:
Je vous souhaite la bienvenue à la cinquième réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
La réunion d'aujourd'hui se déroulera selon une formule hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 novembre 2021.
Les délibérations sont diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre d'information, je vous précise que la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle, plutôt que l'ensemble du Comité.
[Traduction]
Honorables collègues, je pense que nous tenons des séances depuis assez longtemps pour connaître les règles et les paramètres. Bien entendu, quand vous êtes dans la pièce, suivez les directives de santé publique du Bureau de régie interne.
Quant à nos témoins, ceux qui sont en ligne peuvent sélectionner l'anglais et le français pour la langue de leur choix et l'interprétation. Bien entendu, s'il y a un problème d'interprétation, avisez-moi et nous résoudrons cette difficulté technique.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 31 janvier 2022, le Comité poursuit son étude sur la chaîne d'approvisionnement agricole et agroalimentaire.
Je vais accueillir nos témoins, mais auparavant, je rappellerai à mes collègues que le sujet que nous étudions est vaste. Comme j'en parlais hors ligne avec certains membres du Comité, nous devons nous assurer de rester dans les limites du texte de la motion. En définitive, les membres ont la prérogative de poser des questions sur ce qu'ils veulent, mais je veux que nous présentions le rapport que méritent l'industrie et les personnes que nous représentons. Essayons d'être précis et détaillés pour présenter des recommandations judicieuses au gouvernement.
Nous recevons aujourd'hui par vidéoconférence Marie‑France MacKinnon, vice-présidente des Affaires publiques et des communications, du Conseil des viandes du Canada. Nous vous souhaitons la bienvenue.
Nous accueillons également Rick Bergmann, président du conseil d'administration, et Gary Stordy, directeur des affaires gouvernementales et corporatives, du Conseil canadien du porc.
[Français]
Nous accueillons également M. David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec.
[Traduction]
Vous disposez chacun de cinq minutes pour présenter un exposé.
Madame MacKinnon, je commencerai par vous, pour cinq minutes.
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Bonjour et merci d'avoir invité le Conseil des viandes du Canada à témoigner aujourd'hui.
Je m'appelle Marie‑France MacKinnon, vice-présidente des affaires publiques.
Le Conseil des viandes du Canada représente les transformateurs et les emballeurs de viande inspectée par le gouvernement fédéral. Nous employons 70 000 personnes, alors que la consommation et l'exportation de viande rouge soutiennent quelque 288 000 emplois.
Les usines de transformation de viande du pays subissent des pressions immenses depuis deux ans, que ce soit en raison de la pandémie de COVID, de la perte de marchés extérieurs, d'inondations, de problèmes aux frontières ou de pénuries de main-d'œuvre sans précédent. Nous sommes résilients, mais la situation a mis les transformateurs de viande et la chaîne d'approvisionnement à rude épreuve. Les travailleurs essentiels ont toutefois continué de nous nourrir pendant la pandémie, et ce, en grande partie grâce aux travailleurs étrangers temporaires qui travaillent dans nos usines.
Il y a trois ans, nous avons trimé dur pour faire instaurer le projet pilote en matière d'immigration dans le secteur agroalimentaire et nous avons prouvé au gouvernement que nous le méritions. Trois ministres, le syndicat et des fonctionnaires ont participé aux échanges et tout le monde s'est entendu. À l'époque, il manquait 1 700 bouchers. À ce temps‑ci l'an dernier, j'ai étudié les chiffres et il en manquait 4 500. Nous avons examiné de nouveau les chiffres en octobre et ce sont maintenant 10 000 postes de boucher qu'il faut pourvoir. Ce chiffre est alarmant.
Je mets au défi n'importe quelle industrie ou secteur de comparer le travail et les efforts de recrutement et de maintien en poste de nos membres; pourtant, il nous manque encore 10 000 bouchers. Malgré tous nos efforts, nous souffrons d'une pénurie chronique de main-d'œuvre. Tous les transformateurs de viande ne demanderaient pas mieux que d'embaucher des Canadiens. Ce serait beaucoup plus facile, et vous ne pouvez imaginer le fardeau financier et le temps que cela leur épargnerait, mais les Canadiens ne veulent pas travailler dans des usines de transformation de la viande. Nous devons donc faire appel au Programme des travailleurs étrangers temporaires, alors que les emplois n'ont rien de temporaire dans notre secteur. Ce sont des emplois à temps plein et permanents, et presque tous les postes sont syndiqués. Un Canadien et un travailleur étranger temporaire gagnent le même salaire, bénéficient des mêmes avantages sociaux et ont les mêmes chances de promotion.
Le plus gros et le plus important facteur qui nous nuit, c'est la limite imposée à notre secteur. Nous ne pouvons embaucher des travailleurs étrangers temporaires que pour 10 % de nos vacances, alors que le taux de vacance est de 20 à 35 %. La limite de 10 % est donc insuffisante. La dernière vague de COVID est venue ajouter 10 % de plus.
Cette limite restreint véritablement notre capacité de produire des protéines au Canada. Il y a donc plus de viandes transformées aux États‑Unis et plus d'aliments importés au Canada. Imaginez une expédition de bœuf ou de porc destiné à un autre pays. Eh bien, dans ce conteneur, on peut aussi bien ajouter des emplois, de la croissance rurale, de la croissance économique et du PIB, tous perdus parce que nous n'exportons pas seulement de la viande. Nous expédions des emplois dans d'autres pays alors que nous pourrions faire ici plus de coupe à valeur ajoutée et faire croître nos exportations. Cette limite restreint notre capacité de transformation et le potentiel de croissance de notre secteur. C'est un problème économique pour le Canada.
Au cours des six dernières années, il s'est publié 11 rapports dans lesquels les auteurs réclamaient la modification de cette limite: le Groupe de travail sur la main-d'œuvre de 2015, HUMA, le Conference Board du Canada, la Table ronde sur la chaîne de valeur, le rapport Barton et la Table ronde sur la chaîne de valeur, pour n'en nommer que quelques-uns.
Maintenant plus que jamais, le gouvernement doit accorder un répit au secteur agroalimentaire en portant cette limite à 30 %. C'est formidable qu'elle soit de 20 % au Québec, mais ce n'est même pas suffisant pour nos membres de cette province, car leur taux de vacance est de loin supérieur à 30 %, et cela lui confère maintenant un avantage concurrentiel sur les autres provinces. Accordez-nous plus de souplesse à cet égard; cela tient de la bonne politique publique. Le Canada s'est donné comme objectif ambitieux de porter ses exportations de produits agroalimentaires à 75 milliards de dollars d'ici 2025. Les transformateurs de viande sont bien placés pour contribuer à cette croissance, mais cette limite leur nuit.
Nous sommes venus rencontrer le gouvernement avec une solution. Nous la lui avons présentée, mais nous avions besoin de résultats hier. Il n'y a pas que nous qui pâtissons du manque de bouchers: les effets se font sentir de la ferme à l'assiette, du producteur au consommateur.
Nos membres ont suffisamment de soucis. Le fait de disposer d'un plein effectif les aiderait certainement à affronter tous les problèmes qui touchent actuellement la chaîne d'approvisionnement, et nous permettrait de croître, de travailler à plein régime, d'innover et d'envisager l'automatisation et l'intelligence artificielle, choses que nous ne pouvons faire quand nous devons nous employer à gérer les activités au jour le jour.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour à tous. Je voudrais vous remercier de m'offrir l'occasion de témoigner devant le comité permanent pour lui faire part du point de vue des producteurs de porc canadiens sur la chaîne d'approvisionnement agricole et agroalimentaire.
Je m'appelle Rick Bergmann. Je suis un producteur de porc du Manitoba et président du Conseil canadien du porc.
Les producteurs travaillent dur chaque jour pour produire des protéines abordables, sécuritaires et de haute qualité qui sont en demande au Canada et dans le monde entier. Nous exportons près de 70 % de la production sous la forme d'animaux vivants vers les États-Unis et de viande à l'échelle mondiale. Ces exportations, envoyées vers plus de 90 pays, ont totalisé plus de 5 milliards de dollars l'an dernier et ont contribué de façon notable à la santé des communautés rurales et de l'ensemble de l'économie canadienne.
Nous devons parler des problèmes ce matin. Depuis de nombreuses années, comme quelqu'un l'a déjà fait remarquer, nous déplorons des pénuries de main-d'œuvre. Le problème a atteint maintenant un seuil critique. Les usines de transformation ferment en raison de cette pénurie, obligeant les producteurs à trouver d'autres solutions et à parcourir de plus longues distances, cela faisant augmenter les coûts, bien entendu. Je pense que c'est la goutte de trop qui en oblige certains à quitter le secteur.
Nous devons nous défendre. Nous sommes aux prises avec une pénurie de conducteurs formés dans le transport d'animaux vivants, et les manifestations aux postes frontaliers peuvent facilement obliger des producteurs à faire euthanasier des animaux pour des motifs liés au bien-être animal. En date de vendredi dernier, 80 chargements contenant notamment des porcs de marché, des truies de réforme, des porcelets sevrés précocement et des porcs d'engraissement avaient été annulés en raison de problèmes à la frontière. On peut dire sans crainte de se tromper que ce chiffre a certainement augmenté pendant la fin de semaine. Ces chargements refoulés s'ajoutent aux porcs, dont le nombre est estimé à 180 000, qui attendent au Québec et en Ontario en raison des problèmes de main-d'œuvre déjà évoqués.
La capacité de garder des truies de réforme, des porcs de marché et des porcelets sevrés précocement diminuera au Canada dans les 10 prochains jours. Les porcheries ne sont pas faites pour abriter des animaux qui devraient déjà être partis. Elles seront surpeuplées, et nous ignorons ce que nous ferons des bêtes excédentaires si d'autres retards surviennent.
Nous savons toutefois que l'annonce, faite le 7 décembre par le gouvernement fédéral, de la nouvelle règle de vaccination pour les employés des milieux de travail sous réglementation fédérale sera la goutte qui fait déborder le vase. Nos dossiers de traçabilité indiquent que nous utilisons environ 700 camions par mois pour le transport interprovincial des porcs, et la mise en œuvre de cette règle nous mènera certainement droit à l'échec.
Le fait est qu'il manque énormément de camions et de remorques pour transporter les porcs au Canada, et la situation est pire qu'on le dit publiquement. Nos recherches montrent que le taux de vaccination dans l'industrie du transport d'animaux vivants est inférieur à celui de la population en général. Selon le dernier sondage que nous avons, le taux de vaccination de l'industrie est de 72 %.
Bien entendu, les conditions de sécheresse ont causé la perte d'environ la moitié des cultures dans l'Ouest canadien l'an dernier, faisant augmenter la demande et réduisant à néant l'offre en nourriture animale à l'échelle locale. Nous sommes de plus en plus réduits à importer les ingrédients des États-Unis, payant de 30 à 40 % plus cher pour les aliments et approximativement 50 % de plus pour le transport. Ce qui est encore plus décevant, c'est que le programme de redressement d'Agriculture et Agroalimentaire Canada est offert pour presque tous les animaux ayant eu besoin de nourriture pendant la sécheresse, sauf les porcs. Ainsi, avant de tourner notre regard vers l'avenir, nous devons résoudre les problèmes qui sont devant nous.
Il est plus que temps de trouver une solution. Le gouvernement fédéral doit prendre le temps nécessaire pour traiter les demandes de travailleurs étrangers temporaires. Les délais de traitement de 8 à 12 mois usent et continueront d'user les forces de notre secteur. C'est hier que nous avions besoin de ces employés. Nous avons besoin d'une manière plus durable de gérer la pandémie de COVID.
Les ralentissements dans les ports canadiens ont eux aussi des répercussions sur la chaîne d'approvisionnement. Il importe de souligner qu'aucune exportation agricole pour laquelle les délais d'expédition comptent ne devrait être perturbée, particulièrement s'il s'agit d'un produit carné périssable. Nous proposons donc d'ajouter les produits périssables et ceux pour lesquels les délais d'expédition comptent à la liste des exemptions en cas de perturbation du travail figurant à l'article 87.7 du Code canadien du travail.
Je dirai en terminant que la chaîne d'approvisionnement de l'industrie du porc repose sur un système structuré de livraison juste‑à‑temps pour le transport des animaux vivants, de la nourriture pour animaux et des porcs au Canada et aux États-Unis. Toutes les perturbations mentionnées aujourd'hui causent des torts considérables.
Les retards dans la chaîne d'approvisionnement ont des répercussions sur l'économie, la santé mentale des producteurs et, potentiellement, sur la santé et le bien-être des animaux confiés à nos soins. Notre industrie ne peut vraiment pas se permettre d'autres retards.
Je vous remercie.
Je suis heureux de témoigner devant vous aujourd'hui pour vous parler des problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement agricole et agroalimentaire du Canada.
Je tiens à vous remercier d'entreprendre cette importante étude. Cela démontre tout le sérieux que nos élus accordent à notre profession ainsi que leur engagement à régler les problèmes que nous vivons.
Je vais entrer dans le vif du sujet.
Le secteur porcin québécois a vécu toutes sortes d'événements qui sont venus bouleverser sa chaîne d'approvisionnement. Certains événements sont de nature impromptue, comme la pandémie, alors que d'autres résultent de politiques gouvernementales.
Je vais débuter par la question du manque criant de main-d'œuvre.
Au Québec, le plus important acheteur de porc est Olymel: l'entreprise représente plus de 80 % de la transformation alimentaire porcine. Les abattoirs d'Olymel ne parviennent pas à rattraper les retards occasionnés par la pandémie et par la grève de quatre mois, qui s'est terminée à la fin de l'été 2021.
En ce moment, plus de 130 000 porcs sont prêts à être vendus aux abattoirs. En décembre, c'était un nombre record de 200 000 porcs. C'est sans compter les surplus courants de porcs, qui continuent d'être élevés.
Concrètement, pour un producteur de porc, cela signifie qu'il doit recourir davantage aux marges de crédit afin de pallier les entrées d'argent manquantes. Il doit continuer à nourrir ses animaux sans même avoir la certitude d'être compensé plus tard par l'abattoir.
Cela veut aussi dire que les porcs sont plus à risque de contracter des maladies et de contaminer des lots de porcs qui sont sains, ce qui fait augmenter leur taux de mortalité.
La pénurie de main-d'œuvre au Québec nuit à notre balance commerciale, puisque nous devons exporter des morceaux de viande moins découpés, à un moindre coût, pour ensuite importer des États‑Unis un produit sous forme plus transformée pour la vente au détail. Il s'agit d'une perte économique réelle pour le Canada.
Pour remédier au problème d'écoulement des porcs, l'automatisation et la robotisation doivent jouer un rôle important afin d'atténuer les conséquences de la pénurie sur les transformateurs. Cependant, la robotisation est un processus long et coûteux. Les abattoirs semblent avoir commencé la transition, mais cela ne nous permet toujours pas de fonctionner à plein rendement.
À plus court terme, le gouvernement doit cesser de limiter le nombre de travailleurs étrangers pouvant travailler dans les usines de transformation alimentaire. Le secteur de l'agriculture primaire, lui, est exempté de cette limite, alors que le secteur de la transformation ne l'est pas. Ce goulot d'étranglement fait que la synergie dans notre filière n'est pas au rendez-vous et que l'arrivée de nouveaux travailleurs est retardée. C'est ce que nous voyons actuellement au Québec. Les postes de manœuvre en transformation alimentaire, les postes de bouchers industriels et tous les autres emplois nécessaires au fonctionnement d'un abattoir ne sont pas ceux qui sont les plus recherchés par les citoyens.
Le ministre québécois du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale a fait une belle annonce, récemment: les postes de bouchers industriels ne seront plus assujettis à la limite, nouvellement établie à 20 %, de travailleurs étrangers temporaires. Il ne manque plus que la mise en application de cette mesure par le gouvernement fédéral.
En effet, le gouvernement du Canada doit envisager toutes les avenues qui lui sont offertes afin de mettre en œuvre, comme le Québec le demande, l'ajout de professions à la Liste des professions admissibles au traitement simplifié du Québec. Si les ministères rencontrent des problèmes techniques ou administratifs qui empêchent la mise en application rapide de cette mesure, les ministres doivent déployer tous les efforts possibles pour les régler, d'autant plus que, dans le cas présent, c'est-à-dire pour l'ajout de professions à cette liste, une collaboration avec le gouvernement provincial est possible. Une collaboration entre le fédéral et le provincial est urgente afin de régler tous les problèmes informatiques qui pénalisent nos entreprises.
Ces emplois du secteur agroalimentaire sont essentiels afin que notre filière puisse retrouver son élan de croissance, comme le demandent les différentes politiques bioalimentaires des gouvernements.
Par ailleurs, je souhaite vous parler de la concentration des abattoirs.
De nos jours, les abattoirs sont de grands joueurs qui occupent une grande part du marché. Par conséquent, le rapport de force entre le producteur et l'acheteur est inégal.
Au Québec, en 2019, nous avons enfin pu avoir un prix pour notre produit qui reflète davantage la capacité de payer des acheteurs, mais la concentration d'acheteurs fait que le rapport de force s'atténue.
Le gouvernement fédéral doit mettre en œuvre les recommandations contenues dans le premier rapport produit par votre comité au cours de la présente session parlementaire. Une capacité d'abattage plus performante au Canada permettra assurément de réduire les problèmes d'écoulement des porcs.
À titre d'exemple, en raison des difficultés actuelles d'écoulement des porcs, c'est plus de 1 250 000 porcs, soit 530 000 au Québec et 750 000 en Ontario, qui se retrouveront sans acheteur assigné à compter de la semaine prochaine. Pourtant, un abattoir avait été assigné à ces porcs lorsqu'ils sont nés.
Sur ce, je vous remercie de votre écoute. Je suis disponible pour répondre à vos questions.
Nous allons entamer la période de questions, mais, juste avant, j'aimerais faire une proposition.
[Traduction]
Honorables collègues, un vote est prévu à 11 h 30. Plutôt que d'attendre jusque là et d'interrompre nos questions, je vous demande d'accepter à l'unanimité que lorsque la sonnerie commencera à retentir à 11 h 30, je prolonge notre séance jusqu'à ce que nous soyons plus près du moment du vote, puisque nous pouvons voter par téléphone. Nous utiliserons notre pouvoir discrétionnaire à ce moment.
Ai‑je le consentement unanime pour procéder ainsi? Est‑ce que tout le monde est d'accord?
Nous sommes d'accord.
Monsieur Barlow, vous disposez de six minutes.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président. Je remercie également les témoins de comparaître et de nous faire part de leurs points de vue.
Monsieur Bergman, je veux commencer par vous. Vous avez parlé des problèmes auxquels votre industrie est confrontée. J'ai lu ce matin que la sécurité alimentaire figure au sommet des priorités des Canadiens. Comme nous parlons de la capacité et des problèmes de notre chaîne d'approvisionnement, cette information arrive certainement à point nommé. Je suis très déconcerté d'entendre que vous avez dû euthanasier des animaux pour un certain nombre de raisons, d'autant plus que les 180 000 porcs qui attendent dans l'Est du Canada rendent la situation encore plus complexe.
Alors que notre chaîne d'approvisionnement éprouve manifestement des difficultés et contient des maillons faibles, ce n'est pas le moment d'enrayer encore plus ce processus très fragile.
Vous avez évoqué les obligations qui s'appliquent dans le secteur du camionnage, et maintenant que le parle d'imposer une telle obligation au camionnage interprovincial, est‑ce que le Conseil du porc a été consulté au sujet de l'obligation imposée il y a un mois? Avez-vous été consultés sur les obligations dans le domaine du camionnage interprovincial? Quelles seraient les répercussions que subirait votre industrie si ces obligations étaient mises en œuvre?
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C'est intéressant. Jamais une obligation n'a été imposée dans le secteur du transport international ou interprovincial au pire de la pandémie. Maintenant que les provinces lèvent les restrictions, il semble très contre-productif d'imposer ces obligations maintenant que nous semblons être de l'autre côté de la pandémie.
En outre, le 20 février, le gouvernement commencera à appliquer les nouvelles règles en matière de transport et de santé des animaux qui existent depuis quelques années, mais qui n'ont pas vraiment été mises en application. Alors que la chaîne d'approvisionnement est en crise — je pense que nous conviendrons tous que c'est un fait —, il est très décevant de constater que lorsque des fonctionnaires d'Agriculture et Agroalimentaire Canada ont témoigné la semaine dernière, je leur ai demandé s'ils avaient mené une consultation pour peut-être repousser la date de mise en application jusqu'à ce que nous soyons sortis de la crise, et ils ont répondu qu'il n'y avait pas réellement eu de consultation. Or, cette mesure a des effets directs sur l'agriculture, la transformation des produits agricoles et les producteurs.
Avez-vous été consultés ou avez-vous discuté avec Transports Canada et Agriculture Canada des répercussions de l'application de ces nouvelles règles sur le transport et la santé des animaux? Ces règles seraient difficiles dans des circonstances idéales, mais le seront certainement dans la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Quel sera l'impact de ces nouvelles règles? Avez-vous été consultés ou avez-vous présenté une proposition pour en repousser la mise en œuvre?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de comparaître et de prendre le temps de participer à cette importante discussion.
Je voudrais poser mes questions à M. Bergmann et Mme MacKinnon.
Nous avons déjà discuté de la question, car Conestoga Meats, le deuxième transformateur de porc en importance en Ontario, se trouve dans ma circonscription de Kitchener—Conestoga. Ce transformateur a reçu plus de 1 million de dollars en financement au titre du Fonds d'urgence pour la transformation, instauré pour soutenir les installations de transformation de la viande, la sécurité des travailleurs et les mesures visant à renforcer la protection des employés.
Les transformateurs de toutes les régions du pays ont pris des mesures pour protéger les travailleurs, prenant leur température chaque jour, surveillant les symptômes, renforçant les mesures sanitaires, et décalant les quarts de travail et les pauses. Nous sommes très fiers des travailleurs à l'œuvre dans la chaîne alimentaire et nous devons continuer de les protéger. En prévenant les fermetures à court terme, nous préviendrons les perturbations à long terme.
Peut-être pourriez-vous répondre en premier, madame MacKinnon. Quelles leçons avons-nous tirées de ces genres d'investissement qui visent à assurer la sécurité des employés travaillant à proximité les uns des autres? Que pouvons-nous faire pour continuer de les protéger dans l'avenir?
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Je pense que le secteur agroalimentaire a, dans l'ensemble, probablement dépensé plus de 1 milliard de dollars en mesures de lutte contre la COVID. Soyons francs: nos membres, les transformateurs de viande, ont fait toutes les manchettes avant que le gouvernement ne sache seulement ce qu'il se passait et tente de savoir ce qu'il se passait au chapitre de la santé publique. Notre secteur a travaillé main dans la main avec les fonctionnaires de tous les échelons pour assurer la sécurité de ses employés. Nous avons besoin de cette main-d'œuvre. Nous sommes tous comme une famille et nous voulons protéger nos employés.
Nous avons fait beaucoup et il est essentiel pour nous d'assurer la sécurité de nos employés. Nous ne pouvons pas nous permettre de fermer. Nous avons déjà des problèmes de main-d'œuvre, donc tout l'argent... Il faut tout faire pour continuer de protéger notre main-d'œuvre, et c'est ce que nous faisons. Nous le faisons depuis longtemps, et nos établissements sont maintenant sécuritaires. Je pense que nos employés le sentent et le constatent quand ils entrent au travail chaque jour.
C'est une adaptation pour tout le monde, comme vous le savez. Nous observons quotidiennement les ajustements que nous avons apportés dans notre vie de tous les jours. Il en va de même pour nos membres.
Nous avons besoin de la main-d'œuvre. Nous ne pouvons pas nous permettre que des employés soient absents. La dernière vague de COVID a ajouté 10 % de plus au taux de vacance de 20 à 35 % déjà existant dans notre secteur. C'est donc 10 % de plus. Cela nuit aux transformateurs et aux producteurs également, car il n'y a pas que nous qui sommes touchés. Le problème touche tout le monde. Nous voulons donc protéger tout le monde, et je pense que nous le faisons fort bien.
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Le point que nous défendons depuis quelque temps déjà, c'est qu'on ne peut pas arrêter la production. Nous avons d'ailleurs rencontré différents ministres à ce sujet. Après l'insémination, la période d'élevage est de 10 mois avant que l'animal se retrouve dans la chaîne d'abattage. Dès que l'on commence à diminuer la capacité d'abattage, c'est problématique, car on ne peut pas arrêter l'élevage en cours. À part euthanasier les animaux, on ne peut rien faire. Il y a donc un lien direct entre le manque de main-d'œuvre et la production, évidemment.
Si l'on n'avait pas mis sur pied des programmes visant à aider les producteurs à travailler à leur ferme et à récolter des légumes, par exemple, la production agricole serait vraiment en très grande difficulté, et ce, partout au Canada.
Or, la transformation est la suite logique de la production agricole. Il faut absolument tenir compte de cela et régler les problèmes.
Des annonces ont été faites l'année passée et au début de cette année. Nous comprenons que des problèmes d'ordre informatique et administratif empêchent la mise en place de ces programmes. Malgré tout, l'intention est là. Il manque seulement le petit coup de main qui permettra de faire avancer ce dossier. Il faut que les transformateurs puissent revenir à une capacité normale d'abattage et réinvestir dans leurs entreprises. En effet, il s'agit d'un autre enjeu présentement.
Personnellement, depuis sept ans, je n'embauche que des travailleurs étrangers temporaires; j'ai été obligé d'en arriver là. Or, je dois refaire les demandes tous les six mois, même s'il s'agit des mêmes personnes qui reviennent travailler chez moi chaque année. Le travail administratif est très ardu. De plus, il y a maintenant des problèmes administratifs. Avant, le temps de traitement des demandes était de quatre mois; maintenant, c'est rendu six mois. Est-ce que cela prendra bientôt huit mois avant que les travailleurs puissent venir ici?
C'est la même chose dans le secteur de la transformation: c'est compliqué.
Un allégement pourrait certainement être apporté dans les cas où il s'agit de travailleurs étrangers temporaires qui reviennent et d'employeurs qui sont reconnus pour leurs bonnes normes et leur bon dossier. Dans ces cas, le délai devrait être plus raisonnable.
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Je vous remercie, monsieur le président. Je veux vous aviser que je voudrais proposer une motion dont j'ai donné avis vendredi. Tous les membres devraient en avoir une copie. Je la lirai aux fins du compte rendu. Voici ce qu'elle indique:
Que le Comité fasse rapport à la Chambre de ce qui suit:
Le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes demande la cessation immédiate des barrages aux postes frontaliers du Canada. À une époque où nos chaînes d'approvisionnement sont mises à rude épreuve, les barrages interrompent des millions de dollars d'échanges quotidiens entre le Canada et les États-Unis et ont des répercussions négatives sur les industries agricoles et agroalimentaires canadiennes, notamment les producteurs, les fabricants et les transformateurs. Le gouvernement fédéral doit jouer un rôle de chef de file pour garder ces réseaux commerciaux vitaux ouverts pour les milliers d'entreprises et de travailleurs agricoles qui en dépendent.
Que le greffier du Comité prépare et diffuse un communiqué de presse après la présentation du rapport à la Chambre, et que le communiqué soit publié sur le site Web et les plateformes de médias sociaux du Comité.
Monsieur le président, je propose cette motion, car comme les membres du Comité le savent peut-être, huit grandes organisations du secteur agricole ont réclamé la même chose vendredi. Il s'agit nommément de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, de la Canadian Cattlemen's Association, de la Fédération canadienne de l'agriculture, du Conseil des viandes du Canada, du Conseil canadien de l'horticulture, du Conseil canadien du porc, de l'Association canadienne de la distribution de fruits et légumes et de l'Association nationale des engraisseurs de bovins.
Ce sont des millions de dollars en échanges commerciaux qui subissent les effets des barrages, monsieur le président, et je pense que les producteurs agricoles ont besoin d'un allié à la Chambre des communes. Cela les encouragerait de voir le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire adopter cette motion. Ils sauraient alors que les parlementaires du Canada sont solidaires avec eux.
Sur ce, monsieur le président, je propose la motion et j'invite mes collègues à se prononcer sur la question.
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Je vous remercie, monsieur le président. Je félicite M. MacGregor d'avoir proposé cette motion.
J'ai passé quatre heures à Coutts en fin de semaine dernière pour faire ouvrir le barrage et j'ai certainement parlé à un grand nombre de manifestants qui se trouvaient là. Je me demande si je pourrais proposer deux amendements, dont j'ai parlé à M. MacGregor. Je proposerais notamment qu'avant le mot « barrages » — donc à l'endroit où il est indiqué « Le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes demande la cessation immédiate des » —, nous ajoutions le mot « illégaux ».
Si je veux apporter cet ajout, c'est que mes échanges avec les nombreux protestataires présents au barrage de Coutts — dont certains sont de mes électeurs —, m'ont fait réaliser qu'ils ne comprennent pas que leurs actes sont illégaux. Ils manifestent et font certainement valoir leur point de vue, mais dès qu'ils quittent le bord de la route pour bloquer l'accès à une infrastructure essentielle et au corridor commercial passant par Coutts, ce qui était une manifestation pacifique légale se transforme en barrage illégal. Je pense donc que le mot « illégaux » est essentiel pour faire comprendre à ceux qui bloquent les frontières que ce qu'ils font est illégal.
Le deuxième amendement que je voudrais proposer est un ajout. Après « barrages illégaux aux postes frontaliers du Canada », je voudrais ajouter « et que le gouvernement présente aux Canadiens un plan pour la levée de tous les mandats et restrictions fédéraux liés au COVID‑19 ».
Je propose cet ajout parce que les barrages ont été érigés en protestation contre les obligations. Ici encore, d'après mes échanges avec les manifestants, je sais qu'ils réclament seulement d'y voir clair et de savoir comment et quand les obligations seront levées. Je pense que nous recevons tous les appels et des courriels d'électeurs très mécontents. Nous passons notre temps à imposer et à lever les obligations, et cela a un prix. Les manifestants du barrage de Coutts — et de nombreux autres endroits, je présume — veulent savoir quand les obligations seront levées. C'est en raison de ces obligations que les barrages ont été érigés.
Je pense que ce serait un passage important de la motion. À part cela, avec ces deux ajouts, je pense que j'appuierais cette motion sans hésiter.
Je vous remercie, monsieur le président.
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J'aimerais que nous fassions ce qui suit.
Tous les amendements de M. Barlow me semblent raisonnables, mais j'aimerais si possible les voir sous forme écrite. Il est beaucoup plus facile de les lire et d'en étudier le libellé.
Je remercie certainement M. MacGregor d'avoir proposé cette motion, comprenant qu'il faut veiller à ce qu'aucun barrage ne bloque l'accès à un point d'entrée. Nous savons que ces barrages perturbent considérablement les chaînes d'approvisionnement, qui sont déjà mises à rude épreuve, comme nous l'ont déjà signifié les divers témoins qui nous ont parlé avec beaucoup d'éloquence de cette question.
Je ferais toutefois remarquer, en réaction à l'intervention de M. Barlow, qu'une manifestation qui entrave la circulation n'est pas un rassemblement pacifique. D'après ce que je comprends de la loi, on ne peut empêcher le mouvement d'autres personnes qui exercent leurs droits. Dans le domaine du commerce transfrontalier, les chaînes d'approvisionnement ont certainement le droit d'être ouvertes. Il est de l'intérêt public qu'elles demeurent ouvertes.
J'ai une autre remarquer à formuler, monsieur MacGregor, qui est en fait une autre réflexion sur votre motion. Vous demandez que le gouvernement joue un rôle de chef de file, ce que je considère fort pertinent. Je soulignerais toutefois que, selon ce que je comprends, certains barrages se trouvent à des endroits ne relevant pas les compétences fédérales. Cela crée parfois des complications quand il incombe à un corps de police d'y appliquer la loi., car la tâche relève de son champ de compétences.
Nous comprenons qu'au fil du temps, le gouvernement fédéral a un rôle à jouer, mais il y a un processus à respecter, dans le cadre duquel chaque ordre de gouvernement a la responsabilité de jouer un rôle. Je pense que cet aspect de la chose est également important.
Je sais qu'un vote s'en vient. Je me demande s'il est possible de suspendre la séance jusqu'à la fin du vote pour ensuite reprendre nos travaux, monsieur le président.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie d'avoir proposé cette motion, monsieur MacGregor. Je pense que c'est une bonne motion. Comme mon collègue M. Turnbull, je voudrais voir les amendements proposés par écrit, puisque je n'ai pas tout saisi. Vous y demandez deux choses que je juge distinctes.
En ce qui concerne la motion que vous proposez, monsieur MacGregor, j'étais à la Chambre la semaine dernière quand un député libéral a proposé une motion réclamant le consentement unanime pour faire ce que vous demandez, et je pense que l'opposition l'a rejetée. J'approuve cette motion, comme le font tous les libéraux et le gouvernement. Je pense que cette motion est essentielle, surtout après avoir entendu les propos des représentants de l'industrie aujourd'hui. Il faut que ces barrages illégaux soient démantelés et ne soient pas autorisés à continuer.
Je conviens qu'il y a des problèmes même au pont Ambassador, qui est lui-même de compétence fédérale, alors que les rassemblements situés de part et d'autre relèvent des compétences municipales et provinciales. Il faudra peut-être plus que cette motion pour demander au gouvernement fédéral d'agir en chef de file.
Je vous remercie d'avoir proposé cette motion. Je voudrais voir les amendements par écrit.
:
Je vous remercie, madame Taylor Roy.
Je vais maintenant tenter d'exercer mon pouvoir discrétionnaire. Nous verrons ce qu'en pense le Comité.
Bien que la motion de M. MacGregor repose sur une bonne intention, je veux être juste et équitable envers les témoins, qui ont pris le temps de témoigner. Si je pouvais obtenir votre consentement unanime, je proposerais de poursuivre les questions jusqu'à ce que nous soyons plus près du moment du vote. Nous pourrions alors suspendre la séance pour voter et peut-être dialoguer pour régler la question de la motion à notre retour.
Je demanderais votre consentement unanime à ce sujet. Je poursuivrais les questions avec M. Lehoux si cela convient au Comité.
Des députés: D'accord.
Le président: Comme je ne vois aucune opposition, nous disposons d'environ 16 minutes. J'ai l'intention de continuer jusqu'à cinq ou six minutes, puis je suspendrai la séance.
[Français]
Monsieur Lehoux, vous avez la parole pour cinq minutes.
:
En ce qui concerne la main-d'œuvre, on sait que, depuis juillet dernier, des ententes ont été conclues pour qu'au Québec, mais pas ailleurs au Canada, le taux de travailleurs étrangers temporaires pouvant venir travailler ici passe de 10 à 20 %, même si l'on comprend qu'il en faudrait encore plus.
Or, la mise en œuvre de cette mesure accuse actuellement un retard inexplicable. Quel est votre point de vue là-dessus?
Cela fait longtemps que ces ententes entre les gouvernements du Québec et du Canada sont sur la table afin d'accroître le nombre de travailleurs étrangers temporaires pouvant venir travailler ici. Où est le problème? On peut bien dire qu'il y a un problème informatique, mais y a-t-il une volonté ferme de la part du gouvernement fédéral de trouver des solutions rapidement?
Oui, nous avons adopté des règles et nous nous sommes entendus entre gouvernements, mais, selon les discussions que j'ai eues la semaine dernière avec des gens de chez Olymel, on va attendre jusqu'au mois d'avril ou mai avant que ces travailleurs arrivent. On est loin du compte pour l'abattage des porcs en attente.
Comment voyez-vous cela?
:
C'est la solution numéro un. Nous avons besoin de main-d'œuvre; sans elle, rien ne peut se passer.
Ce qu'il faudrait faire, c'est augmenter à 30 % le plafond relatif aux travailleurs étrangers. Comme je l'ai dit auparavant, c'est une bonne nouvelle pour le Québec d'avoir obtenu une augmentation de ce plafond à 20 %, c'est un pas dans la bonne direction, mais ce n'est pas assez. Au Québec, les entreprises comme Olymel connaîtraient encore des problèmes même si le plafond était de 30 %, de 35 % ou même un peu au-delà.
Bien sûr, nous sommes contents que le plafond soit augmenté à 20 %; c'est mieux qu'un plafond de 10 %. Cependant, le problème de pénurie de main-d'œuvre est tellement grave qu'il nous faudrait un plafond établi à 30 %. Ce problème ne touche pas seulement le Québec, mais bien tout le pays. Nous aimerions bien être exemptés de ce plafond, comme le sont les producteurs agricoles, étant donné que nous faisons partie intégrante du secteur agroalimentaire, nous aussi. Tous les producteurs travaillent ensemble et sont interreliés.
S'il faut qu'un plafond soit fixé, nous aimerions que celui-ci soit au moins de 30 %. Pour certains de nos membres, le taux de travailleurs étrangers est de 10 % présentement, alors que, pour d'autres, il est de 20 %. Je vais donner l'exemple des fermes Sunterra, une petite entreprise qui se trouve à Trochu, en Alberta. Elle a déjà atteint la limite de 20 %. Or, dans ce milieu rural, il n'y a pas de gens disponibles pour travailler dans l'établissement. Cette compagnie a donc besoin de travailleurs étrangers.
On désigne ces personnes comme des travailleurs étrangers temporaires, mais il n'y a rien de temporaire là-dedans. Ce sont tous des postes permanents. Par conséquent, il faudrait essayer de retirer le mot « temporaires » dans cette appellation, car il ne s'agit pas du tout d'une main-d'œuvre temporaire. Nous avons besoin d'une main-d'œuvre permanente. La situation est critique.
Nous avons proposé des solutions aux différents paliers de gouvernement. Nous avons besoin que des actions soient entreprises; nous en avions besoin hier, et nous avons besoin d'obtenir des résultats tout de suite. Même si on annonçait tout de suite une hausse du plafond à 30 %, les travailleurs étrangers n'arriveraient pas le lendemain. Il faudrait encore attendre des mois, peut-être même un an, avant de commencer à voir ces travailleurs arriver. C'est sans compter les problèmes que rencontrent les travailleurs étrangers en raison de toute la paperasse du gouvernement. Nous ne sommes pas les seuls à être touchés par la pénurie de main-d'œuvre. C'est un problème aussi au gouvernement, et cela engendre des retards dans le traitement des demandes.
Il faut faire quelque chose, car nos membres vivent des difficultés.
:
Merci, madame MacKinnon.
Merci, monsieur Perron.
[Traduction]
Honorables collègues, je formulerai quelques remarques, exerçant mon pouvoir discrétionnaire de président.
Je remercie les témoins. Je sais qu'il est difficile de composer avec la situation, et je vous remercie de nous avoir accordé de votre temps.
Le logement joue également un rôle important dans le rapport du Comité. Je n'ai pas le temps de vous poser de question et vous n'avez pas le temps d'y répondre, mais je recevrai avec plaisir tout mémoire que vous voudriez faire parvenir au Comité à propos du logement.
En ce qui concerne les travailleurs étrangers temporaires, vous avez raison: le Comité a déjà présenté des recommandations à ce sujet. Avec la situation qui prévaut au pays sur le plan du logement, que peut faire le gouvernement? Que peut faire l'industrie pour jouer un rôle de partenaire et soutenir le logement pour les travailleurs qui viennent au pays? J'aimerais connaître vos réponses.
Je vous remercie de nouveau d'avoir témoigné.
Nous allons maintenant suspendre la séance. La greffière vous a envoyé les versions anglaise et française des amendements proposés.
Nous ferons une pause de 10 minutes pendant le vote. Dès que ces 10 minutes seront écoulées, nous reprendrons la séance et recevrons notre prochain groupe de témoins.
Merci et à tantôt.
:
Nous reprenons, chers collègues.
Nous accueillons notre deuxième groupe de témoins. Je vais vous les présenter rapidement, et nous devrons effectuer nos travaux de procédure par la suite.
Nous recevons des représentants des Producteurs d'œufs d'incubation du Canada: le président, M. Brian Bilkes; et le directeur exécutif, M. Drew Black. Nous accueillons également des représentants du Conseil canadien des transformateurs d'œufs et de volailles: le président du conseil d'administration, M. Ian McFall; et le président et chef de la direction, M. Jean-Michel Laurin. Enfin, nous recevons des représentants des Producteurs d'œufs du Canada: le président, M. Roger Pelissero; et le chef de la direction, M. Tim Lambert. Ils connaissent bien le Comité.
Bienvenue à tous les témoins. Nous allons tout d'abord reprendre la discussion que nous avions commencée durant la première partie de la réunion. Deux amendements ont été proposés. Si personne d'autre ne veut intervenir sur le sujet, nous pouvons passer tout de suite au vote, mais je vois deux mains levées.
Je cède la parole à M. MacGregor, qui sera suivi de M. Drouin.
:
Merci, monsieur le président.
Je comprends ce que M. Barlow propose. J'appuie le premier amendement proposé, qui consiste à ajouter le mot « illégaux ». Toutefois, en ce qui concerne le deuxième amendement, je veux surtout que la motion reste ciblée.
Il s'agit vraiment ici d'appuyer les industries agricoles qui subissent les répercussions négatives des barrages. À l'inverse, lorsque les barrages étaient en cours en février 2020, est‑ce que ce comité aurait envisagé de demander au gouvernement fédéral de mettre en place un plan pour interrompre tout projet de pipeline? C'est une autre façon de voir les choses. Afin que nous soyons tous d'accord, je serais en faveur de renoncer au deuxième amendement et de garder le libellé de la motion avec l'ajout du mot « illégaux ».
C'est ce que je préfère, monsieur le président.
:
Monsieur Drouin, vous proposez cet amendement à la motion qui a été présentée par M. MacGregor.
Y a‑t‑il des interventions à ce sujet? Est‑ce que le Comité appuie ce que M. Drouin propose?
Je vois à l'écran que c'est le cas de certains. S'il n'y a pas de débats sur la question, puis‑je demander s'il y a consentement unanime des membres du Comité? Je vois des membres du Comité hocher la tête.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Merci.
Vous avez pris cela en note, monsieur le greffier?
Passons à nos témoins. Je vous remercie de votre patience.
Un député: [Difficultés techniques] vote sur la motion principale.
Le président: Oh. C'est vrai.
Des députés: Ha, ha!
Le président: Merci. Toutes mes excuses. Nouveau président...
Monsieur le greffier, vous devez m'empêcher de faire ce genre d'erreurs.
Procédons au vote sur la motion dans son ensemble, s'il vous plaît. S'il le faut, nous pouvons tenir un vote par appel nominal. Autrement, si tout le monde est d'accord, nous pouvons simplement le signaler. Signalez‑le en levant la main. D'accord. La motion est adoptée à l'unanimité.
(La motion modifiée est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Merci, monsieur le greffier.
Maintenant, avec toutes nos excuses, nous passons à nos témoins.
Nous entendrons d'abord M. Bilkes.
Vous disposez de cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire. La parole est à vous.
Bonjour, monsieur le président, bonjour, messieurs les vice-présidents, bonjour, honorables membres du Comité. Je m'appelle Brian Bilkes. Je suis président des Producteurs d'œufs d'incubation du Canada. Je suis accompagné du directeur exécutif, M. Drew Black.
Nos producteurs fournissent des œufs d'incubation de poulet à chair fertilisés à l'industrie canadienne du poulet. Ces œufs d'incubation permettent aux producteurs de poulets de fournir des volailles saines aux consommateurs et au secteur de la restauration. Votre invitation à comparaître aujourd'hui pour discuter des chaînes d'approvisionnement agricoles arrive à point nommé et cette discussion est cruciale.
Comme mes collègues qui comparaissent également devant vous aujourd'hui, je serais heureux d'annoncer que nos chaînes d'approvisionnement nationales sont ininterrompues, mais, malheureusement, nous connaissons actuellement des perturbations en ce qui concerne les importations. Ces problèmes ont été exacerbés par des situations inattendues, comme les inondations extrêmes en Colombie-Britannique, le dôme de chaleur l'an dernier et la pandémie mondiale en cours.
Les chaînes d'approvisionnement agricoles et agroalimentaires du Canada nécessitent des investissements dans des systèmes résilients comme la gestion de l'offre afin que notre secteur agricole demeure vigoureux. Nos producteurs travaillent dur chaque jour pour approvisionner nos marchés des produits dont les Canadiens ont besoin pour se nourrir.
Malheureusement, certains accords commerciaux ont nui au marché pour les producteurs canadiens de volailles et d'œufs. Ils ont affaibli la durabilité de nos chaînes d'approvisionnement parce que 20 % du marché est alimenté par le contingent tarifaire, et il n'y a plus de disponibilités pour les achats sur le marché américain.
Monsieur le président, il faut que notre système soit souple pour que nous puissions augmenter la production. Maintenant que le PTPGP et l'ACEUM sont en vigueur, des volumes de plus en plus importants de contingents tarifaires doivent être pris en compte, ce qui réduira notre production nationale au cours des prochaines années.
Soutenir complètement et équitablement les secteurs de la volaille et des œufs en atténuant les effets de l'ACEUM doit constituer une priorité. Nous savons qu'investir dans les producteurs pour qu'ils restent compétitifs dans tous les aspects liés à la durabilité permettra d'améliorer et de renforcer nos chaînes d'approvisionnement.
Monsieur le président, permettez-moi de vous parler de la pénurie actuelle d'œufs d'incubation de poulet à chair aux États-Unis. Actuellement, 21 % des œufs d'incubation et des poussins de type chair nécessaires pour répondre à la production canadienne sont fournis par le marché américain. Bien que nos producteurs canadiens fournissent les volumes qui leur sont demandés, 21 % du marché est réservé à un contingent tarifaire concernant lequel les quantités ne sont pas suffisantes. La mise en place des poussins en Ontario a été réduite de 2 %, et on prévoit que cette réduction passera à 5 % d'ici la fin du mois. Les producteurs d'œufs d'incubation d'autres provinces s'attendent à des pénuries similaires dans un avenir proche. Cette indisponibilité sur le marché devrait durer toute l'année.
Pour remédier à ces pénuries, nous devons augmenter la production nationale, et nous l'avons fait, mais compte tenu du court préavis que nous avons reçu concernant ces pénuries, les mesures que nous pouvons prendre sont limitées si nous n'avons pas plus de poules reproductrices dans nos poulaillers.
Nous voyons nos frais de transport tripler, et le fait que nos transporteurs aient du mal à franchir la frontière coûtera sans aucun doute leur gagne-pain à nos producteurs. Cette semaine, un camion transportant des poussins reproducteurs était à l'arrêt, coincé dans le trafic, essayant de traverser la frontière. Le chauffeur a été informé que le camion n'allait pas bouger et qu'il ne traverserait finalement pas la frontière à cause des barrages. Nous avons eu la chance que, cette fois, le camion ait pu être redirigé et a roulé pendant cinq heures vers un autre point d'entrée. Mais si ces perturbations se poursuivent, nous n'aurons pas toujours autant de chance. Ces poussins doivent atteindre nos fermes pour que nous puissions produire notre produit.
Monsieur le président, j'espère que, grâce à des processus comme les importantes discussions qui ont lieu aujourd'hui, nous serons en mesure de trouver des solutions aux perturbations dans la chaîne d'approvisionnement pour les années à venir.
Je vous remercie beaucoup de nous donner l'occasion de vous parler aujourd'hui. M. Black et moi sommes ici pour répondre à toutes vos questions. J'espère que notre exposé était informatif. Merci.
:
Merci, monsieur le président. Bonjour à vous et à tous les membres du Comité.
Je m'appelle Ian McFall. Je préside le conseil d'administration du Conseil canadien des transformateurs d'œufs et de volailles. Bien que je comparaisse devant vous à ce titre, je suis également premier vice-président des Fermes Burnbrae, une entreprise familiale dont les activités de classement, de décoquillage, de cuisson et de production des œufs se déroulent dans cinq provinces et dont les ventes s'étendent partout au Canada. Je suis accompagné du président et chef de la direction du Conseil canadien des transformateurs d'œufs et de volailles, M. Jean‑Michel Laurin.
Nous sommes heureux de participer à votre étude sur les chaînes d'approvisionnement agricoles et agroalimentaires aux côtés de nos partenaires de l'industrie, soit ceux des Producteurs d'œufs d'incubation du Canada et des Producteurs d'œufs du Canada.
Il s'agit d'un sujet important pour nous, car les transformateurs canadiens de volailles et d'œufs jouent un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire du Canada. Notre association représente des couvoirs, des établissements de classement d'œufs, des transformateurs d'œufs, des transformateurs de poulet et de dinde et d'autres transformateurs au pays. Ensemble, nos membres représentent plus de 180 établissements de toutes tailles. De plus, ils transforment plus de 90 % des produits de la volaille et des œufs produits par des agriculteurs canadiens.
Pour vous aider à comprendre où nous nous situons dans la chaîne d'approvisionnement par rapport aux Producteurs d'œufs d'incubation du Canada et aux Producteurs d'œufs du Canada, nos membres du secteur des couvoirs achètent et font éclore les œufs d'incubation de poulets à chair produits par les membres des Producteurs d'œufs d'incubation du Canada, qui sont ensuite vendus aux producteurs de poulet, qui approvisionnent ensuite les installations de transformation de la volaille de nos membres. À titre d'information, nos membres comprennent également des couvoirs de poules pondeuses et de dindes.
Dans le secteur des œufs, les producteurs canadiens d'œufs fournissent leurs produits à nos établissements de classement d'œufs et de transformation des œufs. En d'autres termes, ce que les membres du Conseil canadien des transformateurs d'œufs et de volailles ont en commun, c'est qu'ils achètent leurs principaux intrants auprès de producteurs canadiens sous gestion de l'offre et qu'ils se font ensuite concurrence pour approvisionner les détaillants de produits alimentaires, le secteur de la restauration et les marchés industriels canadiens.
J'aimerais faire quelques observations, après quoi nous serons ravis de répondre à vos questions.
Premièrement, la pandémie a créé une tempête parfaite pour notre chaîne d'approvisionnement. Elle a causé, et cause encore, d'importantes perturbations sur nos marchés, dans nos activités commerciales, pour notre clientèle et, surtout, pour notre personnel et notre main-d'œuvre. Les événements récents, qu'il s'agisse des inondations en Colombie-Britannique ou des récents cas de grippe aviaire qui ont été découverts dans le Canada atlantique, mettent également à l'épreuve notre résilience.
Deuxièmement, nous jouons un rôle essentiel sur deux plans dans le secteur agroalimentaire. Nous sommes un service essentiel pour les producteurs canadiens, qui comptent sur nous pour acheter, transformer et commercialiser leurs produits. Nous sommes également un service essentiel pour les Canadiens, qui comptent sur les aliments que nous produisons pour se nourrir et nourrir leurs familles. Notre chaîne d'approvisionnement est fortement axée sur l'approvisionnement du marché canadien. C'est un rôle que nous prenons très au sérieux, mais il a également eu des répercussions sur notre main-d'œuvre.
Notre industrie n'est pas différente du reste du secteur canadien de la transformation des aliments, qui connaît une pénurie de main-d'œuvre d'environ 25 %. Cela signifie que nous ne pouvons pas pourvoir le quart des postes dans notre industrie. Nous étions confrontés à des pénuries de main-d'œuvre chroniques avant la pandémie, mais elles se sont aggravées de manière significative. Cette situation a des répercussions directes sur les personnes qui travaillent dans nos établissements et sur la disponibilité des produits alimentaires canadiens. Il est maintenant clair que nous avons besoin d'aide, et ce, rapidement.
Le secteur canadien de la transformation des aliments a plaidé en faveur de la création d'un programme de main-d'œuvre étrangère d'urgence. La seule solution à court terme dont nous disposons est de faire venir davantage de travailleurs étrangers temporaires pour combler notre manque de main-d'œuvre immédiat. Nous serons heureux de vous en dire plus, mais ce que nous demandons essentiellement, c'est que des ajustements soient apportés aux programmes pilotes sur l'agroalimentaire afin qu'il soit possible de faire venir un plus grand nombre de travailleurs étrangers temporaires, de simplifier le processus de demande et d'accélérer le traitement.
La main-d'œuvre est une question importante qui nécessite une attention immédiate, et nous travaillons également avec nos partenaires de l'industrie à l'élaboration d'une stratégie de main-d'œuvre à moyen et à long terme pour notre secteur. Parmi les autres solutions politiques qui permettraient de relever les défis auxquels notre industrie est confrontée, citons le respect de l'engagement du gouvernement à soutenir notre industrie après les concessions sur l'accès aux marchés qui ont été faites dans le cadre des récents accords commerciaux, la mise en œuvre d'un code de conduite pour les épiceries et l'adoption de mesures visant à améliorer la résilience des infrastructures essentielles du Canada.
Nous sommes impatients de travailler avec vous pour relever ces défis et d'autres encore, et nous serons heureux de répondre à vos questions.
Merci, monsieur le président.
:
Merci. Bonjour, monsieur le président, bonjour, messieurs les vice-présidents. Bonjour aux membres du Comité.
Je m'appelle Roger Pelissero. Je suis un producteur d'œufs de troisième génération de St. Ann's, en Ontario, et je préside le conseil d'administration des Producteurs d'œufs du Canada. Je suis accompagné de Tim Lambert, chef de la direction des Producteurs d'œufs du Canada.
C'est un honneur de comparaître devant vous aujourd'hui pour discuter des enjeux liés à la chaîne d'approvisionnement dans notre secteur. J'aimerais commencer par souligner que l'étude à laquelle nous participons aujourd'hui est menée sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin.
Les Producteurs d'œufs du Canada ont pour mandat de gérer l'offre d'œufs à l'échelle nationale et de promouvoir leur consommation, tout en veillant aux intérêts des producteurs d'œufs réglementés de tout le pays. Il y a plus de 1 200 fermes familiales au Canada, situées dans toutes les provinces et dans les Territoires du Nord-Ouest. Nous nous consacrons à la production d'œufs frais locaux.
Nous sommes ici aujourd'hui pour vous parler de la chaîne d'approvisionnement agricole et agroalimentaire et vous faire part des problèmes que nous vivons actuellement dans notre secteur, ainsi que des mesures que le gouvernement peut prendre pour assurer la durabilité et la fiabilité à long terme de cette chaîne d'approvisionnement face aux perturbations.
Je vais céder la parole à Tim Lambert pour commencer.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur Pelissero.
Les producteurs d’œufs d’aujourd’hui sont aux prises avec des défis sans précédent. Qu'il s'agisse des sécheresses durant tout l’été dans les Prairies, des vastes feux de forêt et des inondations en Colombie-Britannique, des tempêtes hivernales incroyables qui frappent le Canada atlantique, tout cela en pleine pandémie mondiale, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement sont constantes, et les agriculteurs sont en première ligne, continuant à nourrir les Canadiens et à assurer une solide sécurité alimentaire nationale au moment où nous en avons le plus besoin.
Les événements liés aux changements climatiques ont été l’une des principales causes de perturbations extrêmes de la chaîne d’approvisionnement pour notre secteur. Comme nous avons tous pu le constater, ces événements se produisent de plus en plus fréquemment, et le niveau de destruction causé continue d’augmenter.
Nous avons besoin d’un financement adéquat pour nous préparer à ces événements et renforcer l’infrastructure et la préparation aux situations d’urgence au besoin. De plus, un financement important pour la recherche et les initiatives durables est absolument essentiel pour assurer l’avenir de l’agriculture au Canada et empêcher que des événements plus importants ne se produisent.
Les producteurs d’œufs canadiens sont des chefs de file en matière de pratiques exemplaires. Nos pratiques novatrices et nos nouveaux gains d’efficience ont permis aux producteurs d’œufs canadiens de réduire leur empreinte environnementale tout en répondant à la demande croissante d’œufs locaux au Canada. En seulement 50 ans, nous avons réduit l’impact environnemental de la production d’œufs de 68 % sur le plan des émissions de gaz à effet de serre, de 68 % sur le plan de l’utilisation de l’eau, de 81 % sur le plan de l’utilisation des terres et de 41 % sur le plan de l’énergie requise pour la production des œufs, un bilan dont nous sommes fiers.
Cependant, l’innovation ainsi que la création et l'adoption des nouvelles pratiques et les gains d’efficience sont souvent coûteux, ce qui impose un fardeau financier aux producteurs. Cela nuit à la création et à la mise en œuvre de nouvelles technologies durables, et limite ainsi les réductions globales de l’utilisation des ressources qui nous empêchent d’atteindre un possible avenir carboneutre et des phénomènes météorologiques prévisibles et cléments.
De plus, des choix politiques fermes, comme le plan de tarification du carbone et le plafonnement possible des émissions, forcent le changement avant que les infrastructures, le financement et des solutions de rechange abordables soient disponibles. Cela crée des défis importants, car bon nombre de technologies ne sont pas suffisamment avancées ou demeurent trop coûteuses à adopter. Pour renforcer les chaînes d’approvisionnement agricole, il faut donner aux agriculteurs les outils dont ils ont besoin pour faire face aux phénomènes climatiques extrêmes et les prévenir. Il faut augmenter le financement et la collaboration du gouvernement avec l’industrie pour assurer une transition stable vers la carboneutralité qui appuie les agriculteurs, les consommateurs et l’environnement ainsi que les chaînes d’approvisionnement canadiennes.
Lorsque de tels événements se produisent, notre secteur a besoin d’une intervention rapide et d’une aide appropriée de la part du gouvernement afin de prévenir d’autres dommages à notre chaîne d’approvisionnement. Bien que nous soyons heureux que le gouvernement offre des programmes de relance aux agriculteurs, ces programmes ne vont pas assez loin. Agri-stabilité est un bon exemple. Un producteur y a accès seulement lorsque sa marge de production baisse de 30 % par rapport à la moyenne historique. Une baisse de 30 %, causée par des événements qui échappent au contrôle des producteurs, est un coup dur pour un agriculteur. Nous aimerions que cela soit modifié afin que le programme soit accessible lorsque la marge de production baisse de 15 % par rapport à la moyenne historique.
Monsieur Pelissero, je vous redonne la parole.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie, monsieur le président, et je remercie les témoins.
Je vais commencer exactement par le problème numéro un dont nous avons entendu parler lors des précédents témoignages: les pénuries de main-d'œuvre.
Vous faites partie du vaste secteur des aliments et des boissons, et je félicite ce secteur d'avoir proposé un programme de travailleurs étrangers d'urgence. Je vais consacrer la majeure partie de mon temps à m'assurer pointilleusement que les cinq éléments apparaissent au compte rendu.
Plus tôt aujourd'hui, nous avons entendu parler des 11 études qui ont recensé diverses facettes de la pénurie de main-d'œuvre. Je félicite l'industrie parce que j'y ai passé beaucoup de temps et qu'il n'est pas toujours facile de réunir 10 organismes pour s'entendre sur un document. Je vous félicite donc d'y être parvenu.
J'entre tout de suite dans le vif du sujet. Pour commencer, je veux mentionner que la plupart de mes questions s'adresseront au Conseil canadien des transformateurs d'œufs et de volailles.
J'ai beaucoup entendu parler du plafond et de la proposition de le faire passer de 10 % à 30 %. La représentante du Conseil des viandes du Canada nous a dit ce matin que les pénuries de main-d'œuvre dans leur secteur atteignent 35 %, et vous avez parlé de 25 % dans le vôtre.
J'aimerais avoir votre opinion. Si le plafond passait à 30 %, cela vous inciterait‑il encore, vous et vos membres, à embaucher d'abord des Canadiens? Pouvons-nous hausser ce plafond à 30 % pour remédier aux pénuries dans les autres secteurs sans nuire à l'embauche des travailleurs canadiens?
:
C'est une excellente question. Je vous remercie d'avoir mentionné que nous avons été en mesure de réunir 10 associations. En fait, nous en sommes maintenant à 11.
C'est un sujet très important. En ce qui concerne le problème de main-d'œuvre dans notre industrie, vous parlez d'une demande consistant à hausser le plafond à 30 %. Je veux simplement préciser que la position que nous avons avec nos collègues des autres associations de transformation alimentaire est de mettre en place un programme temporaire d'urgence sur une période de 18 mois. L'idée est d'instaurer des mesures urgentes pour nous aider à combler la pénurie de main-d'œuvre dans l'industrie de la production alimentaire. Notre objectif est de remédier à la pénurie à court terme, tout en sachant que nous devons aussi, en même temps, élaborer des solutions à moyen et à long terme.
Par l'entremise de la Fédération canadienne de l'agriculture et d'Aliments et boissons Canada, nous travaillons tous ensemble sur un projet de deux ans visant à élaborer une stratégie de main-d'œuvre pour le secteur de l'alimentation au Canada
Je sais que cela cadre aussi avec les priorités du gouvernement, alors nous nous concentrons beaucoup sur la recherche d'autres solutions pour accroître le bassin de travailleurs disponibles au Canada. Je peux vous en dire plus à ce sujet si vous souhaitez...
:
Je vous remercie beaucoup.
Je sais qu'il ne reste pas beaucoup de temps, mais je voulais revenir sur un sujet.
Je tiens tout d'abord à vous féliciter du travail accompli dans le secteur pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer d'autres enjeux environnementaux. C'est une industrie que j'affectionne tout particulièrement. Ma tante et mon oncle, Helen et Mike Dykstra, avaient une grande exploitation avicole familiale. Mon cousin a maintenant pris la relève. De plus, étant issue d'une lignée de Néerlandais, je sais que c'est une partie importante de l'industrie agricole au Canada.
Monsieur Lambert, vous avez abordé le sujet. J'aimerais savoir si vous pourriez nous parler de l'efficacité du Programme des technologies propres ou du nouveau programme des Solutions agricoles pour le climat. Vos membres ont-ils pu profiter de l'un ou l'autre de ces programmes pour tenter de trouver des solutions aux problèmes climatiques?
:
Ils ne l'ont pas encore fait, mais nous examinons soigneusement s'ils peuvent s'appliquer à nous, car cela suscite un grand d'intérêt.
C'est important, mais je vais répéter simplement que le Canada a l'occasion d'être un leader mondial en agriculture, de contribuer à atténuer les problèmes liés aux changements climatiques, et que c'est bon pour notre industrie nationale, et pour nos exportations également.
En fait, c'est un départ, mais c'est un peu une goutte d'eau dans l'océan, car les besoins sont énormes. Nous sommes aux prises avec divers problèmes, comme le fait de ne pas être exemptés de la taxe sur le carbone. Cela n'aide pas les éleveurs à trouver des solutions de rechange, que ce soit du côté de la production, du classement ou de la transformation.
Je pense qu'il y a un écart entre ce qui est disponible, les nouvelles technologies abordables, et ce avec quoi nous devons travailler aujourd'hui.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être parmi nous aujourd'hui.
Je vais commencer par vous, monsieur Laurin.
On a beaucoup parlé de faire passer de 20 à 30 % le ratio de travailleurs étrangers dans les usines de transformation. J'aimerais savoir si cette augmentation pourrait combler vos besoins urgents de main-d'oeuvre.
Ne serait-il pas plus judicieux, comme l'ont mentionné d'autres témoins précédemment, d'enlever complètement ce plafond pour le secteur de la transformation, afin que ce dernier soit aligné sur le secteur agricole, qui, pour sa part, n'a pas de plafond? Après tout, le secteur de la transformation et le secteur agricole sont intimement liés.
J'aimerais connaître votre opinion là-dessus.
:
Merci de la question, monsieur Perron.
J'aimerais vous rappeler que le ratio dont vous parlez est récemment passé à 20 % au Québec, mais que, partout ailleurs au pays, pour la majorité de nos membres, il est toujours de 10 %.
Quant à savoir quel devrait être le seuil approprié, pour notre part, nous avons demandé qu'il soit haussé à 30 %, parce que nous pensons que cela viendrait donner un bon coup de pouce aux entreprises qui cherchent à régler leurs problèmes de main-d'œuvre de façon urgente. Nous demandons que ce soit fait sur une base temporaire, pour les 18 prochains mois, le temps qu'on trouve des solutions à moyen et à long terme.
Ce seuil devrait-il être haussé à 100 %? C'est certain que nous ne nous en plaindrions pas si c'était le cas, mais nous sommes conscients que le gouvernement a certaines préoccupations et qu'il veut procéder par étapes. On verra bientôt quel effet aura l'augmentation du seuil au Québec, qui passera de 10 à 20 %. On sait que beaucoup d'entreprises veulent se prévaloir de cette nouvelle possibilité qui s'offre à elles. D'un autre côté, comme l'un de vos collègues l'a mentionné plus tôt, le traitement des demandes peut prendre jusqu'à huit mois. Il est donc important de s'attaquer en même temps au problème du temps de traitement.
L'une des choses que nous craignons, c'est que l'annonce de ce nouveau seuil crée de faux espoirs chez les employeurs. S'ils font des demandes, mais qu'ils doivent attendre huit mois pour avoir ces travailleurs dans leurs usines, ils ne seront pas plus avancés. Cela reste une solution, mais ce n'est pas la solution urgente dont nous avons besoin en ce moment.
Je vais m'arrêter là.
Pour ce qui est de l'équité avec le secteur de la production alimentaire, c'est une question valable. Il est important que le secteur agricole puisse continuer à avoir accès aux travailleurs étrangers, comme c'est le cas maintenant. L'idée, c'est que les transformateurs puissent, eux aussi, recourir à plus de travailleurs étrangers, ne serait-ce que sur une base temporaire.
:
C'est un excellent exemple. Comme on l'a vu, les pénuries de main-d'œuvre peuvent avoir un effet direct sur la disponibilité des aliments.
Nous nous sommes demandé quelle était la solution la plus simple que nous pouvions recommander au gouvernement. À notre avis, il pourrait apporter assez facilement quelques modifications à deux projets pilotes qui ont été lancés dans les dernières années. Cela nous aiderait considérablement.
Pour ce qui est d'accélérer les délais de traitement, c'est effectivement une bonne idée. Je sais que le gouvernement a annoncé des investissements additionnels pour augmenter le nombre d'employés qui traitent ces demandes. Comme votre collègue l'a mentionné tantôt, il faudrait que toutes les demandes transmises par le secteur de la transformation alimentaire soient traitées par le même groupe de gens, afin qu'on acquière une expertise en la matière.
Nous avons aussi demandé qu'il y ait des études d'impact sur le marché du travail qui s'appliquent à l'ensemble du secteur de la transformation alimentaire. Par ailleurs, la validité de ces études est présentement de neuf mois ou un an, si ma mémoire est bonne. Nous demandons que ces études soient valides pour deux ans. Si elles étaient valides pour une période de deux ans, on pourrait s'attendre à ce que le gouvernement ait deux fois moins de demandes à traiter.
Cela fait partie des choses que nous demandons et qui, à notre avis, aideraient le gouvernement à traiter plus rapidement et efficacement les demandes que les employeurs lui transmettent.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'avoir contribué à guider notre comité dans la réalisation de la présente étude.
Je vais permettre à chacun d'entre vous de répondre à ma prochaine question. Chacun de vous pourrait‑il prendre une minute pour formuler des observations?
L'étude que nous menons présente des parallèles évidents avec l'étude sur la transformation que notre comité a réalisée au cours de la législature précédente. J'ai parcouru certains des témoignages recueillis au cours de cette étude, notamment au sujet de la question de la main-d'œuvre.
Le syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce a comparu devant notre comité dans le cadre de cette étude. En ce qui concerne la main-d'œuvre, ils ont parlé du fait qu'il n'y avait peut-être pas assez d'efforts déployés pour établir des liens entre les perspectives d'emploi qui existent dans le secteur et un nombre suffisant de Canadiens. Je sais que les travailleurs étrangers temporaires sont certainement nécessaires. Nous pouvons le constater, mais je pense que le syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce voulait voir l'établissement d'un forum plus structuré dans lequel nous pourrions réunir les travailleurs, l'industrie, les établissements d'enseignement et le gouvernement. Je pense qu'il y avait autrefois une initiative que l'on qualifiait de programme sectoriel et qui a été supprimée il y a environ dix ans.
Je me demande simplement si chacun de vous pourrait nous dire s'il est nécessaire de rétablir une sorte de forum réunissant ces quatre groupes afin de favoriser des conversations régulières.
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Je pense que ce qui a changé depuis la dernière fois que le Comité s'est penché sur la question — et je suppose que nos collègues du secteur du travail seraient probablement de cet avis —, c'est que nous avons assisté à une modification fondamentale de la façon dont les marchés du travail fonctionnent, non seulement au Canada, mais aussi à l'échelle mondiale. Vous pouvez examiner la situation aux États-Unis et à d'autres endroits. Les employeurs se retrouvent à court de main-d'œuvre dans beaucoup d'endroits.
Nous constatons également que, dans notre secteur, les gens travaillent dans des usines. La plupart d'entre eux ne peuvent pas travailler à la maison. Bon nombre de travailleurs ont quitté notre industrie. Nous avons du mal à attirer des gens dans notre secteur, car les emplois où l'on peut travailler à domicile sont très recherchés. Certaines personnes prennent des décisions au sujet de leur vie. La participation au marché du travail sera probablement moins importante qu'auparavant en raison de la pandémie de COVID et des décisions que les gens prennent au sujet de leur vie.
C'est la raison pour laquelle nous, les membres de l'industrie, nous rendons compte que nous devons élaborer un plan stratégique en matière de main-d'œuvre pour notre industrie, afin d'étudier des solutions à moyen et à long terme. Nous savons que les travailleurs étrangers temporaires peuvent être une solution provisoire dans l'immédiat, mais nous sommes conscients que nous devons envisager d'autres solutions.
Je pense que le programme auquel vous faites allusion est celui des conseils sectoriels. Nous avions autrefois des conseils sectoriels pour presque tous les secteurs de l'économie canadienne. C'est peut-être une idée que nous devrions examiner. Je sais que ces conseils ont été dissous il y a une dizaine d'années, mais c'est peut-être le type d'approche dont nous avons besoin pour réunir les syndicats et les employeurs. Nous sommes tous dans le même bateau. Nous devons trouver des solutions novatrices aux problèmes que nous rencontrons.
Nous faisons face à un problème assez unique, mais nous savons que nous ne sommes pas les seuls dans cette situation; tous les secteurs de l'économie affrontent ce problème. Les employeurs de vos circonscriptions vous disent probablement que tout le monde manque de main-d'œuvre. Certains aspects de notre situation sont un peu particuliers, pour les raisons que je vous ai exposées plus tôt.
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Le financement est effectivement un important problème.
Je peux affirmer que j'ai entendu — en particulier nos membres — dire que l'accès à un financement régulier est problématique. Je sais que Financement agricole Canada a été plus actif qu'auparavant dans ce domaine. Je pense que cette institution avait l'habitude de se soucier exclusivement des agriculteurs, mais je sais qu'elle finance de plus en plus fréquemment des entreprises du secteur de la transformation et qu'elle étudie des débouchés de ce secteur.
Je suis désolé de revenir encore une fois sur la question de la main-d'oeuvre, mais en ce moment, plusieurs de nos membres cherchent à continuer à faire croître leur entreprise, mais leurs efforts sont vraiment mis en échec parce qu'ils ne peuvent pas trouver de personnel. En ce qui nous concerne tout particulièrement, nous sommes reconnaissants d'avoir le privilège d'évoluer dans un milieu où les agriculteurs sont financés, ce qui signifie que nous pouvons assurer un approvisionnement fiable en aliments pour le marché canadien. Comme mon président l'a mentionné dans sa déclaration préliminaire, nous nous concentrons sur l'approvisionnement du marché canadien. Compte tenu de cette situation, nous devons régler nos problèmes de main-d'œuvre.
Votre collègue libéral a également posé une question au sujet des investissements. Nous prévoyons et espérons également que le gouvernement respectera son engagement à fournir une indemnisation commerciale à notre industrie. Je sais que nos collègues du secteur de la production ont déjà commencé à voir certains de ces investissements être effectués...