Je ne passerai pas en revue l'information concernant les microphones. Voici ce qui est le plus important: n'approchez pas votre oreillette du microphone, et assurez-vous, s'il vous plaît, d'éteindre votre micro entre les séances.
Si vous souhaitez lever la main, faites‑le sur Zoom. Je vois que Mme Lambropoulos est sur Zoom. Tous les autres membres sont dans la salle.
Nous poursuivons notre étude économique sur les femmes, et nous avons l'honneur d'avoir avec nous la ministre.
Conformément à l'article 108(2) et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 21 septembre 2023, le Comité reprend son étude sur l'autonomisation économique des femmes.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à la , ministre de la Petite entreprise. Elle est accompagnée par Francis Bilodeau, sous-ministre délégué, Innovation, sciences et développement économique, et Etienne-René Massie, sous-ministre adjoint, Services axés sur le marché, le tourisme et la petite entreprise, tous les deux du ministère de l'Industrie.
Madame la ministre, vous disposez de cinq minutes pour nous présenter votre déclaration liminaire. Allez‑y, je vous prie.
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Je vous remercie, madame la présidente, et distingués membres du Comité, dans la salle et en ligne, de m'avoir invitée à m'exprimer sur l'autonomisation économique des femmes.
C'est une question cruciale et d'actualité, d'autant plus que nous sommes dans une période où nous continuons à nous remettre de la pandémie.
En tant que ministre de la Petite Entreprise, j'entends faire en sorte que les femmes entrepreneures et propriétaires d'entreprises dans toutes les régions du pays disposent des outils et du soutien dont elles ont besoin pour démarrer, relancer ou développer leurs entreprises et innover.
En tant que femme et ancienne chef d'entreprise, je suis bien au fait des obstacles particuliers auxquels se heurtent les femmes propriétaires et exploitantes d'entreprises au quotidien, des obstacles qui, malheureusement, sont disproportionnellement plus nombreux pour les femmes racisées. Après avoir travaillé pendant 15 ans dans les services bancaires aux entreprises, j'ai quitté mon emploi pour créer ma propre entreprise. J'ai découvert ma passion en préparant le premier gâteau d'anniversaire de ma fille. Je voulais exercer ma créativité. Ce parcours m'a permis de mieux comprendre les obstacles systémiques qui empêchent les femmes d'accéder aux ressources nécessaires pour créer et développer leurs entreprises.
Mon expérience n'est pas unique. Partout dans le monde, les femmes continuent à se heurter à des difficultés pour démarrer ou faire croître leurs entreprises, notamment en raison de l'accès au financement. Au Canada, seulement 16,8 % des petites et moyennes entreprises sont détenues majoritairement par des femmes. Ce chiffre atteint 37 % si l'on inclut les travailleuses indépendantes. Les femmes ont du mal à obtenir du crédit auprès des institutions financières, car elles ne remplissent pas toujours les conditions requises. Selon le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat, le montant moyen du financement obtenu pour les entreprises détenues par des hommes est plus de deux fois supérieur à celui obtenu pour les entreprises détenues par des femmes. Pourtant, nous savons que des études montrent que lorsque nous faisons progresser l'égalité des genres et la participation des femmes à l'économie, nous pouvons ajouter jusqu'à 150 milliards de dollars au PIB. Soutenir les femmes n'est pas seulement la bonne chose à faire, c'est aussi la chose intelligente à faire.
En 2018, pour tenter de renverser la vapeur, le gouvernement a lancé la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat, la SFE, le tout premier programme de ce type au Canada. Cette stratégie représente 7 milliards de dollars d'investissements et d'engagements par près de 20 ministères, organismes et sociétés d'État fédéraux, dont 165 millions de dollars sont réservés pour le Fonds pour l'écosystème de la stratégie dans le but d'aider les organismes tiers à but non lucratif à renforcer les capacités au sein de l'écosystème de l'entrepreneuriat et à offrir un soutien aux femmes entrepreneures.
Je sais — et plusieurs témoins que votre comité a entendus l'ont déjà mentionné — à quel point le mentorat est important, et à quel point il est important pour les femmes de pouvoir obtenir le soutien dont elles ont besoin et de disposer d'un réseau dans lequel puiser, un réseau de femmes qui sont enchantées de leur faire part de leurs idées et de leurs conseils en affaires. C'est parfois l'étincelle qu'il faut pour qu'une personne fasse taire ses doutes et ait le courage d'ouvrir sa propre petite entreprise.
Le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat, le PCFE, se compose de 10 centres régionaux répartis dans tout le pays et compte plus de 250 organismes partenaires. Il a reçu plus de 17 millions de dollars pour combler le manque de connaissances, et il sert de guichet unique de données et de pratiques exemplaires pour les femmes entrepreneures. Grâce au portail, plus de 22 000 femmes ont participé à des activités indispensables de mentorat et de réseautage.
Dans son budget de 2021, le gouvernement a alloué 55 millions de dollars pour créer le Fonds de prêts pour les femmes en entrepreneuriat, qui fournit des prêts allant jusqu'à 50 000 dollars aux femmes entrepreneures. Jusqu'à présent, près de 9 000 prêts abordables ont ainsi été accordés à des femmes entrepreneures.
L'Initiative pour l'inclusion des femmes dans le secteur du capital de risque représente quant à elle un investissement de 15 millions de dollars destiné à financer des projets menés par des organismes à but non lucratif afin de bâtir et de renforcer un environnement de capital de risque plus inclusif pour les femmes canadiennes.
En octobre, nous avons annoncé un investissement pouvant atteindre 25 millions de dollars dans cinq gestionnaires de fonds de capital de risque au titre du volet de croissance inclusive du renouvellement de l'Initiative de catalyse de capital de risque. Deux de ces gestionnaires de fonds sont Sandpiper Ventures et The51, qui ont pour objectif d'investir dans les femmes et les personnes de diverses identités de genre.
En outre, plus de 26 400 femmes entrepreneures ont reçu du soutien pour des projets financés par le Fonds pour l'écosystème de la stratégie, qui a notamment aidé plus de 10 000 femmes à démarrer des entreprises et plus de 12 000 femmes à développer des entreprises existantes.
Le gouvernement a mis en place des programmes de soutien pour aider les femmes entrepreneures ayant une identité intersectionnelle. Dans le cadre du Programme pour l'entrepreneuriat des communautés noires, plus de 25 millions de dollars de prêts ont été versés au titre du fonds de prêts pour aider à lever les obstacles systémiques auxquels font face les entrepreneurs noirs, et 20 % des clients dont les demandes de prêts ont été approuvées étaient des femmes.
Cette année, le gouvernement a également lancé le Programme d'entrepreneuriat 2ELGBTQI+ — le premier du genre dans le monde — qui vise à lever les obstacles auxquels font face les entrepreneurs qui s'identifient comme membres de la communauté 2ELGBTQI+.
Le gouvernement soutient également l'Initiative d'entrepreneuriat des femmes autochtones, qui vise à renforcer l'autonomie des femmes autochtones entrepreneures en leur fournissant des ressources adaptées, du mentorat et des possibilités de financement.
Ensemble, ces initiatives aident des milliers de femmes entrepreneures à atteindre leurs objectifs en affaires et s'appuient sur les mesures que le gouvernement a déjà introduites pour faire en sorte qu'il soit aussi facile que possible de faire des affaires au Canada.
Madame la présidente, je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame la ministre, bienvenue. Je vous félicite pour votre nomination, et je vous remercie d'être ici aujourd'hui.
L'étude n'est pas encore terminée, et quelques femmes sont venues nous voir pour nous parler de la difficulté qu'ont les femmes à entrer dans le monde de l'entrepreneuriat. C'est quelque chose qui demande plus d'effort aux femmes, notamment en raison de la charge mentale qu'elles ont dans le monde d'aujourd'hui. Elles travaillent de plus en plus et, lorsqu'elles arrivent à la maison, elles commencent un deuxième quart de travail.
Nous avons entendu dire que les entreprises démarrées par des femmes survivaient moins longtemps que celles qui sont possédées et dirigées par des hommes. Que pouvez-vous nous dire là-dessus?
Comment voyez-vous ce problème et comment peut-on le régler?
[Traduction]
Je suis d'accord avec vous que les femmes entrepreneures ont de nombreux défis à relever, qu'il s'agisse de jongler avec leurs responsabilités familiales ou de s'occuper de leur famille. Vous avez dit que beaucoup d'entrepreneurs, en particulier des femmes entrepreneures, éprouvent des difficultés à ouvrir une entreprise et à la développer.
Notre stratégie pour les femmes en entrepreneuriat comprend trois piliers, que j'ai mentionnés.
Le premier pilier consiste à leur fournir des capitaux pour qu'elles puissent obtenir le financement et les fonds dont elles sont besoin.
Le deuxième pilier consiste à investir dans l'écosystème. Ce qui m'a beaucoup aidée quand j'étais entrepreneure était de pouvoir compter sur des femmes entrepreneures comme moi quand j'avais besoin de conseils. C'est ce que l'écosystème leur offre: la possibilité d'obtenir des conseils et du mentorat et de se créer un réseau. Elles peuvent donc compter sur cet écosystème lorsqu'elles n'ont personne dans leur entourage pour les aider.
Le troisième pilier, le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat, est une façon pour nous de recueillir des données et de l'information afin de pouvoir continuer à bonifier nos mesures de soutien et à améliorer nos services pour les femmes entrepreneures.
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Merci, madame la présidente.
Merci, madame la ministre, d'être avec nous aujourd'hui et du travail que vous faites pour les petites entreprises dans tout le pays.
Nous avons reçu des témoins et des représentants des agences de développement économique de tout le pays. Je viens du Nord de l'Ontario, où l'Agence fédérale de développement économique pour le Nord de l'Ontario, ou FedNor, exerce ses activités. FedNor soutient, de façon prioritaire, les femmes en entrepreneuriat.
Comment votre ministère travaille-t-il avec les agences de développement économique afin qu'il y ait plus de femmes entrepreneures, en particulier dans les régions rurales?
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Je vous remercie sincèrement de la question.
J'ai déjà parlé du défi 50‑30. Je ne peux pas vous dire à quel point cela a fait une différence.
Le défi 50‑30 fait en sorte que les organismes y voient une priorité, et ils veulent montrer, par leur équipe de direction et leur conseil d'administration, qu'ils vont attirer plus de femmes et plus de membres des groupes sous-représentés au sein de leur personnel.
Au sujet des rapports sur les écarts salariaux — un enjeu très important —, nous avons alloué dans le budget de 2018 un montant de 3 millions de dollars sur cinq ans pour la production de rapports sur les écarts salariaux, une mesure de transparence salariale qui s'applique aux entreprises du secteur privé sous réglementation fédérale de 100 employés ou plus dans le but de réduire ces écarts.
C'est important, car ces organismes doivent publier leurs écarts salariaux afin de les sensibiliser aux mesures qu'elles doivent mettre en place pour soutenir les femmes au sein de leur personnel, et aussi bien sûr, accroître leur nombre.
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Merci, madame la présidente.
Madame la ministre, merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui.
Cette étude nous révèle les difficultés que vivent les femmes. Ce n'est ni simple ni évident. J'aimerais parler de la date butoir pour le remboursement du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, ou CUEC, et des conséquences qu'elle peut avoir.
Vous le savez, c'est un dossier sur lequel le Bloc québécois a énormément insisté. Nous aurions voulu que l'on repousse encore la date du 18 janvier. On voit les conséquences en ce moment. On a vu la réaction de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, ou FCEI, cette semaine au sujet des entreprises en difficulté. Ce dossier n'est pas terminé, madame la ministre.
J'aimerais donc connaître l'impact de la date butoir pour le remboursement du CUEC sur les entrepreneurs. Avez-vous mesuré cet impact? On se rend compte que beaucoup de ces petites entreprises qui sont en difficulté appartiennent à des femmes.
Je vais vous donner un exemple, mais j'aimerais d'abord savoir si vous avez mesuré les conséquences que peut avoir la date butoir pour le remboursement du CUEC sur les entreprises appartenant à des femmes.
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Je vous remercie de la question.
La même question a été posée à Mme Clare Barnett lors de la précédente réunion. Elle a aussi mentionné qu'elle constate beaucoup de soutien depuis la pandémie de la COVID‑19.
Le soutien aux petites entreprises... Nous savons tous ce qui s'est passé. Tous les commerces ont fermé leurs portes et les petites entreprises étaient mal prises. Elles étaient en difficulté.
Nous leur avons fourni des prêts dans le cadre du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, ou CUEC. Nous avons aidé près de 900 000 petites entreprises partout au pays.
Au sujet des dates butoirs, la première avait été fixée au 31 décembre 2022. À ce moment, les propriétaires de petites entreprises avaient besoin d'aide et de plus de temps, alors nous avons repoussé la date. Nous l'avons fait pour leur donner plus de temps pour prendre des décisions.
Ce n'était pas une date fixe. Nous avons offert aux entrepreneurs trois options et des mesures plus souples.
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Comme vous le savez très bien, réhypothéquer sa maison n'est pas une solution pour rembourser le prêt d'urgence.
Je vais vous donner l'exemple concret de ce qui est arrivé à une femme d'affaires de ma région.
Cette femme a une magnifique entreprise, une épicerie zéro déchet. Elle travaille fort, et elle est mère de famille. Elle a de la difficulté depuis des années à trouver du financement. Quand elle arrive à la maison le soir, elle n'a pas toujours le temps nécessaire pour rechercher du financement. Elle s'occupe des enfants.
Les programmes manquent de flexibilité. Cette entrepreneure a voulu faire une demande un soir alors qu'elle avait un peu de temps, et elle a appris qu'elle avait manqué la date butoir pour présenter une demande dans le cadre du programme. Cela fait déjà longtemps qu'elle me sensibilise aux difficultés des femmes. J'ai entendu ce même exemple à de nombreuses reprises. Il n'y a pas eu de solution, et on ne fait que causer des difficultés à des entreprises. Réhypothéquer sa maison, cela ne se fait pas sans conséquence, madame la ministre.
Allez-vous faire une étude sur l'impact que peut avoir le retard sur les petites ou moyennes entreprises, ou PME, et pour voir, particulièrement, s'il y a eu un effet disproportionné sur des PME appartenant à des femmes?
Allez-vous faire cette étude, madame la ministre?
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Madame la ministre, vous avez délégué aux banques la responsabilité d'aider ces entreprises alors que vous auriez pu trouver d'autres solutions. Vous auriez pu notamment garantir le montant de 20 000 $. Vous auriez pu vous assurer que les entreprises ne le perdent pas.
La date butoir est maintenant passée. Vous n'avez pas accepté la proposition que l'on vous a faite de garantir le montant de 20 000 $ et de s'assurer auprès des institutions bancaires que les entreprises ne perdent pas la subvention. Pourriez-vous, au moins, faire preuve d'un peu de flexibilité en créant une ligne d'assistance directe pour qu'il soit possible, pour les entrepreneurs, de discuter de la possibilité d'une entente?
Une ligne d'assistance est en place, mais les gens n'arrivent pas à parler à qui que ce soit. Les préposés à l'autre bout ne sont pas au courant quant au programme, et les entrepreneurs n'obtiennent pas de réponse à leurs questions. Ce n'est pas cela, gérer un programme, madame la ministre. Gérer un programme, c'est être capable de s'assurer qu'il y a une ligne d'assistance directe et que les gens peuvent parler à quelqu'un.
On est capable de le faire avec l'Agence du revenu du Canada. Si, une année, un citoyen a de la difficulté à payer ses impôts, il y a de la flexibilité pour qu'il puisse conclure des ententes de paiement. Il y a cette possibilité. Pourquoi n'a-t-on pas été capable de proposer cela aux entrepreneurs?
En ce moment, des entreprises risquent de fermer. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les entreprises elles-mêmes, les chambres de commerce et la FCEI.
Pour terminer, j'aimerais ajouter que, selon Mme Ruth Vachon, qui a témoigné devant le Comité, on a perdu beaucoup d'entreprises entre 2018 et 2022. C'est une perte de 61 000 entreprises appartenant à des femmes, dont 35 000 au Québec, ce qui représente 60 % des entreprises.
En quoi vos programmes permettent-ils d'aider les entreprises, alors qu'on continue à perdre des entreprises appartenant à des femmes?
Je vous remercie d'être des nôtres aujourd'hui, madame la ministre. Je remercie aussi les membres du Comité de m'avoir accueilli parmi eux.
J'aimerais parler de la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat. Dans une question inscrite au Feuilleton que j'ai reçue de vous le 20 juin, madame la ministre, vous avez souligné qu'elle représentait une approche pangouvernementale, incluant 20 ministères fédéraux, agences et sociétés d'État.
Dans vos remarques liminaires, vous avez également fait référence à certains des critères clés liés à l'expansion des entreprises et à la création de nouvelles entreprises. Étant donné que vous avez commencé par cela, je présume que vous pensez que ce programme est une réussite. Peut-être pourriez-vous tout d'abord nous dire combien d'emplois ont été créés depuis le lancement de ce programme en 2018 et le nombre d'entreprises qui sont passées d'une microentreprise à une entreprise d'envergure.
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame la ministre, je peux répondre à la question de ma collègue du NPD, puisque j'ai en main les chiffres concernant le compte d'urgence. Selon la FCEI, à ce jour, 150 000 entreprises n'ont pas encore remboursé leur prêt.
On se doute donc que la prochaine année sera difficile pour ces entreprises et que certaines risquent de faire faillite. En fait, 200 000 entreprises se seraient endettées pour réussir à rembourser le compte d'urgence. Cela porte donc le total à 350 000 entreprises qui se trouvent dans une situation précaire, selon la FCEI. Pour elles, et plus particulièrement pour les 150 000 entreprises qui n'ont pas remboursé leur prêt, la prochaine année sera critique. On peut se douter qu'elles vont carrément fermer leurs portes.
Madame la ministre, avez-vous évalué le coût économique qu'engendreraient ces faillites?
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En fait, pourriez-vous transmettre l'information au Comité? Merci.
Les petites entreprises les plus touchées par le refus de votre gouvernement d'offrir un répit à leurs propriétaires sont celles du domaine de la restauration, du commerce de détail et du tourisme, puisque 82 % des entreprises d'hébergement et de restauration et 78 % des entreprises de tourisme ont présenté une demande en vertu du CUEC. En fait, la plupart de ces entreprises sont probablement détenues par des femmes.
Pourriez-vous transmettre au Comité l'information sur le nombre d'entreprises de ce secteur en particulier qui ont dû fermer parce qu'elles n'ont pas pu rembourser leur prêt au titre du CUEC? Merci.
Madame la ministre, un nombre disproportionné de propriétaires d'entreprises racisés étaient susceptibles de demander un prêt du CUEC. Je suis très fière de ma communauté de Winnipeg Centre. Nous avons beaucoup de petites entreprises, mais bon nombre d'entre elles ont dû fermer leurs portes parce qu'elles n'ont pas pu rembourser leurs prêts au titre du CUEC.
Est‑ce que votre gouvernement songe à changer sa façon de faire, pour veiller à ce qu'il n'y ait plus de fermetures d'entreprises en raison de ce que je juge être un plan qui nuit aux petites entreprises, surtout celles détenues par des femmes?
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Merci, madame la présidente.
Madame la ministre, j'aimerais vous poser quelques questions, et notamment vous parlez d'une situation qu'une électrice a portée à mon attention.
Ma première question est la suivante: quels conseils donneriez-vous au et au au sujet de la récente annonce sur le renoncement au financement de la construction des routes au Canada? Comme vous le savez, cette décision nuira aux petites entreprises et à leur chaîne d'approvisionnement.
Ensuite, en 2023, 46,4 % des parents ont évoqué des difficultés à trouver des services de garde pour leurs enfants, ce qui représente une augmentation par rapport aux 36,4 % de 2019.
J'aimerais maintenant vous parler d'une électrice, et que vous réfléchissiez un instant à sa situation.
Cette femme est propriétaire d'une petite entreprise. Elle n'a que quelques employés et a évidemment été touchée par la pandémie. Elle ne s'est pas versé de salaire depuis plusieurs années. Elle avait la chance d'avoir des économies qui lui permettaient de subvenir à ses besoins. Elle n'a aujourd'hui plus d'économies. Elle m'a téléphoné pour savoir quelles étaient ses options. Elle n'a pas droit à un prêt, mais on lui a dit que si elle faisait faillite, le gouvernement allait prendre ses REER, parce qu'il a le droit de le faire.
Pourriez-vous répondre à ces questions et me dire comment vous réagiriez si une personne portait une telle situation à votre attention?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je crains de ne pas avoir beaucoup de temps.
Madame la ministre, vous avez dit, il y a quelques minutes, que votre gouvernement avait beaucoup investi et continuait d'investir dans les routes. Je viens d'un milieu rural, et les gens qui habitent dans ces régions savent que les déplacements sont compliqués. Il n'y a pas de transport en commun. Dans la région de Québec, nous avons un gros projet sur lequel nous comptons beaucoup. Le projet va être bon pour l'environnement, parce qu'il va y avoir moins d'automobiles qui vont faire un grand détour. Ce troisième lien est très porteur, pour nous, ainsi que pour les entreprises de Bellechasse et des Etchemins.
Votre collègue, le , a dit hier que c'en était fini de l'investissement dans les routes. Vous, qui représentez les petites entreprises, y compris celles situées dans nos régions rurales, dont les entreprises de la région rurale de Bellechasse, qu'est-ce que vous lui répondez, aujourd'hui?
Êtes-vous d'accord avec votre collègue sur ce qu'il a dit à la Chambre des communes, hier?
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Comme vous l'avez dit plus tôt, les défis auxquels nous faisons face au Canada ne sont pas cloisonnés. De nombreux pays du G7 et de nombreux pays dans le monde éprouvent des difficultés, surtout en ce qui concerne l'abordabilité.
Ce que je peux dire, c'est que, oui, les entrepreneurs ont des défis à relever, mais nous continuerons à fournir du soutien aux petites entreprises de tout le pays, en particulier aux femmes entrepreneures. Nous avons délibérément cherché à leur offrir du soutien. Encore une fois, il faut favoriser l'accès au capital. C'est de l'accès au financement que les petites entreprises ont besoin.
Il faut aussi soutenir l'écosystème en place qui offre des possibilités de mentorat et de réseautage, ce qui est très important. Nous recueillons tout cela par l'entremise de notre portail de connaissances, qui nous permet d'obtenir les données dont nous avons besoin.
Je pense que ce qui est vraiment important, c'est de pouvoir faire connaître toutes les histoires positives et les réussites qui existent. La Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat a donné lieu à de nombreuses réussites partout au pays.
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Nous reprenons les travaux. Bienvenue à nouveau à la réunion du Comité.
Je crois que la greffière vous a déjà dit qu'il ne fallait pas placer votre oreillette trop près de votre micro et vous a demandé de mettre votre micro en sourdine lorsque vous n'aviez pas la parole pour éviter les rétroactions sonores. Nous voulons assurer la sécurité des interprètes.
Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui. Deux personnes se joignent à nous pour cette partie de la réunion.
Nous recevons Lohifa Pogoson Acker, qui est propriétaire d'entreprise et qui témoigne à titre personnel. Nous recevons également la directrice générale de Wisdom2Action, Fae Johnstone.
Nous allons commencer par entendre vos déclarations préliminaires de cinq minutes, à commencer par Mme Pogoson Acker. J'espère avoir bien prononcé votre nom.
Vous avez la parole.
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Merci beaucoup. C'est un tel plaisir d'être ici parmi vous tous. J'attends avec impatience des conversations, des questions et des réponses passionnantes.
Je m'appelle Lohifa Pogoson Acker. Je suis une entrepreneure, une propriétaire d'entreprise et une militante communautaire établie dans la merveilleuse ville de Hamilton, en Ontario. Je vous transmets les salutations de la ville de Hamilton — de Hamilton Mountain, pour être exacte.
J'ai écrit toute une épître pendant le week-end qui a précédé ma venue à Ottawa, car j'ai appris vendredi que j'allais venir ici.
Toutefois, un incident s'est produit qui a changé ma perspective, et j'ai pensé vous raconter l'histoire d'une de mes amies qui s'est lancé dans l'aventure de l'entrepreneuriat avec moi il y a cinq ans. Malheureusement, nous nous sommes retrouvés aux urgences de l'hôpital psychiatrique pendant le week-end — le dimanche, le lundi et à nouveau le mardi.
Je me suis demandé comment nous en étions arrivés à ne pas soutenir les entrepreneurs tout au long de leur parcours et dans les moments difficiles. Lorsque j'entends la ministre parler de mesures de soutien générales, je ne peux m'empêcher de me demander à quoi au juste elle fait allusion en ce qui concerne les mesures de soutien générales. En tant qu'entrepreneurs, nous savons tous que notre parcours est déjà solitaire. Il est parfois très difficile de tendre la main, de trouver des ressources et ces écosystèmes dont j'entends parler.
Lorsque je l'ai entendue mentionner ces mesures, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si je me trouvais dans le même pays qu'elle — ou même dans la même ville, pour circonscrire un peu les choses — parce que, tout au long de la pandémie, il y a eu une déconnexion et cette déconnexion se poursuit.
Je crois qu'il y a un côté de l'esprit d'entreprise, des femmes d'affaires et du soutien aux femmes d'affaires que nous ne prenons pas très au sérieux. La joie nous a quittés. Je ne sais pas comment le dire autrement. Le stress a pris le dessus. De nombreux problèmes de santé mentale découlent du fait que la joie nous a quittés.
Nous ne voyons pas de programmes qui visent sérieusement à aider les femmes à demeurer enthousiastes, à rester joyeuses et à trouver... Il est parfois difficile de trouver un équilibre, mais cela se produit quand on a le sentiment de concilier la gestion d'un foyer, la gestion d'une entreprise et une participation active à la société.
J'espère que nous pourrons avoir ces discussions aujourd'hui. J'espère pouvoir offrir une perspective et des solutions pour redonner de la joie aux femmes entrepreneures, mais aussi, en particulier dans mon cas, aux femmes noires entrepreneures.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
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Merci. C'est un honneur et un plaisir d'être ici aujourd'hui.
Comme on l'a dit, je m'appelle Fae Johnstone. Je suis une femme transgenre de 28 ans, et je vis ici, à Ottawa, sur les terres non cédées du peuple algonquin anishinabe.
Dans mon travail quotidien, je suis directrice générale de Wisdom2Action, une petite société d'experts-conseils qui travaille principalement avec des organisations sans but lucratif, des services de santé et des services sociaux du secteur privé. Même si je vis ici, à Ottawa, ma société est établie à Kjipuktuk Mi'kma'ki, connue sous le nom colonial de Halifax, en Nouvelle-Écosse. Bien que je n'aie jamais vécu là-bas, une partie de mon cœur y vit.
Au cours des six dernières années, j'ai eu l'honneur absolu de diriger ma société et de contribuer à sa réussite dans un environnement économique éprouvant et de plus en plus difficile à gérer en tant que personne transgenre et en tant que femme, et finalement de défier souvent les obstacles et les attentes.
J'aime me remémorer l'époque où j'étais un peu plus jeune. Je ne crois pas que la plupart des gens de mon entourage se seraient attendus à ce que je sois ici aujourd'hui ou à ce que je sois propriétaire d'une entreprise prospère.
Mon entreprise est petite, et nous employons principalement des personnes queers, des femmes et des personnes issues d'autres communautés marginalisées. Nous nous appuyons sur nos valeurs. La plupart de nos clients sont de petites organisations sans but lucratif qui n'ont souvent pas les moyens de s'offrir les services et le soutien de grandes sociétés d'experts-conseils souvent situées à Toronto. Nous aidons les organisations à accroître leur incidence et à donner vie à l'inclusion dans leur travail, tout en renforçant leur lien avec les communautés qu'elles servent.
En tant qu'entreprise sociale, nous tirons également parti de notre plateforme et de nos ressources pour défendre les droits des membres de la communauté 2SLGBTQIA+ et d'autres causes qui me tiennent à cœur et qui tiennent à cœur à mes copropriétaires.
Nous sommes fiers d'être des employeurs qui offrent des salaires décents et un lieu de travail inclusif à notre équipe, laquelle est souvent composée d'employés et de collègues qui n'ont pas eu accès à des milieux de travail où ils avaient la liberté d'être eux-mêmes et qui peuvent maintenant se montrer tels qu'ils sont dans leur environnement de travail.
Pendant le temps dont je dispose aujourd'hui, j'aimerais parler des inégalités et des obstacles économiques auxquels se heurtent les personnes et les propriétaires d'entreprises queers et transgenres. J'aimerais également aborder la question de la menace liée à la montée de la haine et formuler des recommandations sur la façon dont le Comité et le gouvernement fédéral pourraient répondre aux problèmes économiques et aux crises en matière de droits de la personne que les communautés queers et transgenres affrontent au Canada de nos jours.
Je tiens tout d'abord à souligner l'inégalité des règles du jeu qui s'appliquent aux travailleurs et aux propriétaires d'entreprise queers et transgenres.
Nous sommes plus susceptibles de vivre dans la pauvreté et d'être sans abri. En fait, nos revenus annuels sont en moyenne inférieurs à ceux de nos pairs cisgenres et hétérosexuels. Nous savons que c'est particulièrement vrai pour les personnes transgenres et les personnes de diverses identités de genre, puisque près de 48 % d'entre elles gagnent moins de 30 000 $ par année dans notre pays. Cela signifie que près de la moitié des personnes transgenres vivent dans la pauvreté, ou presque.
Nous avons réalisé d'immenses progrès au cours des dernières décennies, mais l'inégalité reste notre réalité quotidienne. Ma communauté essaie simplement de survivre. Alors même que notre pays se targue d'être un champion de la communauté 2SLGBTQIA+ et un pionnier de la défense de ses droits, certains de mes amis peinent à payer leurs factures. J'ai des amis qui ont du mal à payer leur loyer et pour qui le rêve de posséder une maison est encore plus inaccessible que pour nos pairs cisgenres et hétérosexuels.
Des facteurs structurels font qu'il nous est plus difficile de joindre les deux bouts. Ces obstacles se multiplient pour les personnes queers noires, autochtones et racisées, les personnes queers handicapées et les personnes transgenres. Nous avons besoin que des mesures économiques et des politiques publiques soient mises en oeuvre pour soutenir notre communauté et améliorer notre situation sociale et économique.
En cette période, nous sommes également plus susceptibles d'être la cible de la haine. J'ai trop d'amis et de collègues dans le domaine de l'entrepreneuriat et de la création d'entreprises qui ont été victimes de comportements et de message haineux. Certains de mes amis ont vu les drapeaux de la fierté qu'ils arboraient dans leur café être brûlés, arrachés ou vandalisés d'une autre manière.
En tant que personnes queers, nous savons également que nous perdons des clients en nous affichant tels que nous sommes. Les gens ne viendront pas dans nos magasins. Ils n'achèteront pas nos produits, et nous sommes souvent considérés comme des personnes qui font simplement des choses queers et transgenres. Je suis fière d'être propriétaire d'une entreprise queer et transgenre, mais je dois insister chaque fois sur le fait que nous ne nous occupons pas seulement de choses queers et transgenres, que nous sommes aussi capables d'aider les organisations à accroître leur incidence, à entrer en contact avec leurs communautés et à mieux faire le travail qu'elles font.
Certains membres de notre communauté courent un risque accru. Il suffit de penser au discours actuel concernant les travestis. Ces propriétaires de petites entreprises et ces entrepreneurs reçoivent des menaces de mort en raison du travail qu'ils font. Ils doivent également faire appel à des portiers pour sécuriser l'accès à leurs événements. Ils courent un risque réel de voir leur gagne-pain, leur identité et leur vie privée violés par des groupes qui les détestent en raison de ce qu'ils sont.
Je voudrais également parler des lois et des politiques gouvernementales qui rendent certains membres de notre communauté plus vulnérables. Il y a encore des lois qui rendent difficile le travail des personnes queers et transgenres qui font partie de l'industrie du sexe. Nous vivons toujours dans un contexte de criminalisation partielle de ce travail qui rend plus difficiles la sélection des clients et la syndicalisation des entreprises, et plus incertaines la sécurité et la réussite des entrepreneurs.
En cette période, nous assistons à une montée stupéfiante de la haine, et je vais en parler rapidement et résumer la situation brièvement.
Ce que je dirais, c'est que nous ne pouvons pas sous-estimer la menace que la montée de la haine fait peser sur certains citoyens de notre pays. Notre gouvernement doit être à l'écoute, et nous devons nous assurer que nous répondons complètement à la menace liée à la haine envers les personnes queers et transgenres et à ses répercussions sur les personnes queers et leurs entreprises.
Je vous remercie de votre attention.
Je vais répondre en anglais. J'ai compris votre question, mais je n'ai pas tous les bons mots pour vous répondre en français.
[Traduction]
Vous savez, lorsque j'examine le plan d'action 2SLGBTQ du gouvernement fédéral, je constate qu'il ne contient pas de dispositions particulières pour soutenir les propriétaires d'entreprises ou les entrepreneurs queers et transgenres.
Je pense qu'il y a eu beaucoup d'investissements incroyables. Nous avons été très reconnaissants de recevoir un soutien du gouvernement fédéral pendant la pandémie de COVID-19 pour nous aider à garder nos portes ouvertes et à employer les personnes que nous aimons. Cependant, je crois que le problème réside dans le fait que les gens parlent de leur peur et de leur anxiété, et que de nombreuses personnes n'ont pas les compétences nécessaires, ou n'ont pas accès aux possibilités de développer leurs compétences, pour se lancer dans l'entrepreneuriat et prospérer en tant que propriétaires de petites entreprises.
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En fait, la question est très simple.
Madame Pogoson Acker, qu'est-ce qui, selon vous, pousse les femmes à se lancer en affaires aujourd'hui, compte tenu du contexte qui rend cela extrêmement compliqué pour elles?
Selon certaines données, les entreprises appartenant à des femmes ferment leurs portes beaucoup plus rapidement et leur taux de survie est beaucoup plus faible que celui des entreprises appartenant à des hommes. Vous avez soulevé des problèmes de santé mentale, et vous avez dit que les politiques du gouvernement étaient totalement déconnectées de la réalité.
Compte tenu de tout cela, qu'est-ce qui peut donc bien pousser les femmes à se lancer en affaires aujourd'hui?
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Oui, je voulais être une superfemme, et j'essaie toujours d'y parvenir. Je pense que la plupart des femmes aspirent à l'indépendance et qu'il est très difficile de la rechercher lorsqu'on est assujettie à l'emploi du temps de quelqu'un d'autre. Je crois que les femmes sont encore incitées à se lancer dans l'entrepreneuriat parce qu'elles désirent être indépendantes.
Je le répète, les femmes sont également très intelligentes. Nous avons beaucoup à apporter, et parfois... Dans mon cas, par exemple, lorsque j'occupais mon poste, je n'avais pas l'impression que mes aptitudes et mes compétences étaient exploitées au maximum. J'avais le sentiment de pouvoir en faire plus. J'avais l'impression de pouvoir donner davantage de moi-même et que, si je n'étais pas en mesure de le faire dans mon milieu de travail, je n'aurais pas le temps de le faire au sein de ma communauté. Voilà pourquoi je me suis lancée dans l'entrepreneuriat. Je savais que je pouvais gérer mon propre temps et non seulement rendre service à ma communauté, mais aussi apporter une contribution économique sous la forme d'une entreprise. De mon point de vue, il est certain que l'indépendance...
Comme je l'ai indiqué, je pense que le gouvernement peut vraiment aider les entrepreneures à surmonter les difficultés auxquelles elles font face. J'ai voulu devenir entrepreneure parce que je voulais gérer mon temps et être près de mes enfants. Je suis arrivée au pays en 2001. À mon arrivée, les gens discutaient des services de garde d'enfants. Vingt-quatre ans plus tard, si mes calculs sont exacts, les gens discutent encore de la même chose.
Des voix: Oh, oh!
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Je vous remercie de la question.
[Traduction]
Je viens d'une famille de militaires appartenant à la classe moyenne. J'aborde donc la question du point de vue d'une personne très privilégiée, ce qui me différencie de nombreux membres de ma communauté.
Lorsque je pense à ma communauté, je pense aux sans-abri, aux personnes qui vivent dans la rue ou qui n'ont pas eu accès à l'enseignement postsecondaire ou supérieur. Leur histoire est très différente de celle que j'ai vécue.
Pour ma part, j'étais combative. Je voulais lancer une entreprise, et je n'allais laisser personne se mettre en travers de mon chemin. D'autres ne savent pas que ces programmes existent. Ils ne savent pas que le gouvernement fédéral offre des subventions pour soutenir les propriétaires d'entreprises ou les entrepreneurs.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie également deux de mes témoins préférés de leur présence.
Madame Pogoson Acker, nous nous connaissons depuis des années. Je vous considère comme une amie. Je suis désolée des difficultés que vous avez vécues avec votre amie le week-end dernier. Vous êtes quelqu'un qui est toujours là pour les autres. Vous êtes là pour tout le monde. Vous êtes un pilier de notre collectivité. En fait, vous avez récemment reçu l'Ordre de Hamilton.
L'un des sujets que nous avons abordés est la solitude dont vous avez parlé au début de votre intervention, étant donné que les femmes entrepreneures travaillent à domicile. Souvent, elles n'ont pas un lieu de travail spacieux. Elles n'ont pas beaucoup d'employés.
Que suggérez-vous que nous fassions en ce sens? Comment pouvons-nous maintenir leur motivation? Comment pouvons-nous soutenir leur santé mentale? Comment pouvons-nous créer une communauté où les femmes peuvent se tourner les unes vers les autres, tisser des liens et se soutenir mutuellement?
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Je vous remercie de votre question, qui est excellente.
Je vais m'inspirer de ce que Mme Johnstone a commencé à dire à propos des connaissances et de leur mise en commun.
Oui, ces programmes existent, mais où sont-ils? Je ne les connais pas. Manifestement, Mme Johnstone ne les connaît pas non plus. Comme je l'ai mentionné, lorsque la ministre a parlé de certains programmes, j'ai été très déroutée. J'ai cru que j'étais dans le mauvais pays.
Pour en revenir à ce que je disais plus tôt, les femmes sont très intelligentes. Même si nous nous défions les unes les autres, que nous parlons en mal les unes des autres et que nous ne nous soutenons pas les unes les autres, nous sommes également capables de faire le contraire tout aussi efficacement. Nous sommes également capables de nous soutenir mutuellement, de nous remonter le moral les unes les autres et de nous entraider, si l'occasion nous en est donnée.
Je crois que ce que le gouvernement doit faire, c'est créer des programmes de façon intentionnelle. On ne peut pas se contenter de jeter de l'argent par les fenêtres. J'aurais aimé venir ici pour participer à une séance de planification stratégique, pour apporter une contribution à cet égard et pour vous donner mon avis à propos de certaines des pratiques exemplaires que vous avez observées au cours des dernières années d'élaboration de programmes. J'aurais aimé venir ici pour participer à une séance de remue-méninges.
Nous avons été consultées, interrogées et étudiées. Maintenant, nous voulons que des mesures soient prises, des mesures qui donnent les résultats souhaités, afin que les gens ne finissent pas par se sentir stressés et seuls, ou par être admis dans des hôpitaux psychiatriques. Le gouvernement doit élaborer intentionnellement les programmes requis et ne pas se contenter d'offrir du financement — il ne doit pas se contenter de proposer des solutions théoriques, comme l'a dit Mme Vien. Il doit vraiment créer ces espaces de manière intentionnelle.
J'ai entendu le mot « écosystème » à maintes reprises. Les seuls écosystèmes que je connaisse sont ceux que j'ai créés dans ma petite communauté de Hamilton. Je ne connais pas d'autres écosystèmes qui aient été créés grâce aux directives du gouvernement. Je crois que c'est ce dont nous avons besoin.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les deux formidables témoins d'être parmi nous aujourd'hui dans le cadre de cette étude.
Évidemment, plus l'étude avance, plus nous constatons la nécessité de mener ces travaux pour approfondir la question.
Il y a des barrières en ce moment en ce qui a trait à l'autonomisation économique des femmes. Pourtant, vous êtes des femmes qui racontez votre expérience au quotidien et qui parlez de l'indépendance que vous apporte le fait de se lancer en affaires. L'indépendance, c'est quelque chose qu'on recherche beaucoup pour acquérir une autonomisation économique. Cette indépendance est essentielle, et c'est un élément clé pour beaucoup de femmes qui veulent se sortir aussi de certains cercles.
Je reviendrai là-dessus plus tard.
Vous avez aussi un autre point en commun. En effet, vos témoignages ne sont pas très joyeux.
Je vais d'abord m'adresser à Mme Johnstone, puis je vais revenir à vous, madame Pogoson Acker.
Madame Johnstone, nous nous sommes croisées lors de plusieurs événements. Vous militez très activement, et c'est ce qui vous a valu des commentaires haineux en ligne, alors que cela aurait dû être un honneur pour vous de faire partie d'une campagne de publicité.
Quelles sont les répercussions de cette violence en ligne? Je pourrais même faire un parallèle avec la politique.
Comment ce type de violence ou le fait d'aller dans les médias peut-il décourager des femmes de faire de la politique ou de se lancer en affaires?
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Merci beaucoup de la question.
[Traduction]
L'année dernière, j'ai participé à une campagne organisée par Hershey Canada dans le cadre de la Journée internationale des femmes. On m'a fait l'honneur d'utiliser mon visage pour concevoir une tablette de chocolat que vous pouvez encore trouver dans votre dépanneur local.
En réponse à cette campagne, Tucker Carlson, le cher ami du Canada, a fait un reportage sur moi qui a été diffusé sur la chaîne Fox News et dans l'ensemble du réseau de Fox News. Au cours des trois semaines qui ont suivi, j'ai reçu des centaines de menaces de mort et de commentaires haineux, et d'autres horribles paroles ont été prononcées et écrites à mon sujet, y compris des renseignements privés sur ma famille et ma vie personnelle qui ont été publiés, au vu et au su de tous.
Je ne me suis toujours pas remise de cette expérience. Je me suis effondrée sur l'épaule de mon partenaire à maintes reprises. Des agents de sécurité ont monté la garde devant ma maison pendant sept jours d'affilée, et ils devaient s'assurer que personne ne se présentait chez moi sans y avoir été autorisé au préalable. Il s'agit d'un exemple extrême. Ce qui m'est arrivé est arrivé à un moment et à un endroit assez uniques, mais cela arrive à un nombre de plus en plus important de personnes transgenres et queers établies partout au pays.
Nous sous-estimons tant les répercussions économiques que l'incidence sur la santé mentale d'un environnement où la haine redevient normale. Les parents et les familles vont devoir fuir certaines provinces si rien ne change. Nous disons si souvent à nos jeunes qu'ils vont pouvoir changer le monde; or, ils vont être victimes d'intimidation plus souvent. S'ils le sont plus souvent, leur capacité et leur désir de contribuer à notre économie et à la vie publique vont diminuer.
Je crois que nous créons un environnement de plus en plus empoisonné et toxique, tant dans la société canadienne que dans notre milieu politique. C'est la raison pour laquelle nous avons besoin de nos élus. C'est aussi la raison pour laquelle nous avons besoin que tous les gens présents dans ces espaces élèvent la voix. Si cela devient notre nouvelle norme, nous ne serons pas les seuls à en subir les conséquences; toutes les personnes marginalisées pour lesquelles nous essayons d'ouvrir la porte le seront également.
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Cela ne fait pas nécessairement partie du sujet de notre étude, bien qu'il y ait un lien, mais il pourrait y avoir une loi pour contrer la haine en ligne. Évidemment, il faudrait que cela se fasse dans les limites du respect de la liberté d'expression. On pourrait peut-être trouver des façons d'encadrer ce que l'on peut dire, parce que cela peut devenir parfois très violent. C'est un peu ce que je comprends de vos propos.
Madame Pogoson Acker, on entend parler des difficultés que vivent les femmes. On voit que les entreprises appartenant à des femmes ont des taux de survie beaucoup plus bas que celles appartenant à des hommes.
Sans entrer dans les détails concernant ce que votre amie a vécu, pouvez-vous nous parler des difficultés qu'une femme peut rencontrer dans le domaine des affaires et qui peuvent mener à ces graves problèmes de santé mentale? On a un peu parlé du financement, mais, à part cela, quels sont les obstacles qui font qu'autant d'entreprises ferment et qu'autant de femmes se retrouvent dans de telles situations?
On a parlé de la violence en ligne dans un cas, mais, à part cela, qu'est-ce qui fait qu'une femme d'affaires peut vivre ce que votre amie a vécu, ce qui a mené à un problème de santé nécessitant des soins?
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Oui, je peux le faire, et j'aimerais vous raconter une histoire.
Je ne sais pas combien d'entre vous regardent la chaîne CBC. C'est le Mois de l'histoire des Noirs, et on diffuse sur la chaîne un documentaire sur une femme nommée Beverly Mascoll. Je ne sais pas si quelqu'un l'a regardé.
Entrepreneure dans les années 1970, Mme Mascoll a quitté la Nouvelle-Écosse pour venir à Toronto, où elle a ouvert en 1973 le premier magasin de produits de beauté appartenant à une personne noire. Elle a été décorée de l'Ordre du Canada au début des années 1990, et elle est décédée subitement d'un cancer du sein à l'âge de 59 ans. Le décès a été soudain et rapide. Elle n'a pas laissé de plan de relève ni d'héritage — enfin, il y a eu un héritage, mais il a été fait de triomphes et de tragédies.
En 1973, c'est-à-dire il y a 51 ans, elle n'a pas pu obtenir de prêts auprès d'une banque, alors elle a commencé à vendre ses produits dans sa voiture. Elle ne pouvait pas trouver de personnel pour travailler avec elle à cause, bien sûr, du racisme et de la discrimination, alors elle a commencé par embaucher des membres de sa famille. Vous savez ce qui se produit parfois lorsqu'on fait entrer la famille dans une pièce ou dans une entreprise: parfois c'est génial, parfois ce ne l'est pas. Elle n'a pas obtenu de soutien pour développer son entreprise.
Les choses deviennent très difficiles à différents moments. Si vous n'obtenez pas de financement, ou si vous en obtenez, vous manquez de connaissances, et si vous manquez de connaissances, vous ne pouvez pas les appliquer. Lorsque l'on possède ces connaissances et que l'on veut les appliquer, il arrive que la sagesse fasse défaut. Parfois, le soutien n'est pas là. Nous parlions de la mise en commun des connaissances, mais parfois ces histoires n'existent pas. Par conséquent, vous ne pouvez pas tirer parti des pratiques exemplaires d'autres personnes.
Dans mon cas, je me réjouis d'avoir des auxiliaires. Je suis heureuse de bénéficier d'une communauté de personnes qui me soutiennent, mais tout le monde n'est pas aussi extraverti et franc que moi.
Comment pouvons-nous atteindre ces personnes qui ne peuvent pas venir demander de l'aide? Ce n'est pas en publiant des informations sur un site Web. Nous devons réfléchir à cela.
Je vous remercie beaucoup toutes les deux d'être tout simplement de merveilleux témoins.
Madame Johnstone, vous parliez tout à l'heure de votre entreprise, et j'ai mentionné aujourd'hui que je connaissais d'autres choses que le simple fait d'être autochtone. J'ai donc vraiment aimé le commentaire que vous avez formulé à cet égard.
Vous avez parlé de la montée de la haine. Je suis très inquiète à ce sujet. L'histoire que vous avez racontée m'inquiète beaucoup. Nous savons aujourd'hui que trois provinces canadiennes ont présenté, ou vont bientôt présenté, une politique et un projet de loi qui restreindront la liberté des jeunes transgenres et de leurs familles.
Quelle sera, selon vous, l'incidence économique de ces politiques, et comment le gouvernement fédéral peut-il y répondre? Quel effet ces politiques auront-elles sur la capacité des travailleurs et des entrepreneurs transgenres à chercher un emploi ou à obtenir des aides aux petites entreprises?
En fait, la semaine dernière, une pétition a été présentée à la Chambre pour remettre en question, au nom de l'autonomie corporelle des femmes et des jeunes filles, le fait de limiter les places réservées aux personnes de diverses identités de genre.
Pourriez-vous réagir à cela?
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Je pense avant tout qu'une pression croissante est exercée à l'échelle mondiale pour politiser de nouveau les droits des personnes queers et transgenres. Voilà ce qui se passe. Cette tentative figure sur la superstructure ici, et ils utilisent d'excellents arguments pour le faire. C'est une communication brillante: elle parle des droits parentaux, et personne ne s'oppose aux droits parentaux. Nous avons une réaction instinctive lorsqu'il est question de soutenir les droits des parents.
Cependant, cela ne concerne jamais les parents.
Ces politiques concernent les jeunes les plus vulnérables qui ne sont pas prêts à révéler leur identité de genre à la maison ou qui ne sont pas à l'aise à l'idée de le faire.
Outre leur incidence dévastatrice sur les enfants qui seront contraints de retourner dans le placard dans ces provinces, ces politiques créent un environnement social où la haine devient plus normale. Les enfants qui intimident déjà ces jeunes seront plus enclins à le faire, plus enclins à les maltraiter. En fin de compte, dans le cadre d'une conversation aussi polarisée, lorsqu'un enfant transgenre révèle son identité de genre à ses parents et que ceux-ci ne le soutiennent pas, l'enfant se retrouve à la rue.
Nous savons que 25 à 40 % des jeunes sans-abri de notre pays s'identifient comme des membres de la communauté queer et transgenre. Si vous êtes un jeune sans-abri, votre capacité à créer une entreprise est très différente de celle d'une personne issue d'un contexte comme le mien. Par conséquent, les débouchés économiques de ces personnes sont immédiatement réduits, parce qu'elles n'ont pas de domicile et qu'elles ne sont pas en mesure d'avoir accès à l'éducation ou d'aller à l'université — et elles ne vont certainement pas entendre parler de ces programmes sur les sites Web du gouvernement.
Tout cela a une incidence sociale et économique sur nos collectivités. Dans certains cas, cela obligera des familles à quitter leur emploi. Si vous êtes un parent en Alberta et que votre enfant a besoin d'avoir accès à des soins de santé liés à l'affirmation de genre, il ne pourra plus, à l'automne, y avoir accès. Grâce à ce que nous savons être des soins éprouvés, si un enfant a besoin de ces soins pour survivre et pour rendre chaque jour un peu moins pénible, le seul choix possible de cette famille consistera à quitter la province dans laquelle elle vit. Cela représente un coût important, et l'enfant perdra également ses amis.
Je suis une fille de militaire. Nous déménagions tout le temps, et je m'en suis remise, mais si vous êtes un enfant en difficulté ou si vous êtes un enfant qui a besoin de soins de santé, cela a des répercussions vraiment horribles sur tous les aspects de votre identité.
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En mai 2023, la Society of Queer Momentum, une organisation sans but lucratif avec laquelle je travaille aussi à temps partiel, parce que je n'ai pas assez de choses à faire, a lancé un appel à l'action pour inciter le gouvernement fédéral à agir pour assurer la sécurité des personnes queers. Nous avons formulé des recommandations que le gouvernement pourrait mettre en oeuvre pour soutenir les communautés queers et transgenres face à cette montée du discours et des politiques haineuses qui nous ciblent.
Ce que j'aimerais voir, c'est un investissement plus important dans les organisations queers et transgenres locales qui viennent en aide aux parents et aux jeunes. Ces organisations sont également les mieux placées pour entamer des conversations à propos du genre et de la sexualité, car étonnamment, une grande partie de notre société ne sait pas grand-chose au sujet des personnes queers et transgenres, mis à part les gros titres qu'elle voit.
Il y a toujours cette homophobie et cette transphobie résiduelles ou latentes qui sont manipulées de manière dangereuse par certains politiciens et, en particulier, par certains premiers ministres provinciaux.
Je pense que je voudrais que le plan d'action fédéral concernant les enjeux liés à la communauté 2SLGBTQI+ soit mis à jour. J'aimerais voir des investissements dans les efforts de lutte contre la désinformation et la mésinformation. Enfin, j'aimerais que soit dévoilé le plan d'action national de lutte contre la haine, ou du moins son calendrier.
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Merci, madame la présidente.
Merci de nous avoir relaté votre expérience. C'est très inspirant.
Ma première question s'adresse à Mme Pogoson Acker. Après avoir écouté votre histoire passionnante, j'ai quelques questions à vous poser, car bon nombre d'entrepreneures travaillent dans le secteur des services. Or, ce secteur est celui qui a été le plus durement touché pendant la pandémie.
Ma circonscription compte de nombreuses entrepreneures. Elles sont des représentantes commerciales qui travaillent de la maison tout en élevant leur famille. Elles parviennent à trouver un équilibre. Malheureusement, la pandémie a eu des répercussions sur leur entreprise en raison des changements d'habitude des consommateurs qui ont arrêté d'acheter bon nombre de produits. Après la pandémie, ces femmes ont donc été forcées de se trouver un autre emploi. Toutefois, elles ont du mal à dénicher des services de garde. La liste d'attente des garderies à 10 $ par jour est tellement longue qu'elles ne trouvent pas de place pour leurs enfants dans ces centres.
Des femmes propriétaires de petites entreprises de produits naturels appréhendent les répercussions sur leur entreprise de la nouvelle loi qui entrera bientôt en vigueur. Elles craignent de devoir mettre la clé sous la porte.
Avez-vous des suggestions à faire aux femmes qui m'ont fait part de ces préoccupations?
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Merci, madame la présidente.
Merci beaucoup de vos témoignages. Vos parcours inspirants font de vous des modèles pour de nombreuses personnes.
J'ai un autre modèle, mon magnifique neveu, qui est drag queen. Il s'appelle Michel Gervais, mais son nom de scène est Jenna Seppa...
Des voix: Oh, oh!
M. Marc Serré: Il fait des calembours en français... Il vient de la petite ville de Sturgeon Falls dans le Nipissing Ouest. Michel a abandonné l'école au secondaire. Il a dit qu'il n'y retournerait jamais en raison de la haine et de la stigmatisation. Il est allé étudier en cinéma à l'Université Ryerson. Ses parents le soutiennent énormément. Ma sœur Lynne, son conjoint Rob et les deux grands-mères ont assisté à tous ses spectacles de drag. Il est allé à Toronto et à Montréal et à plusieurs autres endroits au pays. Aujourd'hui, de retour à Sturgeon Falls, il organise des parades de la fierté, mais il est encore témoin de beaucoup de menaces et de haine. Il a 24 ans.
Madame Johnstone, ma question s'adresse à vous. Quelles suggestions feriez-vous au gouvernement fédéral pour que nous continuions à soutenir des jeunes comme mon filleul? Vous avez évoqué des solutions tout à l'heure. Que pouvons-nous faire pour que mon filleul, Michel, continue de se consacrer à sa passion et de poursuivre son rêve de drag queen?
C'était encore une fois impeccable.
Je mentionne à tout le monde que les cloches vont sonner bientôt. En fait, elles sont en train de sonner, mais nous avons terminé d'entendre les témoins.
Madame Pogoson Acker, madame Johnstone, c'était fantastique. Merci infiniment d'avoir fait entendre votre voix. Pour nous, il est primordial d'écouter tous les points de vue, et c'était tout simplement merveilleux.
Je dois obtenir le consentement unanime pour que nous poursuivions avec les travaux du Comité dès que nous aurons libéré la salle, ce qui ne sera pas évident.
Ai‑je le consentement unanime des membres pour poursuivre?
Des députés: D'accord.
La présidente: Très bien. La séance est suspendue.
[La séance se poursuit à huis clos.]