Je vous souhaite la bienvenue à la 28 e réunion du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. La première heure de la rencontre sera consacrée à une séance d'information sur les pénuries de main-d'œuvre dans le secteur des soins de santé et le Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers. Au cours de la deuxième heure, nous aurons une séance d'information de l'Agence de la santé publique du Canada relativement à l'étude sur la situation d’urgence à laquelle les Canadiens font face avec la pandémie de la COVID‑19.
Je vais laisser tomber les annonces habituelles concernant le format hybride. Nous sommes au courant maintenant, tout comme les témoins que nous accueillons aujourd'hui.
Je vais commencer par un point, car j'ai toujours tendance à l'oublier à la fin. J'aimerais fixer une date limite pour soumettre les listes de témoins pour l'étude sur la santé des enfants que nous allons reprendre en septembre. Après en avoir discuté avec le greffier, je propose le 18 juillet. Le greffier vous fera parvenir un rappel quelques semaines avant la date limite.
Êtes-vous d'accord avec la date du 18 juillet pour soumettre vos listes de témoins pour l'étude sur la santé des enfants?
Des députés: D'accord.
Le président: C'est adopté à l'unanimité. Je vous remercie.
Conformément à notre motion pour affaires courantes, j'informe le Comité que tous les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la rencontre.
Je vais maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins qui seront avec nous pendant la première heure. Nous accueillons Andrew Brown, sous-ministre adjoint principal, Direction générale des compétences et de l'emploi, et Erin Connell, directrice, Partenariats et intégration à l'emploi des nouveaux arrivants qualifiés, Direction générale des compétences et de l'emploi, tous les deux du ministère de l'Emploi et du Développement social.
Nous allons commencer par la déclaration liminaire de cinq minutes, si l'un de vous a une déclaration à présenter.
Je vous souhaite la bienvenue au Comité. Vous avez la parole.
:
Je vous remercie, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je me joins à vous aujourd'hui depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishinabe.
J’ai le plaisir d'être parmi vous aujourd'hui pour vous donner un aperçu des pénuries de main-d'œuvre dans le secteur des soins de santé. Comme vous le savez sans doute, les pressions sur le marché du travail touchent pratiquement tous les secteurs de l'économie et la plupart des régions du pays.
En mars 2022, il y avait plus d’un million de postes vacants au Canada, ce qui est encore beaucoup plus élevé que les niveaux d'avant la pandémie. Ces postes prendront plus de temps à pourvoir étant donné la rareté des travailleurs hautement qualifiés parmi les chômeurs et le besoin de formation spécialisée.
[Français]
Le secteur de la santé au Canada n'est pas immunisé contre ce problème. Ce secteur connaissait déjà une pénurie de travailleurs avant la pandémie de la COVID‑19 et ces pénuries ont été exacerbées par la pandémie.
En fait, au quatrième trimestre de 2021, ce secteur comptait le deuxième plus grand nombre de postes vacants au Canada, soit 126 000. À moyen terme, les ouvertures d'emploi prévues au cours des 10 prochaines années seront particulièrement importantes pour les professions clés, notamment les infirmières autorisées et les infirmières auxiliaires autorisées, les médecins et les préposés aux bénéficiaires.
[Traduction]
Emploi et Développement social Canada, ou EDSC, a accordé la priorité à la résolution de la crise des ressources humaines en santé grâce à ses programmes de compétences et de formation.
Par exemple, on a annoncé dans le budget de 2021 un montant de 960 millions de dollars pour le Programme de solutions sectorielles en main-d'œuvre, ou PSSMO, afin d'aider les secteurs clés de l'économie à mettre en œuvre des solutions pour répondre aux besoins actuels et émergents en main-d'œuvre. Le secteur de la santé est un secteur clé pour les investissements dans le cadre du PSSMO. Le programme a lancé un appel de propositions en janvier qui s'est terminé en mars 2022 et ces propositions sont en cours d'évaluation. Les projets devraient démarrer dès l'été 2022.
De plus, comme annoncé dans l'Énoncé économique de l'automne 2020, EDSC finance un projet pilote de 38,5 millions de dollars pour aider à combler les pénuries de main-d'œuvre dans les soins de longue durée et à domicile. Ce projet pilote formera jusqu'à 2 600 aides-soignants par l'entremise d'un programme de microcertificat et d'un stage rémunéré, dont 1 300 devraient poursuivre leur formation pour obtenir une certification complète de préposé aux bénéficiaires.
[Français]
Il y a aussi le Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers. Il s'agit d'un programme de contributions qui soutient l'intégration au marché du travail des nouveaux arrivants qualifiés. Il vise d'abord à améliorer les processus de reconnaissance des titres de compétences étrangers, par exemple, en finançant des projets visant à normaliser les examens nationaux, à centraliser les portails d'information et à créer de nouveaux processus d'évaluation.
Ce programme fournit également des prêts pour les dépenses liées à la formation et aux examens de licence, ainsi que pour des services de soutien, afin d'aider les nouveaux arrivants qualifiés à naviguer dans les processus de reconnaissance des titres des compétences étrangers.
Finalement, ce programme vise à offrir du soutien à l'emploi, notamment avec des formations, des stages, des subventions salariales, du mentorat et de l'encadrement, pour aider les nouveaux arrivants qualifiés à acquérir de l'expérience de travail au Canada dans leur domaine d'études et à utiliser pleinement leurs talents.
[Traduction]
En effet, les professionnels de la santé formés à l'étranger jouent un rôle essentiel dans le système de soins de santé canadien. Ils représentent au moins 25 % de la main-d'œuvre des soins de santé et des services sociaux au Canada, comparativement à seulement 10 % des adultes qui travaillent pour l'ensemble de la population. Cependant, malgré notre besoin croissant de travailleurs de la santé et notre dépendance envers les professionnels de la santé formés à l’étranger pour remplir ces rôles, ces professionnels internationaux se heurtent toujours à certains obstacles pour obtenir un permis et réintégrer leur profession, tels que des examens de qualification coûteux, un accès limité à la formation en résidence, des barrières linguistiques et la navigation dans le processus de reconnaissance des titres de compétences étrangers.
La reconnaissance des titres de compétences étrangers et l'octroi de permis pour les professions réglementées, comme les infirmières, les médecins, les ambulanciers paramédicaux, relèvent de la responsabilité des provinces et des territoires et, dans la plupart des cas, ils délèguent ce pouvoir dans la législation aux autorités réglementaires. Au Canada, plus de 600 organismes de réglementation supervisent plus de 150 professions réglementées.
[Français]
Néanmoins, le gouvernement du Canada reconnaît les difficultés auxquelles sont confrontés les professionnels de la santé formés à l'étranger. C'est pourquoi la question de leur intégration au marché du travail est au coeur du Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers, particulièrement depuis le début de la pandémie. Le programme investit actuellement 22 millions de dollars dans 20 projets axés sur l'intégration au marché du travail des professionnels de la santé formés à l'étranger.
[Traduction]
De plus, depuis 2018, plus de 13,5 millions de dollars de prêts ont été accordés à plus de 1 500 emprunteurs dans le cadre du programme, dont les deux tiers travaillent dans le secteur de la santé.
On a annoncé dans le budget de 2022 un montant supplémentaire de 115 millions de dollars sur cinq ans, et 30 millions de dollars par la suite, pour élargir le Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers. En plus des investissements existants dans le programme, le financement supplémentaire aidera jusqu'à 11 000 nouveaux arrivants qualifiés à faire reconnaître leurs titres de compétences et à trouver du travail dans leur domaine. Par exemple, ces investissements soutiendront des projets visant à normaliser les examens nationaux, à faciliter l'accès à l'information, à améliorer les délais et à réduire les formalités administratives afin de diminuer les obstacles à la reconnaissance des titres de compétences étrangers, en commençant par le secteur de la santé.
[Français]
En plus des investissements déjà mentionnés, les Ententes de transfert relatives au marché du travail, offertes par l'intermédiaire d'Emploi et Développement social Canada, fournissent également environ 3,4 milliards de dollars de financement aux particuliers et aux employeurs pour obtenir une formation professionnelle et du soutien à l'emploi. Cela se fait par le biais d'ententes les provinces et les territoires sur le développement du marché du travail et de la main-d'œuvre. Plus de 1 million de Canadiens et de Canadiennes bénéficient de programmes et de soutiens dans le cadre de ces ententes.
[Traduction]
EDSC continuera de travailler en collaboration avec ses partenaires fédéraux, ses homologues des gouvernements provinciaux et territoriaux et les organismes de réglementation pour aider à atténuer les pressions actuelles et futures sur le marché du travail dans le secteur de la santé.
Je vous remercie.
:
Beaucoup de diplômés internationaux en médecine ont communiqué avec moi personnellement, et bien sûr, comme député, pour me demander de les aider à comprendre le système et à le naviguer.
Je pense en fait qu'il est très difficile pour eux de répondre aux exigences. Je peux vous parler du cas d'un diplômé en médecine ukrainien qui était prêt — pensons‑y un instant — à prendre un poste en médecine familiale n'importe où au Canada. Il a réussi à faire une demande dans le système de jumelage CaRMS, le Service canadien de jumelage des résidents, et au deuxième tour, il y avait 99 postes en médecine familiale non comblés au Canada cette année pour les résidents en formation. Il y en avait 99. Pour une raison quelconque, il n'a pas pu en obtenir un, ce qui est absolument aberrant, parce qu'il m'affirme être disposé à aller n'importe où au Canada pour obtenir un poste de résident.
Il semble que tout ce que l'on fasse, c'est d'en parler, et je crois que la question qui demeure est... Regardons ce qui se passe en Nouvelle-Écosse. Il faut avoir un permis d'exercice, ce qui veut dire que l'école doit faire partie du Répertoire mondial des écoles de médecine. Il faut aussi être licencié du Conseil médical du Canada, et avoir des documents prouvant que vous avez une certification du Collège des médecins de famille ou que vous avez terminé un internat par rotation d'un an au Canada avant 1993.
Cela veut‑il dire que tout ce que nous allons nous contenter de faire, c'est de demander aux diplômés internationaux en médecine, encore une fois, de s'inscrire au système de jumelage CaRMS au deuxième tour?
:
Merci à vous deux d'être présents. Il s'agit assurément d'un problème auquel nous avons essayé de nous attaquer. Comment faciliter l'obtention d'une autorisation d'exercer pour les diplômés formés à l'étranger?
Apparemment, nous avons prévu un budget de 150 millions de dollars, je crois, pour aider les programmes de reconnaissance des titres de compétences étrangers. Je pense que cette somme a été ventilée de manière à ce qu'une partie des fonds puisse être utilisée pour aider à payer les examens coûteux. D'accord, je comprends. Il y a le coût lié à la difficile tâche de s'y retrouver dans le programme de reconnaissance des titres de compétences. D'accord, je peux comprendre ça.
Il a ensuite été question d'augmenter le nombre de programmes de résidence, bien que je pense que quelqu'un ici a ensuite indiqué que cette question relevait de la compétence provinciale. Je dirais qu'avec son pouvoir de dépenser, le gouvernement fédéral pourrait travailler avec la province pour l'aider à créer d'autres programmes de résidence. Ne pourrait‑il pas le faire?
Dans le cadre de cette étude, je me souviens avoir demandé au doyen de l'école de médecine de l'université Queen's, je pense, ou peut-être était‑ce l'école de sciences infirmières, s'il voulait ou pouvait accepter plus de personnes à former. Il m'a répondu que oui, il pouvait le faire.
Une partie des 150 millions de dollars servira‑t‑elle à créer davantage de programmes de résidence?
:
Évidemment, nous espérons comme toujours que les engagements incluent le respect des compétences du Québec.
Il est difficile de recruter des employés dans le secteur de la santé parce que les systèmes de santé ont des difficultés de financement qui rendent les conditions de travail très difficiles. Je parle du système de santé du Québec en particulier.
On a parlé d'heures supplémentaires obligatoires chez les infirmières. La situation a empiré avec la pandémie, à un point tel que, dans le dernier budget, le a été obligé de débloquer 2 milliards de dollars de toute urgence. Ce transfert inconditionnel avait pour objectif de nous aider à reprendre le dessus sur la liste des opérations chirurgicales qui ont été délestées.
Pensez-vous que le mauvais financement de nos systèmes de santé par le gouvernement fédéral, le fait qu'on refuse de faire des transferts inconditionnels et le fait que cela empire les conditions de travail sur le terrain peut représenter un obstacle au recrutement?
Qui veut aller travailler dans un système de santé qui est sous-financé et où les conditions de travail sont difficiles? Pensez-vous que cela pose un problème en ce qui concerne le recrutement?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les deux fonctionnaires d'être ici aujourd'hui.
Dans vos réponses, monsieur Brown et madame Connell, vous avez tous deux parlé de collaboration. Je me souviens particulièrement de ce que vous avez dit, monsieur Brown, en réponse à mon collègue, M. Garon, quand vous avez parlé de stratégie. Vous avez dit que la meilleure chose que nous puissions faire est de mettre en place une stratégie.
Je suis sûr que vous avez suivi les délibérations du HESA cette année, où l'on entend constamment parler d'un cadre ou d'une stratégie pancanadienne, que ce soit pour la planification des effectifs de santé ou pour l'octroi de permis d'exercice aux médecins partout au pays. Nous avons également parlé du rôle que le gouvernement fédéral doit jouer pour pouvoir faire la différence. Nous sommes conscients qu'il s'agit de responsabilités des provinces et des territoires... et il y a aussi les ordres professionnels.
Monsieur Brown, ainsi que madame Connell, pouvez-vous nous aider à comprendre quel est le levier dont dispose le gouvernement fédéral pour jouer un rôle beaucoup plus efficace dans la résolution de ces problèmes? Qu'il s'agisse de l'octroi de permis d'exercice ou des délais, des lieux de résidence ou de l'offre et de la demande de médecins dans les diverses régions du pays, quel levier avons-nous que nous pourrions utiliser au gouvernement fédéral?
:
Merci, monsieur le président.
À une époque, au Québec, nous perdions des médecins et des professionnels de la santé parce qu'ils partaient pour travailler ailleurs. Aujourd'hui, cependant, le gouvernement fédéral nous aide beaucoup. En effet, ces gens ne partent plus parce qu'ils n'arrivent pas à obtenir de passeport.
Il y a un autre problème au gouvernement fédéral, et c'est l'immigration. Je trouve qu'on met la charrue devant les bœufs. Présentement, on parle de faire venir au pays des professionnels étrangers et de faciliter leur arrivée. Or le ministère de l'Immigration est le plus dysfonctionnel du gouvernement fédéral. On ne peut même pas faire venir ici des travailleurs étrangers temporaires dans les délais requis.
C'est pourquoi j'aimerais que nos invités nous disent si, à leur avis, un ministère fédéral de l'immigration fonctionnel faciliterait leur travail dans le cadre du Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers..
Nous allons maintenant passer à l'exposé des représentants de l'Agence de la santé publique du Canada, dans le cadre de notre étude sur la situation d'urgence à laquelle les Canadiens font face avec la pandémie de COVID‑19.
Nous avons le plaisir d'accueillir, de l'Agence de la santé publique du Canada, Kathy Thompson, première vice-présidente; Cindy Evans, vice-présidente, Direction générale de la gestion des mesures d'urgence; Stephen Bent, vice-président, Groupe de travail sur la vaccination contre la COVID‑19; Kimby Barton, vice-présidente par intérim, Direction générale de la sécurité sanitaire et des opérations régionales; et le Dr Guillaume Poliquin, vice-président, Laboratoire national de microbiologie.
Je vous remercie tous de prendre le temps de comparaître aujourd'hui.
Je crois savoir, madame Thompson, que c'est vous qui nous présenterez une déclaration préliminaire au nom de l'Agence. Vous avez donc la parole pour les cinq prochaines minutes. Bienvenue au Comité.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie d'avoir invité l'Agence de la santé publique du Canada à revenir pour faire le point sur la situation de la COVID‑19 au Canada.
Nous continuons de surveiller les indicateurs épidémiologiques de la COVID‑19 pour rapidement déceler, comprendre et communiquer les nouveaux sujets de préoccupation.
[Français]
Comme l'a indiqué la Dre Tam vendredi dernier, les indicateurs d'activité de la COVID‑19, qu'il s'agisse du nombre de cas quotidiens, du taux de positivité des tests de laboratoire ou des indicateurs provenant des eaux usées, se stabilisent à l'échelle nationale. La plupart des régions constatent une poursuite de la baisse.
Les tendances quant aux formes graves de la maladie sont également en baisse dans la plupart des administrations. Cependant, le virus circule toujours au Canada et à l'étranger, et des facteurs comme l'évolution du virus et le déclin de l'immunité pourraient avoir une incidence sur l'activité de la COVID‑19 à l'avenir. À l'heure actuelle, nous observons les premiers signaux d'une activité accrue dans certaines régions.
Comme nous et la Dre Tam l'avons dit à plusieurs reprises, nous ne nous attendons pas à ce que nos progrès soient linéaires. Nous devons continuer à nous préparer au cas où il y aurait une résurgence de l'activité de la COVID‑19. Nous devons donc continuer à prendre des précautions personnelles, notamment en maintenant notre vaccination contre la COVID‑19 et en portant un masque bien ajusté. Cela est particulièrement important à l'approche de l'été, alors que les Canadiens se réunissent davantage et participent à des événements de plus grande envergure, comme les foires et les festivals.
Les améliorations constantes que nous avons constatées dans les indicateurs épidémiologiques nous ont permis de continuer à assouplir et à mettre en pause certaines de nos mesures.
[Traduction]
La semaine dernière, le gouvernement du Canada a annoncé qu'il suspendait l'obligation de se faire vacciner pour les secteurs du transport sous réglementation fédérale et pour les employés fédéraux. Au Canada, nous avons maintenant de meilleurs niveaux d'immunité à la fois grâce à la vaccination et à la suite de l'infection, les médicaments antiviraux sont plus largement disponibles et nos taux d'hospitalisation sont plus bas, par rapport à l'époque où l'obligation de se faire vacciner a été introduite. Ainsi, nous sommes désormais mieux outillés pour gérer efficacement la pandémie de COVID‑19 et réduire la pression sur le système de santé.
La suspension de l'obligation de se faire vacciner reflète l'amélioration de la situation de la santé publique au Canada, à l'heure actuelle; cependant, le virus de la COVID‑19 continue d'évoluer et de circuler au Canada et dans le monde. La COVID‑19 demeure une menace pour la santé publique. La meilleure ligne de défense contre les formes graves de la maladie, l'hospitalisation et la mort est d'être à jour dans ses vaccins, et cela comprend les doses de rappels.
Comme les taux de vaccination et le contrôle du virus à l'étranger varient considérablement, nos exigences en matière de vaccination restent en vigueur à la frontière. Il s'agit notamment de l'obligation de vaccination existante pour la plupart des ressortissants étrangers qui souhaitent entrer au Canada, et des exigences de quarantaine et de dépistage pour les Canadiens et certains voyageurs qui n'ont pas reçu leur série primaire de vaccins. Ces exigences contribuent à réduire les répercussions possibles des voyages internationaux sur notre système de santé. Elles constituent également une protection supplémentaire contre l'apparition possible de variants préoccupants.
Le gouvernement du Canada passe à un modèle où les tests de dépistage sont effectués à l'extérieur des aéroports, tant pour les tests de dépistage aléatoires que pour les tests de dépistage des voyageurs non vaccinés. Les tests de dépistage aléatoires continueront d'être effectués aux postes frontaliers terrestres partout au pays, sans aucun changement.
[Français]
Tout en poursuivant la lutte contre ce virus, nous profitons de toutes les occasions de nous améliorer. Nous continuerons à tirer les leçons de nos mesures passées et à miser sur l'évolution de nos connaissances sur le virus.
L'Agence a été en mesure de se mobiliser rapidement, de s'adapter et de répondre à l'évolution de la situation liée à la COVID‑19, mais, pour la suite des choses, nous cherchons à renforcer notre préparation en cas de pandémie en nous appuyant sur les leçons que nous avons tirées.
Nous sommes optimistes quant à l'avenir, mais nous devons aussi nous préparer à divers scénarios. Pour ce faire, nous ferons appel à la science et utiliserons les données pour nous aider à réagir aux situations nouvelles ou évolutives, comme nous l'avons fait depuis le début de la pandémie.
Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Pour ce qui est de la génomique, le Laboratoire national de microbiologie continue de travailler en étroite collaboration avec les provinces et les territoires dans le cadre de la Stratégie de lutte contre les variants préoccupants. Depuis le lancement de cette initiative, nous avons vu la capacité de mener des études génomiques s'accroître de façon accélérée au Canada. Nous sommes ainsi passés de quelque 3 000 séquences génomiques par mois en décembre 2020 à environ 25 000 à 30 000 séquences par mois aujourd'hui.
Le Canada est devenu le cinquième plus important contributeur à la base de données mondiale avec quelque 400 000 séquences génomiques. Cela veut dire en termes concrets qu'il nous est théoriquement possible de suivre l'évolution d'un virus quasiment en temps réel au Canada. Ce processus nous a permis de surveiller de près la propagation du variant Delta. Nous avons aussi pu détecter l'émergence du variant Omicron quelques jours à peine après son arrivée au pays. Nous avons pu mettre cette information à la disposition des autorités de la santé publique pour éclairer leur prise de décisions.
Nous continuons de mettre à profit cette capacité pour surveiller l'émergence de nouveaux variants. Nous avons pu observer plus récemment les sous-lignées du variant Omicron — BA.4 et BA.5, par exemple —, que nous avons pu suivre à la trace pour aider nos autorités sanitaires à prendre des décisions éclairées.
Par ailleurs, la modélisation génomique va de pair avec les autres activités de surveillance. Nos programmes de modélisation s'articulent autour de deux orientations principales.
La première a pour but d'effectuer des prévisions à court terme. Nous utilisons à cette fin les données réelles sur les différents cas et sur la vaccination, ce qui nous permet d'estimer la trajectoire de la pandémie pour les semaines à venir. Dans un deuxième temps, nous avons recours à la modélisation dynamique qui nous permet d'intégrer les nouvelles données scientifiques concernant la façon dont le SARS‑CoV‑2, le virus qui cause la COVID‑19, se transmet et évolue. Ces modèles dynamiques nous fournissent un aperçu à long terme de l'évolution prévue de la pandémie. Ils nous permettent par exemple d'anticiper ce que l'automne pourrait nous réserver en confirmant la nécessité pour les Canadiens de rester à jour dans leur démarche de vaccination et de faire les bons choix en matière de santé dans le contexte de la pandémie.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens d'abord et avant tout à remercier tous nos témoins pour leur travail au cours des dernières années dans des circonstances qui étaient franchement hors de l'ordinaire pour notre pays.
Je voudrais poursuivre dans le sens des questions de mon collègue, M. Garon, concernant les exigences relatives aux vaccins pour les voyageurs. C'est un problème qui a touché bien des gens dans la circonscription que je représente. Je sais que bon nombre de ces mesures sont maintenant levées, mais les gens demeurent frustrés en raison du manque d'explication sur la teneur exacte des critères et la façon dont ces décisions ont été prises.
Je veux d'abord revenir en arrière pour que nous nous remémorions cette étape de la pandémie où les vaccins sont devenus largement disponibles et où le gouvernement a choisi d'exiger la vaccination pour les voyages au Canada. Des règles ont été mises en place pour interdire aux personnes non vaccinées de voyager en train et en avion à l'intérieur du pays.
Madame Thompson, pouvez-vous nous indiquer comment ces règles étaient censées fonctionner? J'essaie d'aller au fond des choses. Quel est le mécanisme ou encore quel risque particulier voulait‑on gérer en instaurant ces règles?
:
L'un des aspects complexes concernant toutes ces exigences relatives à la vaccination, c'est qu'il y a eu tellement de politisation. Beaucoup de Canadiens ont perdu confiance. Ils ne comprennent pas ce qui est différent maintenant, par rapport à auparavant, quant à la possibilité de prendre l'avion. Qu'est‑ce qui a changé comme par magie pour que maintenant, aujourd'hui, ce soit sûr, alors qu'auparavant, ce ne l'était pas?
Il y a de la peur. On n'a pas beaucoup communiqué avec le grand public, qui pensait peut-être que ces exigences étaient en place pour un motif précis. On ne nous a donné aucune réponse sur les paramètres qui expliquent pourquoi ces exigences ont été maintenues en place aussi longtemps.
Nous n'avons suivi aucun de nos partenaires du G7. Tandis que les voyages et tant d'autres choses ont lieu à l'échelle mondiale, le Canada a fait bande à part en gardant une approche bien différente... Nous étions déphasés par rapport à nos partenaires américains, à nos partenaires européens et à pratiquement tout le monde sur la planète. Maintenant, les Canadiens qui croyaient que le Canada... Ils ne comprennent pas en quoi, en quelque sorte, c'est maintenant sûr.
Que diriez-vous à ces Canadiens à propos des raisons pour lesquelles, du jour au lendemain, ces exigences et ces restrictions ont changé?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais rassurer les Canadiens: l'Agence de la santé publique du Canada prend la situation de la variole simienne extrêmement au sérieux. Nous avons pris un certain nombre de mesures concrètes à cet égard.
Tout d'abord, à la suite de la déclaration de cas au Royaume-Uni, le 17 mai, le Laboratoire national de microbiologie a immédiatement assoupli ses critères liés au dépistage pour éliminer la nécessité de se déplacer afin de s'assurer que tous les Canadiens peuvent avoir accès aux tests dont ils ont besoin. De plus, une réunion d'urgence du Réseau des laboratoires de santé publique du Canada a eu lieu le 19 mai, avant la confirmation des deux premiers cas au Canada, pour s'assurer que les laboratoires étaient prêts.
De plus, nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos partenaires provinciaux et territoriaux pour leur fournir des conseils. Dans les huit jours qui ont suivi la détection des premiers cas au Canada, nous avons publié des conseils sur la prévention de l'infection, ainsi que des recommandations pour empêcher la propagation. Grâce à la réserve nationale d'urgence, nous avons rendu des vaccins disponibles — des vaccins de troisième génération contre la variole, mais qui sont aussi indiqués pour l'immunisation contre la variole simienne —, pour une campagne de vaccination ciblée visant à rejoindre les personnes les plus à risque.
En outre, les autorités sanitaires provinciales et un certain nombre d'organisations communautaires communiquent régulièrement de l'information afin de s'assurer que les messages sont diffusés, mais de façon respectueuse, de manière à ne pas provoquer inutilement l'apparition de préjugés. L'Agence de la santé publique est résolument contre les préjugés. À ce titre, dans notre stratégie de communication, nous veillons à la fois à rassurer les Canadiens et à faire passer le message à ceux qui doivent l'entendre.
:
Merci, monsieur le président. Peut-être puis‑je répondre à ces questions, en suivant le même ordre.
À l'Agence, nous nous efforçons de surveiller et d'établir une base de données probantes pour éclairer la prise de décisions en matière santé publique concernant le syndrome post‑COVID‑19, ou la COVID‑19 de longue durée. Nous travaillons en étroite collaboration avec un certain nombre de partenaires, à commencer par Statistique Canada, pour nous assurer que nous constituons un ensemble de données probantes. Nous allons lancer une enquête dans la population générale au sujet du syndrome post‑COVID‑19 pour examiner et cerner certaines lacunes en matière de données probantes et essayer d'estimer le pourcentage de la population canadienne qui souffre actuellement du syndrome post‑COVID‑19. Nous proposerions ensuite de réaliser une enquête de suivi, une deuxième enquête avec Statistique Canada.
Nous travaillons également avec les Instituts de recherche en santé du Canada et la Société canadienne de pédiatrie pour examiner certaines options pour des études sur les répercussions sur les enfants. Je pense que nous serons en mesure, plus tard cet automne, d'aborder en détail toute la portée des travaux en cours. Nous suivons aussi un certain nombre d'examens systémiques qui sont effectués dans le monde.
En ce qui concerne les données probantes et la vaccination, l'examen des données probantes qu'a réalisé l'Agence a révélé que la prévalence du syndrome post‑COVID‑19 est d'environ 30 à 40 % chez les personnes qui n'ont pas été hospitalisées à la suite de leur infection initiale à la COVID. Les données actuelles indiquent que la prévalence est encore plus élevée chez les personnes qui ont été hospitalisées pendant la phase aiguë que chez celles qui ne l'ont pas été. Tout porte à croire que la vaccination aide à prévenir le syndrome post‑COVID‑19.
:
Merci, madame Thompson, merci, monsieur Bachrach.
Je remercie tous les représentants de l'Agence de la santé publique du Canada d'avoir été présents. Nous vous remercions de votre patience et de votre professionnalisme. Je ne sais pas si le travail de l'Agence de la santé publique du Canada a déjà eu autant de visibilité que cela a été le cas ces derniers temps. Nous vous sommes reconnaissants d'avoir comparu et d'avoir répondu avec tant de patience et de professionnalisme aux questions qui vous ont été posées aujourd'hui.
Je vous souhaite à tous une bonne soirée.
Chers collègues, j'ai une tâche très agréable à vous confier avant de conclure. Aujourd'hui, c'est la dernière réunion de notre analyste, Sonya Norris. Elle prendra sa retraite dans exactement neuf jours.
Je vais vous parler un peu de Mme Norris. Elle a obtenu une maîtrise en biochimie et elle a passé près de 10 ans en recherche clinique. Elle a commencé à travailler à la Bibliothèque du Parlement il y a 24 ans, en 1998, et a été affectée à ce comité. Sa première étude au sein de ce comité portait sur les produits de santé naturels. Parmi les autres études qu'elle a rédigées, il y a eu celle sur le don et la transplantation d'organes, ainsi que celle sur la procréation assistée.
De 2012 à 2019, elle a travaillé à l'autre endroit — au sein du comité des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Elle a rédigé un certain nombre de rapports, dont sur les produits pharmaceutiques, ainsi que sur l'alimentation saine, la démence et la robotique. Au total, elle a rédigé environ 26 rapports de comité.
Je peux vous dire qu'en tant que président, je rencontre chaque semaine les analystes de la Bibliothèque du Parlement et le greffier pour planifier les travaux des réunions. Mme Norris s'est toujours montrée professionnelle, agréable et de bonne humeur. Je suis sûr que vous vous joignez à moi pour lui souhaiter une retraite heureuse et productive.
Des députés: Bravo!
Le président: À sa gauche se trouve Kelly Farrah. Mme Farrah va essayer de reprendre la grande place laissée par Mme Norris. Elle a certainement les qualifications requises, notamment une maîtrise en épidémiologie, ainsi qu'une maîtrise en bibliothéconomie et en sciences de l'information, et elle a acquis 15 ans d'expérience dans le domaine de l'évaluation des technologies de la santé. Avant son arrivée à la Bibliothèque du Parlement, elle était gestionnaire de l'examen des produits pharmaceutiques à l'Agence des médicaments et des technologies de la santé au Canada.
D'après ce que je lis, on dirait qu'elle est plutôt un témoin et non quelqu'un qui travaillera avec nous.
Elle a travaillé avec l'ASPC en tant qu'analyste de recherche et avec le secrétariat du CCNI. Ses domaines d'expertise comprennent l'évaluation clinique et économique des médicaments, des vaccins et des dispositifs médicaux, ainsi que les méthodes de synthèse des connaissances en sciences de la santé. Veuillez vous joindre à moi pour souhaiter la bienvenue à Mme Farrah en tant qu'analyste au sein de notre comité.
Des députés: Bravo!
Un député: Il ne lui reste plus que 24 ans.
Des députés: Ha, ha!
Le président: Le Comité souhaite‑t‑il lever la séance?
Des députés: Oui.
Le président: Merci. La séance est levée.