Je vous souhaite la bienvenue à la 27e réunion du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui est télévisée. Nous allons siéger jusqu'à 19 heures, ou jusqu'à l'adoption d'une motion d'ajournement, selon la première éventualité.
La ministre sera avec nous jusqu'à 18 h 30, soit pendant une heure.
Nous aurons aujourd'hui une séance d'information sur la santé mentale et les dépendances au Canada avec la ministre Bennett et des hauts fonctionnaires.
Notre rencontre se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021.
De plus, conformément à la directive du Bureau de la régie interne du 10 mars 2022, tous ceux en présentiel doivent porter un masque pendant les délibérations, sauf lorsqu'ils sont à leur place, et conformément à notre motion pour affaires courantes, j'informe le Comité que les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la rencontre.
Nous allons maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins qui sont avec nous aujourd'hui et qui attendent patiemment.
Nous accueillons l'honorable Carolyn Bennett, ministre de la Santé mentale et des Dépendances; le Dr Michael J. Strong, président, des Instituts de recherche en santé du Canada; Heather Jeffrey, sous-ministre déléguée, qui se trouve dans la salle, et en ligne, Jocelyne Voisin, sous-ministre adjointe, Direction générale des politiques stratégiques, Eric Bélair, sous-ministre adjoint délégué, Direction générale de la politique stratégique, Kendal Weber, sous-ministre adjointe, Direction générale des substances contrôlées et du cannabis, et Jennifer Saxe, directrice générale, Direction des substances contrôlées, Direction générale des substances contrôlées et du cannabis, tous du ministère de la Santé; et enfin Candice St-Aubin, vice-présidente, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques, de l'Agence de la santé publique du Canada.
Je vous remercie tous d'être restés pour nous informer et d'avoir patienté pendant les votes.
Je crois comprendre qu'il n'y a que la ministre qui fera une déclaration liminaire aujourd'hui.
Madame la ministre, je vous souhaite la bienvenue au Comité. Vous avez la parole.
:
Je vous remercie, monsieur le président, de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité aujourd'hui pour discuter de mon mandat et de mes priorités.
J'aimerais commencer par reconnaître que je m'adresse à vous depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Traduction]
Je suis ravie d'être accompagnée de toute l'équipe de fonctionnaires pendant la Semaine nationale de la fonction publique. Ils nous mettent le vent dans les voiles, et nous leur en sommes extrêmement reconnaissants.
Comme la plupart d'entre vous le savent, mon mandat consiste essentiellement à veiller à ce que les soins de santé mentale soient considérés comme une composante à part entière et égale de notre système de soins de santé universel. Il n'y a pas de santé sans santé mentale.
Depuis 2015, nous avons réalisé des investissements historiques pour soutenir la santé mentale des Canadiens, à savoir 5 milliards de dollars aux provinces et aux territoires pour accroître la disponibilité des soins de santé mentale; 598 millions de dollars pour mettre en place une stratégie de santé mentale et de bien-être fondée sur les distinctions pour les peuples autochtones; 140 millions de dollars pour soutenir les anciens combattants; 45 millions de dollars pour établir des normes nationales de soins de santé mentale; et 270 millions de dollars pour le portail Espace mieux-être.
Dans le cadre des ententes bilatérales de 5 milliards de dollars avec les provinces et les territoires, le gouvernement leur fournira 600 millions de dollars de financement supplémentaire sur une base annuelle pour promouvoir les soins de santé mentale jusqu’en 2027.
Nous tenons à rassurer le Comité que nous demeurons également déterminés à verser les 4,5 milliards de dollars supplémentaires sur cinq ans promis dans le programme libéral de 2021 pour l’établissement du nouveau transfert canadien en matière de santé mentale.
Ce que nous avons appris de la mobilisation des partenaires et des organismes communautaires qui fournissent les services de santé mentale essentiels sur le terrain, c’est qu’un nouveau transfert permanent doit intégrer une transparence et une responsabilisation appropriées.
Nous collaborons avec les provinces et les territoires afin de guider la conception du nouveau transfert canadien en matière de santé mentale, ainsi qu’un plan complet fondé sur des données probantes, notamment la mise en commun des données sur les indicateurs et les résultats.
[Français]
Nous travaillons à l'élaboration de normes nationales en matière de santé mentale et de dépendance afin que les Canadiens sachent à quoi ils peuvent s'attendre au chapitre de la rapidité et de la qualité des services, des traitements et du soutien.
En mars dernier, nous avons annoncé un partenariat avec le Conseil canadien des normes, qui a démontré son expertise dans le cadre d'initiatives de normalisation nationales, afin d'élaborer des normes nationales pour la prestation de services en matière de santé mentale et de dépendance.
[Traduction]
Bien que la pandémie de COVID‑19 ait accentué les lacunes dans les services de santé mentale offerts aux Canadiens, elle a également accéléré l’utilisation des options de soins virtuels pour contribuer à accroître l’accessibilité et la flexibilité de ces services.
Comme nous l'avons mentionné la dernière fois, je crois, le portail en ligne Espace mieux-être Canada offre des ressources et des services gratuits, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, en matière de santé mentale et de toxicomanie aux personnes dans le besoin partout au Canada, notamment des services de consultation individuelle. La nouvelle application complémentaire appelée Mieux-être permettra aux Canadiens d’avoir accès aux services en matière de santé mentale et de consommation de substances dont ils ont besoin, peu importe où ils vivent.
La crise des surdoses et de l’approvisionnement en drogues toxiques a eu des conséquences tragiques pour les familles, les proches et les communautés des personnes que nous avons perdues partout au Canada. Depuis 2020, le gouvernement a investi 282 millions de dollars dans le Programme sur l’usage et les dépendances aux substances, dont 100 millions de dollars dans le cadre du budget de 2022.
Les données montrent que les mesures de réduction des méfaits sauvent des vies, et nous avons investi plus de 64 millions de dollars en vue d’élargir l’accès à un approvisionnement sûr en drogues de qualité pharmaceutique et d’accroître l’accès à la naloxone dans tout le pays afin de sauver des vies.
La consommation de drogues constitue un enjeu de santé. Nous nous efforçons de détourner les personnes qui consomment des drogues du système de justice pénale pour qu’elles aient accès à des services de santé et à des services sociaux, et qu’elles établissent ces relations de confiance très importantes.
Nous avons récemment approuvé la demande de la Colombie-Britannique visant à autoriser la possession de petites quantités de certaines drogues illégales à des fins personnelles, qui comprenait un plan complet de mise en œuvre et d’évaluation. La proposition tient compte de l’incidence sur la santé et la sécurité publiques de la demande, bénéficie du soutien des principaux organismes d’application de la loi et permettra d’éclairer les autres administrations, ainsi que toute approche nationale éventuelle.
Je vous remercie de m’avoir donné la possibilité de souligner certains des aspects clés de mon mandat, et je serai ravie de vous en dire plus en répondant à vos pertinentes questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président, et je vous remercie aussi, madame la ministre.
Je veux mentionner très clairement que je ne veux pas avoir d'information sur le financement déjà consacré à la santé mentale, car je sais que lorsque je vous pose des questions à ce sujet, c'est ce que vous répondez généralement.
Je veux vous poser une question sur ce qui se trouve à la page 91 de la plateforme libérale, que j'ai sous les yeux. On y parle d'un nouvel investissement consacré au Transfert canadien en matière de santé mentale de 250 millions de dollars en 2021‑2022.
Pourriez-vous dire au Comité combien le gouvernement a dépensé concrètement en 2021‑2022 au sujet du Transfert canadien en matière de santé mentale?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre, et je remercie aussi tous vos collaborateurs, de comparaître aujourd'hui et de tout l'excellent travail que vous accomplissez.
Monsieur le président, j'aimerais céder les deux dernières minutes de mon temps à M. Morrice pour lui donner la chance de poser une question, si vous voulez bien m'aider à ce sujet.
Madame la ministre, l'exemption accordée à la Colombie-Britannique me réjouit vraiment. Je sais que vous convenez avec moi que la crise des drogues toxiques n'est pas un problème qui est limité à la Colombie-Britannique. Dans ma circonscription, le Yukon, le taux de décès par habitant est encore parmi les plus élevés au pays. C'est une crise qui touche des communautés partout au pays, des familles, des parents, des enfants, des personnes autochtones, des personnes racisées et des jeunes partout. Je pense que l'entente est un grand pas dans la bonne direction.
J'aimerais que vous nous parliez du potentiel de décriminalisation de la possession à des fins personnelles dans d'autres administrations au Canada, et d'une future approche nationale à cet égard.
J'aimerais savoir en particulier si d'autres administrations ont signifié leur intérêt à décriminaliser la possession à des fins personnelles dans leurs régions? Pourriez-vous nous dire lesquelles?
Je vais m'arrêter ici pour vous donner le temps de nous en parler.
:
Docteur Hanley, je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre leadership dans ce dossier. Je pense que le débat que nous avons eu à la Chambre des communes montre bien que la crise touche du vrai monde et des députés partout au pays, des familles et des proches de parlementaires d'un bout à l'autre du pays.
Nous pensons que l'exemption accordée à la Colombie-Britannique est un premier pas très important pour préparer le terrain en nous appuyant sur des données probantes, et en ayant des indicateurs pertinents en matière de santé publique et de sécurité publique. Nous devons nous assurer d'établir un processus, pendant la période préalable à l'exemption, qui va nous permettre d'obtenir des données en temps réel et un tableau de bord. Nous devons pouvoir évaluer en temps réel si nous obtenons des résultats et si cela sert l'intérêt public.
J'ai reçu une demande du Conseil de la santé de Toronto, et nous collaborons avec lui. Nous savons que de nombreuses administrations ont adopté des motions, mais nous n'avons pas reçu d'autres demandes à ce jour. Nous nous attendons à en recevoir sous peu de Montréal, d'Edmonton et peut-être aussi des forces de police de Saskatoon et de Regina.
:
Je vous remercie, monsieur le président, et je vous remercie aussi, monsieur Hanley.
Je vous remercie, madame la ministre, d'être avec nous.
Bon nombre de parlementaires disent que la santé mentale fait partie de la santé. Je pense qu'il est absolument essentiel de mener cela à bien. Dans ma communauté, par exemple, la situation est difficile. Le lien entre le logement et la santé mentale fait beaucoup de laissés pour compte. Je parle à des organismes comme I'Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale, la porte-parole nationale en matière de santé mentale au pays. C'est une alliance axée sur les membres formée de 16 groupes œuvrant en santé mentale. Au sujet du financement dont nous avons besoin, l'Alliance cite la Société royale du Canada qui parle de consacrer à la santé mentale environ 12 % du financement destiné à la santé.
Madame la ministre, pourriez-vous nous dire si vous êtes d'accord avec l'idée qu'il est nécessaire que la santé mentale reçoive une part équitable du financement, et si ce 12 % est votre objectif? Pourriez-vous nous parler aussi des mesures que vous prenez pour que nous y arrivions?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre, d'être avec nous aujourd'hui. Nous vous en sommes très reconnaissants.
Madame la ministre, le 10 mars 2017, le Québec a signé une entente asymétrique s'inspirant de celle de 2014, qui est fondée sur un fédéralisme asymétrique respectant les compétences du Québec. L'accord de mise en œuvre de l'entente de 2017 comporte un volet concernant les services de soins à domicile et de soins communautaires ainsi que les services de soins en santé mentale et en toxicomanie. Cette entente a pris fin le 31 mars 2022.
Pendant la campagne électorale, a promis d'ajouter à ces accords bilatéraux 4,5 milliards de dollars sur cinq ans. Évidemment, le Bloc québécois et le gouvernement du Québec s'y sont opposés.
Nous sommes maintenant dans la première année de votre mandat et le budget a été déposé.
Où trouve-t-on ces 4,5 milliards de dollars dans le budget?
Où en êtes-vous pour ce qui est du versement de ces sommes?
:
Je vous remercie, madame la ministre.
Je suis heureux de vous entendre dire cela. Cependant, vous avez parlé, notamment dans votre allocution d'ouverture, de transparence, de reddition de compte, de norme nationale, d'indicateur, d'indicateur national et du Conseil canadien des normes.
Que faites-vous de la notion d'inconditionnalité, madame la ministre?
Savez-vous que la santé ne fait pas partie de vos compétences?
Savez-vous que le Québec et les neuf provinces demandent une augmentation inconditionnelle du Transfert canadien en matière de santé?
:
Merci, madame la ministre, d'être là.
Avant de commencer, je vous demanderais de répondre très brièvement, car le temps que j'ai pour vous poser des questions est très court.
Le 1er juin, le lendemain de l'annonce de l'octroi d'une exemption limitée à la Colombie-Britannique à l'égard de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, le aurait déclaré: « Pour le moment, il n'y a pas d'autres pourparlers sur la décriminalisation. »
Ma question est la suivante: pourquoi n'y en a‑t‑il pas? Cela semble être en contradiction avec ce que vous dites aujourd'hui, à savoir que vous êtes ouverte aux autres demandes.
Que se passera‑t‑il si une collectivité comme Dawson City présente une demande? Allez-vous fournir les ressources voulues pour qu'elle puisse la présenter? Qu'adviendrait‑il d'une petite Première Nation éloignée de la Saskatchewan qui connaîtrait une crise de surdoses, par exemple?
:
L'approche graduelle du gouvernement pour répondre à la toxicomanie est ce qui tue les gens. Des gens meurent.
Je vais me reporter au 31 mai. Vous avez dit que l'approvisionnement sûr était le véritable antidote à la crise des drogues toxiques. Que faites-vous pour augmenter l'approvisionnement sûr et l'étendre à toute personne risquant de s'empoisonner avec des drogues, et ce, dans l'ensemble du pays?
Madame la ministre, j'ai demandé à votre collègue, la , Mme Tassi, si elle faisait des démarches pour acheter des produits plus sûrs. Savez-vous ce qu'elle m'a répondu? Elle a dit qu'elle attendait une demande de la — c'est‑à‑dire vous — et qu'elle n'en a pas reçu. Pourquoi n'en a‑t‑elle pas reçu?
:
Madame la ministre, si vous regardez le montant d'argent que le gouvernement a dépensé par habitant pour le SRAS et la COVID‑19 par rapport au nombre de décès, ce n'est même pas comparable.
Dans sa plateforme de 2021, votre parti promettait de consacrer 4,5 milliards de dollars sur cinq ans à un nouveau transfert en matière de santé mentale afin d'étendre la couverture des services et de régler les arriérés. Il promettait aussi de financer une ligne téléphonique à trois chiffres pour la prévention du suicide. En outre, en 2019, la Chambre a appuyé unanimement un plan national de prévention du suicide. Et pourtant, aucune de ces initiatives n'a reçu de financement dans le budget de cette année. Quand les Canadiens peuvent-ils s'attendre à ce que des mesures soient prises pour appuyer ces initiatives?
Je vois que je suis sur le point de manquer de temps.
Pouvez-vous fournir à ce comité, par écrit... quand cela va se produire, et qui vous consultez en ce qui concerne le transfert canadien en matière de santé mentale?
:
Eh bien, ce n'est probablement pas ce que diraient les experts. Cela étant dit, le fentanyl vient de Chine. C'est un élément très important. J'y reviendrai peut-être.
Connaissez-vous la dose habituelle de fentanyl qui est utilisée dans les actes médicaux? Je crois savoir que vous êtes médecin, mais que vous n'avez peut-être pas exercé pendant un certain temps. Si vous ne la connaissez pas, ce n'est pas grave. Non? Avec le fentanyl, c'est 100 microgrammes.
Sachant cela, combien de personnes pourrait‑on traiter avec 2,5 grammes de fentanyl?
Je vais vous épargner de faire le calcul, question de sauver du temps. La réponse est: 25 000 personnes. Nous autorisons les gens à posséder suffisamment de fentanyl pour fournir des doses médicales à 25 000 personnes.
Combien de Narcan la police doit-elle transporter? Vont-ils remplir des paniers à salade de doses de Narcan? C'est absurde. Comment pouvons-nous dire que 25 000 doses médicales de fentanyl sont une quantité appropriée?
:
Merci. Je serai également heureuse d'en parler à mon collègue, M. Garon.
Ce qui s'est passé, c'est que les provinces et les territoires se sont mobilisés autour de ce qu'ils ont appelé un énoncé de principes communs, qui précise leurs six priorités: services intégrés pour les jeunes, soins primaires en santé mentale, soins numériques, services de traitement de la toxicomanie, ressources humaines en matière de lutte contre la toxicomanie et soins intégrés pour les personnes souffrant de problèmes complexes. Le Conseil canadien des normes collabore avec tous les intervenants pour se pencher sur les enjeux que les provinces et les territoires ont considérés comme prioritaires. Toutefois, à mesure que nous parcourons le pays, nous entendons parler de beaucoup d'autres sujets, comme les méthodes appropriées de désintoxication et de sevrage et les normes actuelles.
Quelle que soit la province où vous vous trouvez — par exemple, dans le cas de M. Garon, au Québec —, c'est le même traitement pour la tension artérielle ou pour le cancer. Par contre, en matière de santé mentale, il n'y a pas encore ce genre de normes. C'est pourquoi les gens veulent des lignes directrices pour des choses comme les soins de santé mentale périnatale. À quoi les gens devraient-ils s'attendre, où qu'ils se trouvent au Canada? Comment pouvons-nous intégrer le tout dans un plan pour ensuite élaborer le transfert?
Ce qui est particulièrement intéressant dans la collaboration avec la Colombie-Britannique, c'est que la province a mis sur pied une table de concertation pour la recherche et l'évaluation dans le cadre de ce projet. À partir des résultats obtenus, nous élaborerons ensemble les indicateurs, tant pour la santé publique que pour la sécurité publique, afin de démontrer ce qui fonctionne, de prouver l'efficacité de l'exemption et de montrer qu'elle demeure dans l'intérêt public. Si nous devons rectifier le tir, nous le ferons. C'est le travail que nous effectuons maintenant, et ce, jusqu'au 31 janvier, pour déterminer en quoi consistera le processus.
Le Canada met en place un processus indépendant avec les Instituts de recherche en santé du Canada, non seulement pour collaborer avec la Colombie-Britannique, mais aussi pour utiliser les leçons tirées en temps réel afin d'aider d'autres provinces et territoires à adopter une approche beaucoup plus rapide pour que leur demande soit acceptée.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Madame la ministre, je comprends que vous ayez été très surprise par la question d'un collègue, mais je veux vous rappeler que ce n'est pas parce que les provinces ont énoncé six priorités en santé, qui leur sont communes, qu'elles vous ont demandé des conditions de financement. Il faudrait arrêter de dire cela, parce que c'est absolument faux.
J'aimerais maintenant vous parler du projet de loi , qui offre des mesures de rechange aux personnes aux prises avec des problèmes de dépendance. Les témoins qui sont venus s'exprimer lors des études sur ce projet de loi nous ont dit qu'ils manquaient de ressources pour pouvoir accueillir et accompagner les gens en détresse en raison de leur dépendance. Au Québec, ces sommes sont normalement distribuées par le truchement de l'Accord de contribution Canada-Québec concernant le Programme sur l'usage et les dépendances aux substances. Il faut bien reconnaître les champs de compétence du Québec. Le fédéralisme asymétrique, il faut souvent rappeler qu'il doit exister.
À l'heure actuelle, concrètement, où en êtes-vous dans vos négociations avec la province de Québec pour que celle-ci reçoive sa part de ces fonds?
:
Merci, monsieur le président, et merci à vous, madame la ministre Bennett, de votre témoignage devant nous aujourd'hui.
Pour poursuivre dans la même veine que certains de mes collègues, je crois fermement que la décriminalisation sans accès au traitement revient à mettre la charrue avant les bœufs. M. Johns a évoqué le Portugal. En effet, au Portugal, les drogues demeurent illégales, mais ce n'est plus un crime. On y trouve un très grand nombre de centres de traitement.
Quels investissements faites-vous pour assurer un meilleur accès aux traitements en Colombie-Britannique, ou espérez-vous que nous finissions comme le Colorado, qui a été un échec lamentable?
:
Merci, monsieur le président.
Certes, pour mes collègues, sachant qu'il s'agit d'une question extrêmement litigieuse, comme en fait foi le témoignage de la ministre aujourd'hui, et que tous les Canadiens souffrant de maladie mentale s'attendent à un important transfert de fonds et comptent là‑dessus — l'Association canadienne pour la santé mentale y est certainement favorable —, je pense qu'il serait tout à fait approprié que le comité de la santé comprenne où se trouvent les 875 millions de dollars, étant donné qu'environ le tiers des Canadiens disent avoir des problèmes de santé mentale.
Puisque, de toute évidence, le gouvernement ne semble pas avoir rempli son obligation de verser cette somme, non pas depuis un an, monsieur le président, mais depuis maintenant deux ans, j'estime qu'il manque 875 millions de dollars — presque 1 milliard de dollars, soyons honnêtes —, parce que le gouvernement n'a pas encore accordé ces fonds, qu'il a pourtant promis de débloquer, pour financer les services de traitement offerts aux Canadiens. Nous savons également que la santé mentale des Canadiens a été mise à rude épreuve de façon encore plus prononcée pendant la pandémie, et cela se poursuit certes depuis lors, surtout compte tenu de la menace d'éventuels futurs confinements dont le gouvernement nous parle presque chaque jour. Je pense donc que cette question est tout à fait pertinente dans le cadre des travaux du Comité. J'espère que mes collègues des autres partis appuieront cette motion.
Je vous remercie, monsieur le président.
Madame la ministre, un grand merci d'avoir été des nôtres aujourd'hui. Nous avons eu un long retard, et je sais que vous avez dû réaménager votre emploi du temps. Vous avez répondu très rapidement à notre invitation à comparaître. Nous vous en sommes reconnaissants.
Compte tenu du temps que vous avez déjà bien voulu nous consacrer, je pense que nous n'allons pas vous en demander davantage, car tout indique que le débat au sujet de la motion n'est pas terminé. Si vous avez quoi que ce soit à nous dire avant de nous quitter, n'hésitez pas à le faire, après quoi nous passerons à l'étude de cette motion.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Avant que nous passions au vote, j'aimerais rappeler que nous avons réitéré à maintes reprises que la santé mentale faisait partie de la santé.
Nous avons fait des investissements historiques. Depuis 2015, 5 milliards de dollars ont été accordés aux provinces et aux territoires en vue d'augmenter l'accès aux soins de santé mentale. Cela comprend 598 millions de dollars pour la stratégie sur le mieux-être et la santé mentale fondée sur les distinctions en ce qui concerne les peuples autochtones, 140 millions de dollars pour soutenir les vétérans, 45 millions de dollars pour les normes nationales en matière de santé mentale, comme la ministre l'a souligné tantôt, et 270 millions de dollars pour le portail Espace mieux-être Canada.
Je pense que cela démontre notre engagement à agir à cet égard.
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux fonctionnaires qui sont demeurés des nôtres, et merci pour le travail que vous accomplissez.
Mes questions vont surtout porter sur la santé mentale des jeunes. Je ne sais pas qui sera le mieux placé pour y répondre, mais je suis persuadé que Mme Jeffrey saura bien me guider à cette fin.
Comme vous le savez, la pandémie a eu un impact sur tous les Canadiens comme sur tous les habitants de la planète, et cet impact est particulièrement prononcé pour les jeunes. Nous savons qu'il existait déjà une problématique avec les adolescents, et nous n'ignorons pas que l'isolement et le manque d'activités sociales ont exacerbé certains problèmes de santé mentale pour ce groupe d'âge.
Pouvez-vous nous dire ce que fait le gouvernement pour répondre aux besoins croissants des jeunes Canadiens en matière de santé mentale?
:
Oui. Merci, monsieur le président.
Comme nous l'avons déjà indiqué, la pandémie a certes eu des incidences négatives sur la santé mentale des Canadiens.
Santé Canada fournit le financement de base permettant à la Commission de la santé mentale du Canada d'établir des normes nationales en matière de santé mentale pour les étudiants du postsecondaire.
Dans le budget de 2021, nous avons en outre investi 100 millions de dollars sur une période de trois ans pour contrer les impacts de la pandémie sur la santé mentale, particulièrement pour les groupes vulnérables comme les jeunes.
Nous avons dégagé des ressources additionnelles pour Jeunesse, J'écoute, un service téléphonique offrant un soutien supplémentaire aux enfants en situation de crise dont nos collègues de l'Agence de la santé publique pourraient vous parler davantage.
Nous avons aussi offert du financement pour un programme permettant aux étudiants qui en ont besoin d'avoir directement accès au soutien de leurs pairs sur le campus de leur établissement postsecondaire.
Nous avons tenu cette année de vastes consultations auprès des universités et des collèges, et nous travaillons avec différents groupes jeunesse, notamment dans le cadre d'initiatives comme les Services intégrés pour les jeunes et par l'entremise d'organisations comme la maison de la jeunesse Foundry, pour discuter de la gamme complète de mesures de soutien et d'accompagnement. Il ne faut pas seulement offrir aux étudiants en crise des services en santé mentale et du counselling, mais aussi un ensemble complet de mesures de soutien dans des domaines comme le logement et les autres enjeux sociaux.
Comme les besoins ne sont pas les mêmes partout au pays, nous adoptons une approche exhaustive à l'égard de cette problématique qui figure assurément parmi nos grandes priorités dans le contexte des paiements de transfert que nous effectuons aux provinces. Dans le cadre des ententes que nous avons conclues avec les gouvernements provinciaux, ils se sont tous engagés à investir dans les Services intégrés pour les jeunes, l'une de leurs trois grandes priorités au titre de ces transferts. Nous en sommes rendus à mi‑chemin d'un cycle de transfert de 10 ans.
Il me reste environ une minute et 15 secondes, et je vais revenir à Mme Jeffrey.
Pouvez-vous nous en dire plus long sur le modèle novateur et particulièrement efficace qui a été mis en place pour favoriser une meilleure santé mentale chez les jeunes? Je crois comprendre que les Services intégrés pour les jeunes ont produit des résultats vraiment intéressants à ce chapitre.
Je pense que la l'a également mentionné, non seulement dans ses observations préliminaires, mais aussi en répondant à certaines questions de mes collègues.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi cette approche est si prometteuse?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Vous avez tout à fait raison. Certains résultats, obtenus par l'entremise des Services intégrés pour les jeunes, ont été vraiment impressionnants, depuis le début de cette initiative, en 2012.
Pour vous en donner une idée, c'est une façon unique en son genre d'entrer en contact avec des adolescents et des enfants aux prises avec des problèmes de santé mentale, grâce à plus de 7 500 interventions dès même 2020, qui ont permis une réduction de 70 % du stress chez cette clientèle, une réduction de 66 % de la gravité des problèmes et, par ces moyens, la multiplication presque par 10 des économies, en attirant les jeunes dans des points de service où on peut s'occuper d'eux et les traiter plus près de chez eux. Un succès boeuf.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je vais vous laisser rediriger ma question vers la personne qui pourra le mieux y répondre.
En août 2020, la directrice du Service des poursuites pénales du Canada a instauré une directive concernant la possession simple d'une substance. Elle invitait les procureurs à limiter les poursuites aux cas plus graves. L'un des arguments invoqués avait trait aux économies qui pourraient être faites en matière de frais judiciaires liés à l'administration de la justice. C'est aussi l'un des arguments centraux invoqués en faveur de la déjudiciarisation.
En ce qui concerne le projet de loi , j'aimerais savoir si une évaluation a été faite quant aux frais judiciaires liés à l'administration de la justice.
A-t-on fait une évaluation des économies qui pourraient être faites dans ce domaine par suite de l'application éventuelle du projet de loi?
Y a-t-il des chiffres à cet égard?
:
C'est impossible, à moins que personne ne tienne à en discuter.
La motion est régulière. Le ministère se dit en mesure de produire l'information.
Le débat porte sur la motion. Quelqu'un veut‑il en discuter?
Il semble que non. Sommes-nous prêts à procéder à la mise aux voix? Y a‑t‑il consensus pour que le ministère produise les renseignements demandés?
Des députés: Oui.
(La motion est adoptée.)
Le président: Vu le consensus, la motion est adoptée. Je voudrais maintenant prendre en considération une motion d'ajournement. Plaît‑il au Comité de lever la séance?
Des députés: Oui.
Le président: Merci. La séance est levée.