:
Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir invité encore une fois à comparaître devant le Comité. Nous traitons aujourd'hui d'un sujet important.
MM. Paul MacKinnon et André Baril vont se joindre à moi. M. MacKinnon est sous-ministre adjoint aux Politiques stratégiques et de programmes et M. André Baril est directeur des Politiques des droits d'asile.
[Traduction]
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a pris un certain nombre de mesures pour faire face au récent afflux de demandeurs d’asile qui arrivent au Canada en provenance des États-Unis, à l’extérieur des points d’entrée désignés. Plus important encore, nous travaillons en partenariat avec d’autres ministères, à titre de membres du groupe intergouvernemental spécial sur la migration clandestine, ainsi qu’avec des organismes, d’autres ordres du gouvernement et, bien entendu, nos partenaires externes.
Cette approche pangouvernementale fonctionne bien, notamment au moyen du Centre des opérations du gouvernement, et nous continuerons de travailler ensemble dans le cadre de cet enjeu important. Nous savons que la situation résulte, en partie, de la communication de renseignements erronés sur différents médias sociaux et autres plateformes, selon lesquels les personnes aux États-Unis pourront bénéficier d’un traitement de faveur si elles viennent au Canada. Bien sûr, c'est inexact. Tous les demandeurs d’asile sont traités conformément aux lois en vigueur.
Le processus d’octroi d’asile actuel est bien établi et efficace. Les demandes d’asile sont régies, en partie, par des accords internationaux dont le Canada, bien sûr, est signataire.
[Français]
En conséquence, nous avons la responsabilité légale d'évaluer toutes les demandes d'asile. En outre, toute personne qui présente une demande d'asile au Canada a droit à l'application régulière de la loi. Cela étant dit, des processus très rigoureux ont été mis en vigueur pour ceux qui demandent l'asile, peu importe de quelle façon ils arrivent au Canada.
[Traduction]
Quand ils arrivent au Canada, tous les demandeurs d’asile doivent tout d’abord se soumettre à une vérification des antécédents et à un contrôle rigoureux afin qu'on s’assure qu’ils n’ont pas commis de crimes graves et qu’ils ne représentent pas une menace pour la santé et la sécurité des Canadiens. Un agent de l'Agence des services frontaliers du Canada vérifie ensuite leur identité à l’aide d’informations biographiques et biométriques. Puis, un agent de l’ASFC ou d’IRCC interroge les demandeurs d'asile pour déterminer si leur cas peut être déféré à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié.
Au nombre des facteurs qui sont évalués pour déterminer la recevabilité d’une demande d’asile, il faut établir si le demandeur d’asile a déjà présenté une demande d’asile au Canada et s’il a déjà obtenu l’asile dans un autre pays. Une demande jugée recevable est alors déférée à la CISR pour qu’une évaluation indépendante soit effectuée en fonction du risque auquel le demandeur d’asile concerné est exposé dans son pays d’origine.
En raison de l’afflux de demandeurs d’asile auquel nous avons assisté tout au long de l’été à Saint-Bernard-de-Lacolle, le temps d’attente pour l’entrevue initiale visant à déterminer la recevabilité des demandes d’asile était passé à plusieurs mois. Toutefois, monsieur le président, je suis ravi d’annoncer aujourd’hui qu’en raison des efforts accrus consacrés au cours des mois d’août et de septembre, le temps d’attente pour ces entrevues est maintenant de quelques jours ou semaines, selon la situation.
Une fois qu’une demande d’asile est déclarée recevable et renvoyée à la CISR, le gouvernement fédéral couvre le coût des services de santé admissibles dans le cadre du Programme fédéral de santé intérimaire. En raison de ces circonstances exceptionnelles, un certificat du PFSI est maintenant délivré aux demandeurs d’asile après qu’ils se sont soumis à un contrôle de sécurité et à une vérification des antécédents et qu’une date a été fixée pour l’entrevue initiale visant à déterminer la recevabilité de leur demande d’asile.
Après avoir présenté une demande d’asile, les demandeurs pourront également demander de l’aide sociale, responsabilité qui relève des provinces et des territoires. Afin d’aider à réduire la pression exercée sur les budgets de l’aide sociale des gouvernements provinciaux, IRCC s’applique à traiter rapidement les demandes de permis de travail pour les demandeurs d’asile partout au Canada et à respecter une norme de service de 30 jours.
Au cours des dernières semaines, le gouvernement a également pris un certain nombre de mesures pour informer les gens au Canada et aux États-Unis concernant les faits entourant le processus d’octroi d’asile ici au Canada et pour rectifier la fausse information qui a été communiquée. Nous tentons de faire comprendre aux gens que le statut de protection temporaire aux États-Unis ne donne pas automatiquement le droit à un statut dans notre pays comme l’ont cru certains demandeurs d’asile.
[Français]
Nous avons également lancé une vaste campagne de sensibilisation avec la collaboration de nos partenaires. De plus, nous travaillons avec les consulats canadiens pour que le message soit directement communiqué aux communautés de la diaspora aux États-Unis qui envisagent peut-être de faire le voyage au Canada.
[Traduction]
Monsieur le président, nous pensons qu’il est important de continuer à souligner que bien que le Canada appuie la gestion des migrations et qu'il soit une société accueillante, entrer au Canada de façon clandestine peut être dangereux sur le plan de la sécurité personnelle et ne garantit pas qu’on puisse rester au Canada.
[Français]
La même évaluation rigoureuse s'applique, quel que soit le moyen par lequel une personne entre au Canada ou peu importe l'endroit où elle demande l'asile.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Shereen Benzvy Miller. Depuis le début du mois de mai, je suis vice-présidente de la Section de la protection des réfugiés de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, ou CISR. Je suis accompagnée de M. Greg Kipling, directeur général des politiques, de la planification et des affaires ministérielles de la CISR. Nous vous remercions de nous avoir invités à discuter de l'afflux de demandeurs d'asile au Québec cet été.
Puisque plusieurs organismes travaillent à ce dossier, que fait la CISR? Que signifie cet afflux soudain pour la CISR?
La CISR est le plus grand tribunal administratif indépendant au Canada. Comme l'a dit mon collègue, M. MacDonald, la CISR n'intervient dans le processus qu'une fois qu'IRCC ou l'ASFC lui renvoie une demande. Ce sont eux qui sont en première ligne.
[Français]
Avant d'aborder plus particulièrement la question de l'afflux de demandeurs d'asile au Québec ainsi que la réponse de la Section de la protection des réfugiés à ce sujet, j'aimerais vous donner un aperçu de notre mandat et de l'environnement dans lequel nous travaillons.
Notre mandat oriente toutes les décisions que nous prenons quant au traitement des demandes d'asile et des décisions rendues à cet égard, notamment en ce qui concerne la hausse récente du nombre de demandeurs d'asile au Québec.
Notre travail consiste essentiellement à établir si une personne a qualité pour être réfugié ou si elle est une personne à protéger au sens de la Convention des Nations unies relative au statut des réfugiés et de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.
Dans l'arrêt Singh de la Cour suprême, en 1985, la Cour a statué que les garanties juridiques de la Charte canadienne des droits et libertés s'appliquent à chacun, ce qui englobe toute personne se trouvant au Canada, y compris les demandeurs d'asile. En outre, la Cour a déclaré que les demandeurs d'asile ont droit à une audience relative à leur demande d'asile lorsqu'une question importante quant à la crédibilité est en cause. C'est pour ces raisons que la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada a été créée en 1989.
[Traduction]
En 1995, dans une décision de la Cour suprême du Canada, le juge La Forest a dit que la détermination du statut de réfugié « est probablement l'une des fonctions judiciaires ou quasi judiciaires les plus difficiles au Canada ».
La décision au sujet des demandes d'asile est complexe pour plusieurs raisons.
Premièrement, les membres de la Section de la protection des réfugiés prennent des décisions sur des questions de vie ou de mort, souvent avec des éléments de preuve incomplets ou limités.
Deuxièmement, bon nombre des demandeurs qui comparaissent devant la Commission sont vulnérables et souffrent de problèmes de santé mentale, comme l'état de stress post-traumatique, en raison des traumatismes qu'ils ont vécus dans leur pays d'origine. Jusqu'à maintenant, en 2017, 93 % des demandeurs ont demandé l'aide d'un interprète. Nous avons la capacité d'offrir ce service dans 240 langues et dialectes.
Troisièmement, les membres de la SPR doivent être au courant de l'évolution du droit et doivent être des spécialistes sur la situation de 126 pays— jusqu'à maintenant en 2017 —, qui change constamment pour la plupart.
Enfin, les tribunaux ont toujours maintenu qu'un degré élevé d'équité procédurale s'impose pour la SPR en raison notamment de l'importance des décisions prises.
[Français]
C'est dans ce contexte que la Section de la protection des réfugiés a élaboré son approche pour répondre à l'afflux de demandeurs d'asile franchissant la frontière au Québec. Le fait que bon nombre de ces demandeurs d'asile soient logés dans des tentes temporaires et qu'ils n'aient pas de permis de travail a créé plusieurs problèmes, tant pour les demandeurs d'asile que dans le traitement des demandes d'asile à la Section de la protection des réfugiés.
Tout d'abord, comme un grand nombre de ces demandeurs d'asile se trouvaient dans une situation très précaire au Canada, l'équité exigeait que la Section de la protection des réfugiés prenne tous les moyens possibles pour traiter rapidement les demandes d'asile. Cela signifie que nous devions traiter en priorité le plus grand nombre possible de ces cas, dans la mesure où nos ressources le permettaient, tout en respectant notre mandat général. Nous avons donc immédiatement mis sur pied, le 11 août, une équipe d'intervention dont les activités doivent se dérouler de septembre jusqu'à la fin de novembre.
Nous avons affecté 17 de nos commissaires à cette équipe et avons aussitôt pris des mesures pour embaucher d'autres commissaires pour ne pas nuire à notre capacité de gérer de façon continue le nombre de cas que nous recevons normalement.
[Traduction]
L'équipe d'intervention a un volet opérationnel et un volet décisionnel. Je tiens à souligner que cette intervention n'a rien changé sur le plan de l'engagement continu de la CISR à l'égard de l'un des principaux objectifs de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, c'est-à-dire assurer la sécurité de la société canadienne. Par exemple, la CISR a une politique publique qui prévoit que la SPR n'accepte pas une demande d'asile tant que l'ASFC n'a pas eu une possibilité raisonnable d'effectuer un contrôle de sécurité complet. Cette politique s'applique pour toutes les demandes, dont celles qui sont entendues par l'équipe d'intervention. Si cela intéresse les membres du Comité, je serai heureuse de parler d'autres processus liés aux questions de sécurité lorsqu'ils poseront leurs questions.
Depuis le 1er juillet, plus de 8 000 demandes ont été déférées à la SPR. Auparavant, nous prévoyions examiner 40 000 dossiers pour l'exercice actuel. La pression sur l'organisme quant à la gestion de ces nombreuses audiences, est énorme, puisque notre capacité d'entendre des causes au cours de l'exercice actuel, en fonction d'un plan d'action pour l'efficacité et la réaffectation interne de fonds, est d'environ 2 000 par mois ou 24 000 par année.
Évidemment, les demandeurs dont les audiences n'auront pas lieu devant un membre de l'équipe d'intervention d'ici les deux prochains mois devront attendre, comme d'autres demandeurs. Avant les arrivées à Lacolle, le temps d'attente était déjà d'environ 16 mois par personne. En septembre seulement, le nombre de demandes reçues dans la région de l'Est équivalait au nombre de demandes reçues dans cette même région pour toute l'année 2016.
[Français]
À ce jour, l'équipe d'intervention a réglé près de 300 demandes, et elle prévoit en régler jusqu'à 1 500 au cours de son mandat de trois mois. Ces décisions ne représentent qu'une petite partie des demandes d'asile comparativement aux milliers de décisions rendues chaque année, et ne constituent qu'une fraction des demandes d'asile qui nous ont été soumises depuis le mois de juillet.
De manière générale, nous veillerons à tirer profit de toutes les occasions et de la technologie ainsi que de l'expertise de nos employés pour régler la situation actuelle.
[Traduction]
Greg et moi serons ravis de répondre à vos questions. Nous vous remercions de nous accueillir.
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Merci de l'avoir mentionné.
Je suis au courant, mais nous faisons face à une situation où 1 000 demandes s'ajoutent encore à l'arriéré, qui est maintenant passé à 13 000 demandes.
Je comprends qu'un examen est en cours, mais des mesures doivent être prises. C'est ce que nous voulons voir. Si aucune mesure n'est prise à cet égard, nous compromettons l'intégrité de notre système. C'est surtout cela qui me préoccupe. Ce n'est pas bon pour le Canada. Ce n'est pas bon pour qui que ce soit.
La fois où le ministre s'est joint à nous — il témoigne très rarement —, je crois qu'il a admis que des ressources supplémentaires devaient être mises à la disposition de la CISR, mais nous n'en avons vu aucune.
Sur ce, je veux maintenant m'adresser aux représentants d'IRCC. En tenant compte des ressources existantes, les 120 employés, qui ont été réaffectées au sein d'IRCC pour gérer la situation, pouvez-vous nous donner le nombre exact d'employés réaffectés et nous dire d'où ils viennent?
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La réponse pourrait être très longue, mais je vais choisir certaines des pratiques exemplaires les plus uniques que nous avons apprises au fil des ans.
Cela commence vraiment par ce que nous avons appris de l'accueil des réfugiés syriens, à savoir que notre ministère est davantage en mesure de mettre très rapidement sur pied des centres de traitement mobiles. Nous avons des trousses mobiles de biométrie, comme nous les appelons, pour recueillir des renseignements biométriques. Nous pouvons nous déplacer avec ces trousses. Nous avons à différents endroits nos formulaires sécurisés, des déchiqueteuses et des imprimantes sécurisées. Au cours des dernières années, nous avons vraiment fait le nécessaire pour devenir mobiles.
Une autre pratique exemplaire est que nous sommes littéralement en mesure de travailler en tout temps partout dans le monde étant donné que notre système mondial de gestion des cas est maintenant entièrement électronique. Compte tenu des changements de fuseaux horaires et des différentes cultures dans lesquelles nous travaillons, les journées de travail diffèrent. Ce sont nos « services administratifs ». Nous les avons peaufinés dans le but de les améliorer.
Une autre pratique exemplaire que nous avons apprise, c'est qu'au moment d'examiner de multiples formulaires et mécanismes de réception des demandes, il faut les alléger et éviter de poser les mêmes questions à différentes étapes, ce qui peut parfois demander beaucoup de temps. Plus l'on procède ainsi, plus l'on traite rapidement les demandes.
De plus, pour être franc, nous avons investi dans les gens en leur donnant des affectations temporaires. Nous envoyons des gens de l'administration centrale traiter des demandes sur le terrain jusqu'à six semaines d'affilée. Nous offrons aux employés des affectations simples à l'étranger pour qu'ils acquièrent une expérience directe. Nous le faisons également à l'échelle nationale. Nous essayons ainsi d'investir dans nos gens pour qu'ils s'améliorent et prennent des décisions plus rapidement.
Il y a une autre...
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Je vais répondre en anglais pour être plus précis.
[Traduction]
C'est une question importante. En fait, de façon générale, la santé des demandeurs d'asile est vraiment ce qui a orienté nos opérations. Compte tenu des nombres si élevés, nous voulions veiller à la bonne gestion de la frontière et à l'élimination des préoccupations liées à la santé.
La réalité est que nous avons affaire à des gens et que c'est leur vie qui est en cause. Des femmes enceintes se sont présentées à la frontière. Il y a eu des naissances au point d'entrée durant la période de pointe. Des enfants avaient besoin de soins médicaux, et d'autres choses encore.
Comme dans le cas d'autres afflux de réfugiés, de façon générale, la santé de l'ensemble des gens arrivés à Lacolle était relativement bonne, puisque la majorité d'entre eux se trouvaient aux États-Unis depuis quelque temps. En fait, la plupart étaient en bonne santé. Cela dit, nous étions préparés à gérer tout type de préoccupation liée à la santé, comme nous le sommes dans les bureaux d'IRCC, parce que nous sommes quotidiennement en contact avec des gens et que dans la vie, tout peut arriver.
Je le répète, le ministre a pris la décision importante — le 24 août, je crois — de délivrer des certificats du Programme fédéral de santé intérimaire aux demandeurs d'asile de Lacolle avant qu'une décision soit prise quant à leur admissibilité, pour faire en sorte que toute personne ayant besoin de soins de santé puisse accéder au Programme fédéral de santé intérimaire immédiatement.
S'il vous plaît, monsieur le président, si vous me le permettez, j'aimerais corriger cette impression pour le compte rendu.
L'avis de pratique dont vous parlez, qui se trouve sur notre site Web, a été émis parce que les conseillers de la région de l'Est nous ont expliqué qu'il est absolument impossible de respecter le délai prescrit pour la présentation du formulaire Fondement de la demande d'asile, car leurs services sont tellement demandés.
En conséquence, conformément à la loi, nous avons pu exiger que les demandeurs soumettent un minimum de réponses pour que leur dossier soit retenu. Il s'agit des données de base qu'une personne peut fournir sans l'aide d'un conseiller et sans une compréhension approfondie du système. Par la suite, pour que la demande soit traitée, nous devons recevoir un formulaire Fondement de la demande d'asile rempli en entier avant le début de l'enquête.
Toute la substance du formulaire Fondement de la demande d'asile est maintenue. Les renseignements sont exigés. L'avis de pratique permet simplement de soumettre la demande en deux étapes. Rappelez-vous que la CISR est axée sur l'accès équitable à la justice, et les principes fondamentaux de la justice naturelle comprennent le droit d'être entendu et le droit de présenter une défense pleine et entière.
Par conséquent, en tant que tribunal, nous trouvions qu'il était nécessaire, pendant que la demande est si élevée, de permettre à la région de l'Est de procéder un peu différemment des autres régions. Comme l'avis de pratique le précise, il s'agit seulement d'une mesure temporaire, car la loi stipule clairement qu'une personne qui présente une demande à un point d'entrée a 15 jours pour soumettre le formulaire Fondement de la demande d'asile à la CISR. Une personne qui présente une demande d'asile dans un bureau intérieur doit soumettre le formulaire Fondement de la demande d'asile au moment où elle dépose sa demande.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur MacDonald, il a été question de plusieurs initiatives qui ont eu lieu, notamment à l'extérieur du pays. Le terme outreach a été employé dans ce contexte. Le premier ministre a d'ailleurs eu à rencontrer des leaders de la communauté haïtienne dans le cadre de ce dossier. De plus, le s'est rendu aux États-Unis. La Bibliothèque du Parlement nous a remis un document dans lequel nous avons appris que, pour des fins d'immigration, vous aviez même traduit certains documents en créole, de façon à pouvoir rejoindre les membres de la communauté et à les informer sur les processus d'immigration.
Il y a eu des voyages aux États-Unis, notamment à Los Angeles et à Miami. Or j'aimerais connaître le coût de ces déplacements et savoir si, à votre avis, il est efficace de tenir autant d'activités d'information pour sensibiliser les personnes.
Devrions-nous poursuivre de telles activités si elles sont utiles à la Commission et à divers partenaires qui oeuvrent dans le domaine du droit à l'immigration?
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En ce qui concerne le coût des activités, nous sommes en train de le déterminer, mais il reste qu'un voyage aux États-Unis coûte normalement 2 000 $ par personne.
[Traduction]
Il s'agit simplement d'une donnée arrondie. Le coût pour envoyer un agent d'IRCC à Miami ou à New York pour mener des activités de sensibilisation est très bas. Mais, il y a un coût.
Comme nous l'avons déjà dit — et vous avez raison, monsieur, de parler de sensibilisation —, le but réel des activités de sensibilisation est d'informer les gens. Il faut les aider à prendre une décision de vie. Au bout du compte, ils prendront la décision qui leur semble la meilleure, mais, en tant qu'agents d'immigration, nous souhaitons nous assurer qu'ils ont toutes les informations possibles pour prendre la décision la plus éclairée.
Nos activités de sensibilisation sont détaillées. Elles incluent: des plateformes de médias, de médias sociaux et de médias imprimés; des conversations individuelles avec les gens; des rencontres entre les gens et des députés et ministres; des discussions entre les individus et des gens comme nous et nos décideurs; des efforts de sensibilisation auprès d'organisations — avocats, consultants, organisations non gouvernementales, travailleurs au sein des communautés, et bien d'autres, sans oublier nos collègues provinciaux.
Dans le cadre de cette sensibilisation, il faut également fournir aux individus des informations dans la langue de leur choix, la langue avec laquelle ils sont le plus à l'aise.
[Français]
L'immigration est un système très complexe. Il est donc primordial que l'information soit formulée clairement, de façon à ce que chaque personne la comprenne. On parle en effet de la langue maternelle de ces personnes.
[Traduction]
C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de traduire beaucoup de nos produits dans diverses langues, pas seulement en Créole. Nous avons traduit nos produits dans d'autres langues.