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Je déclare la séance ouverte. Je demande à nos amis des médias de bien vouloir sortir. Merci beaucoup.
Nous entamons la 85e séance du Comité permanent des finances. Notre ordre du jour prévoit, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, l’étude du Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada.
Chers collègues, nous sommes ravis d’avoir parmi nous, pendant la première heure de cette séance, le gouverneur de la Banque du Canada, M. Mark Carney. Monsieur Carney, nous vous souhaitons à nouveau la bienvenue au Comité des finances.
Nous accueillons aussi avec plaisir le premier sous-gouverneur de la Banque du Canada, M. Tiff Macklem, qui a lui aussi souvent comparu devant ce comité.
Messieurs, je vous remercie infiniment de vous être joints à nous aujourd’hui.
Monsieur le gouverneur, je vous invite à nous faire part de vos commentaires préliminaires, après quoi les députés auront des questions à vous poser.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Bonjour, Mesdames et messieurs.
Tiff et moi sommes très heureux d'être ici parmi vous aujourd'hui pour discuter de la livraison d'octobre du Rapport sur la politique monétaire, que la Banque a publié la semaine dernière.
[Français]
L'évolution de l'économie mondiale a été largement conforme aux projections de la Banque du Canada énoncées dans le RPM de juillet. La croissance a ralenti dans les principales régions. L'économie américaine croît à un rythme graduel. L'Europe est en récession et les indicateurs récents donnent à penser que la contraction se poursuit.
En Chine et dans les autres pays émergents, la croissance a décéléré un peu plus que prévu. On observe toutefois des signes de stabilisation autour des taux d'expansion actuels.
Malgré le ralentissement de l'activité sur le plan mondial, les cours du pétrole et des autres matières premières que produit le Canada ont augmenté en moyenne ces derniers mois. La conjoncture financière mondiale s'est améliorée sous l'effet des mesures de politique énergique prises par des grandes banques centrales. Cependant, le climat demeure fragile.
[Traduction]
Au Canada, bien que les vents contraires extérieurs continuent de freiner l'activité économique, des facteurs internes soutiennent une croissance modérée. Après avoir progressé à un rythme inférieur à celui de son potentiel récemment, l'économie devrait se raffermir et tourner de nouveau à plein régime d'ici la fin de l’an prochain.
La Banque continue d'anticiper que l'expansion sera principalement alimentée par la hausse de la consommation et des investissements des entreprises, à la faveur notamment des conditions financières très expansionnistes au pays. On s'attend à ce que l'activité dans le secteur du logement, qui a grimpé à des niveaux historiquement élevés, connaisse un déclin. Le fardeau de la dette des ménages devrait continuer d'augmenter avant de se stabiliser d'ici la fin de la période de projection.
Des risques à la hausse et à la baisse entourent l'évolution des déséquilibres dans le secteur des ménages. L'investissement résidentiel pourrait reprendre de l'élan, ce qui accentuerait les déséquilibres actuels. À l'inverse, le lourd endettement persistant des ménages pourrait engendrer une décélération plus vive qu'attendu des dépenses de ceux-ci. Dans ces circonstances, les autorités canadiennes, en étroite collaboration, surveillent la situation financière du secteur des ménages et réagissent comme il se doit.
Les exportations canadiennes devraient se redresser progressivement, mais demeurer inférieures au sommet atteint avant la récession jusqu'à la première moitié de 2014, compte tenu de la faiblesse de la demande étrangère et des défis qui subsistent sur le plan de la compétitivité. Ces défis comprennent la vigueur persistante du dollar canadien, dont le cours est influencé par les mouvements vers les valeurs refuges et les retombées de la politique monétaire mondiale.
Ayant pris en compte les révisions apportées aux comptes nationaux, qui ont eu pour effet de faire augmenter la croissance mesurée pour l'année en cours, la Banque prévoit maintenant que l'économie progressera de 2,2 p. 100 en 2012. Les taux de croissance attendus sont de 2,3 p. 100 en 2013 et de 2,4 p. 100 en 2014.
L'inflation mesurée par l'indice de référence a été inférieure aux prévisions ces derniers mois. Cela tient aux prix un peu plus bas de toute une gamme de biens et services. Elle devrait remonter graduellement au cours des prochains trimestres et atteindre 2 p. 100 d'ici le milieu de 2013, la faible marge de capacités inutilisées présente actuellement au sein de l'économie se résorbant graduellement, la croissance de la rémunération du travail demeurant modérée et les attentes d'inflation restant bien ancrées.
L'inflation mesurée par l'IPC global a glissé sensiblement en deçà de la cible de 2 p. 100, comme prévu. Elle devrait retourner à la cible d'ici la fin de 2013, soit un peu plus tard qu'escompté précédemment, en vérité un trimestre plus tard.
[Français]
Des risques importants pèsent sur les perspectives d'évolution de l'inflation au Canada. Dans sa projection, la Banque du Canada suppose que les autorités en Europe sont en mesure de contenir la crise actuelle et que le précipice budgétaire aux États-Unis sera évité.
Les trois principaux risques à la hausse ont trait à la possibilité de pressions inflationnistes plus fortes au sein de l'économie mondiale, d'une plus grande robustesse des exportations canadiennes et d'un dynamisme renouvelé de l'investissement résidentiel au Canada.
Les trois principaux risques à la baisse sont liés à la crise européenne, à une demande plus faible des exportations canadiennes et à la possibilité que les dépenses des ménages canadiens connaissent une croissance moins vigoureuse.
[Traduction]
Dans l'ensemble, la Banque estime que les risques qui pèsent sur les perspectives d'évolution de l'inflation au Canada sont relativement équilibrés au cours de la période de projection.
Compte tenu de tous ces facteurs, le 23 octobre, la Banque a décidé de maintenir le taux cible du financement à un jour à 1 p. 100. Au fil du temps, une réduction modeste de la détente monétaire sera probablement nécessaire, de façon à atteindre la cible d'inflation de 2 p. 100. Le moment et le degré de toute réduction seront évalués avec soin, en fonction de l'évolution économique à l'échelle internationale et nationale, y compris l'évolution des déséquilibres dans le secteur des ménages, que j’ai évoquée plus tôt.
Sur ce, Tiff et moi serons heureux de répondre à vos questions.
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Je vous remercie de poser cette question.
Vous avez tout à fait raison. On observe des déséquilibres, plutôt des disparités, dans la croissance économique. C'est couramment le cas. Lors des phases d'expansion ou de récession, et pendant les périodes de reprise qui les suivent, tous les secteurs d'activité ne réagissent pas de la même façon. Au Canada, c'est la demande de nos exportations qui a été la plus touchée du fait de l'évolution de la structure de la demande mondiale.
Comme nous l'avons mentionné dans notre rapport, pendant la récession, la mesure de l'activité étrangère, une mesure de la demande agrégée aux États-Unis et dans divers pays émergents — les principaux clients de nos exportations — a été particulièrement atone. Une fois la récession passée, la reprise de cette activité étrangère est restée relativement faible. Je vais vous donner un exemple, qui est celui du secteur américain du logement. À son plus haut niveau de production, ce secteur enregistrait deux millions de mises en chantier par année. Il y a tout juste un an, ce nombre avait chuté à moins de 500 000.
Au cours de la période de projection, nous nous attendons à cette mesure revienne plus rapidement à des niveaux supérieurs que ce n'est le cas du PIB mesuré actuel. Cela nous conférera quelques avantages. Cela va aider à atténuer les disparités.
Cependant, pour répondre à votre question sur les dépenses gouvernementales, je vous dirai que les mesures de relance budgétaire prises au début de la récession ont contribué de façon importante au PIB et à la relance. Nous leur devons jusqu'à un tiers de la croissance enregistrée en 2009-2010, telle que mesurée intégralement au moyen de multiplicateurs.
Il est évident que les ajustements et les changements d'orientation ultérieurs en matière d'équilibre budgétaire ont eu un effet de frein, mais, dans l'ensemble, en 2013-2014, les évaluations de la Banque montrent que le gouvernement a permis une croissance additionnelle du PIB d'au moins 0,3 point de pourcentage. Sur cette question, je vous invite à vous reporter aux pages 25 et 28 de la version française du rapport.
Pour situer les choses, et je vous cède ensuite la parole, par le passé et en moyenne, cette contribution était proche de 0,6, mais c'est la nature de l'ajustement. L'effet est donc positif, mais pas autant qu'auparavant.
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Je vous dirais que, dans notre hiérarchie des risques, les risques externes sont les plus élevés. Vous avez, fort à propos, fait allusion à la crise européenne. Nous nous attendons à ce que celle-ci reste contenue. Cela ne veut pas dire qu'elle sera résolue, mais bien contenue.
L'autre élément externe qui présente un risque important, s'il n'est pas résolu, est ce qu'on appelle le « précipice budgétaire » qui menace les États-Unis. Si ce problème n'est pas réglé, et donc si toutes les mesures annoncées devaient s'appliquer, ce pays entrerait presque certainement en récession l'année prochaine. Nous ne pensons pas que cela se produira, mais, en la matière, nous ne sommes pas de meilleurs augures que qui que ce soit d'autre. Il ne fait aucun doute qu'une telle récession serait très fortement ressentie par les secteurs canadiens de l'exportation, des entreprises, des investissements, etc. Ce n'est pas ce que nous prévoyons, mais cela reste possible.
Je dois aussi vous préciser, comme nous le signalons dans notre rapport, que notre pays est exposé à un risque qui lui est propre et qui retient notre attention, le niveau d'endettement des ménages. Comme d'autres, cela fait un certain temps que nous en parlons. Cet endettement s'est accru avec le temps, depuis que nous avons tous deux comparu devant vous en 2008. Avec, d'une part, les mesures prises par le BSIF et par le gouvernement et, d'autre part, la nature et l'orientation de la politique monétaire du Canada, nous faisons face à des signaux contradictoires. Ne vous méprenez pas, je trouve que l'ensemble va dans le bon sens puisque nous enregistrons certains signes d'un ralentissement manifeste de la croissance de l'endettement des ménages. Cette croissance se poursuit, mais son rythme ralentit, et le marché du logement semble maintenant être le témoin de certains ajustements. Toutes les parties concernées vont devoir continuer à faire preuve de vigilance et nous avons sans aucun doute l'intention de continuer à jouer notre rôle dans ce domaine.
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Je dispose d'une minute? D'accord.
Permettez-moi de commencer par ce qui importe le plus, soit de témoigner notre sympathie aux familles américaines et canadiennes qui ont été touchées, et de façon tragique dans certains cas, par cette tempête, qui, comme vous le savez, poursuit son chemin.
Nous en sommes encore aux premiers jours de ce phénomène destructeur et malheureusement, elle va causer d'autres dommages. L'évaluation de l'ordre de 20 milliards de dollars n'est encore que très provisoire. Je vous dirais que, en règle générale, ces types de désastres ont manifestement des effets sur la croissance et sur l'activité économique. Il y a d'abord un certain nombre de choses qu'il ne sera jamais possible de refaire, comme un repas au restaurant, une sortie au cinéma ou quelque chose de ce genre que vous n'avez pu faire au cours des derniers jours. Elles se traduisent par une perte pour le PIB. Il y a aussi bien évidemment des destructions, dont nous ne connaissons pas actuellement l'ampleur, mais il faudra reconstruire, ce qui entraîne des coûts, génère des activités additionnelles et en retarde d'autres.
Je ne veux en rien déprécier les difficultés que les gens éprouvent actuellement, et continueront à éprouver mais, le plus souvent, les répercussions sont relativement négligeables à long terme. L'évolution des données sera perturbée pendant un certain temps, certaines seront amplifiées et d'autres atténuées.
Les deux autres questions que vous avez abordées sont très importantes, et j'espère que nous pourrons y revenir.
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Merci. C'est une question importante.
Le ratio de l'argent liquide par rapport au bilan a en effet atteint un niveau record. Ce n'est pas seulement le montant qui est important, mais bien le ratio.
Que peut-on faire? On peut utiliser la politique monétaire. C'est l'une des raisons pour lesquelles cette politique est aussi accommodante à l'heure actuelle. Le taux directeur est à 1 % et le rendement des obligations du gouvernement du Canada est à un peu moins de 2 %. C'est évident que cet argent ne rapporte pas le coût des capitaux d'une société. Alors, après une certaine période de temps, elles sentent la nécessité d'investir.
Que peut-on faire de plus? On peut changer les incitatifs à l'investissement pour les sociétés avec des mesures comme la déduction pour amortissement accéléré que le gouvernement a mise en place lors du dernier budget. C'est une façon de faire.
Ce qui est surtout primordial, c'est d'offrir dès que possible des certitudes. Il faut offrir une certitude dans la conduite de la politique monétaire, dans la politique budgétaire et dans les réglementations. De plus, si on pouvait le faire, mais c'est impossible, on voudrait offrir une certitude à l'échelle du globe, en Europe et ailleurs.
Des voix: Oh, oh!
M. Mark Carney: Même la Banque du Canada ne peut pas faire une telle chose.
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Il y a toute une série de réformes qui, comme vous l'avez dit, visent essentiellement la dimension technique des marchés de produits dérivés. Je crois que nous avons intérêt à nous souvenir que la valeur nominale de ces marchés dépasse les 300 billions de dollars. Ce sont donc des marchés énormes au niveau mondial. Ils exposent les institutions financières mondiales à des risques réels et systémiques, qui sont répercutés sur les institutions financières canadiennes. Ce qu'on appelle l'infrastructure de ces marchés de produits dérivés s'est avérée insuffisante pendant la crise, et il faut y remédier.
Je vais rapidement passer en revue quelques-uns de ces éléments importants.
Tout d'abord, nous voulons savoir ce qui se passe sur ces marchés. En d'autres termes, nous tenons à nous assurer que toutes les transactions relevant de n'importe quel contrat dérivé sont effectivement déclarées à un organisme central afin de permettre aux responsables de la réglementation et aux autorités en la matière de constater le volume réel d'activités, de relever les tendances, de détecter les vulnérabilités qui pourraient apparaître et de prendre, au besoin, les mesures qui s'imposent. C'est le premier point. À la différence de ce qui se passe sur le marché boursier, on ne dispose pas d'un registre central des transactions intervenant dans le secteur des produits dérivés, et cela n'est pas acceptable. On y remédie actuellement. C'est le premier élément. Le Canada va de l'avant dans ce domaine.
Le second élément est que, sur ces marchés, le mécanisme actuel de compensation est efficace, mais sur une base bilatérale, donc pour l'illustrer entre vous et moi. Je vais m'en prendre à vous, M. Adler. Si vous faites faillite, tous les autres membres du comité vont se demander qui votre faillite risque de toucher. Nous allons alors nous dire qu'il faudrait peut-être isoler le président, par exemple, avec tout le respect que je vous dois, ou peut-être n'était-ce pas le bon choix, peut-être est-ce M. Brison que nous devrions isoler. Si cela provoque un gel du système mais qu'il y a un organisme central de contrepartie centrale par lequel passent toutes nos transactions, et qui détient aussi toutes nos garanties, si vous avez la malchance de faire faillite, le reste d'entre nous va pouvoir continuer à travailler comme auparavant parce que nous savons que nos garanties sont bonnes et en sécurité et que le système va continuer à fonctionner.
C'est là une condition fondamentale pour mettre fin à l'adage du « trop important pour sombrer », qui constitue sûrement l'un des objectifs communs de tous les membres de ce comité, et des membres du G20. Il est également indispensable de réellement rendre le système plus efficient en regroupant les garanties car, en cas de faillite d'un intervenant sur ce marché, on pourra alors disposer de garanties plus importantes pour l'ensemble du système tout en ayant besoin de montants inférieurs parce que ces garanties constitueront une caisse commune.
Ce que le Canada a fait, et comme président du Conseil de stabilité financière, je devrais dire ce que tous les pays du G20 ont fait, est de choisir comment procéder pour mettre en place un mécanisme central de compensation. Les modifications apportées à la loi dans ce but ont été importantes pour la capacité du Canada à prendre ces décisions.
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Il importe ici de rappeler, comme vous le savez fort bien, que l'objectif premier de la politique monétaire est l'atteinte de la cible d'inflation. C'est donc l'inflation.
En ce qui concerne l'endettement des ménages, il y a plusieurs lignes de défense. Elles commencent avec la personne et l'institution qui lui prête de l'argent. Vient ensuite ce qu'on appelle les règlements microprudentiels, un type de réglementation qui relève du BSIF. Elle fixe le montant de capital qu'une banque doit détenir en regard d'un prêt donné. Ce montant a été augmenté par le BSIF et cela a contribué à soulager la situation.
Dans ce domaine, la seconde ligne de défense est constituée par les normes de supervision et de garantie. Le BSIF a resserré ces normes de garantie, et cela a également contribué à soulager la situation.
La troisième ligne de défense est constituée par la réglementation macroprudentielle, soit par les types de mesures évoquées par M. Van Kesteren au sujet de la SCHL et des assurances hypothécaires. Ces règles ont été resserrées quatre fois. Cela a aussi contribué à soulager la situation.
La dernière ligne de défense est celle de la politique monétaire. Personne ne veut recourir à la politique monétaire, mais personne ne veut non plus que la politique monétaire aille à l'encontre des autres mesures, relâchant certaines règles quand toutes les autres sont resserrées, par exemple lorsqu'on est confronté à des vulnérabilités dans l'ensemble de l'économie. La politique monétaire peut jouer un rôle complémentaire. C'est la dernière ligne de défense. C'est pourquoi nous collaborons étroitement avec les autres responsables pour nous assurer que tous les mécanismes et tous les outils qui peuvent éventuellement être utilisés le sont le plus efficacement possible.
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Je vais vous donner une réponse de caractère général, qui nous ramène à la question que M. Adler a posée tout à l'heure.
En ce qui concerne la réforme financière, on a évoqué le cas des produits dérivés, mais d'autres exemples pourraient être cités, il existe un certain nombre d'initiatives que nous espérons voir annoncer la semaine prochaine — je ne veux pas anticiper sur ce que décidera le G-20 — en faveur d'une transparence accrue des institutions financières, notamment au niveau des risques auxquels elles sont exposées, et de leurs modèles opérationnels.
Nous encourageons, de manière générale, une divulgation plus ample de renseignements financiers, et d'informations concernant les risques encourus et les opérations menées. Il est clair que nous encourageons ce type de divulgation de manière générale, non seulement de la part d'une institution financière en particulier, mais de toutes les institutions financières et, s'agissant de transactions sur produits dérivés, des deux côtés de l'opération. L'une des difficultés qui se posent à l'échelle mondiale est, bien sûr, que ces opérations se traitent sur les marchés internationaux. Le Canada entend divulguer ce type de renseignements, mais nous tenons à nous assurer qu'il en ira de même des Européens, des Américains, et des Britanniques notamment. C'est comme cela que le système fonctionne. C'est pourquoi en fin de compte que les réformes telles que les deux que je viens d'évoquer doivent, si nous voulons qu'elles soient efficaces, faire l'objet d'un accord entre pays, et être mises en oeuvre simultanément au niveau international.
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Il vous reste 30 secondes environ.
Merci, monsieur Marston.
Nous allons maintenant passer à la prochaine série de questions.
Je voulais, monsieur le gouverneur, revenir à quelques-uns des sujets que vous avez abordés.
Il convient d'abord de dire qu'à l'occasion du décès de James Coyne, ancien gouverneur de la Banque du Canada, vous avez, en tant que gouverneur, fait une déclaration remarquable. Je tiens à vous en féliciter. Vous avez rendu hommage à l'homme, mais aussi au rôle qui a été le sien dans le développement de la Banque du Canada.
Je tenais, en outre, à revenir sur ce qui a été dit au sujet du troisième programme d'assouplissement quantitatif. Je ne suis pas sûr que vous souhaitiez en dire davantage sur ce point, mais j'aimerais beaucoup entendre ce que vous pensez des retombées que l'on peut en attendre, qu'elles vous semblent devoir être positives ou négatives.
Puis, je voulais également revenir à ce que vous avez dit au sujet des réserves de trésorerie qu'entretiennent actuellement les entreprises. Certains y ont vu une critique, mais ce n'est certainement pas comme cela que j'interprète ce qui est dit à la page 31 de votre rapport. Au bas de la page, on trouve ce qui constitue plutôt une analyse de la situation. Pourriez-vous nous donner votre sentiment sur la question, car on a ici beaucoup discuté de ce que le gouvernement devrait ou ne devrait pas faire à l'égard des entreprises et du point de savoir si, effectivement, les entreprises songent trop à entretenir, comme on dit, leur bas de laine.
Je voudrais obtenir votre avis sur ce point.
D'abord, en ce qui concerne l'assouplissement quantitatif, vous avez dû voir dans le rapport, je crois que c'est à la page 6, tant de la version française que de la version anglaise — l'encadré 1, « Évolution récente de la politique monétaire aux États-Unis ». On y trouve exposé ce que devraient être les incidences de ce qui est, en fait, le troisième cycle d'assouplissement quantitatif. Je voudrais simplement faire quelques commentaires afin de résumer la situation.
Au sujet d'abord, des mesures prises par la réserve fédérale, communément appelé QE3. Il ne s'agit pas seulement, comme la réserve fédérale s'est engagée à le faire et comme elle s'attend à le faire, de rachats d'actifs au rythme de 40 milliards de dollars par mois tant que cela sera nécessaire, mais également d'une stratégie de communication associée à ces rachats avec, notamment, le maintien attendu des taux d'intérêt américains au niveau le plus bas possible jusqu'à la mi-2015, cela étant en même temps lié à une amélioration sensible du marché de la main-d'oeuvre. D'après nous, la combinaison de ces deux objectifs constitue, de la part de la réserve fédérale, une importante initiative qui devrait, là encore, avoir sur l'économie américaine un effet d'entraînement.
La question est de savoir quelles sont les répercussions que ces mesures vont avoir sur le Canada. Selon nous, ces initiatives devraient faire augmenter de 1,3 p. 100 le PIB américain; on ne peut pas vraiment parler de croissance, mais plutôt d'un impact cumulé de 1,3 p. 100 sur le PIB américain d'ici 2014. C'est tout de même quelque chose d'important.
Nous nous attendions, de la part des autorités américaines, à la prise de certaines mesures au cours du deuxième semestre de l'année, et nous avions, par conséquent, déjà intégré une partie de ces résultats dans nos projections. Nos prévisions concernant la situation aux États-Unis ne sont, par conséquent, pas modifiées d'autant. Je n'en dirai pas plus à cet égard, si ce n'est que nous nous attendions effectivement à la prise de certaines mesures d'incitation financière.
Il est clair qu'une amélioration de l'économie américaine est pour le Canada une bonne chose, mais une partie de l'intérêt que cela représente est compensée par les pressions à la hausse exercées sur la devise canadienne, car c'est un des canaux de transmission des mesures d'assouplissement quantitatif. Tout assouplissement de la politique monétaire donne des résultats. Il n'est pas nécessaire que ce soit des mesures non conventionnelles, les mesures classiques donnant elles aussi des résultats. Mais cette pression à la hausse exercée sur notre monnaie, réduit dans une certaine mesure les avantages que cela aura pour le Canada. Nous estimons que les mesures prises par les autorités américaines feront, au cours de la même période, progresser le PIB du Canada d'environ 0,4 p. 100.
Ce n'est pas rien et c'est même positif. C'est ce que nous estimons, mais on ne dit pas trop faire confiance aux estimations précises. Je veux dire par cela que la tendance qu'elles indiquent est la bonne et je pense que nous avons en même temps le bon ordre de grandeur, mais tout dépendra en définitive des canaux de transmission par le truchement desquels l'assouplissement quantitatif exerce ses effets, et de l'augmentation, aussi, de la valeur des actifs aux États-Unis, avec son effet de relance sur la consommation et les investissements. Tout cela va en outre dépendre du taux de change. Nous pourrions, si vous le voulez, entrer plus dans le détail.
En ce qui concerne, maintenant, la trésorerie des entreprises, je tiens d'emblée à préciser qu'il s'agissait d'une simple observation selon laquelle si un bilan fait état de fonds qui ne rapportent pas, les entreprises finiront soit par les employer soit par les rendre aux actionnaires qui, eux, en feront quelque usage.
Le président: Bon.
M. Mark Carney: Nous trouvant, comme nous le faisons, dans un contexte d'incertitude, ce que nous pouvons faire de mieux est de fournir un maximum d'assurance sur le plus grand nombre possible d'aspects. Il y a d'abord la politique macroéconomique, puis la réglementation, puis l'ossature de la politique structurale. Il convient de prendre tout cela en compte. C'est en définitive au comité, et au gouvernement et à la Chambre d'en décider — c'est au Parlement de décider des avantages que présentent les mesures adoptées dans le domaine fiscal...
Je vous remercie, monsieur Carney, d'être avec nous aujourd'hui,.
J'aimerais revenir sur le point que Mme Nash a commencé à aborder, soit l'austérité dans les budgets. Si on regarde certains pays, comme la Grande-Bretagne, par exemple, qui sont allés assez agressivement vers l'austérité budgétaire, on constate qu'ils semblent avoir présentement beaucoup de difficulté avec la croissance économique. Dans un récent rapport, le Fonds monétaire international remettait en question le multiplicateur qu'il utilise à l'heure actuelle pour étudier les effets budgétaires, notamment ceux liés à des budgets d'austérité.
Ici, au Canada, vous savez probablement que le directeur parlementaire du budget, en utilisant les multiplicateurs du ministère des Finances, en arrive à la conclusion que le Canada n'atteint pas présentement le potentiel économique qu'il pourrait atteindre. Entre autres choses, il conclut à une croissance qui serait de 1 % inférieure à ce qu'elle pourrait être si on n'empruntait pas la voie de l'austérité, ainsi qu'à un manque à gagner d'environ 125 000 pour ce qui est des emplois.
Dans l'état actuel des choses et dans le climat d'incertitude économique mondiale dans lequel nous sommes, pensez-vous que l'austérité soit la direction vers laquelle il faut aller? Ne devrait-on pas plutôt regarder d'autres solutions de rechange, comme la stimulation de l'économie au chapitre des infrastructures, par exemple, qui assurerait une injection de fonds suffisante pour aider la croissance?
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Je vous remercie de votre présence ici.
J'aurais quelques questions à poser, mais je tiens d'abord à vous féliciter, vous et votre équipe pour votre site Internet, et son caractère interactif, mais également pour la publication du discours que vous avez prononcé aujourd'hui, ce qui m'a permis d'en prendre connaissance bien que je n'y aie pas assisté. Je veux donc vous en féliciter, donc, car tout cela est très utile.
Je voudrais, maintenant, poser quelques questions concernant la mondialisation et la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée que l'on constate un peu partout au Canada.
Dans le cadre du discours que vous avez prononcé le 22 août 2012 devant le TCA, où vous avez notamment abordé la question des fondements nécessaires de la prospérité, et évoqué l'avantage concurrentiel dont nous disposons ici au Canada, je dirais qu'au plan du développement des ressources nous sommes plus avancés que de nombreux autres pays. De nombreux pays, en Afrique, en Amérique du Sud et en Amérique centrale font d'ailleurs appel à nos entreprises. Nous occupons, sur l'échiquier international, une place de premier plan car nos investissements à l'étranger sont, au niveau de la propriété et du contrôle de la gestion, plus importants que les investissements de ces pays au Canada.
Compte tenu des politiques permettant d'agir sur la mobilité de la main-d'oeuvre, en supprimant les obstacles — essentiellement provinciaux — en réformant les procédures d'immigration, en améliorant la formation et l'enseignement, est-ce votre avis que la situation actuelle, qui n'a guère évolué depuis des années, n'est pas satisfaisante et qu'il faudrait introduire des changements?
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J'estime que c'est là un bon principe d'action. Il faudrait, en effet, réfléchir en permanence à la situation présente et aux moyens de l'améliorer. On s'aperçoit, dans un monde où règne la concurrence, que cela vous permet au moins de rester dans le peloton de tête et qu'il faut courir simplement pour ne pas perdre de terrain. La question est bien sûr de savoir comment continuer à progresser.
En ce qui concerne les compétences nécessaires, et la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans notre pays, il est en premier lieu essentiel de faire en sorte que le marché interprovincial de la main-d'oeuvre soit rendu aussi souple que possible afin que les Canadiens puissent accepter un emploi n'importe où dans notre pays, et tirer profit des possibilités offertes. Il est clair qu'une immigration ciblée et des réformes en ce domaine devraient améliorer notre productivité et améliorer aussi la vie des néo-Canadiens. Il s'agit d'un défi qui concerne l'égalité des chances, question dont nous avons parlé tout à l'heure. C'est également un défi qui concerne la productivité et les moyens de continuer à assurer la formation des travailleurs canadiens, avec la possibilité pour eux de se perfectionner tout au long de leur carrière. Je parle là de la formation en milieu de travail.
Cela concerne également l'enseignement postsecondaire au Canada. Comme vous le savez, une proportion très forte de notre population entreprend des études postsecondaires. Nous ne sommes pas, jusqu'ici, parvenus à faire suffisamment en sorte que les diplômes et les aptitudes acquises correspondent aux besoins d'une économie moderne, mondialisée et axée sur la technologie. C'est évident lorsqu'on se penche sur la situation professionnelle des diplômés. Il s'agit donc de mieux cibler la formation, de favoriser davantage l'acquisition, dans les établissements d'enseignement postsecondaire, des qualifications nécessaires, et leur adaptation à une économie mondialisée.
Vous avez entièrement raison. Nous avons brièvement évoqué les inégalités et l'égalité des chances. Un des défis qui se pose à nous est le fait que plus la mondialisation progresse, plus le niveau de connaissance technique et technologique exigé dans les emplois de niveau intermédiaire s'élève, en même temps que s'élargit l'éventail des activités qui offrent des perspectives professionnelles, y compris dans le très important secteur des services. Nous devons accroître l'avantage que nous avons sur le plan technologique. Il nous faut pour cela assurer à nos enfants une meilleure préparation.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le président, madame et monsieur les vice-présidents, mesdames et messieurs les membres du comité.
[Français]
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les vice-présidents, mesdames et messieurs membres du comité. Je vous remercie de nous avoir invités, mes collègues et moi, à venir vous parler aujourd'hui des perspectives économiques et financières du Canada.
Hier, comme vous le savez, le DPB a publié deux rapports. Le premier portait sur les perspectives à court et moyen terme et le deuxième sur la situation du marché du travail au Canada. De plus, il y a à peine un peu plus d'un mois, le DPB a publié le Rapport sur la viabilité financière de 2012, dans lequel il examine la structure financière du Canada dans une perspective à plus long terme.
[Traduction]
Mes observations vont porter sur trois sujets qui sont au coeur du mandat du DPB: les perspectives économiques et financières de la nation à moyen terme; la viabilité financière du gouvernement à long terme et la situation du marché du travail au Canada.
Les perspectives économiques mondiales se sont détériorées depuis la publication des Perspectives économiques et financières du DPB. Dans la dernière parution des Perspectives de l'économie mondiale du Fonds monétaire international, on révèle que l'incertitude qui règne quant à la capacité des décisionnaires de maîtriser la crise de l'euro et d'éviter le « précipice budgétaire », c.-à-d. les augmentations des impôts et de réductions des dépenses publiques aux États-Unis, bride la croissance dans les pays avancés aussi bien que dans les pays émergents et les pays en développement.
La faiblesse prévue de l'économie mondiale et des cours des produits de base, combinée aux mesures gouvernementales de réduction des dépenses et d'austérité, va contribuer à brider la croissance économique et la création d'emplois. En conséquence, le DPB prévoit que le PIB réel du Canada progressera de 1,9 p. 100 cette année, de 1,5 p. 100 l'an prochain et de 2,0 p. 100 en 2014. La faiblesse de la croissance à court terme éloignera encore plus l'économie de son potentiel, ce qui aura pour effet de faire remonter le taux de chômage à court terme.
Depuis la parution des Perspectives économiques et financières du DPB d'avril, les prévisionnistes du secteur privé ont révisé à la baisse leurs perspectives de croissance du PIB réel en 2012 et en 2013 pour les rapprocher de celles du DPB d'avril. Par rapport à la moyenne des prévisions du secteur privé de septembre, le DPB prévoit une croissance plus timide du PIB réel et une moindre inflation du PIB en 2013 et en 2014. En conséquence, ses prévisions quant au PIB nominal — la plus large mesure de l'assiette fiscale du gouvernement — sont inférieures d'environ 22 milliards de dollars par an, en moyenne, à la projection reposant sur la moyenne des prévisions du secteur privé.
Le DPB estime cependant que la résultante des risques dans les perspectives du PIB nominal établies par le secteur privé tend vers le bas et reflète sans doute des conséquences plus lourdes des compressions des dépenses du gouvernement et la plus grande lenteur de la reprise de l'économie américaine, ainsi que des divergences de vues quant aux cours des produits de base et à leur incidence sur la croissance du PIB réel et sur l'inflation du PIB.
Sur la foi de ces prévisions économiques, les prévisions financières du DPB montrent une amélioration importante du solde budgétaire du gouvernement qui est passé d'un déficit de 18,1 milliards de dollars (1,0 p. 100 du PIB) en 2012-2013 à un excédent de 13,8 milliards de dollars (0,6 p. 100 du PIB) en 2017-2018. Cette amélioration s'explique en partie par un rebond cyclique des revenus, mais peut être attribuée principalement aux mesures prises pour réduire les dépenses d'exploitation.
D'après les perspectives présentées dans le budget de 2012, les charges de programme directes du gouvernement seront essentiellement gelées pendant six ans: elles progresseront en moyenne de 0,2 % par an, ce qui est bien en deçà de la moyenne de 6,3 p. 100 observée au cours des 10 dernières années.
Compte tenu de l'estimation qu'il fait de la résultante des risques associés aux projections économiques établies par le secteur privé, le DPB estime que la probabilité d'atteindre l'équilibre budgétaire ou mieux est d'environ 60 p. 100, 70 p. 100 et 75 p. 100 en 2015-2016, 2016-2017 et 2017-2018 respectivement.
Le DPB entrevoit que le solde budgétaire structurel du gouvernement passera d'un déficit à un excédent à moyen terme, mais pour déterminer si la structure financière d'un gouvernement est viable, il faut analyser la situation à plus long terme de manière à prendre en compte les conséquences économiques et financières du vieillissement de la population.
Dans le Rapport sur la viabilité financière de 2012, le DPB a conclu que la structure financière du gouvernement était viable à long terme compte tenu de mesures adoptées récemment, à savoir: la réduction de la progression du Transfert canadien en matière de santé (TCS) après 2016-2017; les réductions des charges de programme directes; le relèvement de l'âge de l'admissibilité aux prestations de Sécurité de la vieillesse.
Le DPB a estimé que le gouvernement aurait une marge de manoeuvre suffisante — elle représenterait 1,4 p. 100 du PIB — pour réduire les impôts, augmenter les dépenses de programme ou les deux sans compromettre sa viabilité financière.
Le DPB est heureux de constater que, la semaine dernière, Finances Canada a publié un rapport sur le vieillissement de la population du Canada et la viabilité à long terme des finances publiques. Le rapport de Finances Canada confirme les analyses faites par le DPB de la structure financière du gouvernement fédéral et présentées dans son RVF de septembre 2011, son analyse du renouvellement du TCS de janvier 2012 et dans son RVF de septembre 2012.
C'est-à-dire que, avant la modification du TCS par le gouvernement en décembre 2011, la structure financière fédérale n'était pas viable puisque la dette fédérale par rapport au PIB allait augmenter constamment à long terme. Le DPB a fait observer dans son évaluation de janvier 2012 que par suite de la réduction du taux d'augmentation du TCS, la structure financière fédérale était maintenant viable. En outre, l'évaluation de janvier 2012 du DPB n'incluait pas les mesures de réduction et de restriction des dépenses de programme ni le relèvement de l'âge d'admissibilité à la SV.
[Français]
Dans son rapport sur le marché du travail, le DPB brosse un portrait plus complet du marché du travail au Canada en analysant un large éventail d'indicateurs du marché du travail, en comparant les niveaux effectifs à ses estimations des tendances sous-jacentes, en prenant en compte des périodes plus longues qui englobent les récessions antérieures et en comparant la tenue récente du Canada à ce chapitre à celle d'un groupe important d'économies avancées.
La plupart des indicateurs clés du marché du travail au Canada se sont considérablement améliorés par rapport aux creux enregistrés pendant la récession, mais ils demeurent inférieurs aux estimations du DPB sur les valeurs tendancielles sous-jacentes. Selon l'analyse du DPB, durant le cycle actuel, le marché du travail s'est comporté généralement mieux par rapport aux cycles économiques des années 1980 et 1990. En comparaison, le Canada a un marché du travail beaucoup plus dynamique que les États-Unis et certains pays d'Europe et il se situe au-dessus de la moyenne des pays du G7 et de l'OCDE.
[Traduction]
Le DPB est heureux de constater que Finances Canada publie maintenant ses estimations du solde budgétaire structurel (ou corrigé des fluctuations conjoncturelles) du gouvernement sur la base des Comptes publics dans ses Tableaux de référence financiers. Tout comme celles du DPB, les estimations de Finances Canada font maintenant état d'un déficit structurel relativement petit mais croissant sur la période 2008-2009 à 2011-2012.
Cependant, dans l'intérêt d'une transparence et d'une reddition de comptes encore plus grandes en matière budgétaire, le DPB encourage Finances Canada à publier: des estimations historiques et des projections à moyen terme (c.-à-d. sur cinq ans) du PIB potentiel (revenu), accompagnées de la méthodologie et des hypothèses sur lesquelles elles reposent; des projections à moyen terme du solde budgétaire structurel (ou corrigé des variations cycliques) du gouvernement du Canada, accompagnées de la méthodologie et des hypothèses sur lesquelles elles reposent; les analyses de viabilité des finances publiques des administrations provinciales et territoriales qu'il a préparées, et dont le vérificateur général a fait état dans son récent rapport.
[Français]
Nous vous remercions encore une fois de nous avoir donné l'occasion de prendre la parole devant vous. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
[Traduction]
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je tiens, à mon tour, à souhaiter la bienvenue à M. Page et à ses collaborateurs.
J'aurais plusieurs questions à vous poser. Je précise, dès le départ, que je me suis penché sur les moyennes établies dans votre mise à jour des perspectives économiques, en ce qui concerne l'augmentation, en termes réels, du PIB entre 2012 et 2017, et je relève que les chiffres du DPB correspondent exactement à ceux de l'enquête publiée en octobre 2012 par le ministère des Finances, où l'on trouve, de 2012 à 2017, une augmentation moyenne de 2,3 p. 100 du PIB réel.
J'ai beaucoup apprécié ce que vous avez dit au départ au sujet de la viabilité à long terme. En effet, monsieur Page, la structure financière du Canada est selon vous viable.
Afin de pouvoir comparer, pourriez-vous nous dire quel est, au sein du G7, le nombre de pays qui peuvent miser sur la viabilité à long terme de leurs structures financières.
:
Merci, monsieur le président.
Encore une fois, monsieur Page, nous vous souhaitons la bienvenue devant le comité. C'est un plaisir de vous accueillir.
Je trouve assez ironique, monsieur, que bien que le gouvernement ait initialement été élu, en 2006, en invoquant les principes de transparence et de responsabilisation, vous avez beaucoup de peine à obtenir de lui les renseignements dont vous avez besoin pour faire correctement votre travail.
Vous n'ignorez pas, j'en suis certain, que les parlementaires ont, envers les Canadiens, une obligation de diligence, mais qu'il leur est difficile d'y faire face compte tenu de l'ampleur des projets de loi omnibus qui nous sont soumis, et du fait que, dans la plupart des cas, leur examen est confié à un seul comité.
Le rôle d'un comité est d'améliorer un projet de loi. Il est censé examiner les problèmes que le texte soulève, et tenter de les corriger. Serait-il, d'après vous, souhaitable que l'examen de ces projets de loi, et la tâche de les modifier soient répartis entre les divers comités selon le ministère intéressé et le texte de loi en cause?
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Ai-je le consentement unanime du comité pour poursuivre avec quelques autres séries de questions avant de terminer.
Des voix: D'accord.
La présidente: Je vous remercie.
Il y a, à la page 9, de très intéressants graphiques concernant l'étroitesse du marché du travail, avec ventilation par secteur d'activité et par province. Cela correspond assez à ce qu'éprouvent les parlementaires qui, comme moi, représentent une circonscription de l'Alberta ou de la Saskatchewan, voire du Manitoba. On y constate, effectivement, des contraintes de capacité, notamment dans certains secteurs.
Pourriez-vous, vous et vos collaborateurs, nous en dire un peu plus à cet égard. C'est, dans ma circonscription, l'enjeu le plus important. On vient me voir pour me dire qu'on ne parvient pas à recruter les gens dont on a besoin. C'est bien pour cela qu'on envisage de quadrupler, voire de quintupler le nombre d'immigrants admis. La plupart des gens pensent que cela n'est pas possible. Nous allons devoir trouver des solutions nous permettant de répondre aux difficultés de recrutement.
Pourriez-vous amplifier un peu vos commentaires sur les graphiques de la page 9 du rapport?