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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vais essayer de passer cela en revue le plus rapidement possible. Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité aujourd'hui. Je suis heureux de parler de notre système d'octroi de l'asile et de nos propositions en matière d'application de la loi à la frontière, que nous avons incluses dans le projet de loi .
Monsieur le président, nous vivons dans un monde qui connaît des niveaux de migration sans précédent. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés a estimé à environ 258 millions le nombre de personnes qui se déplacent à l'échelle mondiale, y compris des migrants économiques. Toutefois, 25,4 millions de ces personnes sont réputées être des réfugiés, qui fuient la guerre et la persécution et cherchent une protection.
À l'instar de nombreux autres pays du monde — presque chaque autre pays sûr au monde —, le Canada a constaté une augmentation de la migration. La croissance de la migration mondiale donne à penser qu'il est probable que le nombre de demandeurs d'asile continue d'augmenter et fait ressortir la nécessité de continuer de nous assurer que nos frontières et notre système d'octroi de l'asile sont bien gérés pour nous acquitter de nos obligations juridiques internationales et canadiennes.
Il est impératif que nous maintenions un système de protection des réfugiés qui repose sur deux principes importants: l'équité et la compassion. Le budget de 2019 a proposé l'investissement de 1,18 milliard de dollars sur 5 ans, à compter de 2019-2020, et de 55 millions de dollars par année par la suite pour renforcer l'intégrité des frontières du Canada et de notre système d'octroi de l'asile. Ces investissements soutiennent aussi la stratégie du gouvernement en matière de protection frontalière. Ils permettront d'accroître la capacité du système d'octroi de l'asile de gérer des volumes élevés de demandes afin de fournir une protection en temps opportun à des réfugiés et de faire en sorte qu'un demandeur d'asile débouté soit renvoyé rapidement et avec compassion de notre pays.
La stratégie en matière de protection frontalière suppose de déceler et de décourager la mauvaise utilisation de notre système de visas en empêchant les personnes qui ne sont peut-être pas des demandeurs de visa temporaire légitimes de voyager au Canada. Cela signifie d'investir considérablement dans la collecte de renseignement et l'analyse des tendances pour limiter le nombre de visas canadiens délivrés à des gens qui pourraient utiliser un visa canadien uniquement pour s'établir de façon permanente au Canada.
Nous poursuivons également le travail avec nos partenaires internationaux pour échanger des renseignements et des analyses des tendances qui pourraient avoir une incidence sur la délivrance de visas; qui augmentent considérablement l'interdiction de migrants irréguliers éventuels à l'étranger; qui suscitent la participation de pays récalcitrants à l'appui d'activités de renvoi, grâce à l'obtention en temps opportun de leur coopération pour ce qui est de la délivrance de titres de voyage pour des demandeurs d'asile déboutés une fois qu'ils ont épuisé tous les recours juridiques au Canada; et nous décourageons également les migrants irréguliers éventuels au moyen d'une sensibilisation ciblée, en corrigeant la désinformation et en fournissant les faits au sujet du système d'octroi de l'asile du Canada, pour nous assurer que les gens comprennent nos lois et le fonctionnement de ce système.
Monsieur le président, la stratégie en matière de protection frontalière permettra aussi de maintenir l'intégrité des frontières du Canada. Nous investissons dans l'établissement continu d'une capacité pour les interceptions entre les points d'entrée, tandis que la Gendarmerie royale du Canada continue d'accroître ses capacités dans des lieux clés à la frontière et d'investir dans un nouvel équipement de technologies frontalières.
Nous mettons en place des mesures d'urgence pour nous assurer d'être prêts à réagir à toute augmentation possible du nombre de migrants irréguliers, et nous avons présenté des modifications législatives qui permettront d'améliorer, à notre avis, notre capacité de gérer les flux le long de la frontière en cas d'augmentation et d'afflux. Cela comprend, par exemple, un amendement qui éliminera le délai de trois jours offert aux agents pour déterminer si la demande d'asile d'une personne est recevable avant que la demande soit automatiquement déférée à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada indépendante. L'élimination de cette exigence fournira au gouvernement une plus grande souplesse pour gérer des volumes à la frontière et fera en sorte que tout le monde fasse l'objet d'un examen approprié et équitable.
Nous mettons aussi en place des mesures pour décourager la migration irrégulière de ceux qui essaient de présenter des demandes multiples dans des pays différents — et c'est écrit dans la modification législative de la Loi d'exécution du budget. Tout comme dans d'autres cas d'interdiction de territoire, ces personnes se verront interdire l'accès à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada. Plutôt, elles auront accès à un examen des risques avant renvoi amélioré, ou ERAR, avant le renvoi, pour qu'on veille à ce qu'elles ne soient pas renvoyées dans une situation de risque.
Monsieur le président, je crois qu'il est très important d'insister sur le fait que personne qui s'est vu interdire l'accès à la CISR comme résultat de cette nouvelle mesure ne sera renvoyé sans la tenue d'une audience d'ERAR. Cette mesure proposée contribuera aussi à réduire le nombre de dossiers à la CISR, tout en faisant en sorte que tout le monde reçoive un traitement équitable avant que des renvois ne surviennent.
Monsieur le président, nous maintenons la confiance du public envers notre système en traitant les gens qui franchissent irrégulièrement la frontière exactement de la même façon que ceux qui le font actuellement dans des points d'entrée réguliers, comme moyen pour éliminer tout incitatif ou toute perception d'avantage injuste.
De plus, nous continuons de solliciter les États-Unis afin de moderniser et d'améliorer l'Entente sur les tiers pays sûrs. Le gouvernement du Canada communique de façon continue avec le gouvernement américain sur des questions liées à notre frontière commune.
Je vous informe aussi que j'ai récemment rencontré de nombreuses parties prenantes, y compris des membres du Congrès américain, de la Customs and Border Protection et des représentants du département de la Sécurité intérieure des États-Unis, et nous cherchons à renforcer notre coopération avec les États-Unis pour régler des enjeux liés à la migration irrégulière, y compris la modernisation et l'amélioration de l'Entente sur les tiers pays sûrs dans l'intérêt mutuel des deux pays.
Le Canada et les États-Unis ont en commun un intérêt mutuel pour assurer la gestion ordonnée des demandes d'asile tout en protégeant la sécurité de nos citoyens et en respectant les droits de ceux qui fuient la persécution.
Nous investissons dans un système d'octroi de l'asile qui sera rapide, équitable et définitif. Nous augmentons actuellement le financement pour le système d'octroi de l'asile dans son ensemble afin de traiter des volumes supérieurs de demandes. Cela permettra à la CISR de prendre des décisions portant sur jusqu'à 50 000 demandes d'asile et 13 500 appels d'ici l'exercice 2021. Grâce à ce financement additionnel, la Commission sera en mesure de rendre un plus grand nombre de décisions, réduisant ainsi les délais d'attente pour les personnes ayant besoin de protection, et débouchant sur des renvois plus rapides et efficaces des demandeurs d'asile déboutés.
Je signalerais aussi que, pour reconnaître l'augmentation des volumes de demandes d'asile, nous investissons davantage dans un financement destiné à l'établissement, puisqu'un plus grand nombre de gens se verront accorder le statut de personne à protéger. Étant donné que les personnes à protéger sont admissibles à des services d'établissement comme la formation linguistique, il s'agira d'un investissement dans l'avenir du Canada.
De plus, nous augmentons le financement pour permettre le renvoi en temps opportun des personnes qui sont reconnues comme n'ayant pas un besoin véritable de protection et nous prenons des mesures pour accélérer le renvoi des demandeurs d'asile déboutés qui franchissent irrégulièrement la frontière au Canada.
Enfin, grâce aux investissements du budget de 2019 et à la proposition législative que je vous présente aujourd'hui, le Canada continuera de respecter ses obligations internationales pour les gens qui fuient légitimement la persécution, et nous parviendrons à donner à notre système d'octroi de l'asile un caractère définitif.
Merci, monsieur le président.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le , d'être ici aujourd'hui.
Nous venons de terminer une étude sur la migration mondiale, et d'après les chiffres que vous nous avez fournis, nous savons qu'environ 258 millions de personnes sont en déplacement, dont de nombreux réfugiés, comme vous l'avez dit dans votre déclaration.
Vous avez parlé d'investir à la frontière — de nous assurer que nos frontières sont sécuritaires, que les hommes et les femmes qui travaillent aux frontières possèdent les outils appropriés et que le gouvernement fédéral investit dans celles-ci pour que nous préservions l'intégrité de notre frontière. Toutefois, au cours des dernières années, le budget de l'ASFC a été amputé de 143 millions de dollars. J'aimerais que vous en parliez. Devant cette nouvelle tendance mondiale, où plus de 250 millions de migrants sont en déplacement, nous avons avantage à être préparés à investir dans nos frontières, sinon nous nous retrouverons peut-être avec une situation difficile à gérer.
Depuis que vous êtes au pouvoir, pouvez-vous nommer certains des changements que vous avez constatés? Il y a déjà eu des compressions; maintenant, nous investissons. J'aimerais vous demander des précisions à ce sujet.
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Nous avons fait un certain nombre de choses importantes.
J'aimerais faire part de quelques bonnes nouvelles au Comité. Nous avons observé des réductions importantes du nombre de gens qui se présentent de façon irrégulière à notre frontière et qui soumettent ensuite une demande d'asile. Jusqu'ici, depuis le début de l'exercice, nous avons constaté une réduction d'environ 47 % du nombre de personnes qui ont franchi nos frontières de façon irrégulière. C'est le résultat direct de quelques interventions très efficaces que nos organismes et nos représentants ont effectuées — la sensibilisation des populations aux États-Unis et ailleurs dans le monde pour leur fournir de meilleurs renseignements au sujet de notre système. Malheureusement, il y a énormément de désinformation, et les gens qui l'exploitent se trouvent dans une position vulnérable, ce qui a, je crois, contribué à cet afflux de gens à notre frontière.
Nous avons aussi travaillé en étroite collaboration avec les États-Unis et d'autres représentants internationaux à la délivrance de visas. Par exemple, nous avons vu un nombre important de gens en provenance d'un pays particulier d'Afrique qui se voyaient délivrer un visa de touriste pour venir aux États-Unis et se présentaient par la suite à la frontière canadienne pour demander l'asile. Comme résultat direct d'interventions effectuées par des patrouilleurs frontaliers américains et de leur système de délivrance de visas, et grâce à des investissements consentis par l'ASFC, qui ont permis à des représentants à l'étranger de travailler en collaboration avec les représentants américains à la délivrance de ces visas, nous avons obtenu une réduction de 73 % du nombre de personnes en provenance de ce pays via les États-Unis qui présentaient par la suite une demande d'asile.
Une des choses que nous avons constatées, et j'espère que cela répond à votre question, c'est qu'il nous fallait aussi augmenter considérablement la capacité de la CISR de tenir des audiences en temps opportun. Sa capacité de mener ces audiences était le résultat de son retard de plus en plus important attribuable au volume de personnes qui présentaient une demande — et pas juste de façon irrégulière. Nous avons aussi observé une augmentation importante du nombre de personnes qui franchissent de façon régulière la frontière dans des aéroports, des points d'entrée réguliers, qui présentent des demandes dans un bureau intérieur. Il nous fallait donc investir dans la capacité de la CISR de tenir des audiences en temps opportun.
Nous avons investi l'an dernier quelque 73 millions de dollars pour commencer à renforcer cette capacité. Cela a grandement amélioré la capacité de la CISR de traiter cet arriéré, mais nous avons reconnu le besoin d'en faire davantage. C'est pourquoi nous ajoutons dans le budget de 2019 plus de 207 millions de dollars destinés à la CISR, en espérant que, d'ici 2020, elle puisse traiter 50 000 audiences de demandeurs d'asile chaque année. Grâce à une meilleure administration de ces audiences, on obtient des résultats en temps plus opportun, et le temps qu'il faut pour régler ces demandes de recevabilité est grandement réduit. En parvenant à cette réduction, je crois que nous serons en mesure de créer un système beaucoup plus équilibré et envers lequel les gens ont une attente raisonnable selon laquelle, s'ils ont besoin d'une protection, ils la recevront rapidement, et s'ils n'en ont pas besoin, ils seront renvoyés du Canada en temps opportun.
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Je vais vous dire que, parmi les piliers et les valeurs sur lesquels notre système de protection des réfugiés et d'immigration repose, à mon avis, on trouve l'équité et la compassion ainsi que le respect de nos obligations internationales et de la primauté du droit. Dans chaque étape de ce processus, nous nous sommes assurés de nous conformer à ces exigences, tant à la lettre du droit international qu'à son esprit.
Je suis très reconnaissant du soutien apporté et des commentaires formulés, par exemple, par le HCR, l'agence des Nations unies pour les réfugiés, qui a reconnu que, dans le cadre de tous ces changements et des investissements qu'il fait, le Canada maintient et respecte en tout temps ses obligations internationales afin de fournir à des gens une procédure établie et une décision opportune au sujet de la recevabilité de leur demande, et que, comme résultat direct des investissements que nous accordons à la CISR, le Canada maintient un système d'octroi de l'asile de calibre mondial.
J'ai aussi eu récemment l'occasion de rencontrer des représentants d'Amnistie internationale et de passer beaucoup de temps avec eux. J'ai expliqué exactement comment notre système fonctionnait et j'ai été en mesure de leur fournir, par exemple, la garantie selon laquelle, avant que quiconque soit renvoyé du Canada, que la personne puisse ou non avoir accès à la CISR, peu importe les circonstances de son arrivée, elle a le droit de subir un examen des risques avant renvoi amélioré; et, d'après nos lois, elle aurait toujours l'occasion d'être entendue et d'être représentée par un avocat. Si on déterminait que ces personnes étaient à risque, nous ne les renverrions pas dans une situation dangereuse. Elles se verraient plutôt offrir le statut de personne à protéger.
Je pense que nous devrions peut-être arrêter de raconter des inepties.
Vous êtes assis ici, monsieur le ministre, dans une position inventée avec des bureaucrates qui ne relèvent pas de vous, mais qui, néanmoins, ont le malheur de travailler avec vous. Nous en sommes aux derniers jours d'une législature qui a vu votre gouvernement donner volontairement — encore une fois, peu importe votre opinion sur le président américain — un coup de poing dans l'oeil des Américains avec le mot-clic #BienvenueAuCanada, puis permettre à plus de 40 000 personnes d'entrer illégalement au pays et d'y demander l'asile, tout en disant que l'Entente sur les tiers pays sûrs respecte... puis mettre en place une ville de tentes permanente, établir des programmes de transport en autobus vers la région du Grand Toronto et dépenser des centaines de millions de dollars en frais d'hôtels pour des gens qui, de l'aveu de vos propres collègues, n'ont probablement pas présenté de demande d'asile valide.
Puis, vous décidez de vilipender tout Canadien qui a dit qu'il se trouve peut-être des gens dans le Nord de l'État de New York qui n'ont pas vécu le même niveau de persécution qu'une personne qui vient du Nord de l'Irak. Nous ne devrions peut-être pas dépenser des centaines de millions de dollars en frais d'hôtel et créer des facteurs d'attraction dans notre système qui débouchent sur des arriérés de plusieurs années.
Vous avez vilipendé n'importe qui. Votre collègue, le , et le lui-même ont tenté de marquer des points politiques faciles avec le mot-clic #BienvenueAuCanada, désignant ensuite les gens qui le remettaient en question comme anti-Canadiens et racistes, ce qui a exacerbé les tensions. Vous vous êtes assis ici et avez dit en fulminant que nous ne pouvions pas déclarer que c'était illégal, puis vous avez dépensé des centaines de millions de dollars de plus sur ce programme. Vous avez intensifié la rhétorique jusqu'à ce que nous commencions à nous rapprocher d'une élection.
Puis, tout d'un coup, nous avons la section 16 de la Loi d'exécution du budget, qui comprend des mesures qui ont été constamment critiquées par presque tous les professionnels en immigration au Canada et qui ne pourraient vraisemblablement pas soutenir la moindre contestation judiciaire que ce soit. Bien franchement, les gens témoigneront durant ces audiences que ces mesures sont susceptibles d'entraîner un arriéré et un fardeau administratifs encore plus importants pour le système.
Votre collègue et vous avez ensuite jeté le blâme de cette situation sur Stephen Harper. Bravo; il faut ce qu'il faut, être payé pour être un communicateur. Mais la réalité, c'est que vous avez hérité d'un arriéré de 10 000 cas, qui avait bien sûr été réduit à partir d'un arriéré massif de la CISR sous un gouvernement libéral précédent. Nous nous retrouvons maintenant avec un arriéré de 71 000 cas à la CISR, d'après le vérificateur général.
Vous avez dit que le système est rapide. Cela veut dire plus de cinq ans pour la tenue d'une audience relative à une demande d'asile.
Vous avez augmenté l'arriéré en levant l'obligation de visa pour le Mexique tandis que votre gouvernement n'avait pas effectué d'examen officiel du système. Nous avons maintenant vu, je crois, plus de 1 500 demandes en provenance du Mexique au cours des 2 derniers mois. Nous savons qu'environ 22 % de ces demandes seront réputées valides. Le nombre de cas moyen en ce moment, ou le niveau moyen, est d'environ 55 %, et nous savons que bon nombre de ceux-ci sont des demandes bidon.
Je crois que notre système d'octroi de l'asile devrait être solide. Nous devrions accepter au pays des gens qui ont des besoins légitimes en raison de la persécution, mais vous avez géré ce système comme une farce pour obtenir des votes. Rapide, vraiment? C'est la faute de Stephen Harper? Lorsque nous formerons le gouvernement en octobre, nous devrons faire le ménage dans un arriéré de 120 000 cas que vous nous aurez laissé.
Maintenant, dans les derniers jours de la présente législature, quand les sondages ont révélé que votre mauvaise gestion de ce dossier est impopulaire parce que les gens disent que ce n'est pas juste, soudainement, vous voulez injecter quelque chose dans un projet de loi omnibus sur le budget. Un de mes collègues au Comité a dû se battre pour le faire analyser ici — un seul texte de loi était parvenu jusqu'au Comité durant l'intégralité de la présente législature — et cela ne va même pas fonctionner. C'est probablement illégal et inconstitutionnel.
Vous n'avez même pas pris le téléphone pour appeler les Américains. Votre ministère est littéralement resté assis à ne rien faire, et nous lui avons demandé si le gouvernement lui avait fourni une quelconque orientation pour éliminer les échappatoires dans l'Entente sur les tiers pays sûrs. La réponse, monsieur le ministre — au cas où vous n'avez pas eu l'information —, c'était non. C'est parce que vous n'avez même pas pris le téléphone, disant que vous ne savez même pas si les Américains peuvent... Vous n'avez même pas pris le téléphone pour dire que nous avons un problème ici et que nous devrions peut-être nous en occuper.
Non. Vous avez demandé à votre de s'asseoir sur une scène au milieu d'une négociation commerciale avec le président américain — encore une fois, peu importe votre sentiment à son égard — et l'avez comparé à Bashar al-Assad et au dictateur de la Corée du Nord. Ce n'est peut-être pas la meilleure chose à faire au milieu d'un accord commercial pendant que vous essayez de négocier la réforme du système d'octroi de l'asile.
C'est de l'incompétence. J'ai vu beaucoup d'incompétence, mais celle-ci a un visage humain, parce que les centaines de millions de dollars que vous avez dépensés pour colporter des inepties ont fait perdre de l'argent aux contribuables canadiens. Cela fait perdre de l'argent aux gens qui essaient d'entrer légalement au pays, car vous redirigez des ressources vers des personnes qui profitent de notre système et haussez les taxes pour les Canadiens. Ce n'est pas ainsi qu'il faut gérer un système d'immigration.
Ensuite, pis encore, le gouvernement vous embauche. Il vous embauche pour agir comme communicateur dans le dossier. Vous n'avez aucun pouvoir sur ces bureaucrates. Vous n'avez pas la capacité de présenter un mémoire au Cabinet ou de donner à la GRC des instructions sur ce genre de choses. Vous êtes un porte-parole glorifié pour le dans ce dossier.
Cela a des répercussions réelles. Vous avez tellement maltraité ce dossier — tellement que c'est embarrassant — et vous devriez en être tenus responsables à l'automne. Nous sommes juste fatigués. C'est une comédie. C'est une farce.
Ma question pour vous est la suivante. Êtes-vous à l'aise avec votre héritage personnel — vous avez connu une longue carrière en tant que ministre —, c'est-à-dire avoir immolé le système d'immigration du Canada sur l'autel des gains politiques pour vous-même et pour le Parti libéral?
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Merci beaucoup de poser la question.
Essentiellement, la réponse est oui. Notre objectif, c'est que les gens dont on a déterminé que la demande ne pouvait pas être déférée à la CISR parce qu'ils ont présenté une demande ailleurs — c'est ce qui figure à la section 16 — dans un autre pays qui est réputé être un pays sûr auront l'occasion de faire l'objet d'un examen des risques avant renvoi. Ce ne sera pas juste un exercice sur papier. Il y aura réellement une audience. Ils auront l'occasion de faire venir un conseil juridique, et leur demande sera entendue.
Ils pourraient aussi profiter d'un contrôle judiciaire devant la Cour fédérale. Juste pour faciliter cette procédure, les propositions budgétaires comprennent une augmentation du nombre de juges fédéraux — trois — afin de faciliter ces audiences de façon opportune.
De plus, une fois qu'ils auront eu cette audience, si on détermine qu'ils sont à risque, ils ne seront pas renvoyés.
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Elle le fera d'un certain nombre de façons.
Il y a la mesure que nous venons de mettre en place: ceux qui ont déjà présenté une demande dans un autre pays, aux États-Unis, un pays sûr, ne peuvent pas par la suite présenter une demande au Canada et ne seront pas déférés à la CISR. Cette règle est déjà en place pour les gens qui franchiraient la frontière à un point d'entrée régulier, donc nous nous assurons seulement... et cela repose sur le principe d'équité.
Les gens sont assujettis à des règles s'ils devaient franchir une frontière à un point d'entrée régulier. Nous croyons que les gens seraient assujettis à des règles semblables s'ils franchissaient la frontière à un point d'entrée irrégulier. Cela vise à éliminer tout incitatif ou avantage d'un passage irrégulier. Nous essayons d'encourager les gens à entrer au pays de façon appropriée.
Il y a aussi eu une sensibilisation assez importante auprès des collectivités où des gens n'ont, en fait, pas besoin de protection, mais désirent peut-être migrer au Canada pour des raisons économiques ou pour avoir une meilleure vie. Nous avons aussi effectué beaucoup de sensibilisation dans le but de diriger les gens vers les moyens appropriés de présenter une demande d'immigration au Canada, et je crois que ces efforts se sont révélés également efficaces. Toutefois, nous reconnaissons aussi le besoin de répondre à tout ce qui se présente à nos frontières.
Nous avons procédé au renforcement de notre capacité, car nous voulons être en mesure de garantir aux Canadiens que, dans un premier temps, la sécurité du pays est maintenue, et que, dans un deuxième temps et de façon tout aussi importante, nous respectons nos obligations internationales et la primauté du droit canadien. Les Canadiens s'attendent à un système juste et fondé sur la compassion, mais ils veulent aussi qu'il soit bien géré.
Nous nous assurons de nous adapter et nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires des États-Unis et d'autres pays pour faire en sorte que les renseignements appropriés soient recueillis, que les gens prennent des mesures proactives pour gérer la situation et que ceux qui viennent se voient donner l'accès à un système plus rapide. Je ne vais pas dire que le système est assez rapide en ce moment; il ne l'est pas. C'est pourquoi nous consentons de nouveaux investissements importants dans le budget de 2019 pour accroître la capacité de la CISR de rendre des décisions en temps opportun quant à la recevabilité des demandes.
Nous travaillons aussi d'arrache-pied pour nous assurer que ces processus et ces systèmes sont efficaces, de sorte que l'ASFC puisse s'acquitter de ses responsabilités à l'égard de ceux dont la demande est jugée irrecevable de manière à ce qu'elle puisse renvoyer ces personnes en temps opportun.
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Merci, monsieur Whalen.
Bonjour à vous, monsieur le ministre, ainsi qu'à ceux et celles qui vous accompagnent.
Monsieur le ministre, nous avons eu aujourd'hui le rapport du vérificateur général sur la gestion du dossier de l'immigration, surtout des demandes d'asile. Ce rapport est assez cinglant.
Faisons abstraction des gens qui sont venus au Canada pour demander l'asile et occupons-nous des problèmes administratifs qu'il y a au sein de l'appareil gouvernemental.
Pour gérer ces problèmes, le n'était pas en mesure de faire le travail et le avait d'autres chats à fouetter. Le gouvernement a donc décidé de créer un nouveau poste de ministre de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé, pour coordonner les efforts. Vous avez été nommé dans ce nouveau poste l'an passé.
Pouvez-vous nous dire en quoi votre travail a été efficace?
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre.
Je veux commencer par m'excuser auprès des fonctionnaires qui vous accompagnent pour les commentaires qui ont été faits. Je trouve ce genre de commentaires ignobles. Monsieur le ministre, vous êtes venu témoigner ici et je suis convaincu que vous travaillez avec vos collègues pour améliorer le système partout au Canada.
Vous avez parlé des résultats obtenus, mais j'aimerais que vous répétiez les chiffres, car je pense qu'on n'a pas bien compris. On a dit que le nombre de demandes irrégulières avait baissé de 47 %. À l'été de 2017, on a été très occupé du côté du Québec à cet égard.
Quels seront les effets du projet de loi? Qu'est-ce qui vous permet d'avoir bon espoir qu'il va améliorer les choses?
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Certainement, je crois que, lorsque l'afflux immédiat s'est produit au Québec, on a très bien répondu à ce moment-là, mais c'était une réponse réactive, vu la grande vague de personnes qui se sont présentées à la frontière, particulièrement au bout du chemin Roxham, au Québec. Les répercussions se sont aussi fait sentir dans d'autres lieux, comme Emerson, au Manitoba, et sur l'autoroute du Pacifique, en Colombie-Britannique, mais nos représentants, je crois, ont répondu de manière assez appropriée et ont affecté les ressources et intégré des processus très efficaces, que j'ai examinés de manière très approfondie. Je suis assez rassuré par l'excellent niveau de collaboration et la façon réfléchie dont ils ont géré cette augmentation, que l'on connaît partout dans le monde, mais qui a été exceptionnellement bien gérée, à mon avis, par nos représentants à la frontière. Grâce aux fruits de leur travail, nous avons constaté une réduction considérable du nombre de personnes qui se présentent de manière irrégulière à notre frontière.
Je vais vous donner un autre exemple. Nous avons entendu parler plus tôt de la Colombie-Britannique. Au Manitoba, en 2017, près de 1 300 personnes ont traversé la frontière de manière irrégulière en provenance des États-Unis. L'an dernier, ce chiffre a baissé, pour atteindre environ 500 personnes. Au cours des trois premiers mois de l'année, ce nombre est tombé en deçà de 10. C'est l'excellent travail qui a été effectué par nos représentants en collaboration avec leurs partenaires des États-Unis et d'autres régions du monde qui a directement influencé ce changement. Mais en même temps, nous reconnaissons que la prise de décisions en temps opportun par la CISR exigeait de nouveaux investissements importants, et nous avons donc travaillé avec le nouveau directeur de la CISR pour faire en sorte qu'il soit doté du personnel supplémentaire nécessaire pour prendre ces décisions en temps opportun.
Le degré d'innovation et de collaboration entre nos représentants par l'entremise de ce nouveau conseil de gestion composé de nos cadres supérieurs qui supervisent ces processus a entraîné un certain nombre d'innovations. Par exemple, nous avons maintenant un projet d'évaluation intégrée des demandes d'asile en cours, qui apporte une plus grande efficacité à ces processus. Pour les personnes qui cherchent à demander l'asile au Canada et n'ont peut-être pas besoin de notre protection, je crois qu'il y a une meilleure connaissance au sujet des gains d'efficacité améliorés et des décisions prises en temps plus opportun, ainsi que de la certitude qu'elles feront l'objet d'un renvoi si on détermine qu'elles ne sont pas à risque, ce qui nous aide à réduire le nombre de personnes qui se présentent de façon irrégulière à la frontière.
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Madame Zahid, je crois que votre question est importante.
Je pense que le maintien de la confiance des Canadiens envers leur système de protection des réfugiés est capital. Nous avons travaillé très fort pour nous assurer qu'il détient les ressources adéquates pour gérer les volumes que le Canada et d'autres pays du monde connaissent actuellement. Nous avons vu une augmentation assez significative du nombre de personnes qui demandent l'asile. Nous avons aussi entendu les préoccupations de nombreux Canadiens concernant le fait que les personnes qui franchissaient la frontière de manière irrégulière étaient traitées de la même manière que celles qui choisissent de demander l'asile ici, à un point d'entrée régulier.
Nous avons examiné toutes les règles et travaillé d'arrache-pied pour veiller à trouver le juste équilibre et à maintenir l'équité dans le système. Nous nous sommes aussi assurés qu'il n'y aura pas d'avantage particulier pour une personne qui pourrait choisir de franchir la frontière de manière irrégulière, tout en reconnaissant aussi que, pour les personnes qui fuient la guerre et la persécution et craignent pour leur vie et la sécurité de leurs enfants, nous serons toujours un pays accueillant et réceptif et qui offre la protection à ces personnes.
Nous comprenons également que l'équité dans le système exige une décision en temps opportun quant à savoir si une personne est ou non admissible à la protection du Canada, et nous savons donc qu'il nous fallait consentir de nouveaux investissements importants dans la capacité de la CISR à ce chapitre. En même temps, nous devrons nous assurer que ces systèmes sont aussi dirigés de manière efficace, parce que certaines de ces personnes sont réputées ne pas être admissibles. Elles doivent faire l'objet d'un renvoi en temps opportun, et c'est fait de manière soignée et avec compassion, mais il importe que le système parvienne aussi à rassurer les Canadiens quant à son équité. Je crois que nous avons réussi à trouver le bon équilibre.
Comme je l'ai déjà dit, je me suis longuement entretenu avec le HCR et Amnistie internationale ainsi que d'autres entités qui veulent faire en sorte que le Canada maintienne une approche axée sur la compassion et accueillante à l'égard de ceux qui ont vraiment besoin de protection et que nous respections nos obligations juridiques. Je crois très sincèrement que les mesures que nous proposons dans le budget de 2019, dans le projet de loi présenté au Comité, ont réussi à atteindre cet équilibre et que nous mettons en œuvre des mesures qui sont réfléchies, raisonnables, légales et appropriées dans les circonstances.
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Merci, monsieur le président.
Une des choses que nous avons mises en place l'an dernier, c'était un conseil qui s'appelle le Conseil de gestion du système d'octroi de l'asile. C'est un conseil où les responsables des ministères — M. Ossowski ici, moi-même et la CISR — se réunissent environ toutes les six semaines. Le but de ce conseil est de discuter de ces enjeux, lorsque nous avons des types de préoccupations concernant l'échange de renseignements ou de mettre en place de nouvelles initiatives lorsque nous voulons nous réunir collectivement de sorte que, dans l'avenir, nous nous exprimions en fait du point de vue d'une personne, mais aussi de celui des TI.
Une des choses que les récents investissements budgétaires nous ont donnée, c'était 36 millions de dollars pour investir dans de nouvelles TI. Une des choses qui ont présenté un défi pour nous, c'est que nous avons des types de systèmes très anciens du point de vue des TI et qu'ils ne se parlent donc pas. Dans l'avenir, ce que nous voulons, évidemment, c'est être en mesure d'établir des liens en matière d'échange de renseignements du point de vue électronique également. En ce moment, nous utilisons le conseil que nous avons, où nous nous réunissons régulièrement pour parler de ces enjeux: comment gérer les projets et comment mettre en œuvre ces systèmes, du point de vue tant des communications que des technologies; donc, en fait, ces systèmes se parlent.
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Voyons cela d'un autre angle.
Si, dans le scénario que j'ai décrit, vous dites à la personne: « D'accord, nous n'allons pas vous refuser — vous irez maintenant à IRCC pour être évalué en vertu du processus d'ERAR », ne s'agit-il pas d'un chevauchement du travail, lorsque vous savez déjà que l'Australie l'a déjà fait? Donc, je mentionne le point qui a été soulevé par le vérificateur général au sujet des chevauchements. La main droite ne sait pas ce que fait la main gauche. Des gens demandent un processus accéléré. Entretemps, ils continuent d'être traités de façon régulière. Il s'avère que le processus accéléré n'est pas plus rapide que le processus régulier.
Ici, vous mettez sur pied un autre système pour traiter avec ce groupe spécifique de personnes, ce qui crée effectivement, pour autant que je sache, un chevauchement dans le processus. Je ne suis pas bien certaine de l'efficacité de ce processus. Peut-être que sur le plan des chiffres, si nous réacheminions 3 500 cas vers cet autre processus, cela semblerait réduire la demande pour la CISR. Mais même ce faisant, la CISR est tout de même saisie de plus de 40 000 cas et n'est pas financée adéquatement pour faire le travail. Toute l'argumentation du rapport du vérificateur général concerne l'incapacité du gouvernement de s'assurer que la CISR a un accès rapide à des ressources pour traiter les demandes. Cela ne règle pas vraiment le problème. L'absence de ressources ne règle pas vraiment le problème.
J'ai une autre question que j'aimerais poser. Je ne sais pas si je l'ai ratée quand je suis allée à la salle de bain.
Une disposition du projet de loi permettrait au gouvernement d'interdire la délivrance de visas temporaires à tous les citoyens d'un pays si ce pays refuse de délivrer des passeports à certains de ses citoyens. Donc, effectivement, vous puniriez un groupe de personnes en provenance d'un pays particulier si ce gouvernement refuse de délivrer des passeports à certains de ses citoyens.
Dans quelles circonstances prévoyez-vous utiliser cette disposition? Pourquoi l'a-t-on insérée dans le projet de loi ?
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Non, nous n'avons pas cette information.
Cette nouvelle mesure se veut dissuasive. Nous espérons qu'elle poussera les gens à poursuivre le processus entamé dans le pays où ils ont présenté leur demande d'asile et à se conformer à la décision qui y sera rendue.
Selon nos chiffres, si cette mesure avait été en vigueur en 2017 et 2018, de 3 200 à 3 400 personnes auraient pu être visées, puisqu'elles avaient présenté plusieurs demandes d'asile. Environ 75 % d'entre elles étaient arrivées au Canada de manière irrégulière. La majorité de ces cas n'ont d'ailleurs pas encore été traités par la Commission.
Une centaine de ces personnes ont présenté une demande d'asile au Canada, puis sont allées faire la même chose aux États-Unis, avant de revenir au Canada présenter une nouvelle demande d'asile.
Par ailleurs, environ 150 personnes ont présenté une demande d'asile à leur port d'entrée au Canada, mais ont été renvoyées vers les États-Unis, en vertu des dispositions de l'Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs. Par la suite, ces personnes ont décidé de revenir au Canada, mais de manière irrégulière. La plupart d'entre elles sont de nationalité haïtienne. Pour l'instant, le taux d'approbation de leurs demandes est assez bas, mais beaucoup de ces dossiers n'ont pas encore été traités par la Commission.
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Je peux formuler quelques réflexions. Je suppose que ma première idée serait que nous sommes convaincus que cela respecte nos obligations internationales, bien que le processus soit différent de celui de la CISR. Comme je l'ai dit à quelques reprises, la décision est fondée sur les mêmes normes et les mêmes seuils que la CISR.
Mon deuxième et dernier point serait que, dans un certain sens, nous n'innovons pas ici. Nous rencontrons des situations dans lesquelles les demandeurs d'asile qui arrivent au Canada n'ont pas accès à la CISR et passent directement à un examen des risques avant renvoi.
Je vais vous donner quelques exemples. Monsieur le président, je peux vous en donner cinq ou six, si cela vous aide.
Si quelqu'un a déjà présenté une demande d'asile au Canada — y compris les personnes dont la demande d'asile a été retirée ou dont le désistement a été prononcé —, s'il bénéficie déjà d'une protection dans un pays tiers, c'est-à-dire s'il a déjà obtenu l'asile, mais qu'il se présente au Canada et soumet une autre demande d'asile, il passera directement à l'examen des risques avant renvoi. Ou bien, si une personne est interdite de territoire pour raison de sécurité — atteinte aux droits humains ou internationaux, grande criminalité ou criminalité organisée —, elle ne se retrouve pas directement à la CISR pour comparaître devant la Section de la protection des réfugiés, la Section d'appel des réfugiés, la Cour fédérale, pour passer ensuite à l'ERAR. Dans ces exemples, les personnes passent directement à l'examen des risques avant renvoi, un processus comparable à ce que nous proposons pour la présente cohorte.
Le principal point dont je veux vous faire part, toutefois, c'est que le cas de ces personnes est examiné en application des obligations internationales du Canada, ce qui est essentiel. Le gouvernement ne veut renvoyer personne vers une situation de persécution.
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Je peux formuler quelques observations, et d'autres voudront peut-être intervenir.
Monsieur le président, il y a certes eu des investissements importants dans tous les organismes, simplement pour maintenir leur capacité. Ces investissements ont été réalisés dans le budget de 2018 et se situent largement au-dessus du milliard de dollars dans le présent budget de 2019.
On a investi dans la collecte et l'analyse du renseignement portant sur ces cohortes de manière générale et sur la façon dont nous pouvons travailler avec d'autres pays, par exemple, pour la délivrance de visas. Monsieur le président, nos collègues de la Direction générale des opérations ont travaillé d'arrache-pied, en collaboration avec des fonctionnaires américains et d'autres pays, pour la délivrance de visas américains à ces citoyens, car, comme vous le savez, un fort pourcentage de personnes arrivant principalement au Québec ont effectivement un visa américain valide.
Nous avons eu des contacts importants avec des députés et d'autres personnes, en particulier juste après les arrivées de Haïtiens, ce qui, à notre avis, a contribué, du moins en partie, à ce nombre d'arrivées irrégulières. Je devrais m'arrêter ici pour respecter le temps alloué. Je ne sais pas si M. Ossowski a d'autres observations à formuler.
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Merci beaucoup. C'est très gentil.
Je veux revenir à l'exemple australien pour une minute. Dans le cas des personnes qui sont venues d'Australie et qui sont finalement entrées aux États-Unis pour présenter une demande d'asile, si elles décident ensuite de se rendre au Canada, elles seraient soumises au processus d'IRCC. Voilà ce qui en est. Elles n'iront pas à la CISR; je veux le dire très clairement.
Si le processus d'examen des risques avant renvoi d'IRCC prévoit les mêmes normes et le même seuil que la CISR, pourquoi alors mettre en place un autre processus? Pourquoi ne pas simplement passer par la CISR si c'est effectivement la même chose?
C'est ce que j'entends de la part du gouvernement, du ministre et des fonctionnaires. Ils disent: « Ne vous inquiétez pas, nous allons vraiment les faire bénéficier de la procédure appropriée. » Pourquoi mettre en place un processus différent si toutes choses sont égales par ailleurs et qu'ils devront se soumettre au processus, de toute façon?
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Essentiellement, il s'agit d'un processus permettant d'envoyer un message à des personnes, les exposant potentiellement à un risque, en disant: « Ce n'est pas la peine de venir si vous avez déjà présenté une demande d'asile, même si vous avez peut-être déjà une demande d'asile valide. » Même si, en vertu de la convention internationale relative au statut des réfugiés, elles peuvent très bien avoir une demande d'asile valide, nous leur disons simplement: « Ne venez pas de toute façon. »
Il s'agit ici d'une procédure qui touche 3 500 demandes d'asile, selon les projections du gouvernement. Six mois après une élection, le gouvernement veut faire une déclaration politique à la population: « Ne venez pas présenter de demande d'asile », s'alignant ainsi sur les conservateurs qui disent aux demandeurs d'asile: « Ne venez pas au Canada pour demander l'asile. » en gros, c'est ce que je j'apprends maintenant.
Je comprends. C'est un commentaire politique qui s'adresse non pas aux fonctionnaires, mais au gouvernement. J'aimerais que le ministre soit ici pour entendre cela, parce que nous jouons essentiellement avec le feu et avec la vie des gens, simplement pour envoyer un message. À quel risque? Les personnes qui ont une demande d'asile valide n'ont nulle part où aller. N'ayant nulle part où aller, elles se retrouvent dans cette situation. C'est ce dont nous parlons. À mes yeux, c'est stupéfiant.
Nous entendrons d'autres témoins qui vont parler des risques auxquels les gens sont confrontés, notamment le fait d'être aux États-Unis. Je sais que le gouvernement et le HCR diront qu'ils se trouvent dans un pays sûr, mais de nombreux autres experts affirment qu'ils ne le sont pas. En fait, Amnistie internationale a fait venir un expert pour lequel nous avons organisé un déjeuner — avec tous les partis et les sénateurs —, et les experts des Amériques nous ont dit que, en réalité, leurs habitants sont confrontés à la pire violence au monde. Ils sont confrontés à la violence sexuelle et à celle des gangs. Les personnes qui demandent l'asile aux États-Unis seront rejetées d'emblée parce que l'administration Trump a déclaré qu'elle n'acceptait plus ces demandes d'asile. Ces personnes sont obligées de demander l'asile ailleurs.
Des enfants âgés de sept à neuf ans sont recrutés par des gangs, et les travailleurs là-bas essayaient de négocier avec les membres de gang. Qu'essayaient-ils de négocier? « S'il vous plaît, ne recrutez pas les enfants avant qu'ils aient 13 ans. » C'est ce qu'ils négociaient. C'est pourquoi les gens traversent de manière irrégulière, car ils sont absolument exposés à un risque. Que fait le Canada? Nous allons lever autant d'obstacles que possible pour dire aux gens: « S'il vous plaît, ne venez pas au Canada », juste pour que nous puissions réduire le nombre de migrants. C'est le jeu politique qui est en train d'être joué: il s'agit vraiment de protéger les conservateurs et la droite ultra radicale en vue de fermer la frontière canadienne.
Franchement, je...
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions dans les deux langues officielles.
[Traduction]
Je vais fournir certains renseignements contextuels, puis vous donner une idée de notre position relativement au projet de loi actuel et quant à certains de ces éléments qui, selon moi, pourraient être améliorés de façon plus globale à l'avenir.
Soyons clairs: il y a toute une série de pressions à l'échelle internationale, de la croissance de la population de 3 milliards de personnes de plus au cours des quatre prochaines décennies, aux changements climatiques, en passant par les perturbations sociales et économiques, les luttes civiles et religieuses et je ne sais quoi encore, qui exerceront des pressions continues en matière de migration, et tout particulièrement les problèmes de guerre et de guerre civile ainsi que les situations similaires dans certains pays d'Amérique du Sud. De ce point de vue, nous pouvons nous attendre à ce que le nombre de demandes reste au même niveau ou, ce qui est plus probable, augmente.
La coopération avec les États-Unis a été absolument cruciale au maintien de l'intégrité de notre système, et cela inclut de tout, depuis les autorisations de voyage améliorées jusqu'aux titres de voyage contenant des données biométriques en passant par l'échange de renseignements. Je peux mentionner par exemple la coopération avec les autorités américaines de mi-2017 à mi-2018, qui a permis de réduire l'arrivée de voyageurs irréguliers ceux qui traversent la frontière, de 87 à 42 par jour.
Cela montre bien que démoniser notre voisin ou remettre en question la primauté du droit, la situation et l'intégrité de notre voisin est une folie du point de vue stratégique. Vu les changements que nous avons apportés pour faire en sorte qu'il est plus difficile de venir au Canada par avion pour des gens qui pourraient, autrement, être interdits de territoire, nous devons continuer de nous attendre à une pression accrue aux frontières terrestres, raison pour laquelle la coopération sera évidemment d'une importance cruciale pour... Puisque nous avons un seul partenaire bilatéral pour ce qui est des frontières terrestres.
Puis, il y a les problèmes d'approvisionnement qui ont déjà été mentionnés par le vérificateur général et d'autres intervenants, comme Neil Yeates, dans son rapport sur le système.
Nous devons aussi souligner en contexte qu'il y a un contrat social relativement à l'immigration au Canada, et il compte trois piliers. La première composante, c'est une politique migratoire bien administrée fondée sur des règles et des principes, misant sur la primauté du droit qui protège l'intégrité et la sécurité des frontières canadiennes. La deuxième composante, c'est la socialisation et l'intégration économique et politique réussie des migrants au sein de la société canadienne. La troisième composante concerne le fait que l'immigration est de façon générale avantageuse pour la société canadienne et la prospérité du Canada dans son ensemble. Ces trois composants font partie intégrante de la protection de la sécurité, de la durabilité et du caractère légitime du système d'immigration.
Le rapport du vérificateur général, comme celui de Neil Yeates et d'autres, souligne que les Canadiens et d'autres se posent des questions sur la mesure dans laquelle notre système est bien administré. Des questions sont posées au sujet de la possibilité de contrôler les frontières pour assurer une approche axée sur des principes en matière de migration. Il y a des défis liés à la socialisation et l'intégration des migrants. À 1 % de notre population, nous affichons maintenant un taux d'immigration légale accentué par une vague de demandeurs d'asile. Il y a de graves défis quant à savoir si la prémisse des 100 dernières années en matière d'immigration et de socialisation des migrants pourra continuer à soutenir notre société. Je crois qu'il faut aussi nous demander si nous pourrons maintenir nos avantages collectifs.
Le problème plus général, ce sont les gens qui tirent profit du droit de demander l'asile sans respecter les critères d'admissibilité. Le défi consiste alors à rendre les politiques du Canada en matière d'asile plus rapides et efficaces au moment de distinguer entre les personnes qui ont vraiment besoin de protection en vertu des accords internationaux du Canada et celles qui aspirent à émigrer à des fins économiques et qui tentent d'exploiter les échappatoires du système de gestion des frontières canadien.
À cet égard, nous avons constaté et observé une tendance vers ce que je pourrais appeler une approche « libertarienne » en matière de gestion des frontières qui est essentiellement facilitée par la facilité des déplacements, la communication, des stratégies générales de communication, la mésinformation et la désinformation dans les médias sociaux et autres relativement à l'accessibilité du Canada et Dieu sait quoi d'autre. Tout ça est facilité à l'échelle internationale par des réseaux de passeurs de clandestins organisés, qui sont bien documentés et qui génèrent environ 10 milliards de dollars par année. Par conséquent, en ne veillant pas à l'intégrité de notre système, nous aidons aussi implicitement l'industrie du passage de clandestins à l'échelle internationale.
Je tiens aussi à repousser l'idée que, d'une façon ou d'une autre, nous pouvons attendre la fin du mandat de l'exécutif politique américain actuel. Le phénomène que nous constatons a peut-être été exacerbé par certaines des décisions prises par l'administration Trump, mais nous pouvons prouver empiriquement que le processus était là bien avant l'arrivée au pouvoir de l'administration Trump. Par conséquent, les tendances se poursuivront après cette dernière, et nous devons trouver une approche durable dans ce dossier.
Par exemple, les deux tiers des personnes qui traversent de façon irrégulière...
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J'ai régulièrement ce problème lorsque je comparais devant des comités, alors je vais ralentir.
Par exemple, les deux tiers des personnes qui traversent la frontière de façon irrégulière — le plus important groupe de migrants irréguliers au Canada, sont les Nigérians qui entrent aux États-Unis grâce à des visas de visiteur. Nous constatons le même phénomène documenté en ce qui a trait aux ressortissants saoudiens. Je cite ces exemples précis, parce que l'information a été obtenue de source ouverte. C'est ici, par exemple, que la coopération avec les autorités américaines est cruciale, puisque c'est le point d'appui utilisé par environ les deux tiers des gens qui traversent irrégulièrement la frontière. Il ne s'agit pas de personnes qui visent à fuir des décisions relativement à leur statut de protection temporaire, comme certains l'ont laissé entendre.
Il est important de maintenir des freins et contrepoids efficaces pour assurer l'accès à notre système d'asile aux gens qui ont besoin de protection, tout en limitant les abus réels ou possibles du système. Je souligne ici tout particulièrement dans le projet de loi l'article 306. Avec mon collègue, Geoffrey Hale, avec qui j'ai coécrit le mémoire... Je crois qu'une interdiction absolue des demandes d'asile séquentielles est peut-être une réaction excessive à une préoccupation valide. Pour des raisons que je n'ai pas le temps d'expliquer qui concernent différents processus administratifs et choses du genre, nous suggérerions de limiter l'exclusion proposée de l'admissibilité pour les demandeurs d'asile à peut-être trois ans à partir de la date où des demandes d'asile préalables dans des pays avec lesquels nous avons conclu des accords sont parachevées.
En ce qui a trait à l'article 304, il est logique... Vu l'application de la réciprocité dans l'application des lois nationales en matière d'immigration, la façon dont la disposition est libellée laisse beaucoup de place à l'interprétation. Je suis très préoccupé par les ambiguïtés qui persistent relativement au ministre, et ce sont des choses qu'il faudrait préciser.
De façon générale, nous soutenons fortement les mesures prévues dans le budget actuel, vu qu'il est toujours difficile pour les gouvernements de prévoir et de gérer toutes les concessions associées aux décisions stratégiques en général, particulièrement lorsqu'il est question de migration.
J'aimerais conclure en parlant de ce qui nous attend. La marche à suivre doit s'appuyer sur le rétablissement de l'article 41 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, un règlement appelé « mécanisme de renvoi temporaire ». Cette disposition permet à une personne qui court un grand risque de présenter une demande de statut de réfugié des États-Unis, si elle n'est pas autrement visée par les dispositions de l'entente sur les tiers pays sûrs. De telles mesures constitueraient un filet de sécurité en cas de modification des dispositions américaines touchant le statut de protection temporaire, qui risquerait de causer une autre vague importante de migration régulière.
Cependant, une condition nécessaire au rétablissement de l'article 41 consisterait à apporter les amendements dans l'Entente sur les tiers pays sûrs prévoyant l'arrêt de toute procédure d'expulsion prospective américaine de toute personne en attente d'une audience sur la protection des réfugiés au Canada en vertu de telles dispositions. La mise en œuvre de telles mesures exigerait des protections pour préciser la catégorie de personnes à risque visées par de telles dispositions, pour conserver les avantages découlant de l'Entente sur les tiers pays sûrs et permettre un triage efficace des demandeurs d'asile des tiers pays.
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Merci de m'accueillir ici. C'est un honneur d'être parmi vous et de participer à une conversation aussi importante. Je représente aujourd'hui la communauté yézidie au Canada pour parler de l'importance de la réunification des familles.
Nous remercions le gouvernement canadien de prolonger la période d'un an. Cette mesure a redonné espoir à de nombreuses familles qui ont découvert que des membres de leur famille avaient fui l'EI et avaient maintenant une occasion d'être réunis à nouveau. Nous recevons souvent des nouvelles de membres de la famille qui ont réussi à fuir, et le fait de savoir que cet obstacle ne sera plus problématique est crucial à la réunification des familles. Cependant, ce n'est que la pointe de l'iceberg.
Le mode de vie traditionnel des Yézidis est fondé sur une mère qui prend soin de la maison et d'un père qui travaille à l'extérieur et subvient aux besoins de la famille. Le gouvernement canadien a admis principalement des femmes et de jeunes enfants de culture yézidie, qui ont toujours vécu de cette façon... c'est le cas depuis des milliers d'années. De quelle façon peut-on s'attendre à ce que ces personnes intègrent avec succès la société et deviennent un avantage pour notre économie et notre tissu social au Canada si nous les condamnons à l'échec et nous assurons qu'elles devront dépendre de l'aide sociale toute leur vie? Elles ne pourront pas s'intégrer ou s'établir avec succès.
Il faut élargir la définition de famille pour inclure des parents éloignés de cette population yézidie vulnérable et traumatisée si on veut assurer sa réussite et sa prospérité. Il faut modifier la définition de famille dans le cadre du programme de réunification des familles. Actuellement, seuls les membres de la famille immédiate sont admissibles. Il s'est écoulé cinq ans, maintenant, depuis le début du génocide, et beaucoup de personnes n'ont toujours aucune nouvelle du sort des membres de leur famille immédiate ou encore elles ont déjà appris leur décès. Tout comme un programme spécial a été créé par le gouvernement pour parrainer des Yézidis, nous avons maintenant besoin que les politiques reflètent les réalités sur le terrain et tiennent compte de la situation spéciale de cette population yézidie traumatisée.
Il s'est écoulé cinq ans depuis le début du génocide des Yézidis, et il est toujours en cours. Les femmes yézidies qui ont essuyé les attaques les plus barbares de l'EI veulent qu'on leur donne des réponses et qu'on leur rende justice. En Irak et partout dans le monde, différentes mesures sont prises pour fournir de l'aide, et les victimes commencent à guérir. Par exemple, des pays comme le Royaume-Uni et l'Allemagne ont commencé à recueillir des éléments de preuve afin d'intenter des poursuites juridiques contre les agresseurs tout en obtenant justice pour les victimes. En Irak, un groupe d'enquêteurs a été envoyé en vertu de la résolution 2379 du Conseil de sécurité pour recueillir des éléments de preuve de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et d'actes de génocide commis par l'EI et pour commencer l'exhumation des fosses communes.
Je travaille avec des femmes yézidies à Winnipeg et j'ai parlé à des membres de la communauté yézidie partout au Canada. Il y a un consensus selon lequel la justice consisterait pour eux actuellement à être réunis avec les membres de leur famille. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles la Canadian Yazidi Association a donné la priorité à la réunification des familles.
Il y a deux ou trois mois, des membres de la Canadian Yazidi Association ont fait du porte-à-porte auprès de chaque famille yézidie au Manitoba pour consigner les noms et les renseignements des membres de leur famille qui restent encore en Irak. Nous avons consigné tout juste un peu plus de 1 000 noms. Nous avons la capacité, la volonté et les moyens financiers de réunir ces familles et de leur donner l'occasion de vivre une vie réussie et productive au Canada, mais la volonté politique doit être là pour qu'on puisse y arriver. Nous espérons que notre gouvernement fera la bonne chose et permettra à ces familles vulnérables d'être réunies à nouveau.
Merci.
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Merci, monsieur le président, de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité à nouveau au sujet des modifications proposées au système d'asile canadien décrites dans la loi d'exécution du budget.
Prodiguer des conseils techniques pour accroître l'efficience du système d'asile fait partie intégrante du rôle consultatif à l'échelle internationale du HCR, l'organisme des Nations unies responsable des réfugiés. Nous voulons soutenir toute mesure qui assure un processus décisionnel rapide tout en maintenant l'élément essentiel d'un système d'asile équitable. Alors que le nombre de demandeurs d’asile qui arrivent au Canada a augmenté au cours des deux dernières années, j’ai précédemment fait remarquer, devant le Comité, que les mesures qui ont été prises ont maintenu l’accès à l’asile de manière humaine et efficace avec des vérifications de sécurité adéquates.
Le HCR reconnaît que les gouvernements, y compris celui du Canada, doivent trouver le juste équilibre entre gérer les flux migratoires, assurer la sécurité à la frontière et maintenir la confiance du public relativement aux systèmes d’asile et d’immigration. Ce faisant, ils doivent respecter leurs obligations internationales d’accorder le refuge aux personnes à risque de persécution. Dans ce contexte, les flux mixtes et les déplacements secondaires de personnes provenant de pays comme les États-Unis peuvent être perçus, particulièrement par le grand public, comme un abus du droit d’asile. On en a parlé précédemment. Il est, par conséquent, légitime pour les gouvernements de prendre des mesures pour tenter de répondre à ces inquiétudes et d’instaurer des systèmes de triage qui assureront des processus d’étude des demandes d’asile robustes, justes, efficaces et dans un temps raisonnable.
Le HCR salue les importants investissements du Canada dans son système d’asile reflétés dans le budget de 2019. Ces derniers misent sur l’amélioration de son efficacité depuis quelques années. Les récents changements législatifs proposés dont nous discutons aujourd’hui font partie d’une plus large stratégie. Ils incluent une augmentation significative du financement des corps policiers, de l’agence frontalière, de l’aide juridique et de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié. Ils ont pour but d’atteindre un meilleur rapport coût-efficacité aux premières lignes du processus d’asile. Les investissements dans les soins de santé et l’hébergement bénéficieront aux réfugiés et aux demandeurs d’asile.
Selon les amendements proposés, comme on l’a entendu aujourd’hui, les personnes qui ont présenté une demande d’asile auprès des autres pays ayant une entente d’échange de données avec le Canada se verraient interdire l'accès à une audience devant la CISR. Cependant, ils ne se verront pas interdire de demander l’asile au Canada ou d’y être reconnus comme réfugiés. En fait, ils seront acheminés vers l’évaluation des risques avant renvoi, aussi appelé ERAR. L’ERAR a le même objectif de protection que le processus de détermination du statut de réfugié devant la CISR. Il est fondé sur les mêmes motifs et confère le même degré de protection aux réfugiés. En d’autres mots, la même définition s’appliquera pour évaluer si une personne a besoin de protection au Canada en raison des risques auxquels elle pourrait faire face dans son pays d’origine.
J’aimerais prendre un moment afin de discuter d’une préoccupation souvent évoquée récemment. Il est vrai que l’ERAR a un taux d’acceptation de 7 % lorsqu’il est utilisé comme mesure de dernier recours, à la suite des décisions négatives de la CISR et de la Cour fédérale. Ce faible taux d’acceptation laisse entendre que la CISR et les tribunaux accomplissent leur mandat d’une manière efficace. Cependant, le taux d’acceptation monte à approximativement 30 % lorsqu’il s’agit d’un mécanisme de première instance. Il faut noter que, d'après les données des deux dernières années, environ de 3 à 4 % des demandeurs seront dirigés vers l’ERAR en tant que mécanisme de première instance. Toute analyse de ces taux d’acceptation doit être prise avec un grain de sel. Ce qui compte, en définitive, c’est qu’aucun individu ne soit forcé de retourner vers un pays où il sera à risque d’être torturé ou persécuté. De plus, chaque cas sera examiné au mérite.
Les garanties de protection qui font partie intégrante du processus d’ERAR doivent maintenant être pleinement utilisées, et tous les partenaires ont la responsabilité de faire en sorte qu’elles le soient afin d’assurer l’équité du processus. Nous avons entendu le ministre Blair expliquer ces mesures. Il a affirmé au HCR que, grâce au processus amélioré d'ERAR, nul ne serait renvoyé sans que son dossier ne passe à travers un processus équitable, ce qui inclut notamment le droit à une audience avant le renvoi, en conformité avec la jurisprudence canadienne et internationale.
Les demandeurs d’asile qui tombent dans cette nouvelle catégorie auront toujours besoin d’avoir accès à l’information relative au processus d’ERAR, à des services d’interprétation compétents et à un conseil. Pareillement, les agents de l’ERAR devront recevoir une formation complémentaire sur la manière de mener des audiences individuelles de façon impartiale et efficace, notamment en s’assurant que les conseils jouent pleinement leur rôle par le biais d’interventions durant l’audience. Encore une fois, les ministres et les fonctionnaires ont expliqué les mesures actuellement envisagées.
Dans le passé, le HCR a aussi préconisé la réduction des étapes procédurales que suppose le processus de traitement des cas en première ligne, lesquelles sont responsables de retards et de coûts accrus. Nos recommandations incluaient des exceptions pour les personnes provenant de pays visés par un moratoire afin qu’elles puissent bénéficier du statut de personnes protégées, vu qu’elles ne peuvent être renvoyées dans leur pays d’origine, de même qu’un sursis automatique de renvoi lorsqu’il y a appel des décisions négatives de demandes d’asile.
Le HCR attend avec intérêt les leçons tirées des différents projets-pilotes relatifs à la coordination interinstitutionnelle du processus de traitement des cas — ce dont il a été question dans l’exemple de Montréal —, à la simplification de la collecte de données et des formulaires, au système de triage et à la rationalisation. De plus, le renvoi des personnes n’ayant pas besoin de protection internationale une fois qu'elles ont épuisé tous les recours disponibles et selon l’application régulière de la loi, continuera d’être la clé pour garantir l'équité et l'efficacité du système d’asile, et ainsi maintenir la confiance du public.
Le HCR soutient depuis longtemps la CISR et son indépendance comme un modèle à suivre et continue de le faire. Chercher des façons d’accroître l’efficacité grâce à un meilleur système de triage tout en défendant l’accès à des procédures équitables est cependant légitime. En discutant de ces réalités complexes, souvent de nature technique, nous avons tous une responsabilité et devons travailler ensemble afin de nous assurer que le dialogue relatif à l’asile et aux réfugiés demeure objectif et équilibré ainsi que fondé sur une analyse juridique raisonnée et sur les faits. Les systèmes d’asile doivent en tout temps être flexibles pour tenir compte des changements et des différents profils des demandeurs d’asile afin de demeurer équitables, efficients et efficaces, et ainsi maintenir la confiance du public en leur intégrité.
Merci.
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Je crois que c'est une très bonne question, parce que, bien sûr, les défis dont nous parlons ici ne sont pas uniques au Canada. Ce sont des défis qu'on rencontre partout dans le monde.
Une façon de résumer le problème, c'est que la quantité de migrants potentiels dépasse de loin les capacités budgétaires et sociales de la plupart des pays hôtes, comme vous l'avez souligné. En outre, la gestion efficace des politiques d'immigration est cruciale à notre prospérité continue ainsi qu'à la cohésion sociale et à la légitimité démocratique.
Beaucoup de gens de partout dans le monde regardent le Canada comme étant capable de créer un modèle réussi, pas seulement en ce qui a trait à l'immigration... Ce qui est unique au Canada, surtout depuis le milieu des années 1990 — et Keith Banting et Stuart Soroka ont fait des travaux très intéressants à ce sujet — c'est le soutien populaire accru relativement aux politiques d'immigration parallèlement à l'augmentation des niveaux d'immigration. Ces deux choses ne font pas nécessairement l'objet d'une corrélation négative.
Je crois qu'il est important que le Canada puisse, en ce qui a trait aux problèmes qui ont été présentés, mener par l'exemple, parce qu'il y a tellement d'autres pays qui ont de la difficulté avec tout ça. Je crois qu'il y a un risque que, à la lumière des défis que l'on a décrits... Je crois que c'est un problème que...
L'une des choses uniques au Canada, c'est que 95 % des gens qui viennent ici sont des gens que le Canada choisit, alors qu'il y en a 5 % — un peu plus depuis 2016 — qui se présentent tout simplement. En Europe, c'est le contraire: 95 % des gens se présentent tout simplement. Je crois que, parmi le Groupe des cinq, c'est quelque chose qu'on reconnaît. En raison de notre situation géostratégique unique, nous avons l'occasion de bâtir un système qui est légitime et durable et d'en assurer la coordination.
Si nous ne pouvons trouver une façon à l'avenir de composer efficacement avec la situation actuelle touchant la migration irrégulière, je crois qu'on enverra à nos partenaires un signal selon lequel il n'y a probablement pas beaucoup d'espoir, surtout pour les partenaires européens, par exemple, dans le cadre du processus de Dublin, de trouver une façon de coordonner efficacement la politique sur les réfugiés. Je crois que la stratégie à moyen terme au sein du Groupe des cinq — et je crois que la plupart des gens le comprendront — vu la coopération dont nous bénéficions, doit être une certaine harmonisation accrue de la façon dont nous abordons ce problème précis.
Il y a une sensibilisation de haut niveau quant au problème précis que vous soulevez.
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Je crois bien. On verra.
Je vais commencer par vous, monsieur Leuprecht. Vous avez beaucoup écrit, je crois, sur le passage de clandestins et certains des enjeux connexes. Je veux y venir, mais j'aimerais d'abord aborder certains des commentaires que vous avez faits relativement à la renégociation de Dublin et la coordination de la réforme du système d'asile.
D'après ce que j'ai compris, le Canada peut appliquer l'Entente sur les tiers pays sûrs avec les États-Unis tout en respectant ses obligations internationales, parce que certaines des dispositions de l'article 19 de la Convention de Genève sont là, encore une fois, pour empêcher les gens de pouvoir demander l'asile dans plusieurs pays et en raison de la façon dont l'accord est structuré.
Il me semble que la section 16 de la Loi d'exécution du budget, le projet de loi , ou peu importe... Je ne sais pas si ça survivra. Pour commencer, je ne crois pas que tout ça résistera à une contestation judiciaire dans le contexte canadien.
Il n'y a pas vraiment d'impact sur les gens. Comme le vient de le dire, cela aura une incidence sur moins de 10 % des personnes qui sont entrées au Canada à partir des États-Unis grâce à l'échappatoire de l'Entente sur les tiers pays sûrs au cours des dernières années et qui ont demandé l'asile.
C'est la raison pour laquelle j'estime que nous devons en fait entreprendre — c'est l'un des rôles que le Canada pourrait jouer — une réforme du système d'asile international dans le cadre de laquelle on envisagerait un réseau d'accords sur les tiers pays sûrs. Nous pourrions utiliser des tribunes internationales pour vraiment diriger une telle discussion sur ce en quoi constitue un tiers pays sûr et sur les accords de surveillance qu'il faut mettre en place afin de s'assurer que tout ça se passe sur une longue période.
Je ne crois pas que la section 16 le permette. Je crois que c'est un raccourci de dernière minute — c'est un peu ainsi que je l'ai lu — qui ne fonctionnera probablement pas. Diriez-vous que mon évaluation est bonne ou que je vais dans la bonne direction?
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Merci de votre réponse.
Je ferai valoir que, en ce qui concerne les personnes qui ont traversé la frontière de façon irrégulière jusqu'à présent, en vertu du processus de détermination de la CISR, plus de la moitié ont été jugées des demandeurs d'asile authentiques. Cela dit, je vais laisser ce point de côté un instant. Cependant, le problème tient non pas vraiment au fait qu'ils ont traversé, n'est-ce pas? C'est plutôt de savoir si, oui ou non, ils ont accès à un processus approprié une fois qu'ils sont au Canada. C'est le point que vous soulevez.
Vous dites que, en vertu du projet de loi , il y a un processus approprié à leur égard. Je ne suis pas d'accord. Actuellement, ceux qui passent au travers du processus d'examen des risques avant renvoi n'auraient pas accès à un processus d'appel. À l'époque, le HCR avait recommandé que tous les demandeurs d'asile aient accès à un processus d'appel sur le fond de leur demande devant la Section d'appel des réfugiés. En vertu de ce système, lorsque les gens font l'objet du processus d'examen des risques avant renvoi, il n'y a pas de processus d'appel pour eux. Ils ne peuvent pas entreprendre un processus devant la SPR. L'OCASI, une organisation dans notre communauté, s'est en fait élevée contre cette situation. Elle est profondément préoccupée par la possibilité que le projet de loi ne crée un système à deux vitesses de protection des réfugiés au Canada, un système qui fera en sorte que certains demandeurs d'asile n'auraient pas le droit d'interjeter appel. C'est ce qui se produit actuellement en vertu du projet de loi . Pourquoi est-ce acceptable maintenant alors que ce ne l'était pas alors?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Beuze, j'ai bien entendu les questions.
Le Canada a toujours été considéré comme un pays de refuge. Je dirais même qu'il l'est de plus en plus et que c'est encore mieux maintenant. D'ailleurs, c'est un peu pour cela qu'il y a eu une augmentation du nombre de demandes.
Comme M. Leuprecht l'a dit, nous sommes dans une situation géographique particulière qui fait que 95 % des immigrants au Canada ont été choisis. C'est le chiffre qui nous a été donné. La question de l'équilibre est vraiment importante. Il faut rechercher un équilibre entre ce que nous devons faire, ce que nos ententes internationales prescrivent et ce que la population canadienne est prête à faire et à recevoir. C'est le rôle du gouvernement, et c'est ce que nous avons fait dans les dernières années.
Je suis toujours préoccupé lorsque j'entends des doubles discours hypocrites au sujet des politiques en matière d'immigration et de protection des réfugiés. Des partis demandent à ce que nous bloquions ou refusions certains réfugiés, mais, en même temps, on met plus d'accent du côté pécuniaire, lorsqu'on parle de donner plus d'argent ou de services à des réfugiés qui ont besoin d'un logement temporaire, par exemple. Cela alimente la contre-information et la fausse information.
De notre côté, nous voulons nous assurer de la qualité des gens présents, pour que ce soit sécuritaire pour les Canadiens. C'est entre autres ce que fait ce projet de loi. Il s'agit de rassurer les Canadiens pour que nous puissions continuer de faire de notre pays un endroit accueillant.
J'aimerais que vous nous expliquiez comment cela se passe présentement sur le plan des droits des réfugiés et des immigrants lorsque leur demande est refusée, par exemple. Il y a des cas où la demande est refusée, mais ils ont le droit de faire appel de la décision. Tout à l'heure, on demandait qui allait pouvoir les aider, car ils n'auront pas accès à ces services. On parlait de consultants; c'est une possibilité.
Quel est votre avis, monsieur Beuze?
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Lorsque les demandeurs d'asile n'ont pas été reconnus comme réfugiés ou comme ayant besoin de la protection internationale du Canada, ils ont droit à certains appels. Il peut s'agir d'un recours devant la Cour fédérale du Canada à la suite d'un examen des risques avant renvoi ou d'un recours devant la Section d'appel des réfugiés après avoir comparu devant la Section de la protection des réfugiés. Après avoir eu recours à tous ces appels, ces gens doivent retourner dans leur pays d'origine.
Leur renvoi peut s'accompagner de mesures visant leur réintégration dans leur pays et dans leur communauté d'accueil. Souvent, ils sont partis à cause de la pauvreté et du manque de possibilités d'emploi. Il existe des mesures d'accompagnement qui peuvent être mises en place, et qui ont été mises en place.
À mon avis, il est important aujourd'hui d'envoyer le signal selon lequel les personnes devraient faire attention et ne devraient pas compter sur le système d'octroi de l'asile pour immigrer au Canada. Si elles veulent immigrer ici, elles peuvent recourir à des processus différents de celui de l'asile. Elles ne doivent pas dépenser leur argent et mettre leur vie en danger en prenant des bateaux ou en demandant à des passeurs de faire venir leur famille. Il faut leur dire que leur admission ne sera pas automatique à leur arrivée au Canada et qu'elles ne peuvent pas abuser — c'est ce que l'on entend souvent de la part du public — du système d'octroi de l'asile.
Cela envoie aussi le signal que le Canada reste un pays qui accueillera ceux qui sont en droit d'obtenir l'asile et qui ont besoin de cette protection. Ceux-ci pourront avoir recours à des processus similaires, mais différents, étant donné qu'il faut trouver des manières plus rapides et plus rentables de faire le travail. Cependant, tous ces processus ont le même objectif, dans le fond, soit la protection de ceux qui ne peuvent pas retourner chez eux en raison des risques de torture et de persécution.
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Merci, monsieur le président. Je tiens d'abord à souligner que nous sommes sur le territoire non cédé du peuple algonquin. Il s'agit d'un message particulièrement important à transmettre au sein du Comité, car à l'exception de nos peuples autochtones, bien sûr, lorsque nous discutons des questions d'immigration et de réfugié, nous avons tous une histoire qui tire ses racines de la migration.
Aujourd'hui, nos déclarations porteront exclusivement sur l'article 306 du projet de loi, qui introduit un motif d'irrecevabilité pour les demandes d'asile présentées à la Section de la protection des réfugiés de la CISR. Je tiens à préciser que nous contestons le fait que les changements qu'on propose d'apporter au régime de protection des réfugiés du Canada font partie d'un projet de loi omnibus. Nous saluons la décision du Comité d'examiner tout de même la question, mais nous sommes consternés de ne pas avoir été consultés avant le dépôt de ce projet de loi.
Durant mon exposé, j'aimerais faire valoir trois points. D'abord, Amnistie internationale estime que le projet de loi ne respecte pas les engagements du Canada sous le régime du droit international. Ensuite, le projet de loi aura une incidence négative sur la pratique canadienne touchant les réfugiés en créant un système de protection des réfugiés à deux vitesses. Enfin, le Canada ne doit pas s'appuyer sur les régimes de protection d'autres pays pour respecter ses obligations internationales.
En ce qui concerne l'incohérence avec le droit international, Amnistie internationale est d'avis que l'article 306 du projet de loi va à l'encontre du droit international des réfugiés, car il constitue un obstacle automatique au renvoi d'une demande au système de détermination du statut de réfugié du Canada, soit la Section de la protection des réfugiés.
Cet article s'applique sans égard au moment où la demande antérieure a été déposée; à l'état de la demande dans un autre pays, qu'elle ait été traitée, acceptée, rejetée, retirée, etc.; à l'équité du système de détermination du statut de réfugié dans l'autre pays; ou aux autres motifs possibles de bonne foi pour lesquels une personne peut chercher à obtenir la protection au Canada après avoir demandé asile ailleurs. Nous estimons que ces interdictions automatiques touchant l'examen des demandes d'asile ne sont pas conformes à la Convention relative au statut des réfugiés.
En outre, la convention interdit la discrimination chez les réfugiés fondée sur la race, la religion ou le pays d'origine. Même si la mesure prévue dans le projet de loi n'est pas discriminatoire selon ces motifs, elle est arbitraire et constitue de la discrimination fondée sur une demande déposée dans un autre pays s'il s'agit de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni ou des États-Unis ou de tout autre pays avec lequel le Canada a signé une entente.
Nous sommes d'avis qu'il s'agit d'un motif analogue de discrimination à l'endroit des personnes visées par la Convention relative au statut des réfugiés et que cela va donc à l'encontre de l'esprit sinon de la lettre de cette convention.
De plus, il s'agit d'un système à deux vitesses. Amnistie internationale s'oppose à la mesure prévue dans le projet de loi , car elle introduit un système de protection des réfugiés à deux vitesses. Même si certains demandeurs d'asile auront accès au rigoureux système de détermination du statut de réfugié de la CISR, d'autres n'auront accès qu'à l'ERAR.
Le HCR a déjà exprimé des préoccupations à cet égard:
Lorsque l'accès au processus de détermination du statut de réfugié est refusé et que les demandes sont renvoyées aux fins d'une décision fondée sur l'ERAR, il y a un risque de créer un système à deux vitesses, au sein duquel les risques liés à la protection d'une classe de demandeurs d'asile sont évalués par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, alors que ceux d'une autre classe sont évalués par les représentants de CIC. Cela peut influer sur l'efficience du système et l'uniformité du processus décisionnel.
Le guide du HCR, réédité en février 2019, dit la même chose:
Il devrait y avoir une autorité clairement désignée — dans la mesure du possible, une seule autorité centrale — responsable d'examiner les demandes de statut de réfugié et de prendre une décision en première instance.
Amnistie internationale appuie ce point de vue, car le modèle à deux vitesses donne lieu à d'importantes différences. Je vais maintenant les aborder.
D'abord, il y a l'indépendance. Même si la CISR est un tribunal quasi judiciaire et indépendant, un agent d'ERAR est un employé d'IRCC. Ce nouveau système minerait la politique canadienne de longue date selon laquelle les demandes d'asile sont instruites par un décideur indépendant.
Ensuite, il y a les audiences. Elles sont discrétionnaires dans le cadre de l'ERAR. Toutefois, même si une entrevue de vive voix est accordée, elle n'offre pas les mêmes protections qu'une audience devant la CISR. Le demandeur d'asile n'a pas la capacité de faire appel à un témoin ni de sonder la preuve sur laquelle s'appuie un agent.
Enfin, il y a les appels. On peut interjeter appel des décisions de la Section de la protection des réfugiés auprès de la Section d'appel des réfugiés, alors que les appels concernant l'ERAR sont renvoyés à la Cour fédérale à des fins de contrôle judiciaire. Les deux respectent des normes de contrôle judiciaire différentes et, fait plus important encore, même si un appel interjeté auprès de la Section d'appel des réfugiés donne lieu à un sursis de renvoi automatique, ce n'est pas le cas pour une demande de contrôle judiciaire.
Pour conclure, Amnistie internationale craint que le projet de loi s'appuie exagérément sur des systèmes étrangers de détermination du statut de réfugié donnant lieu à des cas bien documentés de violation des droits des demandeurs d'asile. Les États-Unis en sont un bon exemple.
Dans son rapport de 2018 intitulé Vous n'avez aucun droit ici, Amnistie internationale a documenté trois catégories de violations des droits de la personne qui ont été commises aux États-Unis: les renvois forcés illégaux à la frontière mexicaine, la séparation de familles et la détention arbitraire et illimitée.
Depuis la publication de ce rapport, une série de politiques administratives qui ne respectent pas les droits des réfugiés ont été adoptées. L'une refuse la libération sous caution des demandeurs d'asile tant que le traitement de leur demande n'est pas terminé, ce qui, nous le savons, peut prendre des années. Une autre établit une règle générale qui exclut les victimes de violence de gang et de violence familiale du droit de demander l'asile. Pas plus tard que la semaine dernière, l'administration Trump a distribué une note de service qui vise à démanteler davantage le système de protection en affectant des gardes-frontières, plutôt que des agents d'asile, à l'examen de ces demandes.
Je voudrais maintenant céder la parole à ma collègue, Mme Rubayika, afin qu'elle donne un exemple concret du type de demande qui sera touché si le projet de loi entre en vigueur.
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Je vais m'exprimer en français.
Monsieur le président, messieurs et mesdames les députés, nous aimerions vous exposer le profil d'une personne qui, grâce au système tel qu'il existe aujourd'hui, s'est vu accorder la protection qu'elle revendiquait et qui lui revenait en tant que personne réfugiée.
En 2006, cette personne a quitté son pays d'origine, l'Arabie saoudite, pour poursuivre des études supérieures aux États-Unis. Pendant ce temps, en Arabie saoudite, son père, une personnalité publique reconnue comme prisonnier d'opinion par Amnistie internationale, s'est fait arrêter et emprisonner à deux reprises. Il a été accusé d'avoir critiqué certaines lois et politiques discriminatoires et d'avoir demandé leur réforme.
La personne a donc entamé une campagne sur les médias sociaux, sur Facebook, revendiquant la liberté de religion et d'expression et, ultimement, la mise en liberté de son père. Un membre de sa famille, qui participait également à la campagne, n'a pas tardé à se faire arrêter et s'est retrouvé dans l'obligation de faire des confessions incriminantes.
C'est sur ces bases que la personne a choisi de présenter une demande d'asile aux États-Unis, pour sa famille et pour elle-même. Cet asile leur a été refusé, et ce, malgré la dénonciation publique faite par Human Rights Watch et Amnistie internationale au sujet des arrestations des membres de sa famille.
De peur d'être déportée en Arabie saoudite avec les membres de sa famille, où elle aurait sans doute été exposée à un risque de persécution, la personne a décidé d'entrer de façon irrégulière au Canada. À la suite de l'étude de son dossier, la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada a reconnu que cette personne devait être protégée ici, au Canada, faute de quoi elle serait exposée à un risque de persécution dans son pays d'origine. Ce même dossier, qui avait été rejeté par un fonctionnaire aux États-Unis, a abouti à une décision affirmative devant cette commission indépendante.
Amnistie internationale encourage donc le Comité ci-présent à considérer les difficultés procédurales auxquelles cette personne se serait heurtée si elle n'avait pas eu l'occasion de démontrer sa recevabilité auprès d'une commission indépendante.
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Merci de m'inviter à prendre la parole.
Certaines personnes ont affirmé que nous nous efforçons en vain de nous opposer à ces modifications. Elles disent que ces dispositions font partie d'un projet de loi budgétaire et qu'elles seront donc inévitablement inscrites dans la loi.
Je comparais ce soir au nom de l'Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés parce que ces modifications sont injustes et qu'en fin de compte, elles sont mauvaises pour notre système de détermination du statut de réfugié. Nous sommes rassemblés dans cette salle parce que la collectivité nous a confié la tâche de promulguer des lois qui sont justes et de nous prononcer contre les mesures inéquitables, et je veux que nous agissions en conséquence. Je veux que vous vous demandiez si vous vous sentez à l'aise d'adopter de cette manière — à la hâte au moyen d'un projet de loi budgétaire — des lois qui minent directement les droits de certains des membres les plus vulnérables de notre collectivité.
Je consacrerai mon temps de parole à l'article 306, la modification qui crée un nouveau motif d'irrecevabilité. Vous avez entendu aujourd'hui le témoignage du ministre Blair, de fonctionnaires et du représentant canadien du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Vous les avez entendus vous assurer que les modifications contenues à l'article 306 ne sont pas importantes, qu'elles n'auront pas d'incidence profonde. La majeure partie de leur foi semble être fondée sur des promesses qu'on ne retrouve même pas dans le projet de loi. Je ne comprends pas leur position. La création d'un nouveau motif d'irrecevabilité est un changement important pour notre système de détermination du statut de réfugié qui a une incidence sur une vaste catégorie de personnes et retire de nombreuses mesures de protection importantes à ces demandeurs d'asile.
Cette modification n'aura pas seulement une incidence sur les demandeurs d'asile qui traversent la frontière de façon irrégulière. Elles touchent tous les demandeurs d'asile, quelle que soit la façon dont ils ont voyagé jusqu'ici et sans égard au fait qu'ils ont déjà présenté ou non une demande d'asile dans l'un des pays avec lesquels il se trouve que le Canada a conclu une entente d'échange de renseignements. Ces conséquences ne se limitent pas uniquement aux personnes dont la demande d'asile a été rejetée par un autre pays. Il suffit qu'elles aient présenté une demande d'asile. L'effet ne se limite même pas aux demandes d'asile que ces personnes ont présentées à l'âge adulte. Même si elles étaient enfants et qu'elles faisaient partie de la demande d'asile présentée par leurs parents dans l'un de ces pays, elles n'auront pas droit à une audience devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié.
Que perdront les demandeurs d'asile appartenant à cette vaste nouvelle catégorie? Beaucoup. Il ne s'agit pas de modifications mineures et de quelques différences procédurales. Ces demandeurs d'asile perdront des droits fondamentaux. Ils perdront le droit d'avoir une audience complète devant un tribunal indépendant. Ils perdront l'accès à un appel sur le fond. Ils ne peuvent pas s'adresser à la Section d'appel des réfugiés. Ils ne disposent d'aucune protection contre le renvoi si une décision fait l'objet d'un examen par la Cour fédérale. Il n'y a aucun sursis automatique aux mesures de renvoi. Aujourd'hui, vous avez entendu le ministre Blair et d'autres intervenants affirmer qu'il est inutile de s'inquiéter parce que ces demandeurs d'asile se verront encore offrir une protection grâce aux ERAR.
Je voudrais d'abord traiter de ce qui est soumis à notre étude: la LIPR et les modifications prévues dans le projet de loi budgétaire. Ensuite, nous pourrons nous occuper des garanties qui ne figurent nulle part dans la loi, soit les prétendus ERAR améliorés dont vous avez entendu parler aujourd'hui. L'ERAR n'est pas la même chose qu'une audience devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Tout avocat en droit des réfugiés vous le dira. Il s'agit d'un processus écrit. On remplit des formulaires. On formule des arguments par écrit, qu'on adresse à un employé d'IRCC. La LIPR prévoit précisément que les agents ne sont pas obligés de tenir une entrevue, et ils n'en tiennent effectivement pas. Il est extrêmement rare qu'ils le fassent. Même dans ces rares circonstances, il ne s'agit pas d'une audience, comme vous l'a déjà expliqué M. Mohammed d'Amnistie internationale.
Aujourd'hui, nous avons entendu le ministre Blair nous assurer que l'ERAR serait amélioré. J'ai écouté attentivement le témoignage, et je suis perdue. On nous a dit que personne ne serait expulsé sans avoir fait l'objet d'une audience. Quand on lui a demandé si, par « audience », il voulait dire une entrevue, il a répondu que non, ce sera une audience devant un responsable, pas une entrevue. À ce que je crois comprendre, le gouvernement n'a pas le pouvoir d'établir un processus d'audience en dehors du régime de la loi.
Il est également évident que le ministère n'a pas réfléchi à la façon dont ce système fonctionnerait, d'un point de vue opérationnel, s'il devait désormais tenir des milliers d'audiences. Premièrement, les agents d'ERAR ne sont pas qualifiés pour le faire. Aujourd'hui, un fonctionnaire a affirmé que la formation que reçoivent les agents d'ERAR afin de pouvoir prendre des décisions concernant le statut de réfugié est la même que celle que reçoivent les commissaires de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. J'ai trouvé cette réponse ahurissante. Ce n'est pas vrai. L'ERAR n'a jamais été conçu pour être un substitut à la SPR. Il s'agit d'un processus écrit qui se déroule lorsqu'une personne a déjà fait l'objet d'une audience devant la Section de la protection des réfugiés. Les agents ne sont pas qualifiés pour faire ce travail. Ils n'effectuent pas d'évaluations complètes de la crédibilité. C'est à peine s'il leur arrive de tenir des entrevues. Ils n'ont pas reçu de formation sur la façon d'examiner adéquatement le cas d'une femme qui a subi de la violence. Il n'existe aucune ligne directrice à ce sujet. Ils ne possèdent pas les outils nécessaires.
Deuxièmement, ils ne disposent pas de l'infrastructure nécessaire pour le faire. Vont-ils créer un registre et fixer des dates pour les audiences, l'interprétation et la communication des documents? Où sont les salles d'audience? On n'a réfléchi à rien de tout cela.
Il est très facile de promettre des choses sans les inscrire dans la loi, sans même réfléchir à la façon dont elles se dérouleront, d'un point de vue opérationnel.
Pourquoi cela ne faisait-il pas partie de la LEB? Si cette protection est aussi essentielle et aussi fondamentale que vous le dites, vous devriez vous demander pourquoi elle ne figure pas dans le projet de loi. Tout cela fait ressortir la nécessité de retirer cette disposition du projet de loi budgétaire et de l'étudier adéquatement, ainsi que les mesures de protection promises. Les promesses du gouvernement m'amènent à vous poser la question suivante: si vous devez accorder une audience à tout le monde, pourquoi créer un processus parallèle? Quelle est la logique de cette mesure? Elle ne fera que créer davantage d'arriérés et de retards.
On n'a pas procédé à un examen approfondi des conséquences de ces dispositions, notamment celles qui sont liées au genre. Ces dispositions toucheront disproportionnellement les femmes. Par exemple, aux États-Unis, on ne reconnaît pas les demandes d'asile fondées sur la violence familiale, même si le pays d'origine n'offre aucune protection aux femmes contre cette violence. Le Canada reconnaît depuis longtemps que la violence familiale est un motif pour lequel les femmes peuvent demander la protection du pays; pourtant, au titre de ces modifications, nous punirions une femme dont le cas a été rejeté aux États-Unis ou qui a abandonné sa demande d'asile dans ce pays parce qu'elle savait qu'elle serait refusée. Nous punirions ces femmes et leurs enfants au moyen d'un processus inférieur et leur dirions qu'elles ne méritent pas une pleine audience indépendante devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié.
Je ne sais pas comment j'expliquerais à une cliente qui, après avoir vécu des années de violence familiale, s'est débrouillée pour s'échapper et se rendre du Honduras jusqu'aux États-Unis, où elle a été détenue et adéquatement avisée que ce pays ne reconnaîtra pas sa demande d'asile, pourquoi, après tout cela, après avoir réussi à se rendre au Canada, elle n'aura pas la possibilité de présenter sa cause à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Elle sera reléguée à un processus inférieur auprès d'un fonctionnaire, et elle n'aura pas la possibilité d'interjeter appel sur le fond. Est-ce que je vais lui dire que notre gouvernement croit qu'elle se magasine un pays d'asile? Il ne s'agit pas de femmes qui se magasinent le meilleur pays où immigrer. Elles cherchent la protection et la sécurité. Absolument rien ne justifie que l'on punisse ces demandeuses d'asile. Leur offrir un processus inférieur est une punition.
Les modifications proposées comportent de très nombreux aspects problématiques. Elles ne permettront d'atteindre aucun objectif légitime du gouvernement. L'ACADR exhorte le Comité à les rejeter.
Tout d'abord, je voudrais adresser mes remerciements à M. Mohammed et à Mme Rubayika pour avoir présenté la position d'Amnistie internationale. Après avoir écouté le témoignage présenté aujourd'hui par le ministre Blair, je me suis dit: « Seigneur, Amnistie internationale a-t-elle changé d'idée? Est-elle maintenant favorable à cette disposition? » Alors, je suis vraiment heureuse d'avoir entendu l'exposé que vous avez présenté clairement concernant la position de votre organisation.
Quant au problème lié au fait que des réfugiés et des demandeurs d'asile seront traités différemment ici, au Canada, sous le régime de ces dispositions — parce que c'est ce que nous étudions en ce moment —, plus tôt aujourd'hui, un représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a fait valoir que, comme le processus d'examen des risques avant renvoi est en place et qu'une personne qui est rejetée au titre de ce processus aura accès à la Cour fédérale en guise de mécanisme d'appel, tout va bien. Un traitement équitable leur sera accordé.
Je voudrais obtenir vos commentaires à ce sujet. Je commencerai par Mme Sadrehashemi, puis nous passerons à vous, monsieur Mohammed.
J'aimerais parler de cette notion. En quelque sorte, le gouvernement et le ministre nous ont expliqué qu'il va y avoir un processus amélioré pour l'ERAR, mais nous ne savons pas qui va s'en occuper. Le processus d'embauche est en cours, et on ne sait pas quel type de formation sera requise. Nous n'avons pas beaucoup de renseignements à ce sujet.
Ce qui est plus pertinent, ou tout aussi important, c'est ceci: si nous allons faire passer les gens par ce nouveau processus amélioré plutôt que par celui de la CISR — et le représentant a dit qu'ils étaient pareils, toutes choses étant égales —, pourquoi mettre en place un nouveau processus? Pourquoi ne pas passer par celui de la CISR, tel qu'il est établi? Il s'agit d'un processus indépendant solide et respecté.
Est-ce que quelqu'un souhaiterait dire quelque chose à ce sujet?