtaine de secondes chacune, pourriez-vous nous parler des preuves qui montrent que le bien-être des chevaux est assuré au Japon?
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Je vais faire quelques remarques à ce sujet.
Premièrement, j'ai beaucoup de respect pour la Dre Ireland. Nous la rencontrons assez régulièrement.
Je crois savoir qu'elle n'est pas responsable de la rédaction de la réglementation de 2019 et qu'il y a eu 20 ans de débat au préalable. Cela s'est passé en 2017. Je ne peux parler que de ce qui figure dans les documents obtenus en vertu de la Loi sur AIPRP.
Bien sûr, ils ne fournissent pas de renseignements détaillés sur qui a dit quoi, car tout est caviardé. Cependant, il ressort clairement de ces documents, comme le Globe and Mail l'a rapporté en mars 2017, que l'industrie a joué un rôle important dans l'évolution de la façon dont l'ACIA proposait une réglementation fondée sur le bien-être des animaux, par opposition à une réglementation définie par l'industrie.
Je suis heureuse de vous fournir les documents que j'ai en ma possession à ce sujet, mais je sais également où se trouve la demande d'AIPRP originale. Je peux demander s'il est possible de vous la fournir également.
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Merci, madame Cartwright.
Voilà qui met fin à la discussion avec ce groupe de témoins.
Merci beaucoup à tous les témoins qui ont comparu devant nous aujourd'hui.
Chers collègues, nous allons permettre à nos témoins de partir. Avant votre départ, j'ai quelques notes de la part du président et de la greffière.
La date limite pour présenter des amendements au projet de loi est jeudi à 16 heures, heure de l'Est. Veuillez faire parvenir vos amendements à ce projet de loi à la greffière au plus tard le jeudi 11 avril.
En ce qui concerne l'étude sur les importations et les exportations, veuillez fournir les listes de témoins d'ici la fin de la semaine. Cela s'adresse à ceux qui ne l'ont pas encore fait. Veuillez faire parvenir à la greffière la liste des témoins pour la prochaine étude d'ici la fin de la semaine.
Merci beaucoup de votre attention.
La séance est levée.