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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 142e réunion du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes.
Conformément à notre motion de régie interne, j'informe le Comité que tous les participants à distance ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Conformément à l'ordre de renvoi adopté par la Chambre des communes le mercredi 29 mai, le Comité reprend l'étude article par article du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur les aliments et drogues (produits de santé naturels).
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins, qui sont présents parmi nous à titre d'experts pour répondre aux questions que les membres pourraient avoir au sujet du projet de loi. Nous accueillons David Lee, dirigeant principal de la réglementation, Direction générale des produits de santé et des aliments, et Kim Godard, directrice générale, Direction de la conformité des produits de santé, du ministère de la Santé.
Je cède la parole à M. Naqvi, puis à M. Julian. Je vous en prie.
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Monsieur le président, j'espère que vous ne ferez plus cela. Lorsque la greffière prépare une liste, vous devez suivre l'ordre qui a été déterminé. Je trouve déplorable que vous ayez essentiellement modifié une liste qui avait été préparée une demi-heure avant la réunion.
Je vais voter contre cette motion de prolongation. Comme vous le savez, monsieur le président, j'ai donné avis lundi que je retirerais l'amendement NDP‑1 et que j'ai l'intention de retirer l'amendement NDP‑2 pour céder la place aux amendements du Bloc à ce projet de loi.
J'ai deux choses à dire. Tout d'abord, l'obstruction systématique et les jeux auxquels nous avons assisté de la part des conservateurs et des libéraux dans le cadre de l'examen de ce projet de loi ont été, à mon avis, très contre-productifs. Les conservateurs font de l'obstruction depuis maintenant quelques semaines sur diverses questions en essayant de bloquer l'étude du projet de loi, et c'est maintenant au tour des libéraux de faire de même.
Je crois que le projet de loi peut et devrait être adopté aujourd'hui avec les amendements raisonnables qui sont proposés et qui l'améliorent. M. Thériault a proposé quelques pistes de solution, que j'appuie. Après avoir consulté l'Association canadienne des aliments de santé, j'ai indiqué lundi dernier que j'appuierais les amendements de M. Thériault.
Je crois que nous devons poursuivre l'étude article par article. Nous devons terminer l'examen du projet de loi et apporter les améliorations nécessaires pour qu'il soit également adopté à la Chambre des communes.
Enfin, monsieur le président, j'ai fait circuler un avis de motion, comme vous le savez, qui répond aux préoccupations de l'industrie des produits de santé naturels concernant le manque de consultations au sujet des modifications réglementaires, y compris le fait que Santé Canada doit justifier les mesures par un raisonnement clair, fournir des preuves pour les justifier, examiner si la définition de « produit thérapeutique » représente le meilleur langage, et qui fait en sorte de veiller à ce que Santé Canada mène des consultations authentiquement représentatives avec les parties prenantes de l'industrie, et à ce qu'il en soit fait rapport à la Chambre.
Pour que les choses soient claires et transparentes pour tous les membres du Comité, j'ai l'intention de présenter cette motion seulement une fois que nous aurons terminé l'étude article par article du projet de loi, ce qui devrait être fait aujourd'hui. J'espère que les conservateurs et les libéraux mettront fin aux petits jeux auxquels ils se livrent avec ce projet de loi, afin que nous puissions le bonifier, car c'est ce qu'il faut faire, et que nous puissions ensuite passer à d'autres points à l'ordre du jour au cours des prochaines semaines au comité de la santé.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
On peut dire que cela est un peu fort, étant donné que la motion initiale de M. Julian, l'amendement NDP‑1, avait pour but de démolir cet amendement au projet de loi. Tout le monde autour de cette table le sait, et ce que M. Julian devrait faire, c'est remercier l'équipe conservatrice, grâce à laquelle il a pu sauver la face. En effet, si nous n'étions pas intervenus à la dernière réunion, il n'aurait pas pu consulter les intervenants, ce qu'il avait clairement omis de faire auparavant, et comprendre que son amendement aurait complètement et absolument démoli ce projet de loi. Il est malheureux de constater qu'il essaie maintenant de renverser la vapeur.
Appelons les choses par leur nom. Il s'agit du jeu politique absolument ridicule de quelqu'un qui a fait une erreur monumentale et qui refuse de l'admettre. Vous devriez reconnaître que votre amendement, le NDP‑1, aurait démoli le projet de loi, que vous êtes désolé de cela, et dire: « Merci à l'équipe conservatrice, encore une fois, de m'avoir permis de sauver la face. »
Allez-vous faire cela? Non. Vous allez pavoiser en disant que vous êtes maintenant le sauveur de l'industrie des produits de santé naturels. C'est ridicule. Nous nous opposons à cela depuis la dernière fois que votre coalition avec les libéraux a permis l'adoption du projet de loi omnibus qui a créé ce gâchis. Si vous étiez intervenu au départ, rien de tout cela ne se serait produit. C'est une triste situation.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier mon collègue, M. Ellis, de son évaluation juste de la situation. J'aimerais pouvoir dire que j'ai trouvé cela plutôt étrange, monsieur le président, mais je suis ici depuis longtemps, tout comme vous et le député du Nouveau Parti démocratique. Je suppose que je ne devrais plus être surpris par quoi que ce soit.
On pourrait penser, monsieur le président, qu'un représentant d'un parti politique ayant accepté de donner carte blanche à ce gouvernement minoritaire pour tout ce qu'il souhaite faire serait un peu plus aimable et ferait amende honorable en se voyant offrir la possibilité d'annuler les dispositions du projet de loi , ce que vise le projet de loi . On pourrait penser qu'un député néo-démocrate aurait eu la gentillesse d'accepter la possibilité de se reprendre concernant son amendement au projet de loi, qui aurait touché l'ensemble du projet de loi. Au lieu d'accuser les gens de faire de l'obstruction, on pourrait penser qu'il aurait fait preuve de courtoisie et qu'il aurait été reconnaissant qu'on lui donne le temps de se rendre compte qu'il avait encore une fois tort, comme c'est souvent le cas, à mon avis, monsieur le président.
Je comprends qu'il va maintenant avoir besoin du consentement unanime, je crois, monsieur le président, pour retirer son amendement. Je me demande simplement si je devrais être aussi courtois qu'il l'a été envers moi en faisant cela pour lui ou si je devrais dire non et le forcer à voter contre son propre amendement. Ce serait une chose amusante à faire, monsieur le président, mais je vais être magnanime.
J'espère que nous en arriverons au point où nous pourrons retirer l'amendement NDP‑1 et faire ce qui s'impose au nom de l'industrie, qui compte sur l'adoption de cette mesure législative et de ces règlements, tout comme 80 % des Canadiens qui dépendent des produits de santé naturels.
C'est avec plaisir que je suivrai la voie de la raison.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Nous discutons présentement de la motion de M. Naqvi, et je trouve ça profondément culotté de la part des libéraux de déposer un tel amendement.
Nous ne serions pas en train de discuter du projet de loi , si le gouvernement avait été transparent, d'abord et avant tout, et s'il n'avait pas caché le projet de loi à l'intérieur d'un projet de loi omnibus, un projet de loi mammouth, sans faire en sorte de se faire partenaire de l'industrie. Ce n'est pas ainsi qu'on réussit à faire avancer les choses en politique. Nous sommes ici parce qu'on a essayé de passer un sapin à l'industrie.
Par contre, il y avait une volonté derrière cela. La volonté était de resserrer les règles et le cadre législatif pour faire en sorte que les mauvais joueurs ou les pommes pourries soient écartés de l'industrie ou qu'ils paient en raison de leur mauvaise réputation et de leurs gestes qui ne correspondent pas aux normes de l'industrie. C'est pourquoi il faut faire les choses correctement.
Rappelez-vous, monsieur le président, qu'à un moment donné, nous avons été obligés de faire comparaître le et les fonctionnaires de Santé Canada à notre comité pour qu'ils viennent nous expliquer ce qui se passait quant à la réglementation. Ce n'était même pas une étude, c'était une demande. Ils sont venus nous donner des explications, et nous nous sommes aperçus que, en ce qui concerne le cadre réglementaire qu'ils voulaient mettre en place, touchant notamment les coûts liés au recouvrement, ils étaient complètement dans l'erreur. En effet, cela faisait en sorte de transposer le modèle établi pour les produits pharmaceutiques à un modèle relatif aux produits de santé naturels.
Que les libéraux aiment ou non le projet de loi , celui-ci est nécessaire. Le fondement du projet de loi C‑368 est nécessaire afin de créer un autre environnement législatif et réglementaire pour les produits de santé naturels. C'est ce que nous visons à faire comme travail ici, et c'est ce que mes amendements visent à atteindre, c'est-à-dire un équilibre quant aux intérêts d'une industrie. On ne veut pas saccager cette industrie pour quelques mauvais joueurs. On parle ici beaucoup plus de petites ou moyennes entreprises que de très grandes entreprises.
Il était illogique et incohérent de simplement transposer le modèle établi pour les produits pharmaceutiques à un autre visant les produits de santé naturels. Or, nous avons été bons joueurs, et nous avons proposé des amendements. Des gens nous ont dit ne pas vouloir remettre en question le fondement du projet de loi , mais ils soutenaient que nous étions en train de contrevenir à l'arrêté ministériel, au décret qui permettait de remplacer des produits à base de nicotine qui ne sont pas encadrés correctement, encore une fois, à cause d'un mauvais travail de Santé Canada. On nous a dit qu'il y avait un vide juridique et de ne pas faire cela, car ce serait donner carte blanche aux mauvais joueurs.
Ces gens sont venus nous mettre en garde contre l'effet pervers du projet de loi , et nous les avons écoutés. Nous avons apporté un amendement. Je vais, encore une fois, le corriger aujourd'hui, parce que des gens pensent qu'il faut faire la distinction entre les produits à base de nicotine servant de thérapie de remplacement à la nicotine et les tomates, les choux-fleurs et les aubergines. Nous avons reçu des milliers et des milliers de courriels qui nous disaient de faire attention quand nous disons qu'un produit contient de la nicotine. Des légumes et des fruits contiennent de la nicotine. Or, il aurait fallu que je mange 10 kilos d'aubergines, aujourd'hui, pour que la teneur en nicotine atteigne celle d'une cigarette.
Toujours dans l'esprit de calmer le jeu et d'entendre les commentaires de tout le monde, nous avons modifié l'amendement en question pour ajouter des précisions et pour que l'intention du législateur ne soit pas mal perçue.
Ce que nous faisons ici, aujourd'hui, c'est de prêter attention à ce que les gens sont venus nous dire.
Les représentants de l'industrie nous ont dit que celle-ci tenait à préserver sa réputation. Par contre, ça n'a pas de bon sens d'imposer des amendes de 5 millions de dollars à l'industrie pharmaceutique, comme c'est prévu. Cela explique le troisième amendement que nous proposons au projet de loi . Cet amendement va permettre la tenue d'échanges pour établir la cadre réglementaire quant aux amendes appropriées découlant des modifications apportées.
D'ailleurs, c'est ce que le gouvernement aurait dû faire. Il aurait dû s'asseoir avec les gens autour de la table et discuter correctement avec eux plutôt qu'essayer de leur passer un sapin au moyen d'un projet de loi omnibus. Ce n'est pas la façon de faire de la politique. Aujourd'hui, on propose une motion pour, soi-disant, modifier le projet de loi C‑368, ce qui fait consensus de ce côté-ci de la table, afin qu'il soit adopté à la Chambre des communes. Or, il s'agit d'une mesure dilatoire, mais pas dans le sens où vous l'entendez. On veut reporter l'adoption du projet de loi C‑368 ou y mettre un frein. Nous nous retrouverons avec un projet de loi qui, nous le savons très bien, ne sera pas adopté à la Chambre dans sa présente version.
Pour ces raisons, je suis d'accord avec M. Ellis. Si les libéraux sont de bonne foi, s'ils ont vraiment écouté les gens qui sont venus témoigner et s'ils ont constaté la turpitude de Santé Canada, ils feraient les choses autrement. Des témoins nous ont dit avoir des preuves qu'on se base sur des méthodologies totalement biaisées. Dire que 88 % d'une industrie et qu'au-delà de 900 entreprises ne sont pas conformes, c'est une aberration. Ils ne réussiraient pas le cours de méthodologie 101 à l'université.
Personnellement, je ne suis pas ici pour perdre mon temps, mais pour trouver des points de convergence et un équilibre afin que tout le monde puisse en tirer profit. Les consommateurs doivent retrouver leur confiance à l'égard des produits de santé naturels, et ce n'est pas en leur imposant un modèle établi pour des produits pharmaceutiques que nous allons y arriver.
J'espère avoir convaincu mes collègues d'en face de procéder aujourd'hui à l'étude du projet de loi .
Enfin, s'il m'est permis de le faire, je demande l'ajournement du débat sur la motion.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que nous nous trouvons dans une situation vraiment frustrante, et je comprends que nous essayons de nous débarrasser de cet amendement destructeur. Je sais que mon bureau a reçu des milliers de courriels. Nous avons reçu des appels de Canadiens qui craignaient de perdre leurs suppléments de santé naturels.
Parmi les témoignages les plus intéressants dont j'ai pris connaissance figure celui de cette femme qui m'a écrit pour me dire que, compte tenu des problèmes que cela entraînerait, des entreprises comme la sienne pourraient fermer leurs portes. C'est la principale raison pour laquelle elle a dû repenser son entreprise dans le domaine des plantes médicinales. Elle m'a aussi dit que cela a une grande incidence sur les gardiens de la médecine autochtones et leur capacité d'utiliser leur droit inhérent en matière thérapeutique. Ce témoignage est celui d'une femme métisse très fière de l'être.
Je pense que cela démontre à quel point ce projet de loi pose des problèmes, et je suis donc heureuse que mon collègue du NPD ait enfin constaté que l'amendement qu'il avait proposé allait ruiner le projet de loi et allait nous ramener à l'époque où les libéraux avaient si imprudemment décidé de démolir complètement cette industrie, sans pour autant la consulter ou les parties prenantes de celle‑ci à ce sujet.
Cependant, à quoi peut‑on s'attendre? Le gouvernement se croit au‑dessus de toutes les règles. Il n'est pas capable de gérer son temps ou son espace. Tout est hors de contrôle, et c'est évident ici, au Comité, même dans le fait que le a essayé de repousser la date limite, parce qu'il craignait tellement que les Canadiens aient le droit de recevoir leurs suppléments.
De ce côté‑ci de la Chambre et de ce côté‑ci de la table, nous croyons très fermement que les Canadiens ont le droit de faire ces choix et que les Canadiens qui choisissent d'utiliser des produits de santé naturels devraient pouvoir continuer de le faire. Le projet de loi très sensé de mon collègue, M. Calkins, sera certainement efficace en rétablissant cet espace de liberté et, espérons‑le, en améliorant les perspectives pour les femmes comme celle qui a communiqué avec moi et qui a dit qu'elle avait repensé son entreprise à cause de ce projet de loi omnibus, qui n'avait fait l'objet d'aucune discussion ni d'aucune surveillance. Cela a été fait de façon intentionnelle pour se soustraire à tout examen.
Je suis heureuse que nous puissions en arriver à un point où nous pourrons réparer les torts causés par les libéraux.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vais être bref.
Les seuls produits de santé naturels qui seront compris dans la définition de produits thérapeutiques seront les produits de santé naturels qui contiennent de la nicotine et qui sont utilisés pour la thérapie de remplacement de la nicotine. Cela est semblable à ce que nous avions proposé, mais cet amendement précise, de façon très claire, l'intention du législateur.
Des gens s'inquiétaient que cela touche aussi la camomille, puisqu'on prétend qu'elle contient de la nicotine. Cependant, à ce qu'on sache, Santé Canada n'a jamais eu l'intention d'émettre des avertissements relativement aux fruits et aux légumes. Nous avons proposé cet amendement afin que tout le monde puisse se rallier au projet de loi.
Il est très clair que les produits de santé thérapeutiques sont les drogues ou instruments, ou toute combinaison de ceux-ci, ainsi que les produits de santé naturels qui contiennent de la nicotine et qui sont utilisés pour la thérapie de remplacement de la nicotine.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier l'auteur de l'amendement de l'avoir présenté. Je tiens à dire, aux fins du compte rendu, et je répète ce que j'ai dit lorsque j'ai comparu devant le Comité à titre de parrain du projet de loi, que je préférerais que cette question soit traitée séparément et que ce produit soit visé par des lois et des règlements différents.
Cependant, étant donné que je ne crois pas que, de ce côté‑ci de la table, on puisse être convaincu que de l'autre côté de la table, on saura comment s'y prendre, cela semble être la solution la plus raisonnable.
Par conséquent, monsieur le président, ce n'est pas avec regret, mais plutôt par frustration, je crois, que nous voterons pour cet amendement parce que le gouvernement n'a tout simplement pas compris la différence entre les produits de santé et les choses qui ne sont pas des produits de santé naturels, et nous n'avons aucune raison de croire que cela se produira jamais.
Comme je l'ai dit, je préférerais ne pas procéder ainsi, mais comme cette question doit être traitée d'une façon ou d'une autre, j'approuve cet amendement avec réticence, en tant que parrain du projet de loi.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je pense que M. Thériault et d'autres membres du Comité verront que cela n'enlève rien à l'amendement qu'il a proposé, mais que cela le renforce dans les faits. Ce changement est nécessaire pour s'assurer que la définition de l'amendement est adéquate, afin d'englober tous les produits de santé naturels concernés contenant de la nicotine, y compris ceux qui contiennent des sels de nicotine, ce qui est important. J'aimerais bien que les experts nous expliquent pourquoi il est important de parler des sels de nicotine.
De plus, en s'appuyant sur un type de thérapie particulier, comme la thérapie de remplacement de la nicotine, les fabricants de tabac pourraient modifier les indications de leur produit pour contourner certaines mesures. Ce sous-amendement corrige cela et atteint exactement les buts que M. Thériault souhaite. L'ajout des sels de nicotine est important.
Monsieur le président, j'aimerais que nos experts nous expliquent pourquoi.
Monsieur Lee, madame Godard, merci d'être ici. Je sais que vous avez été très patients à ce comité. Je suis heureux que nous examinions les amendements.
Pouvez-vous expliquer pourquoi il est important de mentionner les sels de nicotine dans ce projet de loi?
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Je vais me faire l'écho de certains de ces commentaires. Nous diluons le projet de loi par ces amendements, parce que, comme nous l'avons constaté très clairement en comité, l'administration actuelle, le gouvernement néo-démocrate-libéral, ne peut pas ou ne veut pas modifier la Loi sur le tabac et les produits de vapotage.
Je trouve dommage que nous devions diluer un projet de loi parce que le , qui a déjà comparu devant le Comité, n'a aucune idée de la façon de modifier cette loi. Des témoins nous l'ont dit. Nous les avons entendus dire que ce projet de loi devait être amendé, parce qu'il faudra trop de temps au gouvernement néo-démocrate-libéral pour déterminer comment modifier la Loi sur le tabac et les produits de vapotage. C'est la tâche qui revient à un parlementaire. Toutefois, l'actuel ministre fédéral de la Santé, qui est incapable de faire cela, et qui est de toute évidence incapable de faire son travail, ne comprend pas cela.
Par conséquent, nous devons décevoir ces parties prenantes et ces milliers et milliers de Canadiens dont M. Thériault a parlé et qui lui ont envoyé des courriels, tout comme à nous, de ce côté‑ci de la Chambre, en acceptant de diluer ce projet de loi, ce qui n'est pas une bonne idée. Ils sont très préoccupés par leur accès aux produits de santé naturels et par l'effondrement de l'industrie canadienne, comme nous l'ont dit de nombreux témoins.
Merci, monsieur le président.
(Le sous-amendement est adopté.)
(L'amendement modifié est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: L'amendement BQ‑1 modifié est adopté. Par conséquent, l'amendement CPC‑1 ne peut pas être proposé.
Y a‑t‑il débat sur l'article 1 modifié? Puisqu'il n'y en a pas, l'article 1 modifié est‑il adopté?
(L'article 1 modifié est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Cela nous amène au nouvel article 1.1.
[Français]
(Article 1.1)
Nous passons à l'amendement BQ‑2, proposé par M. Thériault.
Voulez-vous présenter votre amendement, monsieur Thériault?
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Oui, je vous le présente.
L'amendement BQ‑2 consiste à permettre le droit de rappel du ministre. Les gens de l'industrie nous avaient dit qu'il n'y avait pas de problème sur ce plan et qu'il n'y avait que les mauvais joueurs qui en avaient un. De plus, Santé Canada nous a dit que très peu de mauvais joueurs ne collaboraient pas.
Il faut savoir que la pratique des rappels se fait sur une base volontaire et que cela ne pose pas de problème. Toutefois, on nous a aussi dit que l'industrie tenait à sa réputation et qu'elle voulait s'assurer que les mauvais joueurs sont sanctionnés. C'est pourquoi j'apporte cet élément qui vise à maintenir les règlements actuels en vigueur et à rétablir un certain nombre d'articles de la Loi sur les aliments et drogues.
Voici donc l'amendement BQ‑2.
Je propose que le projet de loi C‑368 soit modifié par adjonction, après la ligne 10, page 1, du nouvel article suivant:
1.1 La même loi est modifiée par adjonction, après l'article 2.2, de ce qui suit:
2.21 Malgré la définition de produit thérapeutique à l'article 2, les articles 21.3 à 21.303 et les règlements pris en vertu des alinéas 30(1.2)f.01) et f.02) s'appliquent à un produit de santé naturel au sens du Règlement sur les produits de santé naturels.
Je tiens à préciser que les alinéas 30(1.2)f.01) et f.02) font partie de l'amendement BQ‑3, qui modifie les peines.
Comme je le disais, le droit de rappel du ministre est assuré. On nous demandait s'il y avait un risque de préjudice grave à la santé. L'article 21.3, répond à cela. À partir du moment où il ne doute pas qu'il y a un risque pour la santé, quel ministre ne voudrait pas avoir ce pouvoir?
Cet amendement n'enlève rien au projet de loi dans le sens où on précise que, dans le cadre du Règlement sur les produits de santé naturels, le ministre aura un certain droit de rappel.
J'ai en main deux pages d'explications, mais je vais m'arrêter ici, à moins que cela pose un problème.
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Puis‑je apporter une précision, monsieur le président? Nous en sommes au nouvel article 1.1 et une explication est demandée concernant la modification apportée.
Cela semble accroître la capacité au chapitre des rappels, ce qui est évident, mais cela ajoute aussi certaines mesures concernant l'environnement, comme obtenir de l'information ou pouvoir changer une étiquette, comparativement à changer une étiquette pour protéger la santé humaine. C'est préoccupant, mais le but est de veiller à ce que des changements puissent être apportés pour protéger l'environnement, que des rappels peuvent être effectués à la fois pour la santé humaine et pour l'environnement... c'est clair.
De plus, je pense que la partie du texte prévoyant des règlements est claire, mais je crois que l'absence de pouvoir de modifier une étiquette, par exemple, même pour inclure des mesures de protection de l'environnement... Nous souhaitions simplement comprendre cette inclusion.
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Je pensais pouvoir accélérer les choses, mais, au bénéfice de M. Naqvi, je vais lire mes deux pages.
Le pouvoir de rappel qu'on laisse au ministre, c'est celui qui se trouve au paragraphe 21.3(1), page 16, de la Loi sur les aliments et drogues. Il est ainsi rédigé:
21.3(1) S’il estime qu’un produit thérapeutique présente un risque grave ou imminent de préjudice à la santé, le ministre peut ordonner à la personne qui le vend d’en faire le rappel, de l’envoyer — ou de le faire envoyer — à l’endroit qu’il précise ou de faire les deux à la fois.
Ce pouvoir de rappel est assorti, au paragraphe 21.3(2), d'une disposition permettant la prise de mesures correctives ainsi que de la possibilité, au paragraphe 21.3(3), page 17, d'interdire la vente d'un produit thérapeutique. Il est également accompagné d'une disposition concernant les produits qui présentent un risque grave pour l'environnement, soit l'article 21.303, à la page 17. Cela comprend toute prérogative qui s'y rattache, dont la capacité de faire modifier l'étiquette et l'emballage d'un produit en cas de risque grave pour l'environnement.
L'article 21.2, qui prévoit l'exigence de modifier l'étiquette en cas de risque grave pour la santé et qui intéresserait peut-être M. Naqvi, n'est donc pas repris. Toutefois, on le retrouve aux articles 16 et 17, page 13, du Règlement sur les produits de santé naturels. Le ministre peut donc imposer que l'étiquette soit modifiée sans que la Loi de Vanessa s'applique.
Comme je le disais, on garde le pouvoir de rappel, mais celui-ci s'appuie sur une partie des articles de l'actuelle Loi sur les aliments et drogues et, surtout, sur le Règlement sur les produits de santé naturels, qu'on oublie toujours et qui encadre les pratiques de cette industrie. À ce titre, il est très évident, selon les articles 16 et 17, page 13, du Règlement, qu'il y a deux scénarios possibles, sans que la Loi de Vanessa intervienne. Si l'étiquette du produit n'est pas conforme, Santé Canada peut prendre des mesures d'application de la loi et utiliser des pouvoirs tels que la saisie et la détention, en plus de l'arrêt de la vente d'un produit, de la suspension de la licence relative au produit, et, éventuellement, de l'annulation de celle-ci. On n'a pas besoin de la Loi de Vanessa pour ça.
Ensuite, si l'étiquette du produit est conforme, mais que Santé Canada souhaite que l'entreprise la modifie pour des raisons de sécurité, Santé Canada peut exiger que l'entreprise effectue la modification ou qu'elle abandonne le produit. Si l'entreprise ne se conforme pas, Santé Canada a le pouvoir d'émettre un avis de cessation de vente ou de suspendre la licence relative au produit.
L'article 16 de l'actuel Règlement sur les produits de santé naturels permet à Santé Canada de demander à une entreprise de modifier son étiquetage, y compris en ajoutant de nouvelles mises en garde, si le ministre a des motifs raisonnables de croire qu'un produit de santé naturel peut ne plus être sécuritaire lorsqu'il est utilisé selon les conditions d'utilisation recommandées.
Je ne sais pas ce que cherche M. Naqvi. Peut-être ne veut-il pas que nous nous entendions, mais moi, je souhaite que le travail que nous faisons ici incite les libéraux à voter en faveur du projet de loi à la Chambre. C'est ce que je cherche. C'est la voie du bon sens que nous voulons suivre.
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M. Naqvi lit le sous-amendement à toute vitesse, ce qui, je le pense sincèrement, est un manque de respect à mon égard et à l'égard des interprètes. Ces derniers font leur possible, mais il n'est pas possible de comprendre ce qu'il est en train de faire. J'aimerais qu'il dépose une copie de son sous-amendement par écrit.
Selon moi, ce qui est en train de se passer est insultant. Vraiment, je pensais que M. Naqvi était un chic type, mais je vois qu'il s'adonne à des jeux politiques. Il fait la morale aux conservateurs à tout bout de champ. Je pense que c'est ça, le Parlement. D'un côté, on se retrouve dans l'opposition et, de l'autre, on se retrouve au gouvernement, et on joue le jeu.
Je suis profondément insulté par le comportement parlementaire de M. Naqvi, qui est le secrétaire parlementaire du .
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Nous avons des réserves au sujet de l'amendement présenté par M. Thériault. L'amendement révoquerait tous les pouvoirs prévus dans la Loi de Vanessa relativement aux produits de santé naturels servant à gérer les risques graves pour la santé et la sécurité, à l'exception de la capacité du ministre d'ordonner un rappel. D'autres pouvoirs, y compris le pouvoir de réglementation supplémentaire qui permettrait à Santé Canada de prendre des mesures à l'égard de la pseudoéphédrine, seraient révoqués.
Par exemple, le ministre aurait le pouvoir d'ordonner un changement d'étiquette si un produit de santé naturel était considéré comme présentant un risque grave pour l'environnement, mais pas s'il posait un risque grave pour la santé humaine. De toute évidence, cela n'a aucun sens. Bien que nous soyons tous d'accord pour dire que la capacité d'ordonner un rappel est un outil important, cet amendement n'englobe pas d'autres mesures qui peuvent être utilisées pour régler des problèmes graves, comme la capacité de demander à un tribunal d'imposer une injonction, ou encore d'ordonner directement des modifications d'étiquette ou d'emballage en présence de risques graves. Le pouvoir d'injonction, plus particulièrement, est un pouvoir essentiel pour traiter de façon proactive les cas de non-conformité, ce qui permet aux tribunaux d'ordonner à une personne de mettre fin à une action qui contrevient à la loi. De plus, l'efficacité du pouvoir de rappel repose sur la mise en place d'un régime approprié d'amendes et de pénalités pour assurer la conformité.
Les fonctionnaires de Santé Canada nous ont dit que 5 000 $ c'est trop peu. Pour certaines grandes entreprises, ce coût fait partie des frais courants. Bien que nous comprenions les préoccupations selon lesquelles l'amende maximale pour les produits thérapeutiques est trop élevée pour les produits de santé naturels, nous proposons d'appliquer l'amende maximale prévue pour les produits alimentaires aux produits de santé naturels. Cela établit un équilibre entre un régime d'amendes et de pénalités significatives et la reconnaissance du fait que les produits de santé naturels sont distincts des produits sur ordonnance.
Je tiens également à souligner qu'à notre avis, il est important que le Parlement détermine les amendes et les pénalités appropriées, plutôt que de laisser le gouverneur en conseil le faire sans surveillance parlementaire. J'espère que tous mes collègues seront d'accord avec ce principe.
Le sous-amendement que j'ai proposé préserverait les pouvoirs les plus importants dont le ministre a besoin pour protéger la santé et la sécurité dans les circonstances les plus graves. Cela comprend le pouvoir du ministre d'ordonner un changement d'étiquette ou d'emballage, qui est prévu à l'article 21.2; le pouvoir du tribunal d'imposer des injonctions relativement à un rappel, qui se trouve à l'article 21.5; et les pouvoirs qui ont été utilisés récemment pour réglementer rigoureusement les thérapies de remplacement de la nicotine, qui figurent à l'article 30.01. Nous croyons fermement que ces pouvoirs sont essentiels pour régler les problèmes de santé et de sécurité graves lorsqu'ils surviennent.
Ce sous-amendement maintiendrait également des amendes et des pénalités plus sévères en cas de contravention à un arrêté concernant un rappel des règles supplémentaires. Il y est proposé d'avoir recours aux amendes et aux pénalités mentionnées à l'article 31.1 — les pénalités utilisées pour les aliments, et non pour les produits thérapeutiques, comme je l'ai mentionné tout à l'heure. Il confère également au tribunal le pouvoir d'émettre des injonctions en cas de contravention à un arrêté concernant un rappel. Les amendes et les pénalités pour toutes les autres infractions aux exigences prévues dans les règlements reviendraient aux niveaux inférieurs antérieurs en vigueur avant la Loi de Vanessa.
Enfin, le sous-amendement que je propose à l'amendement BQ‑2 vise également à atteindre l'objectif de l'amendement BQ‑3. Nous avons ajouté à l'alinéa 30(1.2)f) un libellé qui énonce les dispositions relatives aux infractions qui s'appliquent à une contravention à un arrêté concernant un rappel, ainsi qu'un renvoi au pouvoir de prendre des règlements en matière de rappels, afin qu'il s'applique aux produits de santé naturels.
Je voulais vous présenter cet amendement, afin que cela figure au compte rendu.
Je reconnais que le sous-amendement contient beaucoup de dispositions, mais il est tout à fait conforme à l'amendement présenté par M. Thériault, qui vise simplement à couvrir la portée des pouvoirs conférés au ministre en ce qui concerne les thérapies de remplacement de la nicotine. C'est tout.
Je vais m'arrêter ici, monsieur le président. J'ai quelques questions à poser aux experts pour aider à expliquer le but visé par ce sous-amendement, pour la gouverne de tous les membres du Comité. Si vous êtes d'accord, je peux en profiter pour poser ces questions aux experts.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Malgré le fait que M. Naqvi ait tout un ministère à sa disposition, il est clair qu'il n'a pas considéré cela au préalable. C'est une triste situation. Il s'agit d'un amendement de fond.
Je ne veux pas vous manquer de respect, monsieur Lee, mais cela ne donne certainement pas à qui que ce soit de ce côté‑ci de la table la possibilité d'examiner vraiment la loi et de comprendre comment elle peut s'appliquer. Vous vous attendez à ce que nous prenions cette décision à la va‑vite.
M. Naqvi avait, comme nous tous, la possibilité de proposer les amendements qu'il voulait. De toute évidence, à la onzième heure, il choisit de présenter un sous-amendement de fond à un amendement BQ‑2 très simple.
Cela dit, il y a deux ou trois choses à considérer. Si le projet de loi était renvoyé à la Chambre sans amendement, aucun de ces pouvoirs n'existerait. Je pense que l'autre chose ridicule dont nous ne tenons pas compte ici, c'est que rien ne prouve que les pouvoirs de rappel doivent être élargis. Personne n'en a fourni la moindre preuve. En fait, nous avons demandé des preuves. Malheureusement, la coalition néo-démocrate-libérale a voté contre une motion raisonnable des conservateurs visant à obliger les gens qui parlaient d'événements indésirables graves à présenter des preuves. Nous n'aurions alors même pas eu besoin de la motion de M. Julian. Nous n'aurions même pas eu à en parler, parce que nous aurions eu des preuves à examiner, ce sur quoi, encore une fois, il a voté contre, parce qu'il ne soutient pas l'industrie des produits de santé naturels. Cela dit...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Encore une fois, comme vous le savez, nous avons un parlementaire d'expérience qui ne connaît manifestement pas les règles. Cela dit, il a voté contre la motion des conservateurs visant à obliger les personnes qui ont fait des remarques négatives à fournir ces renseignements au comité, ce qui ne s'est pas produit.
Cela dit, je pense que les gens autour de cette table doivent également considérer quelles sont les preuves que l'éphédrine ou la pseudoéphédrine pose un problème important dans l'industrie des produits de santé naturels, et que nous avons besoin de ce règlement. Quelqu'un a‑t‑il des preuves? M. Naqvi a‑t‑il des preuves? Je vois qu'on n'a pas de preuve pour dire que c'est nécessaire.
J'aimerais poser la question suivante aux experts du ministère: le gouvernement s'occupe‑t‑il de l'éphédrine et de la pseudoéphédrine ailleurs? Si oui, où? Quelle est la probabilité que ce sous-amendement de fond oblige le Comité à jouer un rôle important dans le commerce et le trafic illégaux de l'éphédrine et de la pseudoéphédrine?
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Encore une fois, voilà où nous en sommes. Nous nous sommes souvent penchés sur la question des produits de santé naturels.
Monsieur, je n'ai pas l'intention d'être négatif à votre égard, mais ce que nous entendons, ce sont des idées à peine voilées disant: « Oui, cela s'est produit », mais personne n'a été en mesure de fournir des preuves spécifiques ou de les présenter au Comité, et les autres membres du Comité n'ont malheureusement pas souhaité que ces renseignements soient déposés pour que nous puissions les examiner. Je pense que c'est irresponsable de la part de tous ceux qui ont soulevé ces préoccupations ici.
Un autre groupe nous a dit qu'il y avait eu 700 événements indésirables. L'un des événements indésirables dont il a parlé, c'est que quelqu'un avait mal lu l'étiquette et s'était dit insatisfait du produit en question. S'agit‑il d'un événement indésirable? Je ne le crois pas.
Encore une fois, comme je l'ai déjà dit, 13 000 aînés canadiens sont hospitalisés chaque année à cause des médicaments sur ordonnance. Cela veut‑il dire qu'ils sont mauvais? Non. Cela signifie‑t‑il que nous devons supprimer la réglementation relative aux médicaments d'ordonnance? Je ne le crois pas, mais c'est possible.
Nous y revoilà. Nous nous retrouvons avec quelqu'un qui dit: « Je pense qu'il y a eu un rapport, ou qu'il y en a peut-être eu un, mais je ne sais pas ce qu'il dit. » Personne ne me le montre. L'avez-vous avec vous? Pouvez-vous le retrouver avec votre téléphone? Pouvez-vous le distribuer au Comité?
Si vous l'avez, c'est une bonne chose, parce qu'encore une fois, avec son manque de préparation, M. Naqvi a imposé au Comité un amendement de fond, qui pourrait être important pour la sécurité des Canadiens, mais qui ne le sera peut-être pas.
Comment peut‑on s'attendre à ce que nous prenions une décision? Si c'est un amendement si important — encore une fois, M. Naqvi aurait dû faire ses devoirs —, il aurait dû présenter un amendement comme tout le monde autour de cette table l'a fait. Qu'avons-nous encore une fois? Oh, c'est un sous-amendement.
Monsieur le président, il y a une autre chose que je vous demanderais de considérer. S'il s'agit d'un sous-amendement de fond qui modifie l'intention initiale de l'amendement, est‑il vraiment recevable? C'est un élément très important à prendre en considération ici, parce que nous n'avons reçu aucun élément de preuve qui aurait permis au Comité de prendre une décision appropriée au sujet de la pseudoéphédrine.
Cela nous pose des difficultés en tant que bons législateurs assis autour de cette table, d'autant plus que le comité de la santé est en train de mener une étude sur les drogues et leur consommation au Canada. Nous comprenons les difficultés qui y sont associées. Nous voulons certainement être prudents. Je comprends cela. Nous ne pouvons pas réduire le risque à zéro. Le problème, c'est que nous avons un amendement de fond qui n'est pas fondé.
L'autre élément qu'il faut bien comprendre, c'est que si cet amendement n'est pas adopté, avez-vous la capacité, en vertu de la Loi sur les aliments et drogues, d'apporter des modifications en dehors de ce projet de loi particulier, le projet de loi ? Est‑il possible d'apporter des modifications en dehors de ce projet de loi afin de protéger les Canadiens contre le détournement potentiel de l'éphédrine ou de la pseudoéphédrine contenue dans des produits de santé sur ordonnance, en vente libre ou naturels?
Avez-vous cette capacité? Répondez par oui ou par non, mais vous n'êtes pas obligé de répondre simplement oui ou non; vous pouvez donner plus de détails, si vous le souhaitez.
Je pense que M. Lee nous a dit que ces changements sont difficiles. De toute évidence, le gouvernement néo-démocrate-libéral ne les a pas apportés pour une raison ou pour une autre, et il a, encore une fois, attendu jusqu'à la dernière minute pour tenter de modifier un amendement à un projet de loi qui n'est pas le sien, afin de régler des problèmes qu'il ne juge pas souhaitable de régler lui-même, ce que je trouve absolument difficile à croire.
Monsieur le président, je vous dirais qu'il s'agit d'un amendement de fond parce qu'un ministère tout entier ne voit pas comment il pourrait résoudre le problème, et cela prendrait un certain temps. Il faudrait que le Parlement vote une loi.
Ici, dans ce comité, on s'attend à ce que nous acceptions le sous-amendement comme n'étant pas un sous-amendement de fond, que nous en débattions sans préavis, et que nous prenions une décision qu'un ministère entier ne peut pas prendre depuis plusieurs années. Si ce n'est pas la définition d'un amendement ou sous-amendement de fond, je ne sais pas ce que c'est.
Je vais m'arrêter là.
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Merci, monsieur le président.
Je suis très préoccupée par l'utilisation de l'éphédrine comme précurseur chimique. Cela dévaste les collectivités. Je l'ai constaté dans ma circonscription et dans les collectivités rurales de tout le pays.
Cela me fait réfléchir à quelque chose que nous n'avons pas étudié dans le cadre de notre étude de la crise de la toxicomanie ici, au comité de la santé. Nous devrions probablement nous intéresser davantage à ces précurseurs chimiques. Ce que j'entends, c'est que nous n'avons pas les outils à notre disposition. Nous envisageons la possibilité d'ajouter un outil pour traiter d'une substance, mais je ne pense pas que ce soit suffisant pour traiter des précurseurs chimiques du fentanyl ou d'autres drogues. Nous devons faire tout ce que nous pouvons si nous voulons avancer dans la bonne direction en ce qui concerne la crise de la toxicomanie.
Ce qui me frustre, c'est que nous sommes...
Monsieur Lee, je n'ai aucune raison de douter de la sincérité avec laquelle vous avez présenté ces renseignements. Ce que je remets en question, c'est que nous n'avions pas encore entendu parler jusqu'ici de cette préoccupation. M. Naqvi sait depuis longtemps que le Comité est saisi de ce projet de loi. Il a choisi de ne pas proposer d'amendements, mais a plutôt décidé de présenter un sous-amendement lorsqu'il s'est rendu compte que cela allait poser un problème. Nous n'avons pas eu la possibilité de consulter des témoins pour voir si cela donnerait les résultats que vous dites. J'aimerais bien vous faire confiance, mais ce n'est pas le cas. Les Canadiens ne font pas confiance à ce gouvernement, surtout en ce qui concerne les produits de santé naturels. Nous avons entendu cela très clairement. Mon bureau a reçu des milliers de courriels et des centaines d'appels téléphoniques. C'est quelque chose de trop grave pour croire, à la onzième heure, qu'un amendement de fond de très grande envergure va régler le problème.
Pour cette raison, je dois voter contre.
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Merci, monsieur le président.
Je vais essayer d'être bref.
Il me semble que la question des précurseurs pourrait être réglée par le truchement du Règlement sur les précurseurs ou de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
On soulève tout à coup cette question, comme le l'a fait, simplement pour contrer la dynamique du projet de loi , sachant que le Comité permanent de la santé étudie présentement la question des surdoses.
J'ose croire que, si Santé Canada fait son travail correctement, il pourrait proposer une façon de contrer ce problème dans un autre cadre législatif, comme celui que je viens d'évoquer. Je pense que ce sous-amendement ne résout pas le problème. Il est non recevable, parce que c'est un amendement de fond, et non de forme. Toutes les explications qui ont été fournies prouvent ce point. De plus, nous pouvons régler ce problème autrement.
Je suis désolé, mais j'ai hâte que nous passions au vote, monsieur le président.
Je sais que M. Naqvi peut parler longtemps encore, mais il me semble qu'un problème qui peut être réglé autrement et qui aurait dû être réglé en amont ne doit pas nécessairement nous empêcher d'aller de l'avant. On ne peut pas inclure dans un amendement toutes les préoccupations qu'on peut avoir sous prétexte que le projet de loi à l'étude ne couvre pas une certaine dimension pour l'instant. D'ailleurs, le sous-amendement n'est pas très clair jusqu'à présent.
Cette dimension est déjà couverte par d'autres pièces législatives, dont le Règlement sur les précurseurs et la Loi réglementant les drogues et autres substances. Il est bien dit dans cette loi qu'elle vise toute substance pouvant servir à fabriquer des drogues. S'il y manque quelque chose, il suffit de la modifier.
Si j'ai bien compris, une ordonnance provisoire prise pour ce problème doit être renouvelée. Je propose donc qu'elle le soit et que le projet de loi soit adopté. Si le gouvernement veut une solution à long terme, il modifiera les lois et les règlements connexes.
J'encourage M. Naqvi à retirer son amendement.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je ne vais pas prendre trop de temps. Je n'ai pas l'intention de prolonger ce débat, mais il y a quelques questions importantes qui ont été soulevées, et qu'il est important de régler.
Ce que j'ai clairement entendu de la part des fonctionnaires, c'est que nous ne pouvons pas utiliser d'autres lois sur les précurseurs puisqu'il s'agit d'un produit de santé. Dans d'autres cas, il faudrait retirer le produit des tablettes et le réglementer en tant que substance contrôlée.
Dans le contexte actuel, ce problème n'existe pas parce que nous avons la Loi de Vanessa. Cette lacune n'entre en jeu qu'en raison du projet de loi que M. Calkins a présenté. Autrement, il n'y a pas de problème parce que nous avons une loi qui donne à Santé Canada le pouvoir approprié de s'occuper de cette question.
Nous en sommes maintenant au point où les amendements proposés par M. Thériault créent cette lacune. L'objectif du sous-amendement que j'ai proposé est de réduire cette lacune pour que nous ne nous y heurtions pas. C'est une mesure corrective que je prends.
Je préférerais que nous n'ayons pas le projet de loi , comme nous l'avons déjà dit, parce que nous pensons que c'est une mauvaise loi. Cela crée précisément le genre de problèmes que nous essayons de régler au moyen d'un mécanisme temporaire.
Maintenant, M. Ellis adore lancer des insultes à gauche et à droite à tous ses collègues sans aucun respect parlementaire. Il a le droit de faire n'importe quoi. Il sera jugé par eux ou par ses proches sur la façon dont il les traite. Je ne m'abaisserai pas à son niveau.
Il parle souvent d'un manque de préparation. Il aurait peut-être dû faire ses devoirs. L'arrêté d'urgence dont il dit qu'il n'est pas disponible se trouve sur le site Web de Santé Canada. Il peut le trouver. Il peut le lire. Il y a beaucoup de notes de bas de page. Je l'ai lu. Je ne sais pas pourquoi il n'a pas fait ses devoirs, mais je lui laisse le soin de gérer son temps.
Je tiens à ce que cela figure au compte rendu. Voici ce qui est dit dans l'arrêté d'urgence:
Les organismes canadiens d'application de la loi ont porté à l'attention de Santé Canada le fait qu'ils ont trouvé des PSN dont l'ingrédient unique est l'éphédrine, en particulier des formulations autorisées de 8 mg d'éphédrine, dans des laboratoires clandestins qui fabriquent de la méthamphétamine.
Cette information est disponible.
Je dirais à M. Thériault que je n'essaie pas d'être trop gentil ou de me lancer dans une confrontation. J'essaie simplement de renforcer son amendement.
Si M. Julian n'avait pas retiré son amendement NDP‑1, ce problème n'existerait pas, car cela aurait permis de combler cette lacune. Maintenant, ce n'est plus le cas. C'est pourquoi je suis obligé de présenter ce sous-amendement, afin que nous puissions renforcer l'amendement de M. Thériault.
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Merci, monsieur le président.
J'ai essayé de comprendre le raisonnement de l'auteur du sous-amendement. Moi aussi, je suis frustré, car à première vue, cela semble être suffisamment réfléchi et substantiel pour avoir pu faire partie de la liasse d'amendements initiale, au lieu d'être proposé en tant que sous-amendement.
M. Ellis a demandé si ce sous-amendement était recevable ou non parce qu'il modifie considérablement la nature de l'amendement initial. Je ne sais pas si vous avez décidé, monsieur le président, que l'amendement est recevable.
Je trouve plutôt étrange que la raison d'être et la justification de cette mesure soient d'aider les organismes d'application de la loi, qui comptent habituellement sur des choses comme le Code criminel et la Loi réglementant certaines drogues et autres substances pour faire leur travail. Étant donné qu'il existe déjà un arrêté d'urgence renouvelable pour ces précurseurs, je pense qu'on cherche, une fois de plus, à se servir de l'industrie à des fins politiques. Je ne pense pas que ce soit le bon endroit pour traiter des précurseurs de drogues. Cela devrait figurer dans la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et dans le Code criminel.
Vous demandez à l'industrie des produits de santé naturels, et aux consommateurs de ces produits d'assumer la responsabilité d'empêcher les activités du crime organisé. C'est la responsabilité de la police et des organismes d'application de la loi. Il incombe au gouvernement de veiller à ce que la Loi réglementant certaines drogues et autres substances contienne des dispositions adéquates. C'est criminel. On parle de comportement criminel ici et dans le Code criminel du Canada.
Pour ces raisons, monsieur le président, je crois que cet effort est peut-être déguisé en effort bien intentionné, mais qu'il a raté sa cible pour ce qui est de l'endroit où traiter de cette question, et je vais voter contre le sous-amendement.
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Merci, monsieur Calkins.
La liste des intervenants est maintenant épuisée.
Plaît‑il au Comité d'adopter le sous-amendement proposé par M. Naqvi?
(Le sous-amendement est rejeté. [(Voir le Procès-verbal])
Le président: Cela nous amène à l'amendement BQ‑2 tel qu'il a été présenté.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
(Les articles 2 et 3 sont adoptés.)
Le président: Cela nous amène au nouvel article 3.1. Il y a un amendement dans votre liasse. C'est l'amendement NDP‑2.
Monsieur Julian, voulez-vous proposer l'amendement NDP‑2?
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Merci, monsieur le président.
Pour mieux comprendre le changement proposé par l'amendement BQ‑3, vous pouvez consulter l'alinéa 30(1.2)f) à la page 40 de la Loi sur les aliments et drogues.
De plus, pour que le contexte soit clair, je vais d'abord lire, à la page 38, le paragraphe 30(1.2), qui figure sous la rubrique « Règlements relatifs aux produits thérapeutiques ».
30(1.2) Sans que soit limité le pouvoir conféré par les autres paragraphes du présent article, le gouverneur en conseil peut prendre des règlements:
Je reviens maintenant à l'amendement BQ‑3. Je propose que le projet de loi C‑368 soit modifié par adjonction, après la ligne 13, page 1, du nouvel article suivant:
3.1 Le paragraphe 30(1.2) de la même loi est modifié par adjonction, après l’alinéa f), de ce qui suit :
f.01) concernant le rappel d’un produit de santé naturel au sens du Règlement sur les produits de santé naturels;
f.02) fixant des peines en cas de contravention du paragraphe 21.3(3) relativement à un produit de santé naturel au sens du Règlement sur les produits de santé naturels ou des règlements pris en vertu de l’alinéa f.01);
Compte tenu de cet amendement, il devra y avoir une discussion entre les gens de l'industrie et Santé Canada, avant même de définir les amendes. Nous devrons faire les choses correctement. Comme on l'a dit depuis le début, il faut que les peines infligées soient proportionnelles aux infractions commises dans l'industrie. Nous en avons discuté longtemps, et nous avons vu que les peines étaient disproportionnées. C'est notamment pour cela, d'ailleurs, que le projet de loi a été proposé.
L'amendement BQ‑3 permettrait donc de mettre en place un règlement. Entretemps, les dispositions actuelles s'appliqueraient.
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Monsieur le président, du moins en ce qui concerne la Loi sur les aliments et drogues, ce n'est pas quelque chose que nous avons vu auparavant. Nous comprenons que l'intention est de veiller à ce qu'il y ait des discussions et des consultations solides lors de l'établissement de l'amende.
J'ai une observation technique à faire. Je pense qu'il est très important de préciser que le mot « pénalité » ne figure pas dans la loi. En fait, nous avons les mots « amende » et « emprisonnement ». Je ne sais pas si les deux se rapportent au gouverneur en conseil. Je suppose que l'intention est de fixer un niveau d'amende, mais il y a aussi des peines d'emprisonnement... En ce qui concerne ces pénalités, il s'agit simplement de savoir si les deux peuvent être fixées par le gouverneur en conseil.
Quoi qu'il en soit, c'est une inclusion très inhabituelle. C'est habituellement quelque chose que le Parlement fait directement. Je dirais simplement qu'il ne délègue pas la fixation des amendes ou des peines d'emprisonnement. Essentiellement, il faudrait un certain temps pour prendre un règlement, ce qui créerait une certaine ambiguïté dans l'intervalle. Je suppose qu'il faudrait revenir au niveau de 5 000 $ par défaut. Encore une fois, s'il y avait un problème de rappel et de conformité, ce serait très difficile à gérer.
Oui, cette délégation au gouverneur en conseil est très inhabituelle. Encore une fois, nous avons pensé qu'à part le niveau de 5 000 $, il y avait dans la loi des niveaux d'amende moins élevés, selon le numéro d'article, et qu'il ne fallait pas déléguer ce pouvoir au gouverneur en conseil.
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La dernière portion de l'alinéa f.02) est claire: « [...] ou des règlements pris en vertu de l'alinéa f.01) ». Cela permet au gouvernement de déterminer les peines qui seraient adéquates.
On vise présentement à maintenir les dispositions existantes jusqu'à ce que le gouvernement établisse un nouveau règlement. Il me semble que l'établissement d'un nouveau règlement devrait passer par un processus de consultation. Or, on n'a consulté personne à ce jour. On a procédé en cachette, en manquant de transparence. On a déposé le projet de loi , et des amendes s'élevant à 5 millions de dollars ont tout à coup été imposées à des gens de l'industrie.
Pour l'instant, personne n'a démontré que l'industrie était aussi récalcitrante qu'on le disait. Le rapport de la vérificatrice générale a mis en évidence l'incapacité de Santé Canada à faire son devoir d'inspection. J'imagine que Santé Canada sera mieux en mesure de le faire dans le cadre des discussions entourant la réglementation relative au recouvrement des coûts.
L'amendement BQ‑3 permet clairement de procéder à des consultations dans le but d'en arriver à une réglementation appropriée quant aux produits de santé naturels. Cela exige de la rigueur, bien sûr. Le montant de 5 000 $ n'est peut-être pas suffisant.
L'amendement dit bien: « [...] au sens du Règlement sur les produits de santé naturels ou des règlements pris en vertu de l'alinéa f.01) ».
Entretemps, on peut appliquer des amendes, mais il s'agira de celles qui sont prévues dans le Règlement sur les produits de santé naturels qui est actuellement en vigueur.
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Y a‑t‑il d'autres interventions au sujet de l'amendement BQ‑3?
Puisqu'il n'y en a pas, l'amendement BQ‑3 est‑il adopté?
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
(L'article 4 est adopté)
Le président: Le titre est‑il adopté?
Des députés: D'accord.
Le président: Le projet de loi modifié est‑il adopté?
Des députés: D'accord.
Le président: Le président doit‑il faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre?
Des députés: D'accord.
Le président: Le Comité ordonne‑t‑il la réimpression du projet de loi modifié pour l'usage de la Chambre à l'étape du rapport?
Des députés: D'accord.
Le président: Félicitations, monsieur Calkins.
Y a‑t‑il d'autres questions?
Monsieur Ellis, avez-vous quelque chose à ajouter?