:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 66e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Je vais commencer par faire quelques rappels. La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride. Les délibérations sont diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre d'information, la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle, plutôt que l'ensemble du Comité.
Nous avons beaucoup de substitutions ce soir. Mme Khalid remplace , remplacera peut-être Mme Valdez pour la seconde moitié de la réunion, M. Doherty remplace , M. Johns remplace et Mme Lantsman remplace .
Bienvenue au Comité.
[Traduction]
C'est bon de vous voir.
Chers collègues, nous avons été interrompus par les votes.
Je ne m'attends pas à ce qu'il y en ait un autre. Je ne crois pas que ce soit possible, mais si jamais cela se produit, je demande votre consentement unanime pour que nous votions virtuellement dans cette salle sans prendre nécessairement 10 ou 15 minutes.
À titre de président, je vous donnerai un délai raisonnable pour voter, mais nous ne voulons pas perturber la comparution des témoins ici présents.
Cela vous sied‑il?
Des députés: Oui.
Le président: D'accord, super. C'est parfait.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 17 avril 2023, le Comité reprend son étude sur les mesures de préparation en matière de biosécurité animale.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins qui se joignent à nous ce soir.
Nous accueillons Colleen McElwain, qui est la directrice générale de Santé animale Canada. Je crois qu'elle se joint à nous virtuellement. Je vous remercie d'être des nôtres.
Nous accueillons ensuite René Roy et Audrey Cameron, qui sont respectivement le président et la directrice des programmes à la ferme du Conseil canadien du porc. Je vous souhaite la bienvenue et vous remercie grandement de votre patience avec la procédure de la Chambre.
[Français]
Des Éleveurs de porcs du Québec, nous accueillons M. Yvan Fréchette, premier vice-président, et M. Raphael Bertinotti, directeur, Santé, qualité, recherche et développement.
Bienvenue au Comité.
[Traduction]
Nous accueillons également John de Bruyn, qui est le président du conseil d'administration d'Ontario Pork et Tara Terpstra. C'est bon de vous voir, madame Terpstra. J'ai été heureux de vous rencontrer juste avant le début de la séance. M. de Bruyn est bien sûr le président du conseil d'administration de l'organisation et Mme Terpstra en est la vice-présidente. Je vous remercie de vous être déplacés pour être ici en personne.
Vous disposerez tous de cinq minutes pour vos remarques liminaires, après quoi nous passerons à la période de questions.
Nous avons du pain sur la planche, chers collègues. Nous allons peut-être passer près de deux heures avec nos deux groupes de témoins, et nous avons quelques travaux du Comité sur lesquels nous pencher par la suite. Nous avons pris du retard au cours des dernières semaines.
Sur ce, je cède maintenant la parole à M. Roy du Conseil canadien du porc.
[Français]
Monsieur Roy, vous avez la parole pour cinq minutes.
Merci, monsieur le président, de nous avoir invités à comparaître devant le Comité.
Je remercie également les membres du Comité pour le travail qu'ils font dans ce dossier.
Je m'appelle René Roy. Je suis président du Conseil canadien du porc, et je suis accompagné aujourd'hui de la directrice des programmes à la ferme, Mme Audrey Cameron.
Je suis également président de Santé animale Canada, et notre directrice générale, Mme Colleen McElwain, est également ici en tant que témoin. Nous sommes également heureux d'être accompagnés par les représentants d'Éleveurs de porcs du Québec et d'Ontario Pork, deux de nos membres provinciaux.
Dans l'ensemble de l'industrie, nous sommes saisis de questions concernant la biosécurité, et nous avons fait de grands progrès pour améliorer la préparation au cours des dernières années. Nous nous engageons également à apporter des améliorations continues alors que nous continuons à travailler pour garder la peste porcine africaine et d'autres maladies hors du Canada.
[Traduction]
Le Conseil canadien du porc représente près de 8 000 éleveurs de porcs au Canada.
Notre secteur génère près de 5 milliards de dollars en exportations annuellement. Nous exportons nos produits dans plus de 75 marchés. Les exportations de porc représentent près de 1 % des exportations du Canada.
Permettez-moi de vous parler de ce que nous aimerions voir.
Nous aimerions disposer de meilleurs outils et de meilleures capacités de test pour la surveillance des maladies, afin de pouvoir assurer un suivi plus rapide des éclosions et chercher à éliminer les menaces pour la santé.
Nous aimerions également qu'une initiative intergouvernementale soit mise en place concernant l'éradication du cochon sauvage. L'ACIA est présentement chargée de l'initiative, mais il ne s'agit pas vraiment d'un enjeu alimentaire. Nous avons l'intention de travailler de concert avec le gouvernement et d'inclure le ministère des Ressources naturelles et Parcs Canada dans l'équation afin d'éradiquer cette espèce envahissante.
Enfin, nous continuons à tenter d'harmoniser nos mesures avec celles des États-Unis dans la mesure du possible. Compte tenu de la nature intégrée de notre industrie des deux côtés de la frontière, plus nous pourrons collaborer avec l'USDA sur l'engagement en matière de biosécurité, mieux ce sera.
Qu'avons-nous accompli en matière de biosécurité jusqu'à présent et qu'aimerions-nous voir à l'avenir?
Notre industrie a fait du très bon travail avec les programmes de traçabilité. PigTrace est reconnu comme le meilleur programme de traçabilité de sa catégorie dans le monde. Il nous a permis de réagir rapidement aux éclosions du virus de la vallée Seneca, entre autres. Nous avons réussi à contenir des éclosions rapidement et à minimiser leur impact sur l'industrie.
Nous avons également travaillé avec les transporteurs de bétail pour veiller à ce que nos pratiques de transport maximisent la biosécurité à chaque étape. Nous avons travaillé avec AAC, l'ACIA et d'autres joueurs de l'industrie. Nous offrons également de la formation et des programmes à la ferme à nos membres pour les aider à prendre des décisions en matière de biosécurité et nous cherchons continuellement à améliorer les normes à cet égard. Nos partenaires commerciaux internationaux nous considèrent comme des chefs de file dans ce domaine, et nous continuons à travailler pour maintenir cette position à l'international.
Grâce au financement gouvernemental pour la préparation à la peste porcine africaine, nous continuons à développer des outils et des trousses d'outils pour les agriculteurs qui peuvent les utiliser sur leur ferme. Nous voulons veiller à ce qu'ils disposent des meilleures connaissances possible en matière de prévention et à ce qu'ils connaissent d'autres pratiques exemplaires.
Merci. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
:
Bonjour à toutes et à tous.
Je vous remercie de nous donner l'occasion de comparaître aujourd'hui.
Je vais commencer par brosser un portrait de la biosécurité dans le secteur porcin québécois, et je finirai par une analyse sommaire des forces et des faiblesses.
La biosécurité, c'est l'ensemble des mesures visant à réduire la transmission des maladies. C'est aussi la base de notre métier. Le Canada jouit d'une situation sanitaire enviable dans le monde, et c'est notamment cette situation privilégiée qui lui a permis de devenir un des principaux exportateurs mondiaux. Quelque 70 % de notre production est exportée. D'ailleurs, des pays comme l'Espagne et le Brésil sont devenus des compétiteurs majeurs en raison de l'amélioration de la situation sanitaire sur leurs territoires.
Nous sommes aux prises avec trois principaux types de menaces sanitaires: les maladies à déclaration obligatoire, comme la peste porcine africaine, ou PPA; les maladies émergentes, comme la diarrhée épidémique porcine; les maladies endémiques, comme le syndrome reproducteur et respiratoire porcin, ou SRRP, ou l'influenza. Chaque maladie a ses propres caractéristiques, donc, son propre cadre de mesures de biosécurité.
La biosécurité peut être réfléchie à l'échelle du pays, du Canada, de la région, de l'entreprise porcine ou du site d'élevage.
Au Québec, l'amélioration de la santé de nos troupeaux est au cœur du plan stratégique de notre filière. Nous nous sommes dotés d'une organisation provinciale, qui permet de discuter des problèmes de santé, et nous travaillons notamment à la préparation d'un plan d'urgence en cas de PPA, d'ailleurs bien avancé.
Plusieurs autres organismes travaillent dans le domaine du maintien et de l'amélioration de la santé porcine au Québec. Si on examine nos forces en matière de biosécurité, il est évident que la situation géographique favorable du Canada est un atout.
Le porc sauvage est absent du Québec, ce qui n'est pas le cas dans le reste du Canada. Même si le financement est parfois insuffisant, notre écosystème d'affaires consacré aux problèmes de santé et nos capacités de surveillance des maladies font partie de nos forces. Nos capacités de recherche et de production de vaccins en font aussi partie. Nous allons d'ailleurs déployer prochainement un vaccin contre l'influenza basé sur les souches porcines en circulation au Québec.
Notre niveau de conformité en matière de biosécurité s'est nettement amélioré. Depuis 2017, nous avons effectué plus de 1 100 audits de biosécurité dans nos installations et plusieurs dizaines d'autres dans nos entreprises de transport. Notre succès à éradiquer systématiquement toutes les contaminations de diarrhée épidémique porcine est une autre de nos forces.
Pour ce qui est de nos faiblesses, il faut que le Canada travaille à réduire les coûts associés à l'homologation des médicaments et vaccins. Il doit en faire plus en matière de contrôle de nos frontières pour éviter l'introduction de la PPA au Canada.
Je vous rappelle que, malgré tous les efforts que nous déployons pour rester exempts de maladies, deux maladies d'envergure en provenance de l'Asie se sont introduites au Canada pendant la dernière décennie, notamment la diarrhée épidémique porcine.
De plus, il y a lieu de se questionner sur la pertinence de désigner la PPA comme une maladie à déclaration obligatoire. Pour se remettre en contexte, il faut savoir qu'un cas de PPA sur les suidés, peu importe lesquels, au Canada — cela inclut les cochons de compagnie, par exemple — ferait de mon secteur un champ de ruines et entraînerait l'abattage humanitaire de la moitié des porcs au Canada. Il s'agirait de porcs qui sont sains, mais qui n'auraient plus de marché, parce que nous ne pourrions plus les exporter. Il faut comprendre que les règles entourant la maladie auraient plus de conséquences que la maladie elle-même, ce qui n'est pas acceptable.
Pour limiter un tel désastre humain et économique, il faut des ententes commerciales de zonage fonctionnelles permettant de récupérer nos capacités d'exporter en l'espace de quelques jours. Or, nous n'en avons pas à l'heure actuelle.
Selon l'entente que nous avons signée avec les États‑Unis, les délais de mise en place sont trop longs et ils sont assujettis à une possible décision politique. Quant à celle que nous avons conclue avec l'Union européenne, elle est assujettie à des barrières non tarifaires. Il faut aussi signer des ententes pour la compartimentation, et du financement sera nécessaire pour les mettre en place.
À l'échelle provinciale, voire canadienne, le transport reste un maillon faible, malgré tous les efforts déployés par le passé. Il faut plus de stations de lavage et de séchage au pays.
À l'échelle régionale, la distance au Québec entre nos établissements n'est pas toujours adéquate pour prévenir certaines maladies transmises par aérosol, comme le SRRP ou l'influenza. Il serait nécessaire d'abaisser les coûts liés à l'implantation des systèmes de filtration.
Dans nos entreprises, il faut continuer de travailler au respect des protocoles de biosécurité. Nous déployons beaucoup d'efforts pour améliorer cet aspect. La numérisation de notre industrie serait un levier qui permettrait d'améliorer le respect de ces protocoles.
Merci beaucoup.
Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
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Bonsoir. Tel qu'indiqué, je m'appelle John de Bruyn, et je suis le président d'Ontario Pork. Je vais partager mon temps de parole avec Tara Terpstra, qui est la vice-présidente de notre organisation.
Nous sommes heureux de comparaître devant vous pour vous parler des activités en cours et des investissements visant à améliorer les mesures de préparation en matière de biosécurité animale et à prévenir les menaces que représentent les maladies animales exotiques — en particulier la peste porcine africaine — pour l'industrie du porc du Canada, ainsi que de nombreux autres risques pour la santé animale et humaine.
La biosécurité est essentielle pour réduire la propagation des maladies porcines dans le secteur. Bien des maladies auront un effet dévastateur sur les fermes et le secteur si elles pénètrent dans une étable. Nous aimerions vous faire part du point de vue de l'industrie du porc de l'Ontario dans notre exposé.
L'industrie du porc de l'Ontario représente une part importante du secteur agricole et alimentaire du Canada. La province compte présentement un peu moins de mille producteurs qui s'assurent de la commercialisation de près de six millions de porcs. Les éleveurs de porcs de l'Ontario sont des chefs de file mondiaux en matière de soins aux animaux, de sécurité alimentaire, de qualité et de traçabilité.
Notre secteur exporte environ les deux tiers de sa production nationale; l'accès aux marchés étrangers est donc la clé de notre succès. Toute maladie animale exotique qui entrerait au Canada aurait des effets graves et négatifs sur l'industrie du porc ainsi que sur notre économie. Une éclosion de peste porcine africaine au Canada entraînerait la fermeture immédiate des frontières aux animaux vivants et aux produits du porc. Nous accueillons favorablement le soutien gouvernemental qui nous aidera à prévenir et à nous préparer à l'éclosion de maladies animales exotiques.
Bien des maladies porcines auraient des effets dévastateurs sur les fermes et le secteur si elles pénétraient dans une étable. Cela dépend de la maladie, du stade de production et de la taille de l'étable, mais une éclosion pourrait considérablement affecter ma ferme. Nous avons beaucoup investi en matière de biosécurité dans nos fermes et nous continuons à le faire.
Il existe divers systèmes de protection et accords de commercialisation, ce qui entraîne une grande mobilité des animaux qui sont déplacés d'un site à l'autre au sein de l'industrie du porc. Cela la rend un peu unique au Canada. Il faudrait se pencher et investir davantage dans certains points de contrôle critiques au sein des chaînes d'approvisionnement pour combler les lacunes actuelles. L'Ontario estime que ces points de contrôle critiques sont les parcs de regroupement et les bétaillères, ainsi que les usines de transformation. Les producteurs estiment que le risque d'exposition des animaux et des véhicules à des agents pathogènes y est présentement accru.
Ces zones sont considérées comme des carrefours de la mobilité animale, alors il faut investir davantage en matière de biosécurité si on veut que les mesures y soient efficaces.
Chaque jour, nous travaillons à la préparation de nombreux outils, mais nous sommes loin d'être prêts.
Un des premiers outils sur lequel nous voudrions mettre l'accent, c'est la traçabilité. Présentement, notre outil de traçabilité est le programme PorcTracé, qui est très bien implanté. Toutefois, en ce moment, les mouvements sont rapportés sur une période de sept jours. Nous aimerions avoir les outils, des outils électroniques, bien sûr, pour les rapporter beaucoup plus rapidement, voire instantanément. Juste à cet égard, il s'agirait d'un investissement important qui nous permettrait de développer ces outils électroniques.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier mes collègues témoins. Je les appelle « mes collègues » parce que j'ai eu la chance de travailler avec eux dans le passé.
Monsieur Roy, je vais commencer par vous.
Vous avez mentionné qu'il y avait du travail à faire. Il y a quelques années, nous en avons parlé à ce comité. Cela fait déjà plus de cinq ans et il n'y a pas de plan. Cependant, les choses semblent bouger. Évidemment, il est toujours possible de mieux se préparer.
J'aimerais parler des mesures à la frontière. Notre collègue de l'Ontario a dit qu'il fallait vérifier l'alimentation animale. Il faut évaluer s'il faut mettre plus de mesures en place ou s'assurer qu'il y a du libre-échange aux frontières, sachant qu'il est impossible de vérifier tout ce qui entre au pays.
À votre connaissance, y a-t-il des technologies que nous pourrions utiliser afin de ne pas nuire au libre marché entre les États‑Unis et le Canada?
En ce qui a trait au cochon sauvage, nous avons une stratégie sur 10 ans. L'ébauche finale vient d'être acceptée. On parle d'une ébauche, parce qu'il reste un volet sur la participation des Autochtones à réaliser.
Nous avons élaboré cette stratégie dans le but de créer un groupe de direction sur le cochon sauvage. Il s'agit d'un groupe multipartite qui orientera l'expertise régionale, puisque le cochon sauvage représente un enjeu environnemental. De nombreux partenaires travaillent en collaboration avec les associations provinciales d'éleveurs de porcs et les gouvernements provinciaux.
Nous travaillons aussi avec le Réseau canadien de la santé de la faune et le Conseil canadien sur les espèces envahissantes. Ils nous aident à établir des liens. Santé animale Canada a surtout travaillé dans le domaine des œufs. Nous misons donc sur ces divers liens pour trouver une façon d'éliminer... pour déterminer la répartition des cochons sauvages, parce que même si l'on détecte la maladie chez les animaux sauvages, il s'agit tout de même d'une maladie animale exotique.
L'ACIA pourrait vous répondre à ce sujet, mais les conséquences d'un confinement — et de toutes les autres activités associées à la gestion de la peste porcine africaine si elle était détectée chez les cochons sauvages ou les porcs commerciaux canadiens — sur le commerce seraient très importantes, comme l'ont fait valoir mes collègues.
C'est un effort de collaboration. Il faudra un certain temps avant de savoir exactement où se trouvent tous les cochons sauvages dans les provinces où leur présence a été confirmée. Nous savons que certaines provinces n'en ont pas. Nous voulons aussi procéder à la cartographie, échanger plus de renseignements et trouver les meilleures pratiques en matière d'élimination pour les 10 prochaines années.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être avec nous, sur place ou de façon virtuelle. Nous leur en sommes reconnaissants.
Monsieur Roy, vous avez beaucoup parlé de l'importance du financement en matière de prévention.
Madame Cameron, vous avez parlé du système de traçabilité en place, mais les délais sont de sept jours. Vous affirmez que le processus devrait être beaucoup plus rapide et qu'il nécessite beaucoup d'investissements.
Si vous deviez faire une recommandation au gouvernement en ce sens, quelle serait-elle sur le plan des investissements? Il est peut-être difficile pour vous de citer des montants, mais votre recommandation pourrait, par exemple, concerner la permanence du financement, ce qui permettrait d'avoir quelque chose de cohérent et qui va fonctionner à long terme.
:
Étant donné que la peste porcine africaine est une maladie à déclaration obligatoire, lorsqu'un cas est déclaré, les frontières sont fermées à l'exportation. Comme nous exportons beaucoup, cela signifie que nous devons euthanasier nos animaux sains.
Le fait que cette maladie a été classée dans la catégorie des maladies à déclaration obligatoire nous a placés dans une situation assez inhabituelle à l'échelle mondiale. On place les maladies dans cette catégorie parce qu'elles ont un impact social et économique important, voire dramatique, mais ici, c'est le fait qu'elle est considérée comme une maladie à déclaration obligatoire qui amplifie l'impact économique et social sur notre pays, car nous exportons beaucoup.
J'ai effectivement deux recommandations pour atténuer cela. Premièrement, il s'agit d'avoir des ententes de zonage et de compartimentation efficaces, un peu comme celles des Européens. Il y a environ six mois, nous avons rencontré des Danois. Ce sont des exportateurs, mais ils n'envisagent jamais d'euthanasier des animaux sains, tout simplement parce qu'ils ont des ententes ancrées dans les traités européens. Ces ententes font en sorte que, si un cas est déclaré du jour au lendemain, dès qu'ils ont circonscrit la zone, ils peuvent continuer à exporter dans les autres pays européens. Cela s'apparente donc au principe des vases communicants. Or, ce n'est pas du tout ce que nous avons en Amérique du Nord dans le contexte du traité de libre-échange conclu avec les États‑Unis et le Mexique.
Deuxièmement, on pourrait envisager d'enlever la peste porcine africaine de la liste des maladies à déclaration obligatoire. Toutefois, je pense que, du point de vue international, cela serait difficile à négocier.
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Premièrement, je suis heureux de pouvoir me joindre à un comité d'exception. Je crois que vous avez produit une demi-douzaine de rapports. J'arrive du comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, qui n'a complété aucune étude au cours des deux dernières années. C'est motivant de siéger à un comité fonctionnel.
Je remplace mon bon ami, , qui est coincé à l'aéroport et tente de se rendre à Ottawa. Son périple dure maintenant depuis 24 heures. C'est la vie des députés de l'île de Vancouver, dont je fais partie. Il est parfois assez difficile de s'y rendre.
C'est un honneur pour moi d'être ici. Il s'agit d'une étude fort intéressante. Je remercie tous les témoins de participer à la réunion.
J'aimerais, pour commencer, vous parler d'un rapport d'Animal Justice qui fait état de plusieurs atteintes à la biosécurité causées par du personnel autorisé sur les fermes. Tout ce qu'il faut, je suppose, c'est une ferme commette une erreur pour que d'autres fermes soient contaminées.
Permettez-moi de lire une citation de notre porte-parole, , au sujet de la deuxième lecture du projet de loi . Il a dit ceci:
[...] il existe un rapport sur la justice animale datant de 2021 qui énumère des centaines de cas de manquements en matière de biosécurité ayant tous été commis par du personnel autorisé travaillant dans les exploitations concernées. Je le répète: dans tous ces cas, les personnes fautives avaient une autorisation ou une excuse légitime pour se trouver sur les lieux. Je voudrais citer un passage de ce rapport:
Malgré le risque que représentent les épidémies pour les exploitations agricoles, les animaux et l'économie, la biosécurité dans les exploitations agricoles n'est pas réglementée de manière globale sur le plan fédéral. En collaboration avec l'industrie et le gouvernement, l'Agence canadienne d'inspection des aliments publie des lignes directrices facultatives relatives à la biosécurité pour certains domaines du secteur de l'élevage. Le respect de ces normes n'est pas une obligation légale. Quant aux législations provinciales, elles varient et tendent à donner aux fonctionnaires les moyens de répondre aux risques existants en matière de biosécurité, plutôt que de prescrire des règles que les agriculteurs doivent suivre pour prévenir les épidémies.
Je vais commencer avec M. Roy, et je m'adresserai à Mme Cameron ensuite.
En 2019, le Canada a exporté plus de 1,2 million de tonnes de porc et de produits du porc, d'une valeur de 4,2 milliards de dollars, vers 94 pays.
Est‑ce que la réglementation des porcheries doit être accrue? Est‑ce que les règlements volontaires suffisent lorsqu'une industrie de plusieurs milliards de dollars est potentiellement à risque? Croyez-vous qu'il devrait y avoir une obligation juridique en la matière?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être ici et de démontrer l'importance du secteur pour notre économie, et son importance pour ma circonscription de Kitchener—Conestoga. J'ai déjà mentionné qu'elle abrite Conestoga Meats, l'un des plus grands éleveurs porcins en Ontario.
Selon d'autres déclarations et témoignages reçus — et je crois que nous nous entendons là‑dessus —, les éleveurs, les producteurs de céréales fourragères, les chercheurs, les transformateurs et les gouvernements à tous les paliers doivent œuvrer de concert pour garantir la salubrité des produits du porc et, en même temps, favoriser des résultats positifs en matière de bien-être animal.
J'adresse d'abord mes questions au Conseil canadien du porc.
Monsieur Roy et madame Cameron, vous avez parlé de la plateforme Excellence du porc canadien, qui comporte trois éléments. Vous avez mentionné le programme de traçabilité.
Il y a aussi PorcSalubrité, le programme de salubrité et de biosécurité d'Excellence du porc canadien, et PorcBien-être, le programme de bien-être animal.
Je me demande si vous pourriez parler davantage de ces deux programmes et ajouter d'autres renseignements sur la traçabilité.
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La plateforme Excellence du porc canadien, comme vous l'avez dit, comprend la traçabilité avec PorcTracé, la salubrité alimentaire avec PorcSalubrité et les soins aux animaux avec PorcBien-être. Ces programmes incluent l'aspect de biosécurité.
J'aimerais faire mention d'un autre programme sur lequel nous travaillons: les pratiques exemplaires canadiennes en matière de biosécurité porcine, une norme du domaine. De multiples outils ont été conçus dans le cadre de ce programme.
Je pourrais aussi parler de la compartimentalisation. Il s'agit d'un outil supplémentaire, qui est un peu plus complexe. Nous avons le zonage, dirigé par l'Agence canadienne d'inspection des aliments, et le secteur a aussi besoin de la compartimentalisation.
Je peux revenir à la traçabilité, qui va de pair avec la biosécurité. Ce sont nos deux outils les plus importants relativement à la peste porcine africaine, dans le cadre de la plateforme Excellence du porc canadien.
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Ce serait fantastique. Merci.
Pour avoir des renseignements complets, si possible, vous pourriez déposer un rapport auprès de notre comité ou lui faire part de ces renseignements de façon à ce que nous nous en servions dans notre rapport. Ce serait très utile.
J'aimerais aborder, pendant que nous y sommes, l'aspect technologique, qui est bénéfique pour le bien-être des animaux. Il garantira la salubrité de nos aliments et augmentera notre compétitivité sur les marchés mondiaux.
Il y a, dans ma région, une entreprise nommée P&P Optica. Elle affirme offrir une solution deux‑en‑un automatisée d'inspection de salubrité et de qualité alimentaire. Elle œuvre à trouver les contaminants à faible densité et à évaluer simultanément la qualité de la viande, sans compromettre la détection.
Quels types d'avancées technologiques pouvons-nous adopter, comment ces données sont-elles partagées et que pouvons-nous faire pour diffuser ces pratiques exemplaires?
Pour que nous puissions exporter 70 % de nos porcs, dont la qualité est reconnue, nous devons remplir des annexes dans lesquelles nous indiquons que les porcs sont libres de contaminants. Puisque nous sommes à l'ère numérique, nous aimerions que ces documents papier soient remplacés par des applications mobiles sur nos cellulaires et nos tablettes, par exemple. Ces documents doivent suivre le porc, de la ferme à une autre ferme ou à l'abattoir. Ils sont sous forme papier, ce qui peut créer de la confusion quand quelqu'un est malade ou quand un transporteur se désiste à la dernière minute, par exemple.
Nous sommes à l'ère numérique, alors il faudrait concevoir des applications, un peu comme ce que disait Mme Cameron au sujet de la traçabilité au Canada. Nous avons une équipe qui pourrait travailler là-dessus, en collaboration avec des consultants externes, pour concevoir des applications mobiles. Cela permettrait d'éviter des erreurs et de signer les documents électroniquement, un peu comme nous le faisons à la maison quand nous recevons un colis par Purolator.
:
C'était moi, monsieur Perron.
Comme je le disais tantôt, nous avons besoin d'une procédure accélérée pour obtenir des vaccins qui existent ailleurs. Toutefois, il y a aussi une possibilité de développer des vaccins à partir de souches existantes dans notre région, que ce soit en Ontario, dans l'Ouest canadien ou dans les Maritimes. Une maladie n'est pas toujours liée aux mêmes souches. Prenons l'influenza, par exemple. Les enfants peuvent être touchés, au Québec, par une souche du virus qui n'est pas présente en Colombie‑Britannique.
La réglementation de l'Agence canadienne d'inspection des aliments permet l'emploi d'autovaccins, mais c'est très compliqué et astreignant. Je comprends qu'il faut faire quelque chose qui n'entraîne pas de problème de santé, mais on pourrait faciliter les choses à cet égard. Nous avons réussi à avoir unprojet, mais c'est difficile, parce que nous devons respecter les règles de l'Agence. M. Bertinotti pourrait vous en dire un peu plus à ce sujet.
:
Reprenons, chers collègues.
Bienvenue à ce deuxième panel de notre étude sur les mesures de préparation en matière de biosécurité animale. Nous avons trois excellents nouveaux témoins parmi nous.
D'abord, de l'Association canadienne des bovins, nous recevons en salle Matt Bowman, coprésident du comité de la santé animale et des soins aux animaux. Monsieur Bowman, merci de prendre le temps d'être parmi nous.
Nous recevons aussi, par vidéoconférence, Dre Leigh Rosengren, vétérinaire en chef. Merci pour votre présence. J'ai entendu dire, plus tôt, que vous êtes originaire de la Saskatchewan. Vous parliez du bétail à envoyer au pâturage. Je suis impatient d'entendre votre témoignage ce soir.
De l'Association canadienne des médecins vétérinaires, nous accueillons le nouveau président, Dr Trevor Lawson. M. Lawson vient de Nouvelle-Écosse et travaille dans un cabinet vétérinaire de ma circonscription de Kings—Hants. Je suis ravi de recevoir un compatriote néo-écossais.
[Français]
Enfin, de l'Union des producteurs agricoles, nous accueillons M. Paul Doyon, premier vice-président général, et M. Guylain Charron, conseiller, recherches et politiques agricoles, Agronomie.
[Traduction]
Chaque groupe dispose de cinq minutes pour son allocution.
Commençons par M. Bowman ou la Dre Rosengren, de l'Association canadienne des bovins.
:
Merci, monsieur le président et honorables députés. Je suis ravi d'être ici ce soir.
Je m'appelle Matt Bowman. Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître aujourd'hui au nom de l'Association canadienne des bovins et de ses 60 000 éleveurs de bovins partout au pays. Je copréside le comité de la santé animale et des soins aux animaux, conjointement avec M. Miles Wowk de l'Alberta. Je suis accompagné aujourd'hui, par comparution virtuelle, de la docteure Leigh Rosengren, notre vétérinaire en chef.
Permettez-moi de faire ressortir d'abord que la santé animale et les soins aux animaux sont au cœur des tâches quotidiennes des éleveurs de bovins. Notre viabilité dépend de la santé de notre troupeau. Nous sommes régis par des normes élevées de calibre mondial et nous nous efforçons de nous améliorer continuellement. La protection de la santé animale consiste à les protéger des maladies courantes tout en se préparant aux situations d'urgence, aux catastrophes et aux maladies animales venant de l'étranger.
Étant donné le sujet d'étude du Comité, je concentrerai mes remarques sur les activités et les priorités du secteur bovin, qui visent à améliorer les mesures de préparation à la fièvre aphteuse, pour trois raisons.
D'abord, la fièvre aphteuse est le virus le plus contagieux du monde chez les bovins.
Ensuite, elle atteint toutes les espèces biongulées. Nous collaborons donc avec nos partenaires des autres produits pour garantir que nos mesures de préparation sont aussi efficaces que possible.
Enfin, la fièvre aphteuse est présente chez 70 % du bétail mondial. Son intrusion dans la production canadienne est donc une véritable menace. Toute détection de fièvre aphteuse entraînerait une fermeture complète des frontières à tout commerce international d'animaux vivants et de produits de viande jusqu'à ce que le Canada élimine la maladie et retrouve son statut exempt de fièvre aphteuse.
Le secteur bovin a énormément investi dans les mesures de préparation contre la fièvre aphteuse, y compris celles de surveillance, de traçabilité et de biosécurité. En ce qui concerne la traçabilité, le secteur identifie tous les bovins à l'aide d'un numéro d'identification individuel. Cela permet de suivre les animaux tout au long de leur vie au Canada. L'ACIA tient actuellement des consultations sur ses règles relatives à la traçabilité, et notre organisme prépare activement ses commentaires sur la question.
La biosécurité comprend toutes les pratiques qui empêchent une maladie d'atteindre une exploitation, de s'y propager ou de s'en échapper, et celles qui atténuent ces phénomènes. La fièvre aphteuse étant une maladie à déclaration obligatoire, les activités de l'Agence des services frontaliers du Canada et nos procédures de permis d'importation sont essentielles pour nous assurer que la maladie ne s'introduit pas au Canada en provenance d'autres pays.
La biosécurité à l'échelle de l'exploitation est différente dans le secteur bovin que dans d'autres secteurs du bétail. L'élevage en bâtiment pratiqué pour d'autres animaux offre la possibilité d'ajouter des couches de biosécurité à la ferme. Bien des exploitations bovines n'ont pas ces bâtiments, alors nos processus sont très différents. Par contre, nous avons un système robuste qui se fonde sur le programme Verified Beef Production Plus. Il s'agit d'une initiative volontaire dirigée par le secteur et les éleveurs qui vise à atténuer les risques de manière proactive grâce à la formation et à la certification des éleveurs. La formation couvre les mesures de préparation des éleveurs et les exigences relatives à la documentation pour valider la mise en œuvre. La certification d'un tiers parti permet de vérifier les pratiques mises en place et de confirmer que la documentation est complète.
De plus, le Beef Cattle Research Council est essentiel pour garantir que les pratiques exemplaires recommandées sont fondées sur la science et clairement communiquées dans le secteur.
La réalisation de ces initiatives coûte aux parties prenantes du secteur du bœuf plus de 12,4 millions de dollars. Notre secteur estime qu'un investissement initial supplémentaire de 15,9 millions de dollars a été requis, en plus de 2,3 millions de dollars de coûts récurrents associés aux recommandations en suspens en matière de traçabilité.
L'investissement récurrent du secteur bovin pour empêcher l'intrusion et la propagation des maladies témoigne de son engagement envers la préparation aux urgences. Il constitue une excellente base d'investissement dans la prévention et l'intervention en matière de maladies animales d'origine étrangère — un investissement que le gouvernement peut multiplier.
Nous avons tous un rôle à jouer en matière de biosécurité et, à ce titre, je dois souligner les conséquences involontaires des règles en matière de transport de l'ACIA qui sont entrées en vigueur en 2022. Nous sommes inquiets qu'elles créent un risque accru en matière de biosécurité. Je serai ravi d'en dire davantage sur le sujet pendant la période de questions.
Étant donné l'importance de la discussion d'aujourd'hui, je conclus en remerciant le gouvernement d'avoir investi dans une banque de vaccins contre la fièvre aphteuse dans le cadre du budget 2023. Il s'agit d'un élément essentiel de notre plan de préparation et nous sommes impatients de voir la banque mise sur pied, accompagnée de plans robustes pour le déploiement de vaccins, au besoin.
Nous continuerons de collaborer avec enthousiasme avec les gouvernements fédéral et provinciaux, de concert avec les autres secteurs, y compris Santé animale Canada, sur nos différents rôles et responsabilités pour une préparation adéquate à l'éclosion d'une maladie étrangère.
Nous reconnaissons le lien qui existe entre la santé animale, la santé humaine et la santé mentale, et nous adoptons une approche holistique en matière de santé et de bien-être relativement à la biosécurité.
Il s'agit d'un travail constant pour notre secteur. Nous bonifions continuellement notre répertoire de techniques de gestion du risque et de pratiques de prévention qui sont fondamentales pour des troupeaux sains, des éleveurs en santé et des bilans financiers positifs.
Nous serons heureux de poursuivre la discussion.
Merci.
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Bonsoir à tous. Merci de m'avoir invité à me joindre à vous ce soir.
Je m'appelle Dr Trevor Lawson. Je suis un vétérinaire spécialiste du bétail pratiquant en Nouvelle-Écosse et le président entrant de l'Association canadienne des médecins vétérinaires, ou ACMV.
Tribune nationale et internationale des vétérinaires canadiens, l'ACMV représente plus de 25 000 vétérinaires et techniciens-vétérinaires autorisés partout au pays. Elle défend au nom de la profession des priorités stratégiques comme le bien-être animal et des enjeux nationaux, et promeut l'équilibre et le soutien dans la vie et la carrière des vétérinaires. À titre d'organisme national, l'ACMV est composée de délégués élus de toutes les provinces, des collèges de médecine vétérinaire, des étudiants et des techniciens-vétérinaires autorisés. L'Association est la voix nationale des vétérinaires et s'exprime par l'entremise d'énoncés de position fondés sur la science qui sont rédigés par nos comités en grande partie bénévoles, ainsi que d'outils et de ressources que nous créons pour appuyer et maintenir nos compétences de base.
L'un des domaines prioritaires de l'ACMV demeure l'utilisation des antimicrobiens chez les animaux. L'Association prend au sérieux le risque de résistance aux antimicrobiens et promeut une utilisation et une intendance prudentes de ces agents chez les animaux depuis plus de 30 ans. Dans le cadre de cet effort, nous avons élaboré, d'après les conseils d'un éventail de groupes d'intervenants, l'Initiative vétérinaire pour l’usage judicieux des antimicrobiens, ou IVUJA.
L'IVUJA est un projet quadriennal financé par Agriculture et Agroalimentaire Canada qui s'est conclu en mars de cette année. Il a mobilisé des experts vétérinaires canadiens pour l'élaboration des lignes directrices de l'ACMV sur l'utilisation des antimicrobiens afin de soutenir une prise de décision éclairée chez les vétérinaires quant à l'usage prudent des antimicrobiens dans huit groupes d'espèces animales. L'Initiative a aussi permis de soutenir l'élaboration d'un prototype de système de collecte de données sur les ordonnances électroniques et d'un système de signalement pour certaines pratiques relatives aux animaux destinés à l'alimentation au Canada.
En novembre 2021, en partenariat avec des experts de l'Université de Calgary, L'IVUJA a lancé Firstline, une efficace application à la ferme qui donne aux vétérinaires un accès rapide aux lignes directrices. De plus, l'équipe de l'IVUJA a collaboré étroitement avec les collèges de médecine vétérinaire de l'Ontario et du Québec pour rendre l'application accessible à tous les étudiants en médecine vétérinaire — notre nouvelle génération d'experts en santé animale.
L'ACMV espère obtenir de nouveaux fonds pour poursuivre les importantes réussites de l'IVUJA et pour améliorer l'aide à la prise de décision offerte aux vétérinaires sur l'usage prudent d'antimicrobiens chez les animaux.
Les vétérinaires en cabinet privé, le secteur et le gouvernement jouent un rôle intégral dans la détection et la gestion précoces des maladies zoonotiques et animales étrangères et contribuent à garantir la salubrité et la sécurité alimentaires pour tous les Canadiens. Ils travaillent de près avec les éleveurs de bétail pour promouvoir et maintenir la biosécurité de milliers d'exploitations d'un océan à l'autre.
De plus, L'ACMV est ravie d'avoir collaboré à de nombreux projets et continue de participer à des comités et conseils consultatifs avec ses collègues de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada et, comme indiqué précédemment, Agriculture et Agroalimentaire Canada. À titre d'exemple, l'ACMV a pendant plusieurs années participé activement, avec l'ACIA, à diffuser des conseils auprès de vétérinaires en exercice sur les menaces que font planer des maladies comme la peste porcine africaine, dont nous avons déjà parlé abondamment, et la grippe aviaire, dont on sait qu'il s'agit d'un problème considérable et courant.
Pour continuer à offrir ces précieux services aux vétérinaires et pour protéger les Canadiens et nos secteurs animaliers, nous devons nous assurer d'avoir une main-d'œuvre vétérinaire solide pour répondre à la demande. Malheureusement, la profession, au Canada et dans la plupart des pays, fait face à une pénurie de main-d'œuvre qui a été exacerbée par la pandémie. Le nombre de professionnels de la médecine vétérinaire qui quittent le domaine, soit en prenant leur retraite ou en raison d'un épuisement professionnel, dépasse actuellement le nombre de diplômés des cinq écoles nationales de médecine vétérinaire.
Nous applaudissons les efforts de plusieurs de nos homologues provinciaux, qui ont obtenu du financement pour augmenter le nombre de places afin de former de nouveaux vétérinaires au Canada. Nous espérons travailler plus étroitement aussi avec le gouvernement fédéral pour obtenir des fonds supplémentaires, notamment pour de nouvelles infrastructures, afin de soutenir cette tendance à l'augmentation du nombre d'étudiants ici, au pays.
Nous sommes aussi impatients de poursuivre notre partenariat avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada pour aider la population et les employeurs canadiens à s'y retrouver dans le processus d'immigration, afin de recruter des vétérinaires formés à l'étranger, et peut-être simplifier et accélérer le processus. Cela permettrait à ces professionnels en grande demande et hautement qualifiés d'entrer sur le marché du travail aussi rapidement que possible.
Je m'en voudrais de ne pas mentionner les effets néfastes qu'a sur les vétérinaires leur charge de travail accrue. Les facteurs de stress auxquels ces professionnels font face sont nombreux. Les longues journées de travail sans répit ont rajouté au fardeau de nombreux collègues et détériorent leur bien-être et leur santé mentale. Nous avons accordé plus d'attention et davantage de ressources à cet aspect très important, mais il y a toujours plus de travail à accomplir en la matière.
Je vous remercie à nouveau d'avoir permis à l'Association canadienne des médecins vétérinaires de s'exprimer ce soir. Il me tarde de répondre à vos questions et de poursuivre la discussion.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Paul Doyon et je suis premier vice-président général de l'Union des producteurs agricoles, ou UPA. Je suis un producteur laitier et acéricole.
Je suis accompagné de M. Guylain Charron, conseiller à la Direction des recherches et des politiques agricoles, de l'UPA.
La biosécurité animale est importante tant pour la santé et le bien-être des animaux qu'en raison des conséquences économiques et commerciales majeures associées aux maladies animales.
Selon l'Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles, ou EQCMA, les éclosions d'influenza aviaire en 2022‑2023 ont coûté plus de 180 millions de dollars au gouvernement canadien et représenté la perte de plus de 7,6 millions de volailles à ce jour.
L'Équipe québécoise de santé porcine nous a fait part d'une étude récente de l'Université de l'Iowa, qui estime à 7,5 milliards de dollars par an l'incidence d'une éclosion de peste porcine africaine, et à 23 milliards de dollars par an celle d'une éclosion combinée de peste porcine africaine et de fièvre aphteuse pour les secteurs porcin et bovin aux États‑Unis.
Les mesures de biosécurité sont donc primordiales pour la protection contre l'éclosion de maladies tout au long de la chaîne de production, du producteur au consommateur. Cela implique que les fournisseurs d'intrants agricoles, les transporteurs de bétail, les abattoirs, les transformateurs et les équarrisseurs ont tous un rôle à jouer en biosécurité animale.
Les différents secteurs d'élevage ont développé des outils comportant des mesures de biosécurité, qu'ils appliquent pour protéger la santé des animaux. Plusieurs de ces mesures sont élaborées en se basant sur les normes nationales et les principes de biosécurité de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, ou ACIA. Les codes de pratique pour les soins et la manipulation des animaux élaborés par le Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage sont également utilisés par nos groupes affiliés et comportent des exigences et des recommandations en matière de biosécurité à la ferme ou renvoient aux normes nationales de l'ACIA.
Par exemple, les secteurs bovin et laitier travaillent conjointement à se doter d'une stratégie de biosécurité pour l'ensemble de la filière bovine. Leur objectif est de concevoir et de mettre en œuvre un plan d'action en biosécurité intégrant tous les acteurs de la filière. Ils ont aussi un programme de certification contenant des critères de biosécurité dans les élevages.
Les groupes du secteur avicole ont des exigences obligatoires en matière de biosécurité qui sont inscrites dans leurs programmes respectifs de salubrité. Ils appliquent les protocoles de biosécurité et un plan d'urgence élaborés par l'EQCMA.
Les Éleveurs de porcs du Québec disposent de matériel de formation sur la biosécurité ainsi que d'un plan de mesures d'urgence afin de se préparer à un cas de peste porcine africaine. Ils collaborent à un projet mené par le Centre de développement du porc du Québec portant sur l'amélioration de la biosécurité dans le transport des porcs.
La traçabilité est un outil important et elle est complémentaire à la biosécurité animale. Lors d'une éclosion de maladie animale, elle aide à réduire le temps d'intervention et à atténuer les incidences économiques, environnementales et sociales. Au Québec, la traçabilité est obligatoire pour les bovins, les bisons, les cervidés, les ovins et les porcs.
La consultation en cours sur le Règlement sur la santé des animaux a pour objectif de bonifier les règles de traçabilité actuelles en corrigeant un certain nombre de lacunes, notamment l'ajout des caprins, la réduction du délai de communication des informations, l'exigence d'obtenir un numéro d'identification du site et l'exigence de la déclaration des déplacements, des installations de départ à celles de destination.
Un rapport de l'Organisation mondiale de la santé animale sur l'évaluation des services vétérinaires du Canada a été produit en 2017. Il souligne le travail de collaboration entre l'UPA, l'ACIA et le ministère de l'Agriculture du Québec. Le rapport relève l'efficacité de nos communications, notamment celles de nos associations de producteurs qui sont très actives pour communiquer les messages relatifs à la santé animale et à la promotion de la biosécurité.
Pour optimiser la biosécurité animale, le gouvernement doit offrir le soutien nécessaire au secteur agricole. À cette fin, il doit bonifier l'accompagnement scientifique et le financement d'initiatives des secteurs pour se doter d'une stratégie de biosécurité et de santé des troupeaux. Il doit inclure le coût de nettoyage et de désinfection dans les frais urgents couverts par l'ACIA, comme le recommande le rapport de l'Organisation mondiale de la santé animale. Il doit faciliter la mise au point de vaccins et l'accès à des programmes et à des protocoles de vaccination pour les secteurs qui désirent recourir à cette approche. Enfin, il doit resserrer les contrôles de biosécurité aux frontières, par exemple en augmentant les amendes imposées aux contrevenants.
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur Doyon.
[Traduction]
Nous passons maintenant aux questions.
Chers collègues, nous donnerons, pour le premier tour, cinq minutes à chacun. Pour le deuxième tour, les partis principaux auront quatre minutes. J'accorderai une certaine discrétion au NPD et au Bloc, mais je leur demande d'utiliser une minute pour les questions et de laisser une minute pour les réponses. Nous sommes quelque peu pressés par le temps. Nous avons beaucoup de travail et la soirée fut longue.
Monsieur Barlow, est‑ce vous qui commencez ou est‑ce M. Steinley?
Monsieur Steinley, cher ami, vous avez cinq minutes.
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Je pense que c'est une bonne question.
Nous nous inquiétons de la perte d'efficacité au fil du temps avec la résistance aux antimicrobiens. Nous observons ce phénomène dans le monde vétérinaire et en santé humaine. Au cours des dernières années, nous avons vu, dans le contexte canadien, une réduction considérable du nombre d'options de médicaments essentiels pour traiter le bétail. Il s'agit d'un défi en soi. Je pense que d'autres ont abordé la question ici ce soir.
L'objectif ultime de cet outil technologique et de cette application offerte aux fournisseurs de soins vétérinaires est de faciliter la prise de décisions prudentes, fondée sur les renseignements les plus récents, au sujet des antimicrobiens à utiliser dans des conditions données. La technologie apporte un avantage réel, même en contexte très rural d'élevage d'animaux destinés à la consommation. La version la plus récente de l'application y serait offerte et, espérons‑le, permettrait à nos membres et aux vétérinaires partout au pays de prendre les meilleures décisions possible pour réduire le risque de résistance aux antimicrobiens au fil du temps.
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Il s'agit d'une excellente question.
Nous nous concentrons, à court et à moyen terme, sur les avenues de l'immigration, en aidant les employeurs au Canada à obtenir l'accès à des candidats internationaux ayant les compétences appropriées. Nous travaillons en ce sens avec le ministère fédéral de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
Nous œuvrons aussi, en collaboration avec nos partenaires provinciaux, à convaincre les provinces d'accroître le financement des écoles de médecine vétérinaire pour créer davantage de places. Évidemment, cela ne règle pas tout dans l'immédiat. Cela prendra du temps, puisqu'il faut du temps pour augmenter le nombre de places et pour avoir de nouveaux jeunes vétérinaires compétents qui offrent leurs services.
Ce sont là les deux voies prioritaires. Cela dit, nous faisons souvent l'analogie suivante: si on ne bouche pas le trou dans la barque et que l'on ne trouve pas des moyens pour retenir les vétérinaires au sein de la profession, de rendre leur carrière plus épanouissante et de faire en sorte qu'ils pratiquent longtemps la médecine vétérinaire, la situation deviendra très difficile. Nous avons aussi beaucoup travaillé, de concert avec certains chercheurs du collège vétérinaire de l'Ontario, à cerner les pratiques exemplaires et à faire un portrait du milieu de travail idéal, pour être en meure d'offrir à nos membres une meilleure chance de s'épanouir dans leur carrière et d'obtenir une carrière que l'on espère longue, satisfaisante et valorisante.
Je remercie les témoins de leurs importants témoignages.
Je vais revenir au 3 mai 2023 et au témoignage devant le Comité de la Dre Mary Jane Ireland, vétérinaire en chef du Canada. Elle a expliqué que les vétérinaires jouent un rôle important pour assurer la santé animale, environnementale et humaine.
Je pense que l'une des personnes les plus importantes de ma vie était mon défunt oncle, Larry Bryant. Il était vétérinaire. Il a travaillé à Spruce View, tout près de Red Deer, et à Nobleford, tout près de Lethbridge. Il travaillait inlassablement pendant de nombreuses heures et a toujours fait preuve de compassion et de bienveillance dans son champ, envers les animaux et, surtout, envers les agriculteurs en étant toujours là pour eux. Il a obtenu son diplôme de l'Université de la Colombie-Britannique en 1952, puis il s'est rendu à Guelph pour terminer son doctorat.
Je profite aussi de l'occasion pour remercier tous les vétérinaires de leur important travail et de leurs sacrifices ici, au Canada. Je pense que nous leur devons une gratitude infinie.
Cela fera quatre ans à la fin de juin que nous avons perdu mon oncle Larry. Je suis heureux de pouvoir lui rendre hommage. Mon défunt oncle était tout simplement un pilier incroyable de notre famille. Il était plein de compassion et de prévenance.
Je vais m'adresser à vous, docteur Lawson.
La Dre Ireland a également souligné que le Canada, comme de nombreux pays, connaît une pénurie de vétérinaires tant dans la pratique privée que dans les unités de santé publique. Dans son rapport de 2020 sur le sujet, l'Association canadienne des médecins vétérinaires a recommandé une augmentation annuelle de 3,5 à 4 % du nombre de vétérinaires.
Pouvez-vous nous dire quelles sont, selon vous, les causes de la pénurie? Je sais que vous avez abordé ce sujet, et j'aimerais poursuivre cette conversation et vous poser quelques questions.
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Certainement. Avec plaisir.
Je pense qu'il y a de nombreux facteurs. Il ne fait aucun doute que, au cours des 25 dernières années, le Canada a connu une croissance démographique et économique. Or, le nombre de places octroyées chaque année dans nos collèges vétérinaires est demeuré essentiellement stable. Par conséquent, nous n'avons pas vraiment été en mesure de prendre les devants pour répondre à la nouvelle demande.
Nous avons mené l'étude sur la main-d'œuvre en 2020, qui a révélé qu'il y avait un déficit structurel quant au nombre de nouveaux vétérinaires qui allaient obtenir leurs diplômes. Ce dont nous n'avons pas tenu compte à ce moment‑là, évidemment, c'est d'une pandémie mondiale. Il est évident qu'elle a exacerbé la situation. Ce que nous constatons maintenant, alors que nous formons le même nombre de nouveaux vétérinaires diplômés, c'est que nous faisons du surplace ou que nous perdons du terrain chaque année.
La situation devient un véritable défi. Les circonstances créent des lieux de travail pour les vétérinaires, qu'ils pratiquent dans de petites régions rurales, dans la production d'animaux destinés à l'alimentation ou d'animaux de compagnie, ou dans tout autre secteur. Il est beaucoup plus difficile, je pense, de trouver sa carrière aussi gratifiante que par le passé — comme l'a été celle de votre oncle, que vous avez décrite. C'est certainement quelque chose qui me tient à cœur.
Je pense que, dans l'ensemble, nous comprenons que le déficit structurel existe. Il va perdurer au cours des 10 prochaines années au minimum. Nous avons l'occasion de prendre des mesures pour accroître le financement des collèges vétérinaires afin d'augmenter le nombre de places pour la formation de vétérinaires canadiens. Nous avons la possibilité de discuter de nouvelles exigences d'admission pour les écoles vétérinaires et de la façon dont nous pouvons mieux servir l'ensemble de la société. C'est vrai pour le secteur des animaux de compagnie, mais aussi pour le secteur des animaux destinés à l'alimentation, qui me tient vraiment à cœur. C'est un secteur qui me touche directement.
Je comprends à quel point les régions rurales du Canada manquent cruellement de ressources depuis un certain temps. Je pense que la Dre Rosengren peut certainement en parler également. Le phénomène n'est pas nouveau. Nous en sommes très conscients depuis 25 ans.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être ici aujourd'hui.
Monsieur Doyon, dans votre allocution, vous avez abordé la réglementation liée à la manipulation des animaux. On sait que, plus on manipule les animaux, plus on les transporte sur de longues distances et plus on risque qu'ils contractent différentes maladies. Dans le contexte actuel, le transport devra se faire sur de plus grandes distances, tant pour le bœuf, les abattoirs étant de plus en plus éloignés au Québec, que pour le porc, compte tenu de la fermeture annoncée de certains abattoirs dans la région.
En ce qui concerne la réglementation sur la manipulation des animaux, devrions-nous l'orienter différemment ou l'alléger?
Si vous aviez une recommandation à faire au Comité, monsieur Doyon, quelle serait-elle?
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L'Association canadienne des médecins vétérinaires — ou ACMV — par l'entremise du Bureau national des examinateurs, qui est un organisme indépendant qui supervise l'octroi de licences aux vétérinaires au Canada, est très active à cet égard. Nous travaillons en étroite collaboration avec les sites d'examen du Western College of Veterinary Medicine, qui fait passer tous les tests en clinique pour les diplômés qui viennent de l'étranger.
D'après les conversations que j'ai eues avec le collège, sur papier, on peut penser qu'il y a un arriéré, mais lorsqu'on invite les diplômés à passer l'examen, ce ne sont pas tous les candidats qui répondent par l'affirmative. Des systèmes sont en place, et ils semblent bien fonctionner. Il arrive souvent que, lorsqu'on organise des tests, trop peu de candidats s'inscrivent, ce qui est insuffisant puisqu'il faut un certain nombre de candidats en même temps pour offrir le test.
Nous avons également commencé à explorer de plus près la voie d'un permis d'exercice limité. Nous avons un consultant qui travaille sur ce dossier en ce moment; nous le cofinançons cette année avec le groupe du registre au Canada qui supervise la délivrance des permis dans les provinces. C'est une initiative à laquelle nous allons continuer de travailler. Cela se fera tout au long de 2023.
C'est une voie qui devrait, espérons‑le, permettre l'entrée à une personne possédant des compétences précises. Par exemple, si des experts en bétail dans un autre pays veulent venir au Canada, cette option devrait nous permettre de nous demander s'ils ont les compétences nécessaires pour travailler avec le bétail et si nous pouvons leur accorder une licence d'exercice limité ici. Nous ne leur demanderions pas d'offrir des soins qu'ils n'ont pas prodigués depuis 20 ans, par exemple, à des chats ou des chevaux.
Nous explorons ces possibilités. Je pense qu'elles offrent un bon potentiel, et nous sommes certainement déterminés à travailler en ce sens.
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Merci beaucoup à vous deux.
Rapidement, je dirai que M. Steinley a soulevé la possibilité des DCE — les dispositifs de consignation électroniques.
Je voulais vous poser une question, docteure Rosengren ou monsieur Bowman, parce que je travaille avec l'Association nationale des engraisseurs de bovins pour essayer de mobiliser le ministère des Transports à ce sujet. Il semble que le but de l'Association nationale des engraisseurs de bovins soit d'émettre des directives supplémentaires ou peut-être un énoncé de politique selon lequel les conditions défavorables ou la sécurité du chargement incluraient les situations où le bien-être des animaux est menacé. Au cours de conversations avec des représentants de Transports Canada, ils ont semblé laisser entendre qu'il y a suffisamment de dispositions réglementaires à l'heure actuelle.
Avez-vous des commentaires? Vous avez parlé de la réglementation générale sur la santé des animaux pendant le transport — et vos propos étaient très clairs —, mais en ce qui concerne les DCE en particulier, l'ACB a‑t-elle une position?
Au nom de tous les membres du Comité, je tiens à remercier tous nos témoins du temps qu'ils nous ont consacré ce soir, de leur travail collectif en agriculture et de leur contribution à notre étude. Nous allons vous libérer. Profitez bien de votre lundi soir.
Chers collègues, malheureusement, il nous reste un peu de travail à faire. Nous allons passer à huis clos, alors je prie nos collègues en ligne de ne pas tarder: plus vite ils se connecteront, plus vite nous pourrons terminer nos travaux. Nous avons été retardés, et je ne vais pas vous retenir plus longtemps que nécessaire.
Merci aux témoins.
Nous allons mettre fin à la séance publique et nous nous reverrons dans notre séance privée.
[La séance se poursuit à huis clos.]