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La séance est ouverte. Il s'agit de la 111
e séance du Comité permanent des finances.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous continuons notre étude de la fraude fiscale et du recours aux des paradis fiscaux.
Nous sommes très heureux d'accueillir à ce sujet six témoins qui sont: Jean Richard, vice-président et expert-conseil principal, BMO Banque de Montréal; Stephen Blackburn, vice-président et chef de la lutte contre le blanchiment d'argent, Banque Canadienne Impériale de commerce; Scott Bartos, premier vice-président et chef de la conformité, Banque HSBC Canada; Russell Purre, chef adjoint de la lutte contre le blanchiment d'argent, RBC Banque royale; Nanci York, vice-présidente, Banque Scotia; et Carmina Hughes, chef, Conformité et lutte mondiale contre le blanchiment d'argent, Groupe Financier Banque TD.
Je vous souhaite la bienvenue à tous et toutes. Merci beaucoup d'avoir répondu à notre invitation. Je vais vous donner la parole dans l'ordre où je viens de vous présenter. Chacun d'entre vous aura environ cinq minutes pour faire une déclaration liminaire, après quoi nous passerons aux questions.
Vous pouvez commencer, monsieur Richard.
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Distingués membres du comité, monsieur le président, au nom de BMO Groupe financier, je suis heureux de me joindre à mes confrères d'autres institutions financières pour vous aider dans le cadre de votre étude sur les paradis fiscaux et l'évasion fiscale. Comme vous le constatez, mes collègues des autres institutions financières vous procurent une expertise principalement centrée sur les questions de conformité canadienne et mondiale. Pour ma part, l'expertise que je vous offre est autre. Elle concerne la relation de conseils en gestion du patrimoine de notre institution financière avec ses clients individuels ayant des intérêts financiers internes, nationaux et parfois internationaux.
Comme vous l'avez déjà entendu de la part de la Banque Canadienne Impériale de Commerce, ou CIBC, et que vous l'entendrez de mes confrères ici présents, BMO, pas plus que les autres institutions financières, ne conseille à ses clients d'éluder frauduleusement le paiement de l'impôt, que ce soit au Canada ou ailleurs. Bien sûr, comme toute autre banque canadienne, nous avons des politiques et procédures visant à garantir que tous nos employés se conforment à la lettre et à l'esprit des lois qui les gouvernent. Mes confrères pourront en discuter avec vous. C'est pourquoi nous croyons qu'il est important de vous informer de la nature des services que nous offrons à nos clients.
Premièrement, nous sommes conscients qu'à titre d'institution financière, nous ne devons procurer aucun avis juridique ou fiscal à nos clients. Nous reconnaissons que de tels conseils relèvent exclusivement de la pratique privée du droit et de la fiscalité, une pratique restreinte aux avocats et comptables. Seuls les études légales et les cabinets d'experts-comptables peuvent opiner au bénéfice de leurs clients, fussent-ils privés, corporatifs ou un organisme public. Nous ne fournissons donc jamais d'opinions juridiques ou fiscales à nos clients. Notre rôle se situe au niveau de la gestion du patrimoine à valeur nette élevée de nos clients et se concentre sur les questions touchant la famille, la protection du mode de vie, l'investissement à la retraite, la transmission du patrimoine, la continuation d'entreprise et la philanthropie.
Notre mandat se limite à identifier leurs besoins et à les informer des difficultés, règles et stratégies disponibles dans leur situation particulière. Pour chacune de ces sphères, la question fiscale est un corollaire inéluctable à l'atteinte d'une efficacité optimale. Dans cette mesure, notre mission est de s'assurer que nos clients sont avisés des occasions et risques fiscaux qu'ils croisent et qu'ils peuvent ainsi avoir recours au soutien professionnel permettant d'améliorer leur situation. Il est inhérent au mandat qui m'incombe de m'assurer que nos clients obtiennent les conseils dont ils ont besoin pour atteindre efficacement leurs objectifs. Il en résulte donc que mon rôle au sein de BMO est de rassembler les connaissances et l'expérience de nos équipes d'experts afin de fournir assistance à nos conseillers en placement dans le but de créer de solides plans de gestion du patrimoine au bénéfice de nos clients.
Nos conseillers en placement ne sont pas uniquement concernés par les aspects fiscaux. Ils puisent dans nos ressources au bénéfice exclusif de nos clients en s'attaquant aux questions dont nous vous avons précédemment fait part afin de leur offrir une solution de gestion de patrimoine intégrée et multidisciplinaire. Cette gestion inclut donc les aspects comme la protection, le transfert de la richesse, la stratégie d'investissement, les assurances, la planification successorale, la planification de la retraite, la gestion de la trésorerie, les dons caritatifs planifiés, les mandats, les fiducies et les testaments.
Nos informations incluent les aspects fiscaux. Ils ne sont toutefois qu'un accessoire à la panoplie des offres de soutien que nous proposons à nos clients. Nous ne travaillons que conformément aux lois en vigueur et dans les limites qu'elles nous imposent. Notre but est de nous assurer que nos clients ne sont pas victimes de mauvais conseils ou d'utilisation risquée ou abusive des dispositions fiscales. Nous visons toujours à protéger nos clients et non à mettre à risque leur situation personnelle et, par le fait même, détruire notre relation de confiance.
Le comité est bien au courant de la myriade d'excellents programmes qui sont en place pour donner aux Canadiens l'occasion d'être fiscalement favorisés à l'intérieur de politiques fiscales choisies par le Parlement. Le programme des REER a longtemps été un outil efficace aux fins de l'épargne-retraire au Canada. Nombre d'autres programmes s'y sont greffés.
BMO Groupe financier salue la création récente de nouveaux instruments qui ont pour double avantage de soutenir, par un allégement fiscal, les Canadiens qui épargnent aux fins de la retraite, tout en contribuant à la réalisation d'un objectif social important, soit la sécurité financière de nos concitoyens retraités. De nouveaux outils, comme le compte d'épargne libre d'impôt, ou CELI, le régime volontaire d'épargne-retraite, ou RVER, les régimes d'épargne-invalidité et, depuis quelque temps, les régimes d'épargne-études s'ajoutent aux outils fiscaux mis en place afin de promouvoir la réalisation d'objectifs publics évidents.
La fonction de notre service de gestion du patrimoine est de s'assurer que nos clients prennent avantage des occasions que procurent les politiques fiscales canadiennes et évitent les pièges que l'éclat des rendements ou les miroirs aux alouettes peuvent parfois occulter. Notre fonction est de les informer et de les inciter à explorer avec leurs conseillers juridiques et fiscaux les occasions qui s'offrent à eux.
Sur le plan international, nous devons également nous assurer que nos clients ne tombent pas dans les pièges, qu'il s'agisse de situation de double imposition lorsqu'ils détiennent des actifs ou des biens à l'étranger, de droits successoraux sur leurs biens s'ils ont des héritiers résidant hors du Canada ou de toute autre complexité qui provient du croisement de législations quant à la nature personnelle de l'assujettissement, sur sa base économique ou de règles conflictuelles. La fiscalité internationale vise principalement à éviter les dangers de double imposition.
Il en est de même pour les étrangers investissant au Canada...
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Merci et bonjour, monsieur le président.
C'est un plaisir pour moi de participer aux travaux du Comité permanent des finances. Je vous félicite d'avoir entrepris cette étude des paradis fiscaux, car il s'agit à l'évidence d'une question qui préoccupe sérieusement tous les députés.
Je m'appelle Stephen Blackburn, et je suis vice-président et chef de la lutte contre le blanchiment d'argent à la banque CIBC.
Comme vous le savez, la CIBC est un établissement financier basé au Canada. Par le truchement de nos trois grandes unités de service — la banque de détail et d'affaires, la gestion de fortune et la banque de gros —, nos 42 000 employés dispensent une gamme complète de produits et de services financiers à plus de 11 millions de particuliers, de petites entreprises, d'entités commerciales, de grandes entreprises et de clients institutionnels du Canada et du monde entier. La CIBC a récemment été nommée la banque la plus solide en Amérique du Nord, et la troisième banque la plus solide au monde par la revue Bloomberg Markets.
Mes attributions comprennent tous les aspects du régime de la CIBC concernant la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, ce qui englobe notre programme de LBA, nos politiques et normes, l'évaluation du risque inhérent, la formation à la LBA, les tests d'efficacité, ainsi que les rapports au Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada, le CANAFE, et aux organismes d'application des lois.
La CIBC s'est dotée de procédures pour assurer le respect, dans tous les pays où elle est présente, de toutes les obligations réglementaires pertinentes concernant l'identification des clients et la signalisation des transactions douteuses, des grosses transactions en espèces, des transferts de fonds électroniques et des mouvements transfrontaliers d'espèces et d'instruments monétaires.
En plus de diriger le service des investigations financières de la CIBC, je dispense des conseils à nos divers services au sujet de l'application et de l'interprétation du droit de la LBA, de nos politiques et normes, ainsi que de l'application et de l'interprétation des sanctions canadiennes et américaines. J'aide également nos services commerciaux à formuler, à mettre en oeuvre et à surveiller l'application des politiques et procédures relatives à notre régime de conformité de LBA, et à mesurer régulièrement leur efficacité en partenariat avec le groupe de la vérification interne de la CIBC.
Je sais que notre comparution devant votre comité n'est qu'une petite partie de l'étude beaucoup plus vaste que vous avez entreprise, et je sais aussi que l'Association des banquiers canadiens vous a présenté il y a quelques semaines la position très générale du secteur des services financiers sur le thème de votre étude.
C'est avec grand plaisir que je répondrai à vos questions, tout comme mes collègues, dans l'espoir d'apporter un éclairage utile sur ce sujet important.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Scott Bartos et je suis premier vice-président et chef de la conformité à la Banque HSBC Canada. Je suis le cadre supérieur chargé de superviser le programme réglementaire et le programme de conformité de la LBA chez HSBC Canada.
Afin d'établir brièvement le contexte, HSBC est une banque à charte canadienne oeuvrant sous le régime du droit canadien et réglementée par le Bureau du surintendant des institutions financières. Notre banque fait partie du groupe HSBC mondial et est une filiale de HSBC Holdings PLC, R.-U., l'un des plus gros établissements financiers au monde.
HSBC Canada est actuellement la septième plus grande banque canadienne, avec plus de 140 succursales et environ 6 000 employés répartis dans tout le pays. HSBC Canada est un contribuable canadien important puisqu'elle a acquitté environ 252 millions de dollars d'impôt fédéral, provincial, sur le revenu et sur le capital rien qu'en 2012.
Depuis ma dernière comparution devant votre comité, en février 2011, divers événements se sont produits qui ont renforcé la nécessité d'intensifier nos efforts de lutte contre l'évasion fiscale et contre les autres crimes financiers. Tout le groupe HSBC, y compris la Banque HSBC Canada, est fermement résolu à mettre en oeuvre les mécanismes de contrôle exemplaires du secteur financier pour lutter contre les crimes financiers et l'évasion fiscale.
Globalement, le groupe HSBC investit environ 500 millions de dollars par an pour assurer la conformité à la réglementation et pour lutter contre les crimes financiers. En outre, le groupe HSBC vient d'adopter une nouvelle démarche par rapport au reste du secteur en nommant ou en mettant sur pied un comité des vulnérabilités des systèmes financiers qui sera conseillé par des experts des questions pertinentes telles que le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme, le crime organisé et l'évasion fiscale.
Notre stratégie de lutte contre les crimes financiers peut être résumée en trois mots: dissuader, dépister et divulguer. Afin d'en assurer la bonne exécution, HSBC Canada a mis en place les mécanismes de contrôle et de sauvegarde suivants: pour dissuader, nous avons établi des mécanismes de contrôle garantissant que nous vérifions l'identité de tous nos clients et comprenons le but de leur relation d'affaires avec nous; pour dépister, nous surveillons l'activité des comptes de façon à identifier les transactions s'écartant des tendances usuelles ou des buts annoncés par les clients — toute transaction paraissant inhabituelle fait l'objet d'un deuxième examen ou d'une investigation sérieuse par l'équipe de conformité; et, pour divulguer, nous adressons au CANAFE, l'agence fédérale, des rapports sur les transactions douteuses, les grosses transactions en espèces et les transferts de fonds électroniques. Afin de vous donner une idée de ce dont il s'agit, HSBC a divulgué en 2012 environ 725 rapports de transactions douteuses, plus de 96 000 rapports de grosses transactions en espèces, et environ 600 000 rapports de transferts de fonds électroniques. En outre, nous coopérons pleinement avec les autorités judiciaires du Canada au sujet de toutes leurs investigations officielles.
Bien que nous ayons la conviction que ces mesures contribuent à dissuader, à dépister et à divulguer les crimes financiers et l'évasion fiscale, nous devons toujours faire preuve de vigilance. Comme l'a dit un directeur général du groupe HSBC, Stuart Gulliver, « il n'y a pas de fil d'arrivée dans la lutte contre les crimes financiers. Ceux qui font du blanchiment d'argent, ceux qui font de la fraude fiscale, ceux qui financent le terrorisme ne cessent d'inventer de nouvelles méthodes pour tromper les établissements financiers. Leurs efforts sont une menace à l'intégrité du système financier mondial et à la sécurité nationale. Nous devons toujours avoir une longueur d'avance sur eux. En qualité de gardiens du système financier mondial, nous devons jouer pleinement notre rôle en vue de sa protection. Pour ce faire, nous travaillons la main dans la main avec les gouvernements et les instances réglementaires. »
Je remercie le comité de m'avoir donné l'occasion de témoigner ce matin et de partager nos observations sur cette question importante. Je répondrai évidemment avec plaisir à vos questions en temps voulu.
Merci.
Bonjour. Je m’appelle Russell Purre et je suis le chef adjoint de la lutte contre le blanchiment d'argent à la RBC. Avant cela, j'étais chef de la conformité chez RBC Dominion Securities, et chef de la conformité dans la gestion de fortune ici au Canada et pour l’Amérique latine.
Beaucoup d'entre vous connaissez la RBC à cause de notre présence au Canada, mais vous n'êtes peut-être pas aussi familiers avec notre entité mondiale, qui est évidemment importante dans le cadre de votre étude. Permettez-moi donc de prendre quelques minutes pour vous dire un peu mieux qui nous sommes et ce que nous faisons à l'échelle mondiale.
Nous sommes la plus grande banque du Canada en termes d'actifs et de capitalisation boursière. Nous sommes aussi l'une des plus grandes banques au monde en termes de capitalisation boursière. Nous sommes l'une des premières sociétés diversifiées de services financiers en Amérique du Nord, dispensant des services bancaires personnels et commerciaux, des services de gestion de fortune, des services d'assurance, des services d'investissement et des services bancaires de gros, le tout au niveau mondial. Nous employons environ 80 000 personnes à temps plein ou partiel, qui desservent plus de 15 millions de clients personnels, d'entreprises, d'établissements du secteur public et de clients institutionnels par le truchement de nos bureaux au Canada, aux États-Unis et dans 49 autres pays.
Nos activités internationales sont axées sur le service au client et sur la recherche d'occasions d'affaires. Si je prends les Caraïbes comme exemple, nous sommes actifs dans cette région depuis 1864. De fait, nous avons eu des succursales dans les Caraïbes avant d'en avoir dans la plupart des régions du Canada. Cela s'explique par le fait que nous suivions les activités commerciales de nos clients lorsqu'ils prenaient la mer à partir de notre siège social d'origine, à Halifax, pour aller faire des affaires au Sud. C'est le même souci du service au client et de l'activité commerciale qui motive nos activités internationales aujourd'hui. Nous sommes constamment à la recherche d'occasions compétitives de fournir des services à nos clients dans nos principales lignes d'affaires, quelles qu'elles soient.
Notre but est d'avoir une incidence positive sur l'économie des collectivités et des pays dans lesquels nous sommes présents en donnant un rendement à nos actionnaires, en créant de bons emplois, en payant notre juste part de l'impôt, et en achetant des biens et services de manière responsable à des fournisseurs de toutes tailles.
À cette fin, RBC a aidé l'an dernier à créer de la prospérité économique en fournissant de bons emplois à ses 80 000 employés avec une rémunération et des avantages sociaux d'une valeur approximative de 9,3 milliards de dollars globalement, en payant 3,1 milliards de dollars d'impôts et en achetant pour 5,9 milliards de dollars de biens et services auprès de 36 000 fournisseurs de toutes tailles dans le monde entier.
Nous avons fourni des prêts, des services et de conseils à des entreprises et à des organisations du monde entier, ce qui leur a permis de fonctionner, de grandir et de s'épanouir.
Notre réputation et la confiance qu'on nous accorde constituent l'assise de notre relation avec nos clients et la raison pour laquelle nous avons du succès aussi bien au Canada qu'à l'étranger. Nous déployons des efforts considérables pour veiller à ne pas entreprendre d'activités risquant de mettre cette réputation en danger, pour nous comporter avec intégrité dans tout ce que nous faisons, en étant guidés par notre code de conduite exhaustif. Tous les employés de RBC sont régis par ce code qui reflète nos valeurs fondamentales et constitue l'assise intégrale de la manière dont nous faisons des affaires. Fondé sur huit principes fondamentaux, ce code guide l'action de toutes les sociétés RBC et de tous nos employés à l'échelle mondiale.
Nous déployons beaucoup d'efforts pour assurer le respect de principes, de politiques et de procédures qui favorisent l'intégrité et assurent notre conformité avec les exigences réglementaires pertinentes. Il peut être intéressant pour le comité d'ajouter que nous avons entrepris en 2012 une actualisation de notre cadre de gestion du risque de conformité réglementaire. Nous avons récemment mis à jour notre cadre de lutte contre le blanchiment d'argent, ainsi que les politiques correspondantes, et nous continuerons de veiller à ce que nos politiques et procédures soient sans cesse actualisées pour se conformer aux nouvelles exigences réglementaires et à l'évolution du secteur financier et des processus commerciaux. En matière de taxation, nous respectons totalement tous les règlements nationaux et internationaux et avons mis en place des mécanismes exhaustifs de gestion du risque interne et de contrôle de la gouvernance.
Pour toute ouverture de compte, nous suivons des règles destinées à connaître notre client. Et cela s'applique partout où nous sommes présents sur la planète. Cela comprend la propriété bénéficiaire des fonds, l'origine de la fortune, et le but de l'activité visée avec le compte. Nous faisons aussi d'autres vérifications d'antécédents, par exemple en comparant nos clients à diverses listes mondiales de LBA et en vérifiant s'il s'agit de personnes exposées sur le plan politique.
Il existe à la RBC une politique fondamentale d'application générale régissant la collecte de renseignements, et elle est dérivée du BSIF et du CANAFE. Cela est surveillé étroitement et est mis à l'épreuve par le BSIF, et nous ne cessons d'améliorer nos normes et nos procédures.
Outre notre politique fondamentale, nous appliquons aussi des normes locales fondées sur les règlements locaux dans les marchés où nous sommes présents. Les normes de réglementation dans tous les pays où nous oeuvrons sont très élevées, et nos politiques et procédures internes nous permettent de les étoffer et de les renforcer.
Je vous remercie de porter attention à ces questions et je répondrai avec plaisir à toutes les questions des membres du comité.
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Bonjour. Je m'appelle Nanci York et je suis vice-présidente des projets de réglementation organisationnelle à la Banque Scotia.
Je suis la personne responsable de la mise en oeuvre à la banque du Foreign Account Tax Compliance Act, ou FATCA. À ce titre, je suis chargée d'assurer que nous sommes adéquatement équipés pour nous conformer aux dispositions du FATCA dans nos activités mondiales, ce qui signifie que je bénéficie d'une certaine expérience des rapports fiscaux et de la lutte internationale contre la fraude fiscale. J'espère que cette expérience sera utile au comité dans sa recherche de démarches efficaces de lutte contre la fraude fiscale et l'évitement fiscal au Canada.
En examinant les témoignages antérieurs devant le comité, j'ai constaté que celui-ci s'est déjà penché sur des approches bilatérales telles que les AERF, ainsi que multilatérales, comme le Forum mondial de l'OCDE.
S'il y a une leçon fondamentale à tirer de la démarche américaine avec FATCA, c'est qu'il est très important pour le Canada d'éviter les problèmes de ce modèle, en privilégiant plutôt un échange multilatéral, de gouvernement à gouvernement, comme le Forum mondial. Les examens par les pairs au sein du Forum mondial doivent déboucher sur des changements afin de renforcer la transparence et la divulgation. Avec l'attention des membres du G20 et du gouvernement canadien, la Banque Scotia estime que ce mécanisme est le plus efficace pour lutter contre la fraude fiscale et l'évitement fiscal.
J'aimerais aussi ajouter rapidement que nous pensons que les efforts récents de l’ARC au sujet de l'autodivulgation et de la sensibilisation sur les questions fiscales, telles que l'évitement fiscal, sont des mesures utiles pour stimuler une culture de conformité et de transparence parmi les entreprises canadiennes.
Notre propre expérience des marchés internationaux et notre succès dans le respect des exigences établies par les pays où nous sommes présents reposent sur l'histoire même de la Banque Scotia et son orientation inexorable vers une culture de gestion du risque, de la gouvernance et de la conformité. Nous attachons un prix considérable à notre réputation, et cela guide notre action dans notre réseau mondial.
Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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Bonjour. Je m'appelle Carmina Hughes et je suis très heureuse de m'adresser au comité au nom du Groupe de la banque TD.
À la banque TD, je suis chef du service de lutte mondiale contre le blanchiment d'argent. Mon rôle est d'assurer la conformité de la LBA dans tous les pays où nous sommes présents. J'ai le plaisir de diriger une équipe dont le rôle consiste à instaurer et à préserver une culture de lutte contre le blanchiment d'argent, dans laquelle tous les partenaires commerciaux de la banque comprennent les objectifs de la LBA et les intègrent à leurs opérations commerciales.
J'ai plus de 30 années d'expérience dans la lutte contre le blanchiment d'argent et l'assurance de la conformité dans le secteur financier, essentiellement aux États-Unis. J'ai exercé les fonctions de procureur fédéral, d'agent de réglementation, d'enseignante et de consultante privée pour le secteur des services financiers, en plus de travailler directement pour TD.
En qualité de conseillère juridique spéciale pour l'exécution des lois et les enquêtes spéciales auprès du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale, je me suis trouvée en première ligne dans les efforts de mise en oeuvre du Patriot Act et du Bank Secrecy Act des États-Unis. J'ai représenté ce conseil au Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux, le GAFI, un organisme international de normalisation, ainsi qu'auprès d'autres organismes internationaux, ce qui m'a permis d'acquérir une compréhension approfondie des autres régimes de LBA ainsi que des mécanismes les plus connus de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Dans mes fonctions de procureur fédéral, j'ai eu l'occasion de faire enquête et d'intenter des poursuites au sujet de nombreux crimes de fraude financière, y compris des crimes de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale.
C'est avec grand plaisir que je participerai à vos délibérations sur le régime canadien de LBA et sur les manières par lesquelles les règles de LBA aident à prévenir et à dissuader le recours illégal aux paradis fiscaux, ainsi que sur tout autre question pour laquelle mon expérience pourrait vous être utile.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence devant le comité.
Comme je n'ai que cinq minutes, je vais essayer de poser trois questions différentes.
Je commence par revenir sur une remarque de Mme York. Vous avez dit que, considérant votre expérience avec le FATCA, vous êtes en faveur d'accords multilatéraux plutôt que bilatéraux. C'est une question sur laquelle nous nous sommes penchés.
Je demande à chacun des témoins s'il préfère les accords multilatéraux ou bilatéraux. Multilatéraux, oui ou non?
Monsieur Richard.
Monsieur Purre, vous avez parlé de la démarche de la RBC, connaître votre client, et avez dit qu'il est important de déterminer la propriété bénéficiaire des clients qui ouvrent des comptes. Vous avez parlé de la conformité avec les règlements du Canada et des pays où sont basées vos filiales.
Dans les pays où vous avez des filiales, est-ce que la RBC s'en tient strictement aux règlements locaux ou a-t-elle adopté des normes d'application générale, quel que soit le pays?
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Il y a plusieurs choses à dire à ce sujet. Nous devons toujours être conscients que… Vous venez de parler de « paradis fiscaux ». Je dois vous dire que la RBC n'est présente dans aucun paradis fiscal, ce qui désigne à mes yeux un pays qui n'adhère pas aux règles du GAFI sur la transparence et le partage des renseignements.
La RBC s'assure que chacune de ses filiales respecte sa norme mondiale par le truchement de vérifications et d'examens à intervalles réguliers, en prenant des ressources centrales du Canada pour vérifier ce qui se passe dans ces unités.
En outre, quand nous examinons ces règles, semblables à celles qu'appliquent mes collègues, la raison pour laquelle nous occupons tous des postes axés sur la LBA au niveau mondial est exactement celle que vous venez d'évoquer dans votre question, c'est-à-dire veiller à ce que ces unités internationales respectent les normes auxquelles nous adhérons mondialement.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être venus aujourd'hui.
L'étude que nous avons entreprise a été approuvée par tous les partis. Vous pouvez en conclure qu'elle revêt une importance considérable pour chacun d'entre nous, car nous savons tous qu'il y a des gens au Canada qui échappent à l'impôt, au détriment de toute la collectivité.
Votre organisation a-t-elle des politiques, des procédures ou des normes qui vous permettent de recueillir les mêmes renseignements sur toute personne ouvrant un compte bancaire que ce soit au Canada ou dans l'une de vos filiales? Répondez-moi simplement par oui ou par non.
Monsieur Richard.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
Je m'adresse d'abord à Mme York. La semaine dernière, lors d'une conférence, j'ai rencontré Omar Davies, un ancien ministre des finances de la Jamaïque. Il m'a rappelé que la Banque de la Nouvelle-Écosse a été présente en Jamaïque avant de l'être à Toronto. Cela montre bien dans quelle mesure nos banques canadiennes sont solides sur le plan de la prudence, et qu'elles font partie des banques les plus solides au monde.
Le Canada a aussi joué un rôle de chef de file dans la genèse du G20.
Étant donné cette confluence de facteurs, le Canada pourrait-il être un chef de file dans l'établissement d'une gouvernance mondiale, en utilisant le G20 comme mécanisme d'exécution, de façon à créer un mécanisme plus efficace que le FATCA?
Mon argument est que, s'ils répondent oui à la question et qu'ils disent où et qu'il s'agit d'un pays que certaines personnes pourraient considérer comme un paradis fiscal, il y a la possibilité qu'ils possèdent des investissements légitimes dans ces endroits qui ne sont pas des investissements d'évasion fiscale. Comment pouvez-vous déterminer…
Nous ne voulons pas adopter de mesures pénalisant les Canadiens ou les empêchant de faire des investissements légitimes dans les autres pays. Comment pouvons-nous donc déterminer et élaborer des règles permettant aux entreprises canadiennes et aux particuliers de faire des investissements légitimes mais en évitant le véhicule de l'évasion fiscale? Comment peut-on faire?
J'aimerais vraiment avoir votre aide pour comprendre ça.
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Merci, monsieur Brison, et merci à vous, monsieur le président.
Dans ce genre de situation, la CIBC procède en deux étapes. D'abord, si le client a répondu positivement à la première question, nous lui demandons quel est l'objectif de l'investissement ou du compte à l'étranger, afin de mieux comprendre la nature de ses activités et de permettre à la CIBC de déterminer s'il s'agit ou non d'une activité inhabituelle.
Si nous décelons quoi que ce soit d'inhabituel et de douteux, nous le signalons bien entendu au CANAFE.
Cela s'applique également au contexte canadien, en ce sens que, si un client s'adresse à nous et qu'il est basé à l'étranger, nous exerçons alors, conformément à notre méthodologie d'évaluation des risques, une surveillance plus étroite de la situation. Autrement dit, nous exerçons une surveillance plus étroite que s'il s'agissait d'un client basé au Canada.
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Merci, monsieur le président, et merci aussi aux témoins d'avoir pris la peine de se déplacer en cette belle matinée enneigée. Ma question comporte trois parties, et elle s'adresse probablement à tous les témoins.
J'aimerais savoir comment vous vous y prenez pour déterminer qu'un client est suspect d'évasion fiscale ou de financement d'activités terroristes. Et une fois que vous l'avez déterminé, quelle est l'étape suivante? Qui contactez-vous? Les autorités locales? Le CANAFE ou la GRC? S'il s'agit d'un client de nationalité étrangère, vous adressez-vous à d'autres instances?
Cela dit, compte tenu des technologies modernes dont nous disposons et des mille et une façons de blanchir l'argent ou de faire bien des choses, avez-vous des suggestions à nous faire pour améliorer le système, que nous pourrions inclure dans notre rapport?
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J'aimerais revenir à un élément de votre présentation.
Vous avez mentionné que la RBC Banque Royale a établi des succursales, entre autres, dans les Caraïbes, pour profiter d'occasions d'affaires. Lorsqu'on parle d'occasions d'affaires, on parle généralement de pays émergents où il y a des possibilités d'investir dans des économies en plein développement.
Par contre, si on considère des endroits comme les îles Caïmans, seulement en 2011, des Canadiens y ont investi environ 25,8 milliards de dollars. Les îles Caïmans ont une population d'environ 55 000 personnes, ce qui est à peu près l'équivalent de la population de Rimouski, dans ma circonscription, et environ celle de la moitié de ma circonscription. Je peux imaginer ce que les gens de Rimouski pourraient faire avec des investissements de 25 milliards de dollars. C'est ce qu'on a présentement dans les îles Caïmans.
J'aimerais donc savoir pourquoi vous dites que vous ne faites que suivre la volonté des personnes d'investir dans des occasions d'affaires dans des endroits comme les îles Caïmans, par exemple, alors que si on parle d'investissements directs étrangers, on parle généralement de pays où on peut investir dans l'économie où on a une démonstration que celle-ci croît comme, par exemple, dans les pays émergents.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais vous remercier tous d'être venus nous rencontrer. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que c'est la journée des banquiers aujourd'hui. Je ne sais pas ce qui se passe.
Je vais rappeler, pour commencer, que notre gouvernement s'est démené, depuis 2006, pour supprimer un certain nombre d'échappatoires fiscales. En fait, il en a supprimé plus de 50, ce qui lui permet de récupérer chaque année environ 2,5 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires. J'ajoute que le NPD et les libéraux se sont opposés à toutes les mesures et initiatives prises dans ce sens.
J'aimerais parler avec vous de ce que vous faites pour lutter contre le financement d'activités terroristes. Tout d'abord, apportez-vous un soin particulier à l'évaluation des employés potentiels de vos organisations?
Carmina, je vais commencer par vous puisque vous savez ce qui se fait aux États-Unis. Apportez-vous un soin particulier à l'évaluation des gens que vous envisagez de recruter, et, une fois qu'ils sont recrutés, continuez-vous de les surveiller de près?
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Lorsque nous examinons le dossier d'un candidat pour savoir si nous pouvons le recruter à la banque TD, que ce soit aux États-Unis ou au Canada, nous faisons un certain nombre de vérifications, que nous faisons également pour tous nos employés, notamment en leur faisant prendre connaissance de la liste des sanctions. Il y a toutes sortes de listes au Canada, ainsi qu'en Europe et aux États-Unis.
Nous vérifions leurs antécédents dans les deux pays. Pour déceler toute activité comme l'usage de drogues illégales, nous faisons faire des analyses d'urine, et nous demandons des empreintes digitales. Nous faisons donc pas mal de vérifications pour être sûrs que nos employés sont vraiment des gens à qui on peut confier ces responsabilités.
Si ma mémoire est bonne, la banque TD compte 83 000 employés dans le monde, voire davantage, ce qui est beaucoup, et je pense qu'il serait impossible de surveiller tout ce qu'ils font, mais nous avons d'autres systèmes en place pour surveiller leurs activités financières. Leurs comptes sont surveillés, comme tous les autres comptes à la banque TD, et en ce qui concerne les activités boursières et autres, nous avons renforcé nos systèmes de contrôle afin de surveiller davantage la nature de ces activités et les procédures suivies.
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Cette coordination se fait de deux façons.
D'abord, nous avons bien sûr la diffusion et l'échange des pratiques exemplaires. Certains forums sont organisés, que ce soit par l'entremise de l'ABC ou d'autres associations externes, où nous nous renseignons sur les pratiques exemplaires observées ailleurs. Il y a bien sûr des contacts plus informels.
Par ailleurs, les banques sont juridiquement habilitées à s'échanger des informations. Lorsque nous soupçonnons un client de se livrer à des activités douteuses, nous avons le droit d'en informer d'autres banques, eu égard au seuil prévu par la loi. Cette coordination se fait donc de deux façons, par la diffusion des pratiques exemplaires et par le suivi de certains dossiers...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être ici parmi nous.
J'aimerais vous remercier, monsieur Richard, d'avoir abordé la question des ententes pour éviter la double imposition conclues avec certains pays. Ce principe est à la base tout à fait valable. En plus de faire partie du Comité permanent des finances, j'ai le privilège de faire partie du Comité permanent du commerce international. J'ai été à même d'observer, malheureusement, l'approche très naïve et très problématique du gouvernement en matière de d'ententes de libre-échange. Je constate qu'il a la même approche problématique relativement à ces ententes.
Mardi, lors de notre séance portant sur le projet de loi , on a pu démontrer les problèmes inhérents à la démarche qui consiste à présenter un projet de loi technique de 1 000 pages après un délai très, très long. Mme Brigitte Alepin a parlé des nouvelles règles de prêts en amont. Je ne vous demanderai pas de faire de commentaires sur ce sujet, qui est quand même très technique et très difficile à aborder. Elle a dit que, en soi, ces nouvelles règles étaient parfaitement valables, ce qui était très intéressant. Par contre, elle voyait un problème, une contradiction potentielle, dans la mise en place de ces ententes pour éviter la double imposition avec certains paradis fiscaux ou certains pays qu'on pourrait considérer comme des paradis fiscaux. Évidemment, c'est une question politique. C'est une question de décisions. J'espère que le gouvernement va m'entendre un jour concernant ce genre de problème. Je ne vous demanderai pas de vous prononcer là-dessus, mais est-ce que vous et vos collègues considérez que tous les pays du monde méritent de conclure une entente avec le Canada pour éviter la double imposition? Peut-on très bien considérer qu'on pourrait éviter de conclure ce genre d'entente avec certains pays?
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C'est un sujet très intéressant, et je vais poursuivre dans la même veine. Nous discutons de cet imposant projet de loi qui porte sur la mise en oeuvre de certains impôts. Nous savons que, dans toute société, il faut faire confiance aux institutions, que la confiance est un facteur essentiel de l'évolution d'une société. Comme aucun d'entre nous ne peut comprendre ces mesures fiscales, nous sommes bien obligés de demander conseil au ministère des Finances et aux institutions.
Si je dis cela c'est parce que, chaque fois que je participe à un projet quelconque, je cherche à rencontrer les autres parties, à savoir quelle est leur motivation.
Alors je vais vous demander la même chose. Pourquoi faites-vous ce que vous faites, qu'est-ce qui vous motive? Dans notre comité, on cite souvent Adam Smith, et l'une de mes citations préférées, je paraphrase, veut que le boulanger ne se lève pas à 5 heures du matin pour faire plaisir au boucher. Il le fait dans son propre intérêt. Ça se comprend tout à fait, et il faut l'accepter. Mais vous, qu'est-ce qui vous encourage à ne pas vous livrer à ce genre d'activités? Je ne voudrais pas influencer indûment le témoin, mais je crois que si nos banques ont des biens propres ou des fonds de trésorerie pas nécessairement en attente de placement, est-ce que ça peut les dissuader de se livrer à ce genre d'activités illicites?
Je vais commencer par vous, madame Hugues.
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Je serai très brève, et je pense que ce que je vais dire sera approuvé par tous les autres témoins.
Toute banque a bien sûr l'obligation, vis-à-vis de ses actionnaires, d'agir de façon responsable et de leur offrir le meilleur rendement sur leurs investissements. Il s'ensuit qu'aucune banque, et surtout pas la banque TD, ne voudrait s'engager dans des activités le moindrement contestables, car sa réputation risquerait d'en souffrir terriblement, la banque elle-même risquerait d'être traînée dans la boue, c'est le cas de le dire. La banque TD est convaincue qu'en ce qui concerne la planification fiscale, nous avons une structure de gouvernance très solide. C'est ce que nous affirmons très clairement sur notre page Web au sujet de nos responsabilités sociales. Nous avons toujours collaboré ouvertement avec l'OCDE et nous avons l'intention de continuer à participer à ce genre d'activités, notamment dans le domaine fiscal. Je connais bien la banque TD, les membres de son conseil d'administration et son personnel de direction, et je peux vous affirmer qu'aucun d'entre eux ne voudrait risquer de voir la réputation de la banque ternie par ce genre de transactions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de comparaître aujourd'hui, je leur en suis vraiment reconnaissant.
Monsieur Purre, j'ai été très étonné de vous entendre dire que la BRC n'était pas implantée dans des paradis fiscaux, si j'ai bien compris.
Je suppose donc que vous ne souscrivez pas à la définition que l'Agence du revenu du Canada donne du paradis fiscal, dans une étude intitulée « Utiliser des paradis fiscaux pour ne pas payer d'impôt », où le paradis fiscal est décrit comme un territoire qui présente une ou plusieurs des caractéristiques suivantes: on n'y prélève aucun impôt, ou à des taux d'imposition très bas; il existe des dispositions rigoureuses en matière de secret bancaire; le fonctionnement de son régime fiscal manque de transparence; et il n'y a pas d'échanges de renseignements efficaces avec d'autres pays.
Vous laissez entendre qu'un AERF, ou accord d'échange de renseignements fiscaux, serait suffisant, mais que faites-vous avec des pays comme les îles Vierges britanniques qui abritent plus de 400 000 sociétés sans conserver de relevés financiers et de dossiers personnels?
Si votre définition se fonde sur l'existence d'un accord d'échange de renseignements et qu'il n'y a aucun renseignement à échanger, ça me semble un peu bizarre et en tout cas contraire à ce que notre gouvernement semble avoir adopté comme définition du paradis fiscal.
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Très bien, mais le gouvernement du Canada ne semble pas être du même avis.
Je vais m'adresser à M. Bartos.
Vous avez dit, au sujet de votre stratégie de lutte contre la criminalité financière, qu'elle reposait sur la dissuasion, la détection et la divulgation, et que vous aviez de nouveaux modèles d'assurance de la conformité, ce sont les termes que vous avez employés. Autrement dit, il y avait des politiques en vigueur, mais elles n'étaient pas respectées; et aujourd'hui, le climat dans votre banque y est plus favorable, dirons-nous. C'est bien cela?
Pensez-vous que notre comité devrait recommander la mise en place de dispositifs d'alerte ou de dénonciation au sein des banques? Je compte poser la même question aux autres témoins. Par exemple, c'est grâce à un dénonciateur qu'on a eu vent de toute cette affaire d'évasion fiscale au Liechtenstein; un employé mécontent avait vendu des dossiers informatiques aux autorités allemandes, ce qui a permis de récupérer des centaines de millions de dollars, dont plus de 20 millions rien qu'au Canada, si j'ai bien compris.
Ne pensez-vous pas que cela vous aiderait à atteindre vos objectifs de conformité?
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Monsieur le président, nous avons mis en place des dispositifs d'alerte dans notre organisation, à plusieurs niveaux.
L'un de ces dispositifs prévoit que la société mère, le Groupe HSBC, doit avoir une ligne téléphonique pour la divulgation des situations non conformes, ce qui est en quelque sorte une ligne de dénonciation. Les employés qui reçoivent les appels ne travaillent pas dans le même secteur, et le tout est surveillé par les services centraux d'assurance de la conformité.
Nous avons aussi mis en place au Canada, pour parer à toute défaillance du dispositif ou pour assurer une double vérification, notre propre ligne de dénonciation, à laquelle j'ai accès ainsi que notre conseil juridique et notre directeur financier. Il y a donc un grand nombre de personnes qui participent au processus et qui s'assurent qu'il est efficace.
Il ne me reste que deux minutes.
À propos des rapports au CANAFE, j'aimerais savoir si, dans tous les pays où vous êtes implantés, il existe un équivalent du CANAFE et si vous lui fournissez des renseignements. Est-ce que vous fournissez au CANAFE des renseignements sur les Canadiens ayant des comptes à l'étranger, conformément aux pratiques exemplaires en vigueur au Canada, ou est-ce que vous vous en tenez aux pratiques exemplaires du pays où vous vous trouvez, quand il en a?
Monsieur Richard.
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Merci, monsieur le président.
Avec votre permission, je vais poursuivre dans la même veine.
Tout d'abord, on sait que la poursuite des particuliers qui fraudent le fisc suscite beaucoup d'intérêt, mais les sociétés sont aussi des personnes morales. Ce qui m'intéresse, c'est ce que l'ARC appelle « des abris fiscaux abusifs à l'étranger » ou « une planification fiscale abusive ». Ce sont des systèmes qui permettent aux sociétés d'utiliser des fiducies, des sociétés et des filiales à l'étranger comme paravents à des activités de fraude fiscale, tout en continuant, je suppose, de se faire passer pour des entités vertueuses.
Monsieur Bartos, et je m'adresse aussi aux autres témoins, je me demande s'il y a eu des cas où certaines de vos filiales se sont livrées à des activités qui ont éveillé vos soupçons. Dans ces cas-là, que faites-vous? Est-ce que vos bureaux doivent intervenir, mais pour quoi faire si vous n'êtes pas sûr que la filiale fait vraiment de la fraude fiscale?
Certains d'entre vous ont parlé des AERF, les accords d'échange de renseignements financiers, en disant que c'était des instruments efficaces. Pourtant, d'après de nombreux témoins, ils sont loin d'être aussi efficaces qu'on le pense face au problème des abris fiscaux. Ce sont généralement des accords ponctuels qui, une fois signés, sont rarement utilisés. La raison en est peut-être tout simplement que nous, les Canadiens, nous avons besoin de disposer de certains éléments avant de soumettre une requête. C'est pour cela que des témoins nous ont suggéré d'avoir plutôt des accords d'échanges automatiques de renseignements fiscaux.
Madame York, dans votre institution, vous êtes la spécialiste du FATCA. Nous connaissons bien toutes les difficultés que la mise en oeuvre de cette loi a causées aux États-Unis, mais j'aimerais savoir si, à votre avis, le Canada devrait essayer d'élaborer un solide accord d'échanges automatiques de renseignements afin de surmonter certains des problèmes dont j'ai parlé.
Je vais maintenant me prévaloir de mon droit de poser des questions, à titre de président.
J'aimerais poursuivre sur le même sujet, car des témoins précédents nous ont dit qu'il faudrait que les échanges de renseignements soient automatiques entre le fisc canadien et le fisc des pays étrangers.
Le seul exemple que nous ont donné d'autres témoins, y compris vos institutions, concerne les problèmes avec le FATCA et les inconvénients d'un accord bilatéral.
Je m'attarde un peu sur le sujet, mais si j'ai bien compris, monsieur Purre, vous vous opposez à un échange automatique de renseignements entre le fisc canadien et le fisc des autres pays à moins qu'un tel accord s'inscrive dans un dispositif multilatéral?
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Je vais poursuivre ce que je disais.
Il importe de faire une distinction entre l'instrument en tant que tel et la façon dont il est utilisé. Je pense que l'instrument en soi et le dispositif dans lequel il s'inscrit sont globalement efficaces, surtout quand on y ajoute les autres renseignements dont disposent le CANAFE et d'autres organismes canadiens.
Tout cela constitue une base de données complexe, et l'important, c'est de coller ensemble les renseignements pertinents afin de faciliter la traque des fraudeurs, si je peux m'exprimer ainsi. Ce n'est pas une tâche facile, mais c'est important.
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Permettez-moi de m'attarder un peu plus sur la question, car elle touche pas mal d'acteurs différents: des particuliers, des propriétaires d'entreprises, les gouvernements, les autorités de réglementation et, bien sûr, les institutions financières.
L'an dernier, je suis allé dans l'une de vos institutions pour investir dans un immeuble de placement. On m'a fait remplir une kyrielle de formulaires, et comme je m'en plaignais, la dame qui s'occupait de moi et qui savait qui j'étais m'a répondu: « vous ne devez vous en prendre qu'à vous car c'est à cause des lois que vous avez adoptées que nous en sommes là ».
Des voix: Oh, oh!
Le président: Je lui ai répondu: « un point pour vous ».
Elle m'a dit que c'était notre propre législation, avec le CANAFE, qui obligeait les institutions financières du Canada à exiger que je fasse moi-même la preuve de la validité de mon investissement.
Comme je le disais, la question touche les particuliers, les institutions financières, les gouvernements et les autorités de réglementation. D'aucuns vous diront que certains gouvernements, et on l'a entendu dans les témoignages aujourd'hui, ne sont pas aussi regardants que le gouvernement canadien. Il n'y a pas un CANAFE dans tous les pays, c'est bien évident. Les autorités de réglementation des autres pays ne sont pas toujours aussi pointilleuses que chez nous lorsqu'il s'agit de vérifier qu'un investissement effectué par un particulier n'est pas de la fraude fiscale.
L'un d'entre vous peut-il répondre à cet argument?
Madame York, ou madame Hughes, peut-être.
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Le Panama et le Costa Rica sont tous les deux sur la liste noire du G20 et de l'OCDE, tout comme un certain nombre de pays où des banques canadiennes sont implantées.
Premièrement, je pars du principe que les banques canadiennes observent les normes juridiques et éthiques les plus rigoureuses. La difficulté consiste à déterminer ce qui est un investissement légitime et ce qui ne l'est pas. Un Canadien a le droit de posséder un logement dans l'un de ces paradis fiscaux, par exemple à Montserrat, pas trop près du volcan de préférence, ou d'investir dans des infrastructures dans l'un de ces pays. Ce qui me ramène à ce que je disais: le fait d'investir dans un paradis fiscal ne signifie pas que c'est de la fraude fiscale.
C'est pour cela que j'aimerais avoir une idée plus précise de la façon dont vos organisations déterminent ce qu'est un investissement légitime. Bien souvent, il s'agit d'économies en pleine croissance, qui ont besoin de capitaux canadiens, d'expertise canadienne, d'infrastructures, etc.
Ce que je voudrais savoir — et j'ai besoin de vos conseils —, c'est comment on peut prévenir la fraude fiscale sans nuire aux investissements légitimes. Nous aimerions bien entendre vos suggestions à ce sujet. En fait, comment doit-on s'y prendre?
J'aimerais maintenant aborder deux sujets précis.
Le premier, qui fait suite à ce que je disais au début, concerne toute la question des rapports à soumettre. Si j'ai bien compris, vous faites votre propre enquête et ensuite vous transmettez un rapport aux autorités locales du pays où vous vous trouvez. Mais si la législation de ce pays protège le secret bancaire, faites-vous vraiment un rapport? J'en reviens à mes questions de tout à l'heure. Dans ces pays, les lois qui protègent le secret bancaire... Vous avez dit qu'en cas d'opération douteuse, vous faisiez des vérifications et qu'ensuite vous soumettiez un rapport aux autorités locales, mais est-ce que la législation de certains pays vous empêche même de soumettre de tels rapports?
M. Blackburn et M. Bartos pourraient peut-être me donner une réponse.
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Je suppose que la réponse vaut pour tous les témoins. Si un témoin a quelque chose de différent...
Je me demandais simplement si vous aviez des difficultés avec les rapports à soumettre aux autorités locales.
Je vais passer à ma deuxième question. Nous disposons d'un outil, celui des personnes non désignées nommément, mais c'est souvent une source de frustration, surtout du point de vue de l'Agence du revenu du Canada. Pourriez-vous nous parler des avantages et des inconvénients que cela représente pour votre organisation, et des difficultés que cela vous cause?
J'ai l'impression que M. Blackburn est prêt à répondre.
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J'ai déjà posé cette question à M. Purre, mais j'aimerais avoir également l'opinion des autres témoins qui sont ici avec nous.
J'ai cité une définition de Geoffrey Colin Powell, qui est un ancien consultant économique pour l'île de Jersey. Cette île a été reconnue comme étant un paradis fiscal. Sa définition de ce qui constitue un paradis fiscal est l'existence d'une structure fiscale établie délibérément pour exploiter une demande mondiale pour des occasions d'opérations d'évitement fiscal.
J'aimerais savoir de chacun d'entre vous — à l'exception de M. Purre, qui a déjà répondu — si vous considérez que cette définition est bonne. Sinon, quelle est votre propre définition? Il semble qu'on ne s'entend pas présentement sur ce qui constitue un paradis fiscal.
On pourrait peut-être procéder de gauche à droite, en commençant par M. Richard.
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Ma question s'adresse à tous ceux qui veulent y répondre.
Parlons d'investissements étrangers directs. Dans le cas de la Barbade, comme M. Rankin le mentionnait, on parle de 53 milliards de dollars d'investissements directs, pour les Îles Caïmans, c'est 25 milliards de dollars, pour l'Irlande, c'est 23 milliards de dollars, pour le Luxembourg, c'est 13 milliards de dollars. Selon vos propres définitions, ces pays sont-ils des paradis fiscaux?
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Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps avec Mme Glover.
Je n'ai que deux ou trois questions à poser. Nous nous entendons tous, je pense, pour dire que l'intégrité du système financier mondial est absolument cruciale.
La première de mes questions, qui seront très courtes, est la suivante: Est-il arrivé à l'un d'entre vous de découvrir qu'un État était derrière une transaction financière illégale? Ou bien est-ce arrivé à un collègue de votre institution? Non? Oui? Non?
Une voix: [Note de la rédaction : Inaudible]
M. Mark Adler: Bien.
Avant de céder la parole à Mme Glover, je voudrais vous dire que j'ai lu récemment un article où on dit que le Pentagone américain n'importe pas ses logiciels. Ils les fabriquent eux-mêmes car ils ont trouvé des bogues dans des logiciels fabriqués à l'étranger, qui permettaient peut-être à des gouvernements ou des organismes étrangers de déclencher régulièrement des mécanismes pour s'infiltrer dans les systèmes informatiques du Pentagone. Savez-vous si c'est une pratique courante dans les institutions financières? Est-ce que vous importez tous vos logiciels, le savez-vous?
Nous allons bientôt clore la séance. Auparavant, je voudrais récapituler. Des députés ont demandé des réponses à plusieurs questions.
Madame Glover, vous voulez que toutes les banques fournissent les renseignements donnés par HSBC. Je crois que le paragraphe disait que HSBC Canada a soumis environ 725 déclarations d'opérations douteuses, plus de 96 000 rapports de transactions concernant des sommes importantes, et environ 600 000 rapports de transferts électroniques de fonds.
Vous voulez que toutes les banques vous fournissent ces renseignements.
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Vous pouvez la présenter à n'importe quelle réunion. Vous avez déposé un avis de motion il y a plus de 48 heures, donc le préavis est déjà respecté.
M. Murray Rankin: Très bien, merci.
Le président: Vous pourrez la présenter à n'importe quelle réunion.
J'aimerais remercier les organisations et leurs représentants qui ont comparu aujourd'hui et qui ont répondu à nos questions. Je vous invite à me faire parvenir les réponses à certaines questions qui vous ont été posées, ainsi que toute suggestion que vous voudrez bien nous faire. Je m'assurerai qu'elles sont transmises à tous les membres du comité.
Merci d'avoir comparu devant notre comité aujourd'hui.
Merci, chers collègues. La séance est levée.