:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous.
Je suis très heureux d'être ici avec vous ce matin pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (C) de mon ministère pour l'exercice 2015-2016.
[Traduction]
Je suis accompagné de ma sous-ministre, Anita Biguzs et de quatre sous-ministres adjoints, Tony Matson, Catrina Tapley, Robert Orr et Dawn Edlund.
Je vais brièvement vous parler de quelques éléments importants après quoi je répondrai à vos questions, dans la limite de mes compétences, sur le Budget supplémentaire des dépenses.
Depuis l’automne dernier, nous travaillons d’arrache-pied — du moins les employés du ministère — pour accueillir 25 000 réfugiés au Canada venus de différentes parties du monde. Je dois préciser que les Canadiens, de partout, ont fort bien répondu à cet appel en parrainant des réfugiés et en faisant des dons de nourriture et de vêtements. Les fournisseurs de services d’établissement ont fait tout leur possible pour faciliter les premiers pas de ces néo-Canadiens sur la voie du succès. Le secteur privé, lui aussi, nous a aidés en versant des fonds.
Grâce à tout ce travail, j'ai deux bonnes nouvelles à vous annoncer. Je ne les ai apprises que ce matin et elles concernent l'hébergement. Comme je l'ai dit à maintes reprises, cette question posait un vrai problème. C'est l'un des obstacles que nous avons dû franchir pour véritablement aboutir dans notre démarche.
La première grande nouvelle est que, en fin de compte, il ne restera plus aucun réfugié dans les hôtels réservés par le ministère pour les arrivants à Toronto et à Montréal. Il n'y aura donc plus de réfugiés logés dans ces hôtels d'accueil initial, dans ces deux villes. Bien sûr, bien d'autres hôtels continueront d'être utiles ailleurs, mais il faut voir un signe positif dans le fait que ces premiers points de chute ne seront plus nécessaires. Les réfugiés seront soit relogés dans d'autres hôtels, soit placés en hébergement temporaire ou permanent.
L'autre bonne nouvelle, que j'ai également apprise aujourd'hui, c'est qu'un peu plus des deux tiers des réfugiés que nous avons accueillis, soit 67 %, occupent désormais des logements permanents. Il y a deux semaines environ, ils n'étaient que 52 %. Depuis, beaucoup de réfugiés sont arrivés dans la dernière semaine ou depuis la fin février. En date d'aujourd'hui, ils sont 67 % à vivre en hébergement permanent.
À 52 %, la proportion était nettement insuffisante et nous en avions environ 30 % à Vancouver et à Toronto. Ces deux grandes villes ferment toujours la marche, mais elles sont maintenant passées de 30 % à 46 % dans le cas de Vancouver pour ce qui est du logement permanent et à 50 %, à Toronto. Ce sont des données que nous tenons des organismes d'accueil.
Par ailleurs, les organismes d'accueil ont maintenant annoncé les dates auxquelles tout le monde devrait se retrouver en hébergement permanent. La dernière de ces dates sera au mois de juin. D'ici le 10 mai, toutes les villes d'accueil, à part trois, devraient avoir logé la totalité des réfugiés dans des logements permanents. Les trois qui traînent de l'arrière et qui parviendront à ce résultat en mai ou en juin sont Moncton, Vancouver et Toronto.
Il demeure que nous sommes passés de 30 à 46 ou 50 % à Vancouver et que nous sommes, globalement, passés de 52 à 67 %, ce qui prouve les progrès réalisés sur le chapitre de l'hébergement permanent des réfugiés.
[Français]
Je suis très content de vous annoncer que, au cours des deux ou trois dernières semaines, la proportion de réfugiés qui habitent maintenant un logement permanent est passée de 52 % à 67 %, ce qui veut dire que nous avons certainement fait du progrès dans ce domaine difficile.
[Traduction]
Sur ce, permettez-moi d'entrer dans le détail du budget des dépenses.
Mon ministère cherche à obtenir l’accès à un financement de 17,7 millions de dollars dans le cadre du fonds de prévoyance pangouvernemental du projet d’accueil des réfugiés syriens. Ce financement avait été approuvé et réservé à ces fins. La demande d’accès à ce fonds de prévoyance porte sur les montants qui seront nécessaires pour s'assurer que les centres provisoires d’hébergement soient prêts à accueillir les réfugiés advenant que la capacité des lieux d’hébergement temporaires désignés soit insuffisante.
[Français]
Cependant, grâce à l'appui et aux efforts des intervenants, nous avons été en mesure d'accroître le recours aux hôtels d'accueil et nous n'avons pas eu à faire appel aux centres provisoires.
[Traduction]
Autrement dit, nous n'avons pas eu à recourir aux bases militaires.
Le fonds de prévoyance sert à assumer les coûts de l’hébergement temporaire pour les réfugiés dans les régions et tous les fonds non dépensés seront retournés au cadre budgétaire à la fin de l’exercice financier.
Le ministère cherche à obtenir 4,5 millions de dollars pour octroyer un montant ajusté dans le cadre de l’Accord Canada-Québec sur l’immigration. Ce montant portera à 345,1 millions de dollars la subvention annuelle que le gouvernement fédéral offre au Québec pour soutenir la prestation de services d’établissement et d’intégration dans cette province.
Vous savez qu'en vertu de cet accord, le gouvernement du Québec est tenu de fournir des services d’accueil et d’intégration à tous les immigrants.
[Français]
En ce moment, alors qu'un grand nombre de personnes arrivent au Canada dans le cadre de I'initiative #Bienvenueauxréfugiés, ce financement est particulièrement important.
[Traduction]
Le ministère cherche également à obtenir l'autorisation de réaffecter des ressources déjà approuvées qui avaient été réservées pour des dépenses de fonctionnement afin d’aider les employés à traiter les dossiers des réfugiés. Ceci comprend le transfert d’une somme de 20 millions de dollars au crédit des subventions et contributions pour les services qui ont été rendus au nom du ministère par l’Organisation internationale pour les migrations, au titre du traitement à l'étranger des dossiers des réfugiés syriens.
Autrement dit, nous avons eu recours à la sous-traitance, puisque les 20 millions de dollars qui auraient normalement dû être dépensés par le ministère ont été remis aux mains des gens de l'Organisation internationale pour les migrations qui possèdent une expérience incroyable de ces questions. J'en atteste personnellement pour les avoir rencontrés sur le terrain. Ils nous ont beaucoup aidés et c'est pour cela que les 20 millions de dollars sont transférés à l'Organisation internationale pour les migrations tandis qu'ils auraient dû être dépensés par le ministère. Étant donné qu'il s'agit d'un transfert de fonds des dépenses de fonctionnement aux subventions et contributions, ce n'est pas une demande de financement supplémentaire.
Une partie importante du présent budget concerne les 14,8 millions de dollars en financement permettant de poursuivre la mise en œuvre des réformes au Programme des travailleurs étrangers temporaires et au Programme de mobilité internationale.
[Français]
Les réformes du Programme des travailleurs étrangers temporaires visent à faire en sorte que les emplois disponibles soient tout d'abord offerts aux Canadiens. Introduites en 2014, les réformes limitent l'accès au programme et prévoient une application plus rigoureuse, avec des pénalités imposées aux personnes qui ne s'y conforment pas.
[Traduction]
Le budget de 2015 prévoit des fonds de 42,7 millions de dollars de 2015 à 2017 à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. En 2015-2016, des fonds ont été utilisés pour réformer le Programme des travailleurs étrangers temporaires de même que le Programme de mobilité internationale.
Un autre ajustement majeur consiste à réserver des fonds pour élargir le contrôle biométrique au sein du système d’immigration du Canada. Le financement de 5,6 millions de dollars servira à élaborer des plans en vue de définir, de créer et de déployer un plus vaste programme de biométrie. En juin 2015, il a été annoncé que le Canada comptait prolonger le contrôle biométrique sur une période de cinq ans afin qu’il s’applique aux ressortissants étrangers qui présentent une demande de permis de travail ou d’études. Les citoyens américains seraient dispensés de cette mesure.
[Français]
Le contrôle biométrique serait également utilisé dans le cas des étrangers qui présentent une demande de visa de visiteur ou de résidence permanente au Canada.
[Traduction]
Cela vient s'ajouter à la mise en place du contrôle biométrique dans le cas des résidents temporaires.
Actuellement, les citoyens de 29 pays et d’un territoire doivent fournir leurs empreintes digitales et faire prendre leur photo pour présenter une demande afin de venir au Canada de façon temporaire, à titre de visiteur, d’étudiant ou de travailleur.
[Français]
La biométrie est un outil fiable et précis. Elle permet de confirmer l'identité des voyageurs.
[Traduction]
Le contrôle biométrique des immigrants est utilisé dans quelque 70 pays. Son expansion permettra au Canada d’évoluer au même rythme que ses partenaires, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni, ainsi que d’autres pays d’Europe.
Mon ministère propose également de continuer à appuyer la Stratégie canadienne de prévention du passage de clandestins, grâce à un financement de 3 millions de dollars prévu dans le Budget supplémentaire des dépenses. La stratégie vise à lutter contre les opérations organisées de passage de clandestins susceptibles de se diriger vers le Canada. Le ministère offre de l’aide aux migrants interceptés par le biais du programme Aide mondiale aux migrants irréguliers.
Enfin, je tiens à attirer votre attention sur une réduction des frais imposés aux travailleurs qualifiés du volet fédéral. Le ministère a mis fin à la plupart des demandes présentées au titre du Programme des travailleurs qualifiés reçues avant 2008. Le présent budget comprend un ajustement négatif de 23 millions de dollars pour les remboursements de ces frais en 2015-2016.
[Français]
Monsieur le président, mes collègues et moi-même répondrons maintenant avec plaisir aux questions des membres de ce comité à propos de ce que je viens de dire ou à toute autre question qu'ils souhaitent poser.
[Traduction]
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur Tilson. Je dois mentionner qu'à la présidence de ce comité, tandis que nous étions dans l'opposition, vous avez fait un excellent travail et agi de façon non partisane. J'espère que votre successeur fait la même chose, ce dont je ne doute pas, mais quoi qu'il en soit, je suis heureux de vous revoir.
Je vous répondrai ainsi. Je suis convaincu que nous avons fait du bon travail sur le plan de la sécurité. Vous n'avez pas à me croire sur parole, mais les patrons de la GRC et du SCRS, ainsi que le patron des services frontaliers se sont dits tous ravis de la façon dont les contrôles de sécurité ont été effectués. Et puis, dans mes échanges avec le secrétaire à la Sécurité intérieur des États-Unis et avec l'ambassadeur des États-Unis, qui sont tous deux préoccupés par les questions de sécurité, je n'ai détecté chez eux aucun signe d'inquiétude vis-à-vis de notre approche. Ils semblent en avoir été satisfaits.
Alors, comment nous y sommes-nous pris? Eh bien, nous avons mobilisé quelque 500 personnes dans cette région, certains pour conduire des entrevues de sécurité. Nous avons délibérément mobilisé certains de nos fonctionnaires les plus expérimentés dans le domaine pour réaliser des entrevues auprès de chaque groupe de réfugiés et prendre les empreintes biométriques exigées, lesquelles ont été recoupées avec les bases de données américaines. Voilà notamment pourquoi les autorités américaines ont été satisfaites de notre travail.
J'ajouterais que nous avons sélectionné les personnes définies comme étant les plus vulnérables par l'ONU. Il s'agissait essentiellement de familles normalement constituées d'un grand nombre d'enfants. Ce groupe représente a priori un risque moindre à celui posé par les hommes célibataires. De plus, comme il y a véritablement des millions de réfugiés potentiels dans la région, les fonctionnaires ont appliqué des normes très élevées. En cas de doute quelconque sur une personne, le dossier était mis de côté pour être étudié ultérieurement.
Compte tenu de tout cela, il y a de quoi se réjouir de la façon dont nous avons traité des questions de sécurité. Je l'ai toujours dit, bien qu'il était important d'agir rapidement, compte tenu des conditions effroyables dans lesquelles la plupart de ces gens vivaient, nous avons toujours jugé plus important d'agir comme il le fallait sur les plans de la sécurité et de la santé.
Je tiens à remercier le ministre et son personnel. J’ai une liste de questions et, pour aller plus vite, je vais les poser toutes, et peut-être que, pendant que le ministre répond aux premières, le personnel pourrait chercher l’information utile pour répondre aux autres.
Premièrement, quel budget attribue-t-on à chaque réfugié pris en charge par le gouvernement et existe-t-il une ventilation de l’ensemble de ces budgets individuels par province?
Quand les ONG ont-elles demandé au gouvernement les fonds de réinstallation destinés au projet national de réinstallation de réfugiés syriens? Quand ont-elles obtenu, d’un bout à l’autre du pays, les fonds publics liés aux services de réinstallation?
Combien a-t-on dépensé, s’il y a lieu, pour la rénovation de bases militaires ou s’agissait-il simplement de fonds conservés en cas d’urgence? Combien a-t-on dépensé pour les abris temporaires, par mois et par province?
Combien d’employés d’IRCC, par ETP et par dollar, a-t-on consacrés au projet de réinstallation de réfugiés syriens?
J’aimerais également savoir combien on a attribué ou consacré au dépistage de santé primaire parmi les réfugiés syriens et combien le gouvernement fournit à cet égard.
Pour ce qui est de la question linguistique, le ministre peut-il confirmer que le budget réservé au programme CLIC est réduit de 3 à 8 % cette année, après une réduction de 7 %?
Aussi, dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, nous avons un programme d’aide qui permet d’offrir des services d’aide à l’enfance et de soutien à la famille aux familles de réfugiés. Avec la crise des réfugiés syriens, la charge de travail a plus que doublé, mais le financement a été réduit de 6 %. Je me demande si le ministre peut rectifier cette situation grâce aux fonds disponibles dont il a parlé.
Je laisse ça là et regroupe ces questions dans le dossier syrien pour l’instant.
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Je peux commencer, si vous voulez, après quoi je m’en remettrai à mes collègues.
Pour ce qui est des fonds d’urgence, je dirais qu’il s’agit plutôt d’un facteur de prévoyance, parce que nous pensions que nous devrions en fait monter les sites d’hébergement provisoires, et, bien sûr, c’était fondé sur les renseignements que nous avions en janvier ou février.
Finalement, comme je l’ai dit, nous avons assez d’espace dans notre crédit de fonctionnement, pour un certain nombre de raisons, et nous pensons que, à la fin de l’année, nous aurons suffisamment de fonds pour couvrir ces frais. Il aurait fallu un transfert de crédit, et c’est trop tard pour ça.
Pour ce qui est des besoins concernant le crédit 5, nous pensons que les besoins étaient plus grands, mais il restera suffisamment de fonds dans le crédit 1. J’espère être claire.
Le fait que nous ayons des fonds disponibles dans le crédit 1, nos frais de fonctionnement, s’explique par un certain nombre de raisons. Du point de vue du transfert que nous effectuons, comme le ministre l’a indiqué, nous passons par une tierce partie, à savoir l’Organisation internationale pour les migrations, plutôt que de mettre nos propres réserves de fonctionnement à contribution, ce qui aurait exigé du personnel. Il aurait fallu verser des salaires.
C’est aussi parce que nos estimations s’appuyaient sur les meilleurs renseignements dont nous disposions à ce moment-là sur ce qu’il faudrait pour réaliser un projet de cette envergure en peu de temps. Finalement, les coûts ont été inférieurs à nos prévisions.
Par exemple, nous avions fait une estimation des frais de transport de ces gens au Canada, mais le coût s’est révélé nettement inférieur aux prévisions. On aurait prélevé dans notre crédit de fonctionnement ou dans le crédit 5, mais nous avons réussi à obtenir de meilleurs tarifs en raison du nombre d’avions nolisés et de la disponibilité d’avions commerciaux.
Comme je l’ai dit, nos estimations étaient fondées sur les meilleurs renseignements dont nous pouvions disposer à l’époque, et les dépenses réelles se sont révélées nettement inférieures. Ces fonds sont réservés. Nous ne pouvons pas les employer à d’autres fins, et ce que nous n’utilisons pas n’est effectivement pas dépensé.
Concernant la liste des fournisseurs de services, je ne l’ai pas ici, mais nous pouvons certainement la fournir après la réunion, monsieur le président.
Je m’en remets à mon collègue concernant les arriérés.
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Monsieur le président, permettez que je réitère quelques-unes des remarques du ministre.
Pour ce qui est du traitement des demandes de conjoint, en fait, pour 2015, nous avons dépassé le nombre d’admissions prévues dans le plan. On avait prévu entre 45 000 et 48 000, avec un objectif de 48 000. En fait, nous avons admis plus de 49 700 conjoints, presque 50 000. Il me semble que ça démontre qu’il n’y a pas eu de recul dans le traitement des demandes de conjoint.
Ce budget supplémentaire n’inclut pas de fonds supplémentaires pour la capacité de traitement. Ce sont des fonds internes, si on veut. Ce sont des fonds de l’année précédente que nous avons reprofilés pour les destiner au traitement des demandes de conjoint. Il est vrai que les niveaux envisagés pour 2016 prévoient une augmentation importante du nombre de demandes de conjoint, et nous pensons être en mesure de donner de très bons résultats en termes de délais de traitement des demandes de conjoint.
Pour ce qui est de l’Organisation internationale pour les migrations, à bien des égards, en fait, le transfert de 20 millions de dollars nous a permis d’obtenir des gains importants en efficacité. L’Organisation est un organisme international de longue date auquel beaucoup de pays font appel. Nous passons par l’OIM — et nous le faisons depuis des décennies — pour fournir des services. Cet organisme a beaucoup d’expertise et d’expérience. En fait, il peut nous aider et nous faciliter la tâche pour tout le travail administratif concernant les demandes émanant du Moyen-Orient, qu’il s’agisse de convoquer des gens à des entrevues, d’installer un centre de traitement, de remplir des formulaires, de fournir des services d’interprétation, d’organiser le transport des gens convoqués à des entrevues ou d’accélérer les services d’orientation. Certains de ces services, comme les services d’orientation, sont généralement fournis par l’OIM en notre nom.
En ce sens, je crois que nous pouvons compter sur un organisme de longue date doté d’une grande expertise. Il nous aurait fallu engager du personnel, et c’est un processus très long, pour un projet ponctuel à court terme. En ce sens, nous avons estimé que ce choix était très profitable. L’OIM fournit également des services au Canada et emploie des Canadiens, pas seulement au Canada, mais aussi à l’étranger, et ce n’est donc pas de l’emploi perdu.
Concernant votre dernier point, les niveaux d’immigration, je pense que l’annonce du gouvernement pour 2016 est un ajustement ponctuel, si j’ose dire, et que, dans l’ensemble, les autres catégories, qu’il s’agisse des conjoints ou d’autres, contribuent également à l’économie canadienne. Par ailleurs, il est certain que les réfugiés auront un rôle à jouer dans l’économie du Canada. Les niveaux proprement dits sont parmi les plus élevés que nous ayons connus pour s’élever à une échelle de l’ordre de 305 000. Tout compte fait, je pense que c’est vraiment un chiffre très important.
J’aimerais donner suite à mes questions antérieures avec les représentants du ministère.
Ça fait presque quatre ans — juin 2012 — que la loi permettant de recueillir des données biométriques a été adoptée. Comme on nous l’a dit, c’est la GRC qui est l’organisme responsable de cette base de données. Depuis le temps, nous devrions maintenant être en mesure d’avoir, ou en tout cas j’aimerais qu’on nous fournisse des renseignements, d’année en année, sur le nombre de personnes inscrites dans la base de données et sur le nombre dont le nom y a été supprimé lorsqu’ils sont devenus citoyens canadiens.
Par ailleurs, je n’ai pas d’objection, quoique certains en aient, à ce que nous partagions nos données avec les États-Unis, comme vous en avez parlé. Au cours des témoignages, on nous a également dit que cette procédure a été normalisée avec quelque 70 pays. Pourriez-vous nous fournir la liste de ces pays? Nous n’aurions évidemment pas d’objection à ce que le Canada partage ses données avec ses alliés européens et autres, mais peut-être pourrions-nous voir si nous partageons ou non ces données et avec qui? Nous voulons être sûrs de ne pas revivre le cauchemar Arar en partageant des données, notamment dans le cas des réfugiés syriens. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve. Nous savons par contre que, lorsque des services de police détiennent ce genre de renseignements, ils répugnent généralement à les éliminer, c’est dans leur culture.
Il serait bon de savoir, et pas seulement comment ces renseignements sont éliminés lorsque les intéressés deviennent citoyens canadiens, parce que l’objet de la loi était clairement de n’autoriser la collecte de données que sur les immigrants et non pas sur les citoyens canadiens. Peut-être pourrions-nous avoir une liste de ces renseignements d’année en année, la liste des 70 pays avec lesquels nous partageons des données et le nombre de personnes au sujet desquelles nous avons partagé des renseignements avec ces pays.