Bienvenue à la 40e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes.
J'ai quelques rappels à faire.
Je suis certain que nos témoins ont déjà vécu cela, mais au cas où, je précise que la réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride. Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes. Pour votre gouverne, la webdiffusion montrera toujours la personne qui parle et non l'ensemble du Comité. Les captures d'écran ou les photos de votre écran sont interdites.
Au bénéfice des témoins, les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Les services d'interprétation seront assurés pour cette réunion. Si nous perdons l'interprétation, je vous demanderai de faire une pause, j'arrêterai le chronomètre et nous reprendrons quand nous aurons retrouvé l'interprétation.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous la donne nommément. Le microphone des personnes dans la salle s'allumera automatiquement quand elles auront la parole. Les personnes sur Zoom devront attendre que je leur donne la parole pour activer leur micro. Quand vous parlez, parlez lentement et clairement pour faciliter l'interprétation. Je rappelle aux députés et aux témoins qu'ils doivent s'adresser à la présidence.
Un de nos témoins n'a pas effectué le test de connexion requis conformément à la motion de régie interne du comité relative aux connexions et aux tests préalables. Il s'agit de Kathleen Donohue.
Je tiens à remercier les témoins d'avoir répondu à notre invitation malgré un préavis relativement court pour cette étude sur le décret de remise visant les marchandises ukrainiennes.
Bienvenue à nos témoins du premier groupe.
Bienvenue donc à nos témoins du ministère des Finances en la personne de Michèle Govier, directrice générale, Direction de la politique commerciale internationale et de Yannick Mondy, directeur, Politique commerciale et tarifaire, Direction de la politique commerciale internationale. Du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, nous accueillons Doug Forsyth, directeur général, Accès aux marchés, ainsi que Blair Hynes, directeur adjoint, Direction des contrôles commerciaux-gestion de l'offre.
Chaque ministère disposera de cinq minutes pour faire une déclaration préliminaire qui, nous l'espérons, jettera un peu de lumière sur cette question pour les membres du Comité.
Je lèverai la main quand il vous restera une minute, afin de vous en avertir. Vous pourrez continuer une minute, puis nous passerons aux questions des membres du Comité.
Encore une fois, merci beaucoup de votre venue aujourd'hui.
J'invite maintenant MMes Mondy et Govier à commencer. Le chronomètre est déclenché...
Je vous remercie de m'avoir invitée à prendre la parole devant votre comité aujourd'hui.
Je m'appelle Michèle Govier. Je suis directrice générale de la Direction de la politique commerciale internationale au ministère des Finances. Je suis accompagnée de Yannick Mondy, directeur, Politique commerciale et tarifaire.
Notre division est responsable de la politique d'importation du Canada, y compris des mesures liées au Tarif des douanes et à la Loi sur les mesures spéciales d'importation.
Je suis ici pour vous parler du décret de remise visant les marchandises ukrainiennes et vous donner un peu de contexte sur la raison d'être et les principales caractéristiques du décret, sur le processus suivi et sur les résultats de notre surveillance étroite et régulière des importations, notamment des importations de marchandises soumises à la gestion de l'offre.
Le décret de remise visant les marchandises ukrainiennes a été introduit dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a causé des souffrances humaines et des destructions généralisées.
[Français]
L'invasion de l'Ukraine par la Russie avec le soutien du Bélarus a eu d'énormes répercussions sur l'Ukraine et son peuple. Ces répercussions comprennent des conséquences importantes sur son économie et sa capacité à exporter ses marchandises vers d'autres pays.
En réponse à cela, le Canada a travaillé en étroite collaboration avec ses alliés pour imposer des sanctions sévères et continuer à fournir un soutien humanitaire et financier à l'Ukraine. Le Canada a engagé plus de 5 milliards de dollars en aide financière, militaire et autre à l'Ukraine.
Cette aide comprend un soutien financier direct de 2 milliards de dollars au gouvernement ukrainien. Il s'agit d'argent qui a déjà été versé et qui aide le gouvernement à continuer à fonctionner.
Dans le cadre de sa réponse, le gouvernement a également renoncé temporairement aux droits de douane et aux droits de recours commerciaux sur les importations en provenance de l'Ukraine. Cette mesure a été prise au moyen d'un décret de remise temporaire qui est entré en vigueur le 9 juin 2022 et qui expirera après un an.
[Traduction]
Cette mesure s'inscrivait dans le cadre d'un effort concerté avec des alliés du Canada ayant adopté des mesures comparables. L'Union européenne a notamment mis en œuvre un allégement tarifaire global pour les marchandises visées par son accord de libre-échange avec l'Ukraine. Le Royaume-Uni a réduit à zéro tous les droits de douane sur les marchandises importées de l'Ukraine et a supprimé tous les contingents. Les États-Unis ont également pris des mesures pour que l'Ukraine ne soit plus assujettie aux droits de douane de 25 % imposés sur l'acier en vertu de l'article 232.
Le décret de remise du Canada lève temporairement les droits de douane restants sur les importations ukrainiennes, comme celles concernant les produits agricoles soumis à la gestion de l'offre, les véhicules de tourisme et le sucre, et il fait en sorte que les importateurs respectent les règles d'origine et les exigences d'expédition pour leurs exportations vers le Canada.
Le Canada et l'Ukraine entretiennent des relations commerciales positives qui s'intensifient. L'Accord de libre-échange Canada-Ukraine, ou ALECU, est entré en vigueur en 2017 et il fait actuellement l'objet de négociations sur la modernisation. Le commerce bilatéral entre le Canada et l'Ukraine a augmenté de 17 % entre 2017 et 2021, pour atteindre 446 millions de dollars par année.
Bien que s'inscrivant en complément de ces étapes importantes, la remise est temporaire. Il n'est pas prévu d'apporter des changements permanents à l'ALE.
Nous sommes en outre conscients de l'importance des tarifs considérés en tant que piliers clés du système de gestion de l'offre au Canada, et du fait qu'il est sans précédent de permettre un accès temporaire en franchise de droits à des produits par ailleurs soumis à la gestion de l'offre.
Quand nous avons envisagé cette mesure, nous avons évalué le potentiel d'exportation de l'Ukraine. De façon générale, nous nous sommes dit que la possibilité, pour des entreprises ukrainiennes, de se mettre à exporter de grandes quantités de biens soumis à la gestion de l'offre au Canada pourrait être entravée par la situation de conflit actuelle, par le court délai de remise d'un an, et par l'absence de liens commerciaux avec notre pays de même que d'exportations récentes vers le Canada.
Au cours de la période allant du 9 juin, date d'entrée en vigueur du décret, au 23 novembre, les importations de produits soumis à la gestion de l'offre se sont limitées à un seul produit — la crème glacée — pour une valeur en douane de 6 000 $.
Nous sommes conscients des préoccupations suscitées par la possibilité que les importations augmentent, particulièrement en ce qui concerne le poulet. Nous travaillons en étroite collaboration avec d'autres ministères pour assurer un suivi des niveaux d'importation, y compris pour ce qui est de la catégorie des produits soumis à la gestion de l'offre bénéficiant d'un accès excessif, et pour déterminer rapidement les importations qui pourraient avoir un impact sur les producteurs nationaux. Si des importations en quantités significatives sont détectées, nous veillerons à ce que les risques et les répercussions pour les producteurs nationaux soient évalués et pris en compte en temps opportun, sans perdre de vue l'objectif visé par la mesure. De plus, nous insistons sur le fait que, compte tenu de la nature exceptionnelle du conflit actuel et de la situation en Ukraine, le risque de précédents de cet ordre est très faible.
En somme, le décret de remise s'inscrit dans le cadre d'une réaction canadienne plus vaste à l'invasion de l'Ukraine et il visait à soutenir l'économie de ce pays. Il a été envisagé dans le contexte d'un effort concerté avec nos alliés et nous surveillons de près les répercussions.
Je serai heureuse de répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici cet après-midi pour discuter du décret de remise visant les marchandises ukrainiennes. Comme vous l'avez dit, je suis le directeur général du Bureau de l'accès aux marchés à Affaires mondiales Canada.
Je tiens à souligner que mon équipe et moi-même joignons à vous aujourd'hui sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple anishinabd.
[Français]
J'aimerais axer mes remarques préliminaires sur le rôle joué par Affaires mondiales Canada sur le plan du système de gestion de l'offre au Canada et sur la façon dont nous soutenons l'importation de biens soumis à la gestion de l'offre.
[Traduction]
Le système de gestion de l'offre du Canada fonctionne selon trois piliers distincts: le contrôle de la production, le contrôle des prix et le contrôle des importations; Affaires mondiales Canada administre le contrôle des importations. Nous administrons principalement les divers contingents tarifaires, ou CT, du Canada pour les produits soumis à la gestion de l'offre. Un contingent tarifaire est un mécanisme, mis en œuvre à la suite des engagements du Canada dans le cadre de divers accords de libre-échange, qui limite la quantité d'un produit pouvant être importé à un taux de droits de douane faible, ou dans les limites de l'engagement d'accès.
Le contrôle des biens soumis à la gestion de l'offre et leurs contingents tarifaires associés sont mis en œuvre et administrés en vertu de la Loi sur les licences d'exportation et d'importation, qui exige que les importations de biens soumis à la gestion de l'offre soient autorisées par le biais d'une licence.
Pour les importations de biens soumis à la gestion de l'offre, il y a deux types de licences. Le premier est une licence d'importation individuelle qui s'applique à une livraison de biens spécifique et qui permet à l'importateur de réclamer le taux de douane dans les limites de l'engagement d'accès. Ce type de licence est délivré aux détenteurs d'allocation pour les divers contingents tarifaires.
[Français]
Les entités présentent directement, auprès d'Affaires mondiales Canada, une demande de licence d'importation individuelle pour les biens soumis à la gestion de l'offre. Une fois l'approbation accordée, toutes les informations pertinentes liées à la délivrance des permis sont transmises, par le truchement de nos systèmes électroniques intégrés, à l'Agence des services frontaliers du Canada. Celle-ci est l'autorité responsable de l'application, à la frontière, des contrôles d'importation de biens soumis à la gestion de l'offre.
[Traduction]
Le deuxième type de licence est la licence générale d'importation, qui est un règlement émis sous l'autorité de Loi sur les licences d'exportation et d'importation, qui permet à un résident du Canada d'importer des biens contrôlés, sous réserve des termes et conditions du règlement. Ces dispositions réglementaires permettent l'importation de biens soumis à la gestion de l'offre au taux de droits de douane supérieurs à l'engagement d'accès et, dans certains cas, des volumes limités d'importations pour usage personnel au taux de douane dans les limites de l'engagement d'accès. D'un point de vue administratif, les principales différences entre ces deux types de licence résident dans la façon dont un demandeur obtient et utilise la licence, et dans le volume de bien pouvant être importé.
Comme mentionné, pour les licences d'importation individuelles, il y a une demande, qui à son tour requiert une décision d'Affaires mondiales Canada, et si elle est approuvée, l'information est partagée entre Affaires mondiales Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada pour garantir l'achèvement efficace du processus de dédouanement. De plus, dans le cadre spécifique des licences à chaque livraison, il y a une limite de la quantité de biens pouvant être importées sous la licence et le contingent tarifaire même.
Avec la licence générale d'importation, aucune demande n'est adressée à Affaires mondiales Canada, qui n'a à rendre aucune décision. Une entité qui importe en vertu d'une licence générale d'importation doit seulement citer son utilisation sur ses documents d'importation. De plus, il n'y a pas de limite quant à la quantité de biens pouvant être importée au taux de droits de douane supérieurs à l'engagement d'accès avec une licence générale d'importation.
Monsieur le président, pour conclure, je voudrais dire que, même si l'émission du décret de remise modifie temporairement l'environnement existant depuis longtemps sous lequel les importations pour certains biens soumis à la gestion de l'offre fonctionnent, Affaires mondiales Canada ainsi que ses partenaires gouvernementaux restent engagées à assurer la santé à long terme de notre système de gestion de l'offre.
Merci.
Ma question est fort simple et s'adresse aux représentants du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.
À la Chambre des communes, entre autres, on parle beaucoup d'empreinte environnementale et d'insécurité alimentaire, deux facteurs dont nous entendons beaucoup parler depuis les six derniers mois.
Ici, certains produits sont sous gestion de l'offre, et il y a un encadrement à cet égard. En matière d'importations, le Canada n'aurait-il pas pu soutenir des pays près de l'Ukraine? Ces pays auraient bénéficié de notre aide. Nous aurions réduit l'empreinte environnementale et nous nous serions attaqués à l'insécurité alimentaire.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être avec nous aujourd'hui. Je leur en suis très reconnaissant.
D'emblée, je voudrais préciser, comme M. Drouin, que tout le monde est d'accord pour aider l'Ukraine. La question n'est pas là; la question est la manière de le faire, car il ne faudrait pas nous nuire par la même occasion. Il y aurait peut-être d'autres façons de faire, et c'est ce sur quoi porteront mes questions. Si jamais celles-ci s'adressent davantage aux autres témoins qui viendront tantôt, veuillez me le dire et nous passerons à autre chose.
Madame Govier, je commence par vous. Il n'y a pas vraiment eu d'importations. Cela dit, vous avez mentionné dans votre intervention — vous l'avez aussi répété par la suite — que s'il y avait une grande quantité d'importations, vous alliez évaluer la situation.
Tout d'abord, j'aimerais savoir à partir de quel seuil vous allez considérer qu'il s'agit d'une grande quantité. M. Drouin vient de le mentionner: les producteurs soumis à la gestion de l'offre ont besoin de prévisibilité pour planifier leurs affaires. Sinon, le système ne fonctionne pas. C'est une question fondamentale.
Je ne sais pas si vous allez pouvoir répondre à ma prochaine question.
À la suite d'inspections, en 2019, l'importation de produits assujettis à la gestion de l'offre n'avait pas été autorisée. Aujourd'hui, en 2022, depuis la mise en vigueur, le 9 juin, du Décret de remise, on semble s'empresser d'autoriser l'importation de ces produits. Comment expliquez-vous cela? Cela prend-il trois ans, d'habitude, avant que ce soit autorisé?
Y a-t-il un lien direct entre les deux, ou s'agit-il d'un hasard?
Si vous me permettez d'ajouter quelque chose, oui, vous avez tout à fait raison, la situation en Ukraine est très difficile pour les entreprises et pour la population, évidemment. Cela a donc une incidence sur ce qu'il est possible de produire.
Cela a également une incidence sur le type de renseignements que les délégués commerciaux sont susceptibles d'obtenir sur le marché. Nous n'avons personne qui puisse nous fournir tous ces renseignements, mais je crois que mon collègue des Finances a parlé d'une bonne partie des renseignements dont nous disposons actuellement. L'Ukraine se tournerait d'abord vers l'Union européenne et pas nécessairement vers le Canada comme marché primaire, ou même secondaire, tout simplement parce que c'est le marché le plus proche.
Vous avez peut-être déjà répondu à cette question, mais je suis assailli de chiffres et de données. Je sais que le décret de remise a été pris très rapidement.
M. Forsyth serait peut-être le mieux placé pour répondre à cette question.
A‑t‑on déjà analysé l'augmentation des importations de volaille au Canada, par exemple? Quel en est l'impact sur les autres marchés? A‑t‑on constaté une augmentation sur le marché européen?
Nous essayons tous d'aider l'Ukraine, mais est‑ce le meilleur moyen? A‑t‑on évalué la mesure dans laquelle cela a pu aider l'Ukraine dans l'ensemble — je parle de nos mesures et, disons, de celles de l'Union européenne?
:
Vous pourriez peut-être nous parler de l'impact économique du marché de la volaille au Canada.
Je pose la question parce que c'est un gros problème pour beaucoup d'agriculteurs de nombreuses collectivités du pays. Quand ils voient — même s'il ne s'agit que d'une faille, même s'il ne s'agit que d'un aspect de la gestion de l'offre...
Je rappelle que vous avez dit qu'à ce stade, vous n'êtes pas certaine de la quantité de volaille qui pourrait être importée ultérieurement. Rien dans ce projet de loi n'empêcherait que la situation se paye à la sortie si une grande quantité est importée au Canada vers la toute fin de la période se terminant en juin 2023. Cette volaille sera importée au Canada, sera conservée longtemps dans des congélateurs et aura un impact sur notre marché intérieur.
J'ai l'impression que vous vous fiez à vos partenaires du gouvernement et à Agriculture et Agroalimentaire en particulier. Mais, au final, la décision est prise par le ministère des Finances. Si vous prenez une décision à partir d'une quantité relativement limitée d'information, c'est préoccupant pour beaucoup d'agriculteurs susceptibles de s'intéresser à la situation.
Je vais m'arrêter ici. Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins. Je vous suis vraiment reconnaissant de participer à cette discussion.
Nous sommes confrontés à un défi, en ce sens que les données sont en train d'arriver et que nous en sommes encore aux premiers stades de ces discussions. On peut sentir que les gens ont du mal à répondre aux questions.
À mon avis, cela revient à trois facteurs. Premièrement, le Canada et d'autres pays aident l'Ukraine grâce à ces décrets de remise. Deuxièmement, nous voulons nous assurer que l'impact économique sur notre secteur de la gestion de l'offre soit minime. D'après ce que j'ai entendu jusqu'à présent, cela semble être le cas. Troisièmement, nous voulons nous assurer que les aliments importés soient salubres.
Je pourrais peut-être demander aux représentants du ministère des Finances et du ministère des Affaires étrangères si, à leur avis, dans leur domaine de compétence — la question de la salubrité des aliments serait pour le prochain groupe de témoins —, l'accord garantit cet équilibre. Les mesures permettent-elles de surveiller les données et de continuer l'évaluation?
:
Un représentant du ministère des Affaires étrangères et du Commerce pourrait peut-être répondre à cette question.
À ma connaissance, et compte tenu de quelques bonnes questions de mes collègues, il semblerait, au sujet de la crème glacée, par exemple, que le décret de remise initial n'incluait pas de produits assujettis à la gestion de l'offre comme la volaille, mais qu'il y aura peut-être un certificat d'exportation signé qui l'inclura.
Il n'y a pas eu d'importations de produits assujettis à la gestion de l'offre depuis le 9 juin, parce qu'ils ne sont pas inclus, mais il serait maintenant possible de les inclure dans ce certificat d'exportation, s'il est signé. C'est bien cela? Est‑ce que je me trompe?
:
Très bien, chers collègues, nous allons reprendre la séance.
Je vais essayer de condenser le préambule pour que nous puissions commencer le plus rapidement possible. Il ne nous reste qu'environ 45 minutes. Je veux m'assurer que mes collègues puissent poser le plus de questions possible.
Quelques rappels pour nos témoins. Ils sont tous sur Zoom aujourd'hui. Aucune saisie d'écran n'est permise — mais je ne m'attends pas à ce que vous en preniez. Veuillez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Nous avons un service d'interprétation. S'il y a un problème avec l'interprétation, je lèverai la main et vous demanderai de vous arrêter. Nous reprendrons lorsque le problème sera réglé.
L'un de nos témoins, M. Band, n'a pas de casque d'écoute officiel. Il faudra peut-être statuer si nous avons des problèmes. Mme Donohue a changé son casque d'écoute. Elle a passé le test. Nous sommes prêts.
Nous accueillons aujourd'hui, du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, Tom Rosser, sous-ministre adjoint, Direction générale des services à l'industrie et aux marchés, et Marie‑Noëlle Desrochers, négociatrice en chef intérimaire pour l'agriculture et directrice générale, Direction générale des services à l'industrie et aux marchés.
De l'Agence des services frontaliers du Canada, nous accueillons M. Band, directeur général, Direction des programmes commerciaux et des droits antidumping.
Je crois que nous avons aussi, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Kathleen Donohue, sous-ministre adjointe et vice-présidente, Affaires internationales, et Kanwal Kochhar, directrice principale, Division de l'importation et de l'exportation des aliments.
Chaque ministère disposera de cinq minutes pour faire son exposé. Nous passerons ensuite aux questions de mes collègues.
Nous pourrions peut-être commencer par le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. Monsieur Rosser, vous avez cinq minutes.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Il y a eu un problème avec mon casque d'écoute tout à l'heure. Je l'ai changé. J'espère que vous m'entendez bien.
[Français]
J'ai le grand honneur de prendre la parole devant ce comité.
Mes observations porteront sur les répercussions du Décret de remise visant des marchandises de l'Ukraine, plus particulièrement en ce qui concerne l'importation en franchise de droits et de contingents de produits soumis à la gestion de l'offre au Canada.
Avant de commencer, permettez-moi de vous donner rapidement quelques données sur les secteurs soumis à la gestion de l'offre au Canada.
Le système de gestion de l'offre est le système de production et de commercialisation selon lequel les produits laitiers, les œufs, les œufs d'incubation, les poulets et les dindons sont produits au Canada.
Grâce aux trois piliers du système de gestion de l'offre — la production intérieure planifiée, les prix administrés et le contrôle des importations —, les producteurs canadiens sont assurés d'un rendement raisonnable pour leur travail et leurs investissements, tandis que les consommateurs bénéficient d'un approvisionnement continu et fiable en produits.
Les secteurs sous gestion de l'offre sont importants au sein du secteur agricole canadien. Ils ont généré 13 milliards de dollars de ventes à la ferme en 2021 et créé plus de 100 000 emplois directs au Canada dans les activités de production et de transformation.
En outre, les activités de transformation du lait et de la volaille comptent pour 24,8 milliards de dollars des expéditions manufacturières du Canada, soit 19,5 % des expéditions manufacturières totales de produits alimentaires et de boissons du Canada en 2021.
[Traduction]
Les actions prises par la Russie ont eu des effets importants sur l'économie de l'Ukraine, notamment sur sa capacité à exporter ses produits vers d'autres pays. C'est pourquoi le gouvernement du Canada a émis un décret renonçant temporairement aux droits de douane et aux droits de recours commerciaux sur les importations en provenance d'Ukraine, y compris pour les produits soumis à la gestion de l'offre. La mesure est entrée en vigueur le 9 juin et expirera au bout d'un an. Ainsi, les produits soumis à la gestion de l'offre peuvent entrer au Canada en franchise de droits et de contingents jusqu'en juin 2023.
Comme je l'ai souligné précédemment, la gestion de l'offre repose sur une production intérieure planifiée, des prix administrés et des importations contrôlées. Les besoins nationaux sont établis en tenant compte des importations prévues. Les importations imprévues peuvent avoir une incidence sur la planification de la production, qui est un pilier essentiel du système canadien de gestion de l'offre. Nous comprenons que les conséquences de cette mesure peuvent être une source de préoccupation pour les secteurs soumis à la gestion de l'offre.
En raison de l'absence d'un certificat officiel d'inspection des viandes négocié, l'Ukraine n'a jamais exporté de produits de volaille au Canada par le passé. Depuis la mise en œuvre du décret de remise, les importations de produits soumis à la gestion de l'offre ont été limitées à une livraison de crème glacée. Il n'y a eu aucune importation canadienne de produits laitiers en provenance d'Ukraine au cours des cinq dernières années. Étant donné que l'Ukraine n'a pas exporté de produits avicoles vers le Canada dans le passé et compte tenu des difficultés logistiques auxquelles est confrontée l'Ukraine actuellement, il est difficile d'estimer le volume potentiel d'importation de poulet. Cependant, le gouvernement du Canada surveille attentivement la situation et continuera de dialoguer avec l'industrie sur les impacts potentiels ou observés pendant la durée du décret de remise.
En conclusion, il sera important de continuer à travailler en collaboration avec l'industrie pour s'assurer que les éventuels effets et défis découlant du décret de remise sont cernés et compris en temps opportun. À cet égard, le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire continuera de collaborer directement avec les intervenants sous gestion de l'offre afin de répondre à leurs préoccupations.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président. Je serai bref.
[Français]
Tel qu'il a été mentionné déjà, je m'appelle Doug Band. Je suis le directeur général de la Direction des programmes commerciaux et des droits antidumping à l'ASFC.
Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité au sujet du Décret de remise visant des marchandises de l'Ukraine.
Si vous le permettez, j'aimerais vous donner un aperçu du rôle que joue l'ASFC quant à l'administration de ce décret de remise.
[Traduction]
Comme on l'a dit, bien que la plupart des marchandises en provenance de l'Ukraine entrent déjà au Canada en franchise de droits en vertu de l'Accord de libre-échange, des droits de douane s'appliquent toujours à certains produits qui sont progressivement éliminés ou qui en sont exclus.
L'ASFC est chargée d'administrer le décret de remise en fonction des paramètres et des critères d'admissibilité énoncés dans ledit décret. Pour aider les importateurs à demander une remise en vertu du décret, l'ASFC a publié en juin l'avis des douanes 22‑12 sur son site Web. Cet avis précise les marchandises importées au Canada qui sont admissibles à une remise, les types de droits qui peuvent être remboursés et la période au cours de laquelle la remise est accordée — à savoir un an. L'avis rappelle également que les marchandises doivent provenir de l'Ukraine.
Pour toutes les marchandises importées d'Ukraine au Canada, le décret permet de rembourser les droits de douane payés ou payables en vertu du Tarif des douanes ainsi que les droits payés ou payables en vertu de la Loi sur les mesures spéciales d'importation. Comme les députés le savent, la Loi sur les mesures spéciales d'importation est le système antidumping qui régit les enquêtes antidumping de l'ASFC pour protéger les entreprises canadiennes. Les importateurs peuvent demander une remise des droits en vertu de ces deux lois pour une période d'un an, soit du 9 juin 2022 au 9 juin 2023.
Comme dans le cas du système fiscal, le système des droits de douane du Canada est un système d'autocotisation volontaire, appuyé par les mesures de surveillance de l'ASFC et la vérification de la conformité axée sur les risques après importation des marchandises. Les importateurs de marchandises commerciales peuvent demander à être exonérés des droits de douane au moment de l'importation, simplement en inscrivant un code d'autorisation spéciale sur le formulaire de codage B3 des douanes canadiennes. Les importateurs qui ont payé en trop ou qui n'ont pas demandé de remise alors qu'ils y étaient admissibles peuvent également demander un remboursement en vertu du décret en remplissant un formulaire B2.
Merci. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions du Comité.
Merci beaucoup.
[Français]
Bonjour et merci à tous.
Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant ce comité.
Je suis ici au nom de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'ACIA. Je suis la vice-présidente de la Direction générale des affaires internationales. Je suis accompagnée de ma collègue, Mme Kanwal Kochhar, qui est la directrice principale de la Division de l’importation et de l’exportation des aliments.
Mon allocution portera sur l'octroi de l'accès au marché canadien pour l'importation de produits laitiers, d'œufs et de produits de volaille crus et cuits en provenance de l'Ukraine, ainsi que sur le processus entrepris par l'ACIA.
J'aimerais tout d'abord affirmer que tous les aliments vendus au Canada, qu'ils soient fabriqués au Canada ou importés dans le cadre d'un tarif, d'un contingent tarifaire ou en franchise de droits, doivent être conformes à la réglementation fédérale du Canada. Lorsqu'une non-conformité est relevée, l'ACIA prend des mesures immédiates, quel que soit le pays d'origine.
[Traduction]
Les importateurs autorisés doivent s'assurer que les aliments qu'ils importent sont salubres et répondent aux exigences canadiennes. En vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC), les importateurs sont tenus de s'approvisionner auprès de fournisseurs étrangers qui fabriquent, préparent, entreposent, emballent et étiquettent les aliments dans des conditions offrant au moins le même niveau de protection qu'au Canada.
La viande (la volaille dans ce cas) et les sous-produits d'animaux tels que les œufs et les produits laitiers sont réglementés à la fois par le Règlement sur la salubrité des aliments au Canada et par le Règlement sur la santé des animaux. Pour importer ces produits, il faut satisfaire aux exigences en matière de salubrité des aliments et de santé animale énoncées dans les règlements.
[Français]
L'ACIA a suivi un processus rigoureux avant d'approuver les importations de volaille en provenance de l'Ukraine. Ce processus comprenait une vérification sur place réussie dans trois poulaillers ukrainiens, l'approbation de l'ACIA du système ukrainien d'inspection de la volaille et la négociation réussie des exigences d'importation.
En 2017, l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine est entré en vigueur, et, en 2019, l'ACIA a mené une vérification du système ukrainien d'inspection des viandes et de contrôle de la santé animale.
Des vérifications sont menées pour vérifier si les contrôles de la salubrité des aliments d'un autre pays, en l'occurrence l'Ukraine, sont effectivement appliqués à la production et à l'exportation des produits en cause, et pour confirmer que ces contrôles répondent aux exigences d'importation canadiennes.
[Traduction]
Depuis 2019, l'ACIA travaille avec les responsables ukrainiens pour permettre l'exportation de produits de volaille crus et cuits de l'Ukraine vers le Canada; toutefois, l'achèvement de ce travail a été retardé en raison de la pandémie de COVID‑19 et d'autres priorités concurrentes.
Compte tenu de la situation actuelle en Ukraine, l'ACIA a demandé des assurances supplémentaires concernant les contrôles de la salubrité des aliments et de la santé animale en Ukraine. Les représentants ukrainiens ont garanti que les normes et les contrôles en matière de salubrité des aliments et de santé animale sont toujours au même niveau qu'au moment de la vérification et que l'Ukraine peut inspecter et certifier les exportations conformément aux conditions du certificat. Les exportations se poursuivent vers des pays tiers tels que l'Union européenne qui maintient des exigences strictes en matière d'importation de produits alimentaires, similaires à celles du Canada.
Les nouvelles importations de produits de viande en provenance d'un nouvel établissement agréé sont soumises à une inspection complète par l'ACIA pour les dix premières expéditions. Les importations en provenance d'Ukraine seraient également soumises à ce processus. Seules les expéditions conformes seront remises à l'importateur.
Par la suite, l'ACIA poursuivra la surveillance continue des importations de volaille en provenance d'Ukraine selon une approche d'inspection fondée sur le risque, y compris l'échantillonnage et des analyses.
Il n'y a pas eu d'importations antérieures de volaille en provenance d'Ukraine. Le Canada a donc demandé des données de certification préalable à l'exportation concernant le type et le volume de produits pour les expéditions de volaille en provenance d'Ukraine, cherchant ainsi à aider l'industrie canadienne à mieux planifier sa production nationale.
Les représentants de l'Ukraine ont confirmé à l'ACIA qu'ils transmettraient à l'ACIA, deux fois par semaine, les renseignements préalables à l'exportation demandés et que ces renseignements seraient indiqués sur chaque certificat d'exportation émis.
En août 2021, l'ACIA a reçu de l'Ukraine une demande de permis d'exportation autorisant l'importation de lait et de produits laitiers de l'Ukraine vers le Canada. Ce certificat a été conclu et approuvé en juillet 2022. Ce certificat négocié permet à l'Ukraine d'exporter du lait et des produits laitiers au Canada.
Je fais remarquer, très rapidement, que, en vertu du Règlement sur la santé des animaux, certains produits, comme le fromage, la crème glacée et le yogourt, ne sont pas reconnus comme des produits laitiers. Leur importation depuis l'Ukraine a cependant toujours été autorisée sans certificat.
En vertu du RSAC, l'importation d'œufs en coquille ou des produits d'œufs au Canada exige aussi un certificat. En mai 2022, l'ACIA a reçu de l'Ukraine une demande de négociation d'un certificat pour l'exportation de ces produits. Nous sommes en train d'examiner cette demande.
:
Je suis désolé, madame Donohue...
Mme Kathleen Donohue: Voilà qui conclut mes réflexions.
Le vice-président (M. John Barlow): Merci. Sinon, je suis sûr que vous aurez l'occasion de terminer pendant la période des questions. Je m'en excuse, mais notre temps est limité.
Mme Kathleen Donohue: Pas de problème.
Le vice-président (M. John Barlow): Nous allons maintenant passer aux questions de nos collègues.
Madame Rood, vous avez six minutes.
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Merci pour cette précision. C'est apprécié.
Lorsque nous évaluons les risques — ici, nous parlons du poulet —, nous le faisons conjointement avec l'organisme responsable, en l'occurrence l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'ACIA, dans la double perspective de la santé animale et de la santé humaine. Au départ, il y a l'assurance, comme vous l'avez mentionné, que toutes les attestations et tous les documents nécessaires pour confirmer l'admissibilité sont bien là, y compris en ce qui concerne l'origine.
Si l'ACIA détecte des changements de risque dans l'environnement de risque, nous repérons les expéditions qui présenteraient un risque élevé ou plus élevé en vue d'une intervention à la frontière.
Dans notre situation actuelle, nous sommes bien placés pour ce qui est de la disponibilité des ressources. Comme vous l'avez entendu, l'environnement n'a pas beaucoup changé au plan de la santé humaine et animale à l'ACIA; nous sommes donc là où nous étions, et c'est suffisant.
Jusqu'ici, nous avons surtout concentré nos efforts sur les expéditions qui entrent au Canada par la voie maritime, et cette surveillance se poursuit et s'étendra à d'autres secteurs à mesure de l'adaptation de l'environnement de risque.
Bonjour à toutes et à tous et merci de la question.
Comme Mme Donohue l'a mentionné, pour les nouvelles importations en provenance d'un nouveau pays ou d'un nouvel établissement, l'ACIA effectue des inspections complètes d'au moins 10 expéditions en provenance de l'endroit particulier, en l'occurrence, l'Ukraine.
Une fois le certificat approuvé, il y a une inspection complète. Par « inspection complète », j'entends essentiellement une inspection visuelle, de même qu'une inspection organoleptique.
À ce moment‑là, les inspecteurs de l'ACIA prélèvent également des échantillons pour vérifier s'il y a de la contamination microbiologique ou de la contamination par les résidus chimiques et pour identifier les espèces. Alors, l'importateur obtient la mainlevée seulement lorsque l'ACIA confirme que l'inspection donne un résultat satisfaisant. S'il y a un problème avec l'un ou l'autre des chargements, l'ACIA, naturellement, travaille pour l'autorité compétente et prend les mesures qui s'imposent.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de se rendre disponibles pour nous aujourd'hui.
J'ai beaucoup de choses à aborder en peu de temps, et j'aimerais que vous me donniez des réponses brèves, si vous êtes en mesure de le faire.
J'aimerais commencer par vous, monsieur Rosser.
Lors du dernier tour de questions, vous avez dit estimer négligeables les dommages causés aux secteurs sous gestion de l'offre. Bien sûr, on parle des dommages causés jusqu'à maintenant. C'est important que les membres du Comité le comprennent, puisque les autorisations d'importation sont en train d'être validées. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous faisons cette étude.
On craint qu'il y ait des répercussions majeures sur les secteurs sous gestion de l'offre. D'autres témoins nous ont affirmé qu'on surveillait la situation de très près et qu'on allait réagir en tenant compte de l'industrie. J'ai été heureux d'entendre, dans votre allocution d'ouverture, que vous aviez eu des contacts avec des gens de l'industrie.
Quel sera le temps de réaction, s'il s'avère que de grandes quantités de marchandises de l'Ukraine se mettent à entrer au Canada?
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Je vous remercie beaucoup.
J'aimerais m'adresser aux représentants de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Est-ce normal qu'une vérification qui a eu lieu en 2019 ne soit pas encore approuvée pour permettre l'importation trois ans plus tard, en 2022?
Est-ce tout le temps ainsi?
Cette vérification est-elle encore valide, trois ans plus tard?
De ce que j'ai compris de vos réponses aux questions antérieures de mes collègues, il n'y a pas eu de nouvelles inspections sur le terrain. Vous vous fiez vraiment à la parole des gens qui sont là-bas.
Vous ont-ils fourni des rapports, des analyses et des vérifications sur le terrain?
Êtes-vous persuadés que les gens en Ukraine ont les ressources nécessaires présentement?
Soyons clairs. Tout le monde veut aider les Ukrainiens. Il s'agit de le faire correctement sans nous nuire à nous-mêmes. Nous avons des craintes concernant la grippe aviaire. Nous savons qu'il y a de nombreux cas en Pologne, entre autres, et dans plusieurs pays voisins. Pourtant, il n'y en a aucun en Ukraine, un pays qui se fait bombarder et qui, souvent, n'a pas d'électricité ni d'eau dans plusieurs grandes villes. Il est normal que les gens d'ici se questionnent sur la capacité des Ukrainiens d'avoir accès, par exemple, aux produits désinfectants et à un nombre suffisant de vétérinaires.
Avons-nous des données là-dessus? Ma question est très large, mais je vous remercie de nous rassurer.
M. Perron a posé un bon nombre de mes questions sur notre degré de confiance, eu égard à l'état de la situation en Ukraine. Comment pouvons-nous avoir confiance dans l'état de ces installations de production et, en particulier de la situation de l'influenza aviaire?
Je suis écologiste ornithologique de formation. Je sais que les oiseaux volent. Si nous recevons constamment des rapports de l'Ukraine et de la Pologne... Je suis un peu sceptique. L'absence de rapports pourrait en dire davantage sur ce que l'Ukraine est capable de faire, compte tenu de l'horrible situation dans laquelle elle se trouve.
Je reviens à M. Rosser, parce que j'ai essayé de poser cette question à un autre groupe de témoins, qui m'a dit de vous la poser à vous. Elle concerne le volume de produits avicoles qu'il faudrait importer au Canada avant que cela ait une incidence sur notre système de gestion de l'offre. Je pense que vous avez répondu en partie en disant qu'on prévoit une si petite quantité.
Combien en faudrait‑il avant qu'il y ait une incidence sur notre système et pour entraîner, par exemple, un changement de prix pour les consommateurs ou les producteurs? Comment le système de prix changerait‑il?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être parmi nous cet après-midi.
Ma première question s'adresse à l'un des représentants du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Monsieur Rosser, pourquoi le Canada autoriserait-il l'importation de produits de volaille en provenance d'Ukraine?
Par rapport à cette question, je le répète, je veux bien aider l'Ukraine, mais je ne veux pas qu'on déshabille Pierre pour habiller Paul ou vice-versa.
Pourquoi les Américains n'acceptent-ils pas des produits avicoles ukrainiens alors que le Canada les accepterait? Quelle est la raison?
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Comme Mme Donohue l'a mentionné dans sa déclaration préliminaire, l'ACIA a procédé à un audit des trois établissements qui seront autorisés à exporter au Canada. Nous avons négocié le certificat officiel d'inspection des viandes de l'Ukraine, et chaque expédition de l'Ukraine au Canada devra être certifiée conformément aux conditions du certificat, qui comprennent les attestations des services de santé publique selon les dernières attestations de santé animale. À la frontière, l'ACIA procédera à des inspections complètes de ces certificats.
Je tiens également à souligner que, en vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada, les importateurs doivent détenir la licence prévue et aussi avoir des plans de contrôle qui comprennent la traçabilité. En cas de problème de salubrité, l'ACIA peut rappeler le produit et, si à un moment quelconque pendant ou après l'inspection à la frontière, il y a un doute de non-conformité, l'ACIA intervient, notamment par des rappels. Elle pourrait même ordonner le retour du produit, voire suspendre la licence de l'établissement étranger, selon le résultat de l'inspection.
Nous avons des contrôles avant, pendant et après l'importation.
Merci à nos témoins. Je sais que nous dépassons le temps prévu, mais je n'ai qu'une petite question à poser à Mme Desrochers.
J'aimerais revenir sur ce que vous avez dit dans votre réponse. Vous avez mentionné que, bien que notre accord commercial avec l'Ukraine les permette, il n'y a pas encore eu d'importations de produits en gestion de l'offre. L'une des raisons est qu'il n'y a pas eu de certificat auparavant à cause d'un problème sanitaire avec l'Ukraine.
Cela ne vous inquiète‑t‑il plus? La question sanitaire est-elle réglée, ce qui ouvrirait la voie à la signature d'un certificat d'exportation pour la volaille ukrainienne?
Vous pourriez peut-être nous dire quel était le problème sanitaire et s'il est réglé.