Bienvenue à la 46e réunion du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes.
Nous nous réunissons aujourd'hui pendant deux heures pour examiner le Budget supplémentaire des dépenses (B).
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022.
Je vous rappelle qu'il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos de votre écran montrant des participants virtuels.
Conformément à notre motion pour affaire courante, j'informe le Comité que tous les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Chers collègues, puis‑je avoir votre attention? À midi, vous regretterez ces quelques minutes de bavardage, car vous voudrez continuer à interroger les ministres, j'en suis sûr.
Bon. Je viens de passer en revue les remarques préliminaires et j'ai indiqué que les témoins ont effectué les tests de connexion requis.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue aux ministres qui se joignent à nous pour la première heure: l'honorable Jean-Yves Duclos, ministre de la Santé, et l'honorable Carolyn Bennett, ministre de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé.
Ils sont accompagnés des hauts fonctionnaires suivants, qui resteront avec nous pendant toute la réunion: de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Philippe Morel, vice-président des opérations, par vidéoconférence; des Instituts de recherche en santé du Canada, Dr Michael Strong, également par vidéoconférence; du ministère de la Santé, Stephen Lucas, sous-ministre, Heather Jeffrey, sous-ministre déléguée, et Dre Supriya Sharma, conseillère médicale en chef; et de l'Agence de la santé publique du Canada, Dr Harpreet Kochhar, président, et Dr Howard Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique et vice-président par intérim, Direction générale des programmes des maladies infectieuses.
Merci à vous tous de prendre le temps d'être avec nous aujourd'hui.
Nous allons commencer par les déclarations liminaires des ministres.
Monsieur le ministre Duclos, si vous voulez commencer, vous avez la parole pour cinq minutes ou moins. Bienvenue au Comité.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier de nous avoir invités à comparaître devant le Comité aujourd'hui.
Nous sommes reconnaissants de l'occasion qui nous est donnée de parler de notre travail lié au portefeuille de la Santé et de notre aperçu financier pour le Budget supplémentaire des dépenses (B) 2022‑2023.
Je suis accompagné de , ministre de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé, ainsi que du Dr Stephen Lucas, sous-ministre de Santé Canada, de Heather Jeffery, sous-ministre déléguée de Santé Canada, de la Dre Supriya Sharma, conseillère médicale en chef et conseillère médicale principale de Santé Canada, du Dr Harpreet Kochhar, président de l'Agence de la santé publique du Canada, du Dr Howard Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique de l'Agence de la santé publique du Canada, du Dr Michael Strong, président des Instituts de recherche en santé du Canada, et de Philippe Morel, vice-président responsable des opérations à l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
[Traduction]
Avant d'aborder le sujet de cette réunion, je saisis l'occasion de notre présence ici aujourd'hui pour vous communiquer les plus récents renseignements au sujet des pénuries d’analgésiques pour enfants et nourrissons.
Grâce à une collaboration étroite avec nos partenaires de l’industrie, un nombre record d’analgésiques pour enfants sont actuellement fabriqués dans tout le pays, certaines entreprises produisant deux fois plus d’unités qu’à la même période en 2021.
À titre d’exemple de cette augmentation de la production, au cours du mois de novembre seulement, 1,1 million d’unités de produits Advil provenant d’Haleon seront disponibles sur le marché canadien, un nombre significatif comparativement à la production courante d'un mois de novembre type.
C'est évidemment une bonne nouvelle pour les Canadiens et Canadiennes: des analgésiques pour enfants sont fabriqués en grande quantité au Canada. Cette augmentation de l’offre nationale s’ajoute à l'importation de plus d’un million d’unités annoncée la semaine dernière, dont la distribution est en cours partout au Canada.
Une importation additionnelle d’environ un demi-million d’unités est prévue pour les trois prochaines semaines. Nous continuons d’approuver l’augmentation de l’approvisionnement des pharmacies communautaires et des détaillants, et le travail se poursuit pour s’assurer que les hôpitaux pédiatriques sont bien approvisionnés et en mesure de gérer la pénurie.
Nous cherchons également des solutions à plus long terme avec les provinces et les territoires, l’industrie et des intervenants tels que les pharmacies et les hôpitaux pour enfants et nous continuerons de tenir le Comité au courant de ces progrès.
[Français]
Je vais maintenant revenir au sujet d'aujourd'hui, soit les budgets supplémentaires des dépenses. Notre gouvernement continue de composer avec les effets à long terme de la pandémie de la COVID‑19. Comme je l'ai mentionné plus tôt, nos besoins budgétaires en tiennent compte.
À l'heure actuelle, nous demandons 3,4 milliards de dollars pour le portefeuille de la santé. Un montant supplémentaire de 1,9 milliard de dollars est demandé par Santé Canada. Ce financement sera utilisé pour poursuivre l'intervention continue du pays contre la COVID‑19 ainsi que pour s'attaquer aux problèmes en cours liés aux soins de santé.
Cela comprend également des fonds pour améliorer les mesures de soutien et les services en matière de santé mentale, ainsi que des fonds pour lutter contre la crise des surdoses d'opioïdes et la consommation problématique de substances.
Ma collègue, la ministre Bennett, en dira davantage sur ces deux questions dans quelques instants.
[Traduction]
Dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (B), l'Agence de santé publique du Canada, l'ASPC, demande une augmentation de 1,4 milliard de dollars au titre de ses niveaux de référence. Cela comprend 118 millions de dollars de nouveaux fonds et 1,2 milliard de dollars en report à partir de 2021‑2022.
À la suite du Budget supplémentaire des dépenses (B), les autorisations législatives globales disponibles des Instituts de recherche en santé du Canada augmenteront d'environ 106,1 millions de dollars. Cet investissement contribuera à la mise en oeuvre du Fonds pour les essais cliniques et permettra de financer l’étude des effets à long terme de la COVID‑19 sur la santé, ainsi que d’autres initiatives cruciales.
[Français]
Enfin, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'ACIA, verra son budget augmenter de 19,5 millions de dollars.
Dans l'ensemble, cette augmentation aidera l'Agence à répondre aux répercussions de la COVID‑19 sur la production alimentaire et la chaîne d'approvisionnement au pays, ainsi qu'aux conséquences économiques liées aux perturbations dans le domaine de l'emploi.
[Traduction]
En conclusion, nos engagements, tels qu'énoncés dans notre Budget supplémentaire des dépenses (B), sont le reflet de nos priorités les plus pressantes en matière de santé. Ils illustrent les mesures que nous prenons pour protéger et améliorer notre système de santé pour tous les Canadiens.
Merci. Meegwetch.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour parler d'un certain nombre d'investissements demandés dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2022‑2023.
J'aimerais d'abord souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin, qui est le gardien de cette terre et de cette eau depuis des temps immémoriaux.
[Traduction]
Je suis heureuse d'être ici, bien sûr, avec mon collègue, le ministre Duclos, et nos collègues de Santé Canada, de l'Agence de santé publique et des Instituts de recherche en santé du Canada.
[Français]
Bien que la COVID‑19 ait eu pour effet d'accroître le nombre de personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, elle a également permis à bon nombre d'entre nous d'être plus disposés à parler de leur propre santé mentale.
[Traduction]
Nous espérons que cela contribuera à réduire les préjugés qui sont encore un obstacle important à la recherche de soins.
Depuis 2015, nous avons fait des investissements historiques pour soutenir la santé mentale et remédier au problème de la consommation de substances, notamment 5 milliards de dollars versés aux provinces et aux territoires pour accroître la disponibilité des soins de santé mentale; 598 millions de dollars pour une stratégie de santé mentale et de mieux-être fondée sur des distinctions pour les peuples autochtones; 270 millions de dollars pour le portail Espace mieux-être Canada; 45 millions de dollars pour élaborer certaines normes nationales sur les priorités formulées par les provinces et les territoires; 350 millions de dollars dans le programme de lutte contre la consommation de substances et les toxicomanies depuis 2020; et de nombreux autres investissements qui ciblent l'innovation sur le plan de la consommation de substances et de la promotion de la santé mentale.
L'investissement de 5 milliards de dollars par le biais d'accords bilatéraux provinciaux et territoriaux fournit maintenant un financement annuel supplémentaire de 600 millions de dollars jusqu'en 2027.
Je suis également heureuse de dire que le portail Espace mieux-être Canada, et l'application de poche Mieux-être qui l'accompagne, dont le financement particulier est inclus dans le Budget supplémentaire des dépenses (B), ont aidé les Canadiens à obtenir l'aide dont ils ont besoin, à la fois directement et comme tremplin pour recevoir des conseils ou trouver des soins plus spécialisés.
Nous savons, malheureusement, que lorsque tant de Canadiens ont besoin de soutien, ce soutien est encore trop souvent hors de portée. Il y a encore beaucoup à faire. Parmi les autres mesures à prendre, nous continuerons d'inciter les provinces, les territoires et les intervenants à investir des fonds supplémentaires par le truchement d'un transfert en matière de santé mentale.
Le Conseil canadien des normes, en collaboration avec nos partenaires provinciaux et territoriaux, élabore également des normes nationales pour des services de santé mentale et de toxicomanie fondés sur des données probantes dans les six domaines prioritaires définis avec nos collègues provinciaux et territoriaux.
Nous sommes particulièrement encouragés par les progrès incroyablement rapides des normes nationales sur les services intégrés pour les jeunes.
Nous nous réjouissons de la décision du CRTC d'approuver la nouvelle ligne de prévention du suicide à trois chiffres, le 988, et nous nous efforçons de faire en sorte qu'elle puisse être lancée avec succès l'automne prochain.
Nous voulons que les gens sachent que s'ils ont des pensées suicidaires ou connaissent quelqu'un qui en a, ils peuvent obtenir de l'aide dès maintenant en composant le 1‑833‑456‑4566.
La crise des drogues toxiques et des surdoses continue de faire payer un coût tragique aux familles, aux proches et aux collectivités. Notre gouvernement utilisera tous les outils à sa disposition pour travailler avec ses partenaires afin de mettre fin à cette crise nationale de santé publique. Depuis 2017, nous avons engagé plus de 800 millions de dollars pour lutter contre la crise des surdoses. Nous prenons des mesures concrètes pour écarter les personnes qui consomment des drogues du système de justice pénale. C'est une question de santé publique.
L'approbation par la Colombie-Britannique de décriminaliser la possession personnelle de petites quantités de certaines substances a été une étape importante. Jusqu'à présent, nous avons également appuyé 27 projets visant un approvisionnement plus sûr en drogues.
Nous devons démontrer aux Canadiens que nous partageons leurs préoccupations et que nous écoutons ceux qui ont des expériences vécues, les experts et ceux qui sont en première ligne, afin de mettre en œuvre des mesures fondées sur des données probantes pour lutter contre les pandémies parallèles de la santé mentale et la tragique crise actuelle des drogues toxiques et des surdoses.
[Français]
Je me réjouis d'approfondir le sujet en répondant à vos judicieuses questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux deux ministres d'être ici, ainsi qu'à vos hauts fonctionnaires.
Il s'agit certainement d'un moment important pour le Canada, compte tenu de la crise des soins de santé que nous connaissons, non seulement dans la prestation des soins de santé, mais aussi dans la santé mentale. Encore une fois, je vous remercie d'être ici.
Monsieur le ministre Duclos, par votre intermédiaire, monsieur le président, si vous me le permettez, le a parlé très ouvertement à la Chambre des communes des 7 500 médecins, infirmières et infirmières praticiennes que 3,2 milliards de dollars allaient apporter à notre pays.
La question est de savoir où nous avons dépensé cet argent. Combien de ces médecins, de ces infirmières et de ces infirmières praticiennes dans chacun de ces domaines particuliers sont en fait ici et travaillent sur le terrain maintenant?
Merci à tous.
Tout d'abord, en ce qui concerne l'énoncé de ce que nous avons fait jusqu'à maintenant... Comme nous le savons, la situation de la COVID‑19 — bien que la pandémie ne soit pas terminée — est meilleure que ce qu'elle aurait pu être. C'est, en partie, parce que le gouvernement fédéral a investi 72 milliards de dollars dans une large mesure pour assurer la sécurité et la santé des Canadiens. Cela continue avec la vaccination, les tests rapides et l'accès à des traitements comme le Paxlovid.
Ensuite, il y a les 2 milliards de dollars supplémentaires qui ont été annoncés dans le dernier budget pour réduire l'arriéré des opérations chirurgicales. Cela passe évidemment par le soutien aux travailleurs de la santé, aux infirmières et aux médecins, par le recrutement d'un plus grand nombre d'entre eux et par la rétention d'un plus grand nombre d'entre eux.
Enfin, il y a d'autres mesures qui appuient le personnel de la santé, notamment 3 milliards de dollars pour les soins de longue durée, 3 millions de dollars pour les soins de santé mentale et 3 millions de dollars pour les soins à domicile et les soins communautaires.
:
Merci pour cela, monsieur le ministre.
Je suppose que ma question n'était peut-être pas claire. Je n'ai pas posé de question sur la COVID. J'ai demandé précisément combien des 7 500 médecins, infirmières et infirmiers praticiens prévus pour 3,2 milliards de dollars travaillent réellement sur le terrain.
Le a parlé très clairement de ces chiffres à la Chambre des communes. Je sais que vous étiez là. J'y étais aussi. Je l'ai entendu le dire en personne. C'est la question pour laquelle je cherche une réponse au nom de tous les Canadiens et, peut-être, plus particulièrement, au nom des 100 000 Néo-Écossais qui n'ont pas accès à des soins primaires.
Monsieur — par votre intermédiaire, monsieur le président, si vous me le permettez —, veuillez nous dire combien de ces praticiens de la santé sont effectivement sur le terrain.
:
Merci, monsieur le ministre.
Monsieur le président, je suppose que cette question restera sans réponse, malheureusement. Cela étant dit, je vais essayer autre chose.
Les temps d'attente sont un sujet entièrement différent et un sujet incroyablement important ici au Canada. J'ai eu l'occasion de rencontrer certains de nos collègues orthopédistes. On me dit qu'il n'y a pas de pénurie de chirurgiens orthopédistes dans le secteur des soins de santé et qu'ils sont donc en mesure d'effectuer ces chirurgies.
Seuls 2 des 6 milliards de dollars disponibles pour la modification des temps d'attente ont été déployés à ce jour. Nous savons parfaitement que souvent les personnes qui attendent une arthroplastie totale ne sont pas en mesure de travailler, ce qui crée des difficultés pour leurs familles, et que les personnes figurant dans les listes d'attente ont besoin de médicaments, et cetera. On pourrait penser que le déploiement d'une plus grande partie de ces fonds serait facile. Pouvez-vous me dire quand le gouvernement saisira l'occasion de déployer les fonds pour les arthroplasties totales en particulier?
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux ministres Duclos et Bennett, ainsi qu'à tous les hauts fonctionnaires qui comparaissent aujourd'hui devant le comité de la santé.
Ma première question s'adresse au ministre Duclos.
Monsieur le ministre, je vois le financement pour soutenir la nouvelle recherche nationale sur la santé des femmes, qui est une initiative visant à faire avancer la recherche dans des domaines hautement prioritaires.
La COVID‑19 a souligné l'importance de la recherche et de l'innovation en matière de santé.
Pouvez-vous nous parler de l'importance d'investir dans la recherche sur la santé des femmes et de ce que fait notre gouvernement?
:
Merci beaucoup, madame Sidhu.
Je suis très heureux de cette question, et je crois que ma collègue, Mme Bennett, elle aussi en sera fort heureuse. Les IRSC sont une institution fédérale clé qui appuie non seulement la recherche sur les maladies, mais aussi la recherche visant à soutenir les patients, les familles et les soignants. Nous parlons souvent de maladies; mais nous voulons surtout parler de l'importance de soutenir les personnes qui vivent avec différentes maladies. Cela inclut les troubles mentaux et toutes les répercussions que ces troubles et maladies ont, comme je l'ai dit, sur les familles et les collectivités.
Depuis mars 2020, on a investi 414 millions de dollars en tout dans 965 projets de recherche. Bon nombre d'entre eux sont axés sur la COVID‑19, mais beaucoup d'autres sont axés sur les besoins de soutien en matière de santé mentale et de toxicomanie des Canadiens d'un bout à l'autre de notre pays, et en particulier pendant la période difficile que nous avons connue au cours des deux dernières années et demie.
Encore une fois, le gouvernement fédéral dispense un grand soutien, mais il y a eu surtout d'immenses efforts de la part des chercheurs et des scientifiques de toute la communauté de recherche au Canada, que nous voulons et devons célébrer à chaque occasion possible, y compris aujourd'hui.
Madame Sidhu, tout d'abord, je pense que la plupart des personnes présentes sont au courant de votre travail important et de votre succès considérable dans la mise en place d'un cadre pour le diabète au Canada. Nous vous sommes reconnaissants, ainsi qu'à tous les autres partenaires, dirigeants et experts qui ont appuyé ce cadre que nous avons déposé le 5 octobre, il y a quelques semaines à peine.
Ce cadre est important et représente aussi le complément d'autres investissements et efforts que nous faisons, notamment la publication et la mise en oeuvre du nouveau guide alimentaire canadien, qui, nous le savons, est essentiel pour aider les Canadiens à mieux s'alimenter et à vivre plus sainement.
Il y a quelques semaines, nous avons également annoncé un important étiquetage nutritionnel sur le devant des emballages, qui sera d'une grande utilité pour informer les Canadiens du type d'aliments sains qu'ils peuvent acheter à l'épicerie et pour encourager l'industrie alimentaire à réduire la teneur de sodium, de sucre et de gras dans les aliments sur lesquels les gens comptent pour vivre leur vie.
Encore une fois, madame Sidhu, merci pour votre leadership à cet égard. Nous avons la chance de pouvoir soutenir ce leadership.
:
Hier, nous avons fait une annonce très intéressante. Nous avons été en mesure de démontrer que les 13 gouvernements se sont réunis pour comprendre que ce modèle de services intégrés pour les jeunes qu'ont adopté la Foundry en Colombie-Britannique, les carrefours ici en Ontario ainsi qu'Aire Ouverte au Québec...
L'idée que vous pouvez obtenir les soins les plus adaptés par la personne la plus appropriée, à l'endroit le plus approprié et au moment le plus approprié signifie que, tout à coup, des choses comme le soutien par les pairs... Ceux qui ont une expérience vécue et vivante sont capables de faire en sorte que les jeunes qui se présentent se sentent plus en sécurité. Ils obtiennent des soins primaires. Ils bénéficient d'une personne travailleuse sociale, psychologue ou spécialiste de la toxicomanie qui les aide à poursuivre leurs études, à trouver un emploi et un logement, tout cela au même endroit, avec un dossier intégré.
Ce qui est passionnant, c'est qu'hier, nous avons pu annoncer que le Centre de toxicomanie et de santé mentale et les Instituts de recherche en santé du Canada s'emploieront non seulement à appliquer ces modèles fondés sur des données probantes, mais à produire des preuves au fur et à mesure afin de pouvoir établir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. À mon avis, c'est un grand pas en avant dans la façon dont nous fournissons des services intégrés aux Canadiens, au lieu de cette collection de services disparates qui représentait un énorme défi pour les jeunes par le passé.
:
Merci, monsieur le président.
Madame et monsieur les ministres, je vous souhaite la bienvenue au Comité.
Ma question s'adresse au ministre de la Santé.
Pour optimiser davantage les ressources du système de santé, le Québec a connu, au cours des 20 dernières années, les commissions Castonguay-Nepveu, Rochon et Clair, et les réformes Rochon, Couillard, Barrette et Dubé.
Malgré cela, selon certains parlementaires libéraux sur la Colline du Parlement, le Québec et les provinces ont des problèmes d'optimisation des ressources et n'ont pas fait tous les efforts requis, justifiant ainsi l'imposition de conditions pour les transferts en matière de santé.
À la lumière de ces faits, est-ce également votre position?
:
Monsieur le ministre, je vois que vous évitez de répondre à ma question, mais j'accepte votre réponse.
Je vais maintenant passer à un autre sujet, soit la taxation du cannabis médical. Si je m'adresse à vous, c'est parce que vous êtes le ministre de la Santé, l'ancien président du Conseil du Trésor et un économiste hautement compétent.
La plupart des médicaments prescrits sont normalement exempts de la TPS, de la TVQ et de la taxe d'accise. Or les produits de cannabis à usage médical sont soumis à une taxation tout à fait différente, puisque l'ensemble des taxes s'applique.
Est-ce que votre ministère et vous, en tant qu'individu, avez amorcé une réflexion relative au traitement fiscal du cannabis prescrit à des fins médicales?
:
Merci, monsieur le ministre.
Je vous relance sur la question des jeunes. Présentement, au Canada, il y a un objet qui circule et qui s'appelle le stylo vapoteur à la cire de cannabis. C'est un petit objet coloré qui ressemble à un stylo et qui fait tout pour attirer l'œil des adolescents, tout en étant discret, voire presque indétectable, puisque la vapeur qui en émane est inodore. Il sert à consommer des extraits liquides de cannabis qui, une fois distillés, atteignent un taux de THC qui peut aller jusqu'à 99 %, soit bien au-delà du taux réglementaire de 30 %.
J'aimerais savoir si vous êtes au courant de ce problème. Qu'est-ce qui est fait, présentement, pour répondre à cette violation complète de la réglementation actuelle?
:
Merci, monsieur le président.
Je vais partager mon temps avec mon collègue, Gord Johns, porte-parole du NPD en matière de santé mentale et de toxicomanie.
Je remercie les ministres et les hauts fonctionnaires d'être des nôtres aujourd'hui.
Monsieur le ministre Duclos, j'aimerais commencer par vous si vous le permettez. Les provinces affirment, bien sûr, que le gouvernement fédéral ne paie qu'environ 22 % des coûts des soins de santé au Canada. Convenez-vous de ce chiffre, et sinon, quel serait, d'après vous, un chiffre plus précis?
:
Il y a deux ans aujourd'hui qu'une des membres de mon personnel a perdu son frère Ryan à la suite d'un empoisonnement par des drogues toxiques après avoir été incapable d'obtenir un traitement. Chaque jour, d'autres familles reçoivent des nouvelles tragiques qui bouleversent leur vie parce que leurs proches n'ont pas le soutien dont ils ont besoin.
Madame la ministre, lors de la réunion de ce comité le 15 juin, j'ai posé une question sur les investissements dans le soutien aux personnes qui consomment des substances ou qui sont en voie de rétablissement. Vous avez parlé du Programme sur l'usage et les dépendances aux substances et dit: « Nous savons que ce programme connaît un énorme succès et que la demande dépasse ses capacités. Nous allons débloquer cet argent, et si nous avons besoin de plus d'argent, nous irons le chercher. »
Ce mois‑ci, j'ai reçu une réponse à une question sur le Feuilleton qui démontre à quel point le programme ne suffit pas à répondre à la demande. Après deux appels de propositions, seuls 14 % des fonds demandés ont été accordés. La réponse citait la disponibilité du financement comme raison de ne pas sélectionner les projets, ainsi qu'une liste de 138 projets conservés dans un inventaire pour considération future.
Il est clair que nous avons besoin de plus d'argent pour fournir le soutien dont les gens ont besoin. Quand « irez-vous chercher » l'argent?
:
Merci, monsieur le président.
Je veux remercier les ministres et tous les hauts fonctionnaires de leur présence ici, au Comité. Cela fait longtemps que nous nous sommes rencontrés en personne.
[Traduction]
Madame la ministre, j'ai également plusieurs questions à vous poser.
Pour commencer, je pense qu'il y a eu récemment une certaine confusion concernant la politisation des approches pour faire face à la crise des drogues toxiques, qui, nous le savons, nécessite un éventail de réponses dans le domaine de la prévention, de la promotion de la santé, de la réduction des dommages, de l'accès aux services de traitement clinique, y compris la thérapie par agonistes opioïdes, d'autres soutiens cliniques, des soutiens sociaux adéquats, l'accès au traitement et au rétablissement pour ceux qui sont prêts.
De plus, puis‑je mentionner des mesures législatives comme celles que nous avons prises avec le projet de loi , qui porte sur les politiques injustes de peines minimales obligatoires et la modernisation de la politique en matière de drogues, y compris, en fin de compte, la décriminalisation de la possession personnelle de drogues illicites?
En tant que député, je représente le Yukon, qui est toujours aux prises avec la crise des drogues opioïdes, mais qui a néanmoins réalisé des gains substantiels dans plusieurs de ces domaines.
Ma première question, peut-être très brève, est la suivante: dans quelle mesure devrions-nous nous fier uniquement aux valeurs plutôt qu'aux preuves pour déterminer la politique en matière de drogues ou, d'ailleurs, toute politique en matière de santé?
Madame la ministre, j'ai le privilège de coprésider, avec le sénateur Stan Kutcher, le caucus multipartite sur la santé mentale. Nous nous sommes réunis hier, en fait, et on nous a présenté des données documentant les effets de la pandémie sur la santé mentale des Canadiens.
Un autre thème dont nous avons parlé est la façon dont nous pouvons développer la littératie en santé mentale. Pour moi, il s'agit de se familiariser avec les termes et les principes de la santé mentale et de la maladie mentale, afin que nous soyons tous mieux équipés pour maintenir une bonne santé mentale et pour prévenir et reconnaître la maladie mentale lorsqu'elle survient, et y réagir. Et ce, que nous soyons membres du public et citoyens, parlementaires, prestataires de soins de santé ou patients.
Je me demande si vous pourriez parler de l'importance de soutenir une meilleure littératie en santé mentale et du rôle que nous pouvons tous jouer pour l'améliorer.
:
Tout d'abord, je tiens à vous remercier, ainsi que le caucus de tous les partis sur la santé mentale, qui a travaillé très dur pour produire ce livret sur la littératie en santé mentale à l'intention de tous les parlementaires et de nos équipes. Il est extrêmement important que les gens utilisent les bons mots et soient capables de comprendre leurs sentiments et de les décrire, mais aussi de savoir comment se diriger eux-mêmes ou leurs proches vers de l'aide.
Je pense que lorsque nous examinons la stigmatisation, la meilleure façon de la remplacer est l'éducation. Lorsque nous améliorons la littératie en santé mentale de notre population, nous pouvons comprendre que nous avons posé les mauvaises questions. Il ne s'agit pas de savoir ce qui ne va pas chez une personne. Il s'agit plutôt de savoir ce qui lui est arrivé, soit l'information sur les traumatismes.
Ce que nous offrons est‑il culturellement sécuritaire, ou l'objectif est‑il trop élevé parce que les gens ont été maltraités auparavant et ont peur de demander de l'aide?
Si nous pouvions en faire davantage sur le plan de la littératie en santé mentale dans les programmes de toutes les écoles du pays... Le sénateur Kutcher veut faire en sorte que les cours de santé comprennent également des cours de santé mentale, afin que les gens puissent être à l'écoute de leurs sentiments, que le stress d'un examen ne provoque pas un état d'anxiété et que le chagrin après un décès ne se transforme pas en dépression.
Quelles sont les émotions normales, et quand ces émotions normales deviennent-elles en une maladie qui doit être traitée?
Monsieur Duclos, dans plusieurs municipalités du Québec, et probablement dans le reste du Canada aussi, il semble y avoir un dérapage assez substantiel en ce qui a trait aux permis de culture de cannabis à des fins médicales. Des élus municipaux m'en parlent fréquemment. On croit même que, dans certains cas, des permis sont aujourd'hui exploités à des fins criminelles par des organisations criminelles.
Je ne pose pas la question aux fonctionnaires, mais à vous. Quel est le niveau de priorité que vous donnez à ce problème? Comme ministre, quelles mesures concrètes avez-vous prises? Maintenant que le cannabis est légalisé, commercialisé et réglementé, les permis sont-ils de moins en moins nécessaires? Sans abolir les permis, devrait-on resserrer les règles de façon assez substantielle?
:
C'est une excellente question.
Permettez-moi d'abord de rappeler rapidement pourquoi le cannabis médical a pris autant d'importance au cours des dernières années. C'est surtout parce que, avant la légalisation du cannabis, c'était la seule façon dont les gens pouvaient avoir accès à du cannabis. En outre, ce droit avait été reconnu par les tribunaux. C'est pourquoi cette façon d'obtenir du cannabis à des fins médicales a été reconnue et continue à exister maintenant.
Ensuite, avec la légalisation du cannabis récréatif, les choses ont beaucoup changé. Comme je le mentionnais un peu plus tôt, la situation en matière de santé, de sécurité et de protection des jeunes, en particulier, s'est beaucoup améliorée.
Cela dit, il est toujours possible de faire mieux. Il y a une occasion importante dont on doit tirer profit, et c'est la révision de cette loi...
:
Merci pour la question.
Oui, en effet, le comité national pour un approvisionnement plus sécuritaire a été créé et conseille le gouvernement, tout comme Shannon Nix dans son rôle à Santé Canada.
Je ne sais pas si Mme Jeffrey souhaite...
Je serais heureuse de vous donner la liste des membres de ce comité et vous décrire le travail qu'il fait.
Je pense que le comité pour un approvisionnement plus sécuritaire travaille fort avec ceux qui prescrivent, mais monsieur Johns, je pense que vous et moi savons que le rapport du coroner de la Colombie-Britannique est extrêmement troublant. Seulement 30 % des personnes décédées d'une surdose d'opioïdes avaient en fait reçu un diagnostic de trouble lié à l'usage d'opioïdes.
Je pense que nous savons que nous devons aller plus loin que le simple modèle du prescripteur.
Ma dernière question s'adresse au ministre de la Santé.
Monsieur le ministre, la hausse des prix des aliments au Canada fait mal aux familles qui éprouvaient déjà des difficultés. Près d'un quart des Canadiens déclarent avoir faim en raison des coûts et deux millions d'enfants à travers le pays risquent maintenant d'aller à l'école le ventre vide.
Lors de la dernière élection, à la grandeur du pays, le Parti libéral et le NPD se sont tous deux engagés à investir un milliard de dollars dans la mise en place d'un programme national de repas nutritifs dans les écoles pour garantir qu'aucun enfant ne soit contraint de traverser avec difficulté la journée l'estomac vide. Nous savons que la nutrition est un élément clé de la santé.
Pouvez-vous confirmer quand ce financement sera en place et quand les Canadiens pourront s'attendre à un programme national de repas nutritifs dans les écoles?
Il est tout à fait pertinent et apprécié que vous souligniez qu'une alimentation saine est un important déterminant social et physique d'une vie saine et d'un être sain. C'est pourquoi, comme vous l'avez dit, nous nous sommes engagés à faire davantage pour offrir des collations et des repas sains aux enfants, surtout à ceux dont les familles n'ont pas les moyens de le faire dans la situation actuelle et compte tenu des pressions du coût de la vie.
Il s'agit d'un engagement qui concerne plusieurs ministres. Il est important pour la . Mon autre ministre, la , qui est la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, participe elle aussi à cet effort.
Nous sommes impatients de travailler avec vous pour nous assurer que nous pouvons faire des progrès en ce qui concerne cette aide importante dont les enfants et les familles du Canada ont besoin pour rester en bonne santé.
:
D'accord. Merci, docteur Powlowski.
Vous auriez aimé y être aussi, docteur Powlowski...
Des députés: Oh, oh!
L'hon. Jean-Yves Duclos: ... entre ministres de la Santé, nous avons parlé de sujets qui comptent pour les Canadiens, comme l'accès à un médecin de famille. En tant que médecin de famille, vous savez ce que cela signifie. L'accès aux services de santé mentale appropriés au moment opportun est très important pour les Canadiens. Réduire les retards dans les chirurgies et les traitements... Un million de chirurgies ont été retardées à cause de la COVID‑19. Nos travailleurs de la santé s'efforcent de rattraper ces retards, mais les circonstances actuelles leur rendent la tâche très difficile si tous ces virus qui circulent...
En passant, une façon de protéger les travailleurs de la santé est de se faire vacciner. Je sais que tout le monde dans cette salle croit en la vaccination. Se faire vacciner contre la grippe, contre la COVID‑19... Ce n'est pas parfait, mais ça fonctionne. La vaccination sauve des vies, elle protège la santé des patients et aussi la santé mentale et physique de nos travailleurs.
Nous avons donc de bonnes nouvelles, et vous auriez été tellement heureux de voir, docteur Powlowski, que tout le monde était sur la même longueur d'onde. Malheureusement, les premiers ministres provinciaux ont demandé à mes collègues, les ministres de la Santé, de cesser de parler des résultats et de l'amélioration de la santé qui comptent pour les Canadiens, et ils n'ont parlé que de dollars. Bien qu'ils soient nécessaires, les dollars ne suffisent pas pour générer les résultats que les Canadiens doivent viser. Envoyer des dollars aux ministres des Finances n'est pas mon travail, et ce n'est pas non plus le travail de la ministre Bennett. Ce n'est pas notre travail ici, au gouvernement fédéral. Nous sommes ici pour aider les Canadiens, et nous voulons aider, dans le processus, nos collègues les ministres de la Santé.
Vous auriez été très heureux de voir cela, si ce n'est que nous n'avons pas pu parler ouvertement des excellentes conversations que nous avons eues en privé.
:
Je vais répondre en deux temps.
Premièrement, nous avons fourni un énorme niveau d'aide tout au long de la COVID‑19: les 72 milliards de dollars uniquement pour la santé et la sécurité; les 8 $ sur 10 $ que le gouvernement fédéral a versés pour soutenir les efforts des provinces et des territoires; la récente augmentation du Transfert canadien en matière de santé; l'augmentation de 10 % du TCS en mars 2023, les 9 milliards de dollars, dont 3 milliards de dollars pour la santé mentale, 3 milliards de dollars pour les soins à domicile et en milieu communautaire et 3 milliards de dollars pour les soins de longue durée. Tout est là, en plus des 2 milliards de dollars annoncés il y a quelques semaines pour réduire les arriérés des chirurgies et des traitements, ce qui a un impact important sur la capacité des provinces et des territoires à prendre soin des travailleurs et des patients.
Nous avons fait beaucoup, mais le a dit que nous devons faire plus. C'est pourquoi nous avons fait cette annonce avant la conférence de Vancouver.
Vous auriez été fier de cela aussi, docteur Powlowski.
:
Je pense que l'accent mis sur le Downtown Eastside a été un vrai problème et nous avons été très contrariés par la vidéo du chef de l'opposition. Même Ben Perrin, l'ancien conseiller en matière de sécurité publique de Stephen Harper, a déclaré qu'aucune personnalité publique ne devrait utiliser la misère humaine réelle comme toile de fond d'un discours politique. C'est utiliser des gens comme des accessoires pour colporter des remèdes de charlatans, et c'est honteux.
C'est une erreur d'utiliser ce stéréotype alors qu'un grand nombre des personnes qui meurent sont des travailleurs de la construction, des travailleurs du secteur des ressources naturelles ou des personnes souffrant de douleurs psychiques ou physiques qui ont été privés de leurs médicaments et qui vont chercher leurs drogues dans la rue, qui consomment seules et qui meurent seules... Il est vraiment important que nous les aidions. Ce sont les fils des participants du mouvement Moms Stop The Harm. Ce sont les personnes que nous perdons.
Nous avons vu cette mère de Sudbury placer les petites croix numéros 245 et 246 représentant tous les fils et filles qui sont morts dans la crise des surdoses à Sudbury. La même situation se répète dans tout le pays. Il est extraordinairement important que la réduction des méfaits de la méthadone, du Suboxone, du Sublocade, du Dilaudid et de toutes ces substances... C'est vraiment important, mais il faut changer nos attitudes.
Comme nous l'avons dit la semaine dernière pendant la Semaine nationale de sensibilisation aux toxicomanies, il s'agit de créer une communauté de compassion. Il ne faut pas sous-estimer les 42 000 surdoses qui ont été évitées dans un site de consommation sans risque. Ces 42 000 personnes seraient mortes.
C'est terrible. Il est question d'approvisionnement en drogues toxiques, mais aussi de compréhension de la dépendance, qui est physique. Lorsque des gens cherchent des médicaments pour ne pas souffrir de sevrage, il est très, très mal avisé de penser qu'une approche universelle va fonctionner. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour mettre fin à cette tragédie nationale.
:
Merci, monsieur le président. Je remercie les fonctionnaires d'être encore ici aujourd'hui.
Ce sont certainement des questions importantes auxquelles nous voulons continuer à essayer d'obtenir des réponses.
Lorsque les ministres étaient ici, j'ai mentionné que la présidente de l'AMC a dit que notre système était au bord de l'effondrement. Je serais certainement plus catégorique dans mes propos. Je pense que nous sommes dans un système qui s'effondre autour de nous.
Malheureusement, comme le ministre nous l'a dit, il n'y a pas eu de réponse à la promesse du du Canada de recruter 7 500 médecins, infirmières et infirmières praticiennes. Nous pouvons affirmer que ce n'est pas du ressort du gouvernement fédéral, mais devinez quoi: c'est le premier ministre qui l'a dit.
Malheureusement, il ne semble pas y avoir de réponses quant au nombre de ces personnes qui sont réellement sur le terrain.
Monsieur Lucas, si je peux vous poser cette question, combien exactement des 7 500 médecins, infirmières et infirmières praticiennes ont été embauchés?
:
Monsieur le président, je commencerai par reconnaître l'incroyable contribution que les travailleurs de la santé ont apportée tout au long de la pandémie et qu'ils continuent d'apporter, ainsi que les défis auxquels ils sont confrontés, comme l'a souligné le Dr Ellis et comme le Dr Lafontaine en a parlé en sa qualité de présidente de l'AMC.
Comme le ministre Duclos l'a souligné, dans le cadre de la priorité qu'il accorde à la collaboration avec les provinces et les territoires dans le système de santé, le gouvernement a engagé 2 milliards de dollars pour aider à éliminer les arriérés. Dans cet engagement, le gouvernement reconnaît qu'un élément essentiel est le soutien à l'embauche de travailleurs de la santé.
Sous la direction des ministres de la Santé fédéral, provinciaux et territoriaux, des fonctionnaires se sont employés à favoriser la mise en oeuvre de méthodes de maintien en poste et de recrutement, à améliorer les données et la planification, et à innover en matière de modèles de soins pour aider les travailleurs de la santé, notamment en augmentant le recrutement et en soutenant les travailleurs de la santé formés à l'étranger. Ce travail se poursuit.
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue aux fonctionnaires.
Je vais commencer par M. Lucas.
À un niveau très élevé dans ce Budget supplémentaire des dépenses, on demande environ 25 milliards de dollars de crédits. La demande est répartie entre plusieurs domaines: la réconciliation avec les Autochtones, la stratégie en matière d'immigration et le financement lié à la COVID‑19, ainsi que le coût des salaires des fonctionnaires.
Je veux me concentrer sur la COVID‑19. Si je comprends bien, le Budget supplémentaire des dépenses (B) demande environ 4,8 milliards de dollars de financement pour les mesures liées à la COVID‑19. Pouvez-vous me dire à combien s'élèverait à ce jour, en incluant ces 4,8 milliards supplémentaires, le total des dépenses ou ce que nous prévoyons de dépenser pour la COVID‑19?
:
Monsieur le président, je répondrai en partie à cette question du point de vue de Santé Canada et je céderai la parole au Dr Kochhar qui parlera du point de vue de l'Agence de la santé publique.
Il est évident que le Budget supplémentaire des dépenses prévoit des investissements importants pour soutenir notre travail contre la COVID‑19.
Du côté de Santé Canada en particulier, cela comprend un financement législatif de près de 1,8 milliard de dollars pour favoriser l'acquisition de tests rapides. À ce jour, nous avons acquis plus de 800 millions de tests rapides pour aider les Canadiens de toutes les régions du pays, dont 560 millions ont été acquis cette année et fournis aux provinces et aux territoires, à des organismes sans but lucratif et à d'autres pour aider les collectivités dans tout le pays.
Nous prévoyons aussi un montant dans le budget des dépenses pour appuyer notre travail sur le régime de réglementation afin d'assurer un examen rapide, garantissant l'innocuité, l'efficacité et la qualité des vaccins et des traitements pour les Canadiens.
Je cède la parole au Dr Kochhar, pour parler plus précisément du volet de la santé publique.
Monsieur le président, nous parlons essentiellement ici d'une réaffectation de 1,42 milliard de dollars.
Ce montant est principalement destiné à la composante de la COVID, soit la recherche médicale et le développement de vaccins, de nouveau l'une des pièces maîtresses où nous continuons à recevoir davantage de vaccins bivalents. Il y a aussi la logistique de la distribution des vaccins, qui consiste à acheminer les vaccins des fabricants aux provinces et aux territoires.
Il y a aussi une composante de la Réserve nationale stratégique d'urgence.
Enfin, il y a un certain nombre d'analyses, qui se rapportent à la fois à la surveillance des eaux usées et à d'autres analyses que le Laboratoire national de microbiologie continue à effectuer.
:
Merci, monsieur le président.
Ma prochaine question s'adresse au sous-ministre de la Santé, M. Lucas.
Le Québec a récemment publié sa politique de 2022 sur les maladies rares, qui comporte trois axes, soit la sensibilisation et la formation, l'accès au diagnostic et la promotion de la recherche.
Dans la lettre de mandat du , il était question d'une stratégie nationale sur les médicaments à coût élevé. Récemment, le , M. Alain Rayes, a dû interpeller le ministre au sujet de l'un de ces médicaments lors de la période des questions.
J'aimerais savoir comment ce chantier progresse au ministère.
Sur un autre sujet, le gouvernement du Québec et les médecins du Québec ont demandé la mise en place d'un registre national des implants mammaires, car ceux-ci peuvent représenter un danger important pour la santé de la population.
Il semble qu'aujourd'hui, on n'ait aucun registre pour ces instruments médicaux et que ce dossier serait de compétence fédérale.
Une étude sera probablement menée bientôt au Comité à ce sujet, mais j'aimerais savoir si ce dossier est pris au sérieux.
A-t-on entamé des démarches pour qu'on puisse mieux protéger la santé des femmes et garder un registre de ces instruments médicaux?
:
Je vais commencer à répondre, puis je céderai la parole à la Dre Sharma.
Comme nous en avons discuté la dernière fois avec le Comité, et comme le ministre Duclos l'a souligné, des efforts ont été déployés pour travailler avec les fabricants afin d'augmenter la production nationale. En effet, celle‑ci a augmenté de 100 %, comme l'indique l'information relative aux 1,1 million d'unités d'Advil en novembre.
Les 1,1 million d'unités supplémentaires mentionnés dans un rapport présenté au Comité aujourd'hui concernent l'importation spéciale de médicaments sous étiquette étrangère, notamment du Tylenol.
Nous continuons à discuter avec des fabricants pour augmenter la production nationale sur une base continue, et...
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous suis reconnaissant du temps que vous nous avez accordé et de toutes les réponses que nous avons reçues à nos questions. Merci beaucoup d'être ici et merci de ce que vous avez fait pour produire ce Budget supplémentaire des dépenses.
Mes questions porteront sur les enfants. Elles ne s'adresseront pas explicitement à un fonctionnaire.
Je pense que les Canadiens sont parfois inquiets, peut-être à juste titre, de la façon dont le Transfert canadien en matière de santé est établi et de la capacité du gouvernement fédéral à cibler certaines priorités. Plus précisément, je me suis concentré sur les enfants et sur les soins de santé qui leur sont destinés, en particulier les soins de santé préventifs, et j'ai essayé de trouver des moyens d'avoir un impact positif, en tant que gouvernement fédéral, sur la santé des enfants au Canada.
Nous avons vu dans différents rapports que la santé des enfants, à bien des égards, adopte une trajectoire négative plutôt que positive. Nous aimerions penser qu'au Canada, qui est un pays riche disposant de nombreuses ressources, nous devrions être en mesure de faire mieux. C'est un défi, cependant, parce que bon nombre de ces priorités sont difficiles à trouver dans un document comme le Budget supplémentaire des dépenses. Notre financement va aux provinces d'une manière si générale.
Pouvez-vous nous parler un peu — et cette question s'adresse à tous ceux qui souhaitent répondre — de la relation que le gouvernement fédéral entretient avec les provinces et les territoires et de la façon dont nous pouvons commencer à établir certaines priorités afin de nous attaquer à certains des plus grands problèmes nationaux auxquels notre pays est confronté en ce qui concerne les enfants?
:
Merci, monsieur le président. Je vais commencer, puis je céderai la parole à Heather Jeffrey.
Il est certain que le soutien destiné à la santé des enfants est une priorité clé pour Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, ainsi que dans le travail des Instituts de recherche en santé du Canada, y compris le travail qu'ils ont récemment entrepris à l'appui de la recherche sur le cancer pédiatrique. Nous exerçons nos responsabilités fédérales et nous nous rassemblons pour soutenir d'autres domaines, y compris une alimentation saine grâce à une utilisation adaptée du Guide alimentaire canadien; une vie saine et active comme autre domaine clé pour soutenir les collectivités et les programmes pour enfants à travers le pays, en travaillant de concert avec des groupes communautaires; et un accent sur la médecine pédiatrique, comme nous en avons discuté, en reconnaissant bien sûr que, d'un point de vue réglementaire, nous avons besoin d'efforts plus ciblés en matière de suivi des médicaments et des formulations pédiatriques au Canada.
Pour répondre à votre question, il est important de souligner que l'un des domaines dans lesquels nous travaillons en étroite collaboration avec les provinces au moyen d'un financement bilatéral ciblé dans le cadre des accords de 2018 sur la santé mentale et la toxicomanie est celui des services intégrés pour les jeunes, où, comme la ministre Bennett l'a souligné, nous avons réalisé des progrès importants dans tout le pays.
Je cède la parole à Heather Jeffrey pour vous donner un peu plus de détails à ce sujet.
:
Les services intégrés pour les jeunes, comme la ministre Bennett l'a souligné, étaient un domaine prioritaire important dans les 5 milliards de dollars d'investissements qui ont été faits dans le cadre des accords bilatéraux en matière de santé mentale. Cela se poursuit.
Elle a aussi parlé du fait que les services intégrés pour les jeunes, qui consistent en fait à accueillir les jeunes avec des conseillers pairs qui comprennent leur vécu, à les entourer de toute la gamme de services de soutien dont ils ont besoin — médicaux, sociaux, de logement — et à s'assurer qu'ils disposent de toutes les formes d'aide dont ils ont besoin pour relever leurs défis...
Nous avons maintenant 50 sites opérationnels grâce à ces investissements dans notre partenariat avec les provinces, et 60 autres sont en voie d'élaboration.
Nous savons aussi qu'il faut joindre les jeunes de différentes façons. Les services par messagerie texte et les services virtuels en ligne, par l'entremise d'Espace Mieux-être Canada, ont connu un grand succès auprès des jeunes LGBTQ+ et d'autres jeunes qui souhaitent parler avec d'autres personnes qui vivent les mêmes choses qu'eux. L'investissement supplémentaire de 15 millions de dollars dans Jeunesse, J'écoute s'inscrit dans ce contexte et vise à faire en sorte que les jeunes en situation de crise puissent joindre quelqu'un en tout temps.
:
Je vais répondre en deux volets. Pour ce qui est de la vaccination systématique contre les maladies évitables, il est clair que la COVID‑19 a eu un impact.
D'après les discussions très constructives que nous avons eues avec les médecins hygiénistes en chef des provinces et des territoires, ils sont très conscients qu'il y a eu des dérapages. Il est clair que les mesures de santé publique mises en place dans les deux dernières années ont empêché des enfants de se rendre en clinique pour se faire vacciner contre la rougeole et ce genre de maladies.
Par chance, la couverture vaccinale a toujours été très élevée jusqu'à maintenant pour les maladies infantiles courantes qui sont évitables par la vaccination. Très peu de cas de rougeole ont été signalés. En fait, dans la dernière année, ou plus précisément de mars 2021 au 1er novembre dernier, trois cas de rougeole ont été signalés. Les personnes en cause venaient de l'étranger et avaient voyagé.
Nous ne devons pas pour autant nous reposer sur nos lauriers, et je crois que les provinces font le nécessaire pour rattraper les retards dans la vaccination systématique contre la rougeole ou d'autres maladies infantiles évitables par la vaccination.
Quant à la situation actuelle, comme nous pouvons tous le constater dans les médias, nous faisons face à la triple menace de la COVID‑19, qui sévit encore, de la grippe et, particulièrement chez les jeunes enfants, du virus respiratoire syncytial. C'est probablement dû à une exposition plus faible aux virus qu'à l'habitude ces dernières années.
Le message pour le gouvernement fédéral, mais aussi pour les provinces et les territoires, est que des vaccins sont disponibles… Actuellement, c'est la COVID‑19, et des vaccins sont disponibles pour les enfants de six mois et plus, et des vaccins sont aussi disponibles pour la grippe, également pour les enfants de plus de six mois.
Nous allons continuer de faire des pressions, de soutenir les provinces et les territoires avec diverses campagnes. Nous allons aussi appuyer les mesures locales visant à encourager les gens à se faire vacciner. Si nous pouvons limiter la transmission de la grippe et de la COVID‑19 au moyen de la vaccination et de mesures de santé publique efficaces à un échelon individuel comme le port du masque, surtout à l'intérieur, et une bonne hygiène des mains, nous allons contribuer à limiter la transmission et à protéger les enfants.
Merci, monsieur van Koeverden.
Nous remercions les fonctionnaires d'avoir participé à nos travaux. Merci pour l'ensemble de votre travail à l'appui des Canadiens, et merci de nous fournir de l'information de qualité et rigoureuse avec autant de patience et de professionnalisme.
Nous allons passer directement aux votes sur les crédits. Vous pouvez rester si vous le souhaitez, mais vous n'y êtes pas obligés.
Merci.
Chers collègues, le Comité doit se prononcer sur huit crédits du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2022‑2023. Si j'ai votre consentement unanime, nous allons regrouper les huit crédits. Autrement, nous allons voter sur les crédits séparément.
Y a‑t‑il consentement unanime pour regrouper les huit crédits?
Des députés: Non.
Le président: Je vais donc mettre les crédits aux voix séparément.
Monsieur le greffier, nous allons voter par assis et levé.
AGENCE CANADIENNE D'INSPECTION DES ALIMENTS
ç
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement, subventions et contributions..........16 128 427
(Le crédit 1b est adopté par 7 voix contre 4.)
INSTITUTS DE RECHERCHE EN SANTÉ DU CANADA
ç
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement..........6 377 773
ç
Crédit 5b — Subventions..........92 357 334
(Les crédits 1b et 5b sont adoptés avec dissidence.)
ç
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement..........142 194 433
ç
Crédit 10b — Subventions et contributions..........28 201 095
(Les crédits 1b et 10b sont adoptés avec dissidence.)
AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA
ç
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement.........1 317 165 601
ç
Crédit 5b — Dépenses en capital..........11 150 000
ç
Crédit 10b — Subventions et contributions..........34 451 915
(Les crédits 1b, 5b et 10b sont adoptés avec dissidence.)
Le président: Dois‑je faire rapport à la Chambre du Budget supplémentaire des dépenses (B)?
Des députés: Oui.
Le président: Le Comité est‑il d'accord pour lever la séance?
:
Merci, monsieur le président.
J'entends bien la suggestion de mes collègues de trouver du temps pour faire ces études et d'en faire le plus possible, mais je pense que ce serait mettre la charrue devant les bœufs.
Pour le projet de loi sur le cancer chez les pompiers en particulier, je pense qu'il faudra entendre des témoins pour nous assurer qu'il sera bien rédigé. Je suis députée de Fort McMurray—Cold Lake et, durant un mois, des pompiers de ma communauté ont été exposés à des quantités de certains cancérigènes équivalant à celles auxquelles ils auraient normalement été exposés pendant leur vie entière. Il nous incombe de ne pas précipiter cette étude parce que nous voulons classer ce dossier.
Ce projet de loi est très important pour moi. Ce n'est pas une tactique d'obstruction. Je veux m'assurer que nous, les parlementaires, agissons avec diligence afin de présenter le meilleur projet de loi possible. Sachant que nous ne sommes pas obligés d'avoir terminé avant le congé des fêtes, donnons-nous les moyens de bien faire les choses plutôt que de surcharger notre calendrier.
:
Je propose de terminer le rapport et d'étudier le projet de loi de ensuite. Personnellement, je pense que le projet de loi devrait être adopté rapidement. Je n'ai rien contre l'idée d'entendre des témoins, mais j'appuie le projet de loi.
Pour ce qui est de l'étude sur la santé des enfants, nous pouvons la faire à notre propre rythme. Les deux autres dossiers sont plus pressants selon moi, et j'espère que nous réussirons à terminer le rapport dans les deux ou trois prochaines réunions.
Je voudrais prendre un instant pour redemander aux analystes de nous transmettre une version au propre du rapport, avec toutes les modifications adoptées jusqu'ici et, si c'est possible, avec les éléments en suspens surlignés pour que nous puissions y revenir rapidement et travailler efficacement pour le terminer.
Je crois que nous arrivons à la fin des recommandations. Il restera seulement à boucler les parties du rapport laissées en suspens. Quand nous aurons fini ce travail, nous pourrons passer au projet de loi de .