:
Bienvenue à la 148
e réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration.
L'objet de la première heure est le Budget supplémentaire des dépenses (B), 2018-2019: crédits 1b, 10b et 15b sous la rubrique ministère de la Citoyenneté et Immigration.
Je remercie les représentants du ministère d'être de retour. Vous étiez avec nous lorsque le a comparu et nous vous avons demandé de revenir, et vous avez gentiment accepté de revenir le jour que nous voulions, ce qui est encore mieux.
Habituellement, nous n'entendons pas d'exposés, et je présume donc qu'il n'y a aucun exposé. Le ministre a fait l'exposé, et nous passerons donc immédiatement aux questions sur le budget.
Nous entendrons d'abord M. Ayoub.
:
Il y a deux répercussions financières.
La première, c'est ce que M. Mills a décrit, c'est-à-dire que, dans le contexte de l'Accord Canada-Québec relatif à l'immigration, le Québec reçoit de l'argent pour les immigrants et pour fournir des services. C'est basé sur une formule qui ne dépend pas du nombre d'immigrants, mais plutôt des tendances budgétaires fédérales plus larges.
La deuxième, dans le contexte du traitement des demandes d'immigration, nous avons, au fédéral, un plan pluriannuel d'immigration. Si le gouvernement du Québec réduit son niveau d'immigration, nous essaierons d'augmenter le nombre d'immigrants dans les autres catégories, dans les autres provinces du pays.
Le temps file réellement.
Madame Morgan, la semaine dernière, Glogal News a indiqué que votre ministère avait fourni, le 18 janvier 2018, une note d'information au selon laquelle l'Entente sur les tiers pays sûrs ne fonctionne plus de la manière prévue, et que les demandeurs d'asile contournent l'entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis en entrant au Canada entre les points d'entrée où l'entente ne s'applique pas. Cela a attiré notre attention sur des lacunes qui pourraient inciter des gens à entrer illégalement au Canada.
Dans ce contexte, et dans le contexte des 114 millions de dollars alloués à cet enjeu dans le budget, le gouvernement vous a-t-il donné des directives ou fourni une date de mise en oeuvre pour tout changement potentiel apporté à l'Entente sur les tiers pays sûrs?
Je suis vraiment désolé de devoir annoncer que je ne suis pas un membre régulier de ce comité, mais Mme Kwan m'a fourni de bonnes questions que j'aimerais poser, si vous me le permettez. Je ne sais pas qui y répondra. Je les adresserai à Mme Morgan, et elle pourra décider.
Les questions que Mme Kwan m'a remises par écrit concernent les demandeurs d'asile. En janvier, on a annoncé que le gouvernement assurera le suivi des 50 millions de dollars qui ont été fournis à l'Ontario, au Québec et au Manitoba pour compenser les effets de l'augmentation du nombre de demandeurs d'asile sur les services sociaux. La somme de 114,7 millions de dollars serait dépensée pour aider à payer les coûts liés à l'hébergement temporaire des demandeurs d'asile à l’intérieur du pays. On a immédiatement critiqué ce montant en disant qu'il est insuffisant. Même si la Colombie-Britannique a accueilli le deuxième nombre le plus élevé de personnes qui ont traversé la frontière de manière irrégulière et qui ont fait ensuite une demande d'asile à l’intérieur du pays, cette province n'a pas reçu un seul cent des 50 millions de dollars initiaux. On ne connaît pas encore les détails sur la répartition des 114,7 millions de dollars dans le pays.
Pouvez-vous nous dire si la Colombie-Britannique recevra une partie de ce financement, et si c'est le cas, combien recevra-t-elle? Quand les détails seront-ils rendus publics? Le financement se concentrera-t-il seulement sur le logement temporaire ou IRCC écoutera-t-il les experts et cherchera-t-il des solutions plus permanentes que des refuges et des chambres d'hôtel?
Madame Morgan, je vous interroge de nouveau. En ce qui concerne le processus du Budget supplémentaire des dépenses, je suppose que la renégociation de l'Entente sur les tiers pays sûrs entraînera des frais supplémentaires, qui seront budgétisés et signalés à ce moment-là à notre comité.
Par exemple, si on met sur pied un programme pour transporter les personnes et les héberger en route vers un point d'entrée licite à partir d'un point d'entrée illicite ou pour les retourner d'où elles viennent, ses coûts et son budget ne figureront pas dans l'actuel Budget supplémentaire des dépenses — ils sont hypothétiques — mais on les déterminera ultérieurement et on les chiffrera dans le prochain Budget supplémentaire des dépenses.
:
Merci, monsieur le président.
Il semble que les 114 millions de dollars proposés pour indemniser les provinces des frais entraînés par l'arrivée de migrants ayant traversé illégalement la frontière soient, pour les provinces, très loin du compte. Il y a quelque temps, l'Ontario a réclamé 200 millions. D'après un reportage du Globe and Mail de ce matin, je crois, la procureure générale de l'Ontario en réclame 45 millions pour l'aide juridique; elle fait remarquer que les gens ne reçoivent pas une aide juridique convenable, particulièrement devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. La ville de Toronto revient sans cesse à la charge en matière de logement. Je pense qu'elle est en déficit d'environ 45 millions. Et il ne s'agit que de l'Ontario.
Si je me range au moins à l'opinion des provinces et qu'elles disent vrai, ces 114 millions sont absolument insuffisants. Le gouvernement vous a-t-il ordonné de songer à majorer ce montant pour aider les provinces et les municipalités à bien sécuriser notre frontière?
Madame Morgan, deux reportages, l'un de Global News, sous la plume d'Amanda Connolly, l'autre de CTV, par Teresa Wright, ont porté, je crois, sur la même note de service.
Je me demande si vous pouvez préciser la date de la note de service que j'ai mentionnée plus tôt, la demande d'accès à l'information, où vos fonctionnaires laissaient entendre que l'Entente sur les tiers pays sûrs ne donnait plus les résultats prévus, la citation que j'ai lue plus tôt. D'après la Presse canadienne, elle a été rédigée en janvier 2017, tandis que, d'après Global News, elle l'a été en janvier 2018. Quelle est la bonne année?
:
D'accord. 2018 donc. Très bien. Merci. C'est très utile.
J'ai quelques autres questions sur un autre sujet.
Il y a quelques semaines, le 20 février, d'après un reportage, un dénommé Harjit Singh a pu rentrer au Canada après, bien sûr, en avoir été déporté il y a 13 ans, en raison d'allégations de crimes graves, notamment le passage de clandestins. Il a pu revenir récemment au Canada, en partie grâce à une lettre d'appui du député . Votre ministère aurait promis une enquête à la députée et un rapport expliquant ces événements. Avez-vous les résultats de cette enquête?
:
Je vais suivre le filon de MM. Rankin et Whelan. Dans ma circonscription, beaucoup d'électeurs se sont inscrits au Programme de parrainage des parents et des grands-parents, et je sais bien que, en 2012, ce programme créé par le gouvernement conservateur a pris fin.
Ce n'est qu'en 2015, je crois, qu'il a ressuscité, pour environ 5 000 demandes. Par la suite, on en a doublé l'objectif, pour le porter à 10 000, puis, l'année dernière, je crois, l'objectif était de 17 000. À ce que je sache, l'accumulation des dossiers en retard se chiffrait à 170 000.
Je tiens d'abord à vous remercier tous d'avoir résorbé la plus grande partie de ce retard et d'avoir établi des échéanciers. Je pense que les délais excédaient même 72 mois, parce que certains de mes électeurs, qui se sont inscrits avant 2012, accueillent maintenant leurs parents et leurs grands-parents. D'après moi, il faut peut-être plus de six ans, c'est-à-dire de 72 à 84 mois.
Mais beaucoup de mes électeurs, comme vous l'avez signalé et comme d'autres vous l'ont dit, ont raté leur chance encore une fois cette année. Nous avons essayé la loterie. Nous avons essayé le système de messagerie. A-t-on discuté de la possibilité de convertir le programme de parrainage en système du premier arrivé premier servi, comme ça existe pour presque tous les autres programmes, que ce soit pour les conjoints ou d'autres? Les candidats restent ainsi dans la file d'attente, et leurs dossiers sont traités au fur et à mesure. Je pense que des programmes permettent d'accueillir les parents ou les grands-parents à titre provisoire, soit par un visa de résident temporaire, soit par un supervisa particulier pour les parents et les grands-parents. Est-ce qu'il en a été question? Ç'a été le mécanisme en vigueur pendant des décennies, jusqu'en 2012, je crois.
:
Monsieur le président, je pense que la difficulté que pose le programme de parrainage provient, comme M. Kochhar l'a fait observer, de la très grande faveur dont il jouit. Chaque année, les personnes désireuses de parrainer l'immigration de leurs parents ou grands-parents au Canada sont de plus en plus nombreuses, et leur nombre excède les possibilités des plans fixant les niveaux d'immigration.
On a tenté diverses solutions. Avant 2012, quand rien ne limitait le nombre annuel d'admissions, le traitement des dossiers a accusé un retard considérable qui a pris beaucoup d'années à se résorber et qui a prolongé la durée d'attente.
Nous avons essayé d'autres méthodes pour diminuer l'écart entre le nombre de candidats parrains et le nombre de places dans les plans fixant les niveaux d'immigration, comme notre collègue l'a fait observer: files d'attente pour services de messagerie, système du premier arrivé premier servi, qui a été en vigueur cette année, et la loterie, comme l'année dernière.
Diverses solutions sont possibles. Mais je pense que la principale difficulté, en l'occurrence, est vraiment l'écart entre le nombre de personnes et de familles qui voudraient parrainer leurs parents et leurs grands-parents et le nombre de places disponibles. Ce nombre a sensiblement augmenté au fil des ans, passant de 5 000 à 20 000 et il augmentera encore dans les prochaines années. Néanmoins, les plans ne prévoient pas suffisamment de places pour répondre à toute la demande dont le programme fait l'objet.
:
Sans vouloir vous offenser, je dirais que c'était davantage le cas quand la file d'attente était longue, mais que peu de dossiers s'y ajoutaient, ce qui a favorisé une accumulation considérable de dossiers en retard. À votre rythme actuel, ça allait très bien, même pour ceux qui attendaient jusqu'à 72 mois, qui n'étaient pas déçus de ce système. En fait, ils font montre de patience. Ils parviennent à accueillir leurs parents à titre provisoire, soit grâce à un supervisa ou à un visa de résident temporaire, mais, au moins, ils savent qu'ils sont dans la file.
Le système actuel ne plaît pas à mes électeurs — ils me l'ont dit, et c'est presque unanime —, parce que d'une année à l'autre, l'incertitude subsiste. Chaque année, dans la file, la probabilité en leur faveur est d'une sur cinq, comme l'année dernière et peut-être cette année encore ou, encore, peut-être ne le savent-ils pas, parce que ce n'est plus en vigueur.
Ils préféreraient la certitude d'attendre en file — peut-être deux ans, cinq ou six, mais ils ont d'autres moyens à leur disposition en attendant — plutôt que de recommencer avec une probabilité qui, en cas de malchance, année après année, décevra indéfiniment leurs attentes. S'ils ont rempli toutes leurs conditions et les documents, l'attente est alors beaucoup plus douce.
Je pense que le système antérieur n'a pas fonctionné parce que le nombre réel de places avait été réduit et que ces places n'étaient pas remplies, ce qui a permis de prendre un important retard de 167 000 dossiers. Si vous en aviez 100 000 maintenant, ce serait vraiment à cause de la demande refoulée. Je pense qu'il conviendrait d'adopter cette méthode, et je pense que c'est mon devoir de député de Surrey-Centre de vous en informer. Je pense que la réaction serait presque unanime, indépendamment de l'esprit de parti...
:
Monsieur le président, ce qu'on vient de laisser entendre est ce qui, je crois, conduit à des discours négatifs sur l'immigration au pays. On est parfaitement en droit de poser des questions au gouvernement sur ses processus liés à l'immigration. Le fait est que 40 000 personnes sont entrées illégalement au Canada. À la frontière, de grandes affiches indiquent qu'il est illégal de traverser la frontière, et ces personnes demandent l'asile au Canada par la suite.
Il semble que le a parlé aujourd'hui du fait qu'ils discutent maintenant avec les États-Unis pour déterminer si cela restera acceptable, sous ce gouvernement, avec l'administration américaine. En fait, il parle de cette politique.
Associer la discussion portant sur cette politique et les mots employés à la tuerie survenue dans une mosquée en Nouvelle-Zélande concerne le décorum au Comité.
Je veux que ce soit bien clair: ce qui s'est passé à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, est un acte de terrorisme horrible...
:
Non, monsieur le président.
J'invoque le Règlement concernant mon premier rappel au Règlement, si possible, de sorte que vous puissiez prendre une décision là-dessus. Il s'agit d'un rappel au Règlement sur le décorum à respecter au Comité quant à la façon dont nous traitons le sujet à l'étude. Nous discutons aujourd'hui du Budget supplémentaire des dépenses (B), et bon nombre des questions posées concernaient le montant de 114 millions figurant dans le Budget supplémentaire des dépenses qui est lié aux gens qui entrent illégalement au Canada et qui font une demande d'asile par la suite.
À maintes reprises, mes collègues d'en face ont émis des objections liées aux mots choisis. Nous pouvons en débattre. C'est bien. Je crois que le décorum n'a pas été respecté lorsqu'on a insinué qu'en quelque sorte, qu'il y avait un lien entre l'emploi de ces mots pour remettre en question les pratiques du gouvernement et un incident absolument horrible qui est survenu en Nouvelle-Zélande. Monsieur le président, je ne crois pas qu'en tant que parlementaires — je serai brève...
:
Non, je ne conteste pas ce que vous dites là-dessus.
Vous avez décidé que son rappel au Règlement n'était pas valable parce qu'il s'agissait d'une question de débat. Le point sur le décorum que je défends, c'est que cela ne respecte pas le décorum à notre comité, car il a insinué qu'il y avait en quelque sorte un lien entre la remise en question des aspects du processus et ce qui s'est passé en Nouvelle-Zélande.
Je crois seulement que nous devons être très prudents quand on fait ce genre d'insinuations, car elles attisent le débat, causent du tort et, en fait, en soulevant cela, ici, de cette façon, on valide ce que le terroriste a fait.
Je crois que mon point sur le décorum était valable, et je demanderais seulement si mes collègues ici veulent bien s'abstenir de le faire, car nous avons une responsabilité et j'ai l'impression, monsieur le président, que...
Un député: Faire attention aux mots choisis comme aux actions. Demandez cela à votre chef aujourd'hui.
Monsieur le président, mon rappel au Règlement est lié au chapitre 13 d'O'Brien et Bosc, intitulé « Le maintien de l'ordre et le décorum ». Mon rappel au Règlement porte sur la section consacrée aux propos non parlementaires, dans laquelle on indique ce qui suit:
Les délibérations de la Chambre sont fondées sur une longue tradition de respect de l’intégrité de tous les députés. Par conséquent, l’utilisation de propos injurieux, provocants ou menaçants à la Chambre est strictement interdite. Les attaques personnelles, les insultes et les propos ou mots obscènes sont antiréglementaires. Une accusation directe ne peut être portée contre un député que par la voie d’une motion de fond dont avis doit être donné.
Monsieur le président, je considère que cet article précis du Règlement s'applique aux tout récents propos de mon collègue et que cela démontre en quelque sorte une intention concernant les termes employés, à juste titre, par mon collègue pour qualifier l'entrée de gens au Canada à partir des États-Unis, un terme que le lui-même a utilisé et que le lui-même a utilisé. D'une certaine façon, il insinuait que mon collègue incitait à la haine. Je demande à mon collègue de s'excuser d'avoir jeté de l'huile sur le feu, alors que nous pouvons tous convenir, ici même...
:
Désolée de vous interrompre. Je comprends le processus.
Ma question porte sur la technologie. Si tout le monde a accès au lien et qu'il apparaît à l'écran... Deux de mes électeurs avaient le lien sous les yeux. Les deux ont cliqué sur le lien en même temps. L'un d'entre eux a pu accéder au système, mais pas l'autre. Comment est-ce possible?
En outre, selon les instructions fournies, les gens ont 10 minutes pour remplir le formulaire. Certains l'avaient rempli en trois minutes, mais avaient décidé de vérifier que toutes les informations étaient correctes. Toutefois, après sept minutes, ils ont été déconnectés. S'ils n'avaient pas décidé de vérifier le formulaire, s'ils l'avaient simplement envoyé après trois minutes, ils auraient probablement pu le faire à temps. Les gens ont été mal informés. Ils pensaient avoir 10 minutes pour remplir le formulaire après l'ouverture du lien alors que ce n'était pas le cas.
:
Je peux commencer. Monsieur le président, merci beaucoup de nous avoir invités à prendre la parole dans le cadre de votre étude sur les enjeux et les possibilités liées à la migration au XXI
e siècle.
[Français]
Je suis le directeur général par intérim de la Direction générale de l'immigration, à IRCC. Je suis accompagné aujourd'hui de Mme Helene Panagakos, directrice des opérations du programme des résidents temporaires, et de Mme Paulette Lefebvre, directrice des opérations du programme de la biométrie.
J'aimerais commencer en reconnaissant l'importance de l'immigration pour favoriser la croissance économique. Beaucoup d'intervenants et d'entreprises du Canada nous ont indiqué avoir besoin de travailleurs qualifiés pour élargir leurs activités, accroître leurs exportations et créer davantage d'emplois.
En plus des stratégies visant à accroître la participation des travailleurs canadiens, IRCC reconnaît que l'arrivée de nouveaux immigrants constitue un élément important pour répondre aux besoins actuels et futurs en main-d'œuvre qualifiée au Canada.
[Traduction]
Nous savons que la population canadienne vieillit et qu'il y a plus de travailleurs qui quittent le marché du travail qu'il n'en arrive chaque année. À ce titre, l'immigration représentera une source essentielle pour la croissance de la population active et de la population générale, c'est-à-dire 80 % de la croissance de la population active d'ici 2031.
Aujourd'hui, je vous parlerai de ce qui représente probablement les principaux domaines d'intérêt du Comité: nos programmes pour faciliter l'admission temporaire de travailleurs étrangers dans l'économie canadienne, ainsi que le traitement et la délivrance des permis de travail.
Il existe deux programmes distincts dans le cadre desquels les ressortissants étrangers peuvent travailler temporairement au Canada. Le premier est le Programme des travailleurs étrangers temporaires, conçu pour soutenir les efforts des employeurs en vue de combler les pénuries de travailleurs et de compétences en l'absence de Canadiens ou de résidents permanents qualifiés. Ce programme relève d'Emploi et Développement social Canada. Mes collègues vous en parleront dans quelques minutes.
Le second est le Programme de mobilité internationale, qui facilite l'entrée au Canada de ressortissants étrangers dont le travail apporte des avantages sociaux, économiques ou culturels plus vastes à notre économie ou qui offre aux Canadiens des possibilités réciproques de travailler à l'étranger. C'est dans le cadre de ce programme, par exemple, que nous facilitons l'entrée de gens d'affaires au titre de nos divers accords commerciaux et de jeunes grâce à nos programmes d'échanges internationaux. Quel que soit le programme au titre duquel les ressortissants étrangers cherchent à travailler au Canada, la plupart d'entre eux auront besoin d'un permis de travail pour pouvoir travailler légalement au Canada.
[Français]
Les permis de travail peuvent être délivrés par IRCC ou à un point d'entrée par les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada.
Notre ministère comprend l'importance de la prévisibilité du traitement des permis de travail afin que les entreprises puissent élaborer des plans concrets pour l'arrivée de leurs travailleurs étrangers.
Dans le cadre de nos engagements en matière de normes de service ministérielles, IRCC aspire à traiter 80 % des demandes de permis de travail soumises depuis l'étranger dans les deux mois. D'avril 2017 à mars 2018, IRCC a respecté cette norme de service dans 89 % des cas. La norme de service pour les demandes de renouvellement de permis de travail soumises depuis le Canada consiste à en traiter 80 % dans les quatre mois. Sur cette même plage de dates, IRCC a respecté sa norme de service à 97 % du temps.
[Traduction]
De plus, afin de soutenir le Plan pour l'innovation et les compétences du gouvernement, nous avons lancé en 2017 la Stratégie en matière de compétences mondiales pour faciliter un accès plus rapide aux meilleurs talents, afin de permettre aux entreprises novatrices de croître, de créer des emplois et de contribuer à l'économie canadienne. Dans le cadre de cette stratégie, IRCC offre un traitement accéléré du permis de travail en deux semaines à une sélection de travailleurs étrangers dans les catégories professionnelles et de la gestion. Depuis la mise en oeuvre, nous avons approuvé plus de 21 200 demandes de permis de travail dans le cadre de cette initiative. Les intervenants et les employeurs continuent de formuler des commentaires favorables selon lesquels ce traitement accéléré génère de réels avantages et permet d'attirer des talents étrangers au Canada.
Cela dit, nous reconnaissons que des retards de traitement peuvent survenir. Notre capacité de respecter nos normes de service peut être perturbée par divers facteurs, comme les fluctuations saisonnières dans les volumes et des facteurs hors du contrôle du ministère, comme les demandes incomplètes ou les cas où les demandeurs doivent fournir des informations supplémentaires à l'appui de leur demande.
Malgré son engagement à traiter rapidement les permis de travail, nous continuons de veiller à ce que les ressortissants étrangers autorisés à travailler temporairement au Canada ne posent aucun risque pour la sécurité de notre pays.
Pour faciliter ces efforts, nous avons mis en place un contrôle biométrique obligatoire pour tous les ressortissants étrangers qui demandent un permis de travail canadien. En recueillant des données biométriques, nous pouvons valider rapidement et efficacement l'identité des demandeurs tout en cernant les risques pour la sécurité.
Notre politique en matière de biométrie figure parmi les plus généreuses au monde. Pour faciliter les déplacements répétés au Canada, les demandeurs de visa de visiteur, de permis d'études ou de permis de travail ne devront fournir leurs données biométriques qu'une fois tous les 10 ans.
[Français]
Monsieur le président, j'espère que mon intervention d'aujourd'hui vous aura permis de mieux comprendre l'intégration des travailleurs temporaires au marché du travail canadien et le processus connexe de traitement des permis de travail qui en découle.
Je vous remercie de votre temps et nous répondrons volontiers à vos questions.
:
Monsieur le président, je vous remercie de me donner l'occasion de présenter un aperçu du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Je suis directeur général de ce programme à EDSC. Je suis accompagné de Mme Katie Alexander, qui est directrice générale des opérations des programmes à Service Canada.
[Français]
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires a pour objectif d'offrir aux employeurs un accès temporaire à des travailleurs étrangers lorsque des Canadiens ou des résidents permanents qualifiés ne sont pas disponibles. Il vise également à assurer la protection des travailleurs étrangers au Canada.
En 2018, Emploi et Développement social Canada a approuvé environ 108 000 postes dans le cadre du Programme, ce qui représente une faible empreinte sur le marché du travail. Moins de 2 % de toutes les entreprises canadiennes y ont recours, et les travailleurs étrangers temporaires représentent moins de 1 % de la population active canadienne.
Il est toutefois très important pour certains secteurs qui tendent à éprouver des pénuries récurrentes de main-d'oeuvre, comme ceux de l'agriculture, de l'agroalimentaire et du tourisme. Par exemple, environ 64 % des postes de travailleurs étrangers temporaires en 2018 étaient dans le secteur de l'agriculture primaire.
[Traduction]
Pour veiller à ce que les Canadiens continuent de se voir offrir les emplois disponibles en premier, les employeurs doivent présenter une demande d'Évaluation d'impact sur le marché du travail avant d'être autorisés à embaucher des travailleurs étrangers temporaires. Ces demandes sont examinées pour s'assurer que l'employeur et l'offre d'emploi sont authentiques et que l'employeur s'est conformé aux règles du programme et aux lois du travail applicables.
Les demandes font aussi l'objet d'une évaluation par rapport à un certain nombre de facteurs du marché du travail pour s'assurer que l'embauche de travailleurs étrangers temporaires n'aura pas d'incidence négative sur le marché du travail canadien. Les employeurs doivent notamment démontrer qu'ils ont fait paraître des annonces à l'intention des Canadiens et des résidents permanents et qu'ils en ont embauché, au moyen de plateformes communes en ligne, par exemple, comme le Guichet d'emplois du gouvernement du Canada. Cela comprend des efforts ciblés pour rejoindre les groupes sous-représentés.
En outre, il incombe à l'employeur d'expliquer comment, le cas échéant, le travailleur étranger temporaire aura un effet positif sur le marché du travail local, que ce soit en comblant une pénurie de main-d'oeuvre, en transférant des compétences et des connaissances à la main-d'oeuvre locale ou en appuyant la création et le maintien d'emploi pour les Canadiens.
Enfin, les employeurs doivent également certifier que l'embauche d'un travailleur étranger temporaire n'entraînera pas de délocalisation ou de pertes d'emploi pour les Canadiens ou les résidents permanents et ne nuira pas au règlement des conflits de travail.
Il importe également de noter que pour empêcher la suppression des salaires locaux, les employeurs sont tenus de verser aux travailleurs étrangers temporaires le taux de salaire courant dans leur profession et leur région.
Le service aux clients est un domaine prioritaire pour le gouvernement. Nous cherchons à revoir continuellement les activités du programme pour veiller à ce qu'il concilie efficacement la nécessité de fournir aux employeurs un accès rapide aux travailleurs étrangers temporaires et le maintien de la rigueur nécessaire dans l'évaluation des demandes des employeurs.
Le nombre de demandes reçues à l'échelle nationale d'avril à février a augmenté de 26 % comparativement à la même période l'année précédente, principalement en raison d'un resserrement du marché du travail, ce qui explique l'augmentation récente des temps de traitement. Service Canada s'efforce de fournir le meilleur service possible aux employeurs et traite ces demandes de la manière la plus efficace et la plus exacte possible afin de réduire au minimum les répercussions sur les employeurs.
Compte tenu de la nature urgente des pénuries de main-d'oeuvre partout au Canada, EDSC a récemment réaffecté 3,4 millions de dollars dans toutes les régions du Canada pour gérer le nombre accru de demandes et réduire les temps de traitement.
Service Canada examine également ses processus actuels afin de trouver des façons nouvelles et améliorées d'assurer la prestation des services du programme. Plus particulièrement, Service Canada envisage ou met déjà en oeuvre un certain nombre de mesures pour améliorer la qualité, l'uniformité et la rapidité des évaluations, et consulte les acteurs de l'industrie afin de prendre en compte leurs observations dans l'élaboration des politiques et des systèmes. À titre d'exemple, cela comprend l'allégement du fardeau administratif pour les employeurs du Programme des travailleurs agricoles saisonniers en permettant l'inscription de plusieurs dates d'arrivée sur une seule demande.
Nous avons lancé un programme national de surveillance de la qualité en décembre 2017 afin d'améliorer l'uniformité de la prise de décisions et du traitement des demandes. En novembre 2018, le programme a été rationalisé pour être axé sur les principaux facteurs clés, ce qui a permis de réduire d'environ deux heures le temps nécessaire pour effectuer un examen.
En outre, le ministère a mis en oeuvre une stratégie de gestion de la charge de travail pour veiller à l'uniformité des décisions et au respect des délais dans l'ensemble du Canada. De plus, le ministère instaurera un projet pilote de plateforme en ligne au printemps de 2019.
En conclusion, EDSC et Service Canada se sont engagés à continuer d'améliorer l'efficience et la rapidité de la prestation du Programme des travailleurs étrangers temporaires pour s'assurer qu'il fonctionne pour les employeurs, les travailleurs et l'économie.
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Ma première question s'adresse aux représentants d'IRCC.
J'aimerais attirer votre attention sur le témoignage des représentants de Statistique Canada devant le Comité le 28 février. Sur deux représentations graphiques, on voit que l'écart de participation au marché du travail entre les hommes immigrants et leurs homologues nés au Canada se rétrécit au fil des années et que la situation des deux groupes d'hommes est à peu près la même cinq ans après l'établissement des immigrants au pays.
La situation est toutefois différente pour les femmes. L'écart atteint les 20 points pour les immigrantes nouvellement arrivées; même pour les femmes qui sont au pays depuis 10 ans et plus, l'écart de participation au marché du travail demeure par rapport aux femmes nées au Canada. Bien qu'il y ait certaines différences culturelles, je sais que bon nombre d'immigrantes veulent travailler, mais elles font face à certains obstacles ou sont sous-employées dans des postes qui ne correspondent pas à leurs compétences ou à leur éducation.
Êtes-vous au courant de cet écart et pouvez-vous nous dire ce que fait le ministère pour accroître la participation des femmes immigrantes au marché du travail?
:
Je sais que c'est une question de chiffres parce que c'est exactement ce en quoi consistent les chiffres relatifs au plan des niveaux. Manifestement, nous avons entendu des témoins des secteurs agricole, touristique et autres qui nous ont dit qu'ils ont besoin de ces travailleurs et qu'ils souhaitent que ceux-ci restent. Ils ne veulent pas qu'ils partent parce qu'il leur faut former de nouveaux travailleurs, ce qui leur coûte cher. Ils demandent qu'on accorde la résidence permanente à ces travailleurs. Je conseillerais vivement au gouvernement d'en faire une priorité.
Peut-être que la façon d'éviter de déshabiller Pierre pour habiller Paul avec les chiffres du plan des niveaux est d'accroître ces chiffres. En fait, l'ancien ministre John McCallum a mené cette étude. Par le truchement de cet examen par un expert, la communauté des affaires et d'autres disent que nous avons besoin de rehausser nos chiffres à cet égard, cependant, pour une raison étrange, nous avons toujours du mal à y arriver.
Je recommande vivement qu'on en tienne compte et que le ministère examine cette politique pour en tirer les éléments favorables et défavorables, décider ce qu'il faut faire et déterminer comment régler cette question tant sur le plan économique que sur celui de l'édification de la nation canadienne.
A-t-on réalisé des travaux à cet égard ou n'a-t-on pas tenu compte de la question?
:
Mais c'est une sonnerie de 30 minutes.
Est-ce que cela signifie que je n'ai pas le consentement unanime pour continuer?
Des députés: Non.
Le président: J'espère que je peux quand même prendre trois minutes. Mme Kwan vient de présenter une motion que je trouve pertinente, demandant que nous obtenions les renseignements non seulement sur le nouveau programme des aides familiaux, mais aussi sur le projet pilote sur les communautés rurales.
Sommes-nous tous d'accord?
Des députés: Oui.
Le président: D'accord, nous allons le planifier.
Monsieur Maguire, pouvez-vous conclure?