:
Mesdames et messieurs, bonjour.
Nous sommes réunis pour une consultation prébudgétaire. Il s'agit de la 22e séance du Comité permanent des finances. Nous sommes à Toronto. Bien que je ne sois pas natif de cette ville, je vous souhaite tous la bienvenue dans la ville reine.
Aujourd'hui, nous allons rencontrer des représentants de l'Association canadienne des constructeurs de véhicules, de La Compagnie Canada, de l'Association canadienne de pipelines d'énergie, de Mobilité électrique Canada, de Spectra Energy et de Dirigeants financiers internationaux du Canada.
[Traduction]
Vous avez chacun cinq minutes pour présenter votre exposé, puis, après, nous passerons aux questions des députés.
Nous allons commencer par entendre le représentant de l'Association canadienne des constructeurs de véhicules.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messiers. Je m'appelle Mark Nantais. Je suis président de l'Association canadienne des constructeurs de véhicules. Nous sommes certainement ravis d'être ici, et vos commentaires relatifs à nos recommandations pour le budget fédéral de 2012 sont certainement les bienvenus.
En 2010, les entreprises membres de l'ACCV — Chrysler, Ford et General Motors — ont produit 65p. 100 de tous les véhicules fabriqués au Canada et comptaient pour environ 50 p. 100 de tous les véhicules vendus. Actuellement, nos entreprises membres produisent 22 véhicules légers différents dans six usines d'assemblage à grand débit ainsi que diverses pièces en grande quantité, y compris des moteurs et des boîtes de transmission, dans quatre autres usines. Grâce à leurs activités de vente, de montage et de recherche ainsi qu'à leurs sièges sociaux, les entreprises membres de l'ACCV emploient directement 35 000 Canadiens et soutiennent 50 000 personnes à la retraite. Pour chaque emploi sur la chaîne de montage, sept autres emplois sont créés dans l'économie. Nous ne connaissons pas d'autres secteurs où il existe un facteur de multiplication des emplois aussi élevé.
Voici les mesures budgétaires que nous proposons.
Première recommandation: Le budget de 2012 devrait constituer à nouveau un fonds souple et concurrentiel d'investissement dans le secteur de l'automobile afin d'attirer de nouveaux investissements dans le secteur automobile ainsi que des investissements qui permettront de mettre à niveau et de maintenir l'empreinte existante du secteur automobile canadien. Les compagnies prennent désormais des décisions aux trois ans, tout au plus, et la prochaine période de nouveaux investissements arrive déjà. Les difficultés actuelles auxquelles se heurtent les constructeurs canadiens au chapitre de la compétitivité — à cause de la vigueur du dollar canadien, du prix élevé des matières premières et des coûts énergétiques élevés — auront des répercussions sur la capacité de l'industrie automobile de soutenir la concurrence pour de nouveaux investissements. Étant donné que le Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile devrait cesser d'exister bientôt et que le Canada doit livrer une concurrence mondiale au chapitre des mandats de production d'automobiles, un programme de stimulation de l'investissement dans le secteur automobile qui est non seulement équivalent, mais supérieur à ceux des pays du monde entier demeure une nécessité. D'ailleurs, nous avons des exemples, si vous voulez avoir une idée de ce type de mesures incitatives.
Deuxième recommandation: Le budget de 2012 devrait éliminer la taxe d'accise sur l'écoprélèvement et se concentrer sur des politiques qui ont des retombées positives sur l'environnement grâce à des mesures visant à éliminer les véhicules les plus anciens et les plus polluants du réseau routier et d'encourager l'utilisation de carburants propres et renouvelables. L'écoprélèvement a été introduit dans le budget de 2007 aux termes de l'Initiative d'incitatifs de promotion des véhicules écoénergétiques, avant l'entrée en vigueur des normes sur la consommation de carburant des véhicules neufs en 2011, afin de compenser le coût du programme de remise écoAuto, qui a d'ailleurs été créé dans le même budget. Deux importants jalons ont été atteints depuis. Premièrement, le gouvernement a éliminé le programme de remise écoAuto en 2009, supprimant par le fait même le besoin de recourir à l'écoprélèvement pour compenser. Alors, ce que nous avons maintenant, c'est une nouvelle taxe sur des véhicules qui consomment moins de carburant et des catégories offrant les systèmes de sécurité les plus avancés et complets. L'industrie automobile s'est toujours prononcée contre l'adoption de programmes dits de « redevance-remise », comme l'écoprélèvement, vu l'incapacité d'atteindre les objectifs environnementaux énoncés, sans parler de l'effet dévastateur de ces programmes sur les ventes de nouveaux véhicules. Ce point de vue a été appuyé par la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie et par Ressources naturelles Canada.
Deuxièmement, comme il a été mentionné, le gouvernement a pris, en septembre dernier, un règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules beaucoup plus contraignant pour les modèles des années 2011 à 2016 et a fait part de son intention d'imposer des exigences encore plus contraignantes pour ceux des années 2017 à 2025. Cette mesure favorisera d'importantes améliorations au chapitre de l'efficience énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre du parc, car toutes les catégories de véhicules devront accroître leur rendement et réduire leurs émissions. Un facteur à l'appui de l'urgence de l'élimination est le fait que, à cause de l'écoprélèvement, les consommateurs payeront bientôt encore plus, même si le rendement de leur véhicule s'est accru ou est demeuré le même. Ressources naturelles Canada a d'ailleurs l'intention d'adopter de nouveaux protocoles d'essai de la consommation de carburant des nouveaux véhicules et de nouvelles valeurs d'étiquette qui permettront de déterminer le montant de la taxe payée afin de faciliter la mise à l'essai de technologies de pointe et d'offrir des valeurs de consommation de carburant qui conviennent d'avantage aux consommateurs et aux conditions de conduite dans le monde. Cela aura pour effet d'accroître les valeurs de consommation de carburant du public et d'accroître la taxe.
Troisième recommandation: Le budget de 2012 devrait établir pour une période définie une mesure incitative visant à encourager les consommateurs à acheter des technologies automobiles de pointe, ainsi que des mesures incitatives complémentaires qui favoriseront la construction des infrastructures de ravitaillement et de recharge pour soutenir l'introduction d'une large gamme de carburants renouvelables de rechange et une plus grande électrification des véhicules.
Pour conclure, nous comprenons que vous recevez une gamme étendue de propositions de politiques dans le cadre du processus de consultations prébudgétaires, et nous estimons qu'il serait indiqué de mener des études économiques complètes et de tenir des consultations publiques connexes avant de mettre en oeuvre des grands changements à l'égard des politiques. Par exemple, il y a les réductions tarifaires unilatérales apportées au nom de l'harmonisation avec les États-Unis, dont l'incidence sur les industries locales est incertaine. Compte tenu de l'importance du commerce pour la santé économique du Canada, les réductions tarifaires devraient seulement être envisagées dans le cadre de la négociation d'accords de libre-échange bilatéraux ou multilatéraux qui créent de nouveaux marchés d'exportation pour les produits fabriqués au Canada.
La prise de mesures unilatérales compromettrait les négociations bilatérales actuelles du Canada, qui visent à procurer des avantages à toutes les parties concernées au chapitre de l'accès au marché, en vertu de modalités et d'échéanciers négociés.
Merci beaucoup, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous.
[Traduction]
Au nom de La Compagnie Canada, qui a « plus d'une façon de servir », je suis très reconnaissant d'avoir l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Blake Goldring. Je suis fondateur et président de La Compagnie Canada. Notre organisation a été créée en 2006 pour rassembler des chefs de file de l'industrie et de la collectivité d'un océan à l'autre en vue de soutenir nos militaires canadiens et leur famille.
La Compagnie Canada n'a aucune allégeance politique, et nous n'acceptons aucune contribution financière du gouvernement.
Parmi nos initiatives dont vous avez peut-être entendu parler, il y a nos camps pour les enfants des soldats déployés et aussi le programme de bourses d'études, qui finance les études postsecondaires d'enfants de militaires tués pendant leur service dans le cadre d'une mission active.
Notre témoignage d'aujourd'hui a pour but de demander votre soutien pour un programme d'indemnisation juste et efficace à l'intention des employeurs de réservistes canadiens. Nous croyons qu'un tel programme est nécessaire pour reconnaître les sacrifices consentis par les réservistes et leur employeur et renforcer une relation qui est cruciale pour la sûreté et la sécurité du Canada. Mais, par-dessus tout, le programme sera un bon moyen de sensibiliser la population à l'importance du service public des réservistes en répartissant son coût réel dans la société.
Le mémoire de la Compagnie Canada est fondé sur des recommandations formulées par l'Institut C.D. Howe et récemment entérinées dans le Rapport Pratt et par le Canadian Defence & Foreign Affairs Institute. Cet organisme est soutenu par d'importants groupes d'employeurs, dont la Chambre de commerce du Canada, le Conseil canadien des chefs d'entreprise et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
Qu'ils servent dans le cadre d'opérations de maintien de la paix ou de construction de la nation ou dans des zones de combat, les réservistes sont une composante croissante de la sécurité du Canada, au pays comme à l'étranger. L'année dernière, l'Institut C.D. Howe a publié un rapport qui révélait que les lois fédérales et provinciales visant à protéger l'emploi des réservistes déployés en fait pour effet de dissuader les employeurs d'embaucher des réservistes. À notre avis, le bâton — qui représente l'ensemble disparate de dispositions législatives régissant actuellement l'emploi dans les provinces — doit être accompagné d'une carotte, à savoir le programme d'indemnisation que nous avons proposé. Par cela, je veux dire qu'en donnant des incitatifs aux employeurs et en couvrant leurs coûts réels, on améliorera les conditions globales pour les réservistes et on démontrera aux employeurs que leurs efforts et leurs investissements sont importants aux yeux de notre société.
Les coûts assumés par les employeurs comprennent le recrutement et la formation d'un substitut, les heures supplémentaires payées pour compenser les absences, la perte de productivité et le coût de la formation d'appoint des soldats qui reviennent. Ces coûts sont particulièrement difficiles à assumer dans les plus petites entreprises, qui ont beaucoup plus de mal à les absorber dans le cadre de leurs frais d'exploitation. C'est pourquoi notre proposition vise principalement les petites entreprises.
En outre, les réservistes sont pénalisés dans le système actuel — parfois, ils décident de ne pas partir en mission par respect pour la position de leur employeur, ils cachent leur statut ou trouvent moins de débouchés. Selon le rapports de l'Institut C.D. Howe et celui de M. Pratt, le système doit être modifié, sans quoi le bassin d'employeurs s'érodera, ce qui exercera une pression supplémentaire sur nos planificateurs militaires chargés du recrutement et du maintien en poste des réservistes.
Notre proposition intègre le meilleur des leçons tirées de programmes au Royaume-Uni et en Australie. Sur la base du nombre de soldats déployés en 2011, l'Institut C.D. Howe prévoit qu'un programme d'indemnisation des employeurs juste et efficace peut être mis en œuvre moyennant un coût annuel de 8 millions de dollars. Ce programme efficient permettra de distribuer de façon plus équitable le coût du déploiement d'employés à l'échelle de la société, plutôt que de le concentrer sur un petit nombre d'employeurs; il assurera l'accès à un bassin dynamique de réservistes en améliorant leur débouchés et leurs conditions de travail; il facilitera le déploiement des réservistes et leur transition vers la vie civile à leur retour; il permettra au MDN de prendre de meilleures décisions en matière de personnel et d'assurer une planification; et il transmettra un message clair selon lequel le service public d'un réserviste est une chose noble et bonne.
Pour conclure, les hommes et les femmes qui servent à titre de réservistes consentent de nombreux sacrifices pour protéger les valeurs des Canadiens, chez eux et à l'étranger. À notre avis, le temps est venu de mettre en œuvre un programme d'indemnisation des employeurs qui témoigne de notre reconnaissance pour ce service public essentiel.
Monsieur le président, nous vous remercions, vous et les membres du comité, de l'attention que vous prêterez à cette initiative importante et de votre soutien continu pour les Forces armées canadiennes.
Merci.
Bonjour. Je suis reconnaissante d'avoir l'occasion de témoigner devant le comité et de lui communiquer les vues de l'Association canadienne de pipelines d'énergie.
Nous représentons des entreprises qui transportent 97 p. 100 du pétrole et du gaz naturel produits et utilisés au Canada. Les sociétés membres de l'association exploitent actuellement plus de 100 000 kilomètres de pipelines en Amérique du Nord.
Les pipelines sont le seul moyen réaliste — et de loin le plus sécuritaire — de transporter de grandes quantités de pétrole et de gaz naturel au-dessus du sol. Nous savons, à la lumière de nombre de prévisions énergétiques, que nous devrons continuer d'offrir cette énergie encore longtemps. Grâce à ces autoroutes de l'énergie, le Canada assure l'exploitation rentable et la sécurité commerciale et énergétique pour ses citoyens.
Je suis ici pour vous parler du budget de 2012, mais, tout d'abord, j'aimerais brosser rapidement le tableau de la situation. L'économie canadienne, durant la récente période d'incertitude économique qu'elle a traversée, et le budget de 2011 ont amené le gouvernement fédéral à adopter une perspective à long terme. Le ministre Flaherty a déclaré que la priorité à long terme, passe maintenant de la protection des emplois et de la production à la création de conditions propices à la création d'emplois durables et à une croissance plus forte.
Le Canada est dans une meilleure position que bien d'autres pays, en partie parce que le gouvernement a adopté une approche prudente. La reprise économique est un aspect important de cela. Les propositions de l'ACPE pour le prochain budget favoriseront la croissance économique et la création d'emplois tout en reflétant l'objectif d'austérité budgétaire.
Nos recommandations s'inscrivent dans deux grandes catégories. La première consiste à continuer la réforme des processus de réglementation et des lois pour veiller à ce que les décisions en matière d'intérêt public, dont la protection de l'environnement, soient prises par le truchement de processus opportuns, efficients et prévisibles. Les processus doivent être axés sur l'efficacité et l'efficience et préserver la capacité interne nécessaire du gouvernement de faire avancer les projets du secteur privé dans le processus décisionnel gouvernemental dans un délai raisonnable. Cela permettra la création d'emplois et le développement économique dans l'intérêt de tous les Canadiens.
La deuxième catégorie de recommandations, qui vise les pipelines existants, tient au fait que nous devons veiller à ce que la capacité et les outils réglementaires soient en place de façon à sauvegarder les infrastructures critiques, à protéger les collectivités et à assurer la fiabilité de la sécurité et du commerce énergétiques ainsi que la protection environnementale.
À la lumière de ce qui précède, notre première recommandation proprement dite consiste à renouveler le financement et le mandat du Bureau de gestion des grands projets pour une période de trois ans. Il s'agit d'une fonction cruciale qui permet aux cadres supérieurs à l'échelle du gouvernement de poursuivre leur travail relatif à l'approche pangouvernementale en matière de coordination réglementaire et de consultation du public. Le financement est nécessaire à l'adoption de pratiques réglementaires modernes et efficientes et à la reddition de comptes sur les résultats dans tous les ministères et toutes les administrations.
Je demande instamment au gouvernement de maintenir son engagement et de s'assurer que du personnel compétent est en place. Ne pas accorder de ressources adéquates au BGGP et aux organismes de réglementation clés nuirait à l'opportunité des décisions et mettrait des centaines de millions de dollars d'investissement en danger. Notre organisme prévoit pour sa part près de 40 milliards de dollars en projets pour les prochaines années.
La deuxième recommandation consiste à intégrer aux lois environnementales l'objectif d'améliorer l'efficacité réglementaire. Les lois canadiennes existantes en matière d'énergie et d'environnement ont pris forme au fil d'un grand nombre d'années et sont quelque peu disparates. Il suffit de penser à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, à la Loi sur les pêches, à la Loi sur les espèces en péril et à la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Ces textes ont été élaborés et sont entrés en vigueur à différents moments et visant un enjeu particulier. Aujourd'hui, nous avons besoin d'un cadre législatif actualisé pour assurer la création d'ensemble des composantes décisionnelles.
Nous croyons que les réformes devraient comprendre l'intégration des processus décisionnels pour obtenir des résultats environnementaux optimaux, accroître l'efficience et la rapidité du gouvernement, affecter les ressources là où elles ont la plus grande incidence et veiller à ce que les processus de consultation des peuples autochtones soient efficaces.
Troisièmement, nous devons protéger cette infrastructure. Plus précisément, il est important que l'Office national de l'énergie possède les outils d'exécution et la capacité nécessaires pour veiller à ce que la politique « appeler avant de creuser » ait force exécutoire et à ce que les bons outils soient en place pour que les entrepreneurs en excavation agissent comme il faut.
Me reste-t-il une minute?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous, je vous remercie de nous accueillir ici.
Je suis président de Mobilité électrique Canada, et ce, depuis environ six ans. Nous militons en faveur de la technologie de la traction électrique comme solution de rechange aux combustibles fossiles et comme voie d'avenir pour les transports au Canada. Au cours des dernières années, la traction électrique est devenue très populaire à l'échelle de la planète. De fait, la plupart des pays du G8 ont adopté des stratégies et des initiatives visant à intégrer les véhicules électriques aux pratiques quotidiennes en matière de transport, tant pour les consommateurs que pour des applications commerciales. Toutefois, nous ne sommes pas dans cette position ici au Canada, et, aujourd'hui, j'aimerais simplement aborder quelques idées: je vais vous parler des débouchés économiques environnementaux, puis je formulerai quatre recommandations.
Sur le plan économique, nous avons déjà pris connaissance du fait que le Canada possède une industrie très lucrative de fabrication de véhicules. Nous savons très bien cela. L'occasion qui se présente à nous — en ce qui concerne la traction électrique — c'est que nous pouvons maintenir ces emplois et, en fait, les multiplier. Récemment, la Volt de Chevrolet a été lancée, et 20 entreprises ontariennes ont participé à la création de la Volt de Chevrolet en fournissant pièces et études techniques. Le véhicule électrique Transit Connect de Ford a été mis au point à Vancouver. Cela a créé des emplois à Vancouver et continue de créer des emplois dans le pays.
Un certain nombre d'autres initiatives ont été annoncées. Toyota mettra au point son véhicule RAV électrique en Ontario. Alors nous nous imposons vraiment comme joueur. Nous savons que nous avons la capacité sur le plan du personnel, et notre capacité est fantastique à ce chapitre. Nous devons poursuivre sur cette voie en offrant du soutien.
Du point de vue environnemental, les véhicules électriques, même dans une province où la source d'électricité n'est pas purement hydraulique, donnent lieu à une amélioration de 30 p. 100 des émissions d'échappement. Quatre provinces dans le pays utilisent l'hydroélectricité. Dans leur cas, nous voyons une amélioration de 95 p. 100 des émissions d'échappement. Alors, du point de vue de l'environnement, comme le transport compte pour environ 28 p. 100 — je crois — des émissions de GES brutes, si nous voulons vraiment avoir un effet — à défaut de trouver un meilleur terme —, il est facile pour nous de vraiment envisager le secteur des transports comme un domaine sur lequel nous pouvons vraiment avoir un effet aujourd'hui.
En ce qui concerne le réseau électrique, en 2009, avec la faveur d'Industrie Canada et de Ressources naturelles Canada, nous avions été chargés de concevoir la Feuille de route du Canada sur la technologie des véhicules électriques, que nous avons terminée en 2010 et transmise au sous-ministre des Ressources naturelles. À cette occasion, nous avons recommandé une cible audacieuse de 500 000 véhicules électriques rechargeables sur la route au Canada d'ici 2018, applications individuelles et commerciales confondues. Si nous réalisions cet objectif — nous avons consulté tous les services publics à cet égard —, il n'y aurait aucun besoin d'approvisionnement supplémentaire. Nous aurions toutefois besoin d'un réseau de distribution. Nous avons besoin d'une infrastructure de recharge et d'autres infrastructures, mais nous n'avons pas besoin de mettre au point des choses supplémentaires à l'heure actuelle pour atteindre notre première cible. À mesure que nous avancerons, oui, nous aurons besoin de plus. Ce que nous aimerions voir à ce chapitre, c'est une utilisation accrue de l'énergie renouvelable.
Le gouvernement du Canada a fait preuve d'efficacité. Il a collaboré avec nous pour certaines choses, et nous sommes ravis qu'il ait été présent. Il a également introduit quelques programmes qui ont contribué à l'électrification des véhicules.
L'autre chose, c'est la route verte du Canada. Nous voulons que la route verte du Canada aille d'un océan à l'autre et offre des postes de ravitaillement en carburant de remplacement.
Voici nos recommandations, très rapidement.
La première touche les codes et les normes. Nous avons besoin de codes et de normes et nous en avons besoin rapidement pour introduire des véhicules sur le marché.
La deuxième touche l'infrastructure de recharge. Nous aimerions que le gouvernement fédéral mette en place un programme offrant du soutien aux propriétaires de maison et aux entreprises pour les bornes de recharge.
Notre troisième recommandation est vraiment simple: nous voulons que le gouvernement fédéral prêche par l'exemple. Dans d'autres pays, on cherche à intégrer aux flottes du gouvernement fédéral des véhicules électriques rechargeables, à batterie ou hybrides dans la meilleure catégorie.
Enfin, il y a la promotion de la route verte pancanadienne, qui suppose la création de postes de ravitaillement en carburant de remplacement.
Merci beaucoup pour votre temps.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs, merci beaucoup de m'avoir donné l'occasion de me joindre à vous aujourd'hui.
Je tiens particulièrement à remercier la greffière d'avoir prévu notre intervention si tôt; comme ça, je pourrai rentrer chez moi découper des citrouilles avec mes enfants cet après-midi.
Spectra Energy est la première société de distribution de gaz naturel en Amérique du Nord. Notre siège social est établi à Houston, mais nous avons de profondes racines au Canada. Cette année, Union Gas, filière de Spectra Energy qui sert plus de 1,3 millions de clients dans plus de 400 collectivités en Ontario, célèbre ses 100 ans.
Spectra Energy Transmission West, aussi connue sous le nom de Westcoast Energy, qui mène des activités en Colombie-Britannique depuis plus de 50 ans, a entrepris une expansion de 1,5 milliard de dollars.
Maritimes and Northeast Pipeline, coentreprise de Spectra Energy, continue de distribuer du gaz naturel au Canada atlantique et dans le Nord-Est des États-Unis.
Au total, Spectra emploie 3 400 personnes au Canada et verse annuellement près de 300 milliards de dollars en impôts au pays. Nous avons aussi une perspective unique sur les questions d'énergie en Amérique du Nord, car notre PDG, Greg Ebel, un Canadien, a déjà été chef de cabinet pour le vice-premier ministre Don Mazankowski.
Pour le budget de 2012, Spectra Energy a déposé un mémoire concis à l'intention du comité. Nous demandons deux choses: premièrement, que le comité soutienne les modifications proposées de la partie VI.1 de la Loi de l'impôt sur le revenu et d'autres dispositions connexes, en particulier pour remédier à la différence actuelle entre le taux d'imposition des sociétés et le traitement fiscal de dividendes provenant de certaines actions privilégiées.
Les services publics — et Spectra Energy en particulier — ont d'importants programmes d'immobilisations et recourent souvent aux actions privilégiées, parmi leurs instruments financiers, pour financer ces dépenses ainsi que leurs activités courantes. Aux termes de la partie VI.1 de la loi, un impôt est perçu sur certains dividendes d'actions privilégiées versés par la société; pour compenser le coût de cet impôt, les sociétés ont aussi droit à une déduction fiscale. Initialement, l'intention était de faire correspondre le montant de la déduction fiscale avec la valeur de l'impôt versé par la société sous le régime de la partie VI.1. Le taux de l'impôt prévu à la partie VI.1 et les déductions connexes ont été fixés à une époque où le taux d'imposition des sociétés s'élevait en moyenne à 40 p. 100. Depuis lors, le taux d'imposition des sociétés a évidemment baissé, et les modifications de l'impôt prévu à la partie VI.1 et des déductions connexes ne reflètent pas ces changements. La situation a été reconnue, au fil des ans, par différents gouvernements, et, à compter de 2003, on a présenté des projets de loi pour régler le problème, mais ils n'ont jamais été adoptés.
Deuxièmement, nous demandons au comité de soutenir l'attribution de crédits d'impôt à des fins d'investissement aux partenaires autres que le commandité dans une société en commandite en vertu du programme de RS et de DE, recherche scientifique et développement expérimental. Nous croyons que ce changement proposé peut être mis en œuvre plutôt facilement et contribuera à l'innovation dans notre secteur.
L'actuel système de demande du programme de RS et de DE pénalise la structure de la société en commandite et limite inutilement l'investissement dans l'innovation. En général, tous les revenus imposables, toutes les pertes ou autres éléments fiscaux générés par une société en commandite sont distribués parmi tous les associés. Toutefois, sous le régime de la Loi de l'impôt sur le revenu, lorsqu'une société en commandite mène des activités de RS et de DE, les crédits d'impôt à l'investissement correspondants sont seulement accordés au commandité, tout comme les déductions pour RD et DE lorsque la société en commandite est en situation de perte. En raison de cette condition, il est difficile, voire impossible, pour le commandité de profiter des crédits d'impôt à l'investissement, car, habituellement, la seule source de revenu d'un commandité est le revenu provenant de la société en commandite.
À l'instar de bien d'autres sociétés, nous avons adopté le modèle de la société en commandite parce que le Canada ne permet pas la consolidation des déclarations de revenus. Il n'y aurait probablement aucun problème s'il était possible de consolider les déclarations de revenus, et nous demandons instamment au comité de continuer à encourager le Canada à adopter une telle orientation.
Il y a une dernière chose que nous aimerions que vous considériez — et je vais me faire l'écho de ma collègue Brenda Kenny — qui ne figure pas dans notre mémoire aux fins des consultations prébudgétaires mais qui est urgente pour vous en tant que décideurs. Étant donné que l'approvisionnement interne en gaz naturel des États-Unis va peut-être perturber l'approvisionnement canadien classique — et le créneau est assez étroit, on parle des 10 ou 15 prochaines années —, le Canada doit trouver de nouveaux marchés internationaux. Si le Canada ne prend pas rapidement des mesures pour soutenir une concurrence internationale intense, des milliers d'emplois et des milliards de dollars d'activité économique — en particulier en Colombie-Britannique, mais aussi dans le reste du Canada — risquent d'être limités au marché intérieur.
Une réforme substantielle est nécessaire sur le plan de notre processus d'approbation de projets pour aider le Canada à soutenir la concurrence. Une telle réforme ne signifie pas que nous allons baisser nos normes; nous allons seulement éliminer les chevauchements inutiles dans le système, qui nuisent à l'investissement.
Les trois secteurs d'amélioration proposés par Spectra Energy comprennent l'imposition de contraintes de temps pour tous les grands projets, la tenue de consultations complètes et uniques auprès des Premières nations et la poursuite de la coordination entre les administrations et les ministères pour atteindre l'objectif « un projet, une évaluation ».
Nous demandons à chacun d'entre vous et à chaque parti d'appuyer ces recommandations afin qu'on puisse faire du système réglementaire du Canada le meilleur au monde. Nous sommes déterminés à être des partenaires constructifs dans ce processus.
Merci pour votre service au Canada et votre temps aujourd'hui.
J'ai hâte d'entendre vos questions.
:
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Je m'appelle Michael Conway, et je suis directeur général et président national de Dirigeants financiers internationaux du Canada. DFI Canada est une association volontaire composée de 2 000 membres, des directeurs financiers et des hauts dirigeants financiers de partout au Canada.
Les recommandations que nous vous présentons aujourd'hui sont le fruit des efforts collectifs du Comité sur la fiscalité de DFI Canada, dont le président, Peter Effer, vice-président aux affaires fiscales de Shoppers Drug Mart, m'accompagne aujourd'hui.
DFI Canada comprend l'importance cruciale du maintien de la stabilité pendant que le gouvernement s'attache à atteindre ses buts en matière de politique fiscale. Nous approuvons l'engagement continu qu'a pris le gouvernement en matière de prudence financière. Il est impératif que le gouvernement affecte ses ressources de façon à les optimiser. Le Canada, s'il veut continuer à offrir nombre des avantages collectifs actuels, dont le coût grandissant est causé par le vieillissement de la population, doit continuellement s'efforcer de maximiser le rendement de son investissement.
Dans le mémoire que nous avons déposé, nous avons mis en lumière trois initiatives que, selon DFI Canada, le gouvernement devrait adopter, car elles seront cruciales à la réalisation d'un cadre fiscal efficient.
Premièrement, DFI Canada croit que le gouvernement devrait encourager l'innovation. DFI Canada approuve le rapport Jenkins selon lequel l'innovation est la première source de compétitivité à long terme chez les entreprises et de qualité de vie pour les Canadiens.
Il y a plusieurs façons d'encourager l'innovation à l'aide du financement. On pourrait offrir des crédits d'impôt aux investisseurs providentiels qui financent des dépenses en innovation admissibles. On peut fournir de l'aide aux sociétés qui engagent des dépenses pour innover.
À cet égard, une façon efficiente de promouvoir l'innovation consiste à employer un mécanisme que possède déjà le gouvernement et qui fonctionne bien, à savoir le programme de recherche scientifique et de développement expérimental, ou RS et DE. Mais il faut y apporter des améliorations, car le crédit pour la RS et la DE est actuellement trop complexe et vise un public trop limité. On devrait reconnaître que les innovateurs ont besoin d'un soutien après la phase de R et D préliminaire et que les activités qui mènent à la commercialisation d'un produit devraient être admissibles au financement pour RS et DE. Après tout, c'est la commercialisation de la recherche qui mène à l'activité économique.
Le programme actuel met un frein à l'accès des petites sociétés privées au capital public en faisant passer le crédit d'impôt de 35 p. 100 à 20 p. 100 lorsque la société lance un appel public à l'épargne. DFI Canada recommande que les sociétés ouvertes aient droit aux mêmes crédits d'impôt que les sociétés privées.
Enfin, nous aimons la recommandation du rapport Jenkins selon laquelle on devrait simplifier le programme de RS et de DE en fondant le crédit d'impôt pour les petites et moyennes entreprises uniquement sur les coûts liés à la main-d'œuvre.
Monsieur le président, ce point est une bonne entrée en matière pour parler d'une demande que nous avons présentée au comité l'an passé. Dans l'intérêt à la fois des entreprises et du gouvernement, nous devons réduire la complexité du système d'imposition et de ses exigences en matière de conformité. Lorsque j'ai comparu devant le comité l'année dernière, j'ai comparé la première loi canadienne sur l'impôt au volume plutôt imposant que nous avons aujourd'hui. Le gouvernement devrait procéder au même exercice que l'an dernier pour examiner les lourdeurs administratives liées aux dépenses en R et D — autrement dit, il devrait établir un groupe de travail qui pourrait rigoureusement passer en revue la Loi de l'impôt sur le revenu fédérale. La simplification fiscale allégera le fardeau administratif qui incombe à la fois aux entreprises et au gouvernement, qui finance l'ARC. Une plus grande clarté permettra de réduire le nombre et le coût des litiges en matière fiscale pour les deux parties.
Cela sera particulièrement utile pour les petites et moyennes entreprises et aidera ce secteur clé de l'économie, qui emploie des millions de Canadiens et génère la majeure partie du PIB canadien. La meilleure façon de commencer à simplifier le régime fiscal serait de veiller à ce que le gouvernement poursuive le travail entamé l'an dernier sur l'imposition des sociétés.
Comme nous l'avons souligné dans nos commentaires présentés durant le processus de consultation, un système de transfert des pertes fiscales pour les sociétés rendrait le système beaucoup plus équitable, car les petites entreprises n'ont généralement pas les moyens d'assurer une planification fiscale. Le fait de permettre aux entreprises de produire une déclaration de revenus consolidée allégerait encore le fardeau administratif pour toutes les parties concernées — les sociétés et le ministère du Revenu.
Pour conclure, nous croyons que nos recommandations favoriseront l'innovation, rationaliseront le gouvernement et réduiront le temps consacré à la conformité de sorte que nous puissions axer nos efforts sur la création d'activité économique et d'emplois.
Merci.
:
Monsieur Julian, merci pour la question.
En effet, le FISA s'est révélé essentiel au chapitre de l'obtention de nouveau financement pour l'industrie automobile au pays. Si ce fonds d'investissement n'avait pas été disponible, certains des nouveaux investissements visant les installations de fabrication flexible et des activités de recherche et développement au Canada n'auraient jamais été consentis, c'est aussi simple que ça.
Maintenant, pour les multinationales, les incitatifs à la fabrication sont probablement plus importants maintenant que jamais auparavant dans l'histoire. Tout pays qui possède une industrie automobile maintenant ou souhaite en créer une offre d'énormes incitatifs pour attirer de nouveaux investissements ou maintenir ceux qu'il a. Vous n'avez qu'à regarder au sud de la frontière, aux États-Unis. L'exemple le plus récent est l'usine de Volkswagen au Tennessee. L'usine s'est fait payer 57,7 p. 100 de son investissement total. C'est énorme.
Si nous voulons soutenir la concurrence et conserver les emplois et profiter des retombées avantageuses découlant de l'industrie automobile, nous devons être concurrentiels. De fait, nous devons nous assurer un avantage concurrentiel en ce qui concerne les incitatifs à la fabrication. C'est pourquoi nous continuons de recommander que le FISA soit rétabli et qu'il soit flexible et muni d'une capacité suffisante pour soutenir la concurrence des autres pays dont l'industrie est florissante grâce aux incitatifs qu'ils offrent. Alors, de notre point de vue, le FISA est crucial pour l'industrie automobile du Canada.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais commencer par souhaiter la bienvenue à tous mes collègues de Toronto, port d'attache des Maple Leafs, prochains gagnants de la coupe Stanley cette année.
Le plus grand avantage de se trouver dans sa ville d'attache, c'est de pouvoir dormir dans son propre lit et non pas dans un hôtel.
Je tiens à noter que la limite de cinq minutes est très frustrante, parce qu'on a tant de choses dont on aimerait discuter avec tous les témoins, mais c'est impossible, faute de temps.
J'aimerais commencer par dire, monsieur Goldring, que ce que vous faites avec la Compagnie Canada est absolument extraordinaire. La fin de semaine dernière — avec la mort d'un autre soldat canadien et le jour du Souvenir la semaine prochaine —, nous avons vu à quel point le travail que vous faites est important. Les hommes et les femmes qui portent l'uniforme sont de véritables héros, et, grâce à ce qu'ils font, nous pouvons faire ce que nous faisons ici, alors il est toujours important de ne pas l'oublier.
J'aimerais commencer par M. Conway.
Certains ont dit — et c'est ce que nous venons d'entendre ce matin de Statistique Canada — que notre taux de croissance économique était de 0,3 p. 100 en août, alors il semble qu'on soit sur la bonne voie. Les dangers sont nombreux dans le monde, si on regarde la situation en Europe — surtout en Grèce et maintenant en Italie, un pays du G8 qui pourrait aussi avoir des problèmes.
Certains ont dit que nous devrions hausser les impôts et nous lancer dans les dépenses déficitaires. Quelle est votre opinion là-dessus? Convenez-vous du fait que de telles mesures supprimeraient des emplois et nuiraient à notre économie? Ou croyez-vous que nous ne devrions pas nous aventurer sur cette voie et que nous devrions poursuivre nos efforts visant à maîtriser notre déficit et équilibrer notre budget d'ici 2015-2016?
:
Merci pour la question.
L'une des choses que j'ai abordées dans mon analyse était le besoin de se pencher sur les dépenses, parce que les avantages collectifs actuels que tous les Canadiens chérissent occasionnent une escalade des coûts à cause de la situation démographique. Malheureusement, force est d'admettre que tout le monde vieillit. Lorsque vous entrez dans le détail des comptes financiers, vous remarquez que les prestations de sécurité de la vieillesse et les transferts relatifs à la santé et ce genre de choses grimpent à un rythme bien supérieur à toutes les autres dépenses. Nous ne voulons certainement pas réduire ces choses, alors, si nous voulons continuer d'avoir les moyens d'offrir les programmes sociaux canadiens actuels, nous devons être prudents.
Le dernier cycle de récession a placé le Canada dans une position avantageuse, car il était dans une meilleure situation que bien d'autres pays du G-7 au début. Eh bien, les cycles sont une réalité, et on pourrait avoir tous les économistes dans une même pièce, et ils auraient probablement tous une opinion différente quant au moment du prochain ralentissement de l'économie. Vous évoquez à juste titre les dangers en Europe. Le monde des affaires n'aime pas l'incertitude — cela pourrait déclencher autre chose. Tout cela pour dire que, selon moi, le Canada doit continuer à faire preuve de prudence financière pour demeurer dans la bonne position qu'il avait au moment de la dernière période de ralentissement. C'est plutôt important.
:
Oui, et merci pour la très bonne question.
Il ne fait aucun doute que nos partenaires du Commonwealth étaient en avance sur nous pour ce qui est de réellement offrir une indemnisation et de s'assurer que toute la société assume une partie des coûts liés à nos réservistes qui servent notre pays, ici et à l'étranger.
Dans le cas de l'Australie, on a fini par créer un programme qui, apparemment, offrait un remboursement en argent aux employeurs, et, dans certains cas, l'employeur a en fait gagné de l'argent grâce aux réservistes. Autrement dit, on essayait réellement d'encourager les gens à devenir des soldats et à s'enrôler, et les employeurs réalisaient un profit.
Ce n'est pas l'intention derrière notre proposition. Nous proposons essentiellement de procéder à une mise à l'échelle pour que les petits employeurs reçoivent le salaire médian au Canada. Alors, prenons la tranche de 50 000 $ à 60 000 $, et disons que nous allons payer un petit employeur 80 p. 100 de ce montant — pour que l'employeur partage toujours une partie du fardeau — et réduire l'échelle pour un très gros employeur, qui recevra, disons, 40 p. 100 de ce salaire médian. Ce faisant, nous éviterons les problèmes connus en Australie.
Les Britanniques ont un programme de remboursement de type « remise gouvernementale » bien meilleur et très sensé. Nous suggérons que RHDCC administre ce programme. C'est notre position.
Merci.
:
Très bien, et si vous pouviez nous soumettre de l'information sur les répercussions de ces programmes dans ces pays, compte tenu de la différence entre ces programmes particuliers, cela serait utile. Je vous suis très reconnaissant d'avoir présenté cette proposition pleine de bon sens.
Je disais plus tôt aujourd'hui à Mme Kenny que, durant la fin de semaine, j'avais parlé à Hal Kvisle au sujet des pipelines. Et l'une des choses qu'il nous rappelle, c'est que 85 p. 100 des GES sont émis du côté des consommateurs, des maisons et des véhicules, et non pas par le secteur de la production et de la transformation des carburants.
Alors, cela nous permet de faire la transition vers le sujet des voitures électriques et des voitures en général. Je ne connaissais pas l'incitatif particulier de 7 500 $ offerts aux États-Unis. Et pour votre industrie et, bien sûr, l'industrie des voitures électriques, il semble que, d'après tout le monde à qui je parle, le moteur à combustion interne ne sera pas le moyen de se déplacer dans 20 ou 30 ans et que le véhicule électrique est l'avenir. J'étais en Israël il y a quelques semaines, à Tel Aviv, aux installations de Shai Agassi.
En plus de l'incitatif des 7 500 $ que vous proposez... Votre organisation cherche-t-elle à obtenir cette mesure particulière?
:
Merci beaucoup. Il s'agit d'une excellente question.
Je parle de cela à la légère, mais, en réalité — comme vous le savez très bien —, l'élaboration d'une feuille de route de la technologie n'est pas une mince affaire, et nous avons consacré un peu plus d'un an et demi à cette tâche. Lorsque nous l'avons présentée en 2009, c'était avant la loi américaine sur le réinvestissement et le plan de relance, et le Canada était dans une très bonne position. Nos sociétés — des chefs de file de la technologie — occupaient une position très solide à l'échelle mondiale.
De fait, je suis allé au Brésil et j'ai présenté un discours dans le cadre d'une conférence, et les Brésiliens, ainsi que les représentants de quatre ou cinq autres pays, sont venus me voir pour me dire qu'ils applaudissaient notre feuille de route. Ils nous ont demandé où en était la mise en oeuvre — ce qui m'a mis un peu dans l'embarras —, mais je les ai remerciés très chaleureusement. Et les Brésiliens se sont contentés de reprendre notre modèle et d'y ajouter le sucre de canne. Ils ont copié notre feuille de route. Alors, du point de vue commercial, nous aurions dû la faire breveter.
Alors, la feuille de route a vraiment eu des répercussions à l'échelle internationale, mais nous ne l'avons pas vraiment mise en oeuvre comme telle dans notre propre pays.
:
Eh bien, elles ressemblent à ce que vous avez tous vu avec les technologies médicales, qui permettent le dépistage précoce, avant qu'il y ait un problème. Voilà le genre de techniques que nous employons à l'intérieur des pipelines aujourd'hui, et nous avons des programmes de maintenance et d'intégrité. Nous avons réussi à réduire de façon spectaculaire le nombre d'incidents de cette façon.
J'aimerais parler spécifiquement de votre question liée au pétrole de Fort McMurray. Il y a eu des allégations d'ONG américaines. J'ignore pourquoi, mais elles croient que l'acheminement de bitumes dans des pipelines est dangereux, ce qui est tout à fait faux. Tous les résultats démontrent le contraire, et les antécédents des pipelines de transport du bitume montrent qu'ils sont en fait extrêmement sécuritaires. Alors, il faut faire très attention à ce qui est dit au sujet de la sécurité des pipelines et reconnaître qu'il y a les faits, d'une part, puis des allégations pour des motifs cachés, d'autre part.
L'autre chose que j'aimerais seulement mentionner, pour mémoire, c'est qu'il ne faut pas oublier que beaucoup des sociétés membres de notre organisation investissent dans les énergies renouvelables et font progresser les solutions de rechange au pétrole et au gaz. Or, toutes les prévisions énergétiques annoncent une utilisation active de ces carburants pour une longue période encore. Et, certes, même dans le cadre de la discussion d'aujourd'hui, je soutiens personnellement nombre des demandes d'incitatifs. C'est cette industrie qui génère réellement des centaines de milliers d'emplois et des dizaines de milliards de dollars de revenus.
:
D'accord, c'est fantastique. Merci.
Monsieur Conway, je suis toujours ravi d'accueillir ici des personnes qui comme vous entretiennent des relations avec les PDG de notre pays. Je travaille sur quelques dossiers. Parmi eux, il y a le projet de loi C-331. Il traite du sort des pensions durant une procédure sous la LACC et des situations de faillite et d'insolvabilité. Sous le régime actuel, les pensions sont laissées pour compte. Nous voulons les faire gravir l'échelle des priorités.
Nous avions déposé auparavant le projet de loi C-506, qui proposait une « super-priorité ». Ce n'est pas le cas dans le projet de loi actuel. Il nous place à la tête de la dette non garantie, ce qui protégerait les travailleurs. Nous avons vu la situation à Nortel, où les employés ont perdu 37 p. 100 de leur pension alors que la société disposait de deux milliards de dollars en argent comptant et quatre milliards de dollars en actifs divers, sans parler des brevets qui se sont vendus par la suite.
Je me demande quelle serait votre réaction. Lorsqu'on étudiait la version antérieure de ce projet de loi, on craignait que les sociétés aient du mal à trouver des investisseurs si c'était la loi.
:
L'un des problèmes, c'est que les philosophies sont différentes. Pour les travailleurs, il s'agit d'une portion de salaire différée, mise de côté pour eux. Parfois, certaines sociétés considèrent qu'il ne s'agit que d'un autre bassin d'argent qui sert à rembourser les créanciers
J'aimerais aller un peu plus loin, toutefois. Nous avons parlé de doubler graduellement le Régime de pensions du Canada, principalement parce que plus de 60 p. 100 des travailleurs canadiens aujourd'hui n'ont rien mis de côté et n'ont pas de régime de pension. Maintenant, le gouvernement a mis en place le RPA qui est un programme à participation volontaire.
Notre préoccupation tient au fait qu'il faut établir quelque chose d'obligatoire. Selon nous, le Régime de pensions du Canada, qui est transférable, est dans chaque province et appartient aux Canadiens, est le meilleur instrument à cette fin. Le coût pour un employeur serait de 2,5 p. 100 après la période d'entrée en vigueur graduelle. On va répliquer qu'il s'agit encore d'une autre taxe, mais si nous ne nous occupons pas des Canadiens dès maintenant, dans 30 ou 35 ans, ils vont se heurter à un mur, et nous finirons tout de même par payer. Notre proposition permettrait au moins aux travailleurs de contribuer et d'assumer une part de leurs propres responsabilités.
J'aimerais connaître votre avis sur cela.
:
Bien sûr, et peut-être que je pourrais commencer là.
L'un des moteurs clés ici tient à la nouvelle réglementation pour la réduction des gaz à effet de serre. Elle ne s'appliquera pas seulement aux véhicules légers, elle visera aussi les véhicules utilitaires lourds. À l'heure actuelle, au Canada, nous mettons la dernière main à la réglementation visant les véhicules utilitaires lourds aussi.
Afin de réussir à atteindre certaines de ces cibles très contraignantes — et, soit dit en passant, nous sommes en quelque sorte la seule industrie à l'heure actuelle à être visée par un règlement sur les émissions de gaz à effet de serre —, comme le transport des personnes compte pour 12,5 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre au Canada et que le transport dans son ensemble correspond à environ 27 p. 100, à vrai dire, nous aurons besoin de toute la technologie possible, l'éventail complet des technologies. Alors, vous verrez, le gaz naturel fera partie de la solution. Le diesel propre fera partie de la solution. Même les moteurs à combustion interne améliorés feront partie de la solution jusqu'en 2016, 2017 et, au bout du compte, jusqu'en 2025.
L'électrification des véhicules s'inscrira aussi dans ce processus. La question sera la suivante: où se situera cet enjeu par rapport à toutes les autres administrations à mesure que nous allons de l'avant — surtout si on regarde les réserves pétrolières baisser, par exemple? Je dirais que c'est peut-être encore plus important, du point de vue mondial, lorsque l'on songe aux pays en développement et à leur soif de pétrole.
Toutes ces technologies seront absolument nécessaires. Alors, vous verrez, selon moi, un ensemble composé de différentes technologies, et elles seront applicables à la fois au transport des personnes et au transport commercial, comme les camions lourds, à l'instar du gaz naturel comprimé.
:
Merci, monsieur Giguère.
[Traduction]
Certes, il y a longtemps que notre loi fiscale n'a pas fait l'objet d'un examen exhaustif. Cela fait des dizaines d'années.
Les gouvernements qui se sont succédés ont mis en place divers incitatifs à des moments particuliers, mais on n'a pas procédé à un examen exhaustif pour déterminer si tous les segments de la loi offrent les incitatifs prévus initialement, et s'ils sont toujours nécessaires — essentiellement, du point de vue d'une entreprise, l'analyse de rentabilisation a-t-elle encore du bon sens? Il y a des dispositions de la loi qui sont en conflit.
La loi fiscale a besoin d'un examen exhaustif, ce qui n'a pas été fait — comme vous le savez, en votre qualité de fiscaliste — depuis très longtemps.
Cela revient aussi à ce qu'a dit M. Adler. J'ai parlé de la nécessité du maintien des mesures de prudence financière et j'ai parlé de la nécessité de maximiser le rendement des investissements. Il y a de l'épargne. Il y a une possibilité de simplifier la loi fiscale de façon à réduire le fardeau administratif.
Les fanfaronnades administratives des contribuables et du gouvernement dans la discussion au sujet de l'ARC — du fait que la loi fiscale sous-jacente est ambigüe et qu'il faut des armées de vérificateurs fiscaux et de fiscalistes pour y voir clair — contribuent très peu à la productivité canadienne.
À mon avis, la tenue d'un tel examen permettrait d'éliminer beaucoup de choses inutiles et d'affecter l'argent épargné à des fins plus utiles.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite à tous la bienvenue parmi nous ce matin.
C'est très agréable d'être à Toronto un lundi matin. C'est toujours agréable d'être ici, dans la circonscription et la région de mon collègue M. Adler. Il fait un excellent travail au sein du comité des finances, et je veux simplement m'assurer que vous comprenez à quel point il fait un bon travail pour nous et pour vous.
Il y a tant de questions que j'aimerais poser. J'aimerais bien parler de gouvernance d'entreprise avec M. Conway. Il y a aussi des sujets que j'aimerais aborder avec M. Goldring, mais, malheureusement, nous n'avons que cinq minutes. Ce sera donc pour une autre fois, je l'espère, mais je veux vous féliciter, tous les deux, pour le travail que vous faites.
Je vais, en quelque sorte, partir de la question d'Alain concernant les pipelines de gaz. Là où ma ferme se trouve, en Saskatchewan, il y a, de fait, un pipeline de gaz qui passe. C'est un pipeline qui va de Beacon Hill à Prince Albert. Je pense qu'il a été mis en place à la fin des années 1960 ou au début des années 1970. Il y a tout juste quatre ans, nous avons demandé qu'il y ait un raclage de la conduite. Est-ce que c'est le bon terme? Les responsables ont donc creusé à quatre ou cinq endroits sur les terres de ma ferme, ils ont procédé à une inspection et ils ont réemballé la conduite et se sont assurés que tout était en bon état. Je peux donc témoigner et dire que j'ai vu ce que vous faites. Encore une fois, il n'y a jamais rien de sûr à 100 p. 100, mais je tiens à souligner la qualité de votre travail.
Personne ne veut que notre environnement soit détruit. Personne ne veut qu'il y ait ce type de répercussions, de fuites ou de conséquences de ce type. Encore une fois, nous voulons être certains que nous disposons d'un cadre de réglementation approprié pour tous les nouveaux projets qui vont de l'avant, mais, en même temps, nous ne voulons pas en faire trop. Nous ne voulons pas qu'il y ait politisation du système, comme cela s'est produit aux États-Unis, je pense. C'est le risque avec tout projet. Les politiciens s'en mêlent et prennent des décisions en s'appuyant sur des critères politiques plutôt que sur des données scientifiques probantes ou les faits dont ils disposent.
Madame Kenny et monsieur Kennedy, je vais vous permettre à tous les deux de réagir. Si l'on prend l'ensemble du processus, à partir de l'Office national de l'énergie qui doit prendre des mesures pour approuver un nouveau pipeline jusqu'au processus de réglementation auquel vous devez vous soumettre — vous parlez du cadre —, quels sont les obstacles que vous devez franchir, que ce soit au ministère des Pêches et Océans ou à Environnement Canada?
Pouvez-vous nous dire quelles ont été les répercussions de la décision de la Cour suprême dans l'affaire de la mine de Red Chris à Terrace, en Colombie-Britannique? Comment cela se passe-t-il? Je suppose que j'aimerais obtenir des recommandations. Y aura-t-il une façon pour nous d'obtenir les mêmes résultats mais d'en faire, peut-être, un processus plus efficace?
:
Eh bien, comme vous l'avez dit, nous pourrions consacrer toute une journée à ce sujet, mais j'essaierai d'être très brève.
D'abord et avant tout, le Canada a déjà connu la politisation des projets de pipeline, et cela a mené à la chute d'un gouvernement à la Chambre des communes dans les années 1950. C'est à la suite de cet événement que la Loi sur l'Office national de l'énergie a été créée. Depuis, nous avons utilisé, au Canada, un processus très rigoureux, fondé sur des faits et quasi judiciaire pour permettre la participation du grand public et entendre des témoignages de toutes les parties. L'an dernier, le gouvernement actuel a permis à l'Office national de l'énergie d'inclure, pour la première fois, du financement public pour les intervenants, mesure qui était appuyée par notre industrie. On peut donc maintenant reproduire exactement ce qui est fait aux termes de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale en s'appuyant sur des faits. La meilleure façon, pour le Canada, de se protéger contre des dérapages, c'est de protéger ce processus fondé sur des résultats et de s'assurer qu'il est ouvert au grand public.
Cela dit, le caractère permissif de tout cela peut entraîner involontairement toute une autre étape d'évaluation environnementale et de consultation de l'État, ce qui peut entraîner des retards coûteux et davantage d'incertitude en ce qui concerne les investissements.
Il s'agit donc de réunir tout cela. Nous avons besoin d'une évaluation environnementale adéquate au début de la planification. Nous avons besoin de faits. Nous avons besoin de transparence. Nous avons besoin que les choses soient faites en temps opportun. Nous avons besoin d'une prise de décisions concrète et, comme vous l'avez dit, nous avons besoin de nous assurer que les décisions qui sont prises au bout du compte s'appuient non pas sur des critères politiques mais bien sur des données scientifiques probantes et des faits.
Je pense que toutes les sociétés sont bien au fait de l'intérêt du grand public concernant tout pipeline construit de nos jours. De toute évidence, le projet de pipeline Keystone et le projet de pipeline Northern Gateway, qui fait partie du projet Enbridge, attirent beaucoup d'attention. Il s'agit d'oléoducs.
L'intérêt manifesté pour le gaz naturel liquéfié est moins important, mais je pense qu'on s'en préoccupera tout de même puisque le gaz naturel a une autre nature, s'il y a quelque problème que ce soit avec les pipelines.
Spectra en tant que tel a dépensé beaucoup d'argent au cours des quatre dernières années. Comme je l'ai dit, la société s'appelle Spectra depuis 2007; auparavant, on parlait de Duke Energy et de Westcoast Energy.
Une énorme quantité de ressources sont consacrées à la sécurité. Nous avons dépensé plus de 260 millions de dollars par année au cours des quatre dernières années pour la sécurité et l'intégrité de notre réseau de pipeline. Comme l'a dit Brenda, nous mettons vraiment l'accent sur la meilleure technologie possible pour garantir l'intégrité du réseau.
:
Merci, monsieur le président.
J'apprécie la présence des témoins aujourd'hui. Bon nombre d'entre vous parlent d'investissements à faire dans le cadre du prochain budget, et cela vous place sur la même longueur d'onde que l'opposition officielle. Nous avons déclaré que, en raison du ralentissement économique prévu au cours des mois à venir, le présent budget doit mettre l'accent sur des investissements dans un certain nombre de secteurs clés de façon à favoriser la création d'emplois.
J'aimerais revenir à vous, messieurs Conway et Kennedy, parce que vous avez tous deux parlé de la recherche scientifique et du développement expérimental qui existent. Comme vous le savez, selon le rapport Jenkins, nous avons connu un véritable échec en matière de recherche et développement. Le Canada est le pays industrialisé qui investit le moins d'argent directement dans la R-D. Nous sommes le pays industrialisé qui forme le moins d'étudiants au doctorat, et nous sommes l'un des pays industrialisés qui font enregistrer le moins de brevets. Nous avons donc certainement fait face à un véritable échec en matière de R-D, et si nous voulons une économie novatrice, nous devons apporter des changements importants.
J'aimerais que vous parliez des changements que vous proposez pour le programme de RS et de DE. D'abord, quelle serait l'incidence fiscale de ces changements? Et ensuite, j'aimerais que vous parliez de l'échec du gouvernement pour ce qui est de former des candidats au doctorat et d'améliorer l'enseignement supérieur de même que l'accès à celui-ci, et du fait que nous sommes le pays industrialisé qui investit le moins d'argent directement dans la R-D.
Un certain nombre de personnes sont venues présenter des exposés pour nous demander, de toute évidence, que le gouvernement fédéral investisse davantage directement dans la R-D, mais j'aimerais savoir à quel point, d'après vous, le gouvernement fédéral devrait investir directement dans la R-D, et ce que nous pouvons faire pour stimuler une économie novatrice.
Mes questions s'adressent à messieurs Kennedy et Conway.
:
Merci, monsieur Julian.
Il y aurait bien des façons de mieux dépenser et de dépenser plus intelligemment. Dans son rapport, M. Jenkins mentionnait — et cela rejoint notre autre recommandation concernant la simplification — qu'il est beaucoup plus simple pour les petites entreprises de fonder le crédit à la RS et au DE sur les coûts liés à la main-d'oeuvre plutôt que de s'acquitter de toutes les tâches de suivi des dossiers fondé sur l'utilisation proportionnelle de leur machinerie et ce type d'élément. C'est donc bien logique. Si c'est plus simple, le suivi leur coûte moins cher, il leur en coûte moins cher pour retenir les services de conseillers très bien payés qui rempliraient les demandes de remboursement, et cela permet à l'argent de se rendre jusqu'aux personnes qui en ont besoin pour poursuivre l'innovation.
Sur le plan de l'innovation, à l'heure actuelle, les dépenses prennent fin trop tôt. Si l'on regarde les modalités du programme de RS et de DE, on constate que c'est, en réalité, un programme expérimental. Si le bénéficiaire éventuel est certain d'obtenir un résultat, il se voit refuser le financement. On a une vision de béchers fumants et de scientifiques en sarrau, mais, en réalité, c'est la commercialisation qui crée des emplois. C'est le fait de prendre une idée et d'en faire un produit qui peut être vendu qui permet d'employer plus de gens. C'est ce qui crée des emplois.
Notre dernier point concernait le fait que les petites entreprises privées sont celles qui ont certainement le plus de difficulté à obtenir du financement. Nous faisons un sondage annuel sur la disponibilité du crédit, et ses résultats ne sont pas bien étonnants: les petites entreprises sont celles qui ont le plus de difficulté à obtenir du financement. Si elles veulent en plus obtenir un financement à plus long terme, c'est encore plus difficile.
Ainsi, pour une petite entreprise, il est vraiment difficile d'obtenir des capitaux d'amorçage.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous d'être venus.
M. Brison, qui a quitté la salle, a parlé du fait que le moteur à combustion interne disparaîtrait sous peu. Je ne sais pas. Cela me rappelle Mark Twain quand son décès avait été annoncé. Il avait dit que les rumeurs sur sa disparition étaient grandement exagérées. Je pense qu'on pourrait dire la même chose pour le moteur à combustion interne.
Il y a certaines nouveautés avec l'électricité qui m'enthousiasment. Je vois constamment des mesures comme la mesure incitative de 7 500 $ aux États-Unis. Je ne sais pas si nous allons avoir le temps parce que je vais rediriger ma question dans une minute, mais le comité serait très intéressé à obtenir des détails sur le coût de tout cela, et le coût par emploi.
Monsieur Kennedy, vous avez dit que l'histoire du gaz naturel est très intéressante. Nous avons réussi à extraire du gaz par fracturation. Par conséquent, à l'heure actuelle, de combien d'années d'approvisionnement disposons-nous, d'après vous, en Amérique du Nord?
Monsieur le président, j'aimerais aussi faire une proposition parce que je vais vouloir contester certains des faits mentionnés par M. Julian. J'aimerais qu'il transmette au comité des données qui prouvent que nous sommes derniers en ce qui concerne la R-D puisque, de toute évidence, le comité en aura besoin pour rédiger son rapport. Selon les principaux indicateurs de l'OCDE en matière de science et de technologie, nous arrivons en fait au premier rang des pays du G-7 pour ce qui est des dépenses en recherche et développement, plus particulièrement dans le secteur de l'enseignement supérieur à titre de part de l'économie. Il faut faire attention de comparer des choses comparables. Nous avons une population de 33 millions de personnes, et non d'un milliard de personnes comme c'est le cas d'autres pays.
J'aimerais revenir à M. Conway rapidement. J'ai bien aimé ce que vous avez dit en réponse à M. Marston concernant le fait d'offrir aux gens des incitatifs pour qu'ils épargnent de l'argent. J'aimerais connaître votre point de vue sur les RPAC, les régimes de pension agréés collectifs, parce qu'il s'agit, d'après moi, d'une façon d'inciter les gens à épargner pour l'avenir. Je pense que ces régimes viendraient répondre à certaines des questions de M. Marston. Que pensez-vous des RPAC?
:
Merci, monsieur le président, de me donner l'occasion de m'adresser au comité.
Je suis membre du conseil d'administration de la fondation, et je vais vous parler du mémoire que nous vous avons présenté plus tôt. Je vais tout simplement en souligner certains éléments.
D'abord, j'aimerais préciser qu'une erreur s'est glissée dans le mémoire au sujet de la valeur des industries et des entreprises canadiennes vulnérables aux conditions météorologiques. Je pense qu'il est écrit qu'elle dépasse le milliard de dollars, tandis qu'il devrait être écrit qu'elle dépasse 100 milliards de dollars par année pour l'économie canadienne.
Le climat et les conditions météorologiques sont en grande partie des enjeux économiques qui ont une incidence sur les besoins de base en matière de nourriture, d'eau et de sécurité. Je pense que tous les Canadiens savent que les conditions météorologiques ont changé par le passé et continueront de le faire. Jusqu'à présent, le Canada a été plutôt chanceux puisqu'il n'a pas eu à subir certains des effets les plus dévastateurs des changements climatiques, contrairement, par exemple, à la Thaïlande qui subit présentement une inondation. Malgré tout, le Canada a tout de même subi certains des effets des changements climatiques. En 2010, les phénomènes météorologiques les plus importants ont entraîné des dépenses de plus de deux milliards de dollars pour la gestion des catastrophes et les coûts de nettoyage, sans parler des répercussions sur la vie et les moyens de subsistance des personnes touchées. En 2010, l'ouragan Igor, sur la côte Est, a coûté 185 millions de dollars. Les incendies de forêt en Colombie-Britannique et en Alberta ont coûté environ 230 millions de dollars. Et une tempête qui s'est abattue sur Calgary en juillet pendant 30 minutes a coûté 400 millions de dollars.
De plus, je pense que l'inaction coûte très cher. Dans un rapport récent de la table ronde nationale, on indique que le coût des changements climatiques pourrait atteindre, pour le Canada, cinq milliards de dollars en 2020 et de 21 à 43 milliards de dollars d'ici 2050.
Les changements climatiques représentent à l'heure actuelle un fardeau économique croissant qui devrait se poursuivre à long terme. Les conditions météorologiques et le climat continueront de changer et connaîtront une escalade. Nous devons comprendre cette situation, mais aussi nous y adapter afin de nous assurer que les entreprises et le gouvernement disposent des outils dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées sur les plans stratégique, politique et opérationnel.
À cet égard, nous avons besoin de connaissances. Nous avons besoin de connaissances sur la rapidité et la gravité des changements des conditions météorologiques et au sujet de leurs répercussions sur l'économie canadienne. Cela signifie donc que des recherches ciblées doivent être faites par des équipes de spécialistes de diverses disciplines qui travaillent dans le secteur universitaire, les laboratoires du gouvernement, l'industrie et les instituts, et c'est ce type de travaux que la fondation a appuyé jusqu'à présent.
Nous devons aussi faire connaître cette information, ces données et ces connaissances pour permettre l'élaboration de pratiques et de politiques pertinentes.
Nous avons résumé, dans notre mémoire, nos besoins. Nous avons besoin de recherches ciblées afin fournir aux entreprises, aux personnes et aux gouvernements les outils dont ils ont besoin pour s'adapter aux conditions changeantes tout en favorisant une meilleure résistance et en ouvrant de nouvelles perspectives d'activités. En fournissant des données sur les nouvelles tendances, en réduisant les incertitudes et en justifiant de nouvelles directives comme la mise à jour des codes de construction, ces mesures permettent d'économiser de l'argent. Elles favorisent aussi les avancées technologiques, la formation et la mise en marché d'innovations canadiennes, qui sont autant d'éléments qui permettent d'améliorer notre compétitivité sur le plan international.
La fondation recommande une proposition pour un investissement fédéral durable de quelque 50 millions de dollars par année pendant 10 ans. Elle recommande aussi la création d'un forum politique qui permettra le transfert de connaissances, la collecte de données aux fins de la recherche et le regroupement de toute cette information qui servira aux décideurs et aux responsables des politiques à prendre des décisions opérationnelles et politiques dans le cadre de leurs activités courantes.
En conclusion, j'aimerais dire que, s'il est vrai que nous disposons à l'heure actuelle de données et de recherches, qui sont essentielles, elles ne sont pas suffisantes pour répondre à nos besoins dans l'avenir.
Merci beaucoup.
[Français]
J'aimerais vous remercier de nous avoir invités ce matin.
[Traduction]
Au nom de Festivals et événements majeurs du Canada, j'aimerais remercier le comité de nous donner l'occasion d'ajouter notre point de vue aux consultations nationales sur les priorités budgétaires.
FAME est un organisme de défense appuyé par ses membres qui rassemblent les connaissances et l'expérience des grands festivals et événements canadiens de s'exprimer d'une seule voix et mettre en valeur l'importance économique et sociale de notre secteur. Au moment de sa création, en 2010, notre association portait le nom de Coalition des festivals canadiens. Elle a été récemment rebaptisée afin de refléter l'importance des événements internationaux d'envergure.
Notre mémoire comporte trois recommandations, notamment un examen de la structure de coûts des transporteurs aériens au Canada et du modèle de financement de la Commission canadienne du tourisme. Ces questions vous ont été présentées en détail la semaine dernière par un représentant de la Table ronde nationale sur le tourisme et les voyages, ce qui fait que mes remarques porteront aujourd'hui essentiellement sur notre première recommandation qui a trait aux investissements dans les événements et les festivals au Canada.
Les grands événements et festivals canadiens sont reconnus à l'échelle internationale pour leur programmation de calibre mondial et pour l'excitation qu'ils suscitent, mais nous offrons bien plus que cela. Bien des gens associent nos événements à de bons souvenirs, à l'engagement communautaire et à des moments phares de l'histoire canadienne, que l'on pense aux classiques du théâtre mis en scène au festival de Stratford, aux vedettes de cinéma qui assistent au Festival international du film de Toronto ou à Bonhomme, au Carnaval de Québec.
Aujourd'hui, nous vous demandons d'aller plus loin et d'associer notre organisme à la croissance économique, à la création d'emplois, à la concurrence internationale et à l'exportation des revenus. Nous espérons que notre exposé vous aidera à reconnaître notre secteur à titre de puissant moteur de l'économie du savoir canadienne.
Nous avons remis aux membres du comité une copie de notre étude de 2010 sur les retombées économiques, selon laquelle 15 des plus importants festivals canadiens attirent chaque année 12 600 000 visiteurs, contribuent pour 650 millions de dollars en PIB aux économies locales, et fournissent l'équivalent de 15 600 emplois à l'année dans tout le pays.
Je sais que l'on vous présente beaucoup de chiffres dans ce type d'événements, mais j'aimerais mentionner que, pour notre exposé, nous avons employé une méthode recommandée par Industrie Canada et analysée par le Vérificateur général.
Ces retombées économiques substantielles viennent autant des dépenses d'exploitation que des dépenses touristiques estimées à 1,1 milliard de dollars par année. L'analyse a également déterminé que les dépenses d'exploitation et touristiques relatives à ces événements génèrent approximativement 260 millions de dollars en recettes fiscales pour les trois ordres de gouvernement. Je vous rappelle que ces statistiques ne reflètent que 15 des plus grands festivals au Canada, qu'elles sont encore plus importantes quand on tient compte de l'aspect festival en général des événements régionaux.
FAME recommande que le gouvernement fédéral crée un nouveau fonds d'investissement permanent annuel de 50 millions de dollars pour appuyer les possibilités de développement économique du secteur des festivals et grands événements du Canada. Le nouveau programme sera élaboré en collaboration avec l'industrie et administré par Industrie Canada.
Nous estimons que ce nouveau programme de fonds de contrepartie des secteurs public et privé serait un catalyseur de la croissance sectorielle et entraînerait des retombées financières importantes pour les Canadiens. Le programme de financement idéal comprendrait un investissement annuel de 30 millions de dollars pour les festivals et événements internationaux d'envergure au Canada, qui serait accordé selon des critères économiques fondés sur le mérite et qui ne serait pas soumis à des restrictions ni à des quotas régionaux. Cela comprendrait aussi une allocation annuelle de 20 millions de dollars pour financer les festivals et événements émergents et régionaux qui jouent un rôle important dans des collectivités de partout au pays. Enfin, il comprendrait un financement de projet pluriannuel afin de maximiser les possibilités de développement de produit et le rendement du capital investi.
Merci.
L'initiative fédérale la plus récente a été financée par le Programme des manifestations touristiques de renom d'Industrie Canada, un programme de stimulation de deux ans qui a pris fin en 2010. Grâce à ces récents investissements de stimulation, notre secteur a pu conclure de nouveaux partenariats, élargir la commercialisation de ses événements et enrichir sa programmation de façon à attirer des foules plus nombreuses et à prolonger le séjour des visiteurs. Ces investissements ont permis d'accroître la participation aux festivals et événements, d'augmenter les activités commerciales locales et de générer des recettes fiscales pour tous les ordres de gouvernement, et ce, même pendant la récente période de récession mondiale.
Nous représentons un secteur en croissance qui offre un produit de calibre mondial, et nous faisons des affaires au sein d'une industrie internationale des plus concurrentielles. Nous ne demandons pas au gouvernement de subventionner nos budgets existants. Nous recherchons plutôt une forme de capital de risque de la part du secteur public afin de tirer profit des recettes gagnées et d'accroître les partenariats avec le secteur privé. Cela faciliterait une expansion progressive en plus d'améliorer notre programmation et nos efforts de promotion auprès des visiteurs.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité.
Je m'appelle Andrew Dunn et je suis associé directeur de la fiscalité pour Deloitte à Toronto.
Les Canadiens jouissent d'un niveau de vie élevé comparativement aux habitants de la plupart des autres pays. Récemment, le magazine Forbes classait le Canada au premier rang des pays où faire des affaires, en grande partie en raison de son régime d'impôt des sociétés concurrentiel et stable. Cependant, l'un des principaux éléments de la prospérité est la productivité, et le Canada a du retard par rapport à d'autres grands partenaires commerciaux sur le plan de la productivité. Selon le classement le plus récent de l'OCDE, la production par travailleur au Canada correspond seulement à 86 p. 100 de celle aux États-Unis.
Chez Deloitte, nous estimons que le Canada doit combler cet écart en matière de productivité de façon à stimuler la prospérité dans l'avenir. C'est pourquoi nous avons procédé à une étude intitulée « L'avenir de la productivité — un plan d'action en huit étapes pour le Canada. » Je ne passerai pas en revue les huit recommandations. Je m'attarderai plutôt aux trois éléments visés par l'étude dans le cadre desquels la politique fiscale joue un rôle prépondérant, soit l'innovation, l'incubation et la population.
Je vais simplement passer rapidement en revue chacun de ces éléments clés. En ce qui concerne l'innovation, le gouvernement s'est engagé à revigorer le régime de R-D à titre d'élément clé de l'innovation au Canada. Nous nous réjouissons de la décision récente de créer le groupe d'experts Jenkins. Il a formulé un certain nombre de recommandations, notamment d'accroître la disponibilité du financement destiné aux entreprises en démarrage et aux entreprises qui existent déjà depuis un certain temps. Je vais revenir à ces questions quand je parlerai de l'incubation, mais je dirais que, de façon générale, le facteur contraignant, les règles de base du rapport Jenkins, était une approche n'entraînant pas de coût.
Nous mentionnons que 11 des 24 pays ayant les économies les plus solides ont renforcé leurs mesures incitatives de R-D au cours des trois dernières années. L'Australie, la Chine, l'Irlande, l'Italie, le Japon, la Russie et Singapour ont augmenté leurs pourcentages de crédit. La France, l'Irlande et le Japon ont élargi leurs mécanismes de report rétrospectif et de report prospectif. La France, l'Australie et l'Irlande ont mis sur pied des crédits remboursables. Certains pays ont adopté une déduction pour revenus de brevets et, de fait, deux autres pays envisagent d'adopter un régime de crédit: l'Allemagne et la Suède. On donne fréquemment en exemple certaines administrations qui octroient des subventions pour soutenir l'innovation.
Pour nous, la mosaïque est une option valable, mais nous pensons aussi qu'il est important et essentiel que le Canada demeure concurrentiel pour ce qui est de stimuler l'innovation.
Nous proposons plus particulièrement un accès accru au remboursement du crédit d'impôt à l'investissement en matière de R-D. Pour illustrer très rapidement pourquoi il s'agit d'une mesure importante, je dirais, d'abord, qu'elle permet aux organisations créées récemment et à celles qui ont de la difficulté à innover d'avoir accès à du financement. Je dirais aussi qu'une multinationale américaine peut seulement obtenir, compte tenu de son régime fiscal, un report d'impôt, et non une économie d'impôt, puisqu'il n'y a pas de remboursement. Si une multinationale américaine rapatrie des bénéfices qui ont fait l'objet d'un crédit d'impôt — compte tenu de la façon dont le régime fiscal américain fonctionne —, elle se retrouve à payer la différence que représente le crédit d'impôt en impôt américain au moment du rapatriement, et l'importance de cette situation change quand les crédits sont remboursables. Quand ils sont remboursables, cette mesure entraîne simplement une réduction des dépenses, ce qui fait que la multinationale américaine qui rapatrie un crédit remboursable peut conserver essentiellement la totalité du crédit, ce qui incite les multinationales américaines à procéder à des activités de R-D au Canada. À notre avis, il s'agit là d'une différence importante.
Nous pensons aussi que, quel que soit le moment auquel une multinationale américaine rapatrie des bénéfices, le traitement comptable fait en sorte que cela devient une différence permanente ou ponctuelle, ce qui a une incidence immédiate sur les bénéfices. Nous pouvons rendre le Canada plus attirant pour l'innovation simplement en offrant des crédits d'impôt remboursables à plus grande échelle.
L'un des éléments dont je voulais parler brièvement, c'est l'importance de l'aide financière au démarrage en matière d'innovation. À l'heure actuelle, le Canada a un financement de moins de la moitié de celui des États-Unis, toutes proportions gardées. Nous apprécions l'idée d'instaurer un crédit d'impôt pour investissement providentiel, comme l'a fait le gouvernement de la Colombie-Britannique il y a quelques années avec un crédit de 30 p. 100 pouvant atteindre jusqu'à 200 000 $ par année.
J'aimerais donner brièvement l'exemple d'une société située au Québec à laquelle nous avons parlé, une société du secteur des sciences de la vie qui en est à un financement de deuxième étape. Pour passer à un financement de troisième étape, elle doit réunir des capitaux. Pour ce faire, elle ne trouve que des investisseurs aux États-Unis, et n'en trouve aucun au Canada — les investisseurs providentiels ne sont pas dans les parages. Le problème, c'est que, si elle réunit des capitaux aux États-Unis, cela compromettra son statut d'entreprise privée sous contrôle canadien et son crédit remboursable pour la R-D.
Enfin, très rapidement, je veux parler de l'importance de la population. Un élément clé de l'amélioration du produit intérieur brut canadien est, de fait, d'avoir un plus grand nombre de travailleurs, plus précisément d'entrepreneurs hautement qualifiés et très scolarisés.
Un élément clé de tout cela est la politique en matière d'immigration, mais aussi la politique fiscale, le fait d'avoir une administration concurrentielle, et le fait d'offrir, sur le plan personnel, un régime fiscal aussi concurrentiel que celui que nous avons créé pour les entreprises. À notre avis, nous pourrions y arriver en nous fixant simplement un point dans l'avenir, dans 10 ou 15 ans, et en profitant de cette période pour organiser une réduction des économies d'impôt personnel. Tout cela pourrait se faire à un coût peu élevé, voire nul, à l'heure actuelle.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
À titre d'information, nous représentons environ 4 500 transporteurs de partout au Canada. Nos membres, qui paient une cotisation, sont les propriétaires et les dirigeants d'entreprises. Notre industrie demeure le plus important employeur d'hommes au Canada, ce qui fait de nous une industrie extrêmement importante au pays.
Nous transportons encore le gros du fret, que ce soit dans l'axe est-ouest ou nord-sud. Quand l'industrie du camionnage va, l'économie va. Si vous voulez connaître l'état de l'économie, vous n'avez pas besoin de lire le Globe and Mail, vous n'avez qu'à compter les camions sur l'autoroute 400 ou sur toute autre route. S'il y en a beaucoup, vous saurez que tout va bien, et si le nombre de camions commence à diminuer, vous saurez que nous avons des problèmes.
Je comprends que nous vivons une période difficile sur le plan économique et que les ressources financières sont limitées, et c'est dans ce contexte que je veux offrir au comité la possibilité de mettre en oeuvre une recommandation qui, d'après nous, entraînera des avantages sur bon nombre de plans: le plan environnemental, le plan technologique et le plan de la main-d'oeuvre. Je parle de la possibilité d'améliorer la technologie canadienne et d'accroître le nombre d'emplois dans le secteur manufacturier au Canada en collaborant avec l'industrie du camionnage sur le plan environnemental.
Le transport par camion demeure le seul mode de fret au Canada qui est réglementé en matière de qualité de l'air et d'émissions de GES. La réglementation sur les GES sera la prochaine à être présentée.
À partir de 2004, de 2007 et de 2010, l'industrie a investi énormément dans la technologie du transport par camion pour pratiquement éliminer les oxydes d'azote et les matières particulaires. Ce sont ces émissions qui contribuent au smog et aux problèmes pulmonaires et respiratoires.
Depuis 2010, nous avons éliminé ces émissions. Comment y sommes-nous parvenus? Avec beaucoup, beaucoup d'argent. De plus, pour y parvenir, il a fallu renoncer à une partie du rendement du carburant. Nous n'avons pas beaucoup de temps pour entrer dans les détails à ce sujet, mais pour réduire les émissions d'oxyde d'azote et de MP, il a fallu, de fait, émettre davantage de GES.
Donc, qu'allons-nous faire maintenant? Eh bien, nous allons adopter un autre règlement pour régler ce problème. Ce règlement entrera en vigueur en 2012 à Environnement Canada. Il sera appliqué en 2014-2018 et représentera, essentiellement, une harmonisation avec la réglementation en vigueur aux États-Unis.
Qu'est-ce que l'Alliance du camionnage aimerait faire? Il y a une grande différence entre le règlement que je vous ai expliqué et la situation en 2004 et en 2010. À l'époque, il n'y avait pas de choix. Quand vous étiez camionneur, vous deviez acheter un moteur en particulier. Vous pouviez acheter divers types de moteurs, mais leurs émissions étaient les mêmes.
Le règlement sur les GES ne fonctionnera pas de cette façon. Le consommateur fera face à de nombreux choix. Il y aura un règlement, mais aussi de nombreux choix, ce qui fait que le consommateur prendra des décisions qui seront fondées sur toute une série d'enjeux, comme les coûts, le rendement du capital investi et le fait, pour le consommateur, de croire que la technologie qui sera utilisée par le camion fonctionnera véritablement. Dans le contexte des émissions de GES, si vous réussissez à réduire les émissions de GES et à améliorer votre consommation de carburant, votre investissement vous rapporte un rendement. Le transporteur pourra donc, à titre d'entrepreneur, décider si ces coûts supplémentaires au départ valent la peine compte tenu du rendement du capital investi.
Donc, quel est le message de l'Alliance? Nous vous demandons de collaborer avec nous pour adopter des taux de DPA plus avantageux, comme c'est le cas dans le secteur de la fabrication, pour inciter l'industrie du camionnage à adopter des tracteurs répondant aux normes d'émission de GES.
L'autre enjeu est celui de la mise à niveau du parc existant. Pour réduire les émissions de GES, il faut, en résumé, des dispositifs aérodynamiques. Ces dispositifs aérodynamiques seraient ajoutés au tracteur. Il y aurait aussi certaines possibilités du côté du moteur, si l'on pense, par exemple, au gaz naturel liquéfié et aux moteurs hybrides. Tout cela coûte très cher. Il y a une façon d'y arriver, tout comme dans le secteur de la fabrication, et c'est à l'aide de mesures incitatives.
Nous aimerions souligner, en passant, que le secteur des dispositifs aérodynamiques est en pleine croissance. Ils sont fabriqués par un certain nombre de petites entreprises de pointe situées partout au Canada. En offrant à notre industrie des mesures incitatives, vous vous retrouverez à favoriser la croissance d'une industrie au Canada.
La dernière chose que j’aimerais mentionner devant le comité, c’est qu’il y aura un autre règlement sur l’émission de GES à compter de 2018. Il s’appliquera aux remorques. Ces dispositifs aérodynamiques sont en croissance au Canada, et si nous pouvions prendre une telle avance grâce à quelques petits investissements sur le plan fiscal, nous pourrions favoriser la croissance d’une industrie tout en réduisant les émissions de GES.
Je vais conclure par un exemple. Au début des années 2000, il y avait un programme visant à réduire les émissions de l'industrie du camionnage. Le gouvernement fédéral avait alors dépensé six millions de dollars sur le plan fiscal, et notre industrie avait suivi en investissant 31 millions de dollars de plus.
Nous ne sommes donc pas de simples observateurs qui tendent la main. Nous sommes prêts à investir nous aussi. Nous aimerions simplement avoir un peu d'argent à l'avance pour pouvoir y arriver.
Merci, monsieur le président.
Je m’appelle Debbie Pearl-Weinberg. Je suis avocate générale en droit fiscal à la CIBC. Je suis aussi présidente du Groupe de travail sur la fiscalité de l’Institut des fonds d’investissement du Canada, que l’on appelle fréquemment l’IFIC. Je suis ici aujourd'hui à titre de représentante de l’IFIC. Mes propos ne reflètent pas nécessairement le point de vue de mon employeur, la CIBC.
Pour vous présenter un peu l'IFIC, je vous dirais qu'il s'agit de l'association nationale de l'industrie des fonds d'investissement. Les Canadiens possèdent environ 749 milliards de dollars en fonds mutuels, et 80 p. 100 de ces fonds se trouvent dans des régimes enregistrés de retraite. Environ 50 p. 100 du patrimoine à imposition reportée se trouve dans des fonds mutuels.
C’est pour cette raison que les membres de l’IFIC estiment qu’il est très important de garantir une épargne-retraite adéquate aux Canadiens. Aujourd'hui, mes remarques porteront sur deux thèmes distincts. Le premier est l’équité en matière de taxation dans le contexte des options d’investissement, et le second est l’équité dans le contexte des options de financement de la retraite.
En ce qui concerne l'équité du régime de TPS/TVH en matière d'option d'investissement, on constate que l'application de la TPS/TVH aux fonds mutuels est inéquitable par rapport à l'application de la TPS/TVH à d'autres produits d'investissement. En raison de sa structure, un fonds mutuel est, sur le plan juridique, une entité distincte du gestionnaire. C'est donc soit une fiducie, soit une société.
Le fonds mutuel n’a pas d’employés. Il paie son gestionnaire ou les tierces parties pour tous les services qu’ils lui fournissent, y compris les services de gestion des biens. La TPS ou la TVH s’applique à ces services puisqu’elle s’applique aux frais de gestion imposés au fonds mutuel.
Maintenant, si vous examinez les autres produits d’investissement financiers, vous constaterez que la plupart des services sont offerts par des employés de l’émetteur. La TPS ou la TVH ne s’applique pas aux salaires versés aux employés. Elle s’applique uniquement dans des circonstances bien précises, quand l’émetteur du produit a recours aux services d’un fournisseur externe. Quand le produit financier est offert au grand public, la TPS ou la TVH ne s’applique pas à la plupart des frais facturés.
Compte tenu de cette distinction entre les structures, et compte tenu de la différence dans l’application de la TPS et de la TVH, les fonds mutuels sont touchés de façon excessive par la TPS ou la TVH. Le facteur travail associé à l’offre de fonds mutuels est assujetti à la TPS ou la TVH, tandis que le facteur travail associé aux autres produits financiers ne l’est pas.
Au bout du compte, cela entraîne une diminution du rendement des investisseurs dans des fonds mutuels, y compris du grand nombre de personnes qui investissent dans des REER et des FERR. Cette iniquité a toujours existé depuis la mise en oeuvre de la TPS, mais, depuis l'arrivée de la TVH, le problème s'est aggravé.
Pour éliminer cette iniquité et permettre une taxation plus équitable des produits d’investissement, l’IFIC recommande une révision. Elle recommande que l’on corrige l’application inéquitable et biaisée de la TPS et de la TVH, et qu’un taux équitable de la taxe de vente s’applique aux services de gestion, de consultation et d’administration fournis pour les fonds, comme dans le cas du traitement des autres produits d’investissement.
Le second élément dont j'aimerais parler est celui de l'équité des options de financement de la retraite. J'aimerais parler un peu plus, à ce sujet, des régimes de pension agréés collectifs et des FERR.
D’abord, au sujet des régimes de pension agréés collectifs, ou RPAC, l’IFIC tient à dire que nous appuyons fermement les initiatives ayant mené à la création des RPAC et la volonté d’offrir à un plus grand nombre de Canadiens des options d’épargne pour la retraite accessibles et simples. L’IFIC recommande de ne pas limiter les investissements de RPAC à des stratégies d’investissement passives, et de les élargir.
L’IFIC recommande que les REER collectifs demeurent une solution de rechange convenable aux RPAC. Par exemple, l’IFIC reconnaît que les charges sociales ne devraient jamais s’appliquer à une contribution à un RPAC. De même, il recommande que les charges sociales ne s’appliquent plus aux cotisations à un REER collectif, de façon à ce que ceux-ci et les RPAC soient sur un pied d’égalité.
Enfin, j'aimerais parler du revenu des FERR. Les Canadiens qui reçoivent un revenu d'un FERR ne sont pas admissibles au crédit de pension et ne peuvent pas, non plus, partager leur revenu de FERR avec leur conjoint tant qu'ils n'ont pas 65 ans. Cela inclut les personnes dont le revenu des FERR vient de fonds investis initialement dans un régime enregistré de pensions. Cette situation peut entraîner une diminution du revenu de retraite après impôt des personnes ayant de 55 à 64 ans.
En comparaison, les Canadiens qui reçoivent un revenu d'un régime de retraite sont admissibles au crédit de pension et peuvent partager leur revenu de retraite avec leur conjoint dès l'âge de 55 ans. Des investisseurs et des conseillers en placements signalent souvent cette iniquité à nos membres. L'IFIC recommande donc, pour éliminer cette iniquité, que le droit à pension soit offert dès l'âge de 55 ans dans le cas des revenus de FERR, et que le fractionnement du revenu soit aussi possible dès l'âge de 55 ans dans le cas d'un FERR.
Merci beaucoup.
:
Bonjour, et merci de nous donner l'occasion de présenter un exposé, monsieur le président.
Je m'appelle Lynne Wallace et je suis présidente à titre bénévole du comité des politiques de la Chambre de commerce de Vaughan. Je suis accompagnée, ce matin, du président de la Chambre, qui se trouve dans la dernière rangée.
Ce que nous obtenons aujourd'hui, c’est le résultat d’un groupe de bénévoles qui se réunissent avec le plus de spécialistes possible pour réfléchir ensemble à un enjeu qui nous préoccupe tous grandement à Vaughan, les emplois de l’avenir. Au départ, nous ne savions pas où tout cela allait nous mener, mais, ce qu’il y a de remarquable quand un groupe de partenaires qui incluent des universitaires, des entrepreneurs et des fabricants se réunit, c’est que nous en sommes arrivés à une recommandation unanime, et c’est ce que je vais vous lire ce matin.
L'évolution de la réalité économique mondiale a eu une grande incidence sur l'industrie à Vaughan, comme partout au pays d'ailleurs. Le nombre d'emplois dans le secteur manufacturier à Vaughan a diminué puisqu'il est passé de 49 833 en 2006 à 39 415 en 2010. Dans une ville dont la population dépasse à peine les 300 000 habitants, la perte de plus de 10 000 emplois en seulement quatre ans a eu des répercussions dramatiques.
Heureusement, les efforts ciblés de développement économique de la Ville de Vaughan ont permis de continuer à attirer de nouvelles entreprises. Celles-ci ont produit des résultats enviables, l’un d’entre eux étant la croissance de sociétés à la fine pointe de la production d’énergie verte, plus particulièrement de l’énergie solaire. Au sein de la région de York, nous sommes passés d’environ 10 entreprises à une centaine en deux ans, ce qui correspond à une croissance très rapide, et c’est peu dire. Un nombre important de ces nouvelles entreprises sont établies dans la Ville de Vaughan.
Pour attirer ces entreprises, Vaughan a affronté la concurrence d’autres grappes d’entreprises, aussi bien au Canada qu’à l’étranger. Ces dernières années, la combinaison d’incitatifs économiques et d’occasions d’affaires a fait du Canada un lieu attrayant pour établir une entreprise mondiale souhaitant exploiter l’énorme potentiel de l’industrie solaire.
Des initiatives récentes de tous les ordres de gouvernement ont fortement encouragé l’utilisation des sources d’énergie verte au sein de notre pays. Ce potentiel de croissance ici même peut favoriser l’élaboration d’initiatives innovatrices en matière de recherche et développement et d’activités manufacturières de haut niveau pour desservir le marché canadien, de même que les marchés mondiaux. Grâce à une attention constante et à la poursuite de possibilités de recherche, nous pouvons devenir un chef de file en matière d’innovation. Si nous mettons l’accent sur les questions de mise en œuvre, nous pouvons faire rayonner nos réalisations techniques dynamiques à l’échelle du marché mondial.
Nous disposons d’un solide fondement pour l’avenir, une jeune industrie florissante qui a besoin de surmonter certains obstacles pour réussir. C’est là notre principale préoccupation concernant l’industrie solaire. Il nous faut un organisme capable de rassembler les divers intervenants et d’établir les jalons pour l’avenir de sorte que la croissance rapide ne devienne pas incontrôlée ou incontrôlable.
Nous observons certaines difficultés qui nuisent à la maturation de cette industrie, notamment:
-- La nécessité d'un appui plus grand à la coordination des programmes de recherche favorisant le rapprochement de l'industrie et des universités en vue de rendre cette industrie plus concurrentielle dans l'avenir, et ce, grâce à l'innovation;
-- La nécessité de normes et d'une certification pour la mise en oeuvre et l'installation de projets solaires. De nos jours, tout le monde — électriciens, entrepreneurs généraux — prétend avoir la capacité d'installer des projets solaires. Les usagers ne peuvent pas miser sur une norme de mise en oeuvre qui inspire suffisamment confiance quand vient le temps de procéder à un investissement important.
-- La nécessité d'un programme normalisé offert par le régime collégial pour former des ingénieurs, des technologues, des techniciens et des installateurs qualifiés.
-- La nécessité d'un accès immédiat à de l'information destinée aux consommateurs.
-- La nécessité qu'un grand nombre d'entreprises de service public appuient avec enthousiasme les programmes de tarifs de rachat garantis qui étaient censés motiver les petits usagers.
Nous croyons que le Canada profiterait du financement et de l'établissement d'une association industrielle poursuivant les objectifs suivants:
1. Reconnaître la possibilité qui s'offre au Canada d'être un chef de file mondial dans l'industrie solaire.
2. Promouvoir de nombreuses possibilités d'affaires dans le domaine de l'industrie solaire.
3. Mobiliser et consolider les ressources en vue d'assurer le succès de l'industrie solaire, et ce, en coordonnant le financement de la recherche et du développement universitaire en vue d'appuyer l'innovation, et en favorisant la création d'un programme d'études collégiales qui permettra de former les travailleurs du savoir de cette industrie.
4. Concevoir des normes d'accréditation pour la production, l'installation et l'entretien des produits solaires de façon à coordonner les efforts de l'industrie en vue de l'adoption de normes en collaboration avec l'Association canadienne de normalisation et d'autres organismes de normalisation, et de façon à veiller à la certification adéquate des métiers.
5. Étudier la possibilité de créer des partenariats entre les secteurs privé et public en vue de promouvoir l'énergie solaire.
6. Fournir aux consommateurs de l'information par le truchement de l'industrie.
Cette association industrielle pourrait émaner d’organisations qui existent déjà ou, comme on le juge plus approprié, être conçue comme une entité nouvelle responsable de l’avenir des entreprises d’énergie solaire au Canada. Nous croyons que la création d’une association comme celle décrite ci-dessus pour surmonter les problèmes qui existent au sein de cette jeune industrie serait avantageuse pour Vaughan et pour le Canada, et représenterait un bon investissement pour le gouvernement du Canada.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aussi à tous les témoins d'être venus aujourd'hui. Vous nous avez présenté des mémoires très détaillés.
Je suis content, aussi, que vous ayez mis l'accent sur les investissements. Nous estimons, au sein de l'opposition officielle, que le prochain budget fédéral devra être le budget de l'investissement étant donné que nous sommes au début d'un ralentissement économique comme l'a mentionné le gouverneur de la Banque du Canada.
J'aimerais commencer par vous, monsieur Mills. J'ai beaucoup de questions. Je vais essayer de les regrouper.
D'abord, j'aimerais clarifier une chose concernant votre mémoire. Vous dites ce qui suit:
Le budget fédéral de 2011 a prévu 35 millions de dollars sur cinq ans... la moitié de ce montant devant être d'abord fourni par le biais de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère.
J'aimerais donc savoir quel était le montant versé annuellement, avant le budget?
J'aimerais passer à Mme Price.
Votre mémoire était aussi très intéressant. Merci beaucoup.
Vous parlez d'un investissement général — encore une fois, c'est un aspect très important pour la création d'emplois — qui serait d'environ 50 millions de dollars par année: 30 millions de dollars pour les festivals d'envergure, et 20 millions de dollars pour les festivals régionaux et émergents. Vous avez aussi parlé des réductions du soutien offert par le gouvernement fédéral aux festivals et événements au cours des dernières années.
Pouvez-vous nous donner une idée des répercussions de ces réductions? Je parle du premier paragraphe de la page 4, où vous parlez du Programme des manifestations touristiques de renom d'Industrie Canada, qui a pris fin en 2010, le programme qui offrait auparavant du soutien fédéral aux événements festivaliers. Quelle a été l'incidence de la disparition de ces programmes, et dans quelle mesure les investissements de 50 millions de dollars que vous recommandez permettraient-ils de créer des emplois?
Nous éprouvons une grande reconnaissance pour le PMTR, le Programme des manifestations touristiques de renom, parce qu'il nous a aidé à comprendre le pouvoir que nous pouvions avoir à titre de secteur unique. Il a joué un grand rôle dans la création de la Coalition des festivals canadiens, qui nous a réunis, et qui est devenu le FAME, Festivals et événements majeurs, ce qui fait que nous ne pouvons que souligner son incidence très positive. Nous avons éprouvé une grande fierté et un grand plaisir à collaborer pendant deux ans avec Industrie Canada dans le cadre de ce qui a été présenté comme un programme de stimulation. Nous avons toujours su que la durée du programme se limitait à deux ans. Nous comprenions la situation, et nous respections le fait que le programme prendrait fin.
Mais ce que nous avons appris de tout cela et ce que les recherches cumulatives dont on vous a parlé nous ont appris, c'est que nous pouvons dire avec beaucoup de confiance, comme nous l'avons fait la semaine dernière à Ottawa dans le cadre de rencontres avec des parlementaires de tous les partis, c'est que nous pouvons, à titre de secteur, garantir dans le cadre d'un nouveau programme un rendement du capital investi d'au moins cinq dollars de recettes fiscales annuelles supplémentaires pour chaque dollar des 50 millions de dollars investis. Malheureusement, nous avons appris, plus particulièrement de nos collègues à Stratford qui étaient présents aux rencontres de la semaine dernière à Ottawa, que le tourisme a beaucoup diminué dans leur région depuis qu'ils n'ont plus une aussi grande influence sur le plan du marketing et des programmes visant à attirer des visiteurs qu'à l'époque où ils profitaient du PMTR.
Dans ce cas, je vais passer à M. Dunn.
Notre gouvernement a pris de nombreuses mesures pour réduire les taxes imposées aux personnes et l'impôt des sociétés. Par conséquent, nous constatons que les produits de l'impôt des sociétés est en hausse pour le gouvernement. Comme nous l'avons vu ce matin, Statistique Canada affirme que notre économie a connu une croissance de 0,3 p. 100 en août, et que, comme vous l'avez dit, le Canada est considéré par le magazine Forbes comme étant le meilleur endroit au monde où faire des affaires. Nous pouvons aussi voir que, dans le Financial Post d'aujourd'hui, il est écrit que le Canada est un « point chaud » pour les entrepreneurs.
De toute évidence, les mesures que prend le Canada sont adéquates, contrairement à ce que l'on entend souvent dire, surtout de la part de l'opposition, qui pense que nous devrions augmenter les impôts et dépenser davantage. Pouvez-vous nous dire pourquoi une telle approche ne serait pas avantageuse pour l'économie canadienne à l'heure actuelle?
:
Je vais voir comment je peux commenter quelques-uns des points que vous avez soulevés.
Une chose est sûre, le Canada est une économie ouverte. L'une des raisons qui expliquent pourquoi la réduction de l'impôt des sociétés a entraîné une certaine augmentation des recettes provenant de l'impôt des sociétés, c'est simplement parce qu'il est devenu plus intéressant, pour les sociétés, de faire des affaires au Canada. Une multinationale qui cherche où s'établir et où faire des affaires sera plus attirée aujourd'hui par le Canada que par le passé, et cela favorise généralement la croissance du Canada.
Nous pensons — et c'est l'un des aspects que nous avons essayé d'exprimer dans notre mémoire — qu'il ne faut pas se pencher uniquement sur l'aspect du régime fiscal qui concerne les sociétés. Il est tout à fait vrai de dire que, quand on rend le Canada plus attirant pour les entreprises, on améliore l'emploi. Cependant, au bout du compte, ce qui a la plus grande incidence sur la productivité, c'est le fait d'attirer davantage de personnes au Canada. Donc, compte tenu de tout cela, nous devons nous attarder autant au régime fiscal des personnes qu'à celui des entreprises.
J'aimerais mentionner que, quand nous avons réduit l'impôt des sociétés, nous ne l'avons pas fait d'un seul coup. Cela ne s'est pas fait subitement. Il a fallu plus de 10 ans. Le fait de simplement choisir un moment dans l'avenir et de dire que c'est notre objectif, que nous voulons en arriver à des taux fédéral et provincial combinés de 25 p. 100... De fait, c'est ce qui a été dit — le dernier point dans l'avenir. Si on agissait de la même façon pour ce qui est de l'impôt personnel, nous pensons que le Canada deviendrait très attirant pour les employés les plus mobiles à l'échelle du monde, les entrepreneurs les plus mobiles à l'échelle internationale, et ceux qui peuvent avoir la plus grande incidence sur notre productivité au Canada.
:
Merci, monsieur le président.
M. Adler a parlé des chiffres les plus récents sur le PIB qui datent du mois d'août. Il y a eu une légère augmentation, 0,3 p. 100, en août. Cependant, Statistique Canada mentionnait aussi que le PIB aurait diminué si cela n'avait été d'une augmentation de 2,8 p. 100 dans le secteur de l'industrie puisque, en réalité, les secteurs du commerce de gros, de la fabrication, des services publics et du tourisme ont tous connu une diminution. Je ne pense pas qu'un gouvernement ou un parti politique peut se vanter d'avoir mis le pétrole, le gaz ou la potasse sous le sol, ou encore, dans ma région du pays, sous l'eau au large de Terre-Neuve — c'était plutôt Danny Williams.
Mais nous assistons, au Canada, à la montée de ce que les gens appellent l'exemple ou le syndrome hollandais. Nous assistons à un avancement de l'économie du secteur des ressources naturelles et à une attrition de certains des emplois traditionnels à valeur ajoutée dans le secteur de la fabrication dans certains des centres économiques du pays, dans des régions du Québec, de l'Ontario et des Maritimes. C'est pourquoi je m'intéresse beaucoup aux propositions qui visent à renforcer les secteurs qui innovent, comme la réforme de la RS et du DE et le crédit d'impôt pour investissement providentiel. Il est vrai que nous avons beaucoup investi dans la recherche au Canada, mais le secteur de la commercialisation tire encore de l'arrière. C'est pourquoi j'aime ces propositions.
Pourquoi votre document ne met-il pas davantage l'accent sur ces propositions? Larry Scott m'a envoyé de l'information à ce sujet il y a un certain temps, et je trouve que c'est une proposition très intéressante. Mais quelles seraient les mesures que nous pourrions prendre en matière d'immigration , plutôt que seulement sur le plan fiscal? Quelles autres méthodes pourrions-nous employer pour attirer des personnes novatrices, des étudiants et des chercheurs au Canada et pour les inciter à y rester?
:
Merci, monsieur le président. Je remercie tous les témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui.
J'aimerais poursuivre dans la foulée des questions de M. Brison, tout particulièrement en ce qui a trait aux festivals et aux recommandations formulées par votre groupe. J'habite depuis très longtemps à Fort McMurray. Comme j'y suis arrivé en 1967, la ville comptait 1 500 habitants. Aujourd'hui, elle en compte environ 140 000, incluant les travailleurs qui habitent dans les camps des sables bitumineux. Nous constatons d'immenses changements, mais l'une des choses que je n'ai pas vu changer, c'est le nombre de festivals qu'accueille mon comté, tout particulièrement à Fort McMurray.
Nous avons longtemps eu un rodéo. Nous avions un carnaval d'hiver, l'un des plus longs au monde. Nous venions au deuxième rang concernant les longues courses de traîneaux à chiens au monde à une certaine époque. Tous ces événements sont tombés à l'eau, faute de financement. J'ai vu notre gouvernement dépenser des sommes considérables sur de gros festivals, mais je me demande ce qu'il fait pour les festivals de petite taille ainsi que ceux qui fonctionnent entièrement grâce à des bénévoles. Comment pouvons-nous les appuyer? Que pensez-vous du soutien que nous leur avons apporté en tant que gouvernement par le passé? Au cours de la dernière année, certains de mes festivals ont reçu du financement pour la première fois depuis de nombreuses années; j'étais heureux de pouvoir aller leur annoncer. Les responsables m'ont dit qu'ils n'allaient pas pouvoir continuer à organiser les festivals sans financement.
:
Je comprends votre point de vue, mais le fait est que les gens n'investissent pas. Si nous n'imposons pas une sorte d'investissement obligatoire, ils auront tendance à ne pas le faire. Néanmoins, je comprends votre point de vue.
Monsieur Mills, je tenais à vous dire simplement que j'appuie le fait que vous ayez recommandé dans votre mémoire un très modeste investissement de la part du gouvernement afin de lancer une étude scientifique sur les changements climatiques dans notre pays. Il ne fait aucun doute que, chaque année, les événements climatiques qui nous arrivent semblent plus spectaculaires, plus dynamiques. Je tenais simplement à vous dire que j'appuie la mesure que vous proposez. Je ne suis pas vraiment en train de vous poser une question; il s'agit plutôt d'une conversation que nous n'avons pas assez souvent, et c'est la raison pour laquelle je l'ai mise en lumière.
Monsieur Dunn, vous avez parlé de la mobilité des effectifs du Canada. L'une des choses dont j'ai parlé ici à répétition, c'est le programme Sceau rouge de formation de la main-d'oeuvre, pour les électriciens et autres corps de métier; il permet d'obtenir un niveau de compétence garanti partout au pays, ce qui permet aux travailleurs, s'ils le souhaitent, de déménager pour occuper de nouveaux emplois. Voilà qui va exiger certains investissements de la part du gouvernement.
De nombreuses provinces, dont l'Ontario, celle dont je vais parler, se sont quelque peu retirées des programmes d'apprentissage. J'étais conseiller scolaire, et notre taux de décrochage s'élevait à 28 p. 100. C'est dans ce secteur que vous pourriez trouver une éventuelle main-d'oeuvre, jumelée à nos collectivités autochtones, pour combler une bonne partie de vos besoins. Ce ne serait pas une main-d'oeuvre très qualifiée sur le plan technique, mais seriez-vous prêt à appuyer le gouvernement fédéral s'il choisissait d'investir dans ce domaine?
:
Oui, nous croyons qu'il faut aller de l'avant. Nous sommes convaincus qu'un des éléments clés visant à faire en sorte qu'un pays soit attrayant pour tout organisme qui veut faire du commerce — ainsi que pour une personne qui choisit de vivre au Canada ou ailleurs — est la stabilité. L'un des éléments clés de la stabilité consiste à avoir un cadre juridique dont les détails sont clairement établis.
Il y a une accumulation de modifications législatives à apporter. Il y a une accumulation de ce que nous appelons des lettres de confort. Quand le ministère des Finances se penche sur une question, il tire une conclusion selon laquelle il formulera une recommandation au ministre. Quand cette conclusion ne se transforme pas en disposition législative, c'est ce que nous appelons une lettre de confort. À l'heure actuelle, ces lettres de confort s'accumulent depuis des années.
Deloitte estime qu'il s'agit d'une question d'une telle importance que nous avons prêté au ministère des Finances l'un de nos meilleurs partenaires, Shawn Porter, une solide ressource technique, afin qu'il serve de directeur pour le cadre législatif. Il aide le ministère des Finances à préparer des dispositions législatives supplémentaires en la matière. Il a été détaché au Ministère, et ses liens avec notre entreprise ont été coupés à cette fin.
Nous croyons que c'est important et qu'il nous faut faire des progrès.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins. Vous nous donnez des renseignements très pertinents.
Je vais commencer par M. Dunn, de Deloitte & Touche. Je connais assez bien le domaine des crédits d'impôt, car j'étais le stagiaire de Lucie Bélanger chez Raymond Chabot Grant Thornton, qui occupe maintenant un poste de direction au sein des services fiscaux dans le secteur de la RS-DE chez PricewaterhouseCoopers. Une de vos demandes consiste essentiellement à accorder des crédits d'impôt aux grandes entreprises publiques, peu importe que celles-ci soient contrôlées par des Canadiens ou non.
Toutefois, il y a la question de la propriété des brevets. C'est essentiel pour le Canada, parce que la propriété des brevets permet de transformer une invention en un investissement et en emplois. Pourquoi donc voulez-vous élargir cela sur le plan international plutôt que de restreindre cela à ce qui est extrêmement rentable, c'est-à-dire les brevets canadiens?
:
Merci beaucoup de votre question.
Vous voulez donc savoir pourquoi nous accordons tant d'importance au financement de l'innovation pour les grandes entreprises et les brevets. Il y a différentes raisons.
En 2008, l'OCDE a présenté un classement qui comparait les mesures incitatives en recherche et développement de toutes les principales économies. Le Canada occupait le troisième rang pour les petites entreprises, mais seulement le neuvième pour les grandes entreprises. Autrement dit, le Canada déploie déjà bien des efforts pour financer l'innovation chez les petites entreprises, mais pourrait faire mieux pour les multinationales. En outre, il est faux de dire que seules les petites entreprises créent des brevets. Même si Nortel n'est pas peut-être pas le meilleur exemple d'une entreprise saine à long terme, mais elle détenait 4 000 brevets. Par conséquent, nous ne sommes pas certains qu'il y ait nécessairement une corrélation directe entre le nombre de brevets et la réussite, si vous me permettez de l'expliquer ainsi.
Cela dit, nous croyons qu'il est important de ne pas limiter nos efforts à la seule création de nouveaux brevets. La productivité met en cause tous les éléments de la commercialisation. Voilà qui inclut des aspects comme l'agrandissement des ateliers, l'examen de nouveaux processus et, parfois, le fait d'envisager d'apporter un changement mineur à un produit ou un processus qui pourrait se révéler substantiel sur le plan commercial. C'est également un élément d'innovation qui pourrait avoir des répercussions importantes sur l'économie et qui pourrait également faire l'objet d'attention, à notre avis.
:
Ma deuxième question s'adresse à Mme Pearl-Weinberg, de l'Institut des fonds d'investissement du Canada.
Selon les chiffres, en 2007, 85 p. 100 des Canadiens gagnaient moins de 50 000 $. Seulement 13 p. 100 de ces gens investissaient dans des REER et seulement 6 p. 100 avaient des REER suffisants pour faire face à la retraite.
Une étude actuarielle indique que si cela continue ainsi, les dépenses du Supplément de revenu garanti vont passer de 6 milliards de dollars à 23 milliards de dollars, ce qui est énorme. Cela nous indique qu'on a une obligation de résultat.
Présentement, seul le Régime de pensions du Canada peut nous assurer que nous aurons des pensions pour les personnes âgées. Il ne s'agit pas d'une taxe. Je ferais remarquer à tous et à toutes que ces fonds deviennent de l'argent à investir immédiatement. Ce n'est pas une taxe; le Régime de pensions du Canada dispose de capitaux pour investir. C'est un investissement public, plutôt qu'un investissement privé. J'aimerais savoir comment on peut obtenir une garantie à 100 p. 100 que les gens qui travaillent présentement ne seront pas pauvres dans 25 ans.
:
Je vais faire un suivi auprès de Mme Wallace.
De notre côté, nous avons proposé une réduction de l'impôt des petites entreprises plutôt que de celle des grandes sociétés qui font plus de profits. Voilà l'une des choses que nous avons proposées de notre côté, à titre d'information.
Monsieur Mills, le coût des changements climatiques au Canada a été estimé à deux milliards de dollars pour l'année 2010. Encore une fois, de notre côté, nous estimons que le gouvernement a bien peu fait sur cette question, presque rien du tout. Nous aimerions qu'il y ait un peu plus de leadership.
Je constate que l'une de vos recommandations est de mettre sur pied une tribune politique canadienne qui mobiliserait les leaders du gouvernement et du milieu des affaires à relever des enjeux climatiques auxquels apporter des solutions. Comment le Canada se compare-t-il à d'autres pays sur cette question?
:
Je vous remercie beaucoup de cette question.
En fait, je n'ai pas de renseignements précis sur le rang que nous occupons par rapport à d'autres pays, mais je peux vous donner des renseignements de nature historique et vous dire ce dont je crois que le Canada a besoin pour l'avenir.
Sur le plan international, le Canada a toujours joué un rôle de leader au chapitre des changements climatiques et des sciences atmosphériques; à mon avis, nous avons perdu quelques galons au cours des dernières années. Toutefois, nous possédons toujours une solide collectivité scientifique avide de s'engager et disposée à le faire.
En ce moment, nous nous retrouvons avec une importante collectivité universitaire de scientifiques bardés de post-doctorats et de Dieu sait quoi d'autre encore qui doivent maintenant se tourner vers l'étranger pour trouver un emploi parce que le Canada n'a pas d'argent pour financer leurs travaux dans les universités canadiennes.
La proposition que nous avons présentée permettrait de garder ces travailleurs du savoir compétents au Canada.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous de votre présence parmi nous ce matin.
Monsieur Laskowski, j'ai lu votre mémoire une fois de plus. L'industrie que vous représentez est très impressionnante. Selon moi, nous oublions souvent de réaliser l'importance du camionnage.
Vous êtes confrontés à bien des difficultés. L'une d'entre elles, la question des postes frontaliers, a été relevée par deux de nos experts. Dans l'hiver 2007 ou 2008, j'ai traversé la frontière à Sarnia avec votre organisme. C'était toute une expérience. Je suis heureux d'entendre qu'il y a eu des améliorations. Quand je traverse la frontière, ce que je fais souvent à Windsor, je peux constater que nous avons réussi à éliminer bon nombre de ces problèmes, mais il en reste encore beaucoup.
L'un des problèmes de l'industrie de camionnage dont vous avez parlé est l'écoCamion. Nous avons perdu une grande partie de notre industrie de la fabrication de notre pays. Je sais que différents syndicats ont laissé entendre que si vous ne fabriquez pas ces camions ici, vous ne devriez pas avoir le droit de les faire rouler. Si ce genre de politique était en place, quelles seraient les conséquences pour votre industrie du camionnage?
:
Merci, monsieur le président.
Avant de commencer, je veux remercier les témoins. Je n'aurai pas le temps de poser des questions à tout le monde, mais je vais commencer par la représentante des festivals.
Au cours de votre exposé, vous avez dit espérer que les événements associés à la fierté gaie seront considérés. Or, je tiens à vous rassurer: toutes les demandes de financement présentées — à ce gouvernement, du moins — sont considérées, et je suis très fière d'avoir moi-même participé à divers événements liés à la fierté gaie à Winnipeg. Je pense que j'ai pris part à cinq d'entre eux à titre personnel, en plus d'avoir assuré la sécurité de plusieurs autres. En outre, j'ai déjà travaillé en partenariat avec un agent de liaison de la communauté des gais et lesbiennes dans le cadre de mes fonctions au Service de police de Winnipeg. Je compte par ailleurs continuer à participer à ce festival dans ma ville. Je voulais donc vous rassurer.
Je veux aussi vous poser une question au sujet d'une stratégie touristique récemment annoncée par le gouvernement fédéral. J'ignore si vous avez eu l'occasion de l'examiner. Elle établit une trentaine de priorités, par exemple le fait d'accroître la sensibilisation du Canada à cet égard — ce que vous avez indiqué dans une de vos recommandations. Elle mentionne également qu'il faut faciliter l'accès et les déplacements au Canada — une autre de vos recommandations — et encourager la création d'expériences touristiques hors du commun, entre autres choses. La stratégie établit une trentaine de priorités.
Avez-vous pris connaissance de la stratégie? L'avez-vous évaluée et, le cas échéant, qu'en pensez-vous?
Si vous ne l'avez pas fait, je passerai à une autre question.
Bonjour et merci de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui.
Je suis la directrice des politiques et des recherches de l'Association canadienne de soins et services à domicile et je suis venue présenter nos recommandations concernant les soins et services à domicile au Canada. L'Association canadienne de soins et services à domicile est une association mutuelle sans but lucratif qui vise à assurer la disponibilité de soins à domicile et d'un soutien communautaire adéquats afin de permettre aux gens de vivre chez eux en toute sécurité et dans la dignité ainsi que de bénéficier d'une bonne qualité de vie.
L'Association est gouvernée par un conseil d'administration élu comptant des représentants de chaque province et territoire ainsi que des programmes financés par le gouvernement fédéral. Il y a une grande diversité au sein des membres de l'Association, et toute personne intéressée par les soins à domicile peut se joindre à celle-ci. Nous avons déposé un mémoire, et les recommandations que je présenterai aujourd'hui sont les suivantes. Premièrement, nous recommandons de dégager des fonds pour l'innovation et pour le développement et l'application de technologies novatrices afin d'optimiser la prestation de soins à domicile et de donner aux Canadiens les moyens de gérer eux-mêmes leur santé et leur bien-être. Deuxièmement, nous recommandons de confier à un groupe d'experts le mandat de formuler un ensemble de principes harmonisés en vue d'un programme national de soins à domicile afin que les Canadiens comprennent clairement quels sont leurs droits, leurs choix et les ressources disponibles en matière de soins à domicile. Troisièmement, nous recommandons de lancer une stratégie pour les aidants naturels au Canada qui servira de cadre pour la mise en place et la coordination de mesures d'aide aux aidants familiaux, qui portent un fardeau financier extraordinaire, afin de soutenir la prestation de soins de santé à domicile. Cette recommandation sera abordée en détail par Nadine Henningsen, de la Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels.
Tout d'abord, je voudrais préciser que le terme « soins à domicile » désigne les services et programmes qui permettent à des Canadiens de tous les âges de se rétablir ou de gérer leurs problèmes de santé chez eux. Ils permettent aussi à nombre de nos aînés de vieillir entourés de leurs proches, de leurs amis et des membres de la collectivité, auxquels ils peuvent continuer à apporter une précieuse contribution.
Les soins à domicile sont une composante essentielle des stratégies de restructuration du système de santé. Sur le plan tant des coûts que des soins, ils sont efficaces pour traiter les personnes ayant besoin de soins temporaires après leur hospitalisation, de même que celles — habituellement les aînés — qui ont besoin de soins prolongés et qui peuvent donc, grâce aux soins à domicile, éviter un placement prématuré en établissement, ou celles qui auraient besoin de soins actifs substantiels dans le sillage d'une affection subite. Les soins à domicile doivent devenir le premier choix en matière de soins au Canada.
Une conséquence du déplacement des soins de santé vers le domicile du patient, c'est que les coûts sont désormais assumés par les personnes et non plus par l'État, au détriment d'un grand nombre de Canadiens. La famille d'une personne malade paie au minimum les frais d'hébergement pendant la maladie et, dans certains cas — tout dépendant de la province ou du territoire —, elle doit financer l'équipement, les fournitures médicales, les services et les médicaments. Ces coûts étaient jusqu'ici assumés par le système de santé. C'est une des principales raisons pour lesquelles le gouvernement fédéral doit intervenir.
En ce qui concerne notre première recommandation, il faut dire que l'innovation et la technologie au chapitre des soins à domicile au Canada sont lacunaires. Toutefois, divers témoignages indiquent que les solutions technologiques augmentent l'efficacité et l'efficience et, par conséquent, la capacité des services de santé et des services à domicile. La technologie novatrice est un précieux outil qui permet de resserrer les liens entre les partenaires du système de santé. Il a été démontré que la télésurveillance active et passive peut remplacer efficacement un professionnel des soins à domicile, ce qui permet à une personne d'avoir accès à des soins lorsqu'aucun pourvoyeur de soins ne peut venir.
Grâce aux systèmes de documentation électroniques, les pourvoyeurs de soins peuvent communiquer plus efficacement entre eux et échanger de l'information rapidement, ce qui améliore du coup le service au patient et réduit le temps consacré aux communications et à des tâches administratives redondantes. Cette connectivité électronique sera encore plus efficace lorsque la couverture à large bande sera disponible partout au pays. À mon avis, le fait de disposer de technologies efficaces nous aidera à nous assurer que notre système de santé est utilisé adéquatement.
Je voudrais attirer votre attention sur la deuxième recommandation, qui concerne notre programme national de soins de santé — source de fierté pour les Canadiens. À notre avis, il est temps que le Canada forme un ensemble de principes harmonisés qui soutiendront les soins à domicile.
La survie du système de soins de santé universels du Canada requiert l'adoption d'un nouveau paradigme. Les traitements et les possibilités en matière de soins de santé ont évolué, et, en conséquence, les soins de santé d'aujourd'hui sont loin de se limiter à ceux dispensés par les hôpitaux et les médecins. L'adoption d'un programme national en matière de soins à domicile régi par un ensemble de principes pancanadiens permettrait de préserver le filet de sécurité sociale que vise à fournir notre système de santé publique. Nous demandons que le gouvernement confie à un groupe d'experts le mandat de formuler cet ensemble de principes en vue de la création d'un programme national de soins à domicile.
L'Association canadienne de soins et de services à domicile croit que ces recommandations sont en harmonie avec l'objectif du gouvernement d'assurer la prospérité collective et d'offrir un niveau de vie élevé à tous, et qu'elles sont financièrement responsables. Le rendement de chaque dollar investi dans la prestation de soins à domicile est amélioré par les contributions en nature des familles.
L'Association canadienne des individus retraités est un organisme apolitique sans but lucratif. Il compte à l'échelle du pays 350 000 membres répartis dans 50 sections locales. Elle fait la promotion de changements à apporter aux politiques publiques afin d'améliorer la qualité de vie de tous les Canadiens à mesure qu'ils vieillissent. Bien entendu, la sécurité de la retraite représente pour nous une priorité cruciale.
Les Canadiens travaillent pendant des années afin de se bâtir une retraite sécurisée et digne. Au fur et à mesure qu'ils vieillissent, les Canadiens veulent prendre soin d'eux-mêmes et de leur famille ainsi que rester dans leur propre demeure aussi longtemps que possible. Or, trop de Canadiens n'arrivent pas à atteindre cet objectif par eux-mêmes. Le gouvernement a un rôle à jouer. Ce fait se reflète dans les modifications récentes des politiques par le gouvernement fédéral en vue de majorer le SRG et d'aider les personnes âgées les plus pauvres. Le crédit d'impôt pour aidants naturels est certainement une amélioration importante qui apporte du soutien aux quelque 2,7 millions de Canadiens qui prennent soin d'un être cher à la maison. En ce qui concerne les propositions relatives à la réforme des pensions, nous nous attendons à ce que le gouvernement exerce un leadership afin d'aider les Canadiens à mieux épargner pour leur retraite.
Quoi qu'il en soit, nous sommes d'avis que chacune de ces nouvelles politiques peut être améliorée. Vu les pertes importantes en matière d'épargne-retraite causées par la récession et les inquiétudes liées à la viabilité du système de santé, le gouvernement doit prendre des mesures additionnelles en vue d'aider les Canadiens à s'aider eux-mêmes économisant afin de pouvoir maintenir leur niveau de vie à leur retraite et en prenant soin de leur santé et de leur bien-être en toute dignité. C'est pourquoi l'Association recommande que le gouvernement fédéral cible les trois problèmes cruciaux suivants en ce qui concerne la sécurité de la retraite.
Le ralentissement économique a exacerbé la peur de manquer d'argent plus tard. La crise financière a déjà fait fondre les économies durement gagnées des Canadiens, et les retraits forcés des fonds enregistrés de revenu de retraite limitent la participation à une faible reprise. Les dispositions de récupération désavantagent ceux qui essaient de se prendre en main, surtout les moins fortunés.
L'inégalité des revenus a augmenté au cours des 20 dernières années au Canada. Un récent rapport sur la pauvreté réalisé par le Conference Board of Canada a révélé que ce sont les aînés, et plus particulièrement les femmes, qui risquent le plus de vivre dans la pauvreté. De 2006 à 2009, près de 128 000 aînés sont devenus des personnes à faible revenu. Parmi eux, on compte 70 p. 100 de femmes. L'allocation de la Sécurité de la vieillesse des personnes âgées de 60 à 64 ans n'est pas offerte aux personnes âgées célibataires, divorcées ou séparées, ou encore dont le conjoint n'a pas encore atteint l'âge de 65 ans, ce qui aggrave le problème pour les aînés seuls. En outre, un rapport de Statistique Canada révèle qu'un nombre impressionnant de Canadiens — près de 160 000 — ne reçoivent pas de SRG, bien qu'ils y soient admissibles. En effet, près de 12 p. 100 des Canadiens admissibles ne touchent pas le SRG, car le processus de demande est trop compliqué. L'Association recommande donc l'inscription automatique au SRG pour régler ce problème.
L'Association recommande donc de retravailler en détail les politiques fiscales et de soutien du revenu afin de lever les obstacles à la sécurité de la retraite — dont les retraits obligatoires du FERR et certaines dispositions de récupération de la sécurité de la vieillesse — d'améliorer les règles d'admissibilité au SRG et d'instaurer un équivalent à l'allocation au conjoint pour les aînés seuls.
Notre deuxième recommandation concerne l'écart dans les économies. Des millions de Canadiens qui ne disposent pas d'un régime de retraite au travail ont besoin d'un instrument d'épargne-retraite abordable et accessible universellement qui leur procurera un revenu de retraite fiable et adéquat. Le régime de pension agréé collectif proposé répond certes à ce besoin et constitue une amélioration par rapport au statu quo, mais les mesures de protection qui assurent un revenu de retraite fiable et adéquat lui font défaut. Nous avons la possibilité d'apprendre des erreurs qui se sont produites dans le cadre d'un système similaire en Australie, et nous devons nous inspirer du succès du RPC.
L'Association recommande qu'on mette en place des mesures de protection à l'égard des régimes de pension agréés collectifs, comme des plafonds sur les frais, et qu'on envisage la possibilité d'établir des prestations cibles ou définies, par exemple par le truchement du RPC ou d'une variante publique des RPAC, afin que les Canadiens disposent des meilleures possibilités d'épargne possible en vue de leur retraite.
Enfin, j'appuie pleinement les recommandations visant l'adoption d'une meilleure stratégie de soins à domicile à l'échelle nationale. Lundi dernier, nous avons eu le plaisir de témoigner devant le comité de la santé. La dernière chose que je voudrais dire au sujet des soins à domicile — puisque la question a été bien exposée —, c'est que, s'ils sont dispensés adéquatement, ils pourraient grandement contribuer à désengorger le système de santé.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup de nous avoir invités à comparaître devant vous.
La Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels est une organisation nationale qui représente plus de 40 organismes nationaux et régionaux comptant la prestation de soins au nombre de leurs priorités. La Coalition estime à cinq millions le nombre de Canadiens qui apportent un soutien à des proches qui ont besoin de soins en raison de leur âge, d'une affection incapacitante, d'une blessure chronique, d'une maladie de longue durée ou d'un handicap.
Le fait de prendre soin de membres de sa famille n'est pas nouveau; toutefois, le contexte dans lequel les soins sont prodigués au Canada de nos jours est bien différent de ce qu'il était. Le nombre de Canadiens qui ont besoin d'aide est en hausse; les familles sont plus petites et plus dispersées; on compte plus de femmes au sein de la population active officielle; le mariage et la procréation se produisent souvent à un âge plus avancé; la retraite est reportée; la population vieillit; et on observe une augmentation de l'espérance de vie, souvent accompagnée d'une maladie ou d'une incapacité chronique. La nouvelle réalité est que le fait de prendre soin d'un parent âgé ou d'un membre de la famille devient une partie normale de la vie pour de plus en plus de Canadiens. À la Coalition, on se dit que la question n'est plus de savoir si l'on va devenir un aidant naturel, mais plutôt de savoir à quel moment on va le devenir.
Les aidants sont le plus souvent des femmes; cependant, 10 p. 100 des hommes canadiens assument actuellement une telle responsabilité, et ce pourcentage est en hausse. Les aidants dispensent en moyenne 10 heures de soins par semaine, et 60 p. 100 d'entre eux le font depuis plus de trois ans. Le revenu du ménage de la majorité des aidants se situe en deçà de la moyenne nationale. Seulement 35 p. 100 des ménages font état d'un revenu supérieur à 45 000 $. Les deux tiers des aidants dépensent plus de 100 $ par mois en soins. En s'appuyant sur les taux de rémunération actuels, il en coûterait plus de 25 milliards de dollars pour remplacer les aidants naturels par des travailleurs rémunérés.
La Coalition est d'avis que le gouvernement fédéral a un rôle essentiel à jouer en tant que catalyseur et que partenaire afin d'élaborer une stratégie nationale en matière de soins englobant les cinq objectifs cruciaux qui ont été cernés par des aidants naturels de partout au Canada: premièrement, protéger la santé et le bien-être des aidants naturels et accroître la souplesse et la disponibilité des soins de relève; deuxièmement, réduire au minimum le fardeau financier excessif des familles des aidants naturels; troisièmement, faciliter l'accès à des sources de renseignements et à des formations conviviales; quatrièmement, créer des milieux de travail souples où sont respectées les obligations des aidants naturels; cinquièmement, investir dans la recherche pour s'assurer que les quatre priorités précédentes sont efficacement mises en oeuvre.
Le gouvernement fédéral a pris des mesures afin d'alléger le fardeau financier excessif des familles des aidants naturels. Ces mesures consistent en trois formes de crédits d'impôt: le crédit d'impôt pour aidants naturels, le crédit pour personnes à charge atteintes d'incapacité et le crédit d'impôt pour aidants familiaux. La Coalition félicite le gouvernement et appuie ces mesures fiscales; cependant, le problème des mesures fiscales actuelles est qu'il s'agit de crédits non remboursables et qu'ils ne sont —par conséquent — d'aucune aide aux ménages à moyen ou à faible revenu qui paient peu d'impôts sur le revenu, voire aucun.
De plus, les Canadiens qui pourraient bénéficier de ces crédits d'impôt ne sont pas au courant de leur existence. Deux mesures pourraient améliorer ce soutien financier: premièrement, convertir le crédit non remboursable en crédit remboursable afin que tous les Canadiens devant assumer des coûts en tant qu'aidants puissent bénéficier de ces mesures fiscales, peu importe leur revenu; deuxièmement, mettre sur pied une campagne de sensibilisation afin d'informer les Canadiens de l'existence de ces mesures visant à alléger le fardeau financier excessif des aidants naturels.
Un autre élément de la stratégie concernant les aidants au sujet duquel le gouvernement fédéral pourrait jouer un rôle essentiel est la création de milieux de travail souples où sont respectées leurs obligations. Les aidants naturels doivent constamment concilier leurs responsabilités professionnelles avec les soins qu'ils doivent dispenser. Pour les employeurs, il en résulte des coûts et des difficultés qui se traduisent par de l'absentéisme, par une perte de productivité et possiblement par la perte de ressources humaines. Selon Statistique Canada, plus d'un demi-million d'aidants qui ont un emploi s'absentent du travail à raison d'une ou de plusieurs journées par mois parce qu'ils doivent dispenser des soins. Au total, cela équivaut à 1,48 million de journées d'absence par mois. Plus de 313 000 aidants réduisent leurs heures de travail afin de s'acquitter de leurs responsabilités en matière de soins. Au total, cela équivaut à 2,2 millions d'heures par semaine. Globalement, ces responsabilités entraînent pour les employeurs et pour l'économie en général d'énormes pertes de productivité qui correspondent à 157 000 employés à temps plein par année.
Le gouvernement fédéral étant le cinquième employeur en importance au pays, il devrait examiner ses politiques et s'assurer qu'elles soutiennent les employés ayant des responsabilités d'aidant. Il devrait fonder un groupe de travail et y participer afin d'examiner les pratiques actuelles et d'offrir des incitatifs pour que les entreprises se dotent de politiques visant à appuyer les aidants.
La Coalition craint que, sans stratégie nationale et sans engagement du gouvernement fédéral prenant la forme de mesures fiscales et de politiques du travail, des Canadiens — surtout des femmes — seront contraints de compromettre non seulement leur situation professionnelle, mais aussi leur santé et leur bien-être.
Le gouvernement fédéral a reconnu le fait qu'un aidant naturel a besoin d'énormément de temps et de ressources pour s'acquitter de ses obligations. En adoptant ces recommandations, le gouvernement aidera les Canadiens qui sont appelés prendre soin de leurs proches et qui font directement l'expérience des coûts financiers, émotionnels, physiques et mentaux associés à ce rôle.
Merci.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux membres du comité de me donner l'occasion de prendre la parole ici aujourd'hui.
L'Association canadienne des manufacturiers de produits nautiques est la principale association représentant l'industrie de la navigation de plaisance. Les entreprises membres de l'Association produisent plus de 80 p. 100 des bateaux, des moteurs, des remorques, des accessoires et de l'équipement utilisés par les plaisanciers en Amérique du Nord.
L'association vise à promouvoir la croissance de l'industrie par des programmes axés sur l'élaboration de politiques publiques, des études de marché et des statistiques, l'assurance-qualité et le marketing. Nous représentons 100 membres au Canada et 1 200 autres aux États-Unis.
Notre dernière étude d'impact économique, réalisée en 2006, a révélé que l'industrie de la navigation de plaisance créait près de 400 000 emplois directs et indirects au Canada, dont près de 7 000 emplois lucratifs dans le secteur de la fabrication. Notre industrie exporte pour plus de 600 millions de dollars de produits sur les marchés étrangers, y compris aux États-Unis. Elle crée des emplois dans le secteur de la fabrication au sein de collectivités et de régions du Canada qui, autrement, n'auraient pas nécessairement les mêmes perspectives d'emploi.
Nos membres, y compris des entreprises comme Stanley Boats à Parry Sound, Princecraft à Princeville, au Québec, et BRP à Valcourt, également au Québec, sont tous fiers de contribuer à nos collectivités locales ainsi qu'à y faire des investissements.
Entre autres choses, nos membres sont d'avis que, pour renforcer la vitalité et la stabilité économiques à l'échelle du pays, il faut se doter d'un régime fiscal concurrentiel qui permettra à ces produits de continuer à être fabriqués au Canada. Près de six millions de Canadiens font de la navigation de plaisance, et la plupart d'entre eux font partie de familles de classe moyenne provenant de collectivités comme la vôtre. En conséquence, nous recommandons au gouvernement de continuer à faire en sorte que les familles aient la possibilité de faire de la navigation de plaisance dans les collectivités en lançant des initiatives touristiques auxquelles elles peuvent participer et dont elles peuvent tirer profit.
À cet égard, au nom de l'industrie, j'aimerais féliciter le gouvernement pour le lancement récent de sa stratégie fédérale de tourisme. Vu la vaste gamme d'entreprises liées à l'industrie de la navigation de plaisance —y compris des marinas, des hôtels et des exploitants d'entreprise touristique —, les problèmes et les difficultés auxquels fait face le secteur du tourisme sont très importants pour nos membres. Nous voyons d'un bon oeil le lancement de cette nouvelle stratégie et apprécions l'occasion qui nous est donnée de participer aux initiatives et aux tables rondes récemment annoncées. Je crois que notre industrie apportera à la table un point de vue unique axé sur le développement régional, la création d'emplois à l'échelon local et la croissance et la durabilité des petites et moyennes entreprises.
J'aimerais également exprimer notre soutien au programme Opportunités mondiales pour les associations, qui est géré par le ministère du Commerce international. Grâce à des programmes comme celui-ci, qui fournit un financement à des associations nationales qui entreprennent des activités nouvelles ou renouvelées visant le développement du commerce international, les entreprises canadiennes peuvent croître et exporter leurs produits de fabrication canadienne à l'extérieur de l'Amérique du Nord.
Par ailleurs, notre association a récemment eu l'occasion de participer au sommet Canada-États-Unis pour le secteur de la fabrication, tenu à Montréal. On y a abordé de nombreuses questions présentant de l'intérêt pour les fabricants, y compris celle des obstacles au commerce. Notre association appuie l'initiative du gouvernement visant à accroître l'accès des entreprises canadiennes aux marchés au moyen de nouveaux accords économiques et commerciaux conclus avec des partenaires comme l'Union européenne.
J'encourage le gouvernement à poursuivre ses efforts pour simplifier les règles sur le pays d'origine, compte tenu de la nature des chaînes d'approvisionnement de l'Amérique du Nord, afin d'alléger le fardeau administratif des producteurs et des fabricants. En outre, j'encourage le gouvernement, dans ses négociations actuelles avec d'importants partenaires commerciaux, à de grandement réduire ou à éliminer les obstacles tarifaires qui se présentent aux fabricants de bateaux afin d'accroître les possibilités d'exportation des fabricants canadiens vers ces marchés.
Merci de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer devant vous aujourd'hui.
Bonjour. Je m'appelle Ferne Downey. Je suis actrice professionnelle et présidente nationale de l'Alliance des artistes canadiens du cinéma, de la télévision et de la radio.
Je suis très honorée d'être ici à titre de représentante de 22 000 artistes professionnels dont le travail divertit, instruit et informe des gens de partout au Canada et d'ailleurs dans le monde. Je m'exprime également au nom des 17 000 membres de la Fédération canadienne des musiciens.
Les artistes tirent parti de toutes les nouvelles possibilités multimédias qui se présentent. En plus de pratiquer notre art à la télévision, au cinéma et à la radio, nous participons maintenant à la production de jeux vidéo, d'applications pour téléphones cellulaires et à de séries Web. Vraiment, nous sommes partout. Le Conseil des ressources humaines du secteur culturel s'est avéré indispensable pour ce qui est d'encourager les artistes à jouer le rôle d'éclaireurs dans la révolution numérique en accroissant les compétences pertinentes, en cernant les lacunes dans les pratiques actuelles de l'industrie et en veillant à ce que les créateurs fournissent un apport crucial et parfaitement intégré à la stratégie économique du Canada au chapitre des technologies numériques.
À cet égard, pas plus tard que la semaine dernière, le Conseil a publié, en collaboration avec Nordicité, un excellent rapport sur la culture numérique 3.0. Le rapport étudie les répercussions des technologies numériques sur les différentes étapes de la chaîne de création, à savoir la création, la production, la distribution et la conservation. Soyez certains que le contenu est le fondement de l'économie numérique. Si nous achetons des Playbook et des iPad, ce n'est pas juste parce qu'on les trouve jolis: c'est parce qu'ils nous permettent d'avoir accès à du contenu.
Au Canada, la création de contenu joue un rôle commercial important. Nos industries culturelles fournissent des contributions directes de plus de 46 milliards de dollars à notre économie. L'empreinte économique globale du secteur culturel est de 84,6 milliards de dollars, soit 7,4 p. 100 du PIB réel du Canada, et il fournit plus de 1,1 million d'emplois. À elles seules, les productions cinématographiques et télévisuelles ont créé 117 000 emplois en 2009 et généré 1,7 milliard de dollars en exportations.
Tandis que vous préparez le budget fédéral pour 2012, nous sommes venus vous parler du fait de créer des emplois et de bâtir une infrastructure pleinement développée pour l'économie numérique au moyen d'investissements judicieux dans le contenu canadien. À cette fin, nous vous proposons trois éléments clés d'un plan pour une relance de l'économie numérique durable: premièrement, investir des deniers publics dans la création de contenu; deuxièmement, créer des incitatifs pour susciter des investissements privés; et troisièmement, veiller à ce qu'il y ait de la place pour le contenu canadien.
Tout d'abord, examinons la question des investissements publics dans la création de contenu. Je me réjouis de la décision du gouvernement de prendre un engagement financier permanent à l'égard du Fonds des médias du Canada dans son dernier budget. Merci. Le FMD joue un rôle crucial pour ce qui est de produire du contenu canadien pour tous les écrans — je pense à des émissions comme Flashpoint, Rick Mercer Report, Heartland, Republic of Doyle et Combat Hospital. Le FMC appuie aussi des productions interactives innovatrices, y compris des jeux pour consoles et des jeux en ligne, des logiciels, des séries Web, des portails, des réseaux sociaux ainsi que des applications pour téléphones cellulaires, et il aide nos artistes à produire le contenu que veulent les gens d'ici comme d'ailleurs.
Les Canadiens passent plus de temps que jamais à regarder des émissions de télévision en anglais produites au pays. Des émissions comme Rookie Blue battent des records au Canada et aux États-Unis et prouvent continuellement qu'elles méritent de conserver des plages horaires de choix. L'an dernier, les émissions financées par le FMC se sont vendues dans 45 pays et régions à l'échelle de la planète.
Il s'agit d'un point de départ formidable. Cela signifie que nous faisons connaître nos histoires canadiennes et que nous créons des emplois. Cependant, comme notre industrie évolue à un rythme effréné, nous devons nous assurer que nous disposons des outils nécessaires pour tirer profit de toute nouvelle occasion. Donc, en plus du soutien accordé au FMC, nous vous exhortons à vous engager de nouveau à consentir un financement à long terme à Téléfilm Canada, à la SRC et à l'Office national du film.
Le Fonds du long métrage du Canada de Téléfilm Canada joue un rôle essentiel au chapitre de la production de films canadiens. En outre, chaque dollar investi dans une production télévisuelle permet d'obtenir 2 $ de plus pour financer des projets de médias numériques et 3 $ pour des projets de longs métrages.
La CBC —Radio-Canada — peut prendre la tête du peloton en présentant au monde un contenu numérique distinctement canadien. L'Office national du film jouit d'une reconnaissance mondiale. C'est un excellent laboratoire culturel à qui l'on doit de nombreuses innovations. Nous devons fournir à ces institutions les ressources dont elles ont besoin pour prospérer, pour créer des emplois et pour faire du Canada un chef de file au chapitre du contenu numérique.
Le deuxième élément concerne l'accroissement des investissements privés. Nous ne voulons pas dépendre du financement octroyé par le gouvernement fédéral. Nous devons créer des incitatifs pour accroître les investissements privés dans la création de contenu. Vous pourriez songer à élargir les critères d'admissibilité au crédit d'impôt pour production cinématographique ou magnétoscopique canadienne et au crédit d'impôt pour services de production cinématographique ou magnétoscopique de façon à inclure tous les coûts de production, pas seulement les coûts de main-d'oeuvre.
Le dernier élément concerne la place occupée par nos produits. À elle seule, la création de contenu canadien de qualité ne suffit pas. Notre contenu doit avoir une bonne place sur les rayons, faire l'objet d'une bonne mise en marché et être accessible.
Nous vous exhortons à créer des incitatifs pour que les entreprises privées présentent du contenu numérique canadien sur leurs sites Web. Pour ce faire, nous pourrions modifier la Loi de l'impôt sur le revenu pour accorder aux annonceurs des déductions fiscales à l'égard de la publicité diffusée sur des sites Web canadiens qui présentent du contenu de chez nous. Cette idée est fondée sur l'article 19.1 de la Loi, qui prévoit des incitatifs visant à encourager les annonceurs à présenter leurs publicités sur les chaînes de télévision canadiennes plutôt qu'à celles diffusées par les stations frontalières américaines.
La culture canadienne ne doit pas être prise à la légère. C'est une industrie importante fondée sur des ressources renouvelables.
Merci beaucoup de votre attention.
:
Merci de me donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
L'Association canadienne pour l'intégration communautaire est l'association nationale qui exprime le point de vue et qui défend les intérêts de près d'un million de Canadiens atteints d'une déficience intellectuelle ainsi que de leurs familles.
Les personnes atteintes d'une déficience intellectuelle comptent parmi les groupes les plus stigmatisés de la société canadienne et ont souvent été étiquetées comme attardés mentaux par le passé. Les personnes atteintes d'une déficience intellectuelle ont rejeté cette étiquette et cherchent à obtenir la place qui leur revient dans la société canadienne.
En mars 2010, le Canada a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Nous sommes reconnaissants envers tous les partis pour avoir décidé d'un commun accord, en décembre 2009, d'engager le Canada à ratifier la Convention, premier traité du XXIe siècle relativement aux droits de la personne. Cependant, les droits énoncés dans cette convention sont loin d'être pleinement respectés dans la société canadienne.
De nos jours, les jeunes atteints d'une déficience intellectuelle qui en sont à leur dernière année du secondaire — et cela n'est pas accessible à tous, car seulement 40 p. 100 d'entre eux sont pleinement intégrés au système d'éducation régulier du pays — sont particulièrement susceptibles de passer leur vie dans la pauvreté. Environ 75 p. 100 des adultes atteints d'une déficience intellectuelle vivent dans la pauvreté, et près de 50 p. 100 des assistés sociaux sont des adultes en âge de travailler atteints d'une déficience intellectuelle. Il s'agit d'un des groupes les plus susceptibles d'être victimes de violence au Canada.
Nous pensons qu'il est temps, en tant que pays, de mettre un terme à cette tragédie — et c'est exactement ce que c'est pour un très grand nombre de personnes. Ce que nous recommandons en vue du budget de 2012, c'est de prendre des moyens pour assurer une reprise économique nationale non seulement durable, mais aussi inclusive. Nous croyons avoir élaboré des stratégies pratiques qui permettront de le faire.
D'abord, nous recommandons de faire un investissement ciblé pour faciliter la transition des jeunes atteints d'une déficience intellectuelle de l'école secondaire vers la formation et l'éducation postsecondaires. Dans quelques provinces, on a mis en œuvre des projets pilotes dans le cadre desquels des jeunes atteints d'une déficience intellectuelle ont été intégrés à un programme d'éducation postsecondaire. Or, même si ces jeunes n'obtiennent pas le diplôme habituellement délivré, leur simple participation à un tel programme leur donne l'occasion d'apprendre et de communiquer avec les autres. Le taux d'emploi des personnes qui obtiennent un diplôme dans le cadre d'un programme inclusif de formation ou d'éducation postsecondaire en Alberta est de 80 p. 100.
Nous recommandons pour les jeunes atteints d'une déficience intellectuelle un investissement ciblé qui, à notre avis, pourrait changer l'avenir des Canadiens qui se trouvent dans cette situation. Si nous arrangeons les choses pour cette génération, cela pourrait avoir des effets à long terme sur la vie non seulement de ces personnes, mais aussi de leur famille. La réalité des familles dont un membre est atteint d'une déficience intellectuelle, c'est que les parents doivent mettre un frein à leur carrière et que, dans la plupart des foyers, une personne doit carrément quitter le marché du travail.
Nous constatons en outre que les familles dont un membre est atteint d'une déficience intellectuelle affichent un taux de restructuration et d'éclatement bien plus élevé que la moyenne. Cela signifie que les femmes qui ont été mères et aidantes et qui se sont occupées du membre de leur famille atteint d'une déficience — et, à titre de membre de la Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels, l'association appuie pleinement les recommandations de cet organisme — se voient confrontées à la pauvreté lorsqu'elles entrent dans le troisième âge.
Nous voulons un investissement ciblé. Nous croyons par ailleurs que le gouvernement devrait songer à créer un groupe de travail pour examiner le crédit d'impôt pour personnes handicapées. Nous avons déjà recommandé qu'un groupe de travail de haut niveau se penche sur la possibilité de le rendre remboursable afin qu'on puisse commencer à s'attaquer au problème de la pauvreté qui touche les Canadiens atteints d'une déficience, qu'elle soit intellectuelle ou autre.
Enfin, en ce qui concerne l'annonce qu'a faite l'honorable Diane Finley vendredi concernant l'établissement de nouvelles modalités relatives aux subventions et aux contributions afin de reconnaître les organismes affichant un bon rendement et de leur octroyer des fonds en conséquence, nous appuyons les efforts visant à accroître la capacité du secteur bénévole au pays, mais nous pensons que nous devrions participer aux discussions qui serviront à définir les critères de réussite et à déterminer les formes de soutien qu'on peut nous fournir pour mobiliser des fonds afin de veiller à ce que nos collectivités soient vraiment en mesure d'aider les personnes atteintes d'une déficience et les autres groupes marginalisés.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous les témoins. Vous nous avez fourni beaucoup de renseignements précieux.
Je pense que vous avez également mis en relief un problème dont nous sommes tous conscients, à savoir le fait que les questions du revenu et de l'égalité se détériorent. Selon de nombreuses estimations, la situation est retournée à ce qu'elle était en 1929. Nous constatons donc que des Canadiens issus de divers segments de la population sont touchés par un problème de pauvreté grave: il peut s'agir de jeunes, d'aînés, de nouveaux arrivants, d'Autochtones ou encore de personnes handicapées. Nous voyons le fossé se creuser de plus en plus.
Nous avons des décisions très importantes à prendre dans le cadre du prochain budget. Le gouvernement a déclaré qu'il serait peut-être disposé à dépenser jusqu'à 4 milliards de dollars au cours de la prochaine phase de réduction des impôts aux entreprises. Ce que vous indiquez par là, c'est que vous considérez que d'autres investissements sont plus importants.
J'aimerais demander à Mme McAlister en particulier et aussi à Mme Eng et à M. Bach ce qu'il en coûterait de ne rien faire. Nous savons que chaque dollar investi dans les soins à domicile font économiser énormément d'argent à notre système de santé. Quelles économies ces soins permettraient-ils de faire, en plus d'améliorer la qualité de vie des personnes?
Madame Eng, sur le plan du développement économique local, que signifieraient les investissements faits pour affranchir les aînés de la pauvreté? À coup sûr, dans mon comté de Burnaby—New Westminster, la Chambre de commerce de New Westminster est fortement d'avis qu'il faut sortir les aînés de la pauvreté.
Monsieur Bach, quels sont les avantages d'investir dans les mesures de soutien pour les personnes handicapées, lorsqu'elles permettent à ces personnes de contribuer pleinement au pays comme elles le souhaitent? Quelle est l'ampleur de l'activité économique ainsi générée, et quelles sont les économies réalisées dans les programmes gouvernementaux?
:
Tout à fait. Dans notre mémoire, j'ai souligné ces propositions et ces changements. Pour ce qui est de certaines propositions, les chèques ont déjà été envoyés. Bien entendu, nous l'apprécions. Lorsque nos membres ont été appelés à faire part de leur point de vue au sujet de ces propositions, ils les ont grandement appuyées. Elles portent sur des questions qui interpellent les personnes âgées du Canada. Elles s'attaquent certainement au problème de la pauvreté. Elles montrent la voie à suivre pour ce qui est d'aider la prochaine génération à économiser en vue de sa retraite. Je vous encourage à agir sans tarder en ce qui concerne la retraite obligatoire, car je crois comprendre qu'il y a de la résistance à cet égard. Je crois savoir également qu'une annonce est imminente en ce qui concerne les mauvais traitements envers les aînés.
Ce sont toutes des mesures qui démontrent à nos membres et à l'ensemble des personnes âgées du Canada que le gouvernement est à l'écoute de leurs besoins. Nous sommes un groupe de revendication, alors nous vous remercions beaucoup pour tout cela et nous en demandons plus.
En ce qui concerne le SRG, par exemple, ce sont quelque 680 000 aînés qui vont toucher ce supplément. Ils s'en réjouiront. Il y a 1,7 million de Canadiens qui touchent un SRG, ce qui signifie qu'ils se trouvent dans une situation financière précaire. Nous encourageons donc la prestation d'un soutien à leur égard.
Pour ce qui est du RPAC, nous croyons que cela représente certainement un progrès par rapport à la situation d'il y a deux ans, lorsqu'on disait que tout allait pour le mieux. Nous devons cependant tenir compte de ce qui s'est produit en Australie, pays qui s'est retrouvé dans une situation semblable durant 12 ans. On a constaté là-bas que, en raison des frais élevés, les gens faisaient tout aussi bien de simplement placer leur argent à la banque. Comme l'Australie disposait d'un système d'inscription obligatoire, au moins les gens avaient de l'argent à la banque. C'était un progrès.
Nous croyons par ailleurs qu'un régime d'une telle ampleur peut être converti en régime à prestation cible semblable à ceux offerts jadis par les compagnies d'assurance. Ce n'est pas impossible. Nous devrions examiner ces possibilités.
En ce qui concerne la question du soutien aux aidants, les mesures que vous avez mentionnées, par exemple le fait d'accorder une importance particulière à la contribution des aidants naturels à notre système de soins de santé, constituent des progrès certains. À cet égard, nous vous encourageons à accorder un crédit d'impôt remboursable, particulièrement au nombre restreint d'aidants qui dispensent des soins en tout temps. Ce sont eux qui ont dû quitter leur emploi pour s'occuper de leur famille. Ils ne seront pas en mesure de tirer parti d'un crédit d'impôt non remboursable.
Dans une famille de mon comté, il y a une mère de 82 ans atteinte de la maladie d'Alzheimer, un père de 88 ans qui prend soin d'elle et une sœur de 62 ans qui s'absente de son travail en tant qu'infirmière de l'Ordre de Victoria du Canada afin d'aider sa mère.
Cette mère, c'est la mienne. Cette sœur, c'est la mienne. Mon père fait de son mieux.
C'est seulement lorsque sa propre famille est touchée qu'on prend conscience du rôle que jouent les aidants naturels au sein des familles et des foyers canadiens. En tant qu'aidante, ma sœur doit réduire ses heures de travail — dont dépend sa subsistance — et faire des dépenses pour veiller à l'accomplissement de certaines tâches qu'elle n'a plus le temps d'accomplir elle-même chez elle.
Je félicite l'Association canadienne de soins et services à domicile, la Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels et l'Association canadienne pour l'intégration communautaire, car il faut déployer des efforts afin de mieux faire connaître le rôle des aidants naturels.
Ai-je raison de supposer que vous êtes tous les trois favorables à l'idée de rendre remboursable le crédit d'impôt aux aidants naturels et le crédit d'impôt aux personnes handicapées afin que les familles à faible revenu puissent en bénéficier? Est-ce que les trois organismes que vous représentez ainsi que l'Association canadienne des individus retraités appuient cette mesure à l'unanimité?
Mme Susan Eng: Oui.
L'hon. Scott Brison: Donc, les quatre organismes appuient l'idée de rendre remboursables ces mesures fiscales?
Mme Marg McAlister: Oui.
M. Michael Bach: Oui.
L'hon. Scott Brison: Merci beaucoup.
J'aimerais également interroger l'Association canadienne des individus retraités au sujet des régimes de pension et de leur réforme. Nous appuyons le régime de pension agréé collectif et nous comprenons qu'il aide les gens, mais il ne suffit pas si on veut offrir des possibilités sécuritaires et diversifiées à peu de frais aux aînés et aux familles du Canada.
Votre organisme appuie l'idée d'un RPC supplémentaire auquel les Canadiens pourraient cotiser de façon volontaire. Cela n'aurait pas pour effet d'augmenter les cotisations sociales; il appartiendrait à chaque famille canadienne de décider d'y cotiser ou non. Toutes les familles canadiennes auraient accès à des possibilités de placement à peu de frais qui présenteraient une bonne diversité sur le plan géographique et sectoriel.
Donc, seriez-vous en faveur d'un RPC supplémentaire à cotisation volontaire?
:
Eh bien, j'ai des réserves. J'appuierais cette idée, mais sous certaines conditions.
Premièrement, en ce qui concerne le caractère volontaire des cotisations, les recherches démontrent que, si on rend l'inscription obligatoire, mais qu'on donne la possibilité aux gens de l'annuler — ce qui revient à dire que la participation est volontaire —, on obtient un meilleur taux de participation. De fait, les compagnies d'assurances, qui souhaitaient gérer les régimes de pension agréés collectifs, demandent elles-mêmes une inscription obligatoire avec la possibilité de se désinscrire.
Deuxièmement, en ce qui concerne la question des frais, le RPC occasionne effectivement des frais moins élevés. Cependant, cela s'explique en partie par le fait qu'il n'est pas tenu de réaliser des profits pour des actionnaires. En conséquence, sans que l'on ait pour autant décidé par règlement de maintenir les frais à un certain niveau, les frais sont acceptables. Nous demandons donc qu'ils soient réglementés lorsque vous confierez la gestion des ces régimes au secteur privé.
Enfin, pour ce qui est du type de prestations possibles, il ne doit pas nécessairement s'agir d'une contribution prédéterminée. On pourrait envisager d'en faire un régime à prestation cible.
Une fois que tout cela sera fait, on aura ni plus ni moins un RPC secondaire.
:
Merci aux témoins d'être ici aujourd'hui.
Je vais commencer par poser une question à Mme Anghel, qui représente les fabricants de produits nautiques. Je possède deux bateaux à propulsion hydraulique. Je viens de Fort McMurray, un des plus beaux endroits au monde où s'adonner à la navigation de plaisance. Je dois dire que j'aime bien cette activité et que, cette année, à cause de mon emploi, j'ai eu à peine deux heures pour en faire, ce qui n'était pas très plaisant. Oui, environ deux heures.
Vous avez dit des choses intéressantes au sujet de la chaîne d'approvisionnement en Amérique du Nord. J'ai pris connaissance de la situation dans le cadre d'un autre rôle que j'ai exercé au sein d'un gouvernement antérieur. Pour ce qui est de la tendance en matière d'approvisionnement, on constate que presque tous les types d'industries — automobiles, camions, bateaux — sont interdépendantes. Donc, votre industrie est intéressée par l'idée d'éliminer les obstacles tarifaires, plus précisément ceux à la frontière. Est-ce exact?
Madame McAlister, monsieur Henningsen, nous avons proposé dans notre dernier programme que le gouvernement crée des places supplémentaires à l'égard des soins de longue durée. Nous entendons souvent parler des coûts encourus pour notre système de soins de santé. Environ 20 p. 100 de la population vivent dans la pauvreté, et un grand nombre d'entre eux sont des aînés. En deux étés, j'ai participé à 40 réunions communautaires avec des aînés, et tout le monde essayait de vivre avec 1 140 $ par mois. Une femme m'a même dit qu'elle mangeait de la nourriture pour chats afin d'avoir des protéines. C'est triste.
Maintenant, le gouvernement a agi, et nous devons souligner le fait qu'il a accordé 50 $ de plus par mois aux aînés, mais, à notre avis, c'est insuffisant. Le seuil de la pauvreté se situe à 22 000 $ par année, et les aînés obtiennent actuellement de 15 200 $ à 15 400 $, environ. Appuieriez-vous une augmentation à cet égard?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais aussi remercier tous les témoins d'être venus et de s'être joints à nous aujourd'hui.
D'abord, je ferai un bref commentaire. Assurément, sur le plan des pouvoirs, la situation du Canada est très complexe: il y a les gouvernements provinciaux, le gouvernement fédéral et le secteur privé. Le fait de déterminer à qui appartient la responsabilité comporte de nombreuses difficultés.
Je prends toujours pour exemple le Bloc. Au lieu de détester son désir de souveraineté, j'ai toujours pensé qu'il est très important de s'intéresser aux limites de la compétence des provinces, et je respecte certains commentaires que ses membres ont faits à ce chapitre.
Le gouvernement fédéral, bien entendu, a augmenté de 6 p. 100 les transferts de revenus vers les provinces aux fins des soins de santé. Nous avons la formule de péréquation, alors nous essayons de créer de l'équité et de prendre des mesures à cette fin.
Je veux parler des technologies et des possibilités relatives aux soins de santé, car je sais vraiment ce qui peut être fait à cet égard, puisque je possède de l'expérience dans le domaine.
Le gouvernement fédéral a fait des investissements considérables à ce chapitre par le truchement d'Inforoute Santé du Canada et de nombreux programmes. Moi aussi, j'ai pris connaissance de l'étude dans le cadre de laquelle des gens atteints d'une insuffisance cardiaque congestive avaient reçu leur congé de l'hôpital et avaient été renvoyés chez eux, où ils avaient bénéficié d'une télésurveillance, d'un soutien téléphonique et d'une prise en charge. Cette étude financée par le gouvernement fédéral avait profondément bouleversé la nature des séjours pour soins actifs et fait en sorte que les patients ne soient pas pris dans le système.
Je suppose que ma frustration ou que le problème que la situation me pose est dû au fait que, d'après moi, il ne s'agit pas d'une question d'argent. Je dois respecter les limites de la compétence des provinces, mais pourriez-vous me dire si, selon vous, c'est une question d'argent ou de gestion du changement? Pourriez-vous formuler des commentaires généraux à cet égard? À mon avis, c'est tout à fait crucial.
:
Je suis tout à fait d'accord avec vous. Nous dépensons déjà 192 milliards de dollars dans notre système de soins de santé. Je pense que nous devons améliorer notre rendement au lieu de dépenser plus d'argent dans ce domaine.
Nous craignons que le vieillissement de la population ne fasse grimper les coûts des soins de santé, mais, en fait, ce sont les coûts liés à toutes ces nouvelles technologies qui ont cet effet. Nous devons profiter de cette occasion pour repenser la manière dont nous faisons les choses.
Je vais vous donner un petit exemple. C'est celui des hôpitaux virtuels. Il est difficile de renvoyer les gens chez eux après qu'ils ont reçu des soins de courte durée à la suite d'un accident grave, et il y a le risque qu'ils soient réadmis. Dans le cadre d'un projet qui est en cours ici, à Toronto, un gestionnaire de soins accompagne la personne chez elle, évalue ses signes vitaux — comme il le ferait à l'hôpital — et réadmet la personne, au besoin, mais, généralement, cela n'est pas nécessaire. Si ces choses sont faites de manière appropriée, elles permettent à la personne de demeurer chez elle pendant que son état se stabilise.
Est-ce que cela est plus cher? Le gestionnaire de soins est le seul coût additionnel. Peut-on éviter des coûts de cette manière? Oui, une réadmission coûte environ 10 000 $, au total. De plus, les résultats cliniques sont, bien sûr, meilleurs lorsque la personne est chez elle.
Nous devons réellement concentrer nos efforts sur la réorganisation de nos activités.
:
Je vais souligner trois points, dont deux ont déjà été mentionnés.
L'introduction initiale de nouvelles technologies est très coûteuse. Les avantages, une fois la technologie mise en oeuvre, sont énormes, mais les coûts associés à l'intégration d'un projet pilote dans le système sont considérables.
La gestion du changement, comme l'a dit ma collègue de l'Association canadienne de soins et services à domicile, est très importante parce que nous devons déplacer l'objet de notre attention des soins de courte durée aux soins communautaires et à domicile, et voir où la technologie peut nous amener à cet égard.
Un autre point, c'est le manque de leadership véritable. Le leadership, dans ce cas, consiste à déterminer quelles technologies on devrait appliquer. J'ai mentionné qu'il y a des milliers de technologies, mais il faut déterminer lesquelles sont les meilleures. C'est véritablement dans ce domaine que le gouvernement fédéral, à mon avis, peut jouer un rôle important. Je crois que les provinces accepteraient cela, car elles ont besoin d'aide pour examiner toutes les technologies et les possibilités qu'elles offrent, et pour élaborer une vision relative à l'application de technologies dans les soins communautaires et à domicile. Je crois qu'une telle initiative serait extrêmement bénéfique.
:
Cet enjeu est un véritable noeud de vipères, comme toujours.
Le dollar canadien est actuellement à parité ou même favorable par rapport au dollar américain, ce qui crée un problème pour les manufacturiers canadiens qui doivent faire concurrence aux entreprises américaines, en particulier, et nous avons perdu un grand nombre de contrats de fabrication au cours des dernières années. Cela dit, les États-Unis ont toutefois été beaucoup plus durement touchés durant la récession, et, en fait, nous appuyons le système bancaire canadien, qui est très bien. Grâce à ce système, notre secteur, en particulier, s'en est sorti beaucoup mieux que son homologue américain. Même si nous avons subi de nombreuses pertes d'emplois, il y a eu beaucoup de possibilités, ici, au Canada, pour les manufacturiers canadiens, d'exporter aux États-Unis ou dans d'autres parties du monde plutôt qu'aux États-Unis, tandis que le secteur de produits nautiques aux États-Unis a subi une baisse 70 p. 100.
Le dollar canadien peut être problématique pour nos manufacturiers. Ils apprennent à s'adapter et à composer avec cela. Lorsque le dollar est au pair avec le dollar américain, ils sont perdants à certains égards, mais ils bénéficient de la baisse des prix de l'aluminium, selon le temps de l'année et l'endroit où ils achètent leurs produits.
En ce qui concerne les relations entre les détaillants et les consommateurs, lorsque le dollar canadien et le dollar américain sont à parité, cela crée des occasions et encourage les consommateurs à acheter ici au Canada plutôt que de traverser la frontière pour se procurer un produit. C'est, en quelque sorte, une question d'équilibre. Cette situation nuit aux manufacturiers, dans une certaine mesure, mais elle crée également des possibilités.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier toutes les personnes qui sont ici ce matin. Cinq minutes, ce n'est jamais assez long. J'aimerais poser des questions à tout le monde, mais je vais me concentrer sur un domaine qui me passionne et qu'on néglige probablement trop souvent. Il s'agit du secteur des arts.
Ferne, je vais vous adresser mes questions et je vous demande de m'aider à comprendre ce qui doit être fait pour garantir que l'industrie prospère et prenne de l'expansion tout en acquérant une plus grande autonomie. Il y a des cinéastes, des comédiens et des musiciens canadiens qui produisent un contenu canadien partout dans le monde.
C'est très intéressant. Mon fils était en Éthiopie, où il travaillait pour MIDA, Migration for Development in Africa. Il s'est assis dans un restaurant local, et on lui a demandé d'où il venait. Il a répondu qu'il venait du Canada. On lui a dit: « C'est le pays de Justin Bieber ». C'est le premier commentaire qu'on lui a fait. Nos artistes sont connus à l'étranger. Il n'y a aucun doute.
Cela m'amène à mes questions sur l'établissement des budgets. Dans quel domaine devons-nous fournir un soutien? Nous avons mis en place le Crédit d'impôt pour les activités artistiques des enfants, qui sera examiné ici. Ce crédit d'impôt appuiera tous les types d'activités artistiques pour les enfants, qu'il s'agisse de leçons de piano ou de guitare, ou de cours d'art dramatique. Je suppose qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction et que ce type de crédit d'impôt vous réjouit.
:
C'est impressionnant. Nous avons reçu l'Association canadienne des constructeurs de véhicules, et cette industrie fait appel à une main-d'oeuvre indirecte de 35 000 personnes. Elle compte également 55 000 retraités.
Je vous écoute avec intérêt et, comme le reflètent les commentaires d'un grand nombre de membres du comité — je crois que nous nous préoccupons tous des besoins de nos aînés. Mais pensez-vous parfois — et je voudrais vraiment que vous répondiez à cette question — à la dette de notre gouvernement, qui s'élève à 680 milliards de dollars? Si l'on ajoute cela à la dette des deux autres ordres de gouvernement, je crois que ce montant s'élève à 1,3 billion de dollars. Ça pourrait être plus; je crois que personne ne connaît les chiffres réels.
Il a été affirmé, et à juste titre, que nous avons une population vieillissante. Le visage de notre population change rapidement. Les taux de rendement du marché sont parmi les pires des 75 dernières années. Et je ne voudrais pas refroidir les ardeurs, mais la réalité... Et nous n'avons même pas parlé de l'iniquité entre les secteurs public et privé. Parlez-vous de ces enjeux? Je voudrais que l'on en parle. Lorsqu'on est appelé à examiner certaines de ces demandes — ce sont de bonnes demandes qui recevraient probablement l'approbation de tout le monde —je me demande si nos actuaires tiennent compte de cela lorsque vous formulez vos demandes afin de vous dire si elles sont réalistes ou non. Ces choses vous préoccupent-elles?
Je vais commencer avec vous, madame Eng, et peut-être allons-nous simplement...
:
Eh bien, à vrai dire, nous avons anticipé cette question. On nous demande toujours: « Comment allons-nous assumer les coûts liés à ces types de demandes? » Si l'on veut sortir toutes les personnes âgées de la pauvreté, cela coûtera de 1 à 2 milliards de dollars. Un système de soutien pour les aidants naturels pourrait coûter un milliard de dollars de plus. Alors, d'où viendra tout cet argent?
Il y a, à n'en pas douter, des économies à faire dans le système de santé existant. Cependant, nous avons demandé à nos membres — qui sont, soit dit en passant, déjà à la retraite; il s'agit de contribuables, et de sympathisants conservateurs convaincus, et ils mentionnent effectivement la responsabilité financière. Nous leur avons demandé: « Paieriez-vous une nouvelle taxe? Devrait-il y avoir une nouvelle taxe? Affecteriez-vous ces sommes à une fin particulière? » En fait, l'idée bénéficie d'un soutien suffisant. Si vous deviez créerune taxe pour les soins de santé ou pour combattre la pauvreté, les gens y seraient ouverts, car ce sont ces choses qui les préoccupent.
Je ne propose pas que l'on impose cette taxe immédiatement, mais quelqu'un a suggéré qu'elle pourrait être imposée à la tranche supérieure de 1 p. 100. Nous avons demandé à nos membres s'ils imposeraient cette taxe aux personnes dont le revenu est supérieur à 250 000 $, ou à la tranche supérieure de deux ou trois pour cent. Ces types de mesures, l'impôt successoral et ainsi de suite représentent des possibilités d'amasser une somme de trois à quatre milliards de dollars en taxes.
Alors, d'un côté, nos membres disent toujours: « Évitez le gaspillage. Économisez de l'argent. Détournez la demande. » Toutefois, au bout du compte, lorsqu'on ne peut pas être plus efficient, ils sont ouverts à l'idée des impôts spécifiques.
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à tout le monde.
Enfin et surtout, j'aimerais souligner, aux fins du compte rendu, que je suis extrêmement fière de certaines des mesures prises par le gouvernement. J'aimerais citer les statistiques de Statistique Canada et de l'OCDE, qui montrent que notre taux de pauvreté, qui est de 5 p. 100, est parmi les plus faibles des 33 pays de l'OCDE. Nous devons toujours en faire davantage, à n'en pas douter, mais le taux de pauvreté des personnes âgées n'a jamais été aussi bas dans toute l'histoire de notre pays.
Aux fins du compte rendu, j'aimerais mentionner que le taux de pauvreté des personnes âgées est de 27 p. 100 en Australie, de 24 p. 100, aux États-Unis et de 10 p. 100, au Royaume-Uni. Je pense que nous devons mettre en évidence les mesures proposées par le gouvernement conservateur, en adopter certaines et les améliorer. Augmenter le fardeau fiscal de nos personnes âgées en haussant la TPS, qui est une mesure proposée par l'opposition officielle pourrait bien avoir comme effet de ramener nos personnes âgées dans la pauvreté, tout comme le ferait l'augmentation de l'impôt sur les sociétés, lesquelles se déchargeront de cette charge fiscale sur les clients, dont bon nombre sont des personnes âgées. Le gouvernement actuel n'est pas prêt à faire cela. J'apprécie les suggestions que vous avez faites, qui ne supposent pas une augmentation globale des taxes, comme une hausse de la TPS, etc.
Je voulais simplement souligner, aux fins du compte rendu, que je suis sensible à ce que vous dites, mais que nous devons être fiers d'avoir le taux de pauvreté le plus faible dans l'histoire du Canada. Cela dit, il y a un aspect du budget que nous n'avons pas encore abordé, et j'aimerais entendre vos commentaires à ce sujet.
Nous avons consenti les fonds pour appuyer la nouvelle initiative de soins palliatifs intégrés communautaires. Madame Henningsen et madame McAlister, je soupçonne que cela s'inscrit dans votre domaine d'expertise. Pourriez-vous commenter cela? Cette mesure est-elle bien reçue? S'agit-il de quelque chose qui aidera?
:
Bon après-midi, tout le monde. J'aimerais vous remercier d'être venus participer à nos consultations prébudgétaires. Nous poursuivons une séance d'une journée ici. à Toronto. Nous sommes très heureux d'être ici.
Il y a six organisations qui participent à la table ronde. Nous accueillons la Toronto Board of Trade, l'Association des fabricants internationaux d'automobiles du Canada, la Chambre de commerce du Canada, le Caucus national des Autochtones, le Conseil canadien du commerce de détail et Systèmes d'énergie de qualité pour les villes de demain.
Merci à tous d'être ici avec nous.
Notre emploi du temps est très chargé. Nous disposons d'une heure et demie pour la table ronde, alors chacun de vous aura cinq minutes, au plus, pour faire sa déclaration préliminaire.
Nous allons commencer par vous, monsieur Joy, s'il vous plaît.
:
Merci. Veuillez m'excuser si je lis mon texte rapidement, mais j'ai peu de temps.
Je m'appelle Richard Joy et je suis le vice-président des Politiques et relations gouvernementales du Toronto Board of Trade. Merci de m'avoir invité à comparaître cet après-midi.
Fondé en 1845, le Toronto Board of Trade est la principale chambre de commerce au Canada, réunissant 10 000 membres et plus de 200 000 gens d'affaires et décideurs dans l'ensemble de la région métropolitaine de Toronto. Nous favorisons la prospérité de nos membres dans toute la région en facilitant la communication d'information, le réseautage, le développement des affaires et l'urbanisme. Tout d'abord, j'aimerais souligner le fait que les villes canadiennes, surtout Toronto, sont cruciales à notre réussite économique.
En novembre 2010, le Toronto Board of Trade s'est joint à 12 autres chambres de commerce du pays pour représenter les milieux d'affaires des plus grands centres urbains du Canada et a demandé aux gouvernements fédéral et provinciaux de lancer une stratégie urbaine nationale visant les plus grands centres urbains du Canada.
Selon les plus récentes prévisions de la Banque du Canada, les perspectives économiques du Canada ont connu un ralentissement marqué depuis juillet en raison de facteurs externes beaucoup moins favorables. À la lumière de ce fait nouveau et d'autres pressions naissantes, le gouvernement fédéral doit reconnaître et soutenir les villes canadiennes en tant que moteurs économiques de l'ensemble du pays.
Notre organisation a deux recommandations à formuler en vue du budget de 2012: l'élaboration d'une stratégie nationale du transport en commun et le financement de puissants organes de développement économique coordonnés à l'échelle régionale, y compris une agence de promotion des investissements pour la région du Grand Toronto.
Notre première recommandation est d'élaborer une stratégie nationale en matière de transports en commun. La chambre de commerce félicite le gouvernement actuel pour les contributions importantes qu'il a fournies au chapitre des réseaux de transports en commun du pays. Il s'agit des plus importants investissements qui ont été faits à ce chapitre au cours de la période récente. Le fonds de la taxe sur l'essence, que le gouvernement actuel a rendu permanent en 2007, constitue le premier transfert de fonds permanent du gouvernement fédéral vers les municipalités aux fins des investissements dans l'infrastructure. Des montants considérables ont par ailleurs été consacrés aux transports en commun par le truchement de programmes tels que le Fonds Chantiers Canada. Depuis 2007, plus de deux milliards de dollars ont été engagés pour des projets de transports en commun, et ce, dans la seule région du Grand Toronto. Grâce à ces mesures, l'apport en capital du gouvernement fédéral pour ce qui est des transports en commun, qui était inexistant en 2001, a représenté près de 20 p. 100 des contributions en capital en 2009.
La chambre de commerce est encouragée par le fait que le gouvernement fédéral investit dans nos réseaux de transports publics, mais ces apports en capital ont été ponctuels au lieu de faire partie d'une stratégie officielle à long terme. Fait important, les montants investis par le gouvernement fédéral au cours des dernières années équivalent presque à ce qu'il lui est demandé de débourser dans le cadre d'une stratégie nationale en matière de transports en commun. Ce ne sont pas tant les montants que la longévité et la stabilité qui importent.
La proposition de la chambre de commerce, qui est décrite dans notre mémoire, s'appuie sur le fonds de la taxe sur l'essence, dont l'argent pourrait être redistribué en fonction de la population et du nombre d'usagers. Les montants demandés sont fondés sur les calculs de l'Association canadienne du transport urbain relativement aux investissements requis dans nos réseaux de transports en commun.
Par ailleurs, la recommandation de la chambre de commerce comprend le financement d'une agence de promotion des investissements pour la région du Grand Toronto. À l'heure actuelle, le développement économique régional à Toronto est limité. Les efforts visant à promouvoir les investissements dans la région de Toronto sont fragmentaires et en grande partie non coordonnés, ce qui mène à une utilisation inefficace des ressources du gouvernement et à une croissance économique non optimale.
Une étude menée par le Boston Consulting Group révèle que les municipalités de la région du Grand Toronto dépensent près de 25 millions de dollars par année et emploient 160 employés à temps plein répartis dans plus de 20 organisations, y compris des bureaux municipaux de développement économique. De surcroît, notre propre étude d'étalonnage annuelle des grands centres urbains révèle que Toronto accuse un recul sur le plan de la prospérité économique par rapport à de nombreuses autres régions métropolitaines, comme San Francisco, Boston et Seattle. La chambre de commerce est d'avis qu'un des facteurs en cause est le fait que Toronto ne dispose d'aucune stratégie de développement économique régional global qui comprendrait la création d'une agence de promotion des investissements.
La chambre de commerce félicite le gouvernement d'avoir créé FedDev Ontario et d'avoir reconnu l'importance de l'économie du Sud de l'Ontario comme moteur des résultats économiques nationaux. Le modèle actuel de FedDev Ontario est assorti des facteurs combinés nécessaires pour faire en sorte que la Région du Grand Toronto améliore son développement économique. La chambre de commerce croit que le temps est venu de réaligner les priorités de FedDev Ontario afin d'inclure la région du Grand Toronto. En partenariat avec les gouvernements provinciaux et les administrations municipales, le gouvernement fédéral devrait soutenir la création d'un organe de développement économique coordonné à l'échelle régionale, y compris une agence de promotion des investissements consacrée expressément à la région du Grand Toronto.
Enfin, j'aimerais mentionner que la TTRA a présenté une demande auprès de FedDev afin de proposer une étude de faisabilité. Il s'agit d'une initiative importante, et nous encourageons le comité à appuyer cette demande.
Voilà qui conclut nos recommandations.
Je serai heureux de répondre à vos questions, mais je suppose qu'elles devront attendre.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs, au nom des 16 entreprises membres de l'Association des fabricants internationaux de véhicules du Canada, je vous remercie de nous donner l'occasion de comparaître devant le comité aujourd'hui. Je m'appelle David Adams. Je suis le président de l'Association.
J'aimerais souligner la façon dont nos trois recommandations s'inscrivent dans les quatre principaux domaines que doivent aborder les intervenants à la demande du comité. Plus précisément, le comité souhaitait entendre des recommandations concernant les moyens à prendre pour susciter une reprise économique durable au Canada, créer des emplois de qualité de façon durable, veiller à ce que les taux d'imposition soient relativement bas et présenter un budget équilibré.
Avant de commencer, laissez-moi vous mentionner quelques faits qui laissent entendre que, comme d'autres secteurs, l'industrie automobile fait du sur-place. Jusqu'à la fin du troisième trimestre, les ventes de véhicules au Canada étaient légèrement — de 1,5 p. 100 — supérieures à celles de l'an dernier, s'étant chiffrées à 1,22 million. La production de véhicules au Canada s'est retrouvée dans la situation inverse, ayant affiché une légère baisse de 1,1 p. 100 et s'étant chiffrée à 1,56 million.
Vu les difficultés économiques et politiques éprouvées par les États-Unis ainsi que les développements quotidiens concernant la crise de plus en plus grave de la dette souveraine en Europe, il n'est pas étonnant que le Conference Board du Canada signale que la confiance des consommateurs s'est abaissée de 17,5 points, par rapport au point culminant qu'elle a atteint cette année en février pour se chiffrer à 71,8 p. 100 en octobre. Il s'agit du plus bas taux enregistré depuis le milieu de la récession en mai 2009.
Les faibles taux de confiance des consommateurs sont de mauvais augure pour les achats importants, surtout pour ceux qui ne sont pas essentiels, comme c'est bien souvent le cas des véhicules neufs. Bien que le Canada soit somme toute en meilleure posture économique, il n'est pas à l'abri de réactions en chaîne découlant des événements économiques négatifs qui surviennent ailleurs dans le monde, et cela a incité le gouverneur de la Banque du Canada à revoir à la baisse les attentes relatives à la croissance du PIB pour cette année et pour l'année suivante. La situation a aussi récemment poussé le ministre des Finances à annoncer qu'il est ouvert à l'idée de prendre des mesures de stimulation additionnelles, au besoin.
Dans cette veine, et pour permettre d'assurer au Canada une reprise économique durable ainsi que des taux d'imposition relativement bas, notre première recommandation est d'abaisser unilatéralement les tarifs douaniers applicables aux véhicules légers importés — actuellement de 6,1 p. 100 — au taux de 2,5 p. 100, soit celui de nos principaux partenaires commerciaux. Cette mesure contribuerait à la réalisation des deux objectifs mentionnés. Les tarifs douaniers sont essentiellement une taxe, que le consommateur finit par payer. L'imposition de tarifs douaniers sur les véhicules importés a un niveau 2,5 fois plus élevé que celui des États-Unis est injustifiée et va à l'encontre de la nature intégrée de l'industrie automobile de l'ensemble de l'Amérique du Nord ainsi que de la tendance croissante à harmoniser les normes relatives à la sécurité et aux émissions des automobiles avec celles des États-Unis.
Le Conseil canadien des chefs d'entreprise a aussi demandé l'harmonisation bilatérale des tarifs douaniers externes, tout comme la Japan Automobile Manufacturers Association. En outre, je pense que mes collègues du Conseil canadien du commerce de détail ont déployé des efforts pour qu'on élimine les tarifs douaniers d'une myriade de produits, à la fois pour stimuler la demande des consommateurs et pour atténuer l'écart de prix de produits similaires au Canada et aux États-Unis. Nombre de véhicules disposant de technologies de pointe qui sont destinés au marché nord-américain et qui doivent respecter de nouvelles normes sévères relativement aux émissions de gaz à effet de serre devront être importés, et les tarifs douaniers élevés limitent l'accès et ont un effet sur l'abordabilité.
Est-il vraiment logique qu'un ordre de gouvernement offre des rabais de 8 500 $ sur certains véhicules de pointe, alors qu'un autre ordre de gouvernement impose des tarifs douaniers qui font qu'un véhicule de 40 000 $ coûte près de 1 450 $ de plus au Canada qu'aux États-Unis?
En ce qui concerne notre deuxième recommandation, soit d'éliminer la taxe d'accise de 100 $ sur les climatiseurs de véhicules automobiles, il faut dire que cette taxe a été instaurée dans les années 1970, quand les climatiseurs étaient considérés comme un luxe. Cela n'est plus le cas, et pratiquement tous les véhicules sont munis d'un système de climatisation. C'est simplement une façon détournée d'aller piger dans les poches des contribuables.
Enfin, le Conseil du Service d'entretien et de réparation automobiles du Canada, qui regroupe tous les secteurs de l'industrie automobile, a joué un rôle de premier plan dans l'élaboration des conseils sectoriels à la fin des années 1980, lorsqu'il était clair que les avances technologiques relatives aux véhicules étaient en train de changer profondément les compétences requises par les techniciens de l'automobile, ces compétences devenant de moins en moins liées à la mécanique et de plus en plus à l'électronique et à la capacité de poser un diagnostic. Nous appuyons l'examen opérationnel et stratégique mené par le gouvernement en vue d'optimiser les ressources. Cependant, comme plus d'une centaine de nouvelles technologies sont en train d'être intégrées aux véhicules aux fins de la conformité avec la réglementation stricte relative aux émissions de gaz à effet de serre, nous sommes de nouveau à la croisée des chemins sur le plan technologique, et il est plus important que jamais de cerner les compétences et la formation requises.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Tina Kremmidas et je suis l'économiste en chef de la Chambre de commerce du Canada.
Je suis très heureuse de l'occasion qui m'est donnée d'exposer au comité le point de vue de la Chambre de commerce du Canada concernant les quatre questions au coeur des consultations prébudgétaires de cette année.
Comme bon nombre d'entre vous le savez, la Chambre de commerce du Canada est la plus grande et la plus étendue des associations commerciales au Canada. Elle compte un réseau de plus de 420 chambres de commerce représentant 192 00 entreprises de toutes tailles, actives dans tous les secteurs d'activités dans chaque région du pays.
Nombre de nos membres ont accueilli la venue de l'été avec beaucoup d'optimisme. Les Canadiens étaient également plein de confiance. Toutefois, vu les événements inquiétants qui surviennent actuellement à l'étranger, certaines personnes éprouvent de l'incertitude.
Le sommet des dirigeants du G-20 qui a lieu en France cette semaine donne l'occasion aux États membres de rétablir la confiance en prenant des mesures urgentes et déterminantes afin de ralentir l'accroissement de la dette et de s'efforcer de nouveau d'afficher une croissance forte, durable et équilibrée. Notre PDG, Perrin Beatty, est à la tête de la délégation canadienne du sommet d'affaires du G-20.
Vu la conjoncture actuelle, certains préféreraient que le gouvernement s'engage dans une autre voie. Nous ne partageons pas cet avis. La Chambre de commerce du Canada continue à exhorter le gouvernement fédéral à équilibrer ses livres d'ici l'exercice 2015-2016, et ce, en limitant l'augmentation annuelle de ses dépenses. Comme on l'a vu à l'étranger, de même qu'au Canada dans les années 1990, les déficits peuvent rapidement devenir ingérables, causant ainsi une crise financière et économique. Les investisseurs et les marchés doivent avoir l'assurance que le gouvernement ne déviera pas du plan actuel afin qu'on puisse recommencer à dégager des surplus à moyen terme.
Il est aussi dans l'intérêt à long terme du pays de vaincre le dragon du déficit. Nous devons assainir nos finances afin de disposer de la souplesse financière requise pour composer avec l'important facteur que représente la population vieillissante et s'attaquer à des questions qui jouent un rôle essentiel au chapitre de la compétitivité à long terme du Canada. Pour ce faire, il faut notamment rabaisser les taux d'imposition élevés de revenu marginal des particuliers, qui dissuadent les gens de travailler, d'économiser et de parfaire leurs compétences.
Pour créer des emplois durables et de qualité, le Canada doit adopter une culture d'innovation. L'innovation ouvre la voie à la création d'emplois dans les secteurs de haute technologie et manufacturiers de haut niveau. Pourtant, le Forum économique mondial classe le Canada au 24e rang au chapitre de la capacité d'innover. Le Canada est presque dernier de classe parmi les pays de l'OCDE pour ce qui est de mettre en marché les produits et services innovateurs.
Pour encourager l'innovation, le gouvernement doit mettre l'accent sur la mise en oeuvre d'une stratégie nationale en matière d'innovation revivifiée axée sur la recherche, la formation et le perfectionnement ainsi que l'enseignement. Nous devons bâtir une interface solide entre les établissements postsecondaires et les secteurs privé, public et sans but lucratif afin d'accélérer le rythme des découvertes et de la commercialisation ainsi que de transformer en réussites commerciales les efforts déployés par le Canada au chapitre de la recherche.
Nous devons renforcer le régime de droits de propriété intellectuelle du Canada et nous assurer que les crédits d'impôt à l'investissement en RS&DE sont accordés de manière prévisible, opportune et efficace. Cela n'est pas le cas à l'heure actuelle.
Pour assurer la création d'emplois de façon continue, il faut aussi une stratégie ambitieuse et exhaustive qui vise à donner un nouvel élan aux échanges commerciaux et financiers du Canada avec les autres pays.
Les décideurs devraient toujours chercher des moyens d'accroître la flexibilité de l'économie canadienne et d'en améliorer le rendement. Au nombre des mesures urgentes à prendre à cet égard, il faut éliminer les obstacles interprovinciaux au commerce et à la mobilité de la main-d'oeuvre ainsi que les procédures réglementaires accablantes et réduire au minimum le fardeau lié à l'observation des règles fiscales.
Nous recommandons que le gouvernement lance un processus de consultation nationale afin de trouver des moyens de simplifier les régimes d'imposition du Canada et d'améliorer l'administration de l'impôt. Dans le cadre de cette initiative, le gouvernement devrait mener un examen indépendant des quelque 260 mesures fiscales préférentielles qui font partie du régime d'imposition fédérale afin de déterminer si elles sont efficientes et si elles permettent d'atteindre l'objectif visé.
:
Je m'appelle Patrick Smoke et je suis le représentant autochtone national de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. Je fais partie de la tribu des Mississaugas, de la nation ojibway. Ma collectivité est l'Alderville First Nation.
Je voudrais commencer par souligner que nous nous trouvons présentement sur le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de New Credit. Toronto est et demeure un lieu de rassemblement pour un grand nombre de peuples et de nations. Nous avons la responsabilité de respecter le territoire que nous occupons.
J'aimerais remercier le comité de me donner l'occasion de m'exprimer aujourd'hui au nom des étudiants autochtones.
Bien que le niveau d'instruction de la population canadienne soit en progression depuis les années 1950, le taux de participation des Autochtones n'a pas atteint de niveau comparable. Un manque de ressources et de soutien pour poursuivre des études postsecondaires est un des obstacles qui ont empêché les peuples autochtones du Canada d'atteindre le même niveau socioéconomique que les autres Canadiens. Afin de respecter ses obligations issues de traités et de répondre aux besoins de la population ayant la plus forte croissance au Canada, le gouvernement doit veiller à ce que tout étudiant autochtone admissible reçoive un financement qui lui permette de s'inscrire à des établissements d'enseignement postsecondaire. Cette initiative est importante afin de maintenir la solidité de l'économie canadienne dans les prochaines décennies.
Notre première recommandation est que le gouvernement abolisse le plafond de 2 p. 100 imposé au Programme d'aide aux étudiants de niveau postsecondaire et veille à ce que ce dernier octroie un financement adéquat à chaque étudiant des Premières nations et inuit qui souhaitent poursuivre des études postsecondaires.
Avant la mise en place de ce plafond, quelque 27 000 étudiants autochtones recevaient une aide financière pour poursuivre les études collégiales ou universitaires. Dix ans plus tard, ce nombre a chuté à 22 000. Au moins 19 000 étudiants se sont vu refuser du financement simplement parce que les fonds sont insuffisants. Des étudiants de partout au pays, autochtones ou non, trouvent ce manque de financement injustifiable et nuisible pour les collectivités des Premières nations et Inuits ainsi que pour la vitalité économique du pays.
La semaine dernière, des étudiants ont rencontré près de 200 sénateurs et députés et ont été ravis de l'appui fourni à ces recommandations par des membres des cinq partis élus. Nous devons transformer ces appuis en mesures concrètes.
Notre deuxième recommandation est que le gouvernement, en collaboration avec les organisations autochtones, mette un plan permettant de hausser l'aide financière non remboursable octroyée aux étudiants métis et des Premières nations non inscrits. Les Métis représentent 33 p. 100 de la population autochtone du Canada. Les membres des Premières nations et Métis non inscrits se heurtent aux mêmes obstacles en ce qui a trait à l'accès aux études postsecondaires que les membres des Premières nations et Inuits inscrits. En moyenne, leurs revenus demeurent moins élevés que ceux de la population en général; plus précisément, les membres des Premières nations et Métis non inscrits gagnent 75 p. 100 du revenu moyen de l'ensemble de la population.
Notre dernière recommandation est que le gouvernement fédéral continue à soutenir la maîtrise de l'éducation par les Autochtones en augmentant le financement de base renouvelable et à long terme octroyé aux établissements d'enseignement contrôlés par les Autochtones. Les Autochtones se sont toujours chargés de l'éducation des membres de leurs collectivités, mais ont besoin de ressources comparables à celles qu'ont les enseignants non autochtones. Les enseignants et les leaders autochtones ont élaboré des cours et des programmes, offerts dans les établissements autochtones de toutes les régions du pays. Ils reflètent le point de vue et les fondements de nos traditions et de nos visions du monde. Ils favorisent des méthodes autochtones uniques. Ils ont renforcé l'identité des étudiants autochtones et amélioré de façon remarquable leurs chances de réussite en permettant aux collectivités autochtones d'être plus confiantes en elles-mêmes et déterminées.
Les avantages sociaux et économiques d'un meilleur accès des collectivités autochtones à l'éducation postsecondaire dépassent largement les coûts. Ces coûts font entre autres partie des engagements énoncés dans des traités qui ont force de loi. La plupart des étudiants des Premières nations et des étudiants inuits qui ont droit à un financement dans le cadre du PAENP terminent leurs études postsecondaires et parviennent à se trouver un emploi intéressant. La plupart des étudiants qui obtiennent un diplôme retournent dans leur collectivité pour y travailler et trouvent un emploi dans leur domaine d'études, deviennent indépendants sur le plan financier et aident leurs collectivités à croître de manière saine et durable. Il ne fait aucun doute que le PAENP donne de bons résultats pour ceux qui y ont accès. Nous croyons que la meilleure et la seule façon d'améliorer le niveau de scolarité officielle des Autochtones tout en respectant les obligations issues des traités du Canada est d'éliminer le plafond de financement du PAENP pour le remplacer par un modèle de financement par étudiant de façon qu'aucun étudiant ne se voie refuser l'accès aux études postsecondaires.
Merci. J'ai hâte d'entendre les questions des membres du comité.
:
Merci, monsieur le président.
Nous avons distribué le texte en français et en anglais de l'exposé — c'est celui avec le logo du CCCD et la couverture bleu et blanc —, et je vais l'utiliser pendant mon exposé.
[Français]
Je m'appelle Diane Brisebois. Je suis présidente et directrice générale du Conseil canadien du commerce de détail.
[Traduction]
C'est un privilège de comparaître devant votre comité.
Ensemble, les membres du CCCD comptent pour plus de 80 p. 100 du volume total de ventes dans les secteurs de la marchandise générale, de l'alimentation et des produits pharmaceutiques au Canada, et aussi 12 p. 100 des emplois.
[Français]
Nous représentons plus de 45 000 détaillants indépendants, chaînes régionales, nationales et internationales, de même que des marchands en ligne.
[Traduction]
Au Canada, les ventes au détail ont atteint 437 milliards de dollars en 2010; le secteur automobile représente environ 30 p. 100 du marché, et l'alimentation et les marchandises générales, 70 p. 100 du marché, soit environ 304 milliards de dollars.
[Français]
Les ventes totales, dans le secteur du commerce de détail, ont dépassé 437 milliards de dollars en 2010.
[Traduction]
En 2010, les détaillants ont contribué pour près de 75 milliards de dollars au PIB du Canada.
[Français]
L'an passé, la contribution directe de ce secteur au produit intérieur brut du Canada était de 75 milliards de dollars.
[Traduction]
Je peux affirmer sans craindre de me tromper que les commerçants canadiens, petits et grands, sont toujours un rouage essentiel de l'économie du Canada. Nous comptons sur le gouvernement fédéral pour s'assurer que les conditions du marché permettent aux commerçants de demeurer viables et de rester compétitifs partout au Canada.
En gardant cela à l'esprit, je vais parler surtout de trois enjeux, dont il est question à la page 7, qui préoccupent le plus les détaillants: pour commencer, nous demandons l'élimination des droits sur les produits de consommation importés lorsque ces droits n'ont plus leur raison d'être. Deuxièmement, nous sommes toujours en faveur d'un régime réglementé de cartes de débit et de crédit pour les produits fabriqués au Canada qui permettrait une plus grande transparence et une meilleure imputabilité tout en favorisant la concurrence et l'efficience et qui utiliserait toutes les plates-formes de l'avenir, comme les technologies mobiles. Pour finir, nous demandons que toute révision actuelle ou future du régime d'assurance-emploi du Canada tienne compte des recommandations du forum des employeurs concernant l'assurance-emploi.
Le document écrit que nous avons présenté au comité expose en détail notre position, mais je vais résumer à votre intention nos principales préoccupations.
En ce qui concerne l'élimination des droits sur les produits importés, nous croyons que le gouvernement pourrait favoriser la réduction des coûts pour les détaillants comme pour les consommateurs en éliminant les droits perçus sur certains produits importés. Dans bien des cas, ces droits s'élèvent à 18 p. 100, alors que les détaillants des États-Unis ne paient rien du tout. Le Conseil du commerce de détail espère également pouvoir contribuer à l'étude sur les écarts de prix des produits de consommation vendus au Canada et aux États-Unis, que le ministre des Finances a annoncée, et il comparaîtra brièvement devant le comité du Sénat.
Une autre question qui continue à préoccuper les détaillants est celle de la mise en place d'un régime réglementé de cartes de débit et de crédit pour les produits fabriqués au Canada. Le CCCD félicite le gouvernement d'avoir instauré le code de conduite volontaire destiné à l'industrie canadienne des cartes de débit et de crédit. Cependant, ce code ne vise que les transactions par carte de crédit ou de débit réalisées à partir d'un point de vente, dans un commerce. Depuis l'arrivée de nouveaux produits comme les paiements par appareil mobile ou les dispositifs de balayage, le code est désormais dépassé. Le CCCD recommande que l'on révise le code de conduite afin d'y inclure des dispositions sur les nouvelles formes de paiement, par exemple par appareil mobile ou les paiements sans contact, et que le comité soutienne les recommandations du groupe de travail sur l'examen du système de paiement.
[Français]
En dernier lieu, j'aimerais souligner que les employeurs constituent un regroupement d'organisations de première importance pour le système d'assurance-emploi, car ils y versent annuellement plus de 11 milliards de dollars en cotisations.
Les employeurs recherchent une approche qui réponde aux défis actuels de changements socioéconomiques et de pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, afin de stimuler l'économie et la prospérité de tous.
Le programme d'assurance-emploi devrait être géré comme un vrai programme d'assurances. Il devrait offrir un soutien temporaire aux personnes qui ont perdu leur emploi sans en être responsable. Cela veut aussi dire que l'aspect social du programme devrait être distinct du système de prestations régulières payées par les employeurs et les employés. Au minimum, cette partie du programme ne devrait croître que de façon proportionnelle avec le système actuel, les frais associés gérés et leur utilité justifiée.
[Traduction]
Nous avons également inclus, à titre informatif, d'autres diapositives concernant le paiement par appareils mobiles ainsi que les commentaires et les constatations du groupe de travail.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de m'adresser aux membres du comité.
[Français]
Cela me fera plaisir de répondre à toutes vos questions. Merci.
:
Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs membres du comité. C'est une joie pour moi d'être ici cet après-midi.
Je m'appelle Brent Gilmour et je suis directeur exécutif de Systèmes d'énergie de qualité pour les villes de demain, QUEST. QUEST est un organisme national sans but lucratif qui a été créé en 2007. Ce n'est pas une association de type associatif. Nous nous consacrons à la promotion des systèmes énergétiques intégrés, partout au Canada, et nous cherchons à faire des liens entre l'énergie et l'utilisation du territoire, la construction, le transport, les déchets, l'eau et les eaux usées.
Nous représentons un partenariat d'organisations, dont bon nombre vont comparaître devant vous dans les jours qui suivent ou qui ont déjà comparu devant vous; je parle entre autres de l'ACPE, de Spectra, de l'Association canadienne des eaux potables et usées, de l'Association canadienne du transport urbain, de l'Institut canadien des urbanistes, et la liste est longue.
Nous avons défini une mission et un mandat très précis. Nous sommes venus ici afin de mobiliser les bâtisseurs de toutes les régions du Canada qui représentent les 5 400 collectivités urbaines, rurales et éloignées du pays de même que les collectivités des Premières nations, les collectivités autochtones et les collectivités inuites. Nous sommes concentrés sur cette vision et espérons que, d'ici 2035, toutes les collectivités du Canada pourront fonctionner comme un système énergétique intégré.
L'approche que nous avons choisie pour ce faire est très simple. Nous encourageons les gens à adopter six principes de base: améliorer l'efficience; optimiser l'utilisation de l'énergie; mieux gérer la chaleur; réduire le volume des déchets et les recycler; utiliser des ressources renouvelables; utiliser de façon stratégique les réseaux énergétiques.
L'approche que nous avons adoptée pour réaliser tout cela vise en réalité un objectif et une préoccupation clés. La planification de l'énergie, au Canada, a tendance à se faire par secteur. Elle ne tient pas compte de l'utilisation du territoire, du transport, des déchets, de l'eau, et ainsi de suite. C'est pourquoi il est difficile pour bien des collectivités de savoir comment répondre aux besoins en énergie. En même temps, bon nombre de ces collectivités doivent relever plusieurs défis au chapitre de l'infrastructure, par exemple les systèmes de chauffage et de climatisation, et des déplacements, en mettant l'accent sur le transport en commun et le transport des biens.
Voilà pourquoi QUEST répond en s'attachant aux solutions énergétiques intégrées pour les collectivités — les SEIC —, un concept qui a été introduit par QUEST et par Ressources naturelles Canada. Le plan d'action qui a été soumis a été approuvé par le Conseil des ministres de l'Énergie en 2009 et avalisé par le Conseil de la fédération en 2010. Grâce à ces deux appuis, le document a pu circuler dans tout le Canada. Il constitue aujourd'hui l'approche coordonnée, fondée sur les six principes de QUEST, à partir de laquelle nous pourrons relever certains des défis qui se présentent.
Les SEIC ne concernent pas uniquement les immeubles. Ils concernent l'ensemble de la collectivité et la façon de relever tous les défis en matière d'énergie. C'est la raison pour laquelle QUEST a entrepris une étude nationale, avec l'aide de trois des principales entreprises du Canada, une étude nationale qui a reçu l'appui d'un certain nombre d'organisations et qui a été présentée l'an dernier devant le Comité permanent des ressources naturelles. L'étude portait sur les aspects suivants.
Lorsqu'on applique les SEIC, on peut économiser de l'argent, créer de l'emploi, assurer la croissance économique et réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada et, en même temps, réagir à certains des défis du domaine énergétique. Si les SEIC étaient toutes appliquées, on pourrait après un certain temps constater une réduction de 14 à 29 milliards de dollars au chapitre des dépenses d'immobilisation. On pourrait aussi réduire les dépenses énergétiques de l'ordre de 3 à 6 milliards de dollars et les coûts énergétiques annuels des ménages d'au moins 12 milliards de dollars ou jusqu'à 31 milliards de dollars. Et ces montants ne comprennent pas les coûts indirects.
Nous sommes venus vous présenter trois suggestions, c'est-à-dire des recommandations pour le budget fédéral. QUEST demande au gouvernement fédéral de continuer à investir dans les mesures qu'il a déjà mises en œuvre, par exemple les SEIC. Nous croyons qu'il pourra ainsi continuer à moins dépenser, à créer de l'emploi, à assurer la croissance de l'économie et à réduire la consommation d'énergie. C'est pourquoi nous recommandons qu'une somme de 8 millions de dollars d'aide du gouvernement fédéral soit consacrée à l'appui de trois activités fondées sur les SEIC et que la somme soit divisée entre quatre ou cinq ministères.
La première activité serait de répondre grâce aux SEIC aux besoins énergétiques des collectivités éloignées, urbaines, rurales, autochtones, inuites et métisses. Cette façon de faire permettrait de réduire la consommation d'énergie de toutes sortes de façons.
Deuxièmement, investir dans les SEIC afin de rehausser la compétitivité nationale et le commerce international. Nous avons remarqué que, cette année, on a demandé au MAECI d'insister sur la question de l'énergie dans le commerce.
En dernier lieu, nous recommandons au gouvernement fédéral de combler le fossé national au chapitre de l'information et de supprimer les obstacles stratégiques aux SEIC tout en encourageant l'adoption de politiques cohérentes qui pourraient facilement être mises en œuvre par un organisme mieux coordonné et plus fonctionnel, qui s'appuierait sur cinq ou six organismes en particulier du gouvernement fédéral.
Voici les recommandations qui, à notre avis, répondent à l'orientation du budget fédéral, qui visent une reprise économique durable, un niveau d'emploi stable, la diminution du fardeau fiscal des résidents et des entreprises de toutes les régions du Canada et un budget équilibré dans toutes les collectivités urbaines, rurales, éloignées ou autochtones du Canada.
Merci de m'avoir donné l'occasion de vous présenter mon exposé.
:
Oui. Merci de vos questions.
Il ne fait aucun doute que les mesures prises par le gouvernement actuel et par les gouvernements précédents, tous partis confondus, et tant à l'échelon fédéral que provincial, ont grandement contribué à améliorer la position concurrentielle du Canada, plus particulièrement sur le plan de la fiscalité.
Comme nous le savons, l'impôt des sociétés est la forme d'imposition la plus nuisible qui soit sur le plan des politiques économiques. L'impôt des sociétés nuit énormément à la productivité et à la création d'emplois, ainsi qu'à l'investissement en général. Jack Mintz, par exemple, a réalisé un certain nombre d'études qui illustrent ce phénomène, et des études effectuées par le ministère des Finances, par l'OCDE et par la Banque mondiale en font également état. Nombre d'organismes ont montré que l'impôt des sociétés avait des effets néfastes.
Ces conditions favorables sont le résultat de la diminution du taux d'imposition général des sociétés et de l'élimination de l'impôt sur le capital à l'échelon fédéral, et beaucoup de provinces sont en train d'emboîter le pas au gouvernement fédéral pour ce qui est d'éliminer l'impôt sur le capital. Il y a des taux très avantageux à l'égard des déductions pour amortissement et l'élimination des droits de douane sur les importations d'équipement de fabrication et de transformation. Grâce à toutes ces mesures, le Canada affiche le taux d'imposition réel le plus bas de tous les pays du G-7, et cela stimulera de façon extraordinaire les investissements commerciaux. Nous avons déjà pu le constater au chapitre de création d'emplois au Canada.
:
Les échanges commerciaux sont de toute évidence extrêmement importants pour nos membres, mais, à l'heure actuelle, il est impératif de diversifier les échanges commerciaux.
Comme nous le savons, l'économie américaine a ralenti de façon considérable. Et je ne crois pas que nous assisterons à court terme à une croissance économique très marquée aux États-Unis. Dans le meilleur des cas, l'économie américaine connaîtra une croissance modérée au cours des cinq prochaines années. Nous devons donc trouver d'autres partenaires commerciaux, et les entreprises canadiennes déploient beaucoup d'efforts pour diversifier les échanges commerciaux.
Actuellement, 70 p. 100 des exportations canadiennes prennent la direction des États-Unis, comparativement à 80 p. 100 il y a quelques années, ce qui représente une baisse considérable.
Nous devons chercher beaucoup plus activement à conclure des accords de libre-échange avec des pays de l'Asie, mais aussi conclure l'accord de libre-échange avec les pays de l'Union européenne. Cela procurera des avantages extraordinaires au Canada.
:
Merci, monsieur le président.
Et je tiens à remercier les témoins d'être ici et de répondre à nos questions.
Ma première question rejoint celle posée par M. Julian au sujet des infrastructures. En 2004, la Fédération canadienne des municipalités a déclaré que les municipalités avaient accumulé un déficit de 123 milliards de dollars. Bien sûr, les conservateurs ont pris le pouvoir en 2006 et ont essayé de résorber le déficit en matière d'infrastructures grâce au Fonds de stimulation de l'infrastructure — dans le cadre duquel il a injecté, dans un premier temps, 33 milliards de dollars, et, ensuite, 12 milliards de dollars — et ont mis en place un mécanisme visant à rendre la taxe sur l'essence permanente. En fait, cette idée remonte à 1999 ou à 2001, lorsque James Moore l'a suggérée pour la première fois. Bien entendu, il est ministre du Patrimoine aujourd'hui. Mais il s'agissait d'une excellente suggestion, et nous l'avons retenue.
Néanmoins, je crois que nous savons tous — et M. Julian est en train de sourire, car il sait ce qui s'en vient — que le NPD a voté contre toutes ces mesures. D'ailleurs, si le NPD avait été au pouvoir à ce moment-là, rien de tout cela ne serait arrivé. Le fonds de stimulation de 45 milliards de dollars n'aurait jamais vu le jour.
Le mécanisme qui prévoit le transfert à long terme de deux milliards de dollars au municipalités, le fonds de la taxe sur l'essence, est-il un bon mécanisme pour ce qui est d'envisager d'autres modes de financement des collectivités et de faire retourner l'argent à la source?
Maintenant, en ce qui concerne l'enseignement postsecondaire, monsieur Smoke, j'ai une question pour vous.
Je viens du Nord de l'Alberta, alors je ne suis pas de la grande ville, je viens d'une petite localité. J'ai trois enfants. Je les ai encouragés à se tenir loin du droit — je suis avocat. Je les ai encouragés à ne pas faire une maîtrise en administration des affaires — je suis titulaire d'une maîtrise dans ce domaine. Et je les ai encouragés à se tenir loin des sciences. Cela peut paraître inhabituel, mais, dans ma région, tous les emplois sont manuels, comme la conduite de véhicules à chenilles. Les gens font plus d'argent s'ils conduisent un camion que s'ils sont avocats, et j'ai encouragé mes enfants à exercer un métier. J'ai beaucoup de parents autochtones; ils font partie de la bande des Dénés, de la bande des Cris et de la bande de Janvier, et presque 15 p. 100 de la main-d'oeuvre de Syncrude est d'origine autochtone. Il s'agit d'une grande réussite dans la région.
Ne croyez-vous pas que, au Canada, les études postsecondaires liées aux métiers offrent davantage de possibilités d'avenir? Il est vrai que nous avons besoin de travailleurs dans tous les domaines et dans toutes les professions, mais, au Canada, du moins dans l'Ouest, l'avenir appartient à l'industrie primaire, et c'est là où est l'argent. Ne pensez-vous pas qu'il faut encourager les jeunes à opter pour les métiers?
:
Sauf votre respect, monsieur Smoke, mais je ne suis pas d'accord avec vous sur ce point. Je crois que les Autochtones et les membres de ma famille dans le Nord de l'Alberta et ailleurs au Canada ont avantage à s'orienter vers les métiers. Et je crois que les possibilités qui s'offrent à eux dans ce secteur sont formidables. J'estime que votre groupe et que la plupart des groupes autochtones devraient encourager les jeunes du pays à exercer un métier. Il existe tant de possibilités pour les gens de métier — ils font moins d'études, mais plus d'argent.
Franchement, je crois que le plus gros problème en ce qui concerne les collectivités autochtones du pays — et, comme je l'ai dit, je suis apparenté à nombre d'entre eux en Alberta — est la fierté. Si les Autochtones apprennent un métier, quittent la collectivité pendant un certain temps, suivent une formation et reviennent dans la collectivité et ont un emploi, alors je crois qu'ils s'en tireront beaucoup mieux.
C'est seulement mon opinion, et, bien sûr, c'est une opinion parmi tant d'autres.
Ma dernière question, qui est très brève, se rapporte au paiement mobile. Je suis propriétaire d'un lave-auto dans le Nord de l'Alberta, et, quoi qu'il arrive, personne ne peut payer par Interac. Pour payer le lavage d'une auto, les gens doivent se rendre jusqu'à une cabine de péage. Est-ce à quoi vous faites allusion lorsque vous parlez du paiement mobile, ou parlez-vous d'autres choses?
:
Je ne vois pas de mal à ce que le Canada occupe la deuxième place parmi les pays du G-7.
Loin de moi l'idée de m'en prendre à vous, mais M. Joy a parlé d'une stratégie sur les transports en commun, et notre porte-parole, Olivia Chow, exerce des pressions sur le gouvernement à cet égard. Ce que je veux faire valoir, c'est qu'il faudra clairement investir dans cette stratégie dans l'avenir.
Ce que nous disons, c'est que, à ce moment-ci de son histoire, le Canada présente l'un des taux d'intérêts les plus bas que nous pourrons voir au cours de notre vie. Nous avons besoin de recherche et développement. Nous avons besoin de stratégies, et la stratégie sur les transports en commun est du nombre. Si nous occupons déjà cette place parmi les pays du G-7 — si cette information est factuelle, et je présume qu'elle l'est —, alors pourquoi ne serait-ce pas le meilleur moment pour le Canada d'investir dans ses infrastructures?
Monsieur Joy, voudriez-vous faire des commentaires sur ce point?
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur Marston.
Je veux revenir sur la question de M. Adler concernant les accords commerciaux.
Nous sommes préoccupés par certains aspects du modèle commercial actuel. Dans la plupart des cas où des accords commerciaux ont été signés, les exportations vers ces marchés ont en fait chuté. Autrement dit, nous avons signé des accords commerciaux, mais le Canada exporte moins de marchandises qu'il en exportait vers ces marchés avant la signature de ces accords.
En outre, l'information sur le déficit du compte courant du Canada qui figure dans l'ouvrage Perspectives de l'économie mondiale publié par le FMI nous préoccupe grandement. Selon cette information, le Canada se classera parmi les pays industrialisés qui affichent le plus gros déficit — derrière l'Espagne, l'Italie et la France, dont les économies sont actuellement considérées comme quelque peu instables. Actuellement, le solde du compte courant du Canada est pire que celui de ces pays. Le déficit est donc très élevé.
Il y a manifestement quelque chose qui ne fonctionne pas dans notre stratégie d'exportation. Nous avons tendance à exporter des matières premières plutôt que des produits à valeur ajoutée. Je me demande quelle est l'opinion de la représentante de la Chambre de commerce du Canada au sujet du grave problème qui semble clairement toucher les exportations canadiennes.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Ma question s'adresse à la représentante de la Chambre de commerce du Canada.
Au cours des dernières semaines, le comité est allé un peu partout au Canada. À bien des endroits, en raison de ce qu'on appelle la porte vers l'Asie, de l'ouverture du passage du Nord-Ouest ainsi que de l'exploitation minière dans le Nord du Canada et dans le Nord du Québec, on a vu des gens demander des infrastructures. Ils ont des besoins, des nécessités. Parfois, ça se résumait simplement au fait de disposer d'un brise-glace pendant l'hiver dans le port de Thunder Bay pour que le commerce puisse se faire ou d'être en mesure, dans le domaine des télécommunications, de faire des échanges informatiques relativement aux cartes de crédit. Or ces besoins ne sont pas comblés à l'heure actuelle et aucun budget n'est prévu en ce sens.
Ne pensez-vous pas qu'à un moment donné, certains investissements deviennent véritablement nécessaires parce qu'autrement, ça bloque toute possibilité de développement économique?
:
Merci à tous d'être parmi nous.
Où est passé M. Adams?
Une voix: Il est parti.
M. Dave Van Kesteren: Il s'est sauvé. Il savait que j'étais le prochain à poser mes questions.
Des voix: Oh, oh!
M. Dave Van Kesteren: Nous avons entendu d'excellents témoins. Je tiens simplement à vous féliciter tous pour votre contribution aujourd'hui.
J'allais m'adresser à M. Adams, mais je crois que je vais passer à...
La question que je voulais poser se rapportait à une initiative que notre premier ministre a lancée avec le président des États-Unis en ce qui concerne la réglementation à des fins d'harmonisation. Dans le secteur de l'automobile, l'harmonisation est probablement importante, mais je soupçonne qu'elle l'est également dans le secteur du commerce de détail.
Peut-être que vous pourriez dire au comité en quoi cela est important et quels sont les aspects qui, selon vous, doivent continuer de faire l'objet d'une harmonisation entre les deux pays. À l'évidence, cette initiative prendra de l'expansion.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être ici.
Je vais d’abord m’adresser aux représentants de l’Association des fabricants internationaux d’automobiles du Canada et du Conseil canadien du commerce de détail. Voici pourquoi. Vous avez tous deux glissé quelques mots au sujet des droits de douane. Je tiens à vous dire que, dans les budgets de 2009 et de 2010, nous avons éliminé de façon générale les droits de douane, et je crois qu'il s'agissait probablement d'une très bonne nouvelle pour chacun de vos organismes. Nous avons également décidé de procéder à une simplification du régime tarifaire, ce qui est une excellente chose. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à nous le dire dès que je vous céderai la parole.
Outre les droits de douane, nous avons mis en place la déduction pour amortissement accéléré pour les machines et l'équipement, ce qui est avantageux pour les fabricants. Je veux savoir si l'un d'entre vous a des exemples précis d'investissements qui ont été faits pour montrer les avantages que procure cette mesure.
Avez-vous quelque chose à dire sur ces deux aspects, sur l'initiative à l'égard des droits de douane, qu'il s'agisse de commentaires positifs ou négatifs, et avez-vous des exemples précis d'investissements liés à la déduction pour amortissement accéléré?
:
Après la séance, vous pourriez peut-être fournir des exemples précis d'investissements qui ont été faits à l'aide de la déduction pour amortissement accéléré pour montrer les avantages que cette mesure apporte à certains de vos membres. Cela serait très apprécié.
Je tiens à souligner à M. Smoke qu'il y a beaucoup de députés conservateurs qui appuient les demandes des Autochtones. J'étais déçue d'apprendre que vous n'avez pas eu l'occasion d'en rencontrer un plus grand nombre, mais vous en avez une devant vous. Je fais également partie du caucus national des Autochtones. Le caucus conservateur autochtone constitue le groupe de décideurs autochtones le plus important de l'histoire du Canada. Le caucus conservateur compte actuellement sept Autochtones. C'est presque le double du nombre d'Autochtones membres de l'opposition. Sachez que nous allons de l'avant.
J’ai cinq enfants, et, lorsqu’ils ont décidé de faire des études postsecondaires, je leur ai dit qu’ils paieraient la moitié des coûts et que j’assumerais l’autre moitié. S’ils échouent, ils me rembourseront la moitié que j’ai payée. Donc, le fait d’avoir responsabilisé mes enfants a fait en sorte qu’ils obtiennent de très bonnes notes et qu’ils se dévouent à leurs études. Lorsque j'allais à l’école, j’étais une étudiante métisse qui a contracté un prêt étudiant. Je savais que je devais contracter plus de prêts étudiants, alors j’étais très déterminée à réussir mes cours.
Que pensez-vous de la responsabilisation? C’est une situation que j’ai vue à répétition en ce qui concerne certains des jeunes Autochtones. Ils m’appellent et me disent que le chef a décidé quel jeune obtiendrait le financement et que ce jeune ne va même pas à l’école, et ils veulent savoir pourquoi ils n’ont pas droit à ce financement. Comment pouvons-nous les responsabiliser? J’aimerais que tous les jeunes Autochtones qui veulent faire des études postsecondaires y aient accès, mais comment pouvons-nous les responsabiliser? Appuieriez-vous une mesure visant à les responsabiliser?
:
Vous pouvez avoir tous les deux une discussion à ce sujet après la séance. C'est une question importante, et je crois que vous auriez avantage à en parler.
Je voudrais faire la dernière intervention. Je voulais revenir sur l'exposé de M. Gilmour, que j'ai trouvé très intéressant et très passionnant.
Vous dites que les activités de planification énergétique tendent à être cloisonnées et séparées des activités d’aménagement du territoire et de gestion du transport, de l’eau et des déchets. Vous avez tout à fait raison. Ensuite, vous préconisez la gestion de la chaleur, le captage et la réutilisation de l’énergie, la réduction des déchets et l’utilisation des déchets comme source d’énergie. Je suis d’accord avec vous, mais la mise en pratique de ces principes demeure un défi de taille.
Si on regarde la gestion de la chaleur, l’un de mes commettants a trouvé une façon de capter la chaleur qui se dégage de sa fournaise et de l’utiliser pour chauffer son réservoir d’eau chaude. Il m’a dit qu’il avait réduit de 80 p. 100 par année la quantité d’énergie utilisée pour chauffer son eau, ce qui est extraordinaire. Il m’a montré son invention, et c’est un tuyau très simple. Je me suis dit que chaque maison au Canada devrait en avoir un. Imaginez toutes les économies que nous pourrions faire.
À Vegreville, en Alberta, l’Alberta Research Council prend des déchets d’origine animale et y ajoute de l’eau, ce qui produit du méthane. Le tiers de l’électricité qui alimente la ville de Vegreville provient des biogaz produits par l’Alberta Research Council. Il produit des engrais et de l’eau qui, à ce qu’on dit, est suffisamment propre pour être consommée. Cela est discutable. Il s’agit presque d'un système en circuit fermé. J’y suis allé quelques fois. On voit cela, et on se dit que c’est fantastique, puis on se demande pourquoi il n’existe pas d’installations semblables dans chaque collectivité rurale du pays. On invoque toujours un, deux ou trois obstacles. Il faut donc trouver des façons de mettre cela en pratique.
Je vous donne ces deux exemples. Auriez-vous des conseils à nous donner? Ce n'est pas une question de financement. Nous finançons énormément de projets d'énergie renouvelable. Ce n'est pas une question de financement. Il s'agit de savoir comment s'y prendre, et il y a des obstacles à surmonter. D'un côté, c'est excitant, mais, de l'autre, c'est frustrant, dans la mesure où ce genre d'installations devraient exister à beaucoup d'autres endroits, partout au pays.
:
Merci. J'ai bien aimé ces deux exemples. Ils sont très pertinents.
Il ne s’agit pas toujours d’une question d’accès au capital; il s’agit aussi d’une question de sensibilisation. Je crois que l’une des choses que nous avons tous reconnues, que ce soit dans le cas de nos collègues ou de n’importe quel organisme, c’est que nous sommes tous en contact avec des sources de chaleur, ce dont vous aviez commencé à parler.
Pour étoffer un peu mes propos, la dépréciation du capital a grandement contribué à l’apparition de diverses technologies partout au Canada, y compris celles dont vous venez de parler. Cela s’appliquerait également à la production combinée de chaleur et d’électricité. C’est l’une des choses qui viennent tout juste d’être proposées et qui en font partie. On pourrait citer 120 exemples de collectivités au Canada qui ont su en tirer avantage.
Pour revenir au captage de la chaleur, juste pour mettre les membres en contexte, si vous êtes au Parlement, la première chose que vous remarquez lorsque les fenêtres sont ouvertes, c’est que la chaleur s’échappe du bâtiment et que le chauffage se met en marche. La chaleur est gaspillée partout où nous allons. Alors, comment pouvons-nous commencer à régler ce problème? Nous avons donc commencé à sensibiliser les gens, et les collectivités, où qu’elles soient, commencent aussi à se rendre compte que la plupart des gens ne sont même pas au courant de cela. Alors nous essayons de répandre cette idée. Comment peut-on commencer à capter la chaleur? Quels sont les services offerts? Et il s’agit de l’autre aspect que nous essayons de promouvoir. Cela revient à la question du commerce. Cela revient également à la question de la promotion des services offerts au Canada pour que les gens sachent à qui s’adresser lorsqu’ils ont besoin de ces services.
La plupart de ces collectivités n’ont pas accès aux services ni à la technologie, ni, plus important encore, aux connaissances ou aux professionnels capables de les conseiller. Alors il y a trois obstacles fondamentaux: le manque de connaissances, de sensibilisation et d’accès. Le comité pourrait entre autres envisager des façons de surmonter ces trois obstacles. Nombre de ministères fédéraux pourraient montrer l’exemple. Ils font preuve de bonne volonté, mais il faudrait qu’ils reçoivent un peu plus d’encouragements à cet égard, particulièrement dans les centres urbains et dans les collectivités rurales et éloignées du Canada. Parfois, il est pour le moins difficile d’accéder aux personnes qui possèdent le savoir.
Voilà ma réponse aux deux questions.
:
Bon après-midi. Je suis Mary Granskou, et c'est un plaisir d'être ici. Je représente l'Initiative boréale canadienne.
L’Initiative boréale canadienne a été créée en 2003, et son rôle est de promouvoir et de mettre en œuvre des solutions à l’échelle de la région boréale canadienne et au sein des organismes autochtones, industriels et écologiques. Nous travaillons également en très étroite collaboration avec un certain nombre d’organismes gouvernementaux dans le pays pour mettre en pratique ce que nous considérons comme des moyens progressifs et novateurs d’assurer la viabilité de l’industrie, et ces moyens sont largement appuyés par les parties concernées. Nous collaborons également de très près avec les collectivités du Nord pour appliquer des solutions visant à protéger la faune et la flore dans le Nord et les valeurs traditionnelles des collectivités du Nord.
Notre objectif consiste à soutenir une vision pour la région boréale canadienne, qui couvre près de 60 p. 100 de notre territoire, du Yukon jusqu'à Terre-Neuve-et-Labrador. Notre but est de promouvoir une approche équilibrée afin de protéger environ la moitié de la région qui nous intéresse, à savoir la forêt et les terres humides boréales du Canada, et d'encourager le recours à des pratiques industrielles ou durables reconnues mondialement sur l'autre moitié du territoire.
Les données scientifiques que nous avons examinées avec des chercheurs du Canada et d'ailleurs dans le monde révèlent qu'il faut protéger de plus grandes aires fauniques, et, d'ailleurs, des industries comme le secteur minier réduisent de plus en plus leur empreinte écologique. Nous savons qu'il existe des solutions permettant à la fois de maximiser les retombées économiques et de préserver les ressources de la région boréale.
Aujourd'hui, je vais formuler deux recommandations. La première se rapporte à l'écologisation de l'industrie forestière du Canada, et la deuxième concerne le soutien aux activités d'aménagement du territoire et la collaboration avec les Premières nations et d'autres provinces et territoires pour mener à bien ces activités.
D'abord, le gouvernement fédéral doit appuyer l'entente historique conclue par 21 grandes sociétés canadiennes de produits forestiers et neuf organismes écologiques en mai 2010. Il s'agit de l'Entente sur la forêt boréale canadienne.
Ces parties se sont regroupées pour faire progresser l'industrie forestière de la façon la plus durable qui soit. Comme première mesure, les sociétés ont proposé de suspendre les activités forestières sur environ 25 p. 100 des terres à bail qu'elles exploitent afin de protéger le caribou, en particulier le caribou des bois, qui y vit.
:
Je vous remercie beaucoup. C'est un immense plaisir d'être ici aujourd'hui. Je suis bien sûr accompagné de Mme Christina Benty, mairesse du Village de Golden.
Revelstoke et Golden sont situés le long du fleuve Columbia, près du grand Coude, et les deux municipalités sont séparées par la chaîne de montagnes Selkirk. Le col Rogers, qui traverse cette chaîne de montagnes, permet le passage de la voie ferrée du Canadien Pacifique et de la route Transcanadienne.
Le but de notre exposé aujourd'hui est de montrer la nécessité d’apporter des améliorations au tronçon de la Transcanadienne qui relie Golden à Sicamous, localité située de l’autre côté de Revelstoke. Ce tronçon a été construit en 1962 selon un aménagement datant du milieu des années 1950. Il ne convient tout simplement pas aux réalités d’aujourd'hui, et, depuis sa construction, il n’a pas fait l’objet des mises à niveau qui auraient été nécessaires.
Bien qu'il y ait eu des mises à niveau à l'est et à l'ouest de ce tronçon, la circulation y a augmenté de façon exponentielle depuis 50 ans, surtout la circulation de camions lourds. Actuellement, jusqu'à 600 véhicules à l'heure empruntent cette route, ce qui équivaut en moyenne à jusqu'à 6 000 véhicules par jour. N'oubliez pas qu'il s'agit d'une route de montagne à deux voies. Elle est très sombre et très tortueuse. Cinquante-cinq pour cent des véhicules qui empruntent été comme hiver cette route sombre, étroite et sinueuse sont des véhicules lourds d'au moins trois essieux, ce qui comprend les autobus et les véhicules récréatifs.
Les statistiques routières des cinq dernières années — et celles-ci ne tiennent pas compte des gros accidents d’autobus qui se sont produits avant cette période — révèlent qu’il y a eu, pendant cette période de cinq ans, plus de 900 accidents sur le tronçon de route qui relie Sicamous au sommet du col Rogers, et que ces accidents ont causé 34 décès et 626 blessés. Cela équivaut en moyenne à 6,8 décès et à 125 blessés par année. Cette moyenne exclut les accidents d’autobus qui ont causé de nombreux décès à Revelstoke et à Golden.
Les statistiques relatives aux accidents ne tiennent pas compte de la gravité des blessures — les blessures graves et chroniques comme les lésions de la moelle épinière ou les lésions cérébrales ou internes — ni des coûts découlant de ces blessures, comme les assurances, les soins médicaux ou les services sociaux. Pas plus qu'elles ne tiennent compte des répercussions de ces blessures sur les familles et les collectivités. Revelstoke et Golden sont en train de passer d'une économie de ressources à une économie plus diversifiée grâce à l'expansion des stations touristiques quatre-saisons. Plus particulièrement, nous disposons d'un centre de ski à Kicking Horse et d'une station de montagne à Revelstoke. Ce sont deux installations de classe mondiale.
Les habitudes de déplacements sur ce tronçon de la Transcanadienne ont changé, et le grand public et le milieu des affaires exigent maintenant d'y avoir accès 24 heures sur 24, sept jours sur sept. La circulation y est maintenant constante et n'est plus tributaire du temps qu'il fait, comme c'était le cas autrefois. D'ailleurs, les touristes sont plus attirés par la belle saison hivernale que par l'été. Par le passé — et je parle d'il y a 30 ans —, la circulation était beaucoup plus dense pendant la très courte période estivale. Aujourd'hui, la route est achalandée en toutes saisons.
La route Transcanadienne comporte quatre voies de Winnipeg jusqu'aux abords de Golden, c'est-à-dire du Manitoba jusqu'à l'Alberta, en passant par la Saskatchewan, et dans la partie la plus à l'est de la Colombie-Britannique, c'est-à-dire de Kamloops à Vancouver. Toutefois, le tronçon qui relie Golden à Revelstoke et qui continue à l'ouest jusqu'à Three Valley Gap est demeuré presque inchangé depuis 50 ans. Les conducteurs de véhicules lourds, qui sont souvent fatigués, traversent à toute vitesse ce tronçon en mauvais état, et c'est nous qui devons ramasser les dégâts.
Nous savons que la réfection de cette route de montagne ne sera pas donnée ni facile. De fait, ce sera un défi de taille. Toutefois, nous sommes convaincus que ce projet est réalisable, moyennant des techniques d'ingénierie adéquates et des mesures incitatives appropriées. Et nous sommes fortement convaincus que les Canadiens méritent d'avoir une route à quatre voies solide et sécuritaire dans tout l'Ouest du Canada.
L'hiver dernier, le tronçon de la Transcanadienne entre Golden et Revelstoke a été fermé 260 fois. La plupart de ces fermetures étaient causées par des avalanches, mais également par des accidents de la route. Au total, ce tronçon a été fermé pendant 1 466 heures.
:
Bonjour. Je vous remercie de m'accueillir ici aujourd'hui au nom de la Fédération culturelle canadienne-française.
Puisque vous avez déjà pris connaissance de notre mémoire, je profiterai des cinq prochaines minutes pour vous expliquer en quoi les investissements en matière d'arts et de culture sont nécessaires à la prospérité économique du pays et à l'épanouissement de la francophonie, en particulier la francophonie canadienne.
La FCCF est un organisme national dont la mission est de promouvoir l'expression artistique et culturelle des communautés francophones et acadienne. Nous prenons la parole au nom de nos 21 membres, des quelque 3 000 artistes et des 150 organismes artistiques et de développement culturel qui travaillent dans plus de 250 communautés francophones partout au Canada.
Les investissements artistiques et culturels du gouvernement fédéral contribuent à la vitalité des communautés francophones et acadienne sur les plans linguistique, identitaire et économique. Ces investissements se traduisent par des emplois qui touchent des milliers de familles et qui contribuent au développement durable de nos communautés grâce à un accès accru aux arts et à la culture pour des milliers de Canadiens.
Dernièrement, affirmait qu'un bon plan de relance économique se devait d'inclure un investissement dans le secteur des arts et de la culture. Comme le ministre Moore, nous croyons que le secteur des arts peut jouer un rôle clé dans la relance économique du Canada, surtout en ce qui concerne la création d'emplois. De fait, le secteur culturel du Canada emploie déjà plus de 640 000 personnes. Plusieurs des entreprises dans lesquelles travaillent ces artistes et travailleurs culturels sont des petites et moyennes entreprises qui génèrent des emplois stables à long terme ayant des retombées économiques directes et indirectes importantes dans les communautés dans lesquelles elles sont implantées.
Les investissements faits dans le secteur des arts et de la culture peuvent aider à contrer la crise économique et à créer des emplois. Toutefois, leurs bienfaits se situent bien au-delà de ça. En effet, ce secteur participe grandement à l'augmentation de la qualité de vie et favorise une plus grande cohésion sociale. Les artistes contribuent abondamment à générer un environnement propice à la créativité et à l'innovation. Pour qu'ils continuent d'améliorer notre qualité de vie, de renforcer les liens qui nous unissent et qui nous aident à voir qui nous sommes comme pays, le gouvernement doit continuer d'appuyer les artistes et les organismes artistiques et culturels. En maintenant son investissement dans le secteur culturel, le Canada prouvera au monde entier qu'il attache une grande valeur à la prospérité économique, à la cohésion sociale, à l'innovation et à l'excellence. Les artistes et organismes artistiques canadiens jouent un rôle primordial dans la société canadienne, et il leur tarde d'en faire plus encore. Le partenariat bien établi avec le gouvernement du Canada doit se poursuivre. Des investissements en arts et culture favorisent l'émergence de communautés dynamiques et prospères.
Les investissements des divers programmes dispensés par Patrimoine canadien et par d'autres agences fédérales qui financent les arts font en sorte que partout dans nos communautés, des artistes et des travailleurs culturels donnent vie à notre culture et participent aussi à développer une identité franco-canadienne plurielle et inclusive. Les artistes, les organismes et les activités artistiques et culturelles créent des occasions de rassemblement indispensables à l'épanouissement de nos communautés. Ils viennent ainsi renforcer la dualité linguistique, une pierre angulaire de notre identité nationale et une source inestimable d'avantages économiques et sociaux.
Pour démontrer toutes les répercussions socioéconomiques des arts et de la culture, il suffit de citer un seul exemple, soit celui de la création de la toute nouvelle salle de spectacle par la compagnie théâtrale Le Cercle Molière, à Saint-Boniface. Dans cette même circonscription, le Centre culturel franco-manitobain génère une effervescence culturelle avec sa programmation de haut calibre, entre autres pendant la Fête de la culture. Ces infrastructures sont au coeur de la vie culturelle et artistique de Saint-Boniface, voire de tout le Manitoba. L'effet multiplicateur de ces ressources est considérable. En effet, la radio communautaire, l'Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba et les Éditions du Blé sont quelques exemples de groupes qui profitent eux aussi de ces infrastructures modernes. De plus, ces institutions culturelles contribuent à l'essor de la carrière d'artistes individuels tels Dominique Rey, Lise Gaboury-Diallo, Glenn Joyal et Geneviève Toupin, pour ne nommer que ceux-là. Nous avons cité un seul cas, mais il existe plusieurs exemples de retombées bénéfiques des investissements du gouvernement fédéral en arts et culture dans les communautés de la francophonie canadienne de tout le pays.
Des compressions dans le milieu des arts et de la culture pourraient engendrer des effets négatifs et se solder par des pertes d'emplois, par des pertes de revenus en impôts pour le gouvernement et par un appauvrissement de la vie culturelle et de la dualité linguistique.
Mesdames et messieurs, pour toutes ces raisons, nous vous invitons à maintenir à court terme votre niveau de financement dans les arts et la culture, ce secteur névralgique de l'économie. Évidemment, quand la situation économique le permettra, il serait stratégique, à notre avis, d'investir davantage, pour ainsi profiter encore plus du rendement de votre investissement.
Encore une fois, je vous remercie de m'avoir accordé ce temps de parole. Je serai très heureux de répondre à toutes vos questions.
:
Je m'appelle James Haga et je suis directeur de l'organisme Ingénieurs sans frontières Canada.
Le mouvement ISF rassemble 55 000 Canadiens qui se sont engagés à créer des possibilités à exploiter pour les Africains vivant en milieu rural, et ce, en adoptant l’approche systématique à laquelle on pourrait s’attendre des ingénieurs, c’est-à-dire en s’attaquant aux causes profondes de la pauvreté, plutôt qu’en mettant l’accent sur les symptômes.
En résumé, nous n'avons qu'une seule recommandation à présenter au Comité aujourd'hui. Nous voulons que le gouvernement du Canada reconnaisse les économies représentées par l’accroissement de la transparence de l’aide étrangère en adhérant à l’initiative sur la transparence de l’aide internationale, que j'appelerai à partir de maintenant l'ITAI, si cela vous convient.
Soyons clairs: étant donné la conjoncture économique mondiale actuelle, nous savons que ce n'est pas vraiment le temps de demander l'accroissement de notre budget d'aide. Nous sommes plutôt venus ici demander que l'on appuie une simple recommandation stratégique qui améliorera l'efficacité et l'efficience de l'aide internationale existante.
Compte tenu de la situation fiscale du gouvernement fédéral, notre proposition répond directement à la demande du Comité d’obtenir des suggestions sur la façon d’atteindre l’équilibre budgétaire.
Au cours des dernières années, les efforts déployés par le gouvernement du Canada pour accroître l’efficacité et la transparence de notre aide étrangère ont entraîné un certain nombre d’améliorations. À titre d’exemple, nous saluons le leadership du premier ministre Harper dans le cadre de la « Commission d’information et de responsabilisation pour la santé de la femme et de l’enfant des Nations Unies » ainsi que la décision récente de l’ACDI de créer un portail de données ouvertes pour ses données relatives à l’aide.
Nous sommes également de tout coeur avec la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, lorsqu'elle dit que les organismes d'aide doivent « limiter le double emploi et accroître la reddition de comptes et la transparence pour ceux qui, dans les pays donateurs, exigent un rendement maximal de leurs investissements » dans l'aide internationale. À la lumière de ces commentaires, nous croyons que la prochaine étape que le gouvernement du Canada doit franchir pour améliorer l'efficacité de son aide sera de publier les renseignements à ce sujet et de les présenter de façon courante et acceptée à l'échelle internationale, dans le cadre de l'Initiative pour la transparence de l'aide internationale.
Nous croyons que, si le Canada signe l'ITAI, il en retirera trois grands avantages.
Le premier concerne les économies de coût et l'optimisation du financement. En signant l'ITAI, le gouvernement dépenserait de façon optimale l'argent des contribuables et pourrait peu à peu équilibrer son budget. Une analyse des coûts et des avantages, réalisée par un organisme de recherche du Royaume-Uni, Aidinfo, a confirmé que, même selon les estimations les plus conservatrices, la mise en oeuvre de l'ITAI déboucherait sur des économies au chapitre de l'efficience susceptibles de couvrir les coûts de transaction en un ou deux ans. Dans le cas de l'ACDI, en particulier, le montant des économies annuelles serait de 245 000 $, selon des estimations prudentes, ou de plus de 1 million de dollars, selon des estimations plus optimistes.
Le second avantage dont nous parlons concerne la réduction de la bureaucratie et des coûts de transaction. Le fait d’adhérer à l’ITAI réduirait les chevauchements dans les rapports annuels pour le Canada et les pays partenaires bénéficiant de l’aide en simplifiant et en uniformisant le système de rapports. De surcroît, le Canada réaliserait des économies d’échelle et aurait besoin de moins de personnel et de ressources pour réunir et communiquer l’information sur l’aide.
Le troisième avantage concerne la réduction de la corruption et l'augmentation de l'efficacité. Encore une fois, l’analyse coût-avantage donne à penser que le fait pour les 21 pays d’avoir adhéré à l’initiative sur la transparence de l’aide internationale améliorera collectivement l’efficacité de leur aide de l’ordre de 1,6 milliard de dollars. L’adhésion à l’ITAI réduit le détournement de l’aide canadienne en offrant des possibilités accrues d’examen des données par le public. Cela pourrait représenter une augmentation de l'efficacité de l'ordre de dizaines de millions de dollars.
Pensez que le premier ministre Harper vient d'annoncer qu'il versera une somme de plus de 60 millions de dollars pour subventionner le système de santé de la Tanzanie, ce qui permettra entre autres de donner un accès plus large à des centres de santé améliorés, de former des travailleurs de la santé, et ainsi de suite. En signant l'ITAI, le Canada améliorera énormément l'efficacité de notre système d'aide en s'assurant que notre pays pourra financer davantage d'initiatives comme celles qui visent à soutenir le système de santé de la Tanzanie.
En ce qui concerne les coûts associés à la mise en oeuvre de cette initiative, on peut envisager, par exemple, l'expérience du gouvernement des Pays-Bas, dont le budget annuel d'aide est d'un peu plus de six milliards de dollars, une somme comparable au budget du Canada. Les Pays-Bas ont dépensé 138 000 $ pour changer leurs systèmes de gestion de l'information et se conformer à cette initiative. Au Royaume-Uni, il en a coûté au total 240 000 $ pour se conformer à l'ATAI. Comme le gouvernement du Canada s'est engagé, dans son budget de 2011, à renforcer l'efficacité du programme d'aide canadien, ISF encourage le Comité permanent des finances à soutenir la recommandation suivante: que le gouvernement du Canada reconnaisse les économies représentées par l’accroissement de la transparence de l’aide étrangère en adhérant à l’initiative sur la transparence de l’aide internationale.
Cette initiative a été adoptée par un grand nombre des proches partenaires du Canada, entre autres le Royaume-Uni, la Banque mondiale, les Pays-Bas, et 18 autres entités. Elle a reçu l'appui de 22 pays bénéficiaires d'une aide, y compris des pays dont s'occupe le Canada, comme le Ghana, la Tanzanie, le Honduras et le Vietnam.
Je vais continuer, puisque je n'ai que cinq minutes. Je vais m'adresser aux maires, monsieur Raven et madame Benty.
Si j'ai bien compris, vous demandez 1,5 milliard de dollars sur dix ans pour remplacer la route à une seule voie qui relie Kamloops et Three Valley Gap. Est-ce qu'il s'agit d'une infrastructure nécessaire selon l'évaluation de la FCM? Vous vous souviendrez qu'on a parlé, l'année passée, d'un déficit d'environ 125 milliards de dollars au chapitre de l'infrastructure, et qu'il fallait y voir. Est-ce que ces sommes sont comprises?
Vous avez présenté un argument très convaincant sur l'importance d'élargir à quatre voies les routes de la région. En tant que député de la Colombie-Britannique, j'ai très souvent traversé cette région. Vous avez dit, je crois, que, chaque année qui passe se traduit en pertes de vie et en coûts économiques. C'est bien cela?
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins de s'être présentés.
Je compatis avec la situation des deux maires ici présents, concernés par la route de la mort du Nord de l'Alberta, la route 63, où bien des gens ont perdu la vie. Cela a également causé des problèmes aux membres de ma famille, puisque bien des victimes étaient des résidents de longue date de la région, et d'autres venaient d'autres circonscriptions. Je sais qu'au cours de l'année passée, en un mois, 19 personnes environ ont perdu la vie sur ce tronçon d'un mille ou deux. C'est épouvantable, assurément.
C'est horrible, et nous attendons depuis 2006 que la route soit doublée, à partir de Fort McMurray, sur environ 200 kilomètres vers le sud. Ce n'est toujours pas fini. Nous attendons, nous attendons, et il est très difficile de faire preuve de patience dans ce type de circonstances.
Je sais où vous voulez en venir. Je constate que le gouvernement fédéral a investi un montant d'argent important dans ce secteur de la Route transcanadienne, en particulier à Banff et à Golden. Je crois que Golden a également investi 570 000 $ pour apporter quelques améliorations.
De manière générale, l'argent est rare au Canada, en particulier en raison du déficit d'infrastructure avec lequel nous sommes aux prises et que nous avons hérité des libéraux au cours des années 1990. Avez-vous pensé à d'autres solutions ou en avez-vous proposé au gouvernement provincial responsable du transport? Avez-vous envisagé des solutions de rechange, plutôt que de demander au gouvernement fédéral qu'il verse de l'argent au gouvernement provincial qui le verserait ensuite à l'infrastructure, par exemple des péages ou des avenues de ce type, qui pourraient accélérer le processus?
:
Merci, monsieur le président.
Je m'adresse à nos deux maires. Vous avez fait un longue voyage pour venir ici, mais vous l'avez fait pour une cause très importante. Je vois à la page trois de votre mémoire la liste des pertes potentielles. J'ai travaillé pour les chemins de fer pendant neuf ans, à l'entretien des signaux, et je me suis trouvé sur le site de quatre accidents. Cela laisse une marque.
Nous discutons habituellement ici des macro-investissements que nous demandons au gouvernement, mais je tiens à vous dire que je n'ai aucun scrupule à vous soutenir. Ce n'est pas vraiment une question, mais, quand j'ai lu cela, quelques souvenirs me sont revenus en tête.
Je m'adresse à nos camarades Ingénieurs sans frontières; j'ai écouté ce que vous avez dit et j'aimerais savoir qui d'autre soutient cette cause. Qui sont vos alliés en l'espèce?
:
Vous avez raison. Le bout à l'est de Kamloops dont vous parlez, là où c'est escarpé, devait être réalisé par des entrepreneurs, mais le projet a été abandonné pour diverses raisons, surtout pour son intérêt archéologique.
Deux sections ont été faites à l'ouest de Sicamous. Il ne reste pas beaucoup de raccordements à faire. Rien n'a été fait entre Sicamous... à l'exception d'un tronçon à quatre voies d'environ trois kilomètres de longueur. On construit maintenant un pont selon les normes, à quatre voies, un pont où se sont produits la plupart des accidents de toute cette section.
On ne fait pas grand-chose d'autre qu'un peu d'entretien, à l'est de Revelstoke, jusqu'à Rogers Pass, jusqu'à Donald et, à Donald, on est en train de remplacer le pont qui enjambe le fleuve Columbia par un pont à quatre voies. Ça ne fait donc aucun doute, c'est commencé.
Le pont de Donald, bien sûr, était célèbre. Un semi-remorque tombait chaque semaine de cette chose-là.
:
Ma question s'adresse au maire Raven.
La Fédération canadienne des municipalités a déposé des informations au comité selon lesquelles le déficit d'infrastructures était de 126 milliards de dollars.
Je compatis énormément à votre problème. Vous n'êtes pas les seuls au Canada. On a ce même genre de problème au Québec. J'ai entendu ce même genre de discours dans le Grand Nord. Je l'ai entendu partout.
Les gens ont besoin d'un budget majeur en infrastructures. Ça me dépasse qu'il y ait encore des gens qui ne comprennent pas qu'une infrastructure est un investissement. Laisser des infrastructures se dégrader et se détruire au point où elles deviennent dangereuses et au point où des gens meurent, c'est irresponsable, surtout quand l'argent est là.
En tant que maire et représentant de l'ensemble des maires, quel budget supplémentaire demandez-vous pour corriger immédiatement la situation non seulement dans votre circonscription, mais dans l'ensemble du Canada, là où des problèmes du même genre ne se règlent pas?
:
Merci à vous tous de votre présence. C'est un plaisir de vous voir ici.
[Traduction]
Je vais parler en anglais d'abord, puis je vais passer au français.
Je vais faire un peu de ménage. Tout ce qui s'est passé au sein du gouvernement ces derniers temps me passionne beaucoup. Nous avons consacré près de 60 milliards de dollars aux programmes de stimulation contre lesquels les gens de l'autre côté avaient voté. Je veux qu'une chose soit claire: quand on commence, dans des comités comme celui-ci, à pointer du doigt, je m'excuse, mais je dois faire du ménage. Vous ne pouvez pas dire une chose et son contraire. Quand nous finançons les infrastructures, vous devez être d'accord. Vous ne pouvez pas imaginer que vous allez être d'accord la prochaine fois, si vous n'étiez pas d'accord la première fois.
Certaines des choses que vous avez réalisées, dans votre collectivité, me satisfont énormément. On m'en a parlé, et je vous remercie d'avoir recommandé ici d'en faire plus.
Quand il s'agit de situations où la vie des gens est en jeu, aucun parti n'est plus engagé. Je vous remercie d'avoir présenté cet exposé, car je sais qu'il est difficile de reconnaître qu'il se peut que vous deviez aller aux funérailles de personnes que vous connaissez très bien.
Nous vous avons entendus, et je tiens à vous rassurer: on prévoit un second fonds pour Chantiers Canada. Nous sommes en train de mener des consultations, avec notre ministre, pour élaborer une vision à long terme de ce programme. Je tiens à ce que le comité sache que le projet est sur la table de travail, et je tiens à vous rassurer à ce sujet.
[Français]
Je veux parler avec M. Dubeau un moment.
Essentiellement, je veux vous remercier d'avoir mentionné Saint-Boniface. Je suis la députée de cette circonscription. Le Centre culturel franco-manitobain a reçu des fonds de notre gouvernement — des fonds sans précédent — en vue de construire un théâtre pour la compagnie Le Cercle Molière. Ces fonds ont été vraiment bien reçus.
Par ailleurs, je voulais juste vous assurer que nous maintenons nos engagements à l'égard de la Feuille de route. Vous avez une recommandation demandant que le gouvernement reste engagé à soutenir les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Je vous dis qu'on est là.
C'est pour ça qu'on a investi 1,1 milliard de dollars dans la Feuille de route, ce qui est, je le répète, un montant sans précédent. Le montant pour CBC/Radio-Canada est historique et sans précédent.
Pouvez-vous nous donner un exemple d'un gouvernement précédent qui a mis plus d'argent soit dans les arts et la culture francophones par des moyens comme la Feuille de route, soit à Radio-Canada?
Je tiens à répéter, en comité, que l'opposition a voté contre les deux mesures. Alors, on ne peut pas venir en comité et tenir un double langage.
Par ailleurs, je suis vraiment inquiète en ce qui concerne la transparence de Radio-Canada et son obligation de rendre des comptes. Quand on dépense l'argent des contribuables, il y a une responsabilité de répondre aux demandes d'accès à l'information relatives aux dépenses d'argent. Personnellement, ça me pose problème.
Je vais toujours appuyer les mesures en faveur des communautés en situation minoritaire, c'est certain.
Que pourrait-on faire pour améliorer la reddition de comptes de la SRC? Avez-vous des inquiétudes à ce sujet?
:
Merci, monsieur le président.
Je veux simplement dire quelques mots sur le pont Champlain.
Je me suis vraiment beaucoup battu pour que le gouvernement investisse dans ce pont. La raison pour laquelle les médias en ont autant parlé et qui nous a forcés à en faire un enjeu national est que le gouvernement refusait d'investir dans une infrastructure qui s'écroulait. D'ailleurs, il tarde encore à le faire. C'est pourquoi vous en avez entendu parler jusqu'à Saint-Boniface, au Manitoba.
[Traduction]
Madame McLeod, je serai heureux de me rendre là-bas et de voir de quoi il retourne avec cette route. Je suis d'accord avec vous. J'ai expliqué que nous devions vraiment investir dans les infrastructures parce que la sécurité et la sûreté du public en dépendent. C'est à cela que je voulais en venir, et c'est la raison pour laquelle nous avons demandé au gouvernement d'investir dans les infrastructures.
Je le répète, nous estimons que le gouvernement fait sa part, mais que cela n'est pas suffisant. Lorsqu'il est question du déficit au chapitre de l'infrastructure et des véritables conséquences qui en découlent, nous constatons que le gouvernement n'en fait pas assez. Lorsqu'il affirme, d'une part, qu'il ne dispose pas des fonds requis, mais que, d'autre part, il veut acheter des F-35, à mes yeux, cela signifie qu'il a fait un choix. On a cerné un besoin, et il relève du gouvernement fédéral, mais celui-ci n'en fait pas assez. Je suis d'accord avec vous, et je comprends la bataille que vous menez. Il n'est pas facile de soulever la question. Il est à souhaiter que, cette fois-ci, le gouvernement écoutera. Nos pensées vous accompagnent.
Ma question s'adresse à Ingénieurs sans frontières. Pouvez-vous nous en dire davantage à propos de l'Initiative sur la transparence en matière d'aide internationale? Votre exposé ne m'a pas permis de comprendre pourquoi nous n'allions pas de l'avant à cet égard. Cette initiative semble comporter des avantages. Il s'agit de transparence. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas encore signé ce traité?
:
J'espère que la réunion d'aujourd'hui contribuera à ce que nous allions de l'avant à cet égard.
Nous avons discuté avec toutes les parties et avec des personnes de divers ministères qui prennent part aux activités canadiennes de fourniture d'aide extérieure. En toute honnêteté, beaucoup de gens appuient l'initiative.
D'une part, je dirais que le Canada se trouve dans une position assez singulière, dans la mesure où il s'agit d'un pays bilingue, bien entendu, et que cela entraîne des coûts supplémentaires liés à la traduction des documents touchant une initiative de ce genre. En fait, nous travaillons en étroite collaboration avec les gens de l'ACDI pour trouver quelques solutions créatives en ce qui concerne les frais supplémentaires liés à une telle initiative.
D'autre part, l'une des choses que le cabinet de la ministre Oda vient d'indiquer, c'est que le Canada se penche sérieusement là-dessus. En ce qui a trait à cette initiative, nous sommes dans une phase de transition — le Canada n'a pas refusé d'y adhérer. Il demeure un observateur officiel, et il participe à cette initiative depuis sa création, en 2008. Un important sommet international sur l'efficacité de l'aide sera tenu à la fin de novembre, et le Canada y sera évidemment représenté. La ministre sera présente. Nous espérons que le gouvernement fera quelques progrès à ce moment-là.
Je n'ai pas constaté énormément d'opposition à l'égard de cette initiative. Il s'agit peut-être simplement, pour le gouvernement, de l'inscrire à son programme, et de lui trouver une place au sein de sa liste déjà longue de priorités.
:
Merci. Je pense que tous les invités ici présents peuvent peut-être voir les véritables défis auxquels le gouvernement fédéral doit faire face en ce qui a trait aux priorités et à l'avenir. Bien entendu, on n'oublie pas que la dette nationale s'élève à près de 600 milliards de dollars.
De toute évidence, nous allons tenter de veiller à ce que les ministères dépensent les fonds dont ils disposent de la manière la plus efficace possible, de manière à ce que nous puissions réaliser des économies de l'ordre de 4 milliards de dollars. En outre, nous allons tenter de faire en sorte que l'économie canadienne soit forte, de manière à ce qu'elle génère des recettes pour le gouvernement, et que celui-ci puisse faire toutes ces choses très importantes, que ce soit au chapitre de l'infrastructure, du soutien aux autres pays, etc.
Il s'agissait là d'une observation de portée générale. Je sais que nous avons la tâche de formuler des recommandations, mais pour l'instant, je cède la parole à mon collègue, M. Adler.
:
Très bien. À l'heure actuelle, nos activités se déroulent dans quatre pays de l'Afrique. Nous ne sommes actifs nulle part ailleurs. Auparavant, nos activités se déroulaient partout dans le monde — nous avons découvert que cela ne nous permettait pas de faire grand-chose à quelque endroit que ce soit. Nous avons donc tenté d'axer nos ressources sur quelques pays, un peu comme le Canada l'a fait lui-même au cours des deux ou trois dernières années.
Dans le cadre de l'ensemble de nos activités, notre démarche consiste à examiner la manière dont nous pouvons améliorer et optimiser un système qui en est plus ou moins à ses premiers balbutiements, à savoir celui de l'aide extérieure. Beaucoup de bon travail est effectué à ce chapitre. L'aide peut fonctionner, mais elle peut fonctionner de façon beaucoup plus efficace. Ainsi, nous tentons de faire en sorte que le système tienne compte de cette efficacité.
Pour illustrer mon propos, je mentionnerai que nos activités se déroulent au Malawi, en Zambie, au Burkina Faso et au Ghana. Nous travaillons dans divers secteurs, par exemple le secteur de l'agriculture, le secteur de l'eau et de l'hygiène et un autre que l'on pourrait désigner comme le secteur des services gouvernementaux décentralisés.
Toutes ces activités possèdent un fil conducteur, et je vais vous fournir un exemple concernant précisément le Malawi. D'énormes sommes d'argent sont versées à ce pays afin qu'il puisse fournir de l'eau et des services essentiels à ses citoyens. L'un des grands problèmes tient à ce que, dans un pays comme le Malawi, à peu près 40 p. 100 des points d'eau qui sont construits ne fonctionnent plus au bout d'une période de trois ans environ. Cela s'explique notamment par le fait que ces points d'eau sont construits au moyen de technologies étrangères qui ne sont pas disponibles sur place en cas de défaillance. Une autre raison pourrait tenir à ce que les communautés elles-mêmes ne font pas partie intégrante du processus, de sorte que, une fois qu'une organisation non gouvernementale se retire, on ne dispose plus sur place d'aucune capacité en matière de gestion.
Nous collaborons avec le gouvernement local pour créer, à l'échelle du pays, un système de gestion de données qui indique quels points d'eau fonctionnent et quels points d'eau ne fonctionnent pas. Cela s'explique par la différence entre les coûts — il en coûte environ 10 000 $ pour créer un nouveau point d'eau, et il en coûte environ 100 $ pour en réparer un au moyen d'une technologie assez simple. Au Malawi, nous tentons de créer les capacités requises pour faire en sorte que quiconque souhaite se rendre dans ce pays pour travailler dans le secteur du développement doive s'inscrire dans un système gouvernemental, pour que les autorités puissent dire aux gens: « Vous voulez peut-être vous rendre dans cette communauté pour des raisons personnelles légitimes, mais en fait, le service que vous voulez offrir là-bas n'est pas nécessaire — il serait beaucoup plus urgent que vous vous rendiez dans cette autre région du pays. »
Il s'agit simplement de jouer un rôle au chapitre de l'accroissement de l'efficience.
:
Si vous le voulez, je peux dire quelques mots là-dessus à ce moment-ci.
Par exemple, l'une des choses que nous constatons actuellement, c'est que l'ACDI, à titre de principal distributeur canadien d'aide extérieure, dispose d'une banque de projets permettant d'obtenir de l'information, mais que cette banque est en grande partie incomplète, car elle ne fournit pas, par exemple, de renseignements concernant les prévisions liées à la manière dont l'aide sera dépensée. Il s'agit d'une chose que la norme dont je parle permettrait de régler.
Il s'agit de renseignements cruciaux, car ils permettent à nos pays partenaires de planifier efficacement leur budget national en fonction de ce qu'ils vont réaliser. En outre, ces renseignements permettent aux organisations comme la nôtre d'établir nos priorités, et de déterminer comment nous pouvons les harmoniser avec celles du gouvernement.
:
Je vais céder la dernière minute dont je dispose à M. Marston.
Quelques besoins essentiels en matière d'investissement ont été mentionnés durant les quatre exposés que nous avons entendus aujourd'hui. Il y a l'aide extérieure, le développement à l'étranger, la culture, l'infrastructure, les peuples autochtones et l'environnement — ce sont tous des volets clés. Toutefois, on entend dire — et je souhaite assurément que cela soit faux — que la priorité du gouvernement consistera à réduire de nouveau l'impôt des sociétés de 4 milliards de dollars le 1er janvier. À mes yeux, cela est aberrant.
En ce qui concerne les commentaires formulés par Mme Glover à propos de ce qui s'est passé il y a trois ans, je tiens à mettre les choses au clair. Il y a trois ans, le gouvernement ne voulait pas investir. Nous nous souvenons tous — quand nous avons tous participé à cela — qu'il avait fallu contraindre le gouvernement, à son corps défendant, de faire ces investissements. Si ces précieux investissements n'avaient pas été faits, le budget n'aurait pas été adopté, et le gouvernement aurait été renversé. À présent, on est en train de retomber dans le même cercle vicieux.
La question que j'adresse à chacun de vous est la suivante: si vous occupiez le poste de ministre des Finances, vu l'ampleur des besoins présents à l'échelle du pays — et nous avons passé la journée à entendre de nombreux excellents Canadiens nous parler des besoins existants —, est-ce que vous mettriez tous vos œufs dans le même panier et procéderiez à une nouvelle réduction de l'impôt des sociétés, ou est-ce que vous investiriez dans quelques-uns des secteurs clés que vous avez mentionnés aujourd'hui pour faire en sorte que nous puissions aller de l'avant et remédier au ralentissement économique? Le gouverneur de la Banque du Canada a exprimé des préoccupations à cet égard. Je tenais simplement à vous poser la question. Vous pouvez y répondre ou non. Est-ce que ces investissements constitueraient votre priorité?
:
Parfois, ceux qui ont froid aux yeux doivent céder la place. Cela dit, pour illustrer le problème avec lequel je suis aux prises, je vais vous raconter une petite histoire.
Je dois acheter un camion d'incendie pour en remplacer un qui est utilisé depuis 35 ans. Le nouveau camion comporte une échelle pouvant porter un pompier à 100 pieds dans les airs et permet d'accéder au huitième étage d'un hôtel. Ce camion coûtera un million de dollars à ma collectivité. Nous avons dû vraiment négocier; des camions de ce genre coûtent 1,5 million de dollars, et nous avons réussi à mettre la main sur un camion d'occasion, un camion de démonstration d'une valeur de 1 million de dollars. Cet achat se traduira par une hausse de taxes. La collectivité devra financer cet achat sur une période de 25 ans, de sorte que le coût final sera beaucoup plus élevé en raison des divers frais de nature financière. Heureusement, j'ai été élu maire cette année. Je n'ai pas à mener une campagne électorale axée sur cet achat, qui fait partie de la plate-forme électorale de tous les candidats aux postes de conseiller. Hélas, il se peut que nous ne puissions pas acheter le camion dont nous avons besoin, et cela ne règlera pas le problème fiscal de la municipalité.
En fin de compte, la solution fiscale consiste à bâtir 10 hôtels de quatre étages chacun. Nous devons disposer uniquement de bâtiments d'une hauteur à laquelle notre camion d'incendie peut accéder pour sauver les gens. Je ne suis pas politicien. Je ne suis membre d'aucun parti. Cela est un véritable problème pour tout le monde, je n'ai tout simplement pas assez d'argent, et je n'ai pas tendance à être si futé.
:
Je pense que je serai bref.
En fait, j'aime beaucoup les gens de l'autre côté, et j'ai trouvé troublant le commentaire formulé il y a quelques instants par M. Adler à propos du fait que le NPD vote contre ceci et contre cela. Si les choses se passent ainsi, c'est que le gouvernement a l'habitude de regrouper ensemble plusieurs choses lorsqu'il sait que le NPD ne peut pas soutenir l'une ou l'autre de ces choses. Ainsi, au bout du compte, nous en arrivons là.
Je vais vous fournir un exemple probant — il est si ahurissant que je n'aime pas vraiment l'utiliser. Nous étudiions un projet de loi, un projet de loi en matière de justice, dont une partie concernait les enfants victimes d'agressions. Nous avions proposé de séparer cette partie du reste du projet de loi, de l'examiner séparément et de l'adopter en une journée, mais le gouvernement a rejeté cette proposition. Je tiens à souligner que ce ne sont pas tous les membres du gouvernement qui ont refusé de le faire; ce n'est pas ce que je crois comprendre, mais quoi qu'il en soit, le ministre a dit non. Ainsi, cela nous met dans une position malaisée, car le même projet de loi comporte des peines minimales obligatoires, auxquelles nous nous opposons.
D'une façon ou d'une autre, nous finissons par nous entendre, mais sur d'autres sujets, nous nous sommes abstenus de voter pour des raisons de principe. Nous avons décidé de nous abstenir de voter. Il ne s'agit pas d'une notion ridicule, et nous sommes disposés à collaborer avec vous. Tout ce que nous disons, c'est que vous devez élaborer vos projets de loi de manière à ce que nous puissions isoler certains éléments et nous en occuper de façon prioritaire.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir à M. Dubeau encore une fois. Cela me donnera l'occasion de répéter le nom de plusieurs organismes de mon comté.
Premièrement, je veux bien comprendre votre suggestion. On a déjà parlé de votre recommandation qui a trait à notre engagement. J'ai répondu que notre gouvernement était engagé.
On a parlé de Radio-Canada. Je vous ai parlé de mes inquiétudes personnelles. Toutefois, je veux être claire: les services de Radio-Canada doivent être offerts à l'ensemble des francophones et francophiles partout au Canada. Sans Radio-Canada, les régions rurales n'ont pas accès à l'information nécessaire, primordiale et essentielle.
Je veux parler de votre deuxième recommandation, selon laquelle un volet pour les arts et la culture devrait être compris dans la Feuille de route même. Je veux savoir comment cela pourrait fonctionner. La Feuille de route contient plusieurs choses, dont les arts et la culture qui constituent une priorité. Il y a 22,5 millions de dollars qui sont consacrés à l'appui aux communautés de langue officielle en situation minoritaire; 4,5 millions dollars qui sont destinés au programme Vitrines musicales pour les artistes des communautés de langue officielle en situation minoritaire; 14 millions de dollars qui sont réservés au Fonds de développement culturel; 12,5 millions de dollars qui sont dévolus aux initiatives jeunesse; et ainsi de suite. La radio communautaire de chez moi a bénéficié de certaines sommes, tout comme la Galerie Sans Nom et le Festival du Voyageur.
Qu'est-ce qu'on enlève? Si, comme vous l'avez dit aux gens du NPD, cela n'entraîne pas de coûts, qu'allons-nous enlever pour inclure votre volet des arts et de la culture dans la Feuille de route? Qu'est-ce qu'on fait?
[Traduction]
Je voulais formuler, à l'intention des maires, un commentaire à propos d'une chose qu'ont dite les représentants de Deloitte lorsqu'ils se sont présentés devant le comité. Ils ont affirmé que les réductions d'impôt se traduiraient par un accroissement des recettes, et nous en sommes fermement convaincus. Nous avons pu le constater. Non seulement avons-nous observé un accroissement des recettes, mais nous avons également constaté un accroissement des investissements visant la création d'emplois, lesquels se traduisent par des recettes pour le gouvernement, recettes qu'il pourra utiliser pour financer l'infrastructure, les soins de santé, ce genre de choses.
Ainsi, je ne veux pas que l'on ait l'impression que les mesures d'allégement fiscal prises par le gouvernement ne sont pas fondées sur des raisons valables. Vous êtes des politiciens. Vous devez prendre des décisions difficiles concernant vos camions d'incendie et toutes sortes d'autres choses. Le moyen le plus sûr d'être en mesure de payer tout cela consiste à accroître ses revenus, n'est-ce pas?
C'était la question que je voulais poser.