Je vous souhaite la bienvenue à la 103e réunion du Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se tient selon le format hybride. Conformément au Règlement, les membres y participent en personne dans la salle ou à distance, avec l'application Zoom.
J'ai quelques consignes à donner aux membres du Comité et aux témoins.
Veuillez attendre que je vous donne la parole avant d'intervenir. Ceux qui participent par vidéoconférence doivent cliquer sur l'icône de microphone pour activer ce dernier et le mettre en sourdine lorsqu'ils n'ont pas la parole. L'activation du microphone de ceux qui sont présents ici sera contrôlée par la personne responsable des délibérations et de la vérification.
Tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. En ce qui concerne la liste d'intervenants, la greffière et moi ferons de notre mieux pour respecter l'ordre des interventions pour tous les membres, qu'ils soient sur place ou à distance.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 27 novembre 2023, le Comité reprend son étude sur la mise en œuvre de l'alerte robe rouge.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins. Nous recevons Lori Campbell, vice-présidente associée, Indigenous Engagement, Université de Regina, Sheila North, des MKO, ainsi qu'Anita Olsen Harper, qui sont toutes ici à titre personnel.
Vous aurez cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire et nous passerons ensuite aux questions.
Madame Campbell, je vous cède la parole. Vous pouvez y aller.
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Tansi. Bonjour, tout le monde.
Ce matin, je voudrais rendre hommage à la force et à la persévérance indéniables de mes ancêtres, qui ont travaillé incroyablement fort pour assurer la survie de notre langue et, par le fait même, de notre culture, de notre mode de vie et de nos croyances en ce qui concerne les interrelations et la résilience de la vie. Je le ferai en cri.
[Le témoin s'exprime en cri et fournit le texte suivant:]
Nanāskom māmawi-ohtāwīmāw mitoni miwāsin kotak kisikaw iwāpā…tamāk Lori Campbell, ni ti si yih kā son mōniyawi-sākahikanihk, kit-see-ah-soht-ta-mah-tow-in, kīwētinohk kisiskāciwan ohci niya māka oskana ka-asasteki sâwanohk ni wī kin Niya 2-Spirit Tastawiyiniwak Nēhiyaw āpihtākosisān iskwew.
[Traduction]
J'ai commencé par remercier le Créateur de la chance que nous avons de voir un nouveau jour se lever, parce qu'un grand nombre de nos proches et de nos ancêtres ont été privés de ce droit. D'ailleurs, selon ce qu'on rapportait récemment, au‑delà de 4 000 femmes, filles et personnes bispirituelles autochtones ont été privées de ce droit dans les dernières décennies, uniquement parce qu'elles étaient autochtones.
Je me suis ensuite présentée. J'ai dit que ma famille vient de la nation crie de Montreal Lake, sur le territoire du Traité no 6, dans le Nord de la Saskatchewan, mais que, moi, je vis dans le Sud, à Regina. J'ai ajouté que je suis une femme crie métisse bispirituelle.
Je suis une survivante intergénérationnelle des pensionnats autochtones et je suis de la génération de la rafle des années 1960. Une des choses dont je suis la plus fière, c'est d'avoir réussi, sur une période de 25 ans, à retrouver ma mère biologique et mes six frères et sœurs, qui avaient été dispersés dans plusieurs provinces au fil de leur jeunesse.
J'ai le privilège d'être vice-présidente associée, Indigenous Engagement, à l'Université de Regina. Cependant, aujourd'hui, je fais ma déclaration avec fierté et sans complexes en tant que
[Le témoin s'exprime en cri et fournit le texte suivant:]
Tastawiyiniwak Nēhiyaw āpihtākosisān iskwew,
[Traduction]
malgré les systèmes qui ont pour but de m'empêcher et d'empêcher d'autres personnes comme moi de garder la tête haute et de donner notre avis, même dans les endroits comme ici, où notre présence n'a jamais été prévue, parce que notre voix risque de causer des remous.
Si j'ai choisi de vous parler de moi et de mon parcours, c'est parce que cela vous donnera une meilleure compréhension du prisme par lequel je vois le monde. Cela explique également pourquoi il est pertinent que je sois ici pour parler de l'alerte robe rouge.
J'ai deux histoires personnelles à vous raconter.
Le fait d'être présente ici me rappelle que ma tante, Maria Campbell, est venue ici il y a presque 60 ans, à la Chambre des communes, pour parler des difficultés vécues par les femmes autochtones.
Elle avait espoir que ce qu'elle a raconté changerait les cœurs et les esprits et que les autres Canadiens verraient les femmes autochtones en tant que mères, filles, tantes et kokum qui sont aimées et valorisées. Elle voulait qu'il soit reconnu que les dépendances, la pauvreté et la violence ne sont pas des traits culturels ou des défauts, mais simplement des symptômes d'un peuple qui essaie de survivre à la destruction de son univers orchestrée par le gouvernement. Ma tante avait été mandatée par sa communauté pour parler de la grave situation qui y prévalait, mais ses paroles sont tombées dans l'oreille d'un sourd. Savez-vous ce qu'on racontait dans les journaux le lendemain? On rapportait qu'une belle jeune Autochtone avait dit qu'il y avait de nombreux problèmes dans les communautés autochtones; c'est tout.
Le problème, c'était eux. Personne ne reconnaissait les méfaits qui découlent du système des pensionnats, du système des réserves et du système d'aide à l'enfance ni le racisme systémique qui fait en sorte que les femmes, les filles et les personnes bispirituelles des communautés autochtones peuvent être pourchassées, enlevées et assassinées.
J'ai mentionné plus tôt que j'ai vécu la rafle des années 1960. On m'a enlevée à ma mère biologique à l'âge de 14 mois, parce que ma mère et moi étions victimes d'un homme non autochtone violent à la maison. Quand ma mère a appelé la police pour avoir de l'aide, c'est moi qu'ils ont emmené, pas l'homme blanc. Ma mère a cru que ce serait temporaire et qu'on me ramènerait à la maison une fois que cet homme serait parti. J'ai plutôt été prise en charge par l'État et on m'a donnée en adoption. Il m'a fallu 25 ans pour retrouver ma mère. Elle avait rencontré de nombreux hommes dangereux et violents dans sa vie. La façon qu'elle a trouvée pour avoir le contrôle est de commencer à les faire payer. Elle a été travailleuse du sexe toute sa vie. Elle ne voyait pas d'autres solutions.
Hier, je lui ai dit que je venais témoigner au sujet de l'alerte robe rouge. Elle a dit que c'était un programme important. Elle connaissait personnellement un nombre important de personnes qui ont été enlevées ou assassinées. « Les gens nous ciblent parce que nous sommes des Autochtones », qu'elle m'a dit. On l'a menacée d'une arme à feu à de nombreuses reprises. Je lui ai déjà demandé si elle avait déjà porté plainte à la police. « Non, m'a‑t‑elle répondu, cela ne sert à rien, parce que la police ne fait rien. Nous dépendions les uns des autres pour assurer notre sécurité et c'est encore le cas aujourd'hui. »
Quand j'ai finalement pu rencontrer ma mère biologique, après des années de recherches, elle m'a avoué tout doucement qu'elle avait peur de me retrouver. Elle craignait que je sois fâchée, bizarrement, pas à cause de ses dépendances ou de sa carrière de travailleuse du sexe, mais parce que, à cause d'elle, j'étais « une Indienne ». Je vous laisse réfléchir à ces paroles. Elles me brisent le cœur encore à ce jour. Elle craignait que je lui en veuille de m'avoir mise au monde avec une cible dans le dos, parce que j'étais une enfant autochtone bispirituelle. Dès cet instant, j'ai pris la décision de garder la tête haute et d'assumer avec fierté mes origines autochtones, parce que ma mère n'avait jamais eu la chance de pouvoir le faire.
Des données récentes indiquent que 0,8 femme non autochtone sur 100 000 est assassinée au pays chaque année, comparativement à 4,31 femmes autochtones sur 100 000. Sur une aussi grande échelle, on peut avoir l'impression que c'est négligeable, mais ramenons le contexte à celui de ma province, la Saskatchewan. Il y a un peu plus d'un million de personnes qui vivent en Saskatchewan, dont environ 500 000 femmes. Si on transpose les données nationales que je viens de mentionner, cela représente 5 femmes non autochtones et 26 femmes autochtones assassinées par année. Si c'était l'inverse, on aurait déjà fait quelque chose pour régler le problème, et je ne parle pas de nouvelles études.
Au cours des dernières années, j'ai vu de bonnes intentions être mal mises en œuvre parce qu'on ne donnait pas l'occasion aux leaders, aux professionnels, aux experts et aux membres de communautés autochtones d'être à la tête des initiatives visant à obtenir des retombées pour leurs communautés. Le programme de l'alerte robe rouge doit avoir les ressources nécessaires, mais il doit être dirigé par les Autochtones.
L'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées demande une réforme du système de justice afin d'y apporter des changements systémiques qui le rendront adapté à la culture...
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[
Le témoin s'exprime en cri et fournit le texte suivant:]
Tansi, Sheila North intinkason. Bunibonibee Cree Nation Neena Oahi. Nihminenten uchinow neesta eh pehachimowan oma uysikisken tumam animochikantek. Iskwewuk and Kuhkinow Kitinenminanuk Kukinow tuh minow punihikochik keethtom omatis weenwow.
[Le témoin fournit un texte en anglais dont voici la traduction:]
Bonjour, je m'appelle Sheila North, je suis très heureuse d'être ici pour vous dire tout ce que je sais au sujet de la question à l'étude afin que les femmes et tous les membres de nos communautés puissent retrouver une vie meilleure.
[Traduction]
Bonjour à tous. Je m'appelle Sheila North, je suis de la Nation crie de Bunibonibee dans le Nord du Manitoba. En reconnaissance et en hommage à mes ancêtres et à la souveraineté des Cris, je me suis également présentée en cri et je vous ai dit que je suis de la Nation crie de Bunibonibee dans le Nord du Manitoba.
Je suis heureuse d'être avec vous afin de vous donner mon opinion et quelques informations au sujet de la question à l'étude aujourd'hui, soit l'alerte robe rouge.
Merci, madame la présidente.
Je remercie les membres du Comité.
Je remercie en particulier Leah Gazan de nous avoir réunis, d'avoir soulevé l'importance de l'alerte robe rouge et d'avoir déployé autant d'efforts à nos côtés, nous les gens de la base.
Je remercie également le Créateur de nous avoir réunis aujourd'hui, des gens des territoires traditionnels, des territoires ancestraux, ainsi que ma bonne amie, Anita Olsen Harper, qui est venue m'épauler. Je dois aussi mentionner qu'elle est la femme de mon ami le regretté Elijah Harper. Je suis vraiment honorée qu'elle soit avec nous aujourd'hui. Elle mérite bien plus que moi d'être ici. C'est une belle personne et l'une des universitaires les plus renommées du pays.
Je veux aussi remercier mes parents d'avoir eu le courage d'être de bons parents, malgré les problèmes que le pays a traversés et ceux qui continuent d'affliger les peuples autochtones. Je veux aussi rendre hommage aux femmes et aux filles, aux familles, aux alliés et aux personnes qui apportent leur soutien et qui ont toujours parlé du problème des femmes et des filles autochtones portées disparues ou assassinées et de ce que vivent leurs familles au Canada et dans l'ensemble de l'Amérique du Nord. J'ai vu leurs efforts inlassables pour nous permettre d'arriver au point où nous en sommes aujourd'hui et de discuter de la question à l'étude.
Je veux aussi vous parler un peu de moi, afin que vous compreniez mieux qui je suis, d'où je viens et pourquoi je voulais vous parler de moi.
Je suis la kookum, la grand-mère, d'un petit-enfant et mère de deux enfants. Je viens de deux belles et grandes familles cries et je suis reconnaissante d'avoir été élevée par Gilbert et Sadie North, des survivants des pensionnats et des externats indiens. J'ai grandi à Bunibonibee jusqu'à ce que j'aille à l'école secondaire à l'adolescence. J'ai vécu un choc culturel quand je suis partie de ma réserve pour aller à la ville, à Winnipeg. J'ai presque perdu la vie à quelques reprises dans les rues de la ville pendant cette transition. Je me considère comme une survivante.
J'ai été journaliste. J'ai travaillé comme reporter pour la radio, la télévision et le Web pendant environ 15 ans pour la CBC et pour CTV au Manitoba. J'ai aussi réalisé mon rêve de devenir cheffe d'antenne. J'en suis très heureuse.
J'ai aussi été grande cheffe des Manitoba Keewatinowi Okimakanak de 2015 à 2018.
Pendant la majeure partie de ma carrière et de ma vie, j'ai eu à aborder le problème des femmes et des filles autochtones portées disparues ou assassinées. En tant que figure médiatique, j'ai créé le mot-clic #MMIW, en 2012, dans le but de regrouper les conversations, ainsi que les familles, les défenseurs et les alliés. C'est au début de ma carrière de journaliste, quand j'ai commencé à parler des affaires de femmes et de filles autochtones portées disparues ou assassinées, en 2005, que j'ai compris que j'étais une survivante. Dans les années qui ont suivi, j'ai œuvré de différentes façons pour accroître la sensibilisation à la situation des femmes et des filles autochtones portées disparues ou assassinées et défendre ces dernières.
Je voulais mettre en évidence le thème qui revenait constamment dans mes discussions avec les familles des victimes et des survivants de la crise des femmes, des filles et des personnes bispirituelles autochtones portées disparues ou assassinées, soit la réponse des policiers. La plupart des affaires dont j'ai entendu parler étaient des affaires traitées par le service de police de Winnipeg et par la GRC au Manitoba. Ce qui revient, c'est l'attitude des policiers dans leur réponse aux familles et aux amis des victimes qui vont les voir pour les aider à retrouver leurs proches. Je peux vous dire que, dans toutes les affaires dont j'ai parlé dans les médias et dans toutes les affaires dont j'ai entendu parler, les policiers ont été méprisants, condescendants et irrespectueux.
Une de ces affaires est celle de Gail Nepinak, qui cherchait sa sœur et qui a décidé de placer des affiches avec la photo de sa sœur dans le centre-ville de Winnipeg. Elle a dû attendre 10 jours avant que la police lui réponde. Ce n'est qu'après que j'aie parlé de cette affaire à la CBC et que j'aie mentionné qu'elle cherchait sa sœur que les policiers ont communiqué avec elle. Le pire, c'est que, quand les policiers ont enfin communiqué avec elle, ils lui ont dit que sa sœur était une adulte, qu'elle pouvait aller où elle veut et qu'elle était peut-être seulement partie en vacances. Pour Gail, c'était toute une claque au visage, parce que Tanya, sa sœur, n'avait que cinq dollars en poche. Elle a dit aux policiers que sa famille n'avait pas les moyens d'aller en vacances.
Dans une autre affaire, Jennifer Catcheway, une jeune femme de Portage la Prairie, un peu à l'ouest de Winnipeg, a été portée disparue par sa famille. Il a fallu plusieurs jours avant que la GRC communique avec sa mère, Bernice. Quand la famille de Bernice a enfin pu rencontrer la GRC pour rapporter la disparition de leur fille, les policiers ont répondu que Jen avait probablement pris une brosse et qu'il fallait simplement attendre, parce qu'elle reviendrait bientôt à la maison.
Malheureusement, environ quatre mois après cet incident, une belle jeune fille blonde aux yeux bleus a été portée disparue dans la même ville; quelle a été la réponse des policiers à votre avis? Je travaillais à la CBC à l'époque. J'ai parlé aux deux mères la même journée. La belle jeune femme méritait l'attention de la GRC. Les policiers ont été très respectueux. Ils ont lancé les recherches et ont diffusé l'information concernant la disparition de la jeune femme.
J'ai demandé à la GRC de m'expliquer pourquoi les policiers s'étaient adressés différemment aux deux mères. La porte-parole de la GRC à l'époque était [inaudible]. Je me souviens encore de son nom. Elle m'a critiquée, elle m'a attaquée et elle a dit que j'accusais la GRC de racisme. Les deux femmes avaient droit à la justice, les deux familles méritaient le respect, mais ce n'est pas comme cela que les choses se sont passées. Malheureusement, ce ne sont que deux exemples, que je vous ai donnés avec la permission des familles.
Je crois que, pour être efficace, l'initiative de l'alerte robe rouge doit être chapeautée par les familles et les gens de la base. Beaucoup de policiers au pays ont miné la confiance des familles des femmes et des filles portées disparues ou assassinées autochtones et des survivants. On ne peut pas leur faire confiance pour faire ce qu'il faut de leur propre chef et pour signaler tous les cas de disparitions d'êtres chers en temps opportun et de manière respectueuse.
[Le témoin s'exprime en cri.]
[Le témoin s'exprime en anishinaabemowin.]
[Traduction]
Cela signifie que je suis très heureuse et honorée d'être ici et que je remercie Mme North de m'avoir invitée.
Je ne parlerai pas aussi longtemps que Mme North ou que Mme Campbell, mais je suis ici pour soutenir Mme North.
Je veux souligner notre présence sur un territoire traditionnel. Quand je le fais, je veux surtout reconnaître le peuple qui est concerné. Je remercie toujours nos ancêtres de nous avoir laissé tout ce magnifique territoire dans une condition parfaite, avant que les colonisateurs arrivent d'Europe et d'ailleurs.
En tant qu'universitaire, j'ai fait un doctorat sur la violence familiale dont le taux est incroyablement élevé dans les communautés autochtones. Évidemment, il y a une forte corrélation entre la violence familiale et la question des femmes et des filles autochtones portées disparues ou assassinées.
Pour ce qui est de l'alerte robe rouge, elle n'aura aucune valeur sans notre apport. En tant que femmes autochtones, en particulier dans les réserves, mais aussi en tant que femmes autochtones qui occupent des postes importants dans la société canadienne, nous apportons notre contribution. Nous sommes des leaders et nous travaillons à la réconciliation. Nous n'attendons pas vraiment qu'on nous dise d'agir en leaders, nous le faisons simplement.
Je suis anishinabe. Je viens du Nord‑Ouest de l'Ontario et de la Première Nation de Lac Seul. J'ai beaucoup travaillé dans le domaine de la violence faite aux femmes. Je travaille maintenant avec les gens du mouvement Movember, le mouvement des moustaches. Je travaille beaucoup auprès des détenus autochtones dans les prisons sous responsabilité fédérale. À mon contact avec ces détenus, j'ai réalisé qu'ils venaient de foyers où régnaient la violence et le chaos. Il faut régler ce problème, parce que nous avons fini par reconnaître comme normal le fait que nous soyons les mauvaises personnes, les mauvais hommes et les mauvaises femmes qui sont victimes de violence.
Je le répète, il faut que l'alerte robe rouge soit chapeautée par les gens de la base et les femmes autochtones de toutes les régions du Canada.
Merci, meegwetch.
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Merci, madame la présidente.
Meegwetch à nos témoins. Nous avons entendu des témoignages percutants aujourd'hui dans le cadre de notre étude sur l'alerte robe rouge.
Il y a beaucoup de choses à décortiquer dans chacun de vos témoignages. Je pense que notre vraie mission pour cette étude est inscrite dans la motion que le Comité a adoptée, soit de mener « un examen de la manière la plus efficace d’exploiter, d’administrer et de surveiller un tel système d’alerte », alors il faut trouver des façons pour nous assurer que le système fonctionne. Je pense que ce seront ces éléments qui seront les plus importants.
Madame Campbell, vous avez donné des chiffres et je crois que ces chiffres ont une grande valeur, parce qu'ils donnent une idée de l'ampleur de la situation... Je pense que tout le monde ici appuie l'idée d'un système d'alerte robe rouge.
Une fois que le système aura été déployé, à quels chiffres doit-on s'attendre? Pourriez-vous répéter les chiffres que vous avez donnés au sujet des personnes portées disparues ou assassinées, si vous les avez à portée de main? S'il vous faut un peu de temps, je peux passer à quelqu'un d'autre en attendant.
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Absolument. Je vous en remercie. J'avais presque terminé, mais il me restait quelques points clés à soulever.
L'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a réclamé une réforme de la justice afin d'apporter des changements systémiques pour que le système de justice soit culturellement adapté. La création d'un programme national d'alerte robe rouge est une mesure concrète que le gouvernement fédéral doit prendre pour mettre fin au génocide en cours contre les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones.
Comme l'a dit Mme Gazan, les délais d'intervention aux signalements de disparitions de femmes, de filles et de personnes bispirituelles autochtones sont beaucoup trop lents. Une alerte robe rouge, semblable à l'alerte Amber, améliorerait la situation.
Ce que nous demandons, en tant qu'Autochtones, est assez simple: nous voulons bénéficier des mêmes soins, de la même attention et du même respect que le reste de la population.
Nous pensons que nous pouvons trouver des solutions et montrer la voie. Selon moi, c'est un élément qui fait souvent défaut. Nous l'avons constaté même dans le cadre de l'enquête, qui n'était pas dirigée par les Autochtones, même si des professionnels, des experts et des membres de communautés autochtones étaient présents. Le gouvernement exerçait une surveillance trop stricte pour permettre à l'enquête d'avancer comme elle le devait.
Merci.
Je tiens d'abord à dire que c'est un grand honneur de connaître toutes les personnes qui sont ici aujourd'hui. Je me sens très privilégiée et je vous remercie d'être ici.
Je tiens également à remercier les familles de Tanya Nepinak et de Jennifer Catcheway, que je connais aussi très bien, d'avoir eu le courage de raconter leur histoire.
Je tiens également à remercier votre mère, madame Campbell. Ce sont des histoires difficiles, marquées par les préjugés. Je tiens à remercier votre mère de vous avoir permis de raconter son histoire. Ma mère aussi a été prise en charge par les services de bien-être de l'enfance. J'ai eu la chance qu'elle devienne comme vous, madame Campbell: une universitaire merveilleuse, brillante et courageuse. C'est un honneur de vous connaître également.
Ma première question s'adresse à vous, madame Lori Campbell. Je tiens à parler plus particulièrement du bien-être de l'enfance. Nous savons que le bien-être de l'enfance est un parcours qui mène à la disparition ou à l'assassinat de femmes et de filles autochtones. Je pense que nous savons également que, statistiquement, quand une femme perd ses enfants, elle subit souvent une descente aux enfers sur le plan émotionnel. Nous savons que les enfants pris en charge par les services de bien-être de l'enfance sont souvent invisibles. Ils n'ont aucun lien familial ni communautaire.
Pour ce qui est de la surveillance, pourquoi est‑il important qu'elle soit indépendante et dirigée par des gens de la base, des femmes, des personnes bispirituelles, différents intervenants, des survivants et des membres de la famille?
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Merci, madame la présidente.
Il y a beaucoup de choses à dire, alors il va falloir être très concis.
Mesdames, je vous remercie d'être avec nous, ce matin.
Je suis contente, madame North, de vous entendre parler de la présence et de l'implication de la Gendarmerie royale du Canada et, plus généralement, de la police. Peu importe l'endroit où on est au pays, la GRC est là; ou elle ne l'est pas. Au Québec, c'est plutôt la Sûreté du Québec. Peu importe. Beaucoup de femmes qui sont venues nous voir nous ont dit qu'elles ne faisaient aucunement confiance à la police.
Madame Harper, si mes informations sont bonnes, vous êtes actuellement conseillère principale de l'équipe nationale de réconciliation de la GRC, ou vous l'avez été. Est-ce toujours le cas?
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Je tiens d'abord à vous remercier de vos témoignages émouvants. C'était formidable de vous entendre. Je suis vraiment triste que nous nous retrouvions dans la situation actuelle, où nous devons vous inviter ici pour parler de cette question à cause de la réalité sur le terrain.
Nous avons soulevé de nombreuses questions, et je tiens à orienter le débat dans une direction un peu différente. Je ne veux pas parler de l'alerte robe rouge aujourd'hui, même si tout le monde a livré d'excellents témoignages. Je sais que nous finirons par faire ce qui s'impose. Surtout au sein de ce comité, étant donné que tout le monde appuie à l'unanimité cette initiative.
Je tiens à parler du fait que la santé mentale est un facteur important en jeu dans ce dossier.
Madame Olsen Harper, vous avez également indiqué que tout commence à la maison et que la violence règne dans beaucoup de foyers à cause des traumatismes intergénérationnels.
La réconciliation est extrêmement importante. L'une des choses que la réconciliation peut faire, c'est contribuer à la guérison des gens. Selon moi, la guérison est vraiment la solution et elle est au cœur de ce qui doit être fait.
J'aimerais que vous nous disiez ce dont les communautés autochtones ont besoin, selon vous, pour guérir.
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Tout d'abord, je tiens à saluer le peuple algonquin, sur le territoire traditionnel non cédé duquel nous menons cette importante activité.
Hadih. Je suis Wet'suwet'en, ainsi que la fondatrice et directrice exécutive de la Tears to Hope Society à Terrace, en Colombie-Britannique.
Nous sommes ici avant tout en tant que proches de victimes. Ma nièce Tamara Chipman a disparu en septembre 2005 le long de la route des pleurs, qui va de Prince Rupert à Prince George. Le nom de cette route est né lorsque ma cousine Florence Naziel a lancé la toute première « marche sur la route des pleurs », après la disparition de ma nièce, en collaboration avec sa nièce Karen Plasway. Elles voulaient trouver un nom pour leur marche, et elles se sont réunies pour parler des nombreuses femmes disparues dans notre communauté, Witset. Elles ont commencé à pleurer. Elles ont versé tellement de larmes qu'elles n'arrivaient pas à les éponger avec une seule serviette, et elles ont donc proposé de parler d'une « route des pleurs ». Voilà la petite histoire de l'origine du nom.
En 2006, une marche a été organisée entre Smithers et Prince George, qui a débouché sur le symposium de 2006 à Prince George. Cette marche a été organisée par Matilda Wilson, dont la fille, Ramona Wilson, a été retrouvée assassinée près de l'aéroport de Smithers. Elle avait 16 ans à l'époque. Cette année, cela fait 30 ans que sa famille attend des réponses. L'anniversaire approche, c'est en juin.
Ma sœur Gladys Radek et Bernie Williams ont également poursuivi le travail assidu entamé par ces proches. Elles ont organisé sept marches partout au Canada, en commençant par la Colombie-Britannique, pour demander l'ouverture d'une enquête publique nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées dans l'ensemble de notre pays. Nos familles ont témoigné lors de l'enquête. Tamara est toujours portée disparue à ce jour, et nous n'avons toujours pas de réponses, comme tant d'autres de nos proches. La première chose que nous disent les membres des familles, c'est qu'ils ont l'impression que leur cas ne fait pas l'objet d'une enquête ou qu'il n'est pas pris au sérieux.
J'aimerais ajouter que les disparitions d'hommes sont également importantes. Ma cousine Phyllis Fleury recherche elle aussi sans relâche son fils, âgé de 16 ans à l'époque, qui a disparu à Prince George. C'est un problème qui touche également les hommes.
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Hadih. Je m'appelle Denise Halfyard. Je suis l'aînée des enfants de Lorna et je tiens à dire à quel point c'est une bénédiction de pouvoir accomplir ce travail important aux côtés de ma mère.
Je suis la directrice adjointe de la Tears to Hope Society et nous appuyons pleinement la proposition d'une alerte robe rouge. La Tears to Hope Society dispose d'un système de soutien avec les membres des familles situées le long de la route des pleurs. Cette initiative bénéficie d'un large soutien, surtout si elle est mise en œuvre comme l'alerte Amber.
Depuis que les 231 recommandations ont été formulées, nos femmes continuent d'être prises pour cibles, car elles sont toujours portées disparues ou assassinées.
Certains problèmes ont été recensés concernant cette initiative. Quels sont les critères pour définir une personne disparue? La définition variera. De nombreuses familles qui s'adressent à la police se voient dire d'attendre 24 heures; nous savons toutefois que ce n'est pas une règle absolue, et les 72 premières heures sont les plus importantes.
Quel est le seuil de temps qui nous permet d'alerter le public?
Récemment, une femme du Nord a été portée disparue. Elle était active sur les médias sociaux, mais elle n'avait pas été en contact direct avec ses proches qui voulaient vérifier qu'elle allait bien. Comment faire la différence entre quelqu'un qui ne souhaite pas entrer en contact avec ses proches pour diverses raisons et quelqu'un qui a réellement disparu?
La question du service de téléphonie cellulaire continue d'être soulevée. De nombreuses régions ne sont toujours pas desservies. Au nord de Terrace, il n'y a aucun service, sauf si vous disposez d'une connexion WiFi personnelle. Par conséquent, si une alerte devait être émise alors que je suis sur la route dans ces régions, je ne saurais pas qui chercher, car je ne recevrais l'alerte que lorsqu'il serait trop tard.
La Tears to Hope Society travaille à la prévention des disparitions et des assassinats de femmes et de filles au moyen de l'éducation et de la prise en charge de la santé physique et mentale. Lorsque nous sommes instruits et que nous nous engageons activement, nous sommes plus autonomes. Nous croyons que nous sommes plus fortes lorsque nous nous soutenons les unes les autres, car « elle est quelqu'un ».
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Vous m'avez enlevé les mots de la bouche. On compare souvent le risque et les bienfaits. Je le constate souvent quand il est question de personnes vulnérables en général.
Dans ma circonscription, il y a une mère dont la fille vivait dans la rue et souffrait d'une grave maladie mentale. Elle a disparu et personne n'en a parlé dans les médias. Personne ne semblait lui prêter attention. Nous avons réussi à la ramener chez elle grâce aux médias sociaux, mais cette situation suscite de la honte et de la stigmatisation. Si je mets ces informations sur les médias sociaux, les gens vont dire: « je ne veux pas que les gens sachent que c'est ma famille », mais je pense qu'il faut avoir une vue d'ensemble de la situation. Je vous remercie d'avoir parlé en ce sens.
Vous avez également parlé des zones blanches sur les routes quand on voyage et du service cellulaire dans les régions éloignées, ce qui est très important. Beaucoup de ces femmes et de ces hommes — merci, madame Brown, de l'avoir souligné — se trouvent dans des régions du Canada qui sont très isolées.
Je me demande si vous pensez que ce serait une bonne idée de mettre en place des panneaux indiquant qu'il s'agit d'une zone où il n'y a pas de téléphonie cellulaire. Je suppose que les gens savent déjà qu'il s'agit d'une telle zone, mais comment combler cette lacune? Je pense à l'époque où j'ai emprunté la route entre Banff et Jasper. C'est l'une des routes les plus dangereuses. Il neigeait et il n'y avait pas le moindre service de téléphonie cellulaire.
Que pensez-vous que nous puissions faire pour combler cette lacune concernant les avis? Y a‑t‑il des suggestions ou des discussions à ce sujet?
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Merci, madame la présidente.
Je vais poursuivre dans cette voie, mais, avant cela, je tiens à vérifier votre témoignage, car je pense qu'il est très important. Au sein du comité, quand il est question de couverture cellulaire, Telus, Rogers et Bell — nommons-les — ont déçu les Canadiens. Soyons clairs: l'industrie de la téléphonie cellulaire affirme qu'elle couvre 98 à 99 % de la population canadienne, ce qui est un mensonge. Votre témoignage ici, comme Britanno-Colombienne, correspond à la situation chez moi, dans le Nord de l'Ontario. Il n'y a pas de couverture cellulaire appropriée, et c'est pourquoi je recommanderais vivement au comité de demander à ces entreprises, qui rapportent des millions à leurs actionnaires, de veiller à ce qu'il y ait une couverture cellulaire appropriée. Merci.
L'autre élément que vous avez mentionné est l'alerte Amber — et nous parlerons de l'alerte Silver. Comment pouvons-nous faire en sorte que ce soit une initiative communautaire? Nous avons, dans les réserves du Nord de l'Ontario — comme c'est le cas en Colombie‑Britannique —, le service de police anishinabek. En Ontario, nous avons la Police provinciale de l'Ontario et la police municipale. Comment pouvons-nous organiser un système, et quelles recommandations avez-vous à nous faire pour que ce système soit dirigé par les communautés, en particulier par les femmes autochtones, afin de s'assurer que les services policiers à tous les échelons lancent l'alerte robe rouge de façon appropriée et que le système fonctionne à l'échelle locale ou provinciale, puis nationale?
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À Terrace, nous avons un centre d'amitié local parce que notre ville est considérée comme un centre urbain. Terrace est une plaque tournante pour le Nord-Ouest, et nous avons environ 27 communautés des Premières Nations environnantes qui viennent toutes à Terrace pour se procurer des biens et des services. Nous manquons cruellement de services de counseling, quels qu'ils soient.
Je sais que certains groupes ont plaidé en faveur d'un centre de guérison ou de désintoxication, et, compte tenu du nombre de Premières Nations que nous avons dans notre région, il est tout à fait choquant qu'il n'y en ait pas. L'endroit le plus proche où l'on peut obtenir de l'aide est Prince George, qui se trouve à six ou sept heures de route. Ensuite, il faut satisfaire à certains critères avant de pouvoir accéder aux services.
Je pense que les services doivent être rationalisés pour que les gens puissent obtenir de l'aide sans délai, car ils sont parfois prêts à recevoir de l'aide le jour même, mais, une semaine plus tard, il peut être trop tard. Je le sais personnellement, car j'ai perdu ma sœur il y a un an, en février. Elle voulait obtenir de l'aide, mais il y avait des démarches administratives; elle devait se déplacer et passer à travers toutes sortes d'obstacles avant de pouvoir obtenir de l'aide. Au bout du compte, il était trop tard.
Nous devons être en mesure de simplifier le processus et de supprimer tous les critères à remplir pour obtenir de l'aide. Lorsque quelqu'un a besoin d'aide, c'est maintenant qu'il faut l'aider, pas la semaine prochaine, ni dans trois ou six mois.
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Merci, madame la présidente.
Mesdames les témoins, je vous remercie de votre présence parmi nous ce matin.
Vos histoires familiales de personnes disparues et assassinées sont extrêmement touchantes.
Je vous remercie également de nous rappeler que vos histoires ne touchent pas que les femmes et les filles autochtones, mais aussi les hommes et les garçons.
J'ai déjà parcouru la route qui mène de Banff à Jasper, et Mme Ferreri m'a rappelé qu'il n'y a pas couverture cellulaire dans cette zone. C'est aussi le cas dans plusieurs autres zones rurales. Ce sujet a été abordé précédemment.
Ici, nous sommes en mode solution et j'aimerais connaître votre avis sur les sujets suivants.
Pourquoi est-ce important, au-delà de l'alerte robe rouge sur les téléphones, de trouver une façon de mobiliser d'autres gens?
Je pense, par exemple, à des initiatives auxquelles participeraient des camionneurs qui veulent se sensibiliser et contribuer à la lutte contre la disparition et l'assassinat de femmes et de filles autochtones et agir comme éclaireurs.
Je pense aussi à certaines initiatives dans des aéroports, comme la campagne de sensibilisation « Pas dans ma ville ».
On veut aussi fabriquer des affiches des personnes disparues et assassinées.
Que voyez-vous comme complément à l'alerte robe rouge sur les téléphones pour vous assurer de couvrir le plus de zones que possible et pallier certains manques quant à la couverture cellulaire?
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Je suis désolée, mais mon temps est limité.
Comme je l'ai dit lors de l'étude, il ne s'agit pas de notre opinion sur l'extraction des ressources. Que l'on exploite ou non les ressources, il faut que la sécurité soit assurée, et elle ne l'est pas pour les femmes et les jeunes filles, quelle que soit notre position sur la question.
Je soulève cette question parce qu'il y a des zones blanches. Premièrement, il y a des zones blanches pour les téléphones cellulaires. Deuxièmement, les entreprises arrivent en promettant des technologies numériques. Ce sont des entreprises qui ne prennent déjà pas les précautions nécessaires pour garantir la sécurité des femmes et des jeunes filles, et elles ne tiennent pas leurs promesses. En quoi est‑il important de mettre en place des lois qui obligent ces entreprises à rendre des comptes? Surtout parce que ces accords sont généralement conclus — parfois de manière tripartite, entre le gouvernement fédéral, les provinces et l'entreprise — pour tenir les entreprises responsables de certaines choses, comme les technologies numériques qu'elles garantissent, et pour tenir les gouvernements responsables de veiller à ce qu'il n'y ait pas de zones blanches au chapitre des droits de la personne.
À la lumière de l'extrême violence et du trafic sexuel, en particulier dans votre région, en quoi cela est‑il essentiel si nous voulons nous assurer que les femmes sont en sécurité et qu'elles peuvent participer à un tel système d'alerte au même titre que d'autres personnes dans différentes régions du pays?
J'irai dans le même sens.
Le Comité s'efforce de déterminer comment cette... Nous sommes tous d'accord pour dire qu'une alerte robe rouge est nécessaire. Elle doit être dirigée par les Autochtones, mais à quoi cela ressemblera-t‑il? J'ai entendu plusieurs témoins, dont vous, parler de l'alerte Amber et du fait qu'elle devrait être similaire.
Pelmorex est l'entreprise qui gère le système d'alerte robe rouge au Canada. Elle gère également le système d'alerte Silver. Elle exploite également la chaîne MétéoMédia, et je l'appelle donc simplement MétéoMédia. Cette entreprise exploite ces systèmes gratuitement en vertu de ses permis de radiodiffusion.
Dans le cas de ces alertes, c'est la police qui décide s'il y a lieu ou non de lancer l'alerte. Je pense que, ce que nous avons entendu au sein de ce comité, c'est que cette décision devrait être prise par un consortium de dirigeants autochtones — de femmes autochtones. Je pense que c'est là la décision clé dans tous les cas: quel est le seuil? Comment décider si la personne en question veut être trouvée, s'il faut la chercher immédiatement?
J'aime votre idée de commencer par une région.
Pourriez-vous envisager un système dans lequel des organismes régionaux constitués de femmes autochtones en particulier superviseraient le premier contact et ensuite...? Voyez-vous où je veux en venir?
Quelle est la place de la police? A‑t-elle sa place dans ce système? La police a‑t-elle un rôle à jouer?
Vous pourriez peut-être nous expliquer ce qu'il faut établir dans le contexte du Comité en ce qui concerne le système d'alerte robe rouge.