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Bonjour, et merci de m'avoir invitée à contribuer à l'étude sur les femmes, la paix et la sécurité du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes.
Amnistie internationale est un mouvement mondial regroupant au-delà de 7 millions de personnes dans plus de 150 pays. Ensemble, nous oeuvrons pour la protection et la promotion des droits de la personne. Nous n'acceptons pas d'appui financier de la part des gouvernements.
Amnistie a produit une grande quantité de documents faisant état de la violation des droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles partout dans le monde pendant et après des conflits, ainsi qu'en temps de paix. Mon exposé portera principalement là-dessus.
L'ampleur de la violation de ces droits nous préoccupe tellement qu'il y a trois ans, nous avons lancé la campagne « Mon corps, mes droits » dans le but de mettre fin au contrôle et à la criminalisation des droits sexuels et reproductifs par les États et les acteurs non étatiques.
Amnistie est membre du Women, Peace and Security Network — Canada.
Partout dans le monde, en temps de paix comme en période de conflit, les femmes et les filles sont victimes de violence et de discrimination fondées sur le sexe, et des obstacles bafouent leurs droits sexuels et reproductifs. Les conflits accentuent les inégalités sexuelles à la base de ces violations des droits de la personne, causant trop souvent une augmentation des violations des droits sexuels et reproductifs.
Amnistie agit avec ferveur pour protéger les civils en situation de conflit armé. Cette protection doit inclure des mesures concrètes visant à faire respecter les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles, droits qu'elles auront définis elles-mêmes.
Par « droits sexuels et reproductifs », nous entendons le droit de prendre des décisions concernant son propre corps. Ils comprennent les droits d'obtenir des renseignements exacts au sujet de la sexualité et de la reproduction; d'avoir accès à des services de santé sexuelle et reproductive, y compris à des contraceptifs et à des traitements de prophylaxie post-exposition; de choisir ou non de se marier, et si oui, quand et avec qui; et de décider ou non d'avoir des enfants, et si oui, quand et combien. Ils comprennent également le droit de vivre à l'abri de toute forme de violence sexuelle, y compris le viol, la mutilation génitale féminine, ainsi que la stérilisation, les grossesses et les avortements forcés.
Des lois, des politiques et des pratiques violent les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles dans les situations de conflit comme dans les situations de paix. De plus, les femmes et les filles qui vivent dans des situations de conflit armé ou qui fuient un conflit armé subissent souvent des types particuliers de violations de leurs droits sexuels et reproductifs.
La fermeture des écoles cause souvent un manque d'accès à l'éducation en matière de sexualité et de reproduction. Les réductions de services et les fermetures de cliniques et d'hôpitaux entravent l'accès aux contraceptifs, au dépistage d'infections transmises sexuellement, aux avortements sécuritaires, aux soins prénatals et postnatals, ainsi qu'à d'autres services.
En outre, lorsque les femmes se déplacent à l'intérieur ou à l'extérieur de leur pays pour fuir un conflit, elles ont de la difficulté à obtenir notamment des produits pour les menstruations, des contraceptifs, des soins prénatals et postnatals, ainsi que des services de naissance.
Les femmes forcées à fuir sont souvent plus à risque de subir de la violence sexuelle, et comme nous le savons, la violence sexuelle est trop couramment employée comme arme de guerre, ce qui a des conséquences désastreuses pour les femmes et les filles.
Je vais donner des exemples de violations des droits sexuels et reproductifs qu'Amnistie a constatées dans le cadre du conflit armé en Syrie. Je me suis concentrée sur la Syrie pour mon exposé, mais durant la période de questions, je pourrai vous donner des exemples tirés des travaux que nous avons faits ailleurs dans le monde.
En Syrie, l'accès à l'éducation et aux soins de santé, y compris l'information et les services liés à la sexualité et à la reproduction, est limité. L'EI a fermé des établissements de soins et il interdirait au personnel médical féminin de travailler dans les zones qu'il contrôle, réduisant ainsi l'accès des civils aux soins de santé.
Les forces gouvernementales ont bombardé de nombreux hôpitaux et établissements de soins, elles ont interdit ou limité l'envoi de fournitures médicales et de matériel d'aide humanitaire aux régions assiégées et difficiles d'accès, et elles ont perturbé ou empêché la prestation de soins de santé dans ces régions en détenant du personnel médical et des bénévoles. Presque 700 travailleurs de la santé ont été tués en Syrie entre 2011 et 2015 — presque 700.
Même après avoir fui la Syrie, de nombreuses femmes et filles courent toujours le risque de devenir victimes de violations de leurs droits sexuels et reproductifs dans les camps de réfugiés et les collectivités des pays voisins.
Depuis plusieurs années, des organismes internationaux rapportent des cas de mariages d'enfants chez les réfugiés syriens au Liban. Pour les familles de réfugiés qui peinent à payer leur loyer et à acheter de la nourriture, le mariage d'une fille peut être vu comme une manière d'alléger les difficultés financières. Aussi, le mariage est parfois considéré comme une façon de « protéger » les filles contre le harcèlement sexuel et la violence. Voici ce qu'une réfugiée syrienne a raconté à Amnistie: « Lorsque nous sommes arrivés au Liban, mes enfants n'ont pas pu poursuivre leurs études. [...] Puisque c'était une jeune fille et une étrangère, les jeunes hommes la harcelaient verbalement, même quand elle était avec moi ou avec son oncle. Nous ne pouvions pas la protéger contre ce type de harcèlement. Elle voulait se trouver un emploi, mais mon frère a refusé et il l'a battue. Pour cette raison, quand l'épouse de mon frère a dit qu'elle connaissait un vieil homme qui voulait se marier, ma fille a accepté. Ma fille avait 16 ans quand elle a épousé un homme de 20 ans son aîné. Maintenant, elle a beaucoup de problèmes à cause de cela. »
Des réfugiées syriennes ont parlé à Amnistie de leur crainte de se faire attaquer et violer dans le camp Zaatari, en Jordanie, surtout lorsqu'elles utilisent les toilettes collectives non éclairées. Pour cette raison, les femmes du camp évitaient d'utiliser les toilettes pendant la nuit, et les médecins ont confirmé avoir traité des infections du système urinaire causées par le fait que les femmes retenaient leur urine. Le coût des soins de santé en Jordanie entrave aussi la prestation de services aux réfugiées syriennes, y compris aux filles et aux femmes enceintes.
Les femmes et les filles réfugiées qui se déplacent en Europe ne peuvent pas toujours se procurer des produits pour les menstruations ou de contraceptifs. Les femmes enceintes ont décrit un manque de nourriture et de soins de santé de base. Des femmes et des filles ont rapporté avoir été victimes de harcèlement sexuel dans les camps de transit européens. D'autres ont déclaré avoir peur de dormir ou d'utiliser des toilettes partagées par les hommes et les femmes. Amnistie demande, au minimum, d'établir des installations sanitaires non mixtes et bien éclairées, ainsi que des aires de repos séparées et sécuritaires pour protéger les femmes et les filles contre la violence sexuelle. Puisque les femmes et les filles réfugiées n'ont pas de résidence fixe, lorsqu'elles sont victimes de viol, elles ont difficilement accès au dépistage des infections transmises sexuellement, à la prophylaxie post-exposition, à des services d'avortement sécuritaires, ainsi qu'à d'autres soins de santé relatifs à la sexualité et à la reproduction.
Par ailleurs, les femmes qui militent pour les droits de la personne le font à leur péril et au péril de leur famille. La semaine prochaine, la famille de Razan Zaitouneh, défenseure des droits des femmes syriennes et avocate, tiendra une vigile à Ottawa pour souligner un autre anniversaire passé sans elle. Le 9 décembre 2013, Razan, son époux et deux de ses collègues ont été enlevés par des hommes armés durant une incursion dans leurs bureaux près de Damas, et on ne les a jamais revus. D'après Amnistie, l'enlèvement de Razan est le résultat direct des efforts pacifiques qu'elle a déployés pour défendre des prisonniers politiques et appuyer des groupes de la société civile en Syrie. Je pourrais vous donner une liste interminable de femmes défenseures des droits de la personne qui ont été ciblées de manière semblable en raison de leur travail.
Les femmes et les filles voient leurs droits sexuels et reproductifs se faire bafouer en temps de paix, et encore plus en situation de conflit armé. Ce sont elles qui sont les mieux placées pour trouver des solutions concrètes aux violations qu'elles subissent, et elles doivent jouer un rôle de taille dans la planification et la mise en oeuvre de projets visant la prévention des violations des droits sexuels et reproductifs et l'appui aux survivantes. Elles doivent avoir une voix égale dans les négociations de paix pour identifier les violations subies par les femmes durant les conflits armés et pour aider à concevoir des solutions qui garantiront une paix durable. Les femmes courageuses qui luttent contre les violations des droits de la personne doivent être à l'abri des menaces et de la violence. Ceux qui commettent des gestes violents à l'endroit des femmes défenseures des droits de la personne doivent être punis.
Comme le Comité poursuit son étude sur les femmes, la paix et la sécurité, Amnistie aimerait encourager le Canada — un pays déterminé à promouvoir l'égalité des sexes, un pays qui a accueilli tant de femmes et de filles dont les droits ont été violés durant des conflits armés: à devenir un chef de file mondial et à promouvoir le programme concernant les femmes, la paix et la sécurité en investissant des ressources humaines et financières importantes; à énoncer un objectif clair et à établir des priorités comprenant des cibles mesurables dans un plan d'action national solide accompagné d'une stratégie de mise en oeuvre interministérielle et dirigé par un champion haut placé; à promouvoir la protection des droits sexuels et reproductifs, et le programme concernant les femmes, la paix et la sécurité dans son ensemble, sur toutes les tribunes multilatérales et bilatérales; ainsi qu'à sommer les États à traduire en justice les auteurs de violations des droits de la personne. Amnistie encourage aussi le Canada: à profiter de son nouveau rôle à la Commission de la condition de la femme pour militer en faveur de l'adoption de mesures spéciales visant à protéger les femmes défenseures des droits de la personne; à veiller à ce que les femmes jouent un rôle important dans toutes les négociations de paix; à continuer à donner la priorité pour la réinstallation au Canada aux femmes et aux filles qui risquent d'être victimes de violations des droits de la personne et aux membres de la communauté LGBTI; et enfin, à soutenir les projets qui favorisent une trousse d'outils complète d'information et de services en matière de santé sexuelle et reproductive pour les femmes et les filles.
Qu'est-ce qui a changé au cours des 15 dernières années grâce à la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU sur les femmes, la paix et la sécurité? Pas grand-chose.
Nous mettons le Canada au défi d'apporter des changements mesurables dans la vie des femmes et des filles au fil des 15 prochaines années. Nous savons que les armes doivent tomber pour que la paix règne, mais pour que les femmes et les filles se remettent réellement des conflits armés, elles doivent avoir le pouvoir de prendre les décisions les plus fondamentales concernant leur corps et leur vie.
Merci.
Merci beaucoup de m'avoir invitée à participer à ces séances, que je suis avec beaucoup d'intérêt de New York depuis les dernières semaines.
Le Groupe de travail des ONG est formé de 16 ONG internationales, y compris la Nobel Women's Initiative, l'Institut pour une sécurité inclusive, CARE International, Amnistie et Human Rights Watch, qui ont comparu devant vous au cours des dernières semaines.
Ensemble, nous menons des activités de surveillance, d'analyse et de défense axées sur la mise en oeuvre complète du programme concernant les femmes, la paix et la sécurité du Conseil de sécurité de l'ONU dans les opérations de paix, aux échelons supérieurs de l'ONU et chez les États membres. Nous coordonnons également les déclarations de la société civile durant les débats publics du Conseil de sécurité.
Je veux me faire l'écho d'un grand nombre de recommandations et d'analyses que mes collègues de la société civile vous ont déjà présentées, en particulier concernant le soutien des organisations communautaires de femmes et des femmes défenseures des droits de la personne; la participation valable des femmes à tous les processus de paix et politiques, ainsi qu'aux conférences de donateurs; l'appui de la prestation de services holistiques pour les survivantes de la violence sexuelle et de la violence fondée sur le sexe; ainsi que le besoin d'affecter des fonds aux mesures visant l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.
Bon nombre de mes collègues vous ont présenté des recommandations détaillées sur les mesures à prendre pour améliorer le plan d'action national du Canada. Je ne vais pas les répéter, mais je tiens à souligner l'importance d'élaborer des plans d'action nationaux qui prévoient des consultations continues auprès de la société civile; qui consistent en des stratégies pangouvernementales devant être mises en oeuvre par l'ensemble des ministères et comportant une surveillance étroite des résultats et des mécanismes d'évaluation fiables; qui ont un budget réservé et qui jouissent d'un appui de haut niveau, comme Jacqueline vient de le dire.
Aujourd'hui, j'aimerais parler surtout du rôle que le Canada joue à l'ONU et dans d'autres contextes multilatéraux, ainsi que du rôle que nous espérons qu'il continuera à jouer pour militer en faveur de l'intégration systématique des femmes, de la paix et de la sécurité dans tous les contextes liés à la paix et à la sécurité.
Malgré les progrès accomplis sur le plan normatif et la participation record aux débats publics du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité — de fait, le nombre d'États membres qui ont participé au débat de l'an dernier, qui marquait le 15e anniversaire, était le plus élevé dans l'histoire du Conseil de sécurité —, notre analyse révèle que la mise en oeuvre au siège du Conseil de sécurité de l'ONU, sur le terrain et chez les États membres ne concorde pas avec le soutien en paroles que nous constatons chaque année en octobre.
De façon générale, la mise en oeuvre du programme continue à dépendre de l'appui politique de pays individuels, et même parfois de diplomates individuels au sein des missions; il n'est pas employé systématiquement pour traiter la paix, la sécurité et la prévention des conflits à long terme. C'est pour cette raison que nous avons besoin que des champions forts des femmes, de la paix et de la sécurité, comme le Canada, interviennent dans tous les processus multilatéraux pour militer en faveur du programme concernant les femmes, la paix et la sécurité, et pour veiller à sa mise en oeuvre uniforme.
Je profite de cette occasion pour féliciter le Canada et la mission canadienne à New York pour le rôle de premier plan qu'il joue à titre de président du Groupe des amis de la résolution 1325 et de vice-président du Groupe de travail du Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix, appelé « C-34 ».
À titre de présidente du Groupe des amis des femmes, de la paix et de la sécurité, la mission canadienne organise régulièrement des réunions, et elle y convoque des diplomates et des représentants de la société civile oeuvrant pour les femmes, la paix et la sécurité. Elle a demandé aux membres du Conseil de sécurité et à d'autres États membres de faire des déclarations politiques et financières importantes avant l'examen de haut niveau d'octobre dernier. Elle a également organisé une réunion spéciale portant précisément sur l'exploitation et les abus sexuels commis par les gardiens de la paix. Les participants à ces réunions sont toujours nombreux; ils comptent des diplomates, des représentants de la société civile et des membres du personnel de l'ONU. Nous sommes toujours ravis d'avoir l'occasion de faire le point auprès des participants au nom de la société civile.
Cette année, le Canada a aussi mené de robustes négociations au sein du comité C-34, grâce auxquelles tous les États membres ont adopté une position plus ferme sur l'exploitation et les abus sexuels. Le succès de ces négociations témoigne du rôle que le Canada peut jouer dans les délibérations multilatérales, surtout compte tenu des difficultés que le Comité a eues dans le passé à atteindre des consensus.
Nous recommandons au Canada de militer davantage pour les femmes, la paix et la sécurité dans l’ensemble des Nations unies, notamment dans quatre domaines précis: premièrement, accroître la participation des femmes dans la mobilisation de la société civile au quartier général de l’ONU et dans le cadre de toutes les opérations de paix et de tous les processus de maintien de la paix; deuxièmement, préconiser l’amélioration et l’uniformisation des rouages du Conseil de sécurité afin de tenir compte de la question des femmes, de la paix et de la sécurité; troisièmement, exiger que l’ONU fasse preuve de leadership et rende des comptes sur la question des femmes, de la paix et de la sécurité; et quatrièmement, exiger une plus grande transparence dans le signalement des actes d’exploitation et de violence sexuelles posés par des soldats de la paix.
L’an dernier, l’examen général des opérations de paix a démontré qu’il fallait mener de meilleures analyses des conflits et des pays afin de guider les opérations de paix, ainsi qu’il fallait inclure des analyses comparatives entre les sexes dans les processus de planification de la mission, d’élaboration du mandat, de mise en oeuvre, d’examen et de réduction de la mission. L’examen a aussi démontré que les opérations de paix devraient être davantage axées sur les gens et qu’il fallait accroître la participation des gens dans la collectivité.
L’institutionnalisation de la participation régulière dans la collectivité et la société civile à New York et dans toutes les opérations de paix fera en sorte que les décisions relatives à la paix et à la sécurité tiennent compte des besoins et expériences des collectivités locales et qu’elles répondent à ces besoins. Le Canada devrait, lui aussi, demander que les hauts dirigeants des missions politiques et de maintien de la paix tiennent des consultations auprès d’organisations de la société civile peu de temps après le début de la mission et qu’ils fixent un calendrier de consultations incluant des activités systématiques et ciblées de sensibilisation avec des femmes leaders et des organisations de femmes de la société civile représentant différents groupes ethniques, religieux et minoritaires. De telles activités de sensibilisation doivent être conformes à ce que l’on retrouve dans les rapports de mise en oeuvre des missions et les séances d’information à l’intention du Conseil de sécurité.
En octobre dernier, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la Résolution 2242 coparrainée par 71 pays membres, y compris le Canada. Dans le cadre de cette résolution, le Conseil de sécurité s’est engagé à inviter des représentants de la société civile, y compris d’organisations de femmes, à participer à l’examen de pays qui, jusqu’à maintenant, n’étaient pas ouverts à la société civile. Le Conseil de sécurité n’a toujours rien fait pour remplir cet engagement.
Nous exhortons le Canada à défendre avec vigueur la participation des femmes leaders dans la société civile dans le cadre des séances d’information sur des pays à l’intention du Conseil de sécurité et des activités de sensibilisation de la collectivité. Il ne suffit pas de soutenir les représentantes de la société civile lors des débats ouverts sur les femmes, la paix et la sécurité, car nous savons que le Conseil de sécurité et les dirigeants de l’ONU ne tiennent pas compte des engagements pris dans le cadre de ces débats lorsque vient le temps de prendre des décisions touchant des pays en particulier.
Selon nos analyses, les mandats du Conseil de sécurité pour les missions politiques et de maintien de la paix sont les mêmes que l’an dernier. Par exemple, seules 4 des 13 missions de maintien de la paix dont le mandat a été renouvelé l’an dernier recommandaient que le sexe soit considéré comme un enjeu transversal. Ce qui inquiète, c’est que seulement 40 % des résolutions du Conseil de sécurité et des déclarations présidentielles en réaction à une crise précise comportaient des éléments liés aux femmes, à la paix et à la sécurité ou à tout examen lié au sexe.
Nous exhortons le Canada à militer pour que tous les mandats du Conseil de sécurité considèrent le sexe comme étant un enjeu transversal, et qu’ils contiennent du langage lié aux femmes, à la paix et à la sécurité pour l’évaluation des besoins des femmes en matière de protection et leur participation à tous les processus. Il faut exiger également que des conseillers principaux en matière d’égalité entre les sexes fassent partie de toutes les missions politiques et de maintien de la paix. Nous serions heureux de poursuivre le travail avec la mission canadienne, à New York, et avec le Parlement afin de définir les occasions de militer pour des mandats précis auprès du Conseil de sécurité.
Nous avons beaucoup insisté sur la nécessité d’améliorer les systèmes de reddition de comptes pour les dirigeants de l’ONU au quartier général et dans le cadre de missions et sur la question des femmes, de la paix et de la sécurité. Nous avons également demandé à ce que la participation des femmes et des organisations de femmes soit incluse dans le mandat de tous les représentants spéciaux du secrétaire général, envoyés spéciaux, médiateurs et commandants de forces. Les processus d’entrevue devraient également permettre d’évaluer si les candidats comprennent ce qu’est la perspective sexospécifique. Le prochain secrétaire général doit également démontrer qu’il comprend les priorités liées aux femmes, à la paix et à la sécurité et qu’il possède l’expérience nécessaire pour les soutenir.
L’examen général des opérations de maintien de la paix et l’étude globale de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU recommandaient d’accorder la priorité aux femmes pour des postes de haute direction dans le cadre de missions.
Il faut adopter une stratégie détaillée réunissant les organes de l’ONU et les pays qui fournissent des soldats et des services de police pour examiner les obstacles structurels et aux voies d’information directes qui nuisent au recrutement et à l’avancement professionnel des femmes. Jusqu’à maintenant, rien n’a été fait à cet égard. Pourtant, il s’agit d’une question sur laquelle les hauts dirigeants doivent se pencher. Nous serions heureux que le Canada s’attaque à cette question, y compris la nécessité d’accroître la reddition de comptes pour les dirigeants de l’ONU et la priorisation de la nomination de femmes à des postes de direction dans le cadre des initiatives de défense des femmes, de la paix et de la sécurité.
Finalement, nous tenons à féliciter le Canada d’avoir soulevé, l’an dernier, à New York, la question de l’exploitation et de la violence sexuelles, mais l’encourageons à poursuivre ses efforts. À cet égard, le Canada devrait exiger que tout le personnel suive une formation et fasse l’objet d’une évaluation rigoureuse et obligatoire avant d’être déployé; que les missions sur le terrain incluent une composante sur le comportement et la discipline traitant des allégations, du rapatriement et des mesures judiciaires; que la priorité soit accordée à la sécurité et au bien être des survivants de l’exploitation sexuelle et des actes de violence sexuelle perpétrés par des soldats de la paix, y compris la promotion de pratiques exemplaires, comme maintenir la confidentialité des victimes, minimiser le traumatisme répété de multiples entrevues et assurer un accès rapide à des soins médicaux et psychologiques.
Les quatre domaines dont je viens de parler sont également abordés dans le plan d’action national du Canada. Nous vous encourageons fortement à les inclure dans vos recommandations relatives à la politique du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité. Nous continuons d’encourager le Canada à jouer le rôle de champion, comme il l’a fait à New York et dans le cadre d’autres processus multilatéraux. Nous avons besoin de champions qui encouragent et qui préconisent une mise en oeuvre uniforme des résolutions et qui prêchent par l’exemple, pas seulement en faisant des déclarations encourageantes en octobre, mais en prenant des mesures et en fournissant un soutien financier pour soutenir cet enjeu
[Français]
Je remercie également les membres du Comité.
J'aimerais d'abord vous présenter mes collègues. Vincent Rigby est sous-ministre adjoint de la politique stratégique à Affaires mondiales Canada. Il joue aussi le rôle de sherpa du premier ministre dans le cadre du G20. M. Arun Thangaraj est sous-ministre adjoint et dirigeant principal des finances à Affaires mondiales Canada.
Vous avez déjà entendu le , qui vous a parlé de ses priorités, ainsi que des fonctionnaires d'Affaires mondiales Canada qui vous ont entretenu du travail qui se fait actuellement au ministère. Mes propos d'aujourd'hui vont donc compléter les leurs.
À titre de , j'ai pour grande priorité d'orienter les efforts du Canada dans le but de fournir une aide internationale visant à réduire la pauvreté et les inégalités dans le monde.
Le paysage du développement international s'est beaucoup transformé ces dernières années. La volonté d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement conjuguée à la solide croissance économique de nombreux pays en développement ont aidé plus d'un milliard de personnes à se sortir de la pauvreté au cours des 20 dernières années.
Il reste qu'une personne sur cinq, dans les régions en développement, vit toujours dans une extrême pauvreté. La majorité des populations démunies réside désormais dans des pays à revenu intermédiaire. La pauvreté la plus persistante se trouve dans les États fragiles et à faible revenu.
En septembre 2015, lorsque le Canada et les autres membres de l'ONU ont appuyé le programme de l'Agenda 2030 et ses objectifs en matière de développement durable, nous avons tous embrassé l'ambitieux objectif d'éradiquer la pauvreté d'ici 2030 et de ne laisser personne pour compte. Le Canada est bien placé pour encourager toutes les mesures qui contribueront à ce programme, qui est d'une importance cruciale. Nous appuyons évidemment sans réserve sa mise en oeuvre, que ce soit ici, au Canada, ou à l'étranger.
Le moment est donc bien choisi pour adapter nos politiques et nos approches en matière d'aide internationale au nouveau contexte mondial dont fait partie l'Agenda 2030, et ce, afin de pouvoir répondre aux défis planétaires d'aujourd'hui et de demain.
Au cours des cinq derniers mois, j'ai voyagé au Canada et à l'étranger pour rencontrer mes collègues d'autres pays ainsi que des organisations internationales de la société civile et du secteur privé. Ces discussions m'ont permis d'échanger des idées et de mieux comprendre les forces, les avantages comparatifs du Canada et les points sur lesquels nous pouvons nous améliorer. Elles m'ont aussi aidée à réfléchir à la meilleure façon dont je peux m'acquitter des priorités inhérentes à mon mandat.
Une de mes grandes priorités consiste à mettre en vigueur un nouveau cadre de politiques et de financement pour l'aide internationale au Canada. Au cours des semaines à venir, nous amorcerons un examen de l'aide internationale. En fait, nous avons déjà entrepris l'examen des politiques et du cadre de financement pour recentrer l'aide internationale sur les plus démunis et les plus vulnérables, y compris les États fragiles.
Les consultations sont un élément clé de cet effort. La secrétaire parlementaire et moi-même avons d'ailleurs déjà rencontré plusieurs dizaines, voire peut-être des centaines de nos partenaires canadiens et internationaux pour solliciter leur avis et tirer profit de leur expérience. Nous poursuivons nos efforts de liaison au moyen de groupes de discussion, de notre site Web et des médias sociaux pour rejoindre les intervenants, y compris les jeunes. J'accueillerai aussi avec plaisir la contribution du Comité quant à la meilleure façon de recentrer nos efforts pour aider les plus démunis et les plus vulnérables, et venir en aide aux États fragiles.
Les résultats de l'examen des politiques et du cadre de financement orienteront le prochain budget du gouvernement, soit en 2017, en matière d'aide internationale. Nous réalisons cet examen en vue d'offrir la meilleure aide possible, selon les besoins et en fonction des avantages comparatifs du Canada.
En ces temps de rapides changements planétaires, nous ne pouvons plus nous appuyer uniquement sur ce que nous avons fait auparavant. Nous devons aussi mettre à profit des approches, des technologies novatrices et de nouveaux partenaires, dont les organisations de la société civile, le secteur privé, les grandes fondations et les pays bénéficiaires eux-mêmes, pour que notre aide au développement produise un maximum de retombées.
L'aide publique au développement ne peut combler à elle seule tous les besoins. En ce sens, le rôle du secteur privé, en particulier, sera crucial dans un contexte où nous cherchons à mobiliser de nouvelles ressources financières au profit des pays en développement, notamment au moyen de financement mixte et de partenariats public-privé.
Les thèmes prioritaires ont été désignés en tenant compte de ce que peut offrir le Canada quant à la valeur ajoutée et les retombées en matière de développement, et ce, pour guider les consultations. Au fur et à mesure que celles-ci se déroulent, les thèmes s'affinent. À cet égard, les droits ainsi que la santé des femmes et des enfants arrivent au premier rang.
[Traduction]
J'ai été ravie d’apprendre que le sujet de votre étude actuelle est les femmes, la paix et la sécurité, soit une question très importante qui se rattache à mon mandat de championne des droits de la personne, dont les droits des femmes.
L’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des jeunes filles sont des objectifs prioritaires pour moi et le gouvernement. Nous sommes déterminés à éliminer toute forme de violence et de discrimination envers les femmes et les filles en vue de leur permettre de jouir pleinement de leurs droits.
Nous poursuivrons le rôle de chef de file qu'exerce le Canada en vue d'abolir le mariage d'enfants, le mariage précoce et le mariage forcé, et nous continuerons d'éliminer les obstacles que les filles doivent surmonter pour accéder en toute sécurité à une éducation de qualité. Nous sommes d’avis que l’éducation des filles aujourd’hui mènera à leur autonomisation demain.
L'élection récente du Canada à la Commission de la condition de la femme de l’ONU nous donnera une voix plus forte pour la promotion des droits des femmes et des filles dans le monde. Un nombre disproportionné de femmes et d’enfants sont accablés par la malnutrition et des maladies évitables, tout simplement parce qu’ils n’ont pas un accès suffisant à des aliments nutritifs, à une eau potable et aux soins de santé de base. Chaque jour, dans le monde, 16 000 enfants meurent avant d’avoir célébré leur cinquième anniversaire et le plus souvent de causes évitables comme la pneumonie, la malaria et la diarrhée.
Plus de 160 millions d'enfants de moins de cinq ans ont une croissance freinée, parce qu'ils ne mangent pas suffisamment. Beaucoup trop de femmes meurent encore de complications liées à l’accouchement. Le taux de mortalité maternelle dans les régions en développement est 14 fois plus élevé que dans les pays développés, et des inégalités profondes en matière d’accessibilité et d’utilisation des services de santé sexuelle et génésique persistent à l’intérieur et à l’échelle des régions. Voilà pourquoi le gouvernement met grandement l'accent sur les droits et la santé des femmes et des enfants.
Nous sommes fiers que notre aide contribue déjà à des changements positifs sur divers plans essentiels. Dans le cadre de l’examen, nous verrons comment le Canada peut maintenir son leadership international dans le domaine de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, tout en adoptant une approche plus globale afin de reconnaître pleinement que la santé sexuelle et génésique et les droits connexes sont des facteurs essentiels à la santé et à l’autonomisation des femmes et des filles.
La deuxième priorité est la croissance économique verte et durable. La croissance économique est essentielle pour tirer le monde de la pauvreté. Aider les pays en développement à se doter d'un environnement propice aux affaires, faciliter l’entrepreneuriat, créer des emplois et donner de la formation professionnelle sont autant de moyens de favoriser une croissance inclusive.
Lors de mon voyage au Vietnam à la fin de l’an dernier, j’ai pu constater par moi-même à quel point le soutien du Canada aide les agriculteurs à accroître leurs revenus et leur productivité. Au cours de ma visite, j’ai annoncé que le Canada soutiendra une initiative qui aidera les agriculteurs à développer leur entreprise et à améliorer la vie de leur famille en offrant un meilleur accès au financement agricole.
Cependant, la croissance économique ne saurait se faire aux dépens de la durabilité environnementale. Pour nous tous, les changements climatiques menacent la prospérité du monde. Pour des millions d’habitants des pays en développement, les effets des changements climatiques, comme les conditions météorologiques changeantes et l’élévation du niveau des mers, sont une menace directe à leurs moyens de subsistance et à leur sécurité. Les changements climatiques ont déjà des répercussions néfastes sur les ressources en eau, les écosystèmes, les économies et les collectivités et menacent de miner le développement.
Les mesures en vue d'améliorer la durabilité environnementale de la croissance économique sont essentielles pour que les progrès en matière de développement ne soient pas plombés par les effets déstabilisateurs des changements climatiques et de la pollution.
Une croissance économique verte peut aussi contribuer à la création d’emplois et à l’amélioration des moyens de subsistance. Afin d’aider les pays en développement à faire la transition vers des économies à faibles émissions de carbone et à s’adapter aux effets néfastes des changements climatiques, le Canada s’est récemment engagé à verser 2,65 milliards de dollars afin de contribuer à obtenir des résultats concrets en matière de lutte contre les changements climatiques.
Dans l'avenir, le Canada devra également voir comment les investissements effectués au chapitre de l'aide internationale peuvent continuer de nous permettre de réagir aux problèmes d'insécurité alimentaire et de rareté de l'eau, ainsi qu'aux répercussions de plus en plus nombreuses des changements climatiques.
Le troisième domaine prioritaire est la gouvernance inclusive et responsable, le pluralisme pacifique, et le respect de la dignité et des droits de la personne, y compris les droits des femmes et des réfugiés, au sujet desquels je collaborerai avec le ministre des .
Nous devons faire fond sur les forces du Canada et offrir du soutien à l'échelle internationale afin de promouvoir les valeurs qui ont été bénéfiques pour notre pays.
Dans les pays où le gouvernement est comptable envers ses citoyens, où le pouvoir est transféré régulièrement et pacifiquement, et où toute la population bénéficie de protection, les dividendes sont évidents et les probabilités de stabilité politique, économique et sociale sont plus élevées. Les droits de la personne sont plus susceptibles d'être respectés, les gouvernements sont capables de satisfaire les besoins de leurs citoyens et les communautés sont plus résilientes en temps de crise.
Par exemple, il importe de continuer d'aider des pays comme la Birmanie, qui ont fait le choix important d'opter pour la démocratie. À cette fin, nous avons annoncé récemment une somme de 44 millions de dollars pour contribuer à renforcer la démocratie dans ce pays et pour y améliorer les occasions pour les gens les plus vulnérables.
Pour ce qui est du quatrième domaine de priorité, le Canada doit utiliser tous ses outils pour contribuer à la paix et à la sécurité mondiales. La fragilité, les conflits et la violence nuisent à la prospérité et au développement social, et accentuent la pauvreté.
On observe une augmentation des conflits violents et de l'insécurité, qui sont à l'origine de migrations forcées d'une ampleur jamais vue depuis la Deuxième Guerre mondiale. À lui seul, le conflit en Syrie a provoqué le déplacement de plus de 11 millions de personnes. Les déplacements prolongés sont devenus la nouvelle norme. Des études montrent que d'ici 2030, en l'absence d'interventions coordonnées, les deux tiers des gens les plus pauvres du monde vivront dans des pays et des régions touchés par une violence et une fragilité endémiques.
La communauté internationale prend note de ces tendances mondiales. À l'occasion de la rencontre qui s'est tenue plus tôt ce mois-ci à Stockholm dans le cadre du Dialogue international sur la consolidation de la paix et le renforcement de l'État, le Canada, aux côtés de 40 autres pays et organisations internationales, a réaffirmé sa détermination à mettre en oeuvre le nouvel accord sur l'engagement dans les États fragiles.
Nous convenons qu'il faut s'attaquer en priorité aux causes fondamentales et aux symptômes de la fragilité et des conflits dans l'Agenda de 2030 pour que le développement durable devienne une réalité.
En mettant davantage l'accent sur les États fragiles, nous déterminerons comment nous pouvons appuyer le mieux possible la consolidation de la paix et la prévention des conflits, ainsi que les efforts de reconstruction à la suite de conflits. Le Canada investit déjà des sommes substantielles dans des pays minés par la fragilité, les conflits et la violence.
Nous avons d'ailleurs annoncé un financement de 585 millions de dollars dans le budget de 2016 pour la reconduction d'importants programmes de paix et de sécurité d'Affaires mondiales Canada.
[Français]
Les conflits exercent une pression énorme sur le système humanitaire international. À l'échelle mondiale, les besoins humanitaires ont quadruplé depuis 2005 sous les effets de la nature de plus en plus prolongée des conflits, de l'accroissement du nombre de personnes déplacées et de la fréquence croissante des catastrophes naturelles, comme les inondations et les séismes. C'est pourquoi l'aide humanitaire doit être une priorité pour notre gouvernement, en plus de l'investissement dans les mesures de prévention à long terme. Nous continuerons de jouer un rôle pour assurer l'acheminement de l'aide humanitaire vitale dont ont besoin les populations les plus vulnérables. C'est une question de dignité humaine et de respect des principes humanitaires.
Le Canada fournit déjà une aide humanitaire essentielle à de nombreuses populations vulnérables, y compris celles touchées par les conflits. La stratégie d'engagement du Canada en Irak, en Syrie, en Jordanie et au Liban prévoit l'octroi de 1,1 milliard de dollars sur trois ans en aide humanitaire et en aide au développement, dans le cadre d'une stratégie d'action intégrée. De cette somme, 840 millions de dollars sont consacrés à l'aide humanitaire afin de fournir des services de santé urgents, de l'eau, de la nourriture, des abris, une protection ainsi qu'une éducation en situation d'urgence aux personnes les plus vulnérables touchées par les crises. Ce financement comprend également un soutien pour les pays d'accueil des réfugiés.
Lors de mes voyages en Jordanie et au Liban, j'ai pu constater la générosité des collectivités qui accueillent de grands nombres de réfugiés. Il est clair que l'arrivée massive de réfugiés dépasse leur capacité à fournir les services adéquats. Le nombre de réfugiés syriens qu'héberge la Jordanie correspond à environ 10 % de sa population. Le Liban, quant à lui, a accueilli plus d'un million de réfugiés syriens, et 450 000 réfugiés palestiniens sont enregistrés. Les réfugiés représentent plus de 30 % de la population libanaise.
Nous contribuons donc à renforcer la capacité de résilience de ces collectivités dans ces pays. La situation au Moyen-Orient illustre la nécessité d'une approche pangouvernementale pour améliorer la sécurité et la stabilité, pour fournir l'aide humanitaire et pour aider les partenaires à assurer les services sociaux par des interventions de développement à long terme.
J'aimerais également parler brièvement des priorités du Canada au sein de la Francophonie.
C'est un fait que de nombreux pays francophones figurent parmi les plus pauvres du monde. Aussi, ces priorités s'harmonisent bien avec nos objectifs d'aide internationale. Notre gouvernement continuera de promouvoir le pluralisme pacifique, la démocratie, les droits de la personne et la gouvernance inclusive et responsable dans les pays francophones. C'est au centre de toutes nos actions, de même que la protection et l'autonomisation des femmes et des filles.
Nous travaillons pour consolider le mandat économique de la Francophonie afin de réduire la pauvreté et d'appuyer une croissance inclusive et durable.
Nous sommes impatients de collaborer avec tous nos partenaires pour assurer la réussite du Sommet de la Francophonie qui se tiendra en novembre prochain à Madagascar. Notre participation à cet événement nous permettra d'approfondir notre coopération et notre partenariat avec la France.
Permettez-moi aussi de réaffirmer l'engagement de notre gouvernement à miser sur l'efficacité, la transparence et l'excellence des résultats en matière de développement, ainsi qu'à mobiliser les Canadiens, notamment les jeunes, en vue de renouveler notre cadre de politiques et de financement de l'aide internationale. Je suis convaincue que nous collaborerons de façon soutenue avec votre comité et que nous entretiendrons une relation étroite et positive avec vous.
En terminant, mesdames et messieurs les députés, je tiens à souligner mon désir de travailler avec vous sur ces questions. Soyez assurés que mes décisions seront fondées sur des faits.
Élaborer des solutions novatrices pour encourager de nouveaux partenaires à contribuer au développement et à l'aide humanitaire est une avenue que nous partageons avec d'autres pays donateurs. Pour cela, il faut assurer une plus grande cohérence des politiques dans l'attribution de l'aide, et veiller à ce que les résultats obtenus à partir de solutions innovantes puissent être reproduits à plus large échelle pour profiter au plus grand nombre.
L'expérience, les connaissances et la perspicacité des membres de ce comité sont vastes. Mon équipe et moi sommes ouverts au dialogue. Je suis certaine que celui-ci ne manquera pas de s'établir avec vous au cours des prochaines semaines et des prochains mois, par l'entremise de ce comité ou d'une manière plus individuelle.
Quand vient le temps d'aider la population vulnérable et les États fragiles, nous pouvons tous y apporter notre contribution.
Monsieur le président, je serai heureuse de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.