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Merci de votre sollicitude.
Je suis le directeur du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières, qui est une organisation non gouvernementale dont le mandat consiste à défendre la liberté de l’information partout dans le monde. L’un de nos principaux outils de plaidoyer est le Classement mondial de la liberté de la presse, que nous établissons chaque année pour 180 pays.
En 2018, le Myanmar était classé à la 137e place sur 180 pays. En octobre dernier, nous avons pu lancer ce que nous appelons une procédure d’alerte sur la place du Myanmar dans le classement de 2019, parce qu’au vu de l’évolution des indicateurs que nous utilisons pour mesurer le degré de liberté de la presse dans chaque pays, nous avons remarqué que plusieurs de ces indicateurs ont subi une dégradation inquiétante.
Il y a d’abord l’indépendance des journalistes, à commencer par les journalistes d’investigation. Ici, je veux naturellement faire référence au cas des deux journalistes de Reuters, MM. Wa Lone et Kyaw Soe Oo, qui croupissent en prison depuis 14 mois. Leur seul crime est d’avoir enquêté sur le massacre de 10 civils rohingyas dans un village de l’État d'Arakan en septembre 2017, pendant la vague de répressions qui a poussé près de 1 million de Rohingyas, au total, à l’exil au Bangladesh.
Ce nettoyage ethnique, pour reprendre les mots de l’ONU, a été absolument caché aux médias. Les deux journalistes de Reuters ont eu le courage d’enquêter avec professionnalisme, de recueillir des témoignages, des preuves et des documents, jusqu’à ce qu’ils se fassent arrêter dans un guet-apens tendu par la police elle-même. Concrètement, deux agents leur ont soudain remis de mystérieux documents, avant que deux autres policiers les arrêtent immédiatement pour les accuser d’être en possession de secrets d’État.
Cette arrestation a été clairement une manipulation grossière, mais cela n’a pas empêché la justice d’incriminer les deux journalistes au motif d’une vieille loi sur les secrets d’État qui date de l’époque coloniale. Ensuite, toute la procédure qui a suivi n’a été qu’une mascarade.
En avril dernier, l’armée elle-même a reconnu la réalité du massacre sur lequel les journalistes avaient enquêté. Un tribunal militaire a même condamné sept soldats pour cela, mais les journalistes, eux, sont restés en prison. Même l’un des policiers qui avaient participé à leur arrestation a avoué, durant l'audience, que les deux journalistes avaient bel et bien été piégés par la police. Tout ce que ce policier lanceur d’alerte a récolté, c’est de se retrouver lui-même en prison pour non-respect de sa hiérarchie, et son collègue qui devait témoigner le lendemain a mystérieusement disparu.
Toute l’instruction dans cette affaire a été une effroyable tartufferie. L’interpellation rocambolesque des journalistes, la fabrication des pseudo-preuves qui les incriminent, la mise en scène de leur garde à vue, les pressions exercées sur les témoins durant les audiences préliminaires, absolument rien ne tient, et pourtant, en septembre 2018, le couperet est tombé: ils ont été officiellement condamnés à sept ans de prison. Le verdict a été confirmé par une cour d’appel en décembre dernier. Un second appel devant la Cour suprême a été déposé il y a environ deux semaines, mais au vu du manque total d’indépendance de l’institution judiciaire dans cette affaire, il y a peu de chances que les juges de la Cour suprême dédisent le verdict pris en première instance.
Comment comprendre cette atteinte aussi flagrante à la liberté de la presse dans un pays qu’on disait être sur la voie de la transition démocratique?
Si l’appareil policier, judiciaire et politique a pu s’en prendre aussi allègrement à ces journalistes, c’est peut-être parce que c’était comme un gage apporté par le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi aux militaires et au milieu fondamentaliste bouddhiste, dans le cadre de cette fameuse répression de la minorité musulmane rohingya.
Il y a tout de même un détail intéressant qu’il faut savoir relever. C’est la relative rapidité avec laquelle la justice birmane a traité le cas des journalistes de Reuters en appel. Il faut savoir que le président de la République, qui est lui-même un proche d’Aung San Suu Kyi, a un droit de grâce constitutionnel. Certains observateurs pensent qu’ils pourraient justement accorder une grâce aux deux journalistes de Reuters à l’occasion du Nouvel An birman, qui se déroule en avril; c’est une tradition dans le pays. Cependant, pour cela, il convient naturellement que tous les recours soient épuisés en appel, ce qui expliquerait ce curieux empressement.
Dans cette hypothèse, d’un côté, le pouvoir civil pourrait ainsi faire montre de sa clémence et de son humanité tout en confirmant la condamnation des journalistes, ce qui, de l’autre côté, permet aux militaires et aux nationalistes bouddhistes de sauver la face. Selon ce scénario, les journalistes Wa Lone et Kyaw Soe Oo retrouveraient certes leurs familles, mais le message que les autorités enverraient aux autres journalistes est absolument glaçant: voilà ce qu’il vous en coûtera si vous osez enquêter sur les sujets interdits.
L'autre aspect très inquiétant de l'évolution de la liberté de la presse au Myanmar est le développement très inquiétant de l'autocensure au sein des rédactions. Les journalistes savent désormais qu'ils s'exposent aux représailles de l'appareil militaire en enquêtant, par exemple, dans l'État d'Arakan, sur ce que l'ONU a tout de même qualifié de génocide des populations musulmanes rohingyas.
Plus généralement, beaucoup de journalistes n'osent plus se risquer à traiter des sujets qui pourraient froisser la majorité bouddhiste et, surtout, ses éléments les plus extrémistes. C'est notamment ce que m'a dit un des journalistes à qui Reporters sans frontières apporte du soutien. Nous lui apportons une assistance juridique parce que ce journaliste est poursuivi en justice pour avoir mis en cause, dans un article, les discours haineux du moine fondamentaliste Ashin Wirathu, qui est devenu assez célèbre notamment parce qu'on l'appelle le visage de la terreur bouddhiste, pour reprendre la une d'un numéro de la revue Time publié il y a quelques années.
Alors, de quoi notre journaliste est-il accusé? Comme énormément d'autres reporters au Myanmar, il fait l'objet de poursuites en vertu de l'alinéa 66d) de la Loi sur les télécommunications. C'est un texte très vague et assez mal formulé, mais dont l'essence de base est de criminaliser la diffamation. Concrètement, même si un journaliste publie une enquête irréprochable et parfaitement sourcée avec des preuves irréfutables à l'appui, il aura toutes les chances d'être attaqué en vertu de cette loi par une personne qui aura été citée dans l'article. Cette loi agit, en fait, comme une épée de Damoclès qui pèse au-dessus du journalisme d'investigation. Pas plus tard qu'en octobre dernier, trois autres journalistes ont passé 15 jours derrière les barreaux tout simplement pour avoir enquêté sur une affaire de marché public de la ville de Yangon.
Les exemples de censure et d'autocensure peuvent aller très loin. Par exemple, le simple emploi du terme « Rohingya » dans les médias est formellement interdit par les autorités, et ceux qui ne se plient pas à cet oukase sont menacés de fermeture. En juin dernier, le réseau Radio Free Asia a été banni du pays pour avoir refusé d'utiliser le terme « Bengali » à la place de « Rohingya », comme l'exige le gouvernement. En utilisant le terme « Bengali », on sous-entend que les populations rohingyas ne seraient pas intégrées à la terre du Myanmar, et c'est justement la vision que veulent imposer les autorités.
Il faut savoir aussi qu'à l'autre bout du Myanmar, dans le nord-est, l'environnement dans lequel les journalistes essaient de travailler est tout aussi hostile. L'intensification récente des conflits entre l'armée et les groupes rebelles dans les États Shan et Kachin s'accompagne d'une incapacité pour les journalistes à couvrir de vastes zones contrôlées par l'armée. Ceux qui osent s'y rendre font l'objet de sérieuses menaces et, parfois, de représailles de la part des belligérants.
Voilà en quelques phrases l'actuelle situation de la liberté de la presse au Myanmar, qui risque fort de perdre à nouveau des places au Classement mondial de la liberté de la presse que Reporters sans frontières sortira en avril. Il est d'ailleurs assez intéressant de voir comment la situation a évolué sur le long terme depuis la victoire de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti de Aung San Suu Kyi, aux élections de 2012. À cette époque, on a connu un changement radical et les publications de presse se sont multipliées, les journalistes n'avaient plus à craindre d'être sans cesse arrêtés pour leurs écrits. Très concrètement, le pays est passé de la 151e place au Classement de la liberté de la presse en 2013 à la 131e place en 2017. Il a donc gagné plus de 20 places en quatre ans. Le problème, c'est qu'en 2008, le pays a reculé de nouveau de six places.
Compte tenu de ce que je viens de dire à l'instant et de ce qui s'est passé durant l'année écoulée, il y a fort à croire que ce n'est pas un accident de parcours, mais bien un réel retournement de tendance. C'est d'autant plus préoccupant que l'actuel chef du gouvernement, Mme Aung San Suu Kyi, n'a pas levé le moindre petit doigt pour prendre ne serait-ce que la défense des journalistes de Reuters. Au final, cela en dit long sur le chemin encore très cahoteux et très sinueux que le Myanmar devra parcourir en matière de liberté de la presse pour mener à bien sa transition démocratique.
Je vous remercie de votre attention.
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Dans mon témoignage, j'aimerais remercier le gouvernement canadien de l'énorme rôle qu'il joue pour mettre fin à la crise des Rohingyas. Comme vous le savez, c'est une crise mondiale. Au nom de la communauté des Rohingyas, j'aimerais remercier le gouvernement et le peuple canadiens de jouer un rôle proactif pour mettre fin à la crise.
Comme l'a dit mon collègue journaliste, après que la Birmanie a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1948, le régime civil n'a duré que quelques années. Lorsque le général Ne Win, un dictateur, a pris le pouvoir en 1962, le pays était très isolé. Il n'y avait pas de liberté d'expression. De nombreux journalistes ont été emprisonnés. On s'est servi de la loi sur les secrets officiels de 1923 pour condamner les journalistes de Reuters.
Des journalistes ont été emprisonnés; on parle de plus de 15 ans, je crois. Les autorités ont eu recours à cette loi. En fait, elle a été adoptée par le général Ne Win, de sorte qu'elle existe. Tant d'autres journalistes sont portés disparus, de sorte que cela n'a rien de nouveau. Les journalistes de Reuters ont disparu récemment, mais auparavant, bon nombre de journalistes avaient disparu.
J'ignore si vous connaissez Burma VJ. Il a été fait par des citoyens norvégiens et birmans. Ils étaient en exil en Norvège. Ils sont allés dans le pays durant la révolution safran en 2006, je crois, pour montrer ce qu'était la démocratie en Birmanie. J'ai regardé le documentaire Burma VJ, et on montre que le gouvernement birman a utilisé des informateurs pour emprisonner des citoyens innocents. Bon nombre de citoyens innocents ont été emprisonnés et interrogés au hasard seulement pour s'être opposés au gouvernement. Il y a un grand mouvement en ligne, mais la situation des journalistes ne s'améliore toujours pas. La liberté de la presse n'existe pas en Birmanie.
De nombreux journalistes citoyens rohingyas sont en exil, dans des pays voisins comme la Thaïlande, la Malaisie et les États-Unis. Je suis un journaliste citoyen. Je communique toutes les nouvelles que je reçois. J'en reçois de sources secrètes, dans l'État de Rakhine, de mon réseau. Nous avons réussi à obtenir des nouvelles de la crise des Rohingyas qui frappe l'État de Rakhine. Ces journalistes citoyens s'exposent à de grands risques. Certains d'entre ont été arrêtés dans l'État de Rakhine et n'ont pas été libérés. À ma connaissance, deux de mes contacts ont été arrêtés et n'ont pas encore été libérés.
Il y a de nombreux journalistes citoyens rohingyas dans le monde, car nous essayons d'attirer l'attention sur la crise. La liberté d'expression est inexistante en Birmanie. À ce moment-ci, dans le pays, une personne qui proteste dans la rue peut être arrêtée à tout moment. Le gouvernement utilise la démocratie pour tromper le monde.
Malheureusement, nous avons tous fait valoir qu'Aung San Suu Kyi devait être une leader démocrate pour tous, mais elle a montré son vrai visage. Elle ne défend pas les Rohingyas ou les minorités ethniques. Elle est du côté du gouvernement birman. Le gouvernement birman est notoirement connu pour les actes de génocide qu'il commet contre non seulement la communauté rohingya, mais aussi diverses autres communautés, comme les Karens, les Shans et d'autres minorités. De nombreux citoyens innocents ont été tués, et le gouvernement utilise la propagande pour diffuser de fausses nouvelles et faire un lavage de cerveau au public birman.
Le terme « Rohingya » est très tabou en Birmanie. Si l'on se fait prendre à l'utiliser, on peut se faire arrêter. Même les médias d'information locaux évitent de l'utiliser. En public, si une personne l'utilise, un informateur l'entendra et elle sera arrêtée. Ils veulent que la population utilise le mot « Bengali », qui fait référence aux immigrants illégaux du Bangladesh. Ils utilisent ce mot. Le gouvernement birman utilise grandement la diffamation pour arrêter des citoyens de façon aléatoire.
La tenue d'un procès juste n'est pas garantie. La magistrature n'est pas indépendante du gouvernement central, et le gouvernement peut arrêter n'importe qui n'importe quand. Il est bien connu que le gouvernement birman a un journal, The Global New Light of Myanmar. Ce journal diffuse de fausses nouvelles sur la crise des Rohingyas en appelant les Rohingyas des terroristes. Il utilise le journal pour diffuser des fausses nouvelles.
Les médias sociaux, en particulier Facebook, jouent un rôle énorme. Facebook a également une très grande responsabilité dans le génocide des Rohingyas, la crise des Rohingyas. Le gouvernement et le public birmans utilisent cet outil pour diffuser des propos haineux et de la propagande afin d'anéantir les Rohingyas et justifier l'assassinat des Rohingyas dans l'État Rakhine et d'autres États. Comme vous le savez, récemment, des journalistes de Reuters ont été emprisonnés et condamnés en raison de leur couverture du massacre de Rohingyas innocents en 2017. C'est un exemple qui illustre que le gouvernement birman utilise la loi sur les secrets officiels de 1923 pour arrêter des journalistes innocents seulement parce qu'ils ont rapporté les faits.
Il y a également des lois qui restreignent l'utilisation d'Internet. Les citoyens birmans n'ont pas du tout le droit de dénoncer le gouvernement birman, de le critiquer ou de parler de la crise des Rohingyas. Si un citoyen de la Birmanie se fait prendre à communiquer les nouvelles sur les Rohingyas ou à s'opposer au gouvernement, il sera passible d'arrestation et d'une amende. Il pourrait également être isolé. Comme je l'ai dit plus tôt, à ma connaissance, deux de mes contacts ont été arrêtés dans l'État de Rakhine. Je n'ai pas de nouvelles d'eux pour le moment. Habituellement, des sources sur le terrain, dans l'État de Rakhine, me donnaient des nouvelles de la crise des Rohingyas. Ils ont été arrêtés il y a deux ans et n'ont pas communiqué avec moi depuis.
De plus, le gouvernement birman utilise de nombreux informateurs dans des endroits publics, en particulier dans des salons de thé et dans des restaurants, pour espionner ses citoyens. Quiconque se fait prendre à parler de la crise des Rohingyas ou à parler contre le gouvernement birman sera arrêté. De nombreux militants se sont fait interdire l'entrée en Birmanie. Il y a une liste noire et une interdiction de visa pour les journalistes et militants internationaux qui couvrent la crise des Rohingyas ou qui critiquent le gouvernement. La liberté d'expression et la liberté de presse sont tout à fait inexistantes en Birmanie. Malheureusement, même après le chemin chaotique qu'a parcouru la Birmanie vers la démocratie, Aung San Suu Kyi ne fait rien pour rétablir la liberté de presse en Birmanie, ou même pour permettre aux journalistes d'accéder à l'État de Rakhine concernant la crise des Rohingyas.
Je dirais que le gouvernement birman essaie de mentir au monde. Il essaie de camoufler le meurtre de citoyens rohingyas innocents. Nous devons recevoir beaucoup de nouvelles de nos contacts de confiance sur le terrain. Certains des contacts n'ont pas d'autres choix que de se réfugier au Bangladesh. Leur vie était en danger parce qu'ils communiquaient les nouvelles sur la crise des Rohingyas.
Beaucoup de discours haineux et de fausses nouvelles sont diffusés dans les médias sociaux, sur Facebook ces jours-ci, surtout soutenus par le gouvernement birman. Il y a également le mouvement nationaliste 969, soutenu lui aussi par le gouvernement birman. Il essaie de diffuser des propos haineux contre les Rohingyas. Son objectif ultime est de faire disparaître complètement les Rohingyas de la Birmanie — vous savez, un mouvement nationaliste dont le but est de faire de la Birmanie un État bouddhiste. Cela s'apparente à l'Holocauste, en 1942, quand Hitler a tenté d'anéantir les Juifs. Nous, les Rohingyas, avons été déplacés partout dans le monde en raison de cette crise. Il n'y a pas de liberté de presse. Le fait est que beaucoup de citoyens journalistes décrivent ce qui se passe, et Dieu merci, car nous arrivons à savoir ce que fait le gouvernement birman — il est notoire qu'il emprisonne des citoyens innocents et qu'il isole ses citoyens parce qu'ils disent la vérité.
À ce sujet, le gouvernement canadien et les nations occidentales doivent jouer un rôle énorme, et non seulement en prenant des sanctions contre le gouvernement. Ils devraient peut-être essayer d'isoler la Birmanie davantage en ne lui donnant aucune récompense. La liberté de presse est totalement inexistante en Birmanie. Il en est de même pour la liberté d'expression. N'importe qui peut être arrêté à tout moment, sans raison.
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
De nombreux éléments des exposés des deux témoins me préoccupent. J'aimerais parler du témoignage de M. Naing en particulier.
Monsieur Naing, vous avez mentionné que le gouvernement birman utilisait Facebook pour répandre la haine intentionnellement. Je me demande si vous seriez capable d'en envoyer des exemples au Comité — je ne pense pas que nous ayons la capacité de traduction que vous avez peut-être dans votre réseau — de sorte que nous ayons des éléments de fait.
Madame la présidente, j'aimerais que nous puissions accepter ces documents en ce sens.
C'est profondément préoccupant. Au Royaume-Uni, un comité spécial est en train d'examiner la question — je ne me souviens pas de son nom officiel, mais on l'appelle le comité des fausses nouvelles. En fait, il a tiré des conclusions selon lesquelles Facebook est délibérément très complexe, de sorte qu'on ne peut pas faire une recherche et déterminer qui est l'auteur des propos haineux.
Si le gouvernement du Myanmar fait cela, alors nous devrions peut-être être en mesure de le souligner. Si je pouvais demander aux attachés de recherche d'ajouter une partie des travaux du comité du Royaume-Uni pour nous assurer de préciser qu'on utilise Facebook pour ce type de choses.
Serait-ce possible, monsieur Naing? Pourriez-vous le faire pour nous?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins d'être présents ainsi que de se faire entendre et de jeter un peu de lumière sur le silence, dans le cas de bon nombre de journalistes, au Myanmar.
Ma première question s'adresse à M. Naing.
Récemment, je lisais un article du Guardian portant sur deux journalistes qui ont été arrêtés. Il s'agit de Wa Lone et de Kyaw Soe O. On les a accusés de transmettre des documents secrets à d'autres sources. Le juge les a déclarés coupables de cela. Cependant, il y a eu un tollé. Leur avocat a dit qu'il essaierait par tous les moyens d'obtenir leur acquittement. Bon nombre d'autres pays, des défenseurs de la liberté de presse, et l'ONU, l'Union européenne, les États-Unis et le Canada ont réclamé qu'ils soient tous les deux acquittés.
En cour, un jugement défavorable à leur égard a été prononcé, et ils auraient... Je suis désolé; les mots me manquent. Ils ont été jugés et le gouvernement a dit qu'ils passaient des documents secrets. C'est un exemple typique de ce qui arrive à des journalistes.
Est-ce que l'intervention de nombreux États, qui demandent leur acquittement, a mis plus de pressions sur le gouvernement du Myanmar, ou y a-t-il plus de réticences, de sorte qu'on n'a pas déployé des efforts de grande envergure pour leur acquittement?