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La séance est ouverte. Bienvenue à la 121
e réunion du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes.
D'abord et avant tout, je demanderais à tous les députés et aux autres participants ici présents de bien vouloir consulter les cartes sur la table pour connaître les lignes directrices visant à prévenir les incidents sonores. Veuillez prendre note des mesures préventives suivantes afin de protéger la santé et la sécurité de tous les participants, et notamment de nos interprètes. Utilisez seulement l'oreillette noire approuvée. Il ne faut plus utiliser les anciens écouteurs gris. Gardez votre oreillette loin des microphones en tout temps. Lorsque vous n'utilisez pas votre oreillette, placez‑la face cachée sur l'étiquette placée sur la table à cette fin. Je vous remercie de votre collaboration.
Conformément à la motion de régie interne que nous avons adoptée, j'informe le Comité que les tests de connexion requis ont été effectués avec tous les participants à distance avant la réunion.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le 8 novembre 2023, le Comité reprend son étude de l'épidémie d'opioïdes et de la crise des drogues toxiques au Canada.
Je souhaite la bienvenue à notre groupe de témoins. Nous accueillons M. Guy Felicella, expert en réduction des méfaits et en rétablissement, qui témoigne à titre personnel par vidéoconférence; le Dr David Tu, médecin, Coopérative de santé et de mieux-être Kílala Lelum, également par vidéoconférence; M. Dan Williams, ministre de la Santé mentale et des Dépendances, gouvernement de l'Alberta; et le Dr João Goulão, de l'Institute for Addictive Behaviours and Dependencies, par vidéoconférence.
Merci à tous de votre participation.
Nous allons commencer par les déclarations préliminaires. Vous disposez de cinq minutes chacun. Si vous voulez bien jeter un coup d'œil de temps à autre, je vous présenterai un carton pour vous indiquer qu'il vous reste une minute. Compte tenu de mes antécédents militaires, j'aime bien me montrer assez strict de telle sorte que les travaux du Comité n'accusent pas de retard.
Sur ce, monsieur Felicella, vous avez la parole pour une période de cinq minutes.
Bonjour, mesdames et messieurs les députés.
Je m'appelle Guy Felicella. Vous avez devant vous aujourd'hui une personne qui lutte contre la consommation de drogues depuis plus de deux décennies. J'ai vécu dans la rue. J'ai été revendeur. J'ai fait de la prison. J'ai survécu à six surdoses et à des infections graves avant de me rétablir. J'ai maintenant un emploi qui me permet d'aider les autres, une famille et une vie que j'aime.
Avant d'aller plus, je dois dire que j'ai hésité à comparaître devant le Comité. J'ai regardé plusieurs de vos réunions depuis février et j'ai été déçu de constater que certains témoignages sont cités hors contexte sur les médias sociaux. C'est une cause qui me tient à cœur, et je suis donc ici pour vous faire part de mon histoire et de ce que je sais, et pour vous demander de traiter cette crise avec toute l'intégrité que la situation exige.
Voici mon message principal: la crise actuelle est attribuable aux drogues de rue contaminées fournies aux Canadiens par le crime organisé, point final.
Heureusement pour moi, lorsque j'ai commencé à consommer des substances à l'âge de 12 ans en 1981 pour lutter contre la dépression et les pensées suicidaires, les drogues de rue n'étaient pas encore contaminées par des quantités inconnues de fentanyl, de benzodiazépine et de xylazine.
Arrivé à la vingtaine, j'étais dépendant de l'héroïne. J'essayais de faire mon chemin dans les dédales hiérarchiques de la prison et des gangs. J'étais témoin de la mort et de la violence. J'étais confronté à des menaces pour ma sécurité et pour ma vie, et je devais composer avec les difficultés extrêmes associées à l'itinérance. J'ai pu survivre à tout cela, en partie parce que je connaissais les drogues que je consommais, et ce, même si elles étaient illicites.
Lorsque le premier centre de consommation supervisée en Amérique du Nord a ouvert ses portes en 2003, ma vie a immédiatement changé en mieux. Au centre Insite, j'ai reçu des seringues propres, ce qui a réduit mon risque de surdose et d'infections dangereuses. On m'a offert des soins de santé et des services de soutien. Chaque fois que j'en ai fait la demande, on m'a aidé à accéder à des programmes de désintoxication et de traitement.
Les dossiers d'Insite montrent que j'ai utilisé ce centre de réduction des méfaits plus de 4 000 fois en 10 ans.
Je sais que certains d'entre vous pensent que je ne méritais pas un tel soutien et que l'on aurait dû me laisser mourir des suites de mon traumatisme, de ma dépendance et de mes choix. Cependant, ma femme, mes trois enfants, les personnes que j'ai aidées à se rétablir et bon nombre des jeunes que j'ai contribué à remettre sur la bonne voie ne seraient pas d'accord avec vous. Peut-être même que le maire et le conseil municipal de Vancouver ne seraient pas non plus de cet avis, puisque le mois dernier, ils ont proclamé une journée en mon honneur pour tout le travail que je fais pour aider les gens.
J'ai fait de nombreuses surdoses au centre Insite, y compris mes deux dernières le même jour, en 2013. Les effets de toutes ces surdoses ont été inversés au moyen de la naloxone. Les employés de ce centre m'ont sauvé la vie.
Ce n'est probablement pas une coïncidence si le fentanyl est apparu pour la première fois en Colombie-Britannique en 2013, mais je ne sais pas s'il y en avait dans les drogues qui ont failli me tuer. C'est également l'année où, après de nombreuses tentatives, j'ai réussi à reprendre ma vie en main, et je continue à tenir le coup. Si je ne l'avais pas fait, je ne serais pas ici aujourd'hui pour vous parler.
L'héroïne que je consommais, et qui a tué 334 personnes en 2013, a désormais été complètement remplacée dans l'approvisionnement en drogues par un mélange toxique en constante évolution de fentanyl et d'autres adultérants. La rupture des chaînes d'approvisionnement pendant la pandémie a ouvert la voie à une augmentation massive de la puissance de ces drogues.
L'an dernier, en 2023, les drogues toxiques ont malheureusement tué plus de 2 500 Britanno-Colombiens. C'est plus de sept fois le nombre de décès enregistrés 10 ans auparavant. En outre, cela s'accompagne d'une hausse équivalente des traumatismes physiques et cérébraux connexes, de la pression s'exerçant sur les premiers intervenants, les soins de santé et les programmes de rétablissement, et des répercussions sur la sécurité publique et sur nos collectivités. C'est donc plus de sept fois l'impact en 10 ans. Une augmentation de plus de 600 %. Nous n'avons ni les ressources ni le personnel nécessaires pour faire face à une hausse aussi marquée en si peu de temps.
On peut observer la même tendance mortelle dans toutes les provinces du Canada et dans toutes les collectivités de l'Amérique du Nord, quelles que soient les politiques en place en matière de drogues, ce qui me ramène à mon message clé. C'est une crise attribuable aux drogues toxiques. Il ne s'agit pas d'une crise politique. Ce n'est pas une crise causée par la toxicomanie. Ce ne sont ni des individus ni des idées loufoques qui l'ont provoquée. Elle n'est pas non plus causée par la réduction des méfaits, les mesures visant un approvisionnement plus sécuritaire ou la décriminalisation, et chacun d'entre vous le sait.
Vous avez entendu plus de 50 témoins et reçu 20 mémoires. Vous devriez pouvoir reconnaître sans difficulté que les drogues toxiques et illicites sont la cause de cette urgence de santé publique, et la population doit être informée et avertie des risques réels. Vous causez du tort aux gens en essayant d'affirmer le contraire.
Différents experts peuvent avoir des idées et des solutions différentes, mais si l'on n'arrive pas à s'entendre sur la cause de la crise, alors votre travail ici, au Comité, est absolument inutile. Ce n'est qu'à la faveur d'une compréhension commune que de vraies solutions, plutôt que des slogans de campagne, pourront être élaborées, étudiées et retenues.
Je vous remercie de votre temps et de votre écoute.
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Merci, monsieur Felicella.
Je vous parle depuis les territoires non cédés des nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh.
Je vous remercie, honorables députés, de me donner l'occasion de m'adresser à vous.
Permettez-moi de commencer par me situer dans le travail que je fais. Je m'appelle David Tu. Je suis un médecin de famille non autochtone. Depuis 24 ans, je travaille comme médecin de famille dans le Downtown Eastside de Vancouver, au sein d'une clinique majoritairement autochtone. Je suis reconnaissant d'avoir reçu, au cours des quatre dernières années, une subvention du Programme sur l'usage et les dépendances aux substances de Santé Canada, le PUDS, qui m'a permis d'explorer les effets d'un partenariat entre des aînés autochtones et des fournisseurs de soins primaires pour offrir des services utiles aux Autochtones qui vivent avec un trouble lié à l'utilisation d'opioïdes en milieu urbain. Je travaille actuellement au centre de santé Kílala Lelum, dans le Downtown Eastside.
Comme M. Felicella vient de le dire, cela fait huit ans que nous vivons une urgence de santé publique en Colombie‑Britannique, qui entraîne la mort de sept personnes par jour en raison d'un approvisionnement non réglementé en drogues de plus en plus toxiques. Les Autochtones qui vivent dans le Downtown Eastside sont au cœur de cette crise. Pour illustrer la situation, j'aimerais vous raconter une histoire qui met en lumière la complexité de la situation.
Mme M est une femme autochtone de 38 ans d'origine métisse et des Premières Nations. Je la connais et elle fait partie de ma clientèle familiale depuis 14 ans. Elle est mère d'un fils de trois ans. C'est une personne incroyablement allumée et extrêmement loyale. Elle a également subi des traumatismes extrêmes dans sa vie, et elle vit depuis longtemps avec un trouble de toxicomanie grave et la consommation d'opioïdes et de stimulants.
Pendant les deux années qui ont suivi le retrait de son bébé et son placement en famille d'accueil, Mme M n'a manifesté aucun intérêt à maîtriser sa consommation de substances. Malgré le soutien de sa famille et d'une équipe de soins dévouée, elle affichait une volonté minimale de suivre des traitements par agonistes opioïdes et prenait sporadiquement un traitement de substitution sur ordonnance.
Au cours de cette période de deux ans, elle a été victime de multiples surdoses. Elle aurait facilement pu mourir et n'être qu'une statistique dans le grand nombre d'Autochtones qui meurent chaque jour en Colombie‑Britannique, mais je suis heureux de dire que grâce à l'espoir retrouvé de se réapproprier le rôle de mère de son fils, Mme M participe maintenant à un programme de traitement par agonistes opioïdes au fentanyl qui lui a permis de réduire considérablement sa consommation illicite d'opiacés et de stimulants.
Elle est actuellement motivée à suivre un traitement en établissement autochtone axé sur la famille avec ses deux parents, sa sœur, son conjoint et leur fils. Malheureusement, les deux seuls centres de traitement autochtones en Colombie‑Britannique qui acceptent les familles rejetteront probablement cette famille, premièrement, parce qu'ils excluent les personnes qui reçoivent le traitement par agonistes opioïdes et, deuxièmement, parce qu'ils n'autorisent pas les enfants de moins de huit ans.
Nous espérons que l'un d'eux fera une exception, mais les deux centres ont une liste d'attente de 6 à 12 mois, une dure réalité pour cette famille. Il y a huit jours, Mme M a été découverte inconsciente dans une salle de bain de l'immeuble d'appartements de sa mère. Heureusement, elle a été ressuscitée et elle s'est rétablie à l'urgence.
Permettez-moi d'énoncer un fait. L'approvisionnement non réglementé en drogues tue des gens, et les membres des Premières Nations sont six fois plus à risque de décès que les non-Autochtones en Colombie‑Britannique. Pour paraphraser Bruce Robinson, un aîné du peuple Nisga'a, on ne peut pas aider les gens s'ils sont morts.
De nombreuses personnes ayant un trouble lié à la consommation de substances ne sont pas prêtes à se sevrer de leur dépendance pour diverses raisons. Cela signifie que, souvent, les services de traitement sont peu susceptibles de les aider à se rétablir, comme ce fut le cas pour Mme M au cours des deux années qui ont suivi le retrait de son enfant.
Parallèlement à d'autres initiatives de réduction des méfaits, les traitements de substitution sur ordonnance et les traitements par agonistes opioïdes peuvent aider à réduire le risque de surdose; cependant, il est largement admis parmi les professionnels de la santé comme moi que nous ne pourrons pas nous sortir de cette urgence de santé publique à coup de prescriptions. Il y a plusieurs choses que nous devons faire collectivement pour changer de cap.
Premièrement, il nous faut un éventail complet de soins pleinement fonctionnels allant de la réduction des méfaits aux traitements axés sur le rétablissement.
Deuxièmement, il nous faut une voie commune vers un approvisionnement en drogues réglementé. Il faut aussi reconnaître que la culture sauve des vies. Pour les Autochtones en particulier, dont le chemin vers la toxicomanie est souvent pavé de traumatismes découlant du colonialisme, les remèdes traditionnels et les pratiques culturelles offrent à beaucoup des moyens concrets pour maîtriser leur consommation de substances et s'attaquer aux causes sous-jacentes de leur dépendance.
Troisièmement, il faut investir davantage dans les programmes favorisant la culture, les remèdes traditionnels et la guérison axée sur la terre. En fait, nous avons besoin d'investissements dans des programmes de traitement. Pour les Autochtones comme Mme M, qui sont prêts à s'attaquer à leur toxicomanie, il faut un accès accru à des traitements en établissements communautaires culturellement adaptés.
Enfin et surtout, il faut mettre fin aux fausses dichotomies et à la politique de division. Je ne saurais mieux dire que M. Felicella à ce sujet. Nous sommes un pays de ressources abondantes, et la pandémie de COVID‑19 a révélé notre capacité de mobiliser des ressources pour répondre aux besoins en matière de santé publique. Nous avons besoin de services de réduction des méfaits, notamment de traitements de substitution sur ordonnance pour garder les gens en vie lorsqu'ils ne sont pas prêts à...
[Français]
Merci beaucoup de votre accueil chaleureux ici, à Ottawa.
[Traduction]
Je m'appelle Dan Williams. Je suis ministre de la Santé mentale et des Dépendances de l'Alberta. Je suis un décideur politique. Je n'ai pas d'expérience vécue de la situation. Je n'ai pas travaillé en première ligne. Je suis celui qui décide, avec mon cabinet et mes collègues de l'Alberta, comment répondre à cette crise de toxicomanie qui ravage l'Alberta, nos familles et nos collectivités — et partout au pays, nous voyons la même tendance se dessiner.
Pour vous qui siégez au comité chargé d'étudier l'épidémie d'opioïdes et la crise de consommation de drogues, je pense qu'il est important de bien cadrer la question. S'il y a tant de surdoses et que nous voyons cette tragédie frapper nos familles et se dérouler dans nos rues, c'est qu'il y a une maladie. Cette maladie mortelle est la dépendance. Elle ne fait pas de discrimination selon qui on est, elle peut toucher n'importe qui.
La réalité, c'est que la dépendance mène à deux voies, qu'il n'y a que deux fins possibles à la dépendance, et quiconque vous dit le contraire vous ment et se ment peut-être à lui-même. Il n'y a qu'une issue parmi deux à la dépendance. En tant que décideurs, en tant que province et en tant que pays, nous devons accepter cette réalité. Soit elle mène à la douleur, à la misère et, si elle dure assez longtemps, à la mort, tragiquement, soit elle mène à un traitement, à un rétablissement et à une seconde chance dans la vie.
C'est pourquoi l'Alberta se soucie si profondément des personnes vulnérables et nous croyons que nous avons l'obligation de prendre soin de ceux et celles qui souffrent de cette maladie qu'est la toxicomanie, qui peut mener à une fin tragique, mortelle, ou susciter l'espoir d'un renouveau, afin que ces personnes puissent redevenir des membres à part entière de leur famille (des frères, des sœurs, des pères et des mères) et participer à une collectivité dynamique où les personnes rétablies contribuent pleinement aux merveilleux secteurs de la société que nous aimons tant.
L'Alberta a donc investi énormément de ressources à cette fin. Nous comprenons qu'en tant que province, comme en tant que pays, nous avons le choix entre continuer sur la voie que nous suivons depuis disons 25 ans au Canada, avec l'adoption de politiques qui ne donnent pas les résultats dont nous avons besoin... Nos collectivités sont de moins en moins sécuritaires. Les personnes qui souffrent de toxicomanie n'ont pas droit à la dignité et aux soins que chacun mérite pour avoir la possibilité de se rétablir.
Je pense que vous tous ici — et surtout vous, qui siégez à ce comité et qui êtes chargés d'élaborer la politique fédérale — avez et partagez la même obligation morale que moi, en ma qualité de ministre de la province de l'Alberta, et que chaque citoyen de notre pays, à savoir que nous voulons que nos collectivités s'améliorent et que tout le monde soit respecté et traité avec dignité.
Pour vous donner une idée du travail que nous faisons, nous aurons probablement investi, au final, près d'un milliard de dollars en capital. Nous travaillons en ce sens par la construction d'infrastructure. Pendant de nombreuses années, l'Alberta, comme le reste du pays, a tardé à se doter de la capacité de traitement nécessaire. Nous avons besoin d'une porte de sortie de la toxicomanie. Si nous constatons une augmentation de la dépendance, qu'on parle de la crise de l'oxycodone — qui a en grande partie aggravé la pandémie d'opioïdes que nous connaissions déjà et qui se poursuit — ou de celles de la méthamphétamine, de la cocaïne ou de toute autre substance, même de l'alcool, nous avons besoin d'outils pour que les gens puissent se sortir de la dépendance, plutôt que de mourir, et qu'ils se rétablissent.
C'est pourquoi nous avons investi dans 11 centres de rétablissement de la province, dont cinq sont gérés en partenariat avec des communautés autochtones. Quatre d'entre eux se trouvent dans la réserve de la communauté autochtone concernée, parce que nous savons que les Autochtones sont touchés de façon disproportionnée par cette crise mortelle de la toxicomanie. Nous devons intervenir là sans tarder, et nous dépêcher de les aider de la façon dont ils voient... Comme nous l'avons déjà entendu, la culture est un élément important de la guérison axée sur la terre, c'est donc une guérison adaptée à la culture bien adaptée aux communautés autochtones de l'Alberta.
Nous avons évidemment investi non seulement dans ces 11 centres de rétablissement pour y offrir un éventail complet de soins, mais nous allons à la rencontre des gens là où ils se trouvent. Notre système finance à coup de millions de dollars les sites de consommation de drogues et les trousses de naloxone. Nous avons des unités de vie thérapeutiques dans nos établissements correctionnels. Nous avons accès à des traitements, et je sais que bon nombre d'entre vous en ont été témoins lorsque vous êtes venus généreusement en Alberta pour découvrir notre programme.
En ce qui concerne la voie à suivre pour l'Alberta et le Canada, je demande à chacun d'entre vous de prendre cette crise très au sérieux, comme l'ont recommandé les témoins précédents. Nous ne pouvons pas poursuivre nos expérimentations comme celle de la décriminalisation, qui, heureusement, a été abandonnée en Alberta. En Alberta, nous sommes fondamentalement opposés à toute politique comme l'approvisionnement sécuritaire, qui vise à distribuer des drogues à des toxicomanes pour tenter de régler une crise de toxicomanie.
Nous croyons en l'espoir et aux possibilités. Nous valorisons la compassion nécessaire pour prendre soin des personnes en difficulté. Nous vous demandons également, puisque vous faites partie d'un organe fédéral responsable des Premières Nations, de venir à la table, de ne pas vous dérober à vos obligations auprès des Premières Nations et de travailler en partenariat avec nous et les Premières Nations pour offrir des solutions porteuses.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président. C'est un honneur de me joindre à vous et au Comité.
Je vais utiliser mes cinq minutes, tout d'abord, pour essayer de déconstruire quelques mythes entourant ce qu'on appelle le modèle portugais. Je sais que la façon dont le Portugal s'est attaqué à l'épidémie d'héroïne dans les années 1980 et 1990 est souvent décrite comme une simple décriminalisation ou même, comme la libéralisation de la consommation de drogues. Cependant, c'est beaucoup plus que cela.
D'une part, nous n'avons pas libéralisé la consommation de substances au Portugal. La consommation de drogues y est toujours interdite. Ce n'est pas un crime. Les gens ne sont pas passibles de peines d'emprisonnement pour cela, mais il existe toute une gamme de sanctions administratives pour dissuader les gens de consommer de la drogue.
D'autre part, la décriminalisation n'est qu'un aspect du système, qui prévoit tout un train de mesures allant de la prévention au traitement et qui comprend des politiques de réduction des méfaits et de réinsertion sociale. Même si je considère que la décriminalisation est un élément très important dans tout cela, c'est surtout un moyen de rejoindre des gens qui, autrement, ne se tourneraient pas vers le système de santé ou ne chercheraient aucune forme de soutien pour changer leur mode de vie.
Grâce à l'ensemble des politiques que nous avons mises en place — et j'étais ravi d'avoir l'occasion de parler de ce que nous faisons ici avec le ministre Dan Williams et son personnel il y a quelques semaines —, nous avons réussi à endiguer une épidémie de fentanyl que je comparerais à celle que vous vivez en Amérique du Nord. Le phénomène touche toutes les couches de la société et toutes les familles. Je crois qu'il est presque impossible de trouver une famille canadienne ou américaine qui n'est pas touchée par cette épidémie.
Je pense que pour transformer la façon dont on gère ces problèmes, il faut considérer les maladies ou les troubles liés à la consommation de substances avec la même dignité qu'on aborde les autres maladies et comprendre que les personnes qui en souffrent ont droit à la même dignité que les patients qui souffrent d'autres types de maladies. Je pense qu'il est essentiel de voir et d'aborder ces problèmes du point de vue de la santé et de la société, plutôt que d'intenter des poursuites ou d'exercer une quelconque forme de coercition contre les personnes qui ont ce genre de problèmes.
Je suis très heureux d'aborder cette question avec vous, et je suis à votre disposition pour répondre aux questions que vous pourriez avoir au sujet de la façon dont les Portugais gèrent ces problèmes. Je vous remercie de m'avoir invité.
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Merci, monsieur le président.
Pour commencer, je tiens à vous remercier, monsieur Felicella, d'être ici et de nous avoir raconté votre histoire avec tant de courage. Je suis heureuse que vous soyez ici pour raconter votre histoire, et je suis heureuse que vous soyez en vie. Cela prouve que le rétablissement est bel et bien possible.
Je vais adresser mes premières questions au Dr Goulão. Dans votre déclaration préliminaire, vous avez dit qu'au Portugal, selon le modèle portugais, vous n'avez pas libéralisé la consommation de drogues et que la décriminalisation n'était qu'un aspect de l'équation. Au Portugal, si quelqu'un fumait du crack sur la plage, qu'arriverait‑il si un policier se trouvait à passer par là?
Si quelqu'un consomme une substance illicite dans un lieu public, les autorités policières peuvent intervenir, amener cette personne au poste de police, saisir la substance ou les substances qu'elle possède puis évaluer la situation. Si la quantité de drogue illicite que la personne a avec elle est supérieure à ce qui est considéré comme de l'ordre de la consommation personnelle pour 10 jours, il y a présomption que la personne fait du trafic de drogue, et elle sera dirigée vers le système pénal comme avant.
Si la personne a une quantité inférieure à cela, suffisante pour sa consommation personnelle pendant 10 jours, on lui demandera simplement de se présenter devant un organisme administratif appelé Commission de dissuasion en matière de toxicomanie, qui relève du ministère de la Santé et qui a le pouvoir d'appliquer des sanctions administratives, semblables à celles qui sont utilisées pour des problèmes de circulation comme pour le fait de ne pas porter sa ceinture de sécurité ou ce genre de chose.
La principale tâche de cette commission, qui est composée de professionnels de la santé, est d'évaluer les besoins de cette personne en matière de consommation de drogues. S'il s'agit d'une personne toxicomane, elle est invitée à aller vers un centre de traitement, et la commission a la possibilité de faciliter l'affaire et de lui simplifier les choses.
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Honnêtement, c'est bien plus complexe, et je ne peux pas donner une réponse simple. Cette thérapie ne se résume pas à une chose, mais au fond, c'est une question de connexion et de relations, notamment celle avec la terre. Selon le concept que des enseignants, des aînés et des soignants autochtones m'ont expliqué, la solution aux dépendances met plus l'accent sur les relations que les autres thérapies et modalités de substitution, et la relation à la terre est très importante pour bien des peuples et des cultures autochtones.
Grâce à l'établissement de nouveaux liens et à la reconnexion avec qui l'on est comme Autochtone, sa famille et ses ancêtres... Ce sont ces liens qui mettent la personne dans un état identitaire positif comme humain. Les gens qui atteignent cet état — qui consiste en une bonne relation avec soi‑même et une attitude positive — ont tendance à faire des choix affirmés et positifs pour eux‑mêmes. Ce sont ces relations qui les soutiennent dans leurs choix, comme celui de diminuer la consommation de substances délétères pour leur corps.
J'ai vu cette thérapie prendre la forme d'un séjour en canot, pour certaines personnes, ou en fait, de simples marches quotidiennes à la plage dans notre quartier pour connecter avec l'océan. Il y a bien des façons de rétablir ces relations, et il y a bien des modalités autochtones très complexes qu'appliquent les soignants autochtones pour que les patients se reconnectent à la terre et à ce que cela signifie. Je ne veux pas déprécier la complexité de la médecine autochtone, parce qu'elle est complexe, et bien des preuves montrent que cette stratégie mène à des changements dans la consommation de substances pour bien des gens.
Pour répondre à votre question, oui, j'endosse de tout cœur un investissement plus important dans l'élaboration de protocoles et l'exploitation des ressources.
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Merci de votre question.
Je pense que le traitement axé sur la terre, surtout du point de vue autochtone, est un pilier central du regard que nous portons sur les occasions à saisir pour favoriser le rétablissement. Nous croyons que tous les Albertains qui souffrent de dépendance méritent de pouvoir se rétablir. Nous constatons d'excellents résultats. Si l'on regarde les communautés de vie thérapeutiques et les centres de rétablissement où l'on offre le traitement axé sur la terre de pair avec une thérapie par agonistes opioïdes, les données de recherche sont claires. Nos résultats signalent la même chose, d'ailleurs. Je crois que vous avez aussi entendu le Dr Day, notre directeur médical de lutte contre la dépendance.
Nous avons des partenariats avec cinq communautés autochtones, dont quatre se situent dans une réserve. Nous sommes loin de leur imposer ce qu'elles devraient faire. Nous leur proposons plutôt d'être partenaires pour discuter de nation à nation... Tous les chefs de Première Nation à qui je parle, chaque fois que je vais dans une réserve, me demandent des ressources en matière de traitement et de rétablissement. C'est ce qu'ils demandent, et ils nous en implorent. Ils savent qu'il y a tout un marketing autour du concept de l'approvisionnement sûr, mais il voient au‑dela de cela, parce qu'ils voient le carnage dans leurs communautés. Ils nous demandent de l'aide pour ceci ou cela. La province de l'Alberta a donc répondu que même s'il s'agit d'une compétence fédérale, elle allait travailler avec les communautés qui vivent ces problèmes.
Nous avons investi environ 35 millions de dollars dans chaque centre de rétablissement, en plus des coûts de fonctionnement. Les Premières Nations posséderont et exploiteront ces centres, qui seront intégrés sur le plan culturel. Nous pensons qu'il s'agit là d'un élément central de notre façon de résoudre la crise.
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Monsieur Powlowski, vous pourriez peut‑être poser cette question plus tard.
Je suis désolé, docteur Goulão. Le temps est écoulé pour cette série de questions, mais il reste encore beaucoup de temps. Merci de vos réponses.
Chers témoins, avant de continuer, si vous avez du mal avec l'autre langue officielle du Canada, le français, il y a un bouton sur votre écran d'ordinateur. Si l'on ne vous l'a pas dit, il ressemble à un globe, et vous pouvez choisir la langue dans laquelle vous souhaitez entendre nos délibérations.
[Français]
Monsieur Thériault, vous avez la parole pour six minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les importants témoins de leur témoignage fascinant et de tout leur travail.
Monsieur le ministre Williams, votre gouvernement connaît une forte croissance du nombre de décès causés par des drogues toxiques par habitant. On est passé de 800 décès en 2019 à plus de 2 000 décès l'an passé, la pire année de l'histoire. Le taux de décès par habitant y est désormais presque le même qu'en Colombie‑Britannique.
Paul Wells a écrit dans Substack il y a peu que l'ampleur de la crise à Edmonton et en Alberta est telle qu'il est difficile d'être certain que nos efforts portent fruit. Il a cité le chef adjoint Driechel, qui fait partie du Service de police d'Edmonton depuis 27 ans et qui a dit: « La crise est pire que jamais ».
Nous avons aussi vu votre gouvernement fermer des centres de consommation supervisée. Vous en avez ouvert un nouveau depuis que vous formez le gouvernement, mais vous avez annulé cinq projets. Vous avez fermé deux centres, et vous prévoyez en fermer trois autres. Le gouvernement précédent en avait ouvert huit et prévoyait en ouvrir deux autres.
Appuyez‑vous les centres de consommation supervisée et reconnaissez‑vous leur importance pour sauver des vies?
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Oui, très certainement.
Évidemment, les morts ne se rétablissent pas. Il y a aussi bien des gens qui consomment des substances mais qui n'ont pas de problème de dépendance. Compte tenu du risque que présentent les drogues contaminées qu'on trouve dans les rues de nos jours, ceux qui consomment pour la première fois, les consommateurs intermittents, les consommateurs occasionnels et les gens qui luttent contre la dépendance — qui viennent de tous les milieux — s'exposent à un risque grave de décès.
Malheureusement, il semble que nous attendions que les gens deviennent dépendants avant de les aider. Les traitements et le rétablissement n'aideront pas ceux qui consomment simplement ces substances. Les services de réduction des méfaits vont les aider, et bon nombre de ces personnes tisseront des liens qui permettront de mettre sur pied d'autres services de santé.
Pensez à Insite dans le Dowtown Eastside de Vancouver, qui depuis 20 ans, a redirigé 71 000 personnes vers des services externes. On parle ici de services de désintoxication, de traitements, de rétablissement, de soins de santé et d'hospitalisation. La réduction des méfaits représente un point commun très important, comme le disait le Dr Goulão, pour renforcer le soutien, la confiance et la relation sans jugement et compatissante nécessaire quand un consommateur décide de faire le saut. Le deuxième étage d'Insite, par exemple, sert à la désintoxication, alors que le troisième étage sert à la transition.
Permettez‑moi de dire ce qui suit. Ce ne sont pas les services de rétablissement qui m'ont aidé à sortir du Downtown Eastside. Ce sont les services de réduction des méfaits qui me donnaient des billets d'autobus et qui me payaient le taxi pour que je me rende au centre de traitement. Chaque fois que je quittais le centre de traitement — parce que c'est une condition chronique qui amène des rechutes —, les services de réduction des méfaits m'accueillaient de nouveau. Je ne serais pas en vie ici aujourd'hui sans eux, donc je suis un fervent défenseur d'un ensemble de soins vaste et complet dans ce pays pour appuyer la réduction des méfaits et le rétablissement. C'est fini le temps où l'on choisissait l'un ou l'autre. Il faut agir sur les deux fronts. L'approvisionnement en drogues tue les gens.
Je répète que tout le monde qui consomme des substances ne lutte pas contre la dépendance.
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Oui, s'il y avait une crise de dépendance, on pourrait revisiter les décennies passées où la consommation d'alcool présentait le taux de dépendance le plus élevé de l'histoire du pays. C'était la drogue par excellence, donc s'il s'agissait d'une crise de dépendance, pourquoi ne parlions‑nous pas d'une crise de dépendance il y a 20 ans?
C'est vraiment une crise des drogues toxiques, parce que l'approvisionnement en drogues a changé. Oui, bien sûr, il y a des consommateurs qui luttent contre la dépendance. Je ne le nie pas, mais soyons francs. Ce qui tue les gens, c'est l'approvisionnement en drogues toxiques contaminées. Oui, certaines personnes luttent contre la dépendance, mais encore là, c'est à cause de cette condition chronique où les personnes rechutent... Je suis allé suivre des traitements plus d'une douzaine de fois, et la majorité des gens qui suivent des traitements ne vont pas sortir du centre complètement changés. C'est un processus. Le rétablissement demande beaucoup de temps pour la majorité d'entre nous.
Je pense que nous devons être francs concernant le regard que nous portons sur les décès, la prévention des décès, et la façon dont nous soutenons les gens et traitons leur dépendance. On ne peut pas traiter la dépendance une fois que la personne est morte.
Fondamentalement, la crise de dépendance que nous connaissons... et c'est bien une crise de dépendance. Je dois le souligner. Personne qui marche dans le Downtown Eastside à Vancouver, sur l'avenue Whyte à Edmonton ou qui parcoure les rues de notre belle capitale, comme moi, ne pense que ces gens qui tirent le diable par la queue et qui sont itinérants de manière intermittente ne sont pas aux prises avec une dépendance ici et maintenant.
Si l'on mélange la méthamphétamine et le fentanyl dans cette crise, c'est que l'on a une dépendance. Nous devons régler ce problème avec sérieux, et si nous ne sommes pas assez matures pour tenir ces discussions, nous ne pourrons pas trouver les bonnes politiques et les bonnes solutions.
Au fond, l'approvisionnement sûr augmente l'approvisionnement d'opioïdes accessibles au public. Selon la règle axiomatique qui ressort du rapport de la commission Stanford‑Lancet, qui tire son nom de la revue scientifique de premier plan que publie l'Université Stanford, qui fait autorité dans la crise de surdose d'opioïdes en Amérique du Nord, si l'on augmente l'approvisionnement, on augmente les méfaits. Cela ne change rien que le responsable de l'approvisionnement soit un revendeur de drogues qui fait le trafic de fentanyl venant de Chine ou le dans le cadre des subventions accordées au Programme sur l'usage et les dépendances aux substances. Biologiquement, le fait de consommer des opioïdes va causer une nouvelle dépendance. L'approvisionnement sera accru, les coûts vont diminuer, et des obstacles vont tomber. En agissant de la sorte, on accroît l'accès et, par le fait même, on accroît les méfaits.
Nous l'avons vu, parce que la crise fondamentale à laquelle nous sommes confrontés découle de la crise des opioïdes qui a proliféré dans les années 1990 à cause de Purdue Pharmaceuticals et de l'industrie qui lui a emboîté le pas, qui ont cyniquement propagé l'oxycodone.
Nous voyons maintenant le gouvernement du Canada répéter ces erreurs. S'il nie ce qu'affirment le gouvernement de l'Alberta, la GRC, la Ville de Prince George et d'autres en matière de détournement et de saisies massives de plus de 10 000 comprimés, il peut utiliser les données du système de repérage chimique approuvé selon les directives de la FDA aux États‑Unis pour protéger la propriété intellectuelle des sociétés pharmaceutiques à but lucratif.
Nous pouvons sûrement en faire autant au Canada. Si nous avons la capacité de protéger les profits des sociétés pharmaceutiques aux États‑Unis, pourquoi ne protégeons‑nous pas la vie des consommateurs et n'employons‑nous pas les données qui montrent que l'approvisionnement est détourné? Sinon, je ne comprends pas ce que craint le gouvernement fédéral, au‑delà de sa responsabilité morale et juridique pour la propagation de la crise.
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Eh bien, madame, c'est assez simple: mes enfants ne seraient pas sur la planète. Ils sont venus au monde après 2013.
En gros, c'est vraiment une leçon d'humilité. Ce qui m'a donné du fil à retordre, ce sont les traumatismes que j'ai subis pendant mon enfance et l'idée que je me faisais de moi comme personne au sein de la société. Le fait de rencontrer les gens dans les centres de consommation supervisée... c'était extraordinaire. C'était toujours eux qui me proposaient des options, qui me parlaient de désintoxication et de rétablissement. J'ai vraiment tissé des liens avec les infirmières qui y travaillaient. Elles se souciaient de mon bien-être. Elles s'en souciaient plus que moi. C'est pourquoi j'y retournais constamment.
Je n'avais pas de problème à être sobre, mais j'en avais à le rester. Il m'a fallu beaucoup de temps, et sans le soutien de ce centre de consommation supervisée, je ne célébrerais pas la fête des Pères. Je ne célébrerais rien de tout ce que je fais. Les discussions que j'ai avec les jeunes dans les écoles produisent aussi leurs effets. Je peux leur donner des conseils pour qu'ils ne tombent pas dans le même piège que moi et qu'ils sachent vers qui se tourner en cas de besoin.
Cela a été une grande leçon d'humilité, mais j'accepte mon passé pour ce qu'il était. J'essaie vraiment de trouver un équilibre. Vous savez, il y a beaucoup de gens qui consomment des drogues sans développer de dépendance, et je ne veux pas qu'ils meurent. Il est essentiel d'avoir des centres qui soutiennent tous les parcours et toutes les personnes individuellement.
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Je dirais tout d'abord qu'il faut miser essentiellement sur les quatre piliers — la réduction des méfaits, la prévention, l'application de la loi et le traitement — et qu'il faut une mise en œuvre partout au pays. De toute évidence, l'approvisionnement en drogues toxiques a vraiment changé la dynamique des problèmes avec lesquels nous sommes aux prises.
La sensibilisation est tout simplement essentielle pour que les jeunes comprennent à quel point il est dangereux de consommer des substances de nos jours. Ce n'est pas une question de... Si je dis à quelqu'un de ne pas faire quelque chose, cela ne l'empêchera pas de le faire. Quand on sensibilise les gens, il faut aussi leur dire que s'ils consomment ces substances, de ne pas le faire seul, de s'informer pour savoir comment utiliser la naloxone, et de ne pas hésiter à demander de l'aide en cas de besoin.
Il faut un ensemble complet de soins ou de services. On ne peut pas continuer ces allers-retours. Tout comme on ne s'en sortira pas en donnant des ordonnances, on ne s'en sortira pas non plus en envoyant les gens suivre un traitement, car il faut prévoir la suite. Les gens ont besoin d'un emploi. Ils ont besoin d'un but. Je n'avais pas besoin qu'on me dise comment vivre. J'avais besoin qu'on me montre comment le faire. Il faut miser sur réduction des méfaits et le rétablissement, mais aussi offrir un ensemble complet de soins ou de services.
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Je vous remercie de la question.
Recovery on Campus est un programme formidable. Bien sûr, la Dre Burns a joué un rôle important dans son lancement. Le programme a vu le jour à l'Université de Calgary et est maintenant offert dans 26 établissements postsecondaires. Les gens se concentrent sur leur rétablissement tout en ayant la possibilité de poursuivre leurs études sur le campus. Nous finançons le programme à hauteur d'environ un million de dollars par année, et nous voulons qu'il continue d'étendre ses tentacules.
Fait intéressant, j'ai été assermenté comme ministre le 9 juin l'an dernier et le premier événement auquel j'ai participé le soir même se déroulait dans un établissement postsecondaire, l'école polytechnique de Red Deer, avec la Dre Burns. Lorsque je suis allé m'inscrire, une personne est venue me voir et m'a donné cette pièce. C'est une pièce de 24 heures. Je la garde avec moi depuis ce jour. Cette personne était sobre depuis 24 heures.
C'est important. Il est important pour nous de pouvoir comprendre ces lueurs d'espoir personnelles. Si on a un système qui n'offre pas d'espoir, qui ne finance pas le rétablissement, qui ne crée pas de lits, qui transforme la réduction des méfaits en une sorte d'outil marketing, plutôt que d'essayer véritablement d'aider les gens, quand on leur dit qu'au lieu de leur offrir des traitements, les ressources et les fonds seront consacrés à leur fournir un approvisionnement sûr en opioïdes de qualité pharmaceutique ultra puissants, ou toute autre substance, pour continuer à soulager leur dépendance, je pense que cela tue l'espoir d'une autre vie possible pour eux.
Tout mon bureau est en rétablissement. Notre chef de cabinet en Alberta est en rétablissement. Ce sont des gens qui ont d'immenses capacités. Je crois sincèrement que cette pièce est une source d'espoir chaque jour pour la personne qui la touche.
En tant que province et en tant que pays, nous devons cultiver cet espoir. Sinon, on envoie un message de désespoir à ceux qui souffrent de cette maladie.
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Le gouvernement de l'Alberta a rendu l'approvisionnement sûr illégal dans la province. C'est notre droit. C'est notre responsabilité en vertu de la Constitution et du partage des pouvoirs. Nous maintiendrons cela tant que nous serons au pouvoir.
Que pourrait faire d'autre l'Alberta, à part venir plaider sa cause devant le Comité et envoyer des lettres à la ministre qui restent essentiellement sans réponse, quand elle constate que 65 millions de pilules par année vont se retrouver dans l'approvisionnement sûr? Chacune de ces pilules de huit milligrammes est plus puissante que l'héroïne vendue dans la rue. Il s'agit d'opioïdes de qualité pharmaceutique qui sont distribués à grande échelle à l'insu de tous. Que pourrait faire d'autre l'Alberta, à part s'opposer à cette mesure et la rendre illégale?
Il faut que le gouvernement fédéral prenne des mesures à l'égard de cette politique, la plus radicale au monde. Personne ne fait cela ailleurs. C'est une politique qui a échoué. C'est dévastateur.
J'appuie sans réserve ce que les gens appellent la « réduction des méfaits », le fait d'avoir des trousses de naloxone, des centres de traitement de la toxicomanie, un programme virtuel de lutte contre la dépendance aux opioïdes ou un programme d'échange de seringues, mais cela se transforme en « production des méfaits » quand on se fait le pourvoyeur de drogues dures et puissantes. Nous sommes contre cette idée.
En toute franchise, je suis déçu que la conversation nationale s'attarde aux termes « réduction des méfaits » et « approvisionnement sécuritaire ». Malheureusement, ce vocabulaire s'inscrit dans une campagne de marketing visant à convaincre la population de l'efficacité de solutions telles que l'approvisionnement sécuritaire, dont les Canadiens savent intuitivement qu'elles sont bancales.
À mes yeux, les étiquettes n'ont pas d'importance. Je suis prêt à adopter une politique — issue du Canada ou de n'importe où à l'étranger — pourvu qu'elle vise à assurer la santé des gens. La province offre les services de transition à base de stupéfiants, que Mme Goodridge a mentionnés. Nous avons des sites de consommation supervisée de même qu'une application comprenant des services d'intervention numérique en cas de surdose.
Notre programme virtuel de lutte contre la dépendance aux opioïdes, le premier du genre et le plus novateur au monde, fournit un accès le jour même à un traitement aux opioïdes fondé sur des données probantes à base de produits contenant de la buprénorphine tels que le Suboxone et le Sublocade et de produits comme la méthadone. Chaque jour, 8 000 Albertains ont recours au programme. Nous faisons la distribution massive de trousses de naloxone. Certains considèrent tout cela comme des mesures de réduction des méfaits, mais d'autres pas. C'est parfait.
Toutefois, je n'associerais pas la réduction des méfaits à la distribution de masse, sans témoins, dans les communautés, d'opioïdes très puissants de qualité pharmaceutique, lesquels sont par la suite détournés vers les écoles secondaires et les campus de collèges, où ils aggravent ou provoquent des dépendances et font basculer massivement des milliers de personnes dans la toxicomanie. Ce serait malhonnête de prétendre auprès des Canadiens que ces mesures se rattachent à la réduction des méfaits. Force est de constater qu'elles occasionnent plutôt la production de méfaits. Si vous donnez accès aux drogues et que vous êtes le fournisseur qui les distribue massivement dans la communauté, vous causerez encore plus de ravages. Voilà ce que je trouve problématique avec cette idée.
Je ne suis pas un doctrinaire. Ce que je veux par-dessus tout, c'est aider les personnes à guérir et à se rétablir. Ma grande préoccupation est de voir que ce concept est déformé et pris hors contexte pour en tirer des avantages politiques. Je ne vais pas laisser des termes de marketing et des simulacres entraver l'aide qui pourrait être apportée à des milliers d'Albertains en difficulté.
L'Alberta s'oppose farouchement à l'approvisionnement sécuritaire et continuera à considérer cette mesure comme illégale pour des raisons évidentes. Nous ne résoudrons pas la crise en distribuant des drogues qui causent la dépendance dans les communautés aux prises avec la toxicomanie. Il faut plutôt venir en aide à ces personnes en allant à leur rencontre pour les diriger vers des ressources qui leur offriront des possibilités de rétablissement.
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Auparavant, les personnes aux prises avec la toxicomanie qui voulaient avoir accès à des ressources gouvernementales de traitement des dépendances devaient payer des frais de 1 240 $ par mois. Où les personnes dépendantes du fentanyl allaient-elles trouver 1 200 $ par mois? Cette politique gouvernementale ne comportait pas, de toute évidence, de mesures sérieuses pour traiter la toxicomanie.
Nous avons augmenté la capacité de plus de 10 000 lits depuis 2019. Nous sommes en train de construire 11 centres de traitement de la toxicomanie et de rétablissement — dont 4 dans des réserves autochtones — qui offrent des traitements très efficaces dont la durée peut aller jusqu'à un an. Nous prenons ces mesures pour éliminer toutes les barrières qui bloquent l'accès aux traitements. Il y a seulement deux dénouements aux histoires de dépendance: une mort tragique et prématurée précédée de souffrance et de misère ou une deuxième vie grâce à un programme de traitement et de rétablissement. Ce sont les deux seules options.
Pour quelle raison la société refuserait-elle d'investir dans les traitements? Je ne dis pas qu'il faut rejeter toutes les autres mesures. Il faut bien entendu offrir un continuum de soins complet, et je suis d'accord avec les commentaires des témoins à ce sujet. C'est contraire aux valeurs canadiennes de compassion de laisser les toxicomanes aboutir aux soins palliatifs sans leur offrir de possibilité sérieuse de rétablissement. Il faut élargir la capacité de traitement. Il faut réduire les barrières, éliminer les coûts et ouvrir toutes grandes les portes.
Mes opposants disent que c'est très bien, tout cela, mais qu'il faut aussi mettre sur pied des programmes de traitement et de rétablissement. Eh bien, l'Alberta est la seule à le faire. Nous joignons le geste à la parole.
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Oui. Merci. Je vais essayer d'être bref. Je comprends que vous vouliez vous adresser à d'autres témoins.
Le marché des drogues illicites de l'Alberta est intégré avec celui de la Colombie-Britannique. Les deux provinces souffrent de toute évidence de la distribution de masse de toutes sortes de drogues, notamment le fentanyl et l'hydromorphone détourné illégalement. Nous partons du même point. Heureusement, les taux de surdose totaux et par habitant en Alberta — un important indicateur pour nous — sont encore inférieurs à ceux de la Colombie-Britannique.
L'an dernier, notre taux de surdose par habitant était de 14 % inférieur à celui de la Colombie-Britannique. Ce taux était en fait de 25 % inférieur dans les deux premiers mois. Selon les données de février d'une année à l'autre, le nombre de surdoses en Alberta est de 33 % inférieur au nombre de surdoses en Colombie-Britannique.
Nous faisons preuve d'un optimisme prudent concernant les retombées favorables du modèle de rétablissement et de la culture qui y est rattachée. Nous observons depuis avril de l'an dernier un déclin constant des taux de surdose. La pandémie a eu des conséquences brutales sur les taux de toxicomanie dans toutes les provinces. Nous estimons que l'Alberta commence à récolter les fruits des mesures prises dans la province même si seulement 2 communautés de rétablissement sur 11 offrent des services en ligne.
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Pardonnez-moi, messieurs.
M. Gord Johns: Je demande...
Le vice-président (M. Stephen Ellis): Monsieur Johns, vous connaissez le principe que nous observons au Comité. Lorsque nous posons une question au témoin, il faut permettre à ce dernier de répondre. Dans ce cas‑ci, le témoin disposerait d'environ 45 secondes pour répondre à votre question initiale.
Monsieur le ministre, vous avez la parole.
M. Gord Johns: Monsieur le président...
Le vice-président (M. Stephen Ellis): Merci, monsieur Johns.
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De toute évidence, le Canada est un pays unique, avec sa propre compétence et son contexte culturel, et donc, quoi que nous fassions, cela devra être unique pour nous. Même la province de l'Alberta a un principe de subsidiarité dans la Constitution, les provinces étant responsables des soins de santé pour une raison. La solution de l'Alberta pourrait être différente des autres, et nous voyons deux politiques différentes en Colombie-Britannique et en Alberta qui s'opposent. Nous sommes heureux de voir que nous aurons un résultat politique pour les deux, que nous pourrons utiliser à des fins d'analyse.
Nous avons étudié l'Australie. Nous avons étudié le Massachusetts. Nous avons étudié le Portugal. Heureusement, comme le Dr Goulão l'a mentionné, nous nous y sommes rendus récemment et nous avons passé du temps à comprendre leur système en profondeur. Le rétablissement est une occasion formidable. La plupart des mesures de rétablissement, lorsqu'il s'agit de communautés de vie thérapeutiques, par exemple, ne sont pas mises en place uniquement par les gouvernements.
Regardez la plus grande communauté de vie thérapeutique du monde. La communauté de San Patrignano en Italie a vu le jour en 1978. Je crois que c'est une communauté de 1 200 personnes. Elle donne d'excellents résultats. Je crois que la dernière étude de l'Université de Bologne avait un taux de réussite de 72 %, et le taux de récidivisme était relativement bas; l'étude a été menée sur de nombreuses années.
Il y a beaucoup de bons renseignements sur les communautés de vie thérapeutiques et sur le rétablissement en tant que modèle. Le capital de rétablissement du Dr Best, en Écosse, est incroyablement instructif, de même qu'un certain nombre de chercheurs comme le Dr Humphreys, dont je sais que vous avez entendu parler au Comité. Il y a beaucoup de bonnes preuves au niveau international, au niveau local et, de plus en plus, au niveau des gouvernements des États.
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Je parlerai pour le contexte de l'Alberta, pas pour celui des autres provinces. Comme vous le savez, et comme je l'ai dit très clairement, l'approvisionnement sûr est illégal en Alberta. Malheureusement, nous subissons encore les conséquences politiques d'un approvisionnement sûr dans notre province en raison de programmes d'approvisionnement sûr imprudents et sans témoins en Colombie-Britannique, par exemple. Il s'agit de la politique la plus radicale au monde en matière de drogues. Aucune autre instance ne l'applique, et elle est profondément dévastatrice pour la prochaine génération de toxicomanes.
Toutefois, au‑delà de l'arrêt de cette pratique, ou à tout le moins, si vous refusez d'y mettre un terme au niveau fédéral, l'utilisation d'un traceur chimique nous permettra de connaître le détournement...
Je dirais que le gouvernement de l'Alberta a fait un grand pas en avant en établissant un partenariat avec les communautés autochtones. D'un point de vue important et constitutionnel, cette responsabilité relève de la Couronne fédérale. Je crois que nous sommes entrés dans un espace qui a été laissé ouvert et abandonné par le gouvernement fédéral. J'aimerais qu'il nous aide à répondre aux demandes des Premières Nations, à savoir une capacité de traitement dans un continuum de soins intégré, axé sur la terre et adapté à la culture, depuis les systèmes de refuge jusqu'au logement après la guérison et tout ce qui se trouve entre les deux, avec l'investissement corollaire qui s'ensuivra. C'est parce que, pour l'instant, c'est sur nous que cela retombe.
Heureusement, nous travaillons en partenariat, parce que nous pensons que c'est nécessaire. Nous aimerions que les autorités fédérales assument également leurs responsabilités.
J'ai pris la parole dans plus d'une centaine d'écoles. Je raconte aux jeunes comment j'ai surmonté d'immenses défis tout au long de ma vie, et je leur parle des différents services qui m'ont aidé à arriver là où je suis aujourd'hui. Vous savez, en tant que personne qui parle des difficultés qu'elle a eues dans sa jeunesse, ainsi que... Les jeunes se sentent interpellés. J'ai reçu de nombreux témoignages de maires, d'employés municipaux, de directeurs d'école, d'agents de liaison, de conseillers et de policiers. C'est très impressionnant.
J'ai fait récemment une conférence à l'école secondaire Hugh Boyd. Les jeunes viennent me voir après chaque conférence. Ils sont généralement en larmes. Certains d'entre eux ont vraiment de graves difficultés. Ils se sentent tellement stigmatisés et honteux parce qu'ils ne sont pas capables de demander de l'aide. Ils ont l'impression qu'on les juge pour la façon dont ils vivent leur vie. Le lendemain, le directeur d'école m'a envoyé un courriel pour me dire que le bureau du conseiller était bondé d'élèves qui demandaient de l'aide et que Guy Felicella avait le don de banaliser la démarche de demander de l'aide. Toutefois, s'ils le font, je veux qu'ils sachent qu'il y a des gens comme moi et d'autres dans la communauté. Il y a des services. Nous nous soucions d'eux et nous voulons les soutenir.
Je pense qu'il est très important que nous continuions à donner aux jeunes les réalités de la crise à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui, afin qu'ils puissent aller de l'avant dans leur vie.
Il y a complémentarité entre les interventions qui sont assurées et soutenues par l'État, et les interventions privées qui sont également soutenues financièrement par l'État. Par exemple, nous avons une clinique externe dans chaque capitale de district. Il y a 18 districts. Chacun a au moins un centre, responsable d'assurer la prévention, le traitement, la réduction des méfaits et la réinsertion sur son territoire. S'ils n'ont pas la capacité d'offrir les réponses nécessaires sur leur territoire, ils peuvent établir un contrat avec des ONG.
Nous avons mis en place assez rapidement un réseau d'interventions. Je dois dire que les communautés thérapeutiques sont principalement privées et dirigées par des ONG. L'État ne compte que trois communautés thérapeutiques, mais nous en avons 68 dirigées par des ONG, selon des modèles différents. La responsabilité de l'État est de certifier et de soutenir le développement de ces communautés, puis nous payons pour les services qu'elles fournissent aux patients.
Dans notre société, la stigmatisation est tout aussi mortelle que les drogues elles-mêmes. C'est la principale raison pour laquelle les gens consomment seuls et ne demandent pas d'aide et de soutien. C'est la principale raison pour laquelle des gens meurent aussi. Il n'y a pas que les drogues, il y a aussi la honte et le fait de se sentir comme un raté. On essaie de participer à un programme et on fait de son mieux. Je ne crois pas que notre société se réjouisse qu'il y ait des gens qui essaient, même si souvent ils n'arrivent pas à obtenir les résultats dont ils ont besoin.
La réalité, c'est que l'approvisionnement en drogues toxiques ne change pas pendant le traitement. Les choses ne cessent d'empirer. Ensuite, lorsqu'on fait une rechute, les drogues sont là pour vous piéger et vous tuer. Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir un système de portes tournantes qui consiste à envoyer les gens en traitement sans avoir de filet de sécurité pour la réduction des méfaits à leur sortie. Des gens vont mourir. Les gens ne guériront pas.
Comme je l'ai dit, même si les slogans de campagne comme « Ramenez vos proches à la maison sans drogue » semblent attrayants, la réalité est autre. C'est pourquoi nous devons avoir tous les systèmes de soins qui répondent aux besoins des gens et qui les soutiennent. Si nous y arrivons et que nous le faisons vraiment de manière à autant réduire les méfaits qu'à favoriser le rétablissement, je vous promets que nous réduirons le nombre de décès au pays.
Je pense simplement que les gens pensent que la Colombie-Britannique est une province qui réduit les méfaits. C'est inexact. C'est une province qui s'occupe de tout. Nous avons intensifié les traitements. Nous avons actuellement plus de 3 600 lits de traitement auxquels les gens peuvent avoir accès. Nous avons aussi des services de réduction des méfaits. Je pense que la province a ajouté, depuis 2017, 607 lits et qu'il y en aura d'autres. Nous avons aussi les centres communautaires de rétablissement, qui sont des endroits où les gens qui ont le désir de changer leur vie bénéficient d'une thérapie de groupe. Nous avons aussi le programme Road to Recovery à la clinique St Paul.
Il est malheureux que certains membres du Comité de la santé n'étaient pas présents pour le visiter, car la clinique démontre l'importance du rétablissement dans un hôpital où les gens peuvent aller et avoir accès à des services de désintoxication et de traitement par l'entremise de ces services de rétablissement. Nous bénéficions de lits réservés à contrat par l'entremise des services de santé.
La Colombie-Britannique se concentre vraiment sur l'intégration de tous les aspects et comprend qu'il faut un continuum complet de soins. C'est ce sur quoi nous continuerons de travailler. C'est pour cela que je vais continuer à me battre. C'est ce que je continuerai de défendre, non seulement en Colombie-Britannique, mais partout dans le monde, parce que c'est très important. Je ne veux plus voir personne mourir. C'est tout simplement trop tragique.