:
Chers collègues, je déclare la séance ouverte.
C'est un grand plaisir de vous voir, particulièrement les députés qui participent à la réunion en personne. J'espère que vous avez tous bien profité de la pause, qui vous a permis de passer quelques semaines dans vos circonscriptions respectives.
La réunion d'aujourd'hui porte sur le budget supplémentaire des dépenses (C).
Je vous souhaite la bienvenue à la neuvième réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Avant de commencer la réunion, j'aimerais rappeler quelques éléments.
La réunion se déroulera selon une formule hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 novembre 2021.
Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre d'information, la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Je rappelle à tous les participants que les captures d'écran et les photos de leur écran ne sont pas autorisées.
Enfin, je rappelle aux députés qui participent en personne qu'ils doivent garder à l'esprit les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque ainsi que les protocoles relatifs aux consignes sanitaires.
[Traduction]
J'ai quelques commentaires à l'intention de nos témoins.
Nous accueillons aujourd'hui la sous-ministre adjointe et d'autres représentants. Je me doute bien que ce n'est pas votre première comparution devant un comité, mais assurez-vous de lever votre main et de vous adresser à la présidence. L'icône du choix de langue se trouve au bas de l'écran.
Nous vous souhaitons la bienvenue.
[Français]
Bonjour, madame la ministre.
Je vous souhaite la bienvenue. C'est avec plaisir que nous vous recevons aujourd'hui.
[Traduction]
Merci pour tout votre travail.
Vous aurez cinq minutes pour faire une déclaration, et ensuite il y aura une série de questions. Je vous cède la parole, madame la ministre.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens à souligner que les personnes suivantes participent à la réunion de façon virtuelle: M. Chris Forbes, sous-ministre; Mme Marie‑Claude Guérard, sous-ministre adjointe, responsable des finances; ainsi que Mme Sylvie Lapointe et M. Philippe Morel, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Je veux commencer par dire un mot sur la situation en Ukraine. Le 11 mars, j'ai rencontré les ministres de l'Agriculture du G7 lors d'une réunion extraordinaire à laquelle s'est joint le ministre ukrainien de l'Agriculture Roman Leschenko.
J'ai assuré au ministre Leschenko que le Canada allait continuer à soutenir l'Ukraine en ces temps difficiles. Les ministres du G7 ont aussi réitéré l'importance de la collaboration pour s'assurer que la circulation transfrontalière des produits n'est pas interrompue.
Nous constatons déjà des pressions très fortes sur l'offre mondiale de denrées alimentaires et d'intrants agricoles, notamment les engrais et les carburants, ce qui entraîne une escalade rapide des prix.
Avec 942 000 $ de plus, le budget supplémentaire des dépenses porte notre budget total, pour l'exercice 2021‑2022, à plus de 3,9 milliards de dollars, ce qui en fait le plus important de l'histoire. Le ministère compte environ 5 000 employés.
Notre budget supplémentaire des dépenses, qui s'élève à un peu plus de 22 millions de dollars, témoigne de l'engagement du gouvernement à aider le secteur à relever les défis actuels.
Un peu plus de la moitié du budget supplémentaire appuie notre investissement de 28 millions de dollars pour aider les producteurs de pommes de terre de l'Île‑du‑Prince‑Édouard à gérer les surplus engendrés par la fermeture de la frontière avec les États‑Unis. Je suis fermement déterminée à rétablir le commerce des pommes de terre fraîches de l'Île‑du‑Prince‑Édouard avec les États‑Unis et à soutenir nos producteurs.
Le budget comprend également 292,5 millions de dollars pour le Fonds d'investissement pour la transformation des produits sous gestion de l'offre, dont j'ai fait l'annonce il y a à peine deux semaines. Cet investissement porte les indemnisations totales visant à soutenir les producteurs et les transformateurs de produits laitiers, de volaille et d'œufs à plus de 3 milliards de dollars.
Depuis notre dernière rencontre, nous avons continué à faire de nouveaux investissements pour aider les agriculteurs canadiens à renforcer leur résilience quant aux changements climatiques. Si l'on considère les effets dévastateurs des récentes inondations en Colombie‑Britannique et la sécheresse historique qui a sévi dans l'Ouest canadien, il ne fait aucun doute que nous devons multiplier nos efforts pour que nos productrices et producteurs agroalimentaires puissent continuer à nourrir une population mondiale croissante.
Nous avons travaillé de concert avec les provinces pour fournir plus d'un milliard de dollars dans le cadre du programme Agri-relance et des Accords d'aide financière en cas de catastrophe afin d'aider les producteurs de l'Ouest qui ont subi les sécheresses et les inondations.
Notre gouvernement s'est engagé à verser plus d'un demi-milliard de dollars au cours de la prochaine décennie dans nos nouveaux programmes pour aider les agriculteurs à adopter des pratiques durables et des technologies propres. Cela inclut le Programme des technologies propres en agriculture, qui aide les producteurs de partout au pays à investir dans les technologies qui réduisent l'impact environnemental, comme celles liées aux séchoirs à grains à haute efficacité, aux panneaux solaires ou à l'agriculture de précision.
Il y a aussi le Fonds d'action à la ferme pour le climat, qui offre 200 millions de dollars pour aider les agriculteurs à lutter contre les changements climatiques et à adopter des pratiques de gestion bénéfiques, comme les cultures de couverture, la gestion des engrais et la rotation des pâturages.
[Traduction]
La main-d'œuvre constitue un autre grand défi pour le secteur. Je collabore avec les divers gouvernements et le secteur afin de mettre au point une stratégie pour la main-d'œuvre agricole. Je travaille également avec le pour multiplier les voies d'accès à la résidence permanente pour les travailleurs agricoles temporaires étrangers. Je continuerai à œuvrer pour faciliter la venue des travailleurs étrangers temporaires cette année dans des conditions sûres et en temps opportun. L'année dernière, nous avons franchi un record, soit 70 000 travailleurs agricoles qui sont venus travailler dans des fermes partout au pays.
Le secteur agricole du Canada continue d'être confronté à des défis de taille. Le conflit de travail au Canadien Pacifique intensifiera les pressions existantes sur notre chaîne d'approvisionnement. C'est un problème critique pour tous les producteurs, y compris les éleveurs de bétail. L'arrêt de travail aura une incidence considérable sur les importations de fourrages des États-Unis, dont les stocks sont déjà limités après la sécheresse de l'été dernier. Il y aurait aussi une incidence considérable sur le transport des engrais pendant la saison critique des semences, alors que la sécurité alimentaire mondiale est déstabilisée par la guerre en Ukraine.
Les deux parties négocient toujours. Nous continuerons à les encourager à résoudre leur différend et à trouver un terrain d'entente aussi rapidement que possible. Les Canadiens se sont serré les coudes pendant la pandémie pour trouver des solutions aux défis collectifs. Ils ont les mêmes attentes à l'égard des acteurs de notre économie nationale. Nous continuons à épauler les parties afin qu'elles puissent bientôt s'entendre sur une solution.
De plus, l'ACIA poursuit son travail auprès des éleveurs de volailles pour éliminer et empêcher la transmission de la grippe aviaire dans le Canada atlantique.
Les défis sont de taille, mais je crois que l'avenir à long terme de notre secteur est prometteur. Les ministres FPT et le secteur travaillent d'arrache-pied sur l'élaboration du prochain cadre stratégique pour l'agriculture qui visera 2023‑2028. Grâce à ce cadre, nos agriculteurs et nos transformateurs alimentaires assureront la place du Canada comme chef de file dans la production alimentaire durable, et nous ferons fond sur les réformes récentes des programmes de gestion des risques de l'entreprise pour les rendre plus réactifs et équitables.
Monsieur le président, je vous remercie de cette occasion et je répondrai avec plaisir aux questions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie la ministre d'être des nôtres. Quel plaisir de vous revoir. Nous ne nous sommes pas vus depuis que vous avez organisé une table ronde formidable sur la sécurité alimentaire dans ma circonscription. Je vous en remercie. Les habitants et les organismes de ma circonscription vous sont reconnaissants d'avoir pu vous parler directement.
Ma première question porte sur une préoccupation ressentie dans ma circonscription de Whitby et la région de Durham. Nous avons vu l'insécurité alimentaire s'aggraver dans nos collectivités pendant la pandémie. Les gens ont davantage recours aux banques et paniers alimentaires, etc. Nous avons organisé de nombreuses collectes de nourriture communautaires pour offrir plus d'aliments non périssables. Voilà une conséquence flagrante de la pandémie mondiale. Les gens ont perdu leur emploi et leur revenu, ce qui a une incidence sur leur capacité à acheter de la nourriture saine à prix abordable.
Madame la ministre, je voulais donc vous demander quelles mesures ont été prises pour lutter contre la hausse de l'insécurité alimentaire pendant la pandémie.
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Merci beaucoup. C'est formidable. Je crois qu'il y aura sans doute des questions et des discussions sur la refonte des programmes pendant la période visée par le prochain cadre stratégique. Je vous remercie de cette réponse.
Combien de temps reste‑t‑il, monsieur Rota, pardon, monsieur le président? Je vous ai promu Président de la Chambre sans le vouloir.
Des voix: Ha, ha!
M. Ryan Turnbull: Félicitations.
Pour revenir aux commentaires de M. Barlow au sujet du mécanisme de résolution des différends de l'ACEUM, serait‑ce une solution rapide, à votre avis? D'après ce que j'en sais, la procédure serait très longue. Je ne suis pas convaincu que nous obtiendrions une résolution rapide comme nous le voulons sans doute.
Seriez-vous d'accord, madame la ministre?
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Nous nous sommes engagés à fournir les détails au cours de la première année. Cela pourrait se faire au moment de l'annonce du budget ou encore dans le cadre de la mise à jour économique et budgétaire de l'automne. Cela reste à voir.
Je crois quand même que les producteurs et les transformateurs peuvent être rassurés. Dans le cas des producteurs laitiers, ils ont reçu leur troisième paiement très récemment, en janvier et en février. Ils connaissent déjà le montant du quatrième paiement, et il est convenu que les indemnisations liées à l'Accord Canada—États‑Unis—Mexique suivront. Cela leur assure donc de la prévisibilité.
Pour ce qui est des producteurs de volaille et d'œufs ainsi que des transformateurs, des fonds sont déjà disponibles quant aux deux premiers accords, et ce, par le truchement des programmes d'investissement. Ils peuvent donc encore compter sur de la prévisibilité. De plus, cela nous donne plus de temps pour mener les discussions et clarifier les conditions liées aux indemnisations découlant de l'Accord Canada—États‑Unis—Mexique.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bienvenue, madame la ministre. Je crois que vous avez comparu devant notre comité en juin dernier. Quel plaisir de vous revoir.
Je voulais donner suite aux questions de mon collègue, M. Barlow, au sujet des producteurs de pommes de terre de l'Île‑du‑Prince‑Édouard. Je les ai rencontrés plus tôt ce mois‑ci et il est évident qu'ils sont très mécontents actuellement. Je suis sûr que vous les comprenez.
J'ai une question sur les mesures de rétorsion contre les Américains. L'Idaho notamment a des problèmes avec les nématodes. Nous avons posé des questions semblables au gouvernement dans le cas de l'interdiction des importations de graines de canola canadien par la Chine. Votre gouvernement semble ne pas vouloir aller plus loin, c'est‑à‑dire prendre des mesures et faire savoir à nos concurrents étrangers que nous sommes sérieux.
Avez-vous déjà songé à imposer des mesures de rétorsion contre les produits agricoles américains afin de faire savoir aux États-Unis que les choses peuvent aller dans les deux sens et qu'il nous faut une relation qui repose sur le respect mutuel?
:
Je parie que ces agriculteurs nous regardent en direct en ce moment et ont besoin de savoir, sans équivoque, ce que nous ferons pour résoudre le problème assez rapidement.
Il me reste une minute et demie, et je veux me concentrer sur autre chose. Dans sa lettre de mandat, le vous demande d'essayer d'intégrer la gestion du risque en matière de climat qui découle de nos programmes de gestion du risque de l'entreprise.
Je sais que dans le prochain cadre stratégique, ce sera un élément essentiel, mais j'aimerais savoir — parce que j'ai déjà posé la question — si votre ministère fait des calculs sur ce que seront les coûts futurs des catastrophes climatiques. Vous étiez aux côtés de la ministre Popham en Colombie-Britannique récemment. L'aide fournie était immense, mais combien encore sommes-nous prêts à dépenser sur le plan des revenus fiscaux futurs pour aider les agriculteurs?
Fait‑on une quelconque analyse comptable de la pression que les catastrophes climatiques vont exercer sur les programmes de gestion des risques de l'entreprise pour la prochaine année, pour les suivantes et pour la prochaine décennie?
Le 8 mars, l'un des plus grands détaillants du Canada a envoyé un courriel à l'un des transformateurs de ma circonscription pour lui dire que, dans l'éventualité où un conflit de travail au CP causerait des interruptions de service, il s'attend à ce que le fret continue d'être livré à temps pour desservir ses magasins et ses clients. Ils ont également déclaré qu'il n'y aurait pas d'exemption pour les amendes dues à des commandes tardives en raison de problèmes ferroviaires.
Bien avant un éventuel lock-out ou une grève, des lettres de menaces avaient déjà été envoyées à nos fournisseurs par nos détaillants, sans aucune reconnaissance des coûts supplémentaires.
Pouvez-vous dire à ce groupe quand vous vous attendez à ce qu'un code de conduite pour les épiceries soit en place?
Mon temps est limité, et j'aimerais poser une dernière question.
En ce qui a trait à la main-d'œuvre, j'aimerais revenir sur les commentaires de mon collègue, Yves Perron. Dans votre déclaration liminaire, vous avez abordé la question des stratégies à long terme relatives à la main-d'œuvre, mais je sais que 11 groupes vous ont écrit à l'automne. Ils vous ont demandé de mettre quelque chose en place avant le 31 janvier. Ils vous ont écrit de nouveau le 23 février. Il s'agit encore une fois de la question du PCA, qui faisait partie de l'étude que nous avons terminée en juin dernier.
Quand pouvons-nous nous attendre à ce que les choses bougent au chapitre du programme d'urgence, dont nous avons désespérément besoin?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Honorable ministre Bibeau, je vous remercie de vos remarques et du temps que vous nous consacrez aujourd'hui.
Comme nous le savons tous, le secteur agricole est très important pour notre économie et la santé des Canadiens. Vous avez donc un rôle crucial à jouer, madame Bibeau. Vous devez relever de nombreux défis en raison de la pandémie de COVID‑19, des problèmes géopolitiques et, bien sûr, de la crise climatique.
[Traduction]
Ma question porte sur les mesures prises pour lutter contre la crise climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Je pense que M. MacGregor a abordé plus tôt la question des coûts qu'engendrent les programmes de gestion du risque et les catastrophes climatiques, qui sont de plus en plus fréquentes.
Je sais que vous êtes occupée à gérer de nombreuses crises dans l'immédiat, notamment la situation à l'Île‑du‑Prince‑Édouard, qui est très grave, de même que, bien entendu, la situation en Ukraine, mais il reste que nous devons nous attaquer à ces problèmes à long terme.
Pouvez-vous nous expliquer un peu comment le ministère s'acquitte du mandat qui vous a été confié de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agricole pour contribuer à l'atteinte de l'objectif que le Canada s'est fixé pour 2050?
:
Nous faisons des investissements massifs. Au cours de la dernière année, nous avons consacré plus d'un demi-milliard de dollars à des mesures environnementales. Par exemple, nous procédons à l'expansion de nos laboratoires vivants. Nous sommes très fiers d'amener nos scientifiques à travailler avec des agriculteurs dans les champs. Cette initiative donne de bons résultats et elle permet de transmettre des connaissances aux agriculteurs. Nous avons ajouté 165 millions de dollars à cette initiative.
Nous avons également affecté 200 millions de dollars à des incitatifs directs destinés aux agriculteurs. En fait, il y a quelques semaines, j'ai annoncé qui seraient les gestionnaires de projet, comme je les appelle. Au total, 12 partenaires d'un peu partout au pays agiront à titre d'intermédiaires auprès des agriculteurs, qui bénéficieront d'incitatifs financiers pour le recours à des cultures de couverture et à la rotation des pâturages ainsi que pour une meilleure gestion des engrais.
En troisième lieu, nous avons alloué 185 millions de dollars au Programme des technologies propres. Vous vous souvenez peut-être que, dans notre plateforme électorale, nous nous étions engagés à tripler cette somme. Une partie de ce montant est consacrée à la recherche et à l'innovation. Nous voulons également encourager l'industrie à mettre au point plus rapidement ces bonnes technologies, à les commercialiser et à en accroître l'utilisation. Il s'agit, en majeure partie, d'offrir aux agriculteurs des incitatifs, des subventions en fait, pour leur permettre d'acquérir des technologies leur permettant de réduire leurs émissions, par exemple, des séchoirs à grains et de l'équipement pour le chauffage des poulaillers et la pratique de l'agriculture de précision. Ce type d'équipement peut être acheté grâce aux subventions. Je tiens à préciser que la plupart des agriculteurs — disons les agriculteurs chevronnés —reçoivent 50 % en subventions, mais les jeunes agriculteurs, les femmes et les membres des groupes sous-représentés peuvent recevoir jusqu'à 60 % en subventions dans le cadre de ce programme.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, madame la ministre. Je vous remercie d'être avec nous ce matin.
Je vais parler de la main-d'œuvre, notamment dans le secteur de la production porcine, qui, comme vous le savez, est très important au Québec et en Ontario.
Dans ma circonscription, il y a un employeur qui emploie 1 200 travailleurs, mais il lui en manque actuellement 300 pour combler les besoins. Le manque de main-d'œuvre se traduit par des porcheries qui débordent, et les agriculteurs commencent sérieusement à envisager l'euthanasie.
Le pourcentage de travailleurs étrangers pouvant être embauchés est passé de 10 % à 20 %. Vous avez annoncé, au début de l'année, que le processus visant l'intégration de ces travailleurs allait être simplifié et amélioré. Or l'an dernier, il manquait 200 employés chez l'employeur dont je viens de parler et il en manque maintenant 300. La situation ne s'est donc pas améliorée.
Que se passe-t-il dans les ministères? Pourquoi n'est-on pas en mesure de recevoir les travailleurs étrangers le plus rapidement possible?
:
Je vous remercie de la question.
Au Québec, le pourcentage de travailleurs étrangers pouvant être embauchés est effectivement déjà passé de 10 % à 20 %. Lorsque des travailleurs entament le processus de demande de résidence permanente, ils ne sont plus considérés comme faisant partie de ce pourcentage. Cela nous donne donc une marge de manœuvre.
Le problème lié à la main-d'œuvre ne sera pas résolu par le seul recours à des travailleurs étrangers. Toutefois, nous avons besoin d'un grand nombre de ces travailleurs.
Nous travaillons aussi sur d'autres fronts, notamment en essayant d'attirer les jeunes au moyen du Programme d'emploi et de compétences des jeunes dans le secteur agricole. De plus, nous nous sommes engagés à améliorer les incitatifs fiscaux pour que les aînés puissent rester au travail plus longtemps, par exemple.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, pour votre présence. Je vous en suis très reconnaissant et je remercie également tous les témoins avec qui nous aurons l'occasion de discuter aujourd'hui.
J'aimerais parler de la prévention du gaspillage alimentaire. À peu près le tiers des aliments cultivés à l'heure actuelle est gaspillé. Cette perte se chiffre à environ 49 milliards de dollars par année au Canada. Nous veillons beaucoup maintenant à détourner les déchets alimentaires. Les programmes mettent l'accent sur la gestion des déchets organiques, afin qu'ils ne se retrouvent pas dans les sites d'enfouissement, où leur décomposition dégage du méthane.
La meilleure façon de réduire la quantité de déchets alimentaires est de veiller à ce que les aliments demeurent dans la chaîne alimentaire en empêchant le gaspillage plutôt qu'en misant sur ces moyens plus efficaces d'éliminer ou de modifier les déchets alimentaires. Nous savons que la prévention du gaspillage entraîne les meilleurs bienfaits sur les plans économique, social et environnemental. Lorsqu'on réduit le gaspillage alimentaire à n'importe quelle étape de la chaîne alimentaire, on se trouve automatiquement à éviter le gaspillage à toutes les étapes précédentes de la chaîne. Si nous gaspillons le tiers des aliments que nous cultivons, nous gaspillons automatiquement le tiers de l'engrais, le tiers du carburant et le tiers des terres qui ont été nécessaires pour cultiver ces aliments.
Madame la ministre, pouvez-vous nous parler de certains des programmes et des solutions qui sont à notre disposition et que nous aimerions utiliser pour lutter contre le gaspillage alimentaire?
:
Je vous remercie, monsieur Lewis, et je vous remercie, madame la ministre.
Cela met fin à cette portion d'une heure avec vous aujourd'hui. Au nom de tous les membres du Comité, j'aimerais vous remercier pour votre présence et votre leadership. Comme vous l'avez mentionné durant votre exposé, il y a des enjeux à l'échelle de la planète, particulièrement en raison de ce qui se passe en Ukraine et ailleurs, mais il y a aussi des occasions qui s'offrent à nous, et nous savons que vous allez les saisir. Notre comité est impatient de continuer à appuyer votre travail et à formuler des recommandations à l'intention du gouvernement.
Nous vous souhaitons la meilleure des chances. Nous allons vous laisser quitter la réunion pour que vous puissiez profiter de votre pause du midi.
Chers collègues, nous allons faire une pause de trois ou quatre minutes. Parlant de gaspillage alimentaire, la greffière souhaite que je vous rappelle que vous pouvez aller vous servir à l'arrière pour le dîner. Elle a commandé ces plats pour que nous puissions prendre une bouchée, alors n'hésitez pas à en profiter.
Nous allons reprendre dans trois ou quatre minutes. Merci.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur Falk.
J'aimerais soulever quelques points.
Monsieur Forbes, quelqu'un dans la salle a suggéré d'éteindre votre caméra, si cela vous convient et si vous pensez que cela vous permettra d'économiser la batterie. Nous sommes prêts à fonctionner de cette manière. Nous savons qui vous êtes et nous reconnaissons votre voix, et je vous laisse donc décider.
Monsieur Falk, vous aviez quelques questions au sujet du programme Emplois d'été Canada. Je sais que les députés peuvent aider à catégoriser les priorités. Dans la circonscription de Kings—Hants, j'ai mis l'accent sur l'agriculture, et d'autres collègues l'ont probablement fait aussi. C'est seulement à titre d'information.
Monsieur Forbes, je vois que vous avez la main levée. Soyez bref, s'il vous plaît.
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Bonjour, chers collègues et monsieur le président.
J'aimerais remercier les témoins qui contribuent à notre discussion aujourd'hui.
De nombreux groupes sont sous-représentés dans le secteur agricole canadien, qu'il s'agisse des jeunes, des femmes, des Autochtones ou des personnes handicapées.
Les représentants du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire peuvent-ils nous parler des initiatives qui sont en place pour aider à résoudre les principaux problèmes et obstacles auxquels ces personnes font souvent face pour prospérer dans le secteur?
Je sais que M. Forbes a dû s'absenter, et ma question s'adresse donc à Mme Guérard.
:
Je vois que personne ne peut me donner de détails à ce sujet.
Ce point est important, car le fait que la norme soit financée par le fédéral constitue une façon d'assurer la crédibilité de nos producteurs à l'étranger. Ce ne sont pas de grosses sommes. On commence à investir un peu partout pour préserver l'environnement, mais il me semble qu'il y a une incongruité en ce qui concerne la norme biologique.
Nous avons parlé tantôt avec la ministre du moment où nous pourrions rétablir le commerce et des sanctions prévues.
Monsieur Forbes, les producteurs de l'Île‑du‑Prince‑Édouard sont indemnisés actuellement. On a en effet vu qu'une somme de 12 millions de dollars a été prévue à cette fin.
Est-ce que ce sera suffisant? Si cela se révèle insuffisant, envisagez-vous d'accorder des fonds supplémentaires?
:
Ces fonds proviennent des fonds non utilisés par d'autres ministères au cours de l'année. Nous avions une demande excédentaire pour la partie du programme relative à Agriculture et Agroalimentaire Canada, et nous avons donc pu utiliser cet argent.
Différents groupes sont ciblés.
Je devrai vous envoyer plus de détails sur la ventilation de ces fonds, mais certains montants — pour revenir à l'une des questions précédentes — sont destinés à certains groupes défavorisés.
L'objectif est toujours d'augmenter le nombre d'emplois pour les jeunes dans le secteur. C'est une relation très directe, n'est‑ce pas? Nous tentons de veiller à ce que des régions et des secteurs variés soient visés, afin que tout ne soit pas concentré dans un sous-secteur ou dans une seule région du pays. La répartition se fonde sur la demande, donc là où il y a une demande, nous tentons de la combler avec tout ce que nous pouvons fournir.
:
Nous pourrons toujours ajouter 20 secondes à un autre moment. J'en tiendrai compte.
Nous entendrons maintenant M. Barlow.
Chers collègues, il est évident que nous souhaitons adopter le Budget supplémentaire des dépenses, ou en tout cas mettre la question aux voix, et les prochaines séries de questions seront donc de cinq minutes, cinq minutes, deux minutes et demie et deux minutes et demie. Ensuite, il sera 12 h 50. Je me réserve une question — je le fais rarement, mais j'y tiens cette fois‑ci —, puis nous passerons au vote.
Monsieur Barlow, vous avez cinq minutes.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Mes questions s'adresseront à l'ACIA, c'est‑à‑dire à Mme Lapointe et à M. Morel.
Madame Lapointe, je crois savoir que l'ACIA a récemment envoyé à l'USDA — le département de l'Agriculture des États-Unis —, un rapport préliminaire de 80 pages sur la question des pommes de terre de l'Île‑du‑Prince-Édouard. Comme il s'agissait d'une ébauche, elle n'a jamais été approuvée par la ou par l'industrie. Certaines parties de ce rapport, notamment le fait que l'Office de commercialisation de la pomme de terre de l'Île-du-Prince-Édouard est pour le renforcement de l'étiquetage des pommes de terre, sont complètement fausses.
Pourquoi cette ébauche de rapport a‑t‑elle été envoyée à l'USDA avant d'être approuvée?
À quoi bon avoir un programme de surveillance pour détecter les ravageurs si c'est pour ensuite faire fi de 20 ans de données et prendre ce que je qualifierais de mesure généralisée avec la décision de l'ACIA?
Notre propre gouvernement décide de prendre un décret ministériel alors que les États-Unis exportent au Mexique des pommes de terre lavées et traitées à l'inhibiteur de germination. Si les Américains exportent des pommes de terre dont vous dites qu'elles sont parfaitement sûres pour les Américains, il semble étrange que le Canada interdise, au contraire, l'exportation de ces mêmes pommes de terre en provenance de l'Île‑du‑Prince‑Édouard, alors que plusieurs États américains touchés par des ravageurs nécessitant l'imposition d'une quarantaine, dont l'Idaho, continuent d'importer ces pommes de terre au Canada.
Pourquoi y a‑t‑il deux poids, deux mesures à l'ACIA? Nous interdisons des pommes de terre canadiennes parfaitement sûres tout en important des pommes de terre américaines porteuses de ravageurs nécessitant l'imposition d'une quarantaine.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur Forbes, je vais poursuivre mon examen de la lettre de mandat de la ministre.
Cette lettre indique notamment qu'il faut soutenir les producteurs alimentaires qui choisissent d’autres méthodes de lutte antiparasitaire. Je présume que ces méthodes ne nécessitent pas l'approbation de l'organisme de réglementation de la lutte antiparasitaire, car nous avons entendu les doléances de nombreux producteurs qui se préoccupent des retards accumulés à l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, ou ARLA.
Je me demande si vous pouvez fournir un peu plus d'information au Comité sur ces autres méthodes de lutte antiparasitaire. Quelle forme prend le soutien? Inclut‑il les formidables recherches menées au Canada dans des endroits comme la ferme expérimentale de l'Université de la Colombie-Britannique, par exemple? Donnez-nous toute l'information que vous pouvez sur ce mandat, je vous prie.
:
Je vous remercie, monsieur Turnbull.
Chers collègues, je vais ici exercer mon pouvoir discrétionnaire, car j'ai une brève question pour M. Forbes.
Monsieur Forbes, la , dans son exposé, a fait remarquer que les infrastructures agricoles ukrainiennes sont visées pendant la guerre qui sévit actuellement. Nous savons que la Russie et l'Ukraine représentent ensemble environ 26 % du marché mondial du blé. En outre, il y aura une diminution de l'apport en potasse et en d'autres matières essentielles à l'industrie agricole.
Sans égard à certains des défis que l'industrie canadienne a connus au cours de la dernière année — que ce soit en raison de la COVID ou d'autres motifs —, le ministère examine‑t‑il différentes manières grâce auxquelles le gouvernement pourrait travailler avec l'industrie pour renforcer l'agriculture canadienne? Notre pays peut‑il peut-être agir à l'échelle mondiale et devenir un important fournisseur de secours, compte tenu de ce qui se passe actuellement?
:
Je vous remercie beaucoup.
Je vous remercie, chers collègues, de m'avoir permis de poser quelques brèves questions.
Au nom du Comité, nous remercions tous les témoins et tous ceux qui œuvrent au sein de l'ACIA et du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire de leur travail et de leurs témoignages d'aujourd'hui. Vous pouvez quitter la pièce virtuelle.
Chers collègues, nous allons poursuivre, car nous devons examiner le Budget supplémentaire des dépenses.
À moins qu'il n'y ait des objections, je demanderai au Comité de consentir à l'unanimité à regrouper les trois crédits que prévoit le Budget supplémentaire des dépenses pour que nous les mettions tous aux voix ensemble. Puis‑je obtenir le consentement unanime pour procéder ainsi?
Des députés: Oui.
Le président: Devons-nous tenir un vote par appel nominal ou pouvons-nous peut-être dire « avec dissidence »?
Des députés: Avec dissidence.
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE L'AGROALIMENTAIRE
ç
Crédit 1c—Dépenses de fonctionnement.........5 669 154 $
ç
Crédit 5c—Dépenses en capital..........1 042 945 $
ç
Crédit 10c—Subventions et contributions..........12 000 000 $
(Les crédits 1c, 5c et 10c sont adoptés avec dissidence.)
Le président: Vous m'avez facilité la tâche. Je vous en remercie beaucoup. Je vous souhaite une bonne journée. Prenez soin de vous.
La séance est levée.