:
Nous reprenons nos travaux.
Bienvenue à la 105e réunion du Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes.
Je pense qu'il m'incombe à ce stade-ci de reconnaître, de remercier et de rendre hommage à la députée pour son engagement, sa compassion, son dévouement et son travail dans ce dossier.
Merci, madame Vecchio.
Des députées: Bravo!
La présidente: Je vais adresser quelques remarques à l'intention des membres du Comité et de tous les témoins.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous la donne nommément.
Je crois que nous n'avons qu'une seule députée en vidéoconférence. Pour activer votre micro, veuillez cliquer sur l'icône appropriée et veuillez l'éteindre si vous ne parlez pas.
Mais vous savez déjà tout cela, madame Lambropoulos.
Bien que la salle soit équipée d'un système audio puissant, des effets Larsen sont toujours possibles, ce qui peut être extrêmement dommageable pour les interprètes et leur occasionner des lésions graves. Ne l'oubliez pas. La cause la plus courante d'effet Larsen est une oreillette portée trop près d'un microphone. Nous demandons à tous les participants de faire preuve de grande prudence dans la manipulation des oreillettes, surtout quand votre microphone ou celui de vos voisins est allumé. Afin de prévenir les incidents et de protéger la santé auditive des interprètes, j'invite les participants et participantes à parler dans le microphone dans lequel leur oreillette est branchée et à éviter de manipuler cette oreillette en la plaçant sur la table loin de leur micro quand ils ne la portent pas.
Tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. En ce qui concerne la liste des intervenants, la greffière et moi ferons de notre mieux pour gérer l'ordre de prise de parole, que les membres participent virtuellement ou en personne.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 27 novembre 2023, le Comité reprend son étude de la mise en œuvre d'une alerte robe rouge.
Je vais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons l'honorable , ministre des Relations Couronne-Autochtones. Du ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, nous accueillons Valerie Gideon, sous-ministre, et Krista Apse, directrice générale, Secrétariat des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées. Du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, nous accueillons Kenza El Bied, directrice générale, Politique et sensibilisation, Secteur de la gestion des urgences et des programmes, et Arjun Vinodrai, directeur principal, Développement des politiques et des programmes, Secteur de la gestion des urgences et des programmes.
Vous disposerez chacun de cinq minutes pour faire votre déclaration liminaire, après quoi nous passerons aux questions.
Monsieur le ministre, vous avez la parole pour cinq minutes.
:
Kwe kwe.
Ullukkut.
Tansi. Hello.
Bonjour.
Avant tout, je tiens à souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je vous remercie toutes pour le travail que vous avez accompli dans le cadre de cette importante initiative.
[Français]
Je vous remercie tous pour le travail que vous avez accompli dans le cadre de cette importante initiative.
[Traduction]
Madame la présidente, je tiens à vous féliciter pour votre nomination.
Je veux aussi prendre un moment pour remercier celle qui vous a précédé dans ce fauteuil, , qui œuvre depuis longtemps sur cette question et qui contribue grandement au travail de ce comité.
Permettez-moi par ailleurs de remercier ma collègue et amie Leah Gazan, de Winnipeg—Centre, pour son incroyable plaidoyer en faveur de l'établissement d'une alerte robe rouge, et ma collègue Pam Damoff. Nous vous sommes reconnaissants pour votre travail acharné et votre détermination qui nous ont permis d'en arriver là où nous sommes. Votre travail sauvera des vies.
Comme nous le savons toutes et tous, le budget de 2024 propose de consacrer 1,3 million de dollars à la poursuite du développement d'alerte robe rouge. C'est là une excellente nouvelle qui permettra de maintenir la lancée de cette initiative.
Chaque personne autochtone qui disparaît et n'est pas retrouvée est un échec pour nous.
Je sais que certaines personnes seront frustrées par le rythme de mise en œuvre d'une alerte. Certains affirment que cela peut se faire du jour au lendemain. Je n'adhère pas à cette croyance. Nous devons maintenir la pression et agir rapidement, mais nous devons aussi faire les choses correctement. Comme vous l'avez entendu tout au long de cette étude, de nombreux facteurs sont à prendre en considération, comme les contextes régionaux différents, des relations tendues entre les communautés et les services policiers et des considérations sur le plan des compétences.
Il ne s'agit pas d'une option ou d'un choix, mais d'un impératif moral. Bien qu'elles ne représentent que 4 % de la population canadienne, les femmes et les filles autochtones sont victimes de 28 % des homicides perpétrés contre des femmes. Une femme autochtone court 12 fois plus de risques de disparaître ou d'être assassinée qu'une femme non autochtone.
Les systèmes d'alerte mis en place dans des États comme la Californie et l'État de Washington aident à localiser les personnes. Des études montrent que les heures qui suivent la disparition d'une personne sont les plus critiques pour la retrouver.
En février, j'ai parcouru toute la route des larmes. J'ai rencontré et écouté des organisateurs de première ligne, notamment ceux de la Tears to Hope Society, dont vous avez entendu parler en début de semaine. En parallèle au système d'alerte robe rouge, ils ont insisté sur l'importance de résoudre cette crise systémique.
Au restaurant Denny's où nous avons pris notre déjeuner ce matin‑là, les femmes m'ont expliqué à quel point la cérémonie était importante pour elles, et à quel point il était important de transmettre les traditions et les langues à la prochaine génération. En 2016, notre gouvernement libéral a lancé l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, après des années de refus de la part du gouvernement précédent.
[Français]
En juin prochain, il y aura cinq ans que l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a publié son rapport final et que les appels à la justice ont été lancés.
[Traduction]
Les 231 appels à la justice nécessitent des investissements dans les refuges, la sécurité communautaire, la culture, le logement et les infrastructures. Nous progressons dans tous ces domaines et le budget de 2024 en est un nouvel exemple. Mais je répète sans cesse que les appels à la justice ne sont pas une liste de contrôle. Ils requièrent une action urgente et soutenue, ainsi que l'engagement de toutes les parties. Il s'agit de changements structurels à long terme qui nous aident à réparer l'héritage du colonialisme. Ce travail est essentiel et ne se fera pas du jour au lendemain.
À terme, l'espoir est d'arriver à un stade où nous n'aurons plus besoin du système d'alerte robe rouge. Autrement dit, nous construirons un avenir où les Autochtones seront en sécurité. Le gouvernement sera un partenaire dans ce cheminement.
Je remercie tous ceux et toutes celles qui ont contribué jusqu'à présent à définir la voie à suivre. Votre travail est d'une valeur inestimable.
Meegwetch. Qujannamiik. Marsi. Merci.
:
Je vous remercie, monsieur le président et distingués membres du Comité, de m'avoir donné la possibilité de m'adresser à vous aujourd'hui.
Avant de commencer, je tiens à souligner que nous nous réunissons aujourd'hui sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Dans le cadre de mon rôle à Sécurité publique Canada, je suis chargée de collaborer avec d'autres ministères et organismes fédéraux, les provinces et les territoires, les organismes autochtones nationaux et d'autres intervenants pour faire progresser une approche stratégique intégrée à tous les aspects de la gestion des urgences.
[Français]
Je veux commencer par dire que je partage vos profondes préoccupations quant au fait que les femmes, les filles et les personnes bispirituelles et de diverses identités autochtones continuent d'être plus exposées au risque d'enlèvement, d'homicide et d'autres formes de violence.
Je vous félicite pour le travail que vous accomplissez dans le cadre de cette étude.
[Traduction]
Pour appuyer les travaux de votre comité, je vais vous parler du Système national d'alertes au public, de sa gouvernance et du rôle de Sécurité publique Canada.
Le Système national d'alertes au public, le SNAP, offre aux organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux de gestion des urgences une capacité d'alerte standard pour prévenir les menaces imminentes ou en cours à la vie. Comme toutes les fonctions de gestion des urgences au Canada, l'alerte au public est une initiative de collaboration entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et les partenaires de l'industrie.
La gouvernance du système est complexe. Il n'existe pas d'organe directeur général. Il y a de nombreux acteurs qui participent au système.
Premièrement, chaque gouvernement détermine qui, dans son champ de compétence, peut émettre des alertes, par le biais du Système, sur des questions liées à sa responsabilité. Ces autorités désignées décident le moment d'émettre une alerte d'urgence, le type d'alerte, le contenu du message et les zones géographiques touchées.
Deuxièmement, Pelmorex Corp exploite le système qui valide et diffuse les alertes d'urgence. Pelmorex est soutenu par un conseil de gouvernance multipartite qui fournit des directives et des conseils sur les priorités techniques.
Enfin, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes établit le cadre réglementaire pour la distribution obligatoire des alertes.
En ce qui concerne le rôle de mon ministère, nous appuyons le Système national d'alertes au public principalement de deux façons: d'abord, nous appuyons la coordination des activités des partenaires fédéraux des alertes avec celles des provinces et des territoires; ensuite, nous appuyons le travail de collaboration avec les provinces et les territoires pour faire avancer les priorités communes du Système.
L'un de nos principaux intérêts stratégiques pour son travail consiste à promouvoir une approche commune des communications d'urgence, notamment l'adoption de normes et de pratiques exemplaires. En ce qui a trait à la collaboration fédérale, provinciale et territoriale, ou FTP, les cadres supérieurs FPT responsables de la gestion des urgences, ou CSRGU, sont la principale tribune où cela se produit.
Les CSRGU sont les responsables provinciaux et territoriaux des organismes de gestion des urgences et le sous-ministre adjoint du Secteur de la gestion des urgences et des programmes de Sécurité publique Canada. Ils sont les intendants des lignes directrices pour la présentation uniforme des alertes dans le système, notamment pour ce qui est des directives sur la présentation uniforme, du profil canadien du Protocole d'alerte commun et de la Liste des incidents entraînant une alerte au public pour diffusion immédiate. Ces lignes directrices visent à faire en sorte que les alertes publiques d'urgence soient facilement reconnaissables partout au Canada.
Je voulais conclure mon exposé en soulignant que Sécurité publique Canada s'est engagé à collaborer avec tous les intervenants des alertes publiques afin d'améliorer l'efficacité et la continuité de l'alerte en cas d'urgence au Canada.
En ce qui concerne l'exploration de nouvelles utilisations du système, je tiens à souligner que les CSRGU ont récemment facilité la révision de ces lignes directrices pour appuyer un essai effectué par le Québec visant à évaluer l'utilisation du système pour diffuser une alerte Silver.
Dans le cadre de vos discussions, mon équipe de Sécurité publique Canada a appuyé nos collègues de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada dans sa mobilisation d'alerte robe rouge. Nous avons fourni une expertise en la matière et des considérations sur la possibilité d'utiliser le Système national d'alertes au public pour une telle alerte.
Nous sommes impatients de poursuivre la collaboration avec les provinces et les territoires, notamment en appuyant l'engagement de Relations Couronne-Autochtones envers les CSRGU, à mesure que leurs travaux se poursuivront.
Je serai heureuse de répondre à vos questions et je vous remercie de m'avoir accueillie ici.
:
Merci, madame la présidente.
Merci, chers collègues.
Avant de poser mes questions au ministre, j'aimerais faire un commentaire important sur l'élection de la présidente de notre comité.
Je tiens à souhaiter la bienvenue à la présidente du Comité et à la féliciter — ce n'est rien contre vous. Nous avons tous hâte de travailler en collaboration avec vous, comme l'a fait notre ancienne présidente.
a fait sa place ici au fil des ans. L'ancienne présidente du Comité nous a permis de bien travailler ensemble, d'écouter les experts et, surtout, de produire de nombreux bons rapports. Je la connais depuis 2017 et elle a fait en sorte que le Comité produise un nombre record de bons rapports.
Du fond du cœur, je tiens à remercier de sa passion et de son travail pour toutes les femmes et filles canadiennes par l'entremise du Comité.
Je ne comprends pas la décision du de destituer une si grande défenseure des droits des femmes et des filles, comme l'a fait l'ancienne présidente du Comité.
Cela dit, nous avons un travail important à faire, alors je tiens vraiment à la remercier de son travail. Travaillons en collaboration, comme votre prédécesseure l'a fait.
Je vais maintenant m'adresser à vous, monsieur le ministre.
Merci de vous joindre à nous aujourd'hui avec votre équipe. Le Comité est unanime pour dire qu'il faut qu'un système d'alerte robe rouge soit mis en place et fonctionne correctement pour sauver des vies.
Le Comité a entendu à maintes reprises que le système devrait être dirigé par des Autochtones. Comment prévoyez-vous mettre en œuvre ce principe important?
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Je comprends. Vous dites que cela avance et que vous êtes rendus à l'étape du codéveloppement. Cependant, ce qui m'inquiète, c'est que le gouvernement, dans ses budgets, annonce des investissements en grande pompe pour réaliser des initiatives, mais l'argent n'arrive pas sur le terrain. Nous voyons cela trop souvent, particulièrement lorsqu'il est question des affaires autochtones.
Mon collègue qui travaille au Comité permanent des affaires autochtones et du Nord nous le rappelle régulièrement, dans notre formation politique, et je suis certaine que ma collègue pourrait dire la même chose. L'argent est inscrit au budget et cela paraît bien, mais trop souvent, il reste dans les coffres de l'État et il n'est pas utilisé sur le terrain pour mettre en œuvre concrètement des mesures qui vont améliorer le sort des gens.
Dans le cas qui nous préoccupe, ce sont des femmes qui meurent, des femmes et des filles assassinées, monsieur le ministre.
Comment allez-vous vous assurer que cet argent ne reste pas dans les coffres de l'État? Encore une fois, je rappelle que c'est un investissement étalé sur trois ans et que la prochaine élection aura lieu d'ici là, monsieur le ministre. On peut presque dire qu'il s'agit d'une promesse électorale.
Comment allez-vous vous assurer que ce ne sera pas qu'une promesse électorale et que les sommes inscrites au budget seront utilisées concrètement sur le terrain le plus rapidement possible afin d'assurer la mise en œuvre de cette alerte demandée par les communautés autochtones à la mémoire des femmes disparues et assassinées?
Nous espérons que cette alerte sera instaurée afin que ces femmes ne soient pas mortes en vain.
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Je voulais aussi vous remercier, monsieur le ministre. Je sais que vous avez accordé la priorité aux FFADA, mais vous n'en êtes pas moins sur la sellette aujourd'hui.
Je remercie Mme Damoff, ici en face, d'avoir lancé cette discussion avec moi. Je vous dirai que tous les membres du Comité m'ont apporté un soutien extraordinaire non seulement dans le cadre de cette étude, mais aussi à l'occasion d'autres études qui visaient à renforcer la justice pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones partout au pays. Cela m'a profondément touchée. Il est évident par là que les membres de tous les partis sont en mesure de collaborer pour renforcer les droits de la personne au Canada. Je tiens aussi à remercier le Comité de favoriser cette collaboration.
Je dois dire, monsieur le ministre, qu'en examinant le budget, j'ai été très surprise. Je vais vous expliquer rapidement pourquoi, et j'aimerais que vous me disiez ce que vous en pensez.
Le budget affecte 1,3 million de dollars étalé sur trois ans. Comme nous sommes dans un cycle électoral, cela tombe à point. J'ai été heureuse de constater que 20 millions de dollars sont affectés à la fouille du site d'enfouissement. Je suis soulagée pour les familles. C'est une mesure cruciale bien sûr, tout comme le système d'alerte robe rouge, puisque des femmes ont perdu la vie.
Le budget affecte 47 millions de dollars à la lutte contre le vol de voitures. Oui, le problème du vol de voitures est vraiment énorme au Canada, mais ce message est très clair: notre pays se soucie davantage des voitures que des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones.
Je me demande pourquoi on n'a pas affecté plus d'argent à la prévention de ce que votre gouvernement et votre considèrent comme un génocide continuel.
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Madame la présidente, je vous remercie et vous souhaite la bienvenue au Comité.
Je salue également Mme Vecchio. Nous sommes de très bonnes amies de ce côté-ci.
Monsieur le ministre, je suis un peu déçue, et même, très déçue.
Normalement, M. Serré participe aussi à ce genre d'études. Aujourd'hui, toutefois, nous sommes toutes des femmes et nous sommes toutes d'accord sur le fait que l'alerte robe rouge doit être mise en œuvre.
Le gouvernement a annoncé la somme famélique de 1,3 million de dollars dans le budget. C'est mieux que rien, me direz-vous, mais c'est faible.
Je n'ai pas trop compris la réponse fournie par Mme Gideon un peu plus tôt, qui disait que vous n'aviez pas trop investi d'argent parce que les investissements provenaient de partenaires. Vous pourrez nous expliquer tout cela, mais je suis franchement déçue.
Je ne comprends pas que, au moment où nous nous parlons, vous n'ayez pas encore de plan de mise en œuvre de l'alerte.
Si ma mémoire est bonne, le gouvernement a tenu sa première table ronde en janvier 2023. Vous n'avez tenu qu'une seule rencontre, et nous ne savons pas quand aura lieu la prochaine. Vous pourrez nous expliquer tout cela.
La grande question que je me pose en ce moment, c'est si vous rencontrez des difficultés et de la résistance dans des provinces, des territoires ou au sein d'organismes qui n'approuveraient pas le projet.
Très sincèrement, compte tenu de tout ce qui existe actuellement, que ce soit l'alerte Amber, l'alerte grise ou les expériences vécues un peu partout au Canada dont on nous a parlé, qu'attendez-vous pour bouger et mettre en place ce projet?
Ce n'est pas compliqué. Il y a des cellulaires, il y a la télévision, il y a des programmes, nous avons le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC.
Ce qu'il faut, c'est de la volonté politique. L'avez-vous, monsieur le ministre, cette volonté politique?
Nous sommes très déçues.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Encore une fois, je vous souhaite la bienvenue.
Monsieur le ministre, on a parlé de la déception causée à la suite de l'annonce, dans le budget, du financement accordé pour la mise en application de l'alerte robe rouge. Le financement est étalé dans le temps, et il est probablement insuffisant. De plus, cela s'est transformé en promesse électorale, alors qu'on en a besoin maintenant. J'en ai parlé la dernière fois que j'ai eu la parole.
J'aimerais maintenant me concentrer sur les fonctionnaires et l'expérience qu'ils sont allés chercher aux États‑Unis, soit à Washington ou en Californie. Qu'ont-ils pu tirer de cela?
Je sais que le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile a fait des études sur la situation des femmes et des filles autochtones.
Avez-vous eu l'occasion d'aller chercher les expériences et les recommandations des rapports précédents d'autres comités, lesquelles pourraient être pertinentes pour ce qui est de l'alerte robe rouge?
Surtout, vous êtes-vous assuré que ces recommandations vont être mises en application le plus rapidement possible? Nous devons le faire en mémoire des femmes et des filles disparues ou assassinées.
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Merci, madame la présidente.
Tout d'abord, je tiens à souligner que nous ne devrions pas nous perdre en conjectures. était une excellente présidente, mais nous sommes heureuses que vous occupiez le fauteuil, madame Kramp-Neuman. Je ne veux pas qu'un membre de notre équipe vous offense. Nous avons toutes travaillé en étroite collaboration. Ces conjectures sont néfastes. Je tiens à ce que cela soit dûment consigné au procès-verbal. Je vous souhaite la bienvenue et je suis heureuse que vous fassiez partie de notre équipe.
Nous tenons aussi à féliciter . Elle a fait un excellent travail.
Je vais d'abord m'adresser à Mme Gideon. Le ministre n'est plus ici, mais j'aimerais votre opinion à ce sujet.
Le projet de loi a été adopté et a reçu la sanction royale le 30 juin 2021. Il répond à l'appel à l'action no 80 de la Commission de vérité et réconciliation.
Quand j'étais enfant, on m'a enseigné que le geste est plus éloquent que la parole. C'est bien beau, mais le geste posé par le lors de la toute première journée nationale en dit long. Après avoir été invité à passer la journée avec les survivants et leur famille, il a choisi de partir faire du surf à Tofino. À mon avis, ses gestes en disent long sur l'importance qu'il accorde à la réconciliation.
Que de dommages ses gestes ont causés...
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Merci, madame la présidente.
Tout d'abord, félicitations pour votre nouveau poste. Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos nouvelles fonctions.
Je tiens également à remercier chaleureusement , qui a été une formidable présidente du Comité pendant plus de six ans. Elle a dirigé un comité très collaboratif où tous les partis ont travaillé ensemble pour faire avancer la cause des femmes de bien des façons. J'espère vraiment que nous pourrons poursuivre cet excellent travail.
Cela n'a rien à voir avec vous, madame la présidente; je ne sais pas ce qui nous attend. J'espère que le retrait de Mme Vecchio de son poste de présidente n'était pas symbolique, mais elle était l'un des membres du Parti conservateur qui se souciaient plus que quiconque des femmes et des filles, alors je suis triste de la voir retirée du Comité.
Cela dit, je n'ai rien contre vous. En fait, je vous aime bien, et j'espère vraiment que nous pourrons travailler ensemble.
Dans le cadre de cette importante étude, je remercie nos témoins d'être ici et de faire ce qu'ils peuvent pour faire avancer cette cause. C'est évidemment une cause très importante. Nous avons entendu de nombreuses femmes autochtones de partout au pays dans le cadre de cette étude jusqu'à maintenant. Nous avons entendu dire à quoi devrait ressembler le système d'alerte robe rouge. Il devrait être dirigé par des femmes autochtones, et la table de décision devrait inclure des femmes autochtones. Vous avez dit aujourd'hui que c'est le cas, que ce sont nos partenaires autochtones qui prennent les devants et que nous consultons le plus grand nombre de personnes possible. C'est bon à entendre.
L'une des principales préoccupations dont nous avons parlé à diverses réunions, jusqu'à présent, c'est le fait que la police doit intervenir dans une alerte robe rouge et dans cette situation. Nous avons entendu des commentaires contradictoires parce que certaines femmes autochtones ne veulent pas que la police intervienne en raison du manque de confiance qui existe entre les communautés autochtones et la police dans différentes régions du pays.
Nous avons également entendu différentes femmes autochtones dire que la police est nécessaire parce qu'elle a les outils requis pour être en mesure d'aider dans ces situations. Dans les appels à la justice, on mentionne spécifiquement qu'il devrait y avoir des politiques de portée nationale. Il faudrait donc que les services de police du pays suivent les mêmes politiques et les mêmes lignes directrices pour s'assurer que les cas de femmes et de filles autochtones disparues ou assassinées sont pris au sérieux.
Pouvez-vous nous parler du travail en cours à cet égard? Je pense que Sécurité publique, fort probablement, serait en mesure de répondre à cette question. Est‑on en train de normaliser les protocoles pour travailler avec les chefs de police de tout le pays afin de s'assurer que quelque chose est fait à cet égard?
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie les fonctionnaires d'être avec nous aujourd'hui.
Nous nous rendons compte à quel point il y a vraiment unanimité autour de la table, et nous sommes bien contents de les recevoir pour essayer de faire avancer ce dossier.
Nous sommes dans un cul-de-sac, et j'essaie de voir comment nous pouvons réussir à dénouer le nœud ou à nous sortir de ce cul-de-sac. Comme il a été mentionné précédemment, d'un côté, il faut que ce projet soit fait par et pour les Autochtones, mais, de l'autre, il faut effectivement avoir l'aide des services policiers.
Comme le ministre même l'a dit, au cœur du blocage se trouve le manque de confiance de la part des communautés. Comment peut-on y remédier?
Au-delà de tout cela, que faites-vous pour que les communautés autochtones retrouvent leur confiance envers les services policiers, pour que les alertes soient représentatives des besoins et des demandes des communautés et pour que l'on fasse appel aux services policiers?
De quelle façon essaie-t-on de rebâtir ce lien de confiance entre les services policiers et les communautés pour dénouer le nœud? Il semble que c'est là où cela bloque.
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie encore une fois les témoins d'avoir parlé de l'alerte robe rouge et de sa mise en œuvre.
Les fonctionnaires sont ici aujourd'hui parce qu'il y a consensus au sujet de cette alerte robe rouge, mais nous essayons de cerner les questions techniques. Il semble un peu frustrant de ne pas obtenir de réponse aujourd'hui.
Blue Sky Net a constaté que, sur les 285 collectivités du Nord de l'Ontario, seulement 74 avaient au moins 50 % de leurs foyers capables d'accéder à Internet haute vitesse de 50/10 mégaoctets par seconde, ce qui équivaut à 26 % des collectivités du Nord de l'Ontario. Le même rapport a révélé que sur les 187 collectivités de moins de 1 000 habitants, seulement 41 ont au moins la moitié des ménages en mesure d'accéder à débit standard.
La ministre du Développement économique rural a dépensé 7,6 milliards de dollars depuis 2015 pour améliorer l'accès à Internet haute vitesse dans les collectivités mal desservies, mais même si vous obtenez l'accès — ce que nous voyons dans le rapport de la vérificatrice générale que vous n'avez pas —, le Canada a toujours les factures de téléphone cellulaire les plus élevées comparativement à d'autres pays. Si vous avez un service que vous n'avez pas les moyens de payer, aussi bien ne pas l'avoir.
Il y a là une lacune importante. On appelle cela les zones mortes et ce sont littéralement des zones mortes pour les femmes qui disparaissent.
Ma question pour Sécurité publique est la suivante: vous dites ici aujourd'hui que ce n'est pas nécessairement votre dossier, mais comment régleriez-vous ce problème? Comment pourriez-vous revenir en arrière et dire: « D'accord, nous devons travailler avec un autre ministère pour veiller à ce que cela se fasse », et fixer un échéancier? Pour les contribuables qui nous regardent à la maison, pouvez-vous nous dire comment vous procéderiez? Que se passerait‑il si vous disiez: « D'accord, je vais aller parler à ce ministère pour veiller à ce que cela se fasse »?
:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais commencer par dire quelque chose qui ne vous vise aucunement.
Je trouve malheureux que l'actuel ait retiré la présidence à une femme conservatrice intelligente, compétente et progressiste.
Cela m'attriste, car a donné son cœur et son âme au Comité. Elle a siégé au Comité pendant neuf ans, dont sept à titre de présidente. J'ai siégé avec elle au FEWO pendant les quatre premières années. Nous avons fait des études importantes. Le tout premier projet de loi que le Comité de la condition féminine a étudié était celui de Rona Ambrose sur les agressions sexuelles. L'an dernier, je sais pertinemment que la loi de Keira n'aurait pas été adoptée sans le leadership de Mme Vecchio.
Elle entretient des relations avec des groupes de femmes dans tout le Canada. Elle a veillé à ce que des questions tenant compte des traumatismes soient posées, non seulement au sein de ce comité, mais aussi dans d'autres, et elle a toujours fait passer la sécurité et le bien-être des femmes avant tout intérêt partisan.
Je ne doute pas que cela se poursuivra sous votre direction, madame la présidente, mais je tiens à remercier , du fond du cœur, pour son leadership et pour tout ce qu'elle a fait pour les femmes du Canada.
Merci, .
Mes questions s'adressent à Sécurité publique. Je suis l'ancienne secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique, et je trouve très troublant que vous veniez ici et que vous disiez que vous n'êtes pas responsable de ce dossier.
Vous vous occupez de la gestion des urgences, et je crois que Sécurité publique doit vraiment commencer à s'engager davantage et à prendre la question au sérieux, car une grande partie de ce que nous devons faire en ce qui concerne le système d'alerte relève de vous. Il y a des limites à ce que Relations Couronne-Autochtones peut faire, et je suis vraiment reconnaissante à et d'avoir pris l'initiative à cet égard, mais il est temps que Sécurité publique en fasse autant.
Pelmorex m'a montré son système. Cette entreprise se trouve à Oakville. Si nous voulions ajouter l'alerte robe rouge demain, pour revenir à ce que disait Mme Ferreri, cela pourrait se faire. Le système transmet les alertes, mais ne détermine pas qui les émet. Le comité des CSRGU est assez secret.
Pouvez-vous nous dire qui fait partie de ce comité? Y a‑t‑il des Autochtones ou des services de police des Premières Nations qui siègent à ce comité?
:
Je voulais proposer cette motion parce que, comme d'autres membres du Comité, j'ai été très troublée par la décision du Parti conservateur de retirer du Comité. Je ne dis pas cela à cause du Parti conservateur, bien que j'aie beaucoup de choses à dire à son sujet, comme vous le savez. J'exprime ce point de vue parce qu'il y a une culture à la Chambre des communes qui démoralise et exclut la voix de femmes particulièrement fortes. Karen Vecchio, que j'ai eu le privilège de connaître...
Avant de poursuivre, je tiens à dire les choses très clairement pour la nouvelle présidente: je pense que vous êtes une charmante personne. Je souhaite la bienvenue à la nouvelle présidente du Comité. Je veux que vous vous sentiez en sécurité. Je ne veux pas que mes propos vous mettent mal à l'aise. C'est très important pour moi. Je le dis très sincèrement.
Je présente cette motion parce que je crois que les femmes doivent défendre leurs intérêts à la Chambre. a pris le temps de me connaître en tant qu'amie, mais, en particulier, elle a vraiment écouté certaines des questions qui sont très marginalisées à la Chambre et, je dirais, particulièrement en ce qui concerne les femmes autochtones.
Avant mon élection en 2019, les femmes autochtones étaient pratiquement oubliées après l'enquête nationale. Si je n'avais pas exercé des pressions, avec le NPD, et avec des femmes influentes de tous les partis, comme nous l'avons vu avec l'étude sur la robe rouge... sans le niveau de passion que j'ai vu autour de cette table de comité, nous serions encore en train de mourir dans la rue.
L'inclusion et l'exclusion sont intentionnelles. Je suis vraiment troublée par le fait que la voix d'une femme très respectée par les femmes partout au pays ait été retirée du Comité; une femme qui a pu travailler au‑delà des lignes de parti pour que cet endroit, ce comité, soit l'un des seuls endroits sûrs pour les femmes à la Chambre. Je ne me sens plus en sécurité. Cela ne me rassure pas: si les partis voient dans les comités des femmes fortes qui menacent un programme politique, ils peuvent nous réduire au silence. C'est ainsi que le droit de choisir est menacé. C'est ainsi que les droits des femmes trans sont menacés.
C'est le seul endroit où nous pouvons élever la voix pour nous protéger les unes les autres. J'ai appris à connaître les personnes autour de cette table, et je vous considère comme des collègues et des amies.
Je suis très touchée par l'étude sur la robe rouge et par le travail que a accompli en tant que présidente afin de veiller à ce que nous entendions ce que nous devions entendre pour faire avancer les choses rapidement. Nous sommes littéralement en train de mourir dans ce pays: c'est à quel point ce comité est crucial.
Je ne me sens pas aussi seule à la Chambre des communes, parce que j'ai travaillé au‑delà des lignes de parti avec chacune des femmes ici présentes. Elles me soutiennent. Cette fois, c'est moi qui vais soutenir . Je vais la défendre. Je vais me porter à la défense de Karen Vecchio et faire un doigt d'honneur à la politique partisane et aux manœuvres politiques, y compris celles auxquelles se livre maintenant le Parti conservateur, qui a fait un doigt d'honneur, en ce qui me concerne, à un comité qui fonctionne bien et qui se bat pour nos droits.
Madame la présidente, vous êtes une charmante personne. Encore une fois, je ne pense pas que vous allez faire un mauvais travail. Je pense que vous allez être fantastique. Je pense que vous êtes juste. Vous êtes diplomate. Vous êtes charmante. Je tiens à préciser que mes propos n'ont rien à voir avec vos compétences ou ne signifient pas que vous n'êtes pas la bienvenue.
C'est pourquoi j'espère que ce que je dis ne vous met pas mal à l'aise, parce que vous savez quoi? Je vais vous défendre. Si vous faites des choses qui outrepassent la ligne de votre parti, comme lutter pour les droits génésiques ou pour les femmes trans, je vais vous soutenir.
Je vais vous soutenir parce que je sais que nos voix à la Chambre sont vraiment minimisées. Je vais me battre pour cela. Il y a des collines sur lesquelles il faut mourir. Pour moi, c'est une colline que nous...
C'est probablement l'un des seuls endroits où je me sens en sécurité ici, au milieu de ce que j'appelle un véritable bourbier misogyne, raciste et colonial. C'est d'autant plus vrai pour la femme minoritaire que je suis, — l'une des 10 Autochtones ici — qui occupe un siège qu'elle n'a jamais été censée occuper. Je me sens comme si un nouvel acte de violence coloniale a porté atteinte à ma sécurité, car le Parti conservateur a commis un acte misogyne contre .
L'autre jour, je me demandais où elle était, . Je ne sais pas ce qui s'est passé pour qu'elle ne soit plus là. C'est une collègue, et c'est aussi une sœur. Nous sommes sœurs dans ce cercle.
Après chaque réunion, je pars presque toujours avec un sentiment d'espoir, me disant que ce n'est pas peine perdue de défendre la cause des personnes qui veulent que je me batte pour elles, car je vois ce que nous faisons autour de cette table. Mais voilà qu'on a trahi cette confiance. Tout le monde sait que c'est un lieu peu sûr pour les femmes. Les femmes en politique sont harcelées tous les jours à la Chambre des communes. C'est un endroit où nous avons dit des choses en toute confiance dans un climat de respect mutuel. J'ignore ce qu'il en sera désormais.
J'ai une excellente relation avec tous les membres conservateurs du Comité, y compris avec vous, madame Kramp‑Neuman. J'ai de bonnes relations avec tous les députés libéraux. J'ai une excellente relation avec Andréanne Larouche. Savez-vous pourquoi? Lorsque je viens dans cette salle, il m'appartient de défendre nos intérêts comme les femmes que nous sommes. Ce n'est pas seulement pour les droits des femmes. C'est pour publier des études dont les gens sont fiers.
J'étais très fière de ce comité quand, sous la direction de , nous avons présenté une étude sur le lien entre l'extraction des ressources et l'augmentation de la violence faite aux femmes et aux filles autochtones. C'est quelque chose que certains hommes ont peut-être trouvé très controversé. Cependant, nous avons dit très clairement qu'il ne s'agissait pas de nous attaquer à l'extraction des ressources, mais d'insister pour que l'on cesse de violer les femmes dans les communautés autochtones et que les entreprises soient tenues responsables.
Nous avons défendu les femmes. Nous avons défendu les intérêts des femmes plutôt que ceux des grandes sociétés pétrolières qui s'enrichissent sur le dos des femmes autochtones. Nous avons dit ce que nous en pensions. C'est peut-être controversé pour certains partis à la Chambre — en tout cas pour le Parti conservateur, je pense.
Je parle du Parti conservateur en particulier parce que je suis vraiment écœurée par ce qui s'est passé pour mon amie et chère collègue, . Chaque fois qu'une femme se lève aux côtés de ses sœurs contre la violence, dans le cadre d'études comme celles sur l'extraction du pétrole, elle est perçue comme rebelle et radicale. C'est le bouquet, vous m'en direz autant, comme si le viol n'était pas, lui, un geste rebelle et radical. D'une façon ou d'une autre, il ne nous reste qu'à fermer les yeux parce qu'il n'est surtout pas question de contrarier les grandes industries.
Cela m'inquiète. Je ne sais pas ce que le Comité va faire. Va‑t‑il se laisser contaminer par cette masculinité toxique?
Ce n'est pas vous que je vise, madame Kramp‑Neuman. Je tiens à préciser qu'il s'agit d'enjeux plus vastes et systémiques au sein de la Chambre des communes.
Allons-nous être punies chaque fois que des femmes s'unissent pour s'opposer à la violence? Il est vrai que certaines études que nous avons faites au Comité sont assez audacieuses, mais nous avons eu gain de cause malgré des opinions divergentes. Qu'est‑ce que cela veut dire — renvoyer ? Qui sera la suivante de la liste?
Les filles devront-elles suivre la dictée de la majorité masculine qui dirige la Chambre des communes, sans quoi elles risquent gros en ce lieu misogyne?
Je m'excuse de prendre autant de temps, mais c'est une question dont l'importance va au‑delà du problème de Karen Vecchio; il s'agit du fait qu'il y avait — et j'espère que nous l'aurons de nouveau — un comité multipartite féminin où les femmes s'appuyaient mutuellement à la Chambre. J'attends le jour où une femme trans s'y retrouvera sans qu'on n'adopte de motions conservatrices qui menacent sa sécurité — pas seulement à l'extérieur, mais à la Chambre des communes. Soit dit en passant, Mme Vecchio appuyait les transgenres. Je crains que certaines de ses décisions progressistes quand elle se portait à la défense des droits de la personne ne l'aient empêchée de maintenir tranquillement son siège au Comité.
Ce sont les questions les plus cruciales de notre époque. Nous voyons des fillettes de 12 ans aux États‑Unis obligées d'accoucher à défaut de pouvoir avorter avec des soins sûrs et adaptés aux traumatismes subis. Ces sujets font peur à la Chambre des communes, et même au sein de ce comité, parce que tout le monde craint de s'attirer des ennuis, mais pas moi, ni mon parti non plus; nous sommes clairement pro-choix.
Je n'ai jamais fait cela auparavant, mais je vais me porter à la défense de Karen Vecchio, car si jamais l'une d'entre vous a des problèmes au sein de ce comité, je veux que vous sachiez que je vous soutiendrai. Je me battrai fort. Je suis une ardente défenseure des droits des femmes, et je vais me battre pour vous toutes parce que vous méritez cette solidarité. Je vais faire preuve de solidarité envers Karen Vecchio. Elle ne méritait pas ce qui lui est arrivé à cause de quelques points de vue progressistes, y compris le fait que, comme présidente, elle a dû s'occuper de...
Nous reprenons la 105e séance du Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes.
Pour éviter la rétroaction acoustique, avant de commencer, sachez que certaines choses ont changé. Je rappelle à tous les membres et aux autres participants à la réunion les importantes mesures préventives suivantes.
Afin de prévenir les blessures et autres effets nocifs des phénomènes de rétroaction acoustique, les participants en personne sont priés de garder leurs écouteurs à l'écart des microphones en tout temps. Je reprends ici les consignes préventives indiquées dans le communiqué que le Président a fait parvenir à tous les députés le lundi 29 avril.
Tous les écouteurs ont été remplacés par un modèle qui réduit considérablement la probabilité de rétroaction acoustique. Les nouvelles oreillettes sont noires, tandis que les anciennes étaient grises. Veuillez n'utiliser qu'une oreillette noire approuvée. Par défaut, toutes les oreillettes inutilisées seront débranchées au début de la réunion. Lorsque vous n'utilisez pas votre oreillette, veuillez la placer face vers le bas sur la table au milieu de l'autocollant prévu à cet effet.
Veuillez consulter les fiches sur la table pour obtenir des directives sur la prévention des incidents de rétroaction acoustique.
La disposition de la salle a également été ajustée pour augmenter la distance entre les microphones et réduire le risque de rétroaction d'un écouteur ambiant. Ces mesures sont en place pour que nous puissions mener nos activités sans interruption et pour protéger la santé et la sécurité de tous les participants, y compris les interprètes.
Je vous remercie de votre collaboration.
J'aimerais également faire quelques observations à l'intention des députés.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous la donne en vous nommant. Tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Comme tout le monde le sait, nous avons suspendu le débat sur la motion de Mme Gazan lors de la dernière réunion. Nous sommes maintenant prêts à reprendre le débat sur cette motion.
Le texte de la motion est le suivant:
Que le Comité exprime sa reconnaissance à Mme Vecchio pour ses années de service en qualité de présidente.
Avant de commencer, j'aimerais informer les députés de la liste que nous avions depuis la dernière réunion. L'ordre des interventions est le suivant: Dominique Vien, Anna Roberts, Michelle Ferreri, Anita Vandenbeld et Pam Damoff. Comme cette dernière est absente aujourd'hui, elle ne figure pas sur la liste.
Veuillez me faire savoir si vous souhaitez que votre nom soit ajouté ou retiré de la liste.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Mes premiers mots s'adressent à Mme Gazan pour la remercier d'avoir déposé cette motion, qui est tout à fait pertinente. Elle consiste à remercier notre estimée collègue Karen Vecchio pour ses années de services au poste de présidente de ce comité. C'est tout à fait mérité.
J'ai aussi eu le privilège d'être sa ministre fantôme — dans notre jargon parlementaire —, et j'ai vu à quel point elle est une femme dévouée, une députée exemplaire, appréciée de tous les collègues du Parlement, et en particulier ceux qui siègent à notre comité.
Je voudrais que cette motion de Mme Gazan soit mise aux voix, madame la présidente, sans que nous ayons à y consacrer beaucoup de temps. Si Mme Vecchio était ici, elle serait d'accord avec moi. Je la connais assez pour dire cela. Si nous prenons du temps pour parler de cette motion, ce sera pour dire que nous l'appuyons et que nous sommes prêts à voter.
Or, c'est du temps que nous n'aurons pas pour discuter de sujets très importants, comme l'étude que nous menons sur l'alerte robe rouge. D'ailleurs, cette étude tient beaucoup à cœur à notre collègue Leah Gazan, avec raison. Cette alerte permettra la mise en place d'un processus, d'un système pour protéger les femmes et les filles autochtones, notamment, de dangers contre lesquels nous voulons les prémunir.
Madame la présidente, je vous remercie. Nous avons constaté votre capacité de rebondir, lors de notre plus récente rencontre, ainsi que votre sens du devoir. Votre bienveillance, nous la connaissons. Je vous connais aussi. Vous êtes sérieuse, dévouée et déterminée, et je suis convaincue que vous saurez faire progresser les discussions sur les sujets tellement importants que nous abordons, ici.
Collègues, je vous lance donc un cri du cœur, ce matin. Ne faisons pas de cette motion un tremplin pour des discussions purement partisanes et politiques. Utilisons cette motion pour dire à quel point nous apprécions Mme Vecchio et son travail en tant que députée. Nous la remercions chaleureusement pour le travail qu'elle a fait.
Ne nous perdons pas dans des sentiers qui nous éloigneraient du cœur de la motion.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je veux ajouter ma voix. Je n'ai pas eu l'occasion de prendre la parole à la dernière réunion, alors je n'ai pas pu remercier Karen Vecchio pour son incroyable travail au sein du Comité. J'avais siégé à ce comité pendant deux ans quand Marilyn Gladu en était la présidente. Elle aussi a fait un excellent travail. J'y siège de nouveau depuis trois ans sous la présidence de Karen Vecchio. Si j'ai bien compris, depuis qu'elle est devenue présidente en 2017, notre comité a produit 45 rapports. C'est phénoménal, par rapport aux travaux de tous les autres comités. Le volume de travail qu'elle a accompli et l'efficacité et l'équité dont elle a fait preuve en présidant ce comité sont des exemples que de nombreux autres comités de la Chambre pourraient imiter.
Je dois vous signaler que j'ai des inquiétudes. Je suis très inquiète pour le Comité, mais ce n'est pas à cause de vous, madame Kramp-Neuman. Pour parler sans ambages, il me semble que nous sommes tous très fiers du travail accompli et que nous tenons à lutter très fort pour garder notre espace à l'abri du climat toxique qui règne dans d'autres parties du Parlement et d'autres comités.
Or, je pense que le a dit que le Parlement ne fonctionne pas, que la démocratie ne fonctionne pas, que le Parlement est dysfonctionnel et que les députés ministériels sont tellement dégénérés qu'il est impossible d'en arriver à un consensus.
La façon dont Mme Vecchio a présidé ce comité est une preuve flagrante du contraire. Chaque jour, le Comité a réussi à faire entendre la voix des femmes et des filles, celle des personnes non binaires et de diverses identités de genre qui ne sont pas entendues, et celle des victimes et des survivantes. Nous avons su travailler en collaboration dans le respect, voire l'amitié entre les partis, et nous avons prouvé que le Parlement et la démocratie peuvent fonctionner et qu'ils fonctionnent. Je crois vraiment qu'en retirant Mme Vecchio de la présidence... a cherché à éliminer ce qui défiait son discours selon lequel le Parlement ne fonctionne pas.
Je vous implore, madame Kramp-Neuman, parce que je pense qu'en ce moment... J'ai fait du travail de gouvernance pendant des décennies et j'ai travaillé avec des parlements ici et ailleurs dans le monde, et c'est une question d'incitatifs. Il s'agit de savoir ce qui est puni et ce qui est récompensé. Chacun d'entre nous vient ici pour faire le bien. Je ne pense pas qu'il y ait une seule personne qui se porte candidate pour une raison autre que celle de faire du Canada un meilleur endroit où vivre, surtout les femmes ici présentes qui veulent faire du bien et faire entendre la voix des femmes dans les couloirs du pouvoir, où nous avons été absentes depuis trop de générations.
Cependant, une fois ici, les incitatifs vont à l'encontre de la collaboration. C'est un endroit très partisan. La structure et la façon même de la former reposent sur la longueur de deux épées. Sa création remonte à il y a environ 150 ans. C'est un endroit créé par des hommes dans un esprit très agressif et il est très dominé par eux. Il y a une toxicité qui a fait son apparition dans notre milieu politique de ces derniers temps, que ce soit ici au Parlement ou à l'extérieur.
Ce que Karen Vecchio a su faire très efficacement comme présidente, c'est d'en faire abstraction. Qu'il s'agisse de questions litigieuses, de motions pièges qui visent à perturber des programmes, de vidéoclips et autres subterfuges sur les médias sociaux ou de la diffamation que nous voyons parfois dans notre discours politique, elle a tenu tout cela à l'écart du Comité, et elle a été punie pour cela.
Madame Kramp-Neuman, il ne s'agissait pas seulement de Karen Vecchio. Il s'agissait de nous faire la leçon, de nous montrer que la collaboration et la voix des femmes ne doivent pas être récompensées. Or, les leçons que j'aimerais vraiment que vous tiriez sont celles que le Comité a tirées au cours des dernières années. Je crois fermement que vous voulez que ce comité fonctionne, et vous pouvez compter sur nous.
Tous les membres du Comité, et nous les avons vu tous parler, vous appuieront pour que ce que Karen Vecchio a fait se poursuive; au lieu d'écouter la voix d'un seul membre du Comité, elle a écouté la voix des témoins et celle des femmes qui sont venues ici et qui avaient besoin de nous pour leur donner de la place. Nous vous aiderons à continuer de le faire.
La bataille est cependant difficile à cause de la façon dont la Chambre fonctionne. J'étais membre du personnel ici en 2002. Je faisais partie du bureau de recherche libéral du caucus de la démocratie lorsque les présidents des comités ont été élus. Pour ceux d'entre vous qui ne s'en souviennent pas, c'était il y a 22 ans. Le gouvernement de l'époque, le gouvernement Chrétien, s'est opposé à une motion du Parlement, qui a été appuyée par des députés libéraux d'arrière-ban et des députés de l'opposition. Ils ont créé l'élection des présidents dans l'espoir d'instaurer une toute nouvelle ère où les comités seraient vraiment indépendants et autonomes, et où les présidents seraient vraiment indépendants de leur parti, quel qu'il soit.
Malheureusement, au fil des ans, je pense que nous savons tous que c'est devenu une sorte d'approbation automatique. Oui, nous élisons les présidents de comité, mais ce sont essentiellement les whips, les leaders à la Chambre et les dirigeants qui décident qui sont ces présidents et ceux‑ci leur sont donc redevables — peu importe le parti. Cette structure incitative peut facilement donner lieu à des abus.
J'aimerais faire quelque chose de positif aujourd'hui et proposer des idées sur la façon dont nous changeons comme les femmes que nous sommes... Nous avons pu le faire ici même malgré la structure très agressive et partisane du Parlement.
À mon avis, les femmes nous devrions — peut-être au sein de ce Comité, ou peut-être du caucus multipartite des femmes — revoir certaines idées sur la façon dont les présidents de comité sont choisis pour que ce qui est arrivé à Karen Vecchio ne se reproduise plus...
À l'Assemblée nationale du Québec, il y a une double majorité pour les présidents de comité — une majorité de députés ministériels et une majorité de députés de l'opposition. On ne peut pas être président sans l'accord des deux côtés, alors le président se doit d'être juste envers les deux côtés, comme Mme Vecchio l'a été, et comme nous espérons que vous le serez à votre tour.
En 2012, les conservateurs ont présenté une motion — je crois que c'était Brad Trost — selon laquelle les présidents des comités devraient être élus par l'ensemble du Parlement, de la même façon que le Président est élu, avec un scrutin préférentiel avant même que les comités soient établis. Ainsi, les comités et les présidents seraient choisis par nous tous, et non par les leaders ou les whips.
Je pense qu'il serait vraiment bon pour nous, comme femmes qui avons vraiment donné une tribune à d'autres femmes pour qu'elles puissent se faire entendre au Parlement, de défendre ce genre de changements, car je pense qu'il est vraiment important que ce qui s'est passé ici ne se reproduise plus jamais.
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Je veux également remercier Mme Gazan d'avoir proposé la motion. Je veux aussi remercier Mme Vien. Je comprends ce qu'elle dit. Je ne veux pas faire un discours, et je ne vais pas prendre beaucoup de temps. J'aimerais juste dire quelques mots, évidemment, pour remercier Mme Vecchio.
De plus, je veux transmettre mes félicitations à Mme Kramp‑Neuman pour sa nomination à la présidence du Comité.
Madame la présidente, nous avons des choses en commun.
[Traduction]
Votre père était député et le mien l'était aussi. Daryl, votre défunt père, est décédé en février. Mes condoléances à vous et à votre famille. Je sais que c'était tout récemment. Mon père est également décédé. Je sais que vous avez vécu en politique et que vous comprenez la nature de la collaboration. Je suis donc heureux que vous assumiez la présidence.
De toute évidence, comme d'autres députés l'ont déjà dit, la façon dont nous élisons les présidents suscite des préoccupations, et nous pourrions peut-être y revenir plus tard. Je siège à ce comité depuis 2015. a été la première présidente, puis, évidemment, Karen Vecchio est arrivée. Comme je l'ai dit plus tôt, nous devrions vraiment en être fiers.
[Français]
Nous avons fait beaucoup de travail, ici. Nous avons tenu une cinquantaine de réunions. Je pense qu'il est important de prendre le temps de remercier Mme Vecchio pour l'appui qu'elle a accordé à tous les membres du Comité, y compris moi-même. C'est pour cette raison que je voulais intervenir aujourd'hui.
Mme Vecchio a fait un travail exceptionnel, qui repose sur sa compréhension des dossiers et sa volonté d'apporter des changements en faveur des femmes partout au pays. C'était vraiment important pour elle. Elle avait du cœur à l'ouvrage. Mme Vecchio va beaucoup nous manquer au Comité. Si mes calculs sont bons, cela faisait quand même déjà sept ans qu'elle présidait ce comité.
Mme Vecchio a fait preuve de leadership et elle encourageait la collaboration ici, au Comité. Nous voulons vraiment continuer dans cette voie, madame la présidente. Il n'y a aucun doute là-dessus. Il n'y a pas de climat de travail toxique ici, au Comité permanent de la condition féminine.
[Traduction]
Dans le passé, lorsque Karen Vecchio participait à des séances sur la Colline, elle disait toujours à quel point elle était fière de tous les membres du Comité. Elle louait toutes les femmes qui siègent au Comité de la condition féminine sans jamais oublier d'ajouter « et Marc » à la liste, alors elle me manquera beaucoup. Je crois qu'elle est la seule personne à m'avoir appelé Marky-Marky.
:
Je serai brève, car je vous ai déjà félicité, madame Kramp-Neuman, et j'ai déjà dit que je suis triste que Mme Vecchio soit partie. Mais j'ai réfléchi un peu.
Tout ce que je tiens à dire, c'est que la Colline du Parlement est un endroit très difficile pour les femmes, parce que c'est dominé par les hommes, et je n'apprécie pas que les femmes soient allègrement limogées et remplacées à cause d'une divergence d'opinions ou parce qu'elles ont défendu une cause en laquelle elles croyaient ou simplement parce qu'elles faisaient leur travail. Je ne saurais l'affirmer avec certitude, mais je suis à peu près certaine que c'est ce qui s'est passé dans ce cas‑ci. C'est triste de voir cela arriver à une collègue parlementaire qui a tout donné dans cette enceinte pour le bien de toutes les femmes pour lesquelles nous avons lutté si fort au sein de ce comité.
Je voulais simplement le dire. Je suis ici sur la Colline du Parlement depuis sept ans, et cela a été une lutte. Je suis persuadée que tous les partis et toutes les femmes de tous les partis sont aux prises avec la même lutte, mais il est difficile de voir cela arriver à quelqu'un qui a fait preuve d'une telle collaboration et qui a vraiment contribué à faire avancer les choses pour les femmes partout au pays. C'est tout.
Madame Vecchio, vous nous manquerez beaucoup. Je suis vraiment triste que cela se soit produit.
Madame Kramp-Neuman, j'espère vraiment que nous pourrons poursuivre l'excellent travail que nous faisons au sein de ce comité, mais nous devrions nous défendre les unes les autres lorsque de telles choses se produisent. Si cela arrive à une femme, cela peut arriver à toutes les femmes. Lorsque nous reculons dans des circonstances comme celles‑ci, eh bien, c'est un pas vraiment dangereux dans la mauvaise direction. Le terrain pourrait être glissant et faire en sorte que de plus en plus de femmes soient traitées de cette façon.
Je voulais simplement que cela figure au compte rendu. Je pense que nous devrions nous défendre les unes les autres, peu importe à qui cela arrive ou quand. Malheureusement, cela arrive plus souvent aux femmes qu'aux hommes, même si nous sommes une minorité ici.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
J'avais remercié rapidement Mme Vecchio la semaine dernière. Je serai brève moi aussi, mais je tenais à le refaire. Depuis mon élection, en 2019, j'ai travaillé avec Mme Vecchio au Comité permanent de la condition féminine. J'ai accepté ce rôle, au départ, en étant tout à fait consciente que ce n'était pas un comité prioritaire, malheureusement. Les questions de condition féminine sont souvent vues comme secondaires, comme moins importantes.
Ces questions étaient ma seule préoccupation. D'une part, j'étais heureuse d'être nommée au sein du Bloc québécois comme porte-parole pour la condition féminine et ensuite vice-présidente du Comité permanent de la condition féminine, mais, d'autre part, j'étais inquiète, car je ne savais pas quels dossiers je réussirais à faire avancer. Nous évoluons dans une société qui est encore beaucoup trop misogyne, tout comme c'est encore le cas en politique, où j'ai parfois l'impression de me trouver dans un « club de vieux copains », si je peux dire.
J'étais pourtant fière d'avoir soulevé des problèmes dans d'autres comités, que ce soit les agressions dans les Forces armées ou la question des agressions dans le sport, que nous avons d'abord tenté de soumettre au Comité permanent du patrimoine canadien.
J'ai récemment accordé des entrevues, soit le 8 mars dernier, à des journalistes. J'ai parlé de ma fierté. Au cours de ces entrevues, un journaliste m'a posé une question étonnante. Il voulait savoir pourquoi on a encore besoin d'un comité sur la condition féminine en 2024. Je n'en revenais pas. J'ai alors réalisé tout le travail que ce comité fait, tout le travail accompli par une présidente exceptionnelle, une femme forte et ouverte d'esprit comme Mme Karen Vecchio. Cela nous a permis de mener un nombre incroyable d'études et de produire des rapports qui, je l'espère, ne seront pas tablettés. Étant donné que notre comité est souvent vu comme étant secondaire, on a souvent tendance à tabletter nos études. J'espère que nous serons capables de continuer notre travail extrêmement productif.
Madame la présidente, je vous souhaite la bienvenue parmi nous, et je vous félicite pour votre nomination. Nous avons beaucoup de pain sur la planche. Rappelons-nous que nous avons besoin de défendre notre comité, de mettre en avant l'excellence et l'importance de notre travail. Il y a encore beaucoup trop de misogynie dans notre société, et nous devons faire valoir le fait que le travail que nous accomplissons est un travail de partenariat, main dans la main avec les hommes. Monsieur Serré, je vous salue.
Nous ne nous opposons pas aux hommes, mais beaucoup trop d'hommes croient que le mouvement féministe s'oppose à eux. Cela donne lieu aux mouvements de misogynie et de haine en ligne, qui sont particulièrement violents envers les femmes. Nous nous devons de dénoncer ces propos violents, ces mouvements masculinistes en ligne.
Au Comité, nous devons mettre en avant l'importance et la défense de notre travail. Notre comité n'est pas secondaire. Il ne doit pas être constamment tassé pour faire de la place à d'autres comités.
Je n'en dirai pas plus. J'ai déjà parlé plus longtemps que prévu.
Félicitations, encore une fois, à Mme Vecchio. Bienvenue à Mme la présidente, et passons maintenant aux choses sérieuses. Votons sur cette motion importante et continuons ensemble le bon travail du Comité.
Merci.