Nous en sommes à la 144e réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration, et nous allons étudier le Budget supplémentaire des dépenses (B) 2018-2019. Nous allons nous pencher plus précisément sur les crédits 1b, 10b et 15b, sous la rubrique Ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration.
Nous remercions le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté d'être présent parmi nous, ainsi que le ministre de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé. Merci d'être là.
Nous attendons de voir combien de temps nous aurons, mais nous allons en faire le plus possible. Je vais vous demander de prononcer vos déclarations liminaires, puis les membres du Comité pourront vous poser leurs questions sur le Budget supplémentaire des dépenses.
Nous allons commencer par le ministre Hussen.
[Français]
Monsieur le président, chers collègues, bonjour.
[Traduction]
Je me réjouis d'être ici pour présenter le Budget supplémentaire des dépenses (B) de mon ministère pour l'exercice 2018-2019. Le ministre Blair et moi sommes accompagnés par Marta Morgan, sous-ministre d'IRCC, ainsi que d'autres hauts fonctionnaires, et je les remercie tous d'être ici aujourd'hui.
[Français]
Monsieur le président, nous demandons l'approbation, pour le budget supplémentaire des dépenses (B) d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, d'une proposition d'augmentation nette des ressources de 192 millions de dollars.
[Traduction]
Une partie de cette augmentation, soit 114,7 millions de dollars, sert à faire face à un fort volume de demandeurs d'asile. Dans un instant, le ministre Blair vous en dira plus sur les mesures prises par le gouvernement à ce sujet.
Le Budget supplémentaire des dépenses comprend également un montant additionnel de 69,2 millions de dollars pour le financement des services d'établissement et d'intégration fournis par le Québec aux nouveaux arrivants, conformément à l'Accord Canada-Québec sur l'immigration. En vertu de cet accord, nous continuons de collaborer avec le Québec et d'assumer conjointement la responsabilité des questions d'immigration et d'établissement.
Le budget prévoit en outre un financement de 4,6 millions de dollars pour l'expansion des mesures de contrôle biométrique. Ce n'est pas de l'argent frais, mais bien le report des fonds de l'année précédente, afin que le financement cadre mieux avec les dépenses prévues pour cette initiative. Il a été démontré que le contrôle biométrique protège efficacement la sécurité des Canadiens. L'expansion de notre programme de contrôle biométrique facilitera l'entrée au Canada et contribuera à protéger l'intégrité de notre système d'immigration en permettant l'identification rapide et exacte d'un voyageur.
Le budget comprend également 3,2 millions de dollars pour le financement du Plan des niveaux d'immigration de 2018 à 2020. Encore une fois, ce n'est pas de l'argent frais, mais un report de fonds qui reflétera mieux les efforts de 2018-2019. Le plan pluriannuel des niveaux d'immigration 2019-2021 fait croître de façon responsable le nombre de résidents permanents que le Canada accueille chaque année.
Des économistes, des employeurs, des chefs d'entreprise et des Canadiens de régions urbaines et rurales nous ont dit que le Canada a besoin de l'immigration pour relever les défis du marché du travail, soutenir la croissance économique et créer davantage d'emplois pour la classe moyenne. C'est pourquoi nous avons mis au point des programmes d'immigration conçus pour répondre aux besoins des collectivités canadiennes et de l'économie canadienne. Par exemple, le Programme de visa pour démarrage d'entreprise permet aux entrepreneurs étrangers qui lancent des entreprises novatrices de venir au Canada et de rapidement devenir des résidents permanents. La Stratégie en matière de compétences mondiales, quant à elle, permet de faire entrer plus rapidement au pays des travailleurs temporaires hautement qualifiés. Ce programme a déjà permis de pourvoir près de 30 000 postes vacants d'importance critique pour la croissance d'entreprises canadiennes et la réduction des pénuries de main-d'oeuvre.
Les leçons apprises grâce au succès du Programme d'immigration au Canada atlantique et du Programme des candidats des provinces ont guidé la conception de notre tout nouveau Programme pilote d'immigration dans les communautés rurales et du Nord, qui vise à répondre aux besoins des petites collectivités du Canada, à combler leurs pénuries de main-d'oeuvre particulières et à leur permettre de profiter davantage de l'immigration.
Quant au traitement des demandes, notre gouvernement a beaucoup fait pour réduire les temps d'attente et pour éliminer les arriérés. Par exemple, dans le cadre du Programme des conjoints, en 2016, les conjoints attendaient en moyenne 26 mois pour que leur demande soit traitée plus rapidement. Aujourd'hui, les temps d'attente pour les demandes des conjoints ne sont plus que de 12 mois en moyenne. Il y a quelques années, le Programme des aides familiaux comptait 62 000 dossiers en retard. Cet arriéré a été réduit de 90 %. Dans le cadre du programme des aides familiaux, les familles attendaient de cinq à sept ans. Aujourd'hui, le traitement des demandes prend 12 mois. Nous avons ainsi permis à des familles de se retrouver.
Bien que le Programme de parrainage des parents et grands-parents demeure très populaire et affiche des volumes exceptionnellement élevés, les temps d'attente sont passés de sept à deux ans.
Les Canadiens veulent également être assurés que nous avons un plan pour intégrer ces nouveaux arrivants, et c'est la raison pour laquelle nous accordons une très grande importance aux programmes d'établissement et d'intégration. Selon des recherches récentes, nos efforts portent des fruits.
L'enquête sur la population active réalisée par Statistique Canada pour décembre 2018 indique que le taux de chômage des immigrants en âge de travailler, soit de 25 à 54 ans, était de 5,7 % seulement. C'est le taux de chômage le plus faible enregistré pour ce groupe depuis 2006, année où Statistique Canada a commencé à mener cette enquête.
[Français]
Notre gouvernement est persuadé que notre système d'immigration continue de profiter à la fois aux nouveaux arrivants et à l'ensemble du Canada. Je suis convaincu que les initiatives dont j'ai parlé aujourd'hui démontrent que nous sommes déterminés à atteindre ces objectifs.
[Traduction]
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Comme l'a indiqué mon collègue, le ministre Hussen, le Budget supplémentaire des dépenses prévoit un total de 114,7 millions de dollars pour assurer la sécurité à la frontière et garantir un traitement rapide, efficace et rigoureux des demandes d'asile.
Le montant de 114,7 millions de dollars comprend 100 millions de dollars d'aide que le gouvernement du Canada a mis à la disposition des gouvernements provinciaux au cours du présent exercice et 14,7 millions de dollars destinés à d'autres initiatives que je vais vous décrire sous peu.
Grâce à ce financement, le gouvernement poursuit la mise en oeuvre de son plan dans le but de continuer à faire face efficacement à la migration clandestine et à gérer cette situation. Dans le cadre de ce plan, nous restons déterminés à travailler en collaboration avec nos partenaires provinciaux et municipaux concernant la prestation de services aux demandeurs d'asile et aux migrants clandestins, notamment l'hébergement temporaire.
Je suis fier de vous dire que nous continuions à évaluer tous les demandeurs avec respect et dignité. Nous leur fournissons les services dont ils ont besoin pendant que leurs demandes sont réglées — la primauté du droit est respectée et les lois canadiennes sont appliquées comme il se doit. Cela comprend l'application du Programme fédéral de santé intérimaire et la délivrance rapide de permis de travail afin que ces personnes puissent vivre de façon autonome au Canada dans l'attente de la fin du processus menant à la décision relative à leur demande d'asile.
Concernant le traitement des permis de travail, nous continuons à en délivrer aux demandeurs d'asile dans un délai inférieur à notre norme de service de 30 jours. IRCC poursuit également sa collaboration étroite avec toutes les parties concernées pour faire en sorte que nos plans d'urgence soient continuellement mis à jour et adaptés à toute fluctuation future du nombre de personnes traversant la frontière.
Nous continuons aussi de suivre l'évolution de la situation dans les autres pays pour éclairer notre planification, et lorsque nous voyons des tendances émerger, nous faisons des ajustements.
Comme mon collègue l'a dit, le budget de 2018 consacrait plus de 174 millions de dollars à la gestion de la migration clandestine en garantissant la sécurité à la frontière et un traitement plus rapide des demandes d'asile, et nous en voyons déjà les résultats. En 2018, le nombre de demandes d'asile irrégulières tranchées par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié a augmenté de 95 % par rapport à 2017.
De plus, nous incitons de manière proactive d'autres pays à décourager la migration clandestine. À cette fin, nous avons des communications directes et soutenues avec le gouvernement des États-Unis et avec d'autres gouvernements étrangers.
Je peux garantir aux honorables députés que nous travaillons fort à maintenir l'intégrité et la sécurité de la frontière.
Quiconque franchit notre frontière de façon clandestine est intercepté, détenu et soumis à une vérification de sécurité approfondie, ce qui comprend un contrôle biométrique. La photographie et les empreintes digitales sont prises à la frontière. Les demandeurs d'asile admissibles sont ensuite aiguillés vers la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, qui procède à une évaluation indépendante de leur dossier. Les personnes qui n'ont pas besoin de la protection du Canada sont renvoyées.
Les mesures que nous avons prises vont dans le sens de l'équilibre que nous essayons d'atteindre. Cet équilibre consiste à faire en sorte que le Canada accueille ceux qui ont réellement besoin de protection, tout en assurant l'intégrité de notre système d'immigration et la sécurité de nos citoyens.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie également les ministres ainsi que les représentants des deux ministères de leur présence parmi nous.
L'immigration est à la fois un défi de taille et une réponse importante à notre pénurie de main-d'œuvre. Monsieur Hussen, comme vous l'avez dit, les résultats parlent d'eux-mêmes pour ce qui est de l'intégration des immigrants. En effet, le taux de chômage chez les nouveaux arrivants semble très bas. Cependant, nous faisons face à une pénurie de main-d'œuvre, particulièrement au Québec. J'aimerais que vous nous donniez plus de détails sur les délais de traitement.
Comment pouvons-nous faire passer de sept à deux ans les délais de traitement, qu'il s'agisse de réunir des familles ou d'accepter de nouveaux immigrants?
Les délais de traitement sont cruciaux lorsqu'il s'agit de faire entrer de nouveaux immigrants au pays, de les y intégrer le plus rapidement possible — qu'il s'agisse du marché du travail ou de la réunification des familles — et de faire en sorte que leur contribution soit importante pour le Canada.
Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet?
:
Absolument. C'est une question très importante.
Ce n'est pas juste pour les familles qu'on garde inutilement séparées, et nous devrions faire tout ce que nous pouvons pour les réunir. Le Programme des conjoints est un exemple.
Vous m'avez demandé comment nous avons réussi à le faire. Nous avons pu consacrer plus de ressources, et le ministère s'est concentré là-dessus. Je tiens à rendre à César ce qui appartient à César en soulignant les efforts des fonctionnaires qui ont travaillé sans relâche à réduire le temps de traitement pour faire passer la moyenne de 26 mois à 12 mois. En ce moment, il faut 12 mois ou moins. Par conséquent, de nombreux couples ont été réunis. De plus, ceux dont les dossiers faisaient partie de l'arriéré dont nous avons hérité sont maintenant réunis. C'est important. Il n'y a pas que cela. Dans la catégorie des aides familiaux, l'arriéré a fléchi de plus de 90 %. Dans la catégorie des parents et grands-parents, c'est la même chose. Nous nous occupons des personnes qui ont été séparées et qu'on a gardées séparées inutilement. Nous savons que nous aurions pu faire mieux, et nous avons amélioré la situation en faisant les investissements nécessaires.
Ce n'est pas tout. Il y a la mise en œuvre de nouveaux programmes répondant aux besoins des employeurs qui nous ont dit qu'il faut trop de temps pour faire venir des travailleurs talentueux au Canada. La Stratégie en matière de compétences mondiales a permis de faire passer de sept mois à deux semaines le temps de traitement des dossiers de travailleurs temporaires hautement qualifiés venant de l'étranger. C'est un énorme changement culturel, et les employeurs à l'échelle du pays en sont ravis. Nous devons continuer de travailler avec la même énergie à faire venir au Canada des talents de l'étranger, car l'investissement vient avec les talents.
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Ce que je peux vous dire, premièrement, c'est que nous n'allons jamais compromettre la sécurité de nos citoyens et qu'il se fait énormément d'excellent travail partout à la frontière.
Nous avons consacré beaucoup d'argent à veiller à la présence de ressources adéquates de la GRC, de l'ASFC et d'IRCC à la frontière pour le traitement de toute personne qui arrive au pays. Il a fallu redéployer des ressources et en ajouter spécialement pour la gestion efficace de cela. Toute personne qui se présente à la frontière de quelque façon que ce soit fait l'objet d'un examen garantissant qu'il n'y a aucun risque de criminalité ni aucun risque pour la sécurité nationale. Plus de 95 millions de personnes ont été ainsi traitées par l'ASFC.
Quiconque franchit clandestinement la frontière est soumis à un processus d'examen nettement plus rigoureux. Ces personnes sont détenues par la GRC. Elles font l'objet d'un processus important et rigoureux comportant la vérification des antécédents ainsi que des entrevues. Leurs données biométriques sont recueillies. Toutes les mesures nécessaires sont prises pour que les personnes qui entrent au pays clandestinement soient soumises à un examen rigoureux dont le but est d'empêcher l'entrée au pays des personnes représentant une menace de criminalité ou une menace à la sécurité.
Franchement, notre engagement par rapport à cela est celui de pouvoir garantir aux Canadiens que la situation est gérée de manière sécuritaire. J'entends souvent des questions et des préoccupations selon lesquelles il s'agit d'un problème de sécurité, et il est important de pouvoir assurer aux Canadiens que tous les efforts sont déployés pour veiller à la primauté du droit et que la sécurité de nos citoyens est toujours notre priorité absolue.
:
Pour commencer, je pense que vous causez beaucoup de confusion chez les Canadiens à ce sujet.
Je vais essayer d'aborder la situation différemment. Vous nous avez soumis cette demande, et les Canadiens regardent. Croyez-vous qu'il soit juste de dépenser 114 millions de dollars alors que le , à Edmonton, a dit à un ancien combattant qu'il demande plus d'argent que ce qu'il peut lui donner; alors que vous augmentez les taxes; et alors qu'il y a un arriéré d'au moins 70 000 dossiers de réfugiés parrainés par le secteur privé qui se trouvent en ce moment dans des endroits comme le nord de l'Irak?
Trouvez-vous qu'il est juste, dans vos estimations, de même venir au Comité pour nous demander de dépenser cet argent? Est-ce que c'est juste? Est-ce que vous voulez que les Canadiens pensent que c'est juste?
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Je reconnais que les libéraux, dernièrement, empêchent les femmes fortes de s'exprimer, mais je ne me tairai pas.
Merci, monsieur le président.
Croyez-vous qu'il est juste de demander aux Canadiens d'accepter vos visites répétées à notre comité pour lui demander des centaines de millions de dollars pour payer indéfiniment des notes d'hôtel? C'est un trou sans fond. Il nous arrive plus de demandeurs. D'un côté, vous dites que l'Entente sur les tiers pays sûrs s'applique, mais, de l'autre, vous prétendez que les États-Unis ne sont pas un pays sûr, ce qui nous oblige à régler tous ces frais.
Pourquoi agissez-vous ainsi? Prenez une décision, n'importe laquelle, mais ne venez pas dire aux Canadiens que quelqu'un, dans le nord de l'État de New York, aura préséance sur des anciens combattants... tout en augmentant... la taxe sur le carbone... Voilà ce que vous nous demandez. Pourquoi les Canadiens devraient-ils vous dire que les membres de notre comité devraient autoriser le règlement de 114 millions de dollars de notes d'hôtel pour des personnes ayant traversé illégalement la frontière?
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On conteste maintenant l'autorité de la présidence.
L'hon. Michelle Rempel: Oui.
Le président: Je vous réponds que j'ai prévenu le Comité, il y a quelques mois, en présence de tous ses membres, que tout relâchement du décorum serait défalqué de votre temps, que je n'arrêterais pas la minuterie. L'horloge montre que plus de sept minutes se sont écoulées.
L'autorité de la présidence ayant été contestée, il faut...
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Il me tarde de voir les montants qu'on accordera à la Colombie-Britannique, parce que les besoins sont réels et que les ONG éprouvent des difficultés.
En fait, les agents d'une ONG, poussés à bout par l'obligation de diriger les arrivants vers des refuges et ainsi de suite, ce qui les stressait beaucoup, se sont résolus à les inviter chez eux. Pouvez-vous imaginer du personnel de première ligne invitant des réfugiés chez lui pour les soustraire au sans-abrisme? Voilà la réalité dans laquelle nous nous débattons. Nous ne faisons pas les gros titres, parce que nous ne faisons pas de bruit. Nous essayons la bonne volonté.
Je demande aux deux ministres de veiller à accorder des montants à la Colombie-Britannique. J'attends impatiemment de le voir dans le budget de 2019.
Passons, un moment, à un autre sujet.
L'un des enjeux soulevés ici par des témoins est de mieux investir pour gérer la situation, particulièrement en matière de logement. Leur idée est que, au lieu de régler des notes d'hôtel, comme actuellement, il faudrait investir dans un plan à long terme. En fait, des témoins, de Journey Home, ont proposé la construction de logements permanents, réutilisables à volonté, ce qui éviterait les notes d'hôtel. La proposition a été déposée devant notre comité. Elle se rendra au ministre, et je crois que les organisations organisent des rencontres avec les ministres à ce sujet.
Est-ce une idée que le gouvernement prendra en considération?
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La proposition a besoin d'investissements dans des infrastructures majeures, qui permettront de construire ces logements que, à propos, la Colombie-Britannique, BC Housing, appuie. Un certain nombre d'autres ONG de la communauté l'appuient aussi. Si le ministre n'a pas vu la proposition, je serai heureuse de la lui communiquer ultérieurement, à la Chambre, pour qu'il puisse l'examiner.
Une stratégie à long terme est possible. Plutôt que de régler des notes d'hôtel, on peut construire des logements permanents, réutilisables chaque fois que le nombre d'arrivants augmente. Comme le ministre l'a reconnu, ces personnes sont entrées illégalement au Canada, et elles arrivent ici conformément à la loi canadienne et aux obligations internationales contractées par le Canada.
Je n'en dirai pas plus sur le sujet.
Sur la question de la durée du traitement des dossiers, le problème réside en partie à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, la CISR. Elle a effectivement reçu deux années de financement, notamment 74 millions pour l'exercice 2018-2019, mais, compte tenu du rythme d'augmentation du nombre de dossiers, qui peut atteindre jusqu'à 2 500 par mois, le retard se chiffre à environ 30 000 dossiers par année. C'est beaucoup. Pour le résorber, le gouvernement a seulement essayé de s'occuper des anciens cas. En fait, nous ne faisons actuellement que créer un arriéré d'anciens cas, à moins que la Commission ne reçoive des sommes supplémentaires pour résorber ce retard qui augmente, parce que, actuellement, les demandes sont au point mort, et il faut au moins deux ans pour les traiter.
La Commission recevra-t-elle des dollars supplémentaires, pour éviter la création d'un arriéré d'anciens cas?
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Très succinctement, conformément aux obligations qui découlent de la convention internationale et de la loi canadienne, toute personne qui arrive dans notre pays, peu importe comment, légalement, à un point d'entrée, ou illégalement, n'importe où ailleurs le long des 9 000 kilomètres de la frontière canado-américaine, et qui demande l'asile...
D'abord, il est illégal d'entrer au Canada ailleurs qu'à un point d'entrée. La GRC détient donc immédiatement sur place les personnes qui entrent de cette manière. Si elles demandent l'asile, nous déterminons l'admissibilité de leur demande, compte tenu d'antécédents criminels ou d'une éventuelle menace à la sécurité nationale ou de tout autre motif. Nous, c'est la GRC, l'Agence des services frontaliers du Canada et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, à la frontière même. La demande d'asile donne juridiquement droit à l'application régulière de la loi et à une audience. Un certain nombre d'autres dispositions de cette loi prévoient d'autres examens et appels. L'application régulière de la loi est garantie par notre législation, et ces personnes y ont droit.
De plus, d'autres dispositions les rendent, par exemple, admissibles aux services de santé, pendant l'application régulière de la loi à l'étude de leur dossier. C'est un juste retour des choses, parce que, bien franchement, ce droit leur avait été enlevé, mais nos tribunaux ont jugé que c'était illégal. En fait, ils auraient qualifié la peine de cruelle et d'inusitée. Justice devait être faite. Après les audiences, si on détermine que le demandeur est admissible à l'asile, on l'installe à titre de réfugié demandeur d'asile. Si, au contraire, il se révèle ne pas avoir besoin de la protection du Canada, il fait l'objet d'un renvoi.
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Merci. Je vais tenter d'être bref.
Tout d'abord, je tiens à dire que nous reconnaissons que le nombre de demandeurs d'asile, qui entrent au pays tant de manière régulière qu'irrégulière a augmenté, ce qui crée des difficultés pour les municipalités et les provinces d'un océan à l'autre. Nous déployons de grands efforts pour soutenir les provinces. Je préfère largement offrir du soutien par l'intermédiaire des gouvernements provinciaux, et je dirais que nous avons vécu une variété d'expériences.
Nous avons éprouvé certaines difficultés, mais nous continuons à discuter avec la province de l'Ontario. Je suis ravi que l'Ontario ait accepté récemment d'établir un groupe de travail formé de hauts fonctionnaires afin de nous aider à comprendre les contraintes qui pèsent sur la province.
Nous travaillons aussi très directement avec la Ville de Toronto, la ville la plus touchée par l'entrée régulière et irrégulière de demandeurs d'asile au pays. Nous fournissons des services et du soutien dans la ville de Toronto, en collaboration avec la Ville de Toronto, qui, soit dit en passant, est une excellente partenaire. Nous avons versé 26 millions de dollars dans des mesures immédiates visant à remédier à la pénurie d'hébergement temporaire pour les demandeurs d'asile à Toronto.
Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec la Ville d'Ottawa et d'autres municipalités, et ce travail important se poursuit. Comme je l'ai dit dans une réponse précédente, historiquement, les trois ordres de gouvernement ont partagé la responsabilité de veiller à ce que les gens qui demandent l'asile au Canada reçoivent le traitement auquel ils ont droit en vertu de la loi. Nous avons toujours travaillé de manière très collaborative avec les municipalités, les provinces et le gouvernement fédéral, et nous mettons tout en oeuvre pour continuer à procéder ainsi.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs les ministres, premièrement, je suis heureux que vous ayez fait deux affirmations devant le Comité.
Monsieur le ministre Blair, vous avez confirmé qu'il est illégal de franchir notre frontière entre les portes d'entrée officielles.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2018-2019, il y a une demande de 114 millions de dollars pour appuyer l'augmentation du nombre des demandeurs d'asile. Donc, les affirmations de l'opposition sont vraies depuis longtemps.
Monsieur Blair, dans vos notes d'ouverture, vous avez parlé, comme le ministre Hussen, des vérifications de sécurité. On sait qu'un peu plus de 2 500 personnes n'ont fait l'objet d'aucune vérification de sécurité. On vous a déjà posé la question à la période des questions et vous ne le saviez pas à ce moment-là, mais maintenant vous le savez. Pensez-vous que c'est acceptable?
Actuellement, 540 agents de l'ASFC cessent de faire leur travail habituel pour aller aux points d'entrée. Il y a énormément de points d'entrée au Québec, évidemment, mais il y en a également partout dans toutes les provinces. Il y a des franchissements de frontières qui sont problématiques. En plus de cela, le gouvernement a dépensé 6,6 millions de dollars pour que la GRC surveille le chemin Roxham.
Alors qu'il y a d'autres problèmes de criminalité rurale et de trafic d'armes au Canada, pensez-vous que c'est une bonne façon de dépenser l'argent des contribuables?
:
Je voudrais rappeler aux membres du Comité que, le 10 mai 2018, M. Ossowski, président de l'ASFC, a dit ceci:
Un exemple rapide pour expliquer des baisses dans le Budget des dépenses pourrait être le financement de plusieurs grands projets [...] Ces projets sont arrivés à terme [...] le budget global de l’Agence diminue.
Ce n'était donc pas des compressions budgétaires. Des investissements avaient été faits et on revenait à la normale.
Le directeur parlementaire du budget nous dit qu'il va en coûter plus de 1,5 milliard de dollars pour régler le problème des passages illégaux à la frontière. Vous savez que les milliers d'immigrants illégaux créent le chaos dans le système d'immigration. Ce qui est plus préoccupant pour nous, c'est qu'un fonctionnaire à Cornwall a dit que c'était devenu la norme et que, maintenant, la façon de faire était normale et qu'il fallait que ce soit un processus habituel.
Ne pensez-vous pas que l'Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs devrait être modifiée? Trouvez-vous normal que les gens arrivent chez nous de cette façon, comme l'a dit le fonctionnaire à Cornwall?
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux ministres et aux fonctionnaires de leur présence.
Nous parlons d'affecter des fonds à la frontière et d'augmenter les ressources de 192 millions de dollars. Selon un article publié par CTV, le syndicat qui représente les douaniers et les gardes-frontières canadiens aurait affirmé que les compressions imposées à l'Agence des services frontaliers du Canada menacent la sécurité publique. Toujours d'après cet article, on aurait dit à l'ASFC de réduire ses dépenses de 143 millions de dollars, ce qui aurait mis en péril 1 100 emplois.
Monsieur Blair, vous venez de parler de compressions encore plus importantes. Quelle incidence la réduction du financement a-t-elle sur les ressources que nous allouons aux professionnels qui assurent la sécurité de nos frontières?
:
D'accord, mais avant que nous nous quittions, il y a trois choses que j'aimerais dire.
Premièrement, nous avons mentionné l'Université de Waterloo, mais je tiens aussi à mentionner l'Université Wilfrid Laurier, car je crois qu'il y a des étudiants de cette université dans la salle.
Je vous souhaite la bienvenue et je vous remercie de vous être joints à nous. Nous sommes toujours ravis de rencontrer des étudiants.
Deuxièmement, je tiens à remercier les ministres et les fonctionnaires. Les fonctionnaires seront convoqués à nouveau, mais je ne suis pas certain quand. Merci aux deux ministres de leur présence ici aujourd'hui.
Enfin, le troisième point que j'aimerais soulever concerne nos séances de la semaine prochaine. Nous nous réunirons trois fois la semaine prochaine, soit lundi, mercredi et jeudi, afin de mener à bien notre programme. Ces séances nous permettront de finir notre étude sur la migration. Nous tiendrons une séance sur l'Amérique latine, une sur la demande de main-d'oeuvre, et une sur les travailleurs étrangers temporaires et l'offre de main-d'oeuvre. Cette séance aura lieu jeudi, de 15 h 30 à 17 h 30.
La séance est levée.