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Bonjour, madame la présidente, mesdames et messieurs les députés.
Je m'appelle Louis-René Gagnon.
Tout d'abord, je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant ce comité à titre personnel.
Permettez-moi de vous présenter très brièvement l'expérience à mon actif qui a un rapport direct avec le projet de loi à l'étude aujourd'hui.
J'ai occupé des fonctions relatives à l'élaboration de politiques et des postes impliquant des responsabilités opérationnelles au ministère de l'Immigration du Québec pendant plus de 20 ans, notamment comme secrétaire du Conseil des relations interculturelles et comme directeur du Bureau d'immigration du Québec pour le Moyen-Orient à Damas, en Syrie, de 2007 à 2009. C'était pendant une période plus agréable. J'ai aussi effectué de nombreuses missions visant à sélectionner des immigrants à l'étranger.
Après ma retraite de la fonction publique provinciale, soit de septembre 2011 à mai 2016, j'ai enseigné le droit de l'immigration au Cégep de Saint-Laurent à des personnes se destinant à la profession de consultant en immigration. Depuis mai 2013, j'occupe la fonction qui est peut-être la plus pertinente dans le cas présent. En effet, je suis membre du Comité de discipline du Conseil de réglementation des consultants en immigration du Canada en tant que représentant du public. Je veux qu'il soit clair que je ne suis pas un consultant. Dans le cadre du Comité, j'ai siégé à plus de 250 comités de plaintes ainsi qu'à de nombreux comités de discipline et d'appel, soit comme membre, soit comme président.
Je tiens à vous dire que j'appuie entièrement le principe du projet de loi concernant le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté, car je crois nécessaire que le système disciplinaire auquel les consultants doivent être assujettis repose sur des assises juridiques solides en vertu d'une loi du Parlement du Canada qui leur est propre.
De plus, je me réjouis que le paragraphe 6(2) de la loi concernant le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté, qui est proposée dans le projet de loi , donne au Collège une capacité extraterritoriale. En effet, selon mon expérience, les abus les plus graves sont pour la plupart commis à l'étranger. Je me réjouis également de la présence de l'article 78, qui permettra au Collège de requérir une injonction pour contrer ce fléau que constitue la pratique illégale de la profession de consultant en immigration.
Par contre, je tiens à insister pour que les divers panels disciplinaires qui seront créés en vertu de la réglementation — qui sera approuvée par le ministre — soient toujours composés de deux titulaires de permis et d'un représentant du public. La présence d'un représentant du public qui n'est pas un consultant est une importante garantie d'impartialité. Cela évite qu'on donne l'image d'un groupe professionnel dont les membres ne feraient que se protéger ou s'absoudre mutuellement de leurs fautes.
Par ailleurs, je me réjouis aussi que l'article 9 stipule que la Loi sur les langues officielles s'applique au Collège, étant donné que le CRCIC n'a pas toujours été parfaitement exemplaire à cet égard. Il faudra cependant donner au Collège les ressources financières requises pour qu'il puisse se conformer à cette loi.
Je considère comme adéquate la structure de gouvernance proposée par le projet de loi, qui combine dans le conseil d'administration à la fois des membres élus et des membres nommés par le ministre.
Je voudrais ajouter que, à mon avis, le rôle du représentant du public est plus large que la simple défense des clients des consultants. Je me suis récemment remémoré un dossier où l'on considérait en appel la peine qu'on devait imposer à un consultant qui avait été reconnu coupable d'actes criminels. Pour mitiger sa peine, son avocate avait dit que, dans ce cas, c'était ses clients qui l'avaient poussé à commettre ces actes, qu'ils avaient eux aussi commis des actes criminels et que, dans ce cas, le public n'était pas en cause. Or je me souviens d'avoir écrit dans cette décision que, en réalité, le public était en cause. En effet, le public ne se limite pas aux clients. Un représentant du public doit garder à l'esprit l'intégrité du système d'immigration canadien et voir cela de la façon la plus large possible.
Je vous remercie.
Je suis prêt à répondre à vos questions, en français ou en anglais.
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Merci, madame la présidente.
Mesdames et messieurs, bonjour. Je suis accompagné aujourd'hui de M. Gerd Damitz, qui est l'ancien président et cofondateur de CAPIC.
Au nom de l'Association canadienne des conseillers professionnels en immigration, je remercie les membres du Comité d'avoir proposé au Parlement, tous partis confondus et à voix unanime, le projet d'encadrement par loi fédérale, et je les félicite de l'accueil de leur proposition. J'aimerais également vous remercier à titre personnel de m'avoir invité et de me donner l'occasion de vous parler d'un sujet aussi important pour l'industrie des consultants en immigration.
La Loi concernant le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté est la solution tant attendue à un problème qui nuit depuis longtemps à la réputation d'une profession respectée, et ce, autant au pays qu'à l'étranger. Le projet de loi prévoit l'autorité nécessaire pour sévir à l'étranger à l'égard des praticiens non autorisés, ce qui augmentera énormément la protection du consommateur et rétablira la confiance à l'égard de la profession des consultants en immigration aux yeux des clients prospectifs. Pour ces raisons et pour bien d'autres, CAPIC appuie fortement le projet de loi.
Avant d'aborder tous les points qui nous intéressent, permettez-moi de vous parler de CAPIC. Pour la gouverne des membres du Comité qui étaient absents, CAPIC se veut la voix des consultants en immigration. L'association a comme mission de défendre et de protéger la profession pour le bien de ses membres et d'en faire la promotion.
Au cours des cinq dernières années, nous avons collaboré avec le gouvernement du Canada afin de renforcer la réglementation professionnelle et nous avons revendiqué des pouvoirs disciplinaires accrus pour l'organisme de réglementation. Nous sommes satisfaits d'une bonne partie du projet de loi, mais quelques dispositions méritent d'être examinées et nous vous demandons d'y apporter des amendements.
J'ajouterai que mercredi dernier, le Conseil de réglementation des consultants en immigration, dont vous avez entendu le témoignage hier, a retenu l'Université Queen's et l'Université de Sherbrooke au Québec pour le programme d'études supérieures en immigration et en citoyenneté. C'est un jalon en ce qui concerne les recommandations du Comité visant à accroître la formation nécessaire pour exercer la profession.
Permettez-moi maintenant de vous parler du secret professionnel entre les avocats et leurs clients, ou les consultants et leurs clients. Selon la Cour suprême, le secret professionnel vise les notaires, les avocats et les parajuristes. Au cours des sept dernières années, il a été reconnu comme droit constitutionnel protégé en vertu de la Charte des droits et libertés. Fait important, un tel privilège n'est pas l'apanage des juristes, car les agents de brevet et les parajuristes y sont également assujettis. En tenant à l'esprit la protection du consommateur, la distinction faite dans la loi entre le secret qui s'appliquerait aux clients, mais non aux avocats est d'autant plus difficile à comprendre.
Il existe trois conditions préalables pour établir le secret professionnel: la première, la communication entre l'avocat et son client; la deuxième, la prestation ou l'obtention de conseils juridiques; la troisième, l'intention de confidentialité. Ces trois conditions ont été décrites dans un mémoire rédigé par le professeur Peter Hogg, mémoire que nous pouvons distribuer, au besoin.
Le texte rédigé par M. Hogg indique que le privilège devrait notamment et également s'étendre aux consultants en immigration et en citoyenneté et devrait être confirmé dans toute loi touchant à cette profession. Les consommateurs à la recherche de conseils devraient être eux aussi protégés lorsqu'ils s'adressent à des représentants autorisés, et la plupart d'entre vous savent qu'il existe des catégories différentes de représentants, qui sont gouvernés par divers organismes de réglementation.
L'article 80 proposé porte sur les règlements administratifs et les règlements, mais il contient très peu de détails. Il en va de la capacité du collège à prendre des règlements administratifs. Toutefois, en vertu de l'article 80 proposé, on indique seulement que le collège doit prendre des règlements administratifs. Nous comprenons que ces règlements administratifs seront soumis au ministre de la Justice à des fins d'approbation finale. Toutefois, aucune ligne directrice n'est prévue. Si les lignes directrices sont contenues dans le règlement, à ce moment-là, il n'y a pas de problème. Par ailleurs, certains craignent que l'organisme de réglementation rédige des règlements administratifs sans respecter le règlement.
Afin de défendre les intérêts des consommateurs, la réforme a donné lieu aux permis à plusieurs niveaux dans la loi et confère aux CRIEE davantage de pouvoirs, dont la représentation pour l'entrée express. Or, les CRIEE sont seulement censés travailler avec des clients ayant des visas d'étudiant. Nous recommandons...
Je salue votre question, car une bonne partie de la mauvaise réputation est attribuable à de fausses statistiques qui ont été diffusées par d'autres groupes, et il aurait été très facile d'en vérifier l'authenticité, mais on ne l'a pas fait. J'aimerais tirer les choses au clair plus tard, avec votre permission.
Le problème, ce sont les lacunes dans l'efficacité du processus de plainte et de discipline. Nous devons reconnaître que l'organe de réglementation d'il y a deux ans n'est pas le même qui existe aujourd'hui, donc si quelqu'un dit qu'il faut juste changer l'organe de réglementation, il a tort.
Ce que vous faites, et je crois que c'est une décision avisée, c'est de garder la structure, et nous discutons maintenant du mobilier, à savoir la gestion et ainsi de suite. Un nouveau PDG a été nommé. Nous avons un nouveau directeur responsable des plaintes et de la discipline qui sera à la tête d'un nouveau service entièrement restructuré. Il y a un nouveau responsable de l'éducation, et il y a quelques jours seulement, on a annoncé le nouveau programme d'études d'un an.
Compte tenu de tous ces facteurs et des recommandations émises par le Comité il y a deux ans, on constate que la plupart des recommandations ont été réalisées. De notre côté, je peux dire avec toute confiance que nous n'y voyons aucun problème. En fait, c'est une décision éclairée.
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Merci, madame la présidente, et merci à nos témoins. Je suis venu à la demande de ma collègue, Mme Jenny Kwan. Elle m'a prié de poser quelques questions pour son compte.
Vous connaissez tous l'étude sur les consultants en immigration réalisée en 2017. Hier, nous avons entendu que bon nombre des gens qui se retrouvent victimes sont parmi les plus vulnérables des groupes d'arrivants.
Ils arrivent au pays par la voie la plus précaire ou temporaire d'immigration, notamment celle des travailleurs migrants. Nous avons un système d'immigration fort complexe, surtout pour quelqu'un qui ne connaît pas les lois de notre pays et notre culture. Ces gens ont beaucoup de difficulté à naviguer le système seuls, surtout s'ils ne parlent pas nos langues officielles. Ces personnes ont besoin d'aide et de conseils, et voilà votre rôle.
Bien sûr, il arrive souvent qu'ils n'aient pas les moyens de payer des avocats spécialisés en immigration, mais nous avons entendu que dans bien des cas, une fois que ces personnes ont retenu les services d'un consultant, ils sont coincés, même s'ils sentent que quelque chose ne tourne pas rond. Ils doivent garder leurs préoccupations pour eux et continuer le processus.
Ces gens se retrouvent à dépenser beaucoup d'argent. Ils pensent qu'ils ont pris les dispositions nécessaires pour trouver du travail au Canada. Ils ont tout fait comme il faut. De plus, beaucoup de temps s'est écoulé alors qu'ils suivaient les diverses étapes. Il me semble que certains d'entre eux ont fait état d'une crainte de... Ces personnes ne veulent pas se plaindre ni signaler de mauvais comportements, car elles ont peur de tout perdre. Je vous parle des demandeurs. Il y a eu également des cas où les personnes ont tenté de se plaindre, et les consultants ont abusé de leurs pouvoirs pour les intimider.
Quant aux dispositions du projet de loi , notamment les articles allant de 291 à 300 qui portent sur les demandeurs, dans vos réponses fournies à M. Ayoub, il a été question d'un processus confidentiel de traitement des plaintes, mais avez-vous autre chose à dire sur le projet de loi et ses dispositions visant à protéger les personnes qui portent plainte?
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Je vous remercie infiniment de m'avoir invité.
Le CRCIC, qui était un nouvel organisme de réglementation professionnel doté d'un petit budget, a fait un excellent travail au cours des quatre années pendant lesquelles j'ai été son conseiller juridique, ou l'un de ses conseillers, soit de 2014 à 2017. Je n'ai aucun lien avec l'organisation depuis que j'ai pris ma retraite du droit à la fin 2017.
Le CRCIC n'a jamais eu de fondement législatif, ce qui signifie qu'il a toujours été vulnérable aux contestations judiciaires. Beaucoup de ces contestations lui occasionnaient des délais, ce qui permettait aux acteurs malveillants de continuer de sévir dans l'intervalle et de profiter de leur inconduite professionnelle.
Je recommande que le CRCIC fasse l'objet d'une loi habilitante depuis que j'ai commencé à travailler pour lui. Je dois dire que le projet de loi est bien rédigé et que je félicite tous ceux et celles qui ont participé à sa rédaction. Ce n'est pas une chose que je dis souvent, mais c'est vraiment une bonne loi.
Je dois toutefois vous mettre en garde: ne vous attendez pas à trop trop vite. Il y a des problèmes d'éducation et d'administration qui demeurent, que même la meilleure loi ne pourra pas régler immédiatement. Il y aura toujours un arriéré qui devra se résorber.
Il faut aussi tenir compte de la taille et du budget du CRCIC depuis sa création, parce qu'il a fait l'objet de beaucoup de critiques, mais je pense que c'est en grande partie parce qu'on le compare aux sociétés de droit. Le conseil compte à l'heure actuelle environ 5 000 membres, selon le rapport annuel de 2018 du CRCIC, tandis que le Barreau de l'Ontario, dont j'ai fait partie, qui ne couvre qu'une province canadienne, compte environ 50 000 membres. De plus, le membre moyen du CRCIC gagnera environ 60 000 $ par année, après déduction des dépenses, contrairement à ce qu'on peut lire dans les journaux, et aura du mal à payer sa cotisation annuelle d'environ 1 800 $. En comparaison, le Barreau de l'Ontario a un budget de 125 millions de dollars, ce qui correspond à 10 fois le budget du CRCIC. Jusqu'à tout récemment, c'est ce qui expliquait son manque de personnel et ses limites importantes pour lutter contre les personnes mal intentionnées.
Ce projet de loi est vraiment bon. J'ai joint à mon mémoire une liste de choses que j'ai préparées en 2016, que je recommandais d'inclure à ce genre de projet de loi. J'ai commencé à cocher celles qui se trouvaient dans le projet de loi, au fur et à mesure que je lisais, et presque tout y est.
Il y a une amélioration que je pourrais recommander, soit de donner explicitement le pouvoir au CRCIC de saisir des biens au Canada, et peut-être aussi à l'étranger, avec la coopération d'autres gouvernements, pour faire respecter les sanctions financières. Il ne sert à rien d'imposer des sanctions si les gens peuvent ensuite décider de ne pas payer, et tant pis. De même, on pourrait lui donner le pouvoir d'autoriser l'attribution des dépens pour couvrir les coûts de litige et les honoraires d'avocats en cas de poursuite. Et même si ce n'est pas habituel, je recommanderais même que ce pouvoir soit rétroactif pour s'appliquer aux affaires en cours.
J'aimerais vous parler brièvement de la façon dont les membres peuvent abuser du processus disciplinaire, parce que dans le cadre de mon travail, j'ai vu des centaines de dossiers de plaignants et j'ai pu constater comment cela fonctionne concrètement. C'est encore trop facile pour les membres faisant l'objet de mesures disciplinaires de profiter du système de diverses façons, dissimulation de preuves, étirement des délais de paiement, non-paiement d'amendes.
La nouvelle loi propose des correctifs à deux de ces trois problèmes, parce que les enquêteurs peuvent maintenant entrer sur les lieux et saisir des documents, ce qu'ils ne pouvaient pas faire jusqu'à maintenant. Ils peuvent également éviter les délais et les ajournements parce qu'ils ont le pouvoir de traiter les dossiers plus vite.
Dans la plupart des cas de mesures disciplinaires visant des professionnels, les parties s'entendent par voie de négociation, ce qui mène le plus souvent à un plaidoyer de culpabilité et à un accord établissant une sanction négociée.
Habituellement, de 70 à 80 % des affaires se règlent de cette façon, mais ce n'est pas le cas au CRCIC. C'est qu'à force de longs délais et de trop faibles éléments de preuve issus d'une enquête, le CRCIC doit choisir entre des audiences coûteuses ou une banale tape sur la main, sans sanctions financières. Tant qu'il n'y a pas de loi, si un membre du conseil est trouvé coupable d'inconduite professionnelle, il peut tout simplement refuser de payer l'amende sous prétexte qu'il n'a pas d'argent, et puis c'est tout. Pendant ce temps, le conseil aura dépensé beaucoup d'argent et perdu beaucoup en temps et en frais judiciaires, sans rien obtenir pour les victimes ni pour lui-même.
Les acteurs malveillants savent qu'ils peuvent s'en tirer sans payer. Il n'ont aucun incitatif à négocier un règlement ni à payer la sanction convenue. La loi pourrait être resserrée un peu pour que le conseil ait le pouvoir de les obliger à le faire.
Je dois aussi mentionner qu'il y a quelques membres du conseil qui ont déjà cherché à influencer les élections au CRCIC en faisant des allégations non fondées de corruption, par exemple. Certains poursuivent le CRCIC à répétition, pour ensuite retirer leurs plaintes juste avant l'audience ou avant de perdre, pour éviter d'avoir à payer des dépens.
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Madame la présidente, distingués membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui.
Je m'appelle Alli Amlani et j'ai participé à la 55e séance du Comité en 2017, donc je connais très bien le sujet.
Je suis consultant en immigration depuis le début de 1988. J'ai siégé aux conseils d'administration de diverses associations de consultants en immigration depuis 1992, dont presque huit ans en tout à titre d'administrateur élu pour les deux organismes de réglementation, soit la SCCI puis le CRCIC, à titre de vice-président de la SCCI puis de président du CRCIC pendant deux ans.
Je suis également cofondateur du programme d'études en immigration, qui est le programme modèle de certificat pour les intervenants en immigration, qui reste le diplôme d'entrée dans la profession encore aujourd'hui.
J'ai bâti la profession en parlant pratiquement dès le début des principes d'une pratique éthique et d'une prestation de services professionnels aux gens qui en ont besoin, des personnes bien réelles, et je répète ce que j'ai dit la dernière fois: c'est une entreprise très sérieuse quand quelqu'un accorde son entière confiance à une autre personne pour réaliser ses rêves et ses aspirations, ainsi que ceux de sa famille, et qu'ils risquent d'être compromis au moindre faux pas ou plan malavisé.
Après 31 ans, je suis devenu très au fait des tactiques que certaines personnes utilisent pour frauder les autres et qui minent l'intégrité de notre politique d'immigration. Elles exploitent de nombreuses personnes dans le monde. Elles sont à l'étranger, comme elles sont au Canada et elles comprennent notamment des agents de voyage, des conseillers en orientation pour les étudiants, des gens d'affaires articulés, des représentants non autorisés et malheureusement, des représentants autorisés aussi. Je connais très bien leurs méthodes.
Pour revenir à l'objet de la séance d'aujourd'hui et aux articles 291 à 300, je tiens avant tout à féliciter le comité permanent des 21 recommandations qu'il a formulées et qui sont toutes très réfléchies et détaillées. Certaines ont déjà été mises en place, mais ne sont pas inscrites dans des lois et d'autres continuent de me préoccuper. Quelques-unes nécessiteraient un financement astronomique — je dirais « extravagant » — et semblent probablement irréalistes. Ce sont des questions que j'ai entendues pendant le peu de temps que j'ai passé ici.
Je souligne l'effort herculéen, sans précédent d'IRCC pour accepter les principales recommandations de cette liste et leur donner vie au moyen de ce projet de loi d'exécution du budget, dans les articles 291 à 300 sur lesquels nous nous penchons aujourd'hui. Je dis qu'il est sans précédent parce que comme je l'affirmais lors de ma dernière comparution, les tentatives précédentes de mettre en place une loi ou un règlement fédéral comme l'ont recommandé trois comités permanents précédents, dans leurs rapports, n'ont pas abouti.
Je vous parlerai maintenant de mes réserves précises à l'égard de la proposition actuelle. Bien que nous attendions toujours de voir le règlement et les règles administratives qui suivront, quelques-unes des modifications proposées méritent un examen et des discussions plus approfondies, et s'il y a consensus, il vaudrait la peine de les modifier un peu. Je vous ai déjà fourni un document de 45 pages à consulter en parallèle avec mes notes d'allocution, où les numéros des articles sont notés. C'est un peu plus facile si vous voulez vous y référer de cette façon.
Nous avons discuté du fonds d'indemnisation ce matin, et j'en parlerai encore. Il faisait partie de l'entente de contribution avec le premier organisme de réglementation, en 2004, qui avait reçu un financement de l'ordre de 700 000 $, de même que 500 000 $ en prêt conditionnel, qui a fini par être radié. L'expérience nous enseigne que la somme visée d'un million de dollars a surtout été dépensée en frais administratifs, même si aucune réclamation n'a été faite pendant cette période. Les fonds versés dans le fonds d'indemnisation de la SCCI ont disparu avec le démantèlement de l'organisme, qui a été remplacé en 2011.
En 2011, quand le nouvel organisme de réglementation est né, on a de nouveau exigé la mise en place d'un fonds d'indemnisation. C'était une condition figurant dans l'entente de contribution, mais après de longues délibérations en profondeur de tous les comités, du conseil d'administration du CRCIC et de la SCCI, on s'est rendu compte que ce n'était pas utile, si bien que cette exigence a été supprimée de l'entente de contribution en 2015.
Pour avoir constaté de mes yeux les abus de l'assurance professionnelle qui protège tous les consultants — et je ne veux pas vous parler trop en profondeur des formes qu'ils peuvent prendre —, je crois que le collège s'expose à des risques s'il crée un nouveau fonds d'indemnisation à grands frais supplémentaires. Outre ces risques, il devra absorber tous les coûts nécessaires pour l'administration, les ressources humaines et imposer un fardeau financier indu aux membres sous la forme de cotisations.
Il ne faut pas oublier que c'est l'une des principales raisons pour laquelle l'ancien organisme de réglementation a été remplacé. Après 15 années d'autoréglementation, aucune demande d'indemnisation n'avait jamais été présentée. Aucune en 15 ans. On pourra toujours décider de créer un fonds d'indemnisation plus tard, mais selon moi, il serait prématuré de le faire maintenant. Vous pourrez toujours le faire plus tard au besoin.
Par ailleurs, on ne recommande qu'une réunion du conseil d'administration. Je crois qu'il devrait y en avoir quatre pour assurer une bonne reddition de comptes. Avec une seule réunion, on ne peut qu'exercer une surveillance ou plus précisément, jeter un coup d'oeil sur la situation. Pour assurer une bonne reddition de comptes, il faut quatre réunions.
Concernant les comités — et cela faisait partie des questions au dernier groupe — quelle est la participation des membres? Ils devraient être représentés aux comités. Je proposerais que les comités soient constitués de titulaires de permis...
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Merci, madame la présidente, mesdames et messieurs.
C'est pour moi un privilège et un honneur d'avoir été invité à comparaître ici aujourd'hui, et je vous suis très reconnaissant de cette occasion de m'entretenir avec vous.
Depuis 17 ans, j'ai eu la chance de venir en aide à des milliers d'immigrants venus au Canada pour étudier, travailler, immigrer ou de les aider à faire venir ici leur conjoint ou leur époux de l'étranger. J'ai vu notre très jeune profession grandir et surmonter divers défis depuis l'affaire Mangat, à la Cour fédérale, qui nous a permis d'offrir nos services en matière de citoyenneté et d'immigration et qui nous a menés là où nous en sommes aujourd'hui, devant votre comité.
Le travail de ce comité est essentiel. Des enjeux fondamentaux ont été soulevés et méritent une solution juste. L'avenir nous montrera que les résultats les plus précieux se réaliseront grâce à toutes les questions posées et aux préoccupations exprimées dans cette pièce. Comme la protection du public occupe une place centrale dans vos coeurs, dans les recommandations de l'honorable ministre et dans le travail du ministère, la démarche proposée dans le projet de loi est solide, importante, opportune et tombe à point.
Pour les professionnels comme moi, il a été très pénible d'entendre qu'on mettait les consultants reconnus en immigration et en citoyenneté dans le même panier que tous les agents non autorisés, les recruteurs illégaux et tous ceux qui leurrent des citoyens ordinaires à l'étranger. Nous sommes devenus des cibles faciles et innocentes pour tous ceux qui veulent faire croire à leurs bonnes intentions et qui travaillent à leurs propres desseins à nos dépens. Bon nombre des personnes ici présentes ont souligné que c'est la troisième tentative d'autoréglementation de notre profession.
Analysons les faits.
Le premier organisme de réglementation, la SCCI, est entré en scène sans toute la diligence requise. Pour une raison ou une autre, elle s'est enregistrée comme société privée, et quand elle a fermé ses portes, les principaux auteurs de ces crimes se sont enfuis avec un fonds d'indemnisation d'environ 1,5 million de dollars en guise de cadeau. Les lettres de démission des premiers administrateurs à quitter le navire ont été le canari dans la mine de charbon et laissaient entrevoir ce qui attendait les membres. Aucune personne saine d'esprit ne pourra jamais prétendre que c'est un organisme de réglementation légitime qui a été démantelé, parce que nos propres membres ont été persécutés, opprimés, extorqués et privés de toute procédure démocratique régulière.
Trop d'années plus tard, après beaucoup d'autres abus entre-temps, Jason Kenney s'est fait notre chasseur de fantômes, et je lui en suis encore personnellement très reconnaissant. Le CRCIC a été choisi parmi les soumissionnaires pour devenir le nouvel organisme de réglementation. Si vous avez eu la chance d'assister à la première réunion du conseil, chaque annonce faite par Merv Hillier a reçu une ovation debout. C'est comme si nous venions tous de sortir d'une mine de charbon obscure, puis que nous prenions notre première bouffée d'air frais et voyions le soleil pour la première fois en 10 ans.
Toutes ces années plus tard, les lacunes du modèle actuel commencent à transparaître: le conseil était un organisme de réglementation doté de ressources limitées et d'aucun pouvoir qui lui permette d'endiguer la marée d'acteurs sans scrupules à l'étranger.
À l'interne, les plaintes et les mesures disciplinaires se multiplient, et l'arriéré s'allonge. Le public et nos détracteurs ont commencé à jeter le blâme sur l'organisme de réglementation naissant, sous-financé, pour des choses sur lesquelles il n'avait aucun pouvoir ni responsabilité, en plus de ne pas avoir de ressources suffisantes pour régler les problèmes. Il était impossible de gagner l'épreuve de l'opinion publique avec cette structure. Des personnes mal intentionnées n'ont fait que renchérir pour ajouter aux campagnes de dénigrement visant à discréditer les bons conseillers honnêtes et l'organisme de réglementation.
Grâce aux changements qui vous sont proposés, à la nouvelle structure réglementaire, aux nouveaux pouvoirs et à la création, enfin, d'une loi fédérale en la matière, le CRCIC deviendra un nouveau collège qui pourra réaliser son mandat de protection du public.
Il est injuste de comparer un organisme de réglementation fondé en 2011 au Barreau de l'Ontario, qui a été fondé en juillet 1797. On peut dire beaucoup de choses d'une organisation qui existe depuis 222 ans. Même l'ABC n'a été fondée qu'en 1896 et comprend actuellement un peu plus de 37 000 membres. Cette histoire riche confère beaucoup de force à l'intégrité de l'organisation et de ses programmes d'enseignement, en plus de lui assurer beaucoup de ressources et de financement pour surveiller les personnes non autorisées à exercer, des ressources auxquelles le CRCIC n'a tout simplement jamais eu accès. Si les rôles étaient inversés dans l'histoire, je ne peux qu'imaginer que les avocats d'aujourd'hui ne pourraient pas plus endiguer la vague de requins en provenance de l'étranger que nous ne pouvons le faire aujourd'hui.
J'ai eu l'honneur d'avoir de formidables enseignants au cours des 20 dernières années, dont Lorne Waldman, Barbara Jackman, Stephen Green et Chantal Desloges — qui devait être ici ce matin — lors de divers événements et ateliers de l'ABC et du CPD du Barreau de l'Ontario, à Seneca. Phil Mooney, Gerd Damitz, Lynn Gaudet, Alli Amlani — qui est ici à côté de moi —, Camilla Jones, Bruce Perreault et de nombreux autres consultants réglementés, des professionnels compétents, empreints de compassion et d'un grand sens de l'éthique, ont été extrêmement généreux dans leur partage de connaissances et de pratiques exemplaires, et je les considère comme des égaux à nos collègues du barreau de l'immigration.
Qu'on soit avocat ou consultant, notre atout le plus précieux est notre réputation. Les personnes irréprochables sont appréciées partout. Quant à celles qui usent de tromperies, leur réputation les précède, comme Buddha le disait, telle l'ombre de la roue de la charrette.
C'est l'éléphant dans la pièce: il y a un très grand nombre d'agents et de recruteurs non autorisés et sans scrupules un peu partout dans le monde. Il est important d'examiner équitablement ce qui pourrait véritablement mettre un terme à cette pratique occulte qui plombe la profession de l'immigration. On se sert de notre organisme de réglementation comme bouc émissaire en lui reprochant des problèmes qui perdurent depuis des décennies et prennent racine à l'étranger; c'est comme si l'on s'attendait à pouvoir vider l'océan Pacifique en entier à la cuillère.
C'est comme le garçon qui crie au loup, qui a déjà comparu devant le comité et qui s'y présentera de nouveau. Les tentatives désespérées de nous détruire sont évidentes. Ces personnes croient leurs propres histoires, leurs propres plaintes, qu'elles tiennent serrées comme un morceau de charbon qui leur brûlerait les mains...
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Oui, je pense que tous les députés présents ont reçu la visite d'électeurs qui leur ont parlé d'enjeux liés à l'immigration et qui ont mentionné des avocats et des consultants incompétents qui ont facturé des frais exorbitants dans ce domaine.
M. Roman a fait une déclaration sur les pommes pourries — pour reprendre ses paroles — et M. LeBlanc a également abordé le sujet. D'après ce que je comprends, dans la communauté juridique, des plaintes peuvent être formulées au barreau par les clients, l'avocat de la partie adverse, le juge ou l'agent d'audience pour conduite indigne d'un avocat, incompétence, négligence et toutes sortes d'autres motifs. Le barreau s'occupe de ces plaintes. Les représentants du barreau communiquent avec l'avocat visé par la plainte, et ils vérifient si la plainte est fondée, car certains clients déposent une plainte simplement parce qu'ils ne sont pas satisfaits du résultat et ils pensent que c'est la faute de l'avocat. C'est comme cela que fonctionnent les choses, et je suis sûr que c'est la même chose pour les consultants.
Si le processus dépasse cette étape, on organise une audience et ces audiences — je n'ai jamais assisté à l'une d'entre elles, mais j'ai certainement lu sur le sujet — sont effroyables. On passe tout un savon à l'avocat qui fait l'objet de la plainte, et ce dernier peut être suspendu, radié du barreau ou condamné à payer une amende. Le plaignant peut réclamer son dû sans pitié s'il le souhaite.
Monsieur Roman, vous avez abordé le sujet. Il ne semble pas exister de processus comparable — et je me rends compte, monsieur LeBlanc, que vous avez parlé de l'histoire des consultants et des avocats. Je comprends cela, mais il ne semble pas exister de processus comparable, ancien ou actuel, qui se charge des consultants dans cette situation de la même façon dont la profession juridique se charge des avocats dans la même situation.
J'aimerais d'abord entendre les commentaires de M. Roman, ensuite ceux de M. LeBlanc et enfin ceux de M. Amlani.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci de votre réinvitation.
Comme vous le savez, je voudrais centrer la discussion sur la section 15, la demande de prorogation dans le projet de paragraphe 84(1) et dans le projet d'alinéa 85(7)g), concernant le CRCIC.
Depuis ses débuts, le CRCIC est dirigé par un groupe d'initiés recrutés dans le lobby de l'ACCPI. Après avoir dirigé la Société canadienne des consultants en immigration, la SCCI, ils se positionnent pour essayer de diriger le nouveau collège, grâce à la demande de prorogation.
À votre dernière séance, en 2017, nous avons entendu que les consultants en immigration craignaient de signaler quoi que ce soit au CRCIC, de crainte de mettre en péril leur statut au Canada. Je suggère que la majorité d'entre eux, eux-mêmes immigrants, ont la même réaction, en ce qui concerne la résistance à cet organisme de réglementation, qui mettrait leur permis d'exercice en péril. Les membres ont peur. Les taux d'exercice du droit de vote le prouvent: ils ont diminué de plus de 50 % depuis trois ans, les membres cherchant à se mettre à l'abri.
Les membres ont vu les initiés du CRCIC et le lobby de l'ACCPI travailler comme un seul homme en faisant des entorses systématiques à la démocratie, en abusant de leurs pouvoirs et en violant la loi de façon capitale.
Par exemple, le paragraphe 128(8) de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif et les articles mêmes du règlement interne du CRCIC sur la prorogation affirment en partie que le nombre total d'administrateurs « ainsi nommés » ne peut pas excéder le tiers du nombre d'administrateurs élus à l'assemblée annuelle antérieure des membres. Chaque année, les membres élisent six administrateurs. On peut en nommer au maximum deux sans violer la loi.
Comment le CRCIC s'y est-il pris? En 2016-2017, il en a nommé neuf. Malgré ces nominations illégales, il n'est pas parvenu à obtenir le quorum pendant toute l'année. En 2017-2018, il en a nommé six, ce qui, est en gros, une double infraction. En 2018-2019, il en a nommé jusqu'ici trois et, incroyablement, il a fait croire aux membres que l'un d'eux avait remporté son élection, même si son nom ne figurait pas sur le bulletin de vote.
L'idée de la nomination de ces administrateurs remonte à celle selon laquelle le perdant d'une élection, celui qui arrive au deuxième rang, doit remporter l'élection. Le conseil d'administration l'a adoptée avec ferveur. Bien sûr, comme tous les amis en exercice avaient perdu les élections de 2016 et étaient arrivés deuxièmes, c'était manifestement une idée qui servait ses propres fins.
Des lois s'appliquent aux Canadiens, mais apparemment pas aux initiés privilégiés du CRCIC et de l'ACCPI. Avec arrogance, ils ont unilatéralement dépouillé les membres de leurs droits, ont violé la loi au moins 86 fois et estimé qu'aucune personne lésée ne prendrait le temps de lire le texte de la loi.
Malgré mes nombreuses demandes et celles d'autres, le CRCIC a omis de convoquer des assemblées générales spéciales des membres en application du paragraphe 132(2) de la loi. À la place, il a élagué ses propres règles internes, qui n'ont même pas fait l'objet d'une mise aux voix au conseil d'administration. Il a donc continué de combler les postes vacants en faisant appel à ses amis de l'ACCPI, tentant délibérément d'éviter de se plier à la loi et de rester au pouvoir.
Maintenant, les initiés des deux groupes veulent que le ministre approuve la prorogation du Conseil, pendant qu'ils enfreignent la loi et leurs propres articles régissant la prorogation, dans la transition vers le collège. Les deux organismes essaieront de rejeter sur moi la responsabilité de beaucoup de défauts, mais je n'étais pas administrateur quand la plupart de ces nominations ont eu lieu, ayant été illégalement exclu par le conseil d'administration dans un procès pour infraction au privilège parlementaire et contre les articles 131 et 132 de la loi, qui permettent aux seuls membres m'ayant élu de me limoger. Je n'étais pas là non plus pour l'embauche douteuse de l'actuel directeur général du CRCIC, après que, apparemment, il a aidé à débouter les plaintes officielles de l'association des experts-comptables de l'Ontario, dont il était alors le secrétaire.
Je crois que, sur de nombreux points, les états financiers du CRCIC ne se plient pas aux normes comptables. Le comité chargé de leur vérification ne comptait aucun membre du public, comme l'exige le paragraphe 194(1) de la loi.
L'expert-comptable agréé et l'ancien directeur du CRCIC Merv Hillier, que visait ma plainte à l'association des experts comptables de l'Ontario, ont signé et daté une déclaration dans laquelle il promettait d'user de tous ses pouvoirs et de toute son influence pour changer les résultats de l'enquête de cette organisation, dont il était un ancien président.
La compétence centrale de l'équipe d'enquête du CRCIC était déjà attribuée à une petite société privée tierce, exploitée à partir d'une maison privée, ce qui était une exception au règlement interne du CRCIC — ce qu'a nié M. Hillier, à l'assemblée générale de 2016 — devant le conseil d'administration et les agents qui gardaient un silence approbateur. C'est essentiellement la même équipe de direction qui dirigera le collège.
Le secrétaire Barker du CRCIC a aidé deux autres agents du Conseil en répondant à leur place aux questions posées pendant une enquête suivant le dépôt d'une plainte pour manquement à la discipline et il a fourni des éléments de preuve à l'enquêteur Atkins, qui les a acceptés sans discussion. Pourtant, quand la propriétaire Kewley de l'entreprise tierce d'enquête a été interrogée sur l'un des quatre enquêteurs qui avaient travaillé à partir de chez elle pendant des années, elle a déclaré qu'elle ne connaissait pas Atkins. Les enquêteurs qui n'existent peut-être pas sont-ils un problème?
Toute décision prise par le CRCIC en matière de discipline ou d'appel est invalide en application de l'article 158 de la loi, parce que le comité qui l'a prise ne comprenait pas de membre du public et demandait la saisine de la Cour fédérale.
À notre dernière comparution devant vous, nous avons essayé de nous expliquer pourquoi les consultants en immigration en faute n'avaient pas été l'objet de mesures disciplinaires. Le CRCIC leur a imputé la cause du véritable problème et désigné la loi comme solution. Pourtant, certains membres du conseil d'administration essayaient de former, contre rémunération, autant de consultants fantômes qu'ils pouvaient. Pour soustraire leurs discussions à l'examen public et concocter ces décisions, les initiés du CRCIC ont généreusement utilisé le lieu de discussion en ligne de l'ACCPI.
Peu avant l'annonce de la convocation par les médias, je venais de demander la dissolution judiciaire du CRCIC et de l'ACCPI, pour abus de pouvoir et activités ayant radicalement altéré les droits des membres. Ironie du sort, toutes ces nominations illégales, la renonciation à un préavis de convocation en bonne et due forme et la non-convocation d'assemblées générales spéciales, tout cela est motif, prévu par la loi, de dissolution du CRCIC et de l'ACCPI.
C'est vraiment sérieux. Si ma demande porte fruit, ça peut signifier la fermeture du collège et l'autorisation donnée au CRCIC à faire sa transition vers lui en application de l'alinéa 85(7)g), ce qui n'est absolument pas mon intention. Le collège est franchement une idée géniale, mais en confier la direction à un administrateur du CRCIC ou de l'ACCPI serait cause de corruption, de tromperie et d'abus de pouvoir. Il n'y a aucun avantage à retirer de la transition du Conseil.
Pourquoi risquer l'existence du collège? Nous devrons provoquer maintenant une coupure nette. De plus le CRCIC a déjà sauté 19 assemblées générales spéciales avec les membres. À cause de toutes les nominations illégales et de mon expulsion, pourquoi en mériterait-il une maintenant? Il essaiera sûrement de manipuler le processus. De plus, j'ai envoyé une lettre aux administrateurs du CRCIC, il y a environ un mois, à ce sujet, et aucun d'eux n'a réagi.
Un organisme autoréglementé, c'est presque identique à un monopole, sauf que l'autoréglementation comprend le pouvoir de la loi. Si on accorde au CRCIC et à l'ACCPI des pouvoirs supplémentaires, on met carrément les Canadiens et le Canada en danger. Qui vole un oeuf volera un boeuf. Dans quelle mesure cela enhardira-t-il le CRCIC et l'ACCPI à commettre encore plus de gestes illégaux, si on les récompense après ces révélations?
Armé de nouveaux pouvoirs, plus efficaces donc, le même groupe d'individus et ses amis seront enfin en mesure de puiser dans les ressources illimitées...
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Merci de votre invitation.
Je dois préciser que je suis déjà vice-président de l'Association du Barreau canadien, dont je deviendrai le président en août, mais nous n'avions tout simplement pas le temps de passer par notre processus de vérification. Voilà pourquoi je formule mes observations à titre personnel. En même temps, je remercie certains de mes collègues pour leurs propres observations.
C'est une reconnaissance tacite d'échec que de dépenser 100 millions de dollars en 10 ans pour sensibiliser le public à sa protection contre les consultants fraudeurs en immigration et consacrer tant d'argent des contribuables à renforcer des mesures de conformité et d'application de la loi pour les consultants, y compris à la surveillance, par l'État, d'un nouveau collège qui leur est destiné, alors qu'on aurait pu facilement faire surveiller sans frais ces consultants par des avocats.
Le gouvernement semble avoir trois objectifs: combattre les consultants fantômes, réprimer les fraudes commises par des consultants autorisés et régler les questions de compétence chez les consultants autorisés. Voyons d'abord ces questions.
Nous ignorons les modalités d'affectation de l'argent, mais j'annonce que j'appuie l'augmentation du financement de l'Agence des services frontaliers du Canada et des postes à l'étranger pour les encourager à sévir contre les consultants fantômes. La meilleure façon de les combattre est d'autoriser seulement des avocats à représenter leurs clients moyennant finances, ce qui simplifie beaucoup le message, et le public comprend très bien les différentes catégories de représentants. Affirmer que seuls les avocats peuvent exercer le droit contre rémunération n'est pas compliqué à annoncer ni à comprendre.
Passons maintenant à la fraude des consultants autorisés. Comme on a pu le lire dans une série de trois articles de journalisme d'enquête du Globe and Mail qui portaient sur 2 600 travailleurs et étudiants étrangers : « [...] l'exploitation est beaucoup plus répandue qu'on a pu le dire, surtout parce que la plupart des victimes hésitent à s'adresser aux autorités, de crainte d'être déportés ».
Il y a deux ans, Navjot Dhillon a comparu devant vous pour parler des consultants qui réclamaient à leurs clients des dizaines de milliers de dollars pour trouver des employeurs qui confirmeraient des demandes de résidence permanente et leur verser des dessous-de-table. Il a dit qu'il n'avait jamais vu d'avocat procéder de la sorte. Il a même déclaré que des étudiantes se faisaient demander des faveurs sexuelles, mais qu'il n'en possédait pas de preuves documentées, ce qui rendait très difficile d'exiger aux auteurs de cette fraude qu'ils rendent des comptes, comme l'avait écrit le Globe and Mail.
Si les victimes sont peu susceptibles de se plaindre et que les preuves documentées sont illusoires, une grille de sanctions administratives pour les consultants négligents et un fonds d'indemnisation et une assurance responsabilité ne procureront pas la protection souhaitée du public, faute de témoins.
Maintenant, la compétence des consultants autorisés. Il y a deux ans, Paul Aterman, alors vice-président de la Section d'appel de l'immigration de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, le CISR, distinguait la formation rigoureuse des avocats en précisant qu'il y avait énormément de place à l'amélioration chez les consultants en qualité d'avocats plaidants.
Il y a exactement deux semaines, l'ancien juge de la Cour d'appel fédérale John Evans écrivait, dans la page d'opinion du Globe and Mail, que la détermination précise du respect des critères juridiques par un demandeur du statut de réfugié présente des difficultés particulières, tant sur le plan des faits que de la loi. Pour le demandeur non représenté par un avocat, les « difficultés sont peut-être insurmontables ». Il ajoutait que les compétences professionnelles des avocats dans la détermination des éléments utiles de preuve et leur présentation appropriée permettaient aux décideurs du sort du réfugié de contourner ces obstacles qui entravent une enquête précise.
Il déclarait que les avocats :
[...] jouent un rôle essentiel en aidant la commission et les tribunaux fédéraux dans l'interprétation et l'application de la loi. La Loi sur les réfugiés est très complexe. À elle seule, la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés compte plus de 200 articles d'une écriture dense. Elle doit être interprétée à la lumière du droit international sur les droits de la personne et... des protections accordées par la... Charte des droits et libertés... Dans ce domaine, la plaidoirie exige aussi des connaissances du droit administratif, un ensemble de principes que même les avocats plaidants chevronnés trouvent difficiles.
Je prétends que ces observations s'appliquent également au travail de préparation des demandes et à celui d'avocat. À propos, des demandes simples, ça n'existe tout simplement pas. Voilà pourquoi la question de l'incompétence ou, vu sous un angle différent, de la sous-représentation peuvent être pires que pas de représentation du tout.
Elisabeth May l'a bien dit :
[...] dans mon petit bureau de circonscription, nous consacrons au moins 80 % de notre temps à des cas d'immigration et de réfugiés. Ceux qui nous arrivent, après qu'un consultant en immigration a prétendument aidé le demandeur, sont les plus difficiles à démêler, en raison des multiples erreurs commises.
Adam Vaughan a dit qu'il croyait que tous ses collègues députés savent que lorsqu'un seul ministère est à l'origine de 75 à 80 % de leur travail, selon la circonscription, ça sent mauvais.
Michelle Rempel a dit :
Il suffit de réfléchir au coût de l'emploi, dans les 338 bureaux des députés, d'une personne uniquement affectée aux cas d'immigration ou à la quantité de ressources qu'il faut au CRCIC pour étudier des demandes bâclées ou au coût de la déportation des gens qui ont été mal conseillés.
Dans le temps de la Société canadienne des consultants en immigration, ils étaient 1 600, et, maintenant, ils sont plus de 5 500. Si un gouvernement, dans l'avenir, crée le collège — voici mes recommandations, si vous le faites — il ne devrait pas maintenir les droits acquis; tous les consultants devraient subir un examen linguistique; les honoraires d'aiguillage devraient être interdits, ce qu'ils ne sont pas; tous devraient être audités; et les cotisations devraient être suffisamment élevées pour couvrir les frais du fonds d'indemnisation et de l'assurance responsabilité. À propos, j'ignore comment indemniser une personne ayant perdu son droit à la résidence permanente et perdu aussi la possibilité de gagner un salaire au Canada pour le reste de sa vie.
De plus, je propose qu'un membre du bureau exécutif de l'Association du Barreau canadien soit invité à siéger au conseil d'administration du collège et que les avocats soient soustraits au système de sanctions administratives prévues, vu que les barreaux sont dotés de mesures disciplinaires robustes, comme nous l'avons entendu.
Même les infirmières diplômées se voient imposer des restrictions dans l'exercice de leur profession. Il devrait en aller de même pour les consultants à qui devraient être complètement interdites les procédures judiciaires; mais, encore une fois, le gouvernement, quelque part dans l'avenir, pourrait changer d'avis.
Enfin, je tiens à employer le temps qui reste à déboulonner quelques mythes. Cette réalité des consultants en immigration est entièrement fondée sur des hypothèses. On suppose que les immigrants préfèrent obtenir des conseils juridiques et être représentés par des membres de leur propre communauté, que les avocats ne peuvent pas jouer ce rôle, mais ça ne tient tout simplement plus la route, vu la diversité des membres du Barreau, aujourd'hui.
On suppose aussi que les honoraires des avocats spécialistes de l'immigration sont inabordables parce qu'excessifs et, pourtant, contrairement aux avocats plaidants du droit familial, du droit criminel ou du droit civil, la plupart de ces spécialistes facturent des honoraires inférieurs à 10 000 $ et produisent au départ des devis à honoraires fixes qu'ils peuvent réduire d'après la capacité de payer du client. Bien sûr, nous faisons beaucoup de travail bénévole, que ce soit à l'aérogare... Il y a les décrets présidentiels de Trump, les réfugiés pour cause de catastrophes naturelles, les réfugiés syriens. Il n'existe pas de tradition comparable chez les consultants, même s'ils exercent depuis maintenant des décennies.
De plus, la plupart des avocats spécialistes de l'immigration travaillent à leur compte ou dans de petits cabinets dont les frais généraux sont modestes. Nous sommes donc loin des firmes géantes, sophistiquées, qui ont des collections d'oeuvres d'art valant un million de dollars. Ils économisent pour les clients et les contribuables en décourageant les demandes et les appels frivoles, ce qui arrive à point nommé, vu les pressions exercées sur la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Nous ne sommes pas des gens d'affaires. Nous sommes des membres du Barreau. Nous sommes conscients du rôle essentiel qu'on nous a confié, qui est d'agir dans l'intérêt de nos clients et de soutenir la bonne administration de la justice.
En venant au secours des consultants une troisième fois...
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour. Je vous remercie de votre invitation.
Je suis professeure adjointe à la faculté de droit de l'université de Windsor. Je suis également avocate. J'ai exercé cette profession pendant 15 ans. Je suis maintenant doctorante. Mes travaux de recherche portent sur la réglementation de la profession de parajuriste et sur l'accès à la justice en Ontario. J'ai récemment signé deux publications sur la réglementation des parajuristes, le régime réglementaire et la gamme de la prestation de services juridiques par des non-juristes indépendants au Canada. La loi autorise la plus grande partie de cette activité, y compris la profession de consultant en immigration. Avant, j'ai enseigné pendant 10 ans des programmes collégiaux pour les parajuristes en Ontario.
Aujourd'hui, je voudrais parler du mandat d'intérêt public prévu dans la Loi sur le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté, particulièrement dans le projet d'article 4. Il est énoncé dans la partie 4.
Pour commencer, plaçons le problème dans son contexte, le problème important, je pense, de la réglementation de la profession de consultant en immigration et en citoyenneté, dans le contexte plus général de la prestation de services juridiques par des non-juristes.
Il est clair que les non-juristes qui fournissent au public, contre rémunération et de manière indépendante, des services juridiques ont un rôle important à jouer au Canada. Votre comité l'a reconnu. La loi le reconnaît aussi. Non seulement les rôles des non-juristes sont-ils bien consacrés, mais des lois fédérales, provinciales et territoriales les ont aussi reconnus, et, dans certaines provinces, dès les années 1800. Récemment, la Cour suprême du Canada a reconnu la compétence de représentants non juristes indépendants devant les tribunaux administratifs. En Ontario, les parajuristes ont été agréés, depuis 2007, pour la prestation indépendante de services juridiques.
Des études ont montré que les non-juristes sont des représentants efficaces dans divers domaines et dans divers contextes de l'exercice de leur profession — à la condition d'avoir reçu la formation et d'avoir accumulé l'expérience appropriée. La réglementation de leur profession a permis, en Ontario, de protéger efficacement les consommateurs dans l'intérêt du public. Le facteur déterminant est la conception du régime réglementaire. C'est cette conception et ce régime qui comptent.
Il est également utile de prendre en considération la recommandation antérieure de votre comité dans son rapport de 2017 intitulé Nouveau Départ, selon laquelle le mandat de tout organisme nouveau de réglementation doit être dans l'intérêt du public et capable de réglementer et de régir la profession. Il devrait comprendre la protection du public par le maintien de normes éthiques rigoureuses pour préserver l'intégrité du système, protéger les demandeurs contre l'exploitation, grâce au maintien de normes rigoureuses de compétence et encourager la facturation d'honoraires raisonnables pour les services rendus.
Avec cette idée en tête, je regarde le projet d'article 4 du projet de loi, qui dit que l'objet du Collège est de réglementer la profession de consultant en immigration et en citoyenneté dans l'intérêt du public et pour le protéger. L'intérêt du public est au coeur ou devrait être au coeur de tout régime réglementaire. Il est servi par l'accès à des services de qualité et d'un coût abordable fournis par des agents compétents. La réglementation dans l'intérêt public doit donc viser à assurer des services de qualité, la compétence des fournisseurs de ces services et à régir le coût de ces services.
La partie 4 énumère déjà les mesures par lesquelles la réglementation pourra ou pourrait se faire dans l'intérêt du public — et pour le protéger —, notamment grâce à des normes de compétence. Mon inquiétude est que ce passage ne renferme pas de formulation précise relativement à la compétence ou au coût des services. Ce sont des éléments de l'intérêt du public et de l'accès à la justice. Même s'il en est question ailleurs dans la loi, à différents endroits, je crois qu'il faudrait le dire tout de suite au début du projet d'article 4, pour qu'il soit clair qu'ils font partie du mandat du collège relatif à l'intérêt du public. Je pense que, globalement, ça renforcerait le régime réglementaire.
Parlant de compétence, le rapport de 2017, encore une fois, recommandait qu'on assure des normes rigoureuses de compétence dans le régime réglementaire. Comme je l'ai dit, on ne trouve pas cette formulation dans l'article 4. Je pense qu'on devrait et qu'on pourrait facilement l'ajouter.
Le projet d'article 44 du projet de loi concerne l'octroi de permis et les normes de déontologie et de compétence établies par un code de déontologie. Le projet d'article 4 exige le respect d'un tel code.
Le respect d'un code de déontologie n'est pas nécessairement de la compétence. Je pense qu'il faut séparer les notions et que la compétence doit être visée séparément dans le projet d'article 4.
Je recommande qu'on ajoute le libellé suivant: « en veillant à ce que des normes élevées de compétence soient adoptées pour les titulaires de permis ». Cela constituerait l'un des moyens que prendrait le Collège pour régir les consultants dans l'intérêt public et pour protéger le public.
Je vais formuler un bref commentaire au sujet des frais facturés par les titulaires de permis. Dans le rapport de 2017, on recommandait d'inclure dans le mandat de tout nouvel organisme de réglementation la promotion de frais raisonnables pour les services rendus. Je comprends que ce n'est pas facile à faire, mais, je le répète, on ne fait aucunement mention des frais ou des coûts des services à l'article 4 de la loi. Je crois qu'il faudrait le faire, car l'abordabilité des services constitue un élément clé de l'accès à des services juridiques et de l'accès à la justice dans l'intérêt public.
Je recommanderais d'ajouter également un autre élément à l'article 4, un autre paragraphe avec un libellé similaire. Il faudrait préciser que le Collège a notamment pour mandat d'établir des lignes directrices relativement aux frais facturés par les titulaires de permis.
Je suis d'avis que des dispositions sur les frais et les compétences devraient être ajoutées à l'article 4, qui porte sur le mandat d'assurer l'intérêt public, pour qu'il soit clair que ces éléments doivent être réglementés dans l'intérêt public et pour protéger le public.
Je suis ravie d'être ici et je serai heureuse de répondre à vos questions sur le sujet.
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Nous avons entendu dire hier qu'on allait faire appel aux centres de réception des demandes de visa pour essayer de diffuser le message, mais bien entendu une seule personne dans un pays comme l'Inde, c'est très peu.
Lorsque j'ai comparu la dernière fois au nom de l'Association du Barreau canadien, j'ai expliqué que, si on disait que seuls les avocats peuvent représenter des clients contre rémunération, ce serait un message tellement simple qu'on pourrait l'inscrire sur un formulaire. On pourrait l'inscrire sur un formulaire dans de nombreuses langues pour que les gens comprennent.
Malheureusement, des personnes ne se rendent pas compte qu'elles embauchent des gens qui se disent avocats sans l'être ou qui affirment être autorisés à pratiquer à l'étranger en tant que consultants fantômes. Peut-être qu'ils disent « ne vous inquiétez pas; je suis un agent de voyage et je peux vous aider », ou quoi que ce soit d'autre.
Si on véhicule le message que seulement les avocats peuvent représenter des clients contre rémunération, c'est un message très simple, et on peut même mettre un lien pour que les gens puissent vérifier si la personne est bel et bien un avocat.
On pourrait même inscrire ce message sur les formulaires. C'est la meilleure façon de s'attaquer au problème des consultants fantômes, car, autrement, la situation va perdurer pendant des années. Pendant de nombreuses années encore, nous serons aux prises avec ce problème des consultants fantômes. Si on ne fait pas cela, on ne réglera jamais le problème.
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C'est un problème très difficile car des gens déposeront ces plaintes à l'endroit de consultants parce qu'ils pensent pouvoir obtenir un permis de travail ouvert, même si les consultants peuvent n'avoir rien fait de mal. Vous vous retrouverez avec ce type de situation. S'il y a un exemple clair, tant mieux.
Je dis seulement que la meilleure solution est de préciser que seulement les avocats peuvent aider ces gens, car les plaintes... C'est une fausse équivalence. J'entends constamment qu'il y a des mauvais avocats aussi. Si on regarde la période allant de 2011 à 2016 en Colombie-Britannique, savez-vous combien de mesures disciplinaires ont été prises à l'encontre d'avocats? C'était la période où la SCCI existait, de 2011 à 2016. Il n'y en a eu aucune. Aucune mesure disciplinaire n'a été prise en Colombie-Britannique.
Oui, il y a de mauvais avocats aussi qui, pour des raisons d'avidité, d'apathie, ou peu importe, commettent des erreurs, tout comme il y a de mauvais médecins et de mauvais ingénieurs, mais ils sont peu nombreux. On ne peut pas les comparer.
Hier, on nous a dit qu'il y a 350 plaintes, et la personne du comité disciplinaire a signalé que des 350 plaintes par année, seulement 2 % représentent 60 %. D'accord, faisons le calcul. Quel est le résultat? C'est 140 par année. Ce ne sont que les cas signalés. Vous devez comprendre que je vois ces gens tous les jours, et 99 % d'entre eux ne veulent pas aller de l'avant avec les plaintes car ils se demandent quel est l'avantage de le faire du point de vue de l'immigration. Que vont-ils en tirer? Ils ne veulent pas déposer une plainte. On peut imaginer tous les torts qui sont en jeu. C'est ce qui me motive à me pencher sur cette question.
Je trouve cela décevant. Je regarde les témoins ici présents et je pense à ceux d'hier, et j'ai l'impression de faire cavalier seul. Ce qui me motive, jour après jour dans ma pratique, c'est que je vois de nombreuses personnes qui sont lésées. Je pense qu'il y a de bons consultants qui essaient de faire preuve de diligence — et je le dis publiquement aux fins du compte rendu —, mais ils peuvent s'associer avec des avocats comme ils le font à l'heure actuelle. Ils peuvent travailler avec des avocats et des cabinets d'avocats. Ils peuvent attirer des clients. Ils peuvent mener des initiatives de marketing. Ils peuvent bénéficier de la réputation d'un cabinet d'avocats qui peut assurer la poursuite de leurs activités. Ils peuvent travailler avec des avocats.
Il y a un avantage. Ce n'est pas comme WebMD. On ne peut pas aller à la DPPC pendant cinq ans et prétendre être un bon avocat. Ça ne fonctionne pas ainsi. Les avocats sont formés pour interpréter les lois. Ils ne consultent pas seulement le site Web. Il y a un système d'éthique qu'on nous inculque durant nos trois années d'études en droit et après.