:
J'ouvre maintenant la séance.
Je vous souhaite la bienvenue à la 73e réunion du Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(3) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 20 septembre 2023, le Comité se réunit afin de poursuivre son étude sur le développement économique des communautés de langues officielles en situation minoritaire.
Encore une fois, je vous épargnerai les consignes sur l'application Zoom, parce que nos invités participent en personne et les parlementaires qui participent à distance sont des habitués.
Je me contente de vous rappeler de tenir votre oreillette le plus loin possible du micro quand ce dernier est allumé, sinon un retour de son pourrait se produire et causer des blessures aux interprètes et aux techniciens.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux fonctionnaires du ministère de l'Industrie. Nous recevons M. Etienne‑René Massie, sous-ministre adjoint des services axés sur le marché et la petite entreprise, Mme Kasi McMicking, sous-ministre adjointe déléguée du secteur des stratégies et politiques d'innovation, et Mme Marie‑Caroline Badjeck, directrice par intérim du secteur des stratégies et politiques d'innovation.
Mesdames et monsieur, je crois qu'il s'agit de votre première participation à une réunion du Comité permanent des langues officielles, parce que je siège à ce comité depuis au moins sept ans et je ne vous y ai jamais accueillis.
Nous fonctionnons de la façon suivante: vous disposez de cinq minutes pour faire votre présentation, en l'occurrence par Mme McMicking. Après cette présentation, il y aura un tour de questions. Je suis strict sur le temps accordé pour la présentation, parce que je veux laisser le plus de temps possible aux députés de chaque formation politique pour poser leurs questions.
Je sais que je parle assez vite. J'essaierai de ralentir le débit pour nos interprètes.
Madame McMicking, vous avez la parole pour cinq minutes.
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Monsieur le président, distingués membres du Comité, bonjour.
Je parlerai très rapidement.
J'aimerais d'abord souligner que le territoire sur lequel nous nous réunissons aujourd'hui est celui du peuple anishinabe algonquin.
Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant ce comité pour vous parler de la façon dont Innovation, Sciences et Développement économique, ou ISDE, soutient le développement économique des communautés de langue officielle en situation minoritaire, ou CLOSM. Près de 2 millions de Canadiens appartiennent aux CLOSM. En outre, au moins la moitié des propriétaires de 123 000 entreprises réparties dans tout le pays ont comme première langue officielle parlée la langue officielle de la minorité.
Cela dit, même si ISDE travaille de concert avec les agences de développement régional, mon intervention d'aujourd'hui se limitera aux activités de mon ministère.
J'aimerais vous parler de l'Initiative de développement économique. Financée grâce aux fonds reconduits pour le nouveau Plan d'action pour les langues officielles 2023‑2028, elle dispose d'un budget total de 30,5 millions de dollars sur cinq ans. Le financement est réparti entre ISDE, qui reçoit 1,6 million de dollars en fonds d'exploitation, et les agences de développement régional, qui administrent les contributions financières.
Innovation, Sciences et Développement économique coordonne et facilite à l'échelle nationale les discussions sur les priorités et la planification qui ont lieu entre les organismes. Il mène également des recherches à caractère économique et analyse des politiques afin de mieux comprendre les besoins économiques des CLOSM.
Le volet de recherche mis en œuvre par ISDE met l'accent sur l'acquisition des connaissances et la collecte de données probantes qui contribuent à renforcer les capacités et à établir des partenariats, ainsi qu'à guider les politiques, les programmes et les services fédéraux.
Entre 2018 et 2023, près de 40 études ou analyses ont été réalisées en collaboration avec différentes parties prenantes. Par exemple, en 2019, le ministère a mandaté Statistique Canada pour développer une méthodologie visant à recenser les entreprises pouvant être associées à des minorités de langue officielle. Avant cette étude, il n'existait aucun inventaire national et régional de propriétaires d'entreprises appartenant à des minorités de langue officielle.
Le premier rapport produit pour cette étude en 2020 montre que, en 2017, au moins la moitié des propriétaires de 6,5 % des PME canadiennes avaient pour première langue officielle parlée celle de la minorité de langue officielle de la province où l'entreprise était basée. Le rapport démontre aussi que, dans l'ensemble du Canada, les propriétaires d'entreprise des minorités de langue officielle sont un peu plus jeunes, un peu moins souvent des femmes, et un peu plus souvent des immigrants que les autres propriétaires.
Fournir des données statistiques fiables et utiles aux niveaux national et régional pour la prise de décisions axées sur les entreprises et le développement économique dans les CLOSM reste un objectif important de notre volet de recherche. En 2023‑2024, le ministère prévoit poursuivre son partenariat avec Statistique Canada pour mettre à jour les données que je viens de présenter avec celles du Recensement de 2021 et fournir un aperçu des investissements faits dans les entreprises détenues par des propriétaires de langue officielle minoritaire en milieu urbain et rural.
[Traduction]
Depuis plusieurs années, ISDE a également tenu des consultations avec les CLOSM afin de comprendre leurs problèmes et leurs besoins immédiats, de mieux harmoniser nos politiques, nos programmes et nos services et d'éclairer le volet recherche de l'IDE.
Au cours de la pandémie de COVID‑19, nous avons consulté virtuellement des centaines d'intervenants au cours de six séances, dont trois en français et trois en anglais, afin de mieux comprendre l'incidence de la COVID‑19 sur le développement économique communautaire et l'industrie touristique, ainsi que d'échanger des pratiques exemplaires.
L'IDE est en place depuis 15 ans. ISDE coordonne ses travaux par l'intermédiaire de comités — un anglais et un français — formés de représentants des CLOSM, et d'un groupe de travail interministériel fédéral qui se réunit régulièrement pour discuter de tous les aspects de la mise en œuvre de l'initiative.
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Merci, monsieur le président.
Merci, chers représentants du ministère, d'être présents aujourd'hui.
L'objectif est de bien comprendre la situation. Nous faisons une étude dans le but de trouver des outils qui permettent aux entreprises dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire d'être plus prospères. Selon ce que j'ai compris, on pense qu'elles ont besoin de plus d'aide pour se développer et prospérer dans le marché actuel, qui est plus difficile.
Madame McMicking, dans votre présentation, vous avez dit que vous aviez fait beaucoup d'études et d'analyses, mais moi, je me mets à la place d'un entrepreneur. Quel est le processus qui permet à ces entreprises d'obtenir de l'aide gouvernementale? Y a-t-il de l'aide gouvernementale qui cible précisément cette catégorie d'entreprises?
Ce que je comprends, c'est que vous travaillez avec les agences dans les sept territoires et zones définis. Toutefois, l'entreprise doit s'adresser aux agences et non à vous. Vous, vous coordonnez les programmes. Si on fait une recherche, on constate que la structure est assez complexe.
Alors, dans un premier temps, pouvez-vous nous dire quels sont les guichets que les entreprises peuvent solliciter pour obtenir de l'aide financière et d'autres types d'aide?
Dans un deuxième temps, ciblez-vous des secteurs précis? Il y a des programmes qui viennent en appui à certains secteurs comme celui du tourisme ou certaines industries. Ciblez-vous des secteurs précis, et est-ce que c'est adapté à chacune des sept régions? On sait que le pays est grand et diversifié.
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Merci, monsieur le président.
Il y a essentiellement deux réponses à la question du membre du Comité. La première concerne l'IDE au sein du programme. Le guichet unique pour chacun d'entre eux dépend de la région dans laquelle ils se trouvent.
Le deuxième élément de cette réponse est qu'il existe également un éventail de programmes, comme le Programme pour l'entrepreneuriat des communautés noires ou la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat, qu'ISDE exécute. Grâce au travail de recherche et à notre partenariat avec mon collègue, M. Massie, nous veillons à ce que ces programmes contiennent une optique qui garantira que les besoins des communautés de langue officielle en situation minoritaire s'appliquent dans la mise en œuvre de ces programmes.
Si vous me le permettez, monsieur le président, je céderai la parole à mon collègue, M. Massie, qui donnera des renseignements complémentaires sur le fonctionnement de ces programmes.
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ISDE joue quelques rôles différents en ce qui a trait au développement économique des CLOSM.
Nous jouons le rôle de bailleur de fonds direct que vient de décrire M. Massie, un rôle lié à la recherche et aux données, ainsi que le rôle de rassembleur que j'ai décrit plus tôt dans mes observations. Les rassemblements, les divers événements que nous organisons avec les CLOSM et la recherche que nous menons en partenariat avec elles nous permettent de mieux déterminer, tout d'abord, comment les CLOSM sont réellement constituées et, ensuite, ce dont elles ont besoin à ce moment précis.
Ces choses ont changé. Par exemple, lors des séances sur la COVID‑19 que j'ai décrites plus tôt, nous avons découvert des choses très précises ayant trait aux besoins de ces entrepreneurs en matière de mobilité de la main-d'œuvre et de sources de main-d'œuvre, ainsi que les problèmes de l'industrie touristique. Certains durent depuis longtemps, tandis que d'autres sont nouveaux et apparaissent au fil du temps.
Nous nous efforçons de travailler avec eux pour déterminer leurs besoins.
Comme l'a souligné ma sous-ministre adjointe, une des tâches très importantes qui nous incombe en ce qui a trait aux zones rurales concerne les données, les statistiques. Le but est d'avoir une meilleure compréhension des besoins des CLOSM dans les zones rurales, d'un point de vue économique, mais possiblement en matière d'infrastructures également.
Cette année, notre priorité est de travailler avec Statistique Canada sur ces données. Nous continuons par ailleurs à travailler avec nos partenaires, notamment le RDEE, dont deux représentants ont comparu devant vous lundi dernier. Nous travaillons avec des partenaires à l'échelle nationale pour qu'ils nous disent ce dont les communautés rurales et leurs membres ont besoin.
Comme l'a mentionné ma sous-ministre adjointe, nous avons des comités de suivi. Avec les agences de développement régional, nous pouvons transférer les connaissances que nous obtenons de nos partenaires, par exemple le RDEE. Nous pouvons ainsi discuter de ce qui doit être fait pour les zones rurales. De notre côté, il s'agit plutôt de planification stratégique. Notre priorité, cette année, concerne les statistiques et notre collaboration avec Statistique Canada quant aux zones rurales et aux CLOSM.
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Dans notre programme d'entrepreneuriat, l'accord de contribution énonce une gamme d'exigences en matière d'établissement de rapports, de sorte que nos agents peuvent faire un examen papier des demandes de remboursement trimestrielles et des rapports annuels qui sont présentés. Ensuite, nous consultons continuellement nos bénéficiaires, dans le cadre d'appels téléphoniques et de réunions régulières, pour comprendre les défis et les possibilités.
Nous rassemblerons souvent les bénéficiaires sous une même initiative. Par exemple, le Programme pour l'entrepreneuriat des communautés noires, dont le centre de connaissances est situé à Carleton, réunira tous les bénéficiaires de l'écosystème pour échanger de l'information, apprendre, tirer des leçons et échanger des pratiques exemplaires. Nous sommes là, nous discutons directement avec eux pendant la réunion, ainsi que dans les couloirs, pour essayer de mieux comprendre les problèmes.
En fin de compte, l'établissement de rapports… Ils doivent rendre compte du nombre de services qu'ils offrent et de la diversité de leurs clients, ce qui nous donne un compte complet.
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Merci, monsieur le président.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, c'est dans la ville de Sturgeon Falls, en Ontario, que se trouvent la plupart des employés de Statistique Canada. Le Comité sait que Sturgeon Falls est la ville où s'est installée la première école secondaire de langue française en Ontario, en 1971.
Monsieur Beaulieu, depuis que mes ancêtres s'y sont installés en 1870, nous y développons la francophonie, et la communauté francophone y est importante.
Je me penche maintenant sur les agences de développement économique. Comme vous le savez, il y en a sept, dont l'Agence fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario, ou FedNor. Leur mandat est vaste et elles jouent un rôle très fort en matière de francophonie et de services en français.
Est‑ce que les agences de développement économique ont elles‑mêmes la responsabilité de décider, sans votre intervention, si elles offrent des services aux francophones, ou est-ce qu'Industrie Canada a un genre de protocole visant à s'assurer que toutes ces agences dépensent de l'argent pour la francophonie dans leurs régions respectives?
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Nous reprenons la séance.
Nous revenons à notre étude sur le développement économique des communautés de langue officielle en situation minoritaire, avec des représentants de deux agences de développement régional, ce qui n'était pas arrivé depuis au moins sept ans au Comité permanent des langues officielles.
Nous avons M. Daryell Nowlan, vice-président des politiques, des programmes et des communications à l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, l'APECA. Nous accueillons également M. Sony Perron, sous-ministre de Développement économique du Canada pour les régions du Québec, ou DEC.
Bienvenue, messieurs. Vous disposerez chacun de cinq minutes pour faire une petite présentation. Je vous aviserai lorsque votre temps de parole sera écoulé. Je suis plutôt sévère à cet égard. Si vous n'avez pas le temps de finir, vous aurez l'occasion de compléter vos propos en répondant à des questions.
Monsieur Nowlan, vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Membres du Comité permanent des langues officielles, je m'appelle Daryell Nowlan et je suis vice-président des politiques, des programmes et des communications à l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, ou APECA.
Je suis heureux de me joindre à vous en personne ici, à Ottawa. Je reconnais respectueusement que nous sommes sur le territoire traditionnel non cédé de la nation anishinabe algonquine.
[Traduction]
Je vous remercie de l’invitation à comparaître aujourd’hui. Je suis heureux d’être ici pour vous parler de ce que fait l'Agence de développement économique du Canada, ou APECA, sur le terrain en ce qui concerne les communautés de langue officielle en situation minoritaire.
[Français]
Depuis plus de 35 ans, l'Agence travaille avec les entreprises, les organisations et les collectivités acadiennes et francophones des quatre provinces de l'Atlantique. L'une de nos plus grandes forces est notre présence partout dans la région de l'Atlantique.
[Traduction]
Nous avons des employés qui travaillent directement dans des bureaux situés dans plus de 30 collectivités de la région de l’Atlantique, allant de nos grandes villes aux petites collectivités rurales, côtières et éloignées. Nous sommes fiers d’être un chef de file dans la prestation de services aux entrepreneurs dans les communautés dans les deux langues officielles.
Nos bureaux situés dans des régions où le bilinguisme est à l'honneur au travail sont tous ceux du Nouveau-Brunswick, y compris notre siège social à Moncton, ainsi que notre petit bureau ici à Ottawa. Nous avons établi des bureaux directement dans les communautés francophones et acadiennes de la région: par exemple, Wellington à l’Île‑du‑Prince-Édouard, Pointe‑de‑l’Église en Nouvelle-Écosse, ainsi qu’Edmundston et Campbellton au Nouveau-Brunswick.
L’une des façons dont l’APECA réussit à soutenir les entrepreneurs des communautés de langue officielle en situation minoritaire est d’être plus accessible et plus visible. C’est pourquoi, dans la mesure du possible, notre personnel est installé au même endroit que d’autres organismes de développement économique de ces collectivités. Ce type de partenariat permet aux entrepreneurs des communautés acadiennes et francophones de la région de l’Atlantique de connaître l’ensemble des programmes qui leur sont offerts pour les aider à développer leur entreprise, et de savoir qu’ils peuvent obtenir ce service en français.
[Français]
Par exemple, dans la région du Sud-Ouest de la Nouvelle‑Écosse, deux employés de l'Agence partagent des bureaux avec la Corporation au bénéfice du développement communautaire, le Réseau de développement économique et d'employabilité, ou RDEE Canada, le Conseil de développement économique de la Nouvelle‑Écosse et les Centres de services d'emploi Nouvelle‑Écosse au travail.
[Traduction]
L’Agence travaille en étroite collaboration avec ces partenaires pour déterminer les priorités et les possibilités qui pourraient exister, et elle rassemble tous leurs services dans un genre de guichet unique.
Grâce à ses programmes réguliers, y compris le Programme de développement des entreprises et le Programme Croissance économique régionale par l’innovation, l’Agence aide les petites et moyennes entreprises à devenir plus concurrentielles, plus innovatrices et plus productives. Nous travaillons également avec les collectivités pour cerner les possibilités de croissance et les initiatives d’investissement qui mènent à des emplois à long terme grâce à notre Fonds des collectivités innovatrices.
[Français]
De plus, au cours des dernières années, l'Agence a mis en œuvre l'Initiative de développement économique, une composante du Plan d'action pour les langues officielles 2018‑2023.
[Traduction]
Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’IDE représente 6,2 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir des projets de tourisme, d’innovation, d’amélioration de la productivité, de développement du marché et du commerce, et d’immigration francophone auprès des communautés francophones et acadiennes.
Au cours des 18 derniers mois, l’APECA, en plus de l’IDE, a approuvé 1 250 projets dans les communautés francophones pour plus de 211 millions de dollars. Par exemple, nous avons réalisé des projets avec la Société acadienne et francophone de l’Île‑du‑Prince-Édouard et Horizon TNL afin d’appuyer les services d’immigration francophones.
[Français]
En avril dernier, l'APECA a également annoncé un investissement de 1,6 million de dollars pour le projet IMPACT, mené par les quatre réseaux de développement économique de l'Atlantique, le Centre québécois de développement durable et le RDEE Canada. Ce projet a pour objectif d'accroître la performance et la compétitivité des entreprises et organisations des communautés francophones et acadiennes des provinces de l'Atlantique en les aidant à mieux se positionner face aux nouvelles attentes du marché et de la société en matière de durabilité.
[Traduction]
L’Agence demeure déterminée à créer des collectivités plus diversifiées et plus inclusives et à renforcer les efforts de développement économique qui profitent à toutes les collectivités du Canada atlantique.
[Français]
Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion aujourd'hui de parler du rôle de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique dans le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire au Canada atlantique.
[Traduction]
Je répondrai avec plaisir à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous et à toutes.
Je m'appelle Sony Perron, et je suis président et sous-ministre à l'Agence de Développement économique du Canada pour les régions du Québec.
Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant vous pour discuter du travail accompli par Développement économique Canada pour les régions du Québec afin d'appuyer le développement économique des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
[Traduction]
Je tiens tout d’abord à reconnaître que nous sommes rassemblés sur le territoire traditionnel de la nation algonquine anishinabe, et je tiens à remercier les membres de la Première Nation de nous accueillir sur leurs territoires ancestraux.
[Français]
Développement économique Canada, ou DEC, pour les régions du Québec est l'agence de développement économique régional dédiée au Québec, une province où la question de la langue est particulièrement importante.
C'est vrai sur le plan historique, mais cela se reflète aussi dans la géographie économique de chaque région. Tenir compte de cette géographie est capital pour remplir notre mandat. C'est ce que nous faisons, en nous appuyant notamment sur notre capacité à offrir, dans chacune des régions du Québec, les services de nos conseillers et conseillères dans les deux langues officielles.
DEC a pour mission de promouvoir le développement économique dans toutes les régions du Québec, en appuyant les projets porteurs des petites ou moyennes entreprises, ou PME, et des communautés qui contribueront à bâtir une croissance durable, verte et inclusive.
Pour nous, il est clair que la réalisation de ce mandat passe aussi par la participation pleine et entière des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Cela contribue à la vitalité économique du Québec et du Canada. En effet, les écosystèmes économiques et entrepreneuriaux de ces communautés sont des moteurs d'innovation, de productivité, de création d'emplois et de croissance économique partout au Québec.
[Traduction]
C’est pourquoi DEC leur fournit un soutien continu par la mise en œuvre au Québec de l’Initiative de développement économique pour les communautés minoritaires des langues officielles. Entre 2018‑2019 et 2022‑2023, le DEC a investi 8,7 millions de dollars dans les CLOSM dans le cadre de l’Initiative de développement économique pour les communautés minoritaires des langues officielles. Cela a mené à la mise en œuvre de projets novateurs et d’initiatives en entrepreneuriat, ainsi qu’à l’établissement de partenariats qui contribuent à la diversification de l’activité économique de ces collectivités partout au Québec.
Notre approche consiste à faire en sorte que le soutien que nous offrons réponde aux besoins de ces collectivités. Par exemple, DEC appuie la Youth Employment Services Foundation, appelée YES, un organisme à but non lucratif qui offre un soutien entrepreneurial aux jeunes anglophones qui cherchent à démarrer leur propre entreprise. Grâce au renouvellement cette année de l’entente de DEC, qui prévoit des contributions non remboursables de 2,84 millions de dollars pour cette organisation dans le cadre du programme de l’IDE, YES peut être présent, partout, dans toutes les régions, y compris dans la région de Montréal.
[Français]
Un autre exemple du financement de l'Agence est celui des Comités d'employabilité et du développement économique communautaire, ou CEDEC, qui développent, pour les entrepreneurs de la communauté anglophone du Québec, des initiatives et des partenariats vecteurs de développement économique.
DEC vient de renouveler son soutien aux CEDEC, à hauteur de 1,17 million de dollars sur quatre ans. Ce financement vise notamment à les aider à mobiliser les communautés autour de questions liées au développement économique, à déterminer des occasions de développement d'affaires, à mettre en place des outils visant à orienter les communautés et à les aider à lancer des projets de diversification économique.
DEC est convaincu que le développement économique doit se faire pour et par le milieu. C'est pourquoi il est primordial de rester à l'écoute des besoins de la communauté. Nous le faisons de façon continue, tant par le truchement de notre réseau des bureaux d'affaires que par des rencontres bilatérales réunissant les hauts dirigeants de DEC et des représentants des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Dans le cadre de l'Initiative de développement économique pour les langues officielles, et en collaboration avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada, ou ISDE, Développement économique Canada rencontre des représentants des communautés sur une base bisannuelle pour tenir des journées de dialogue, la dernière ayant eu lieu le 5 octobre 2022, je crois.
Ces consultations sont pour nous des rendez-vous très importants, car elles nous permettent de rester à jour quant aux défis et aux besoins des entrepreneurs issus des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Ainsi, nous pouvons adapter nos interventions aux besoins exprimés. Elles nous permettent aussi de nous assurer que les communautés sont au courant des programmes et des services fédéraux dont les entrepreneurs pourraient bénéficier.
Les PME sont le moteur de l'économie. Selon DEC, il est essentiel d'appuyer les projets à haut potentiel d'entreprises issues des communautés de langue officielle en situation minoritaire par le truchement de l'Initiative de développement économique pour les langues officielles.
Voici un bel exemple: grâce à notre financement, un projet intéressant d'entreprise a été développé aux Îles‑de‑la‑Madeleine, soit Generation V—Boat Builders, à Grosse‑Île.
Je m'arrête ici, monsieur le président. J'en aurais encore pour quelques pages, mais je trouverai une façon de vous en parler dans les prochaines minutes.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les deux témoins d'être présents aujourd'hui pour nous aider à mieux comprendre la situation sur le terrain.
Monsieur Nowlan, je vois que vous épelez votre prénom différemment du mien. C'est intéressant. Il y a tellement de façons de l'écrire.
Je vais aborder quelques éléments très rapidement. Je veux d'abord féliciter l'Agence de promotion économique du Canada atlantique et l'Agence de développement économique pour les régions rurales. Durant la pandémie de COVID‑19, votre apport a été exceptionnel et vous avez pu aider énormément les entreprises et les communautés.
Par ailleurs, j'ai un souvenir qui me fait un peu mal et qui date d'il y a 50 ans. J'étais très jeune à l'époque, cela vous donne une idée de mon âge.
Mon père, qui était conseiller municipal, avait demandé des incubateurs d'entreprises. Il a demandé cela pendant cinq ans. Il a fallu qu'il s'adresse aux journaux au Québec et à Ottawa pour avoir de l'argent, parce que la communauté acadienne ne recevait jamais de fonds. Je sais que cela s'est beaucoup amélioré, et je vais poser ma question en ayant cela en tête.
En écoutant la présentation du représentant de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique plus tôt, j'ai cru comprendre qu'il y avait une banque d'entreprises francophones acadiennes de l'Atlantique. Est-ce vrai?
D'abord, pourrions-nous savoir quelle est cette banque d'entreprises de l'Atlantique? Ensuite, pourrions-nous savoir dans quelles régions ces entreprises se situent? Enfin, pourrions-nous savoir quels montants ont été reçus par province et par région afin d'avoir un portrait de la situation une fois que nous saurons combien il y a d'entreprises dans chaque région?
Vous avez dit plus tôt qu'il y avait un bureau à Meteghan ou à Clare, mais qu'il n'y en avait pas au Cap‑Breton. En fait, il y en a, mais il n'y en a pas dans la région acadienne. J'aimerais savoir quelles sont les entreprises de chaque province et de chaque région et combien d'argent leur a été donné en comparaison avec les autres entreprises francophones dans chacune des provinces. Serait-il possible d'envoyer ces informations très rapidement au Comité?
:
Oui. Nous ne commençons pas par regarder qui est l’entrepreneur. Nous examinons d’abord la nature du projet, sa valeur et son adéquation aux normes du programme. Nous déployons des efforts considérables pour aider les entrepreneurs de divers groupes à se joindre au programme et à en profiter.
L’évaluation initiale porte vraiment sur la valeur commerciale du projet ou le potentiel de développement communautaire que ce projet a, que ce soit dans le tourisme ou dans la fabrication. Nous examinons la possibilité d’affaires et nous agissons. Nous investissons dans les activités en cours pour tenter d’attirer et de soutenir de nouveaux entrepreneurs.
Nous avons un volet axé sur la diversité, de toute évidence, et nous surveillons nos chiffres pour voir si nous nous améliorons. Si nous investissons du temps et de l’énergie pour aider les entrepreneurs de divers groupes, nous voulons les voir se présenter et profiter de ces programmes au fil du temps.
Les chiffres sont intéressants à suivre. Les langues officielles sont l’un des aspects que nous suivons souvent, et j’ai donc une idée de la somme que nous avons investie au cours des cinq dernières années dans des entreprises dirigées par des anglophones du Québec, par exemple.
Le profil est important. Avons-nous une incidence sur tout le monde dans toutes les régions et dans tous les secteurs? Nous examinons ces statistiques.
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Nous assurons une présence dans 12 bureaux régionaux dotés de personnel extrêmement compétent.
Nous finançons aussi un écosystème socioéconomique par l'entremise de notre programmation. La Corporation d’employabilité et de développement économique communautaire, ou CEDEC, en est un exemple, tout comme l'organisation YES.
Nous avons aussi les sociétés d'aide au développement des collectivités, c'est-à-dire les SADC, qui sont dispersées dans les milieux ruraux du Québec et qui sont aussi un fer de lance de notre présence dans ces communautés. Ces organismes vont souvent travailler avec de très petites entreprises et vont les mettre en communication avec nous, Développement économique Canada, quand leurs projets sont en croissance et qu'il est temps pour nous de les appuyer.
Donc, nous ne sommes pas seuls. J'ai le sentiment que les gens nous connaissent, et nous le validons régulièrement auprès de nos partenaires. Les gens nous transmettent des dossiers pertinents.
Par ailleurs, il est important pour la réalisation de notre mandat que cela se fasse dans les deux langues officielles. Il est important que les communautés anglophones du Québec nous connaissent autant que les communautés francophones du Québec. C'est pour cela qu'il est important d'investir dans l'écosystème des deux communautés de langue officielle. Le programme pour les langues officielles, dont nous avons parlé tout à l'heure, et le montant de 10,2 millions de dollars que nous recevons sur une période de cinq ans nous aident à bonifier l'offre pour que les communautés anglophones dans les différentes régions du Québec nous connaissent et sachent que ces programmes sont accessibles et disponibles. On ne peut pas se permettre de rater un bon projet d'entreprise au Québec et au Canada.
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C'est une organisation relativement nouvelle, ce qui signifie que nous venons à peine d'établir une relation avec elle.
Je vais prendre un peu de recul pour parler de ce que nous faisons en ce qui concerne l'immigration francophone.
Tout d'abord, l'une des plus grandes initiatives que nous ayons exécutées dans la région de l'Atlantique a été le Programme d’immigration au Canada atlantique. Il existe depuis quatre ou cinq ans. Pour ce programme, environ huit de nos employés de toute la région avaient le mandat précis d'appuyer le travail que faisaient nos collègues d'IRCC. Nous sommes allés voir les entreprises. Nous avons discuté avec elles et leur avons dit qu'il s'agissait d'une nouvelle initiative formidable qui visait à attirer de nouveaux immigrants dans leur entreprise, y compris dans nos communautés francophones en situation minoritaire. Nous avons travaillé directement avec elles.
En outre, nous avons un certain nombre de projets précis afin d'aider nos entreprises francophones à attirer des immigrants, à commencer par des projets que nous avons avec nos universités francophones en vue d'aider à attirer des étudiants ou des diplômés récents dans des entreprises pour qu'ils restent dans la région. Il s'agit également d'aider toutes nos entreprises, en l'occurrence, nos entreprises francophones, à savoir comment s'y retrouver dans le système d'immigration et embaucher un immigrant.
Comme vous le savez, quand on embauche un immigrant, il ne s'agit pas seulement d'une personne qui peut tourner un tournevis. Il s'agit de faire venir la personne et sa famille, et d'avoir un environnement de travail inclusif et diversifié. Nous leur fournissons ce genre de formation, avec les soutiens nécessaires pour les aider à comprendre ce qu'il faut faire pour traverser ce processus.
:
Merci, monsieur Samson.
Merci, messieurs Perron et Nowlan. C'était vraiment intéressant d'entendre ce qui se passe sur le terrain. J'ai l'habitude d'aller fouiner sur le site Web de l'APECA, par exemple, et je pense que la plupart des informations qui ont été demandées s'y trouvent. Par contre, je trouve difficile d'y trouver des données territoire par territoire. Ce sont d'ailleurs les réponses que vous allez fournir, monsieur Nowlan, à la suite des demandes de M. Samson. Je ne sais pas si cela fonctionne par code postal ou autrement, mais il est difficile de déterminer qu'une région précise a reçu tel montant pour telle chose.
Cela étant dit, avant de lever la séance, je voudrais vous dire qu'à la prochaine réunion, nous allons entreprendre la révision du projet de rapport sur notre étude portant sur l'accroissement de l'immigration francophone au Canada.
Je remercie encore une fois les témoins.
Si le Comité le veut bien, la séance est levée.