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Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie le Comité de son aimable invitation à comparaître de nouveau ici aujourd'hui. J'apprécie toujours l'occasion qui m'est offerte.
Aujourd'hui, je suis accompagné du sous-ministre Bill Matthews, du Lgén Frances J. Allen, vice-chef d'état-major de la défense, de Cheri Crosby, dirigeante principale des finances, et du sous-ministre adjoint Peter Hammerschmidt. Mais M. Hammerschmidt n'est pas encore arrivé, semble‑t‑il. Nous avons également avec nous Caroline Xavier, cheffe du Centre de la sécurité des télécommunications.
Monsieur le président, j'aimerais prendre quelques instants pour informer le Comité que ce sera la dernière comparution du sous-ministre Bill Matthews, puisqu'il va être muté au Secrétariat du Conseil du Trésor.
Un nouveau sous-ministre le remplacera bientôt, mais je voulais profiter de l'occasion pour remercier M. Matthews des services très compétents qu'il a rendus au ministère, à ce comité et à moi-même pendant très longtemps.
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Ces contributions ont été tout à fait extraordinaires. Merci de l'avoir souligné.
Il y a quelques semaines, le et moi-même avons publié la nouvelle politique de défense du Canada intitulée « Notre Nord, fort et libre », qui représente une vision renouvelée de la défense du Canada. C'est nous qui avons élaboré cette politique.
Je suis ici pour vous parler du budget principal des dépenses. Il semble que mes collaborateurs soient en train de se démener pour trouver l'information utile, mais je l'ai sous les yeux. Merci beaucoup.
Je suis heureux d'être ici pour vous donner un aperçu des mesures du budget principal des dépenses concernant le ministère de la Défense nationale, les Forces armées canadiennes et le Centre de la sécurité des télécommunications.
Ce budget coïncide avec un moment assez déterminant. Des pays comme la Russie et la Chine contestent l'ordre international fondé sur des règles, les progrès technologiques améliorent la capacité des États à protéger leur puissance militaire et, évidemment, les changements climatiques rendent le Nord canadien beaucoup plus accessible. Chacun de ces enjeux a des répercussions importantes sur la défense et la sécurité de notre pays et sur celles de nos alliés et partenaires partout dans le monde.
Nous allons affronter ces difficultés tout en restant attentifs à dépenser les fonds publics de façon responsable. C'est pourquoi nous demandons près de 30,6 milliards de dollars cette année. Cela représente une augmentation de 15,46 % par rapport au budget principal des dépenses de l'an dernier pour couvrir l'augmentation du financement des activités opérationnelles, du financement par reconduction des opérations internationales, du financement des immobilisations et du financement du soutien en service, pour ne nommer que quelques-unes des dépenses prévues.
Nous demandons également un peu plus de 1 milliard de dollars pour le Centre de la sécurité des télécommunications, afin de consolider son mandat en matière de renseignement étranger et de cybersécurité. Ces investissements permettront de concrétiser les objectifs de la nouvelle politique de défense du Canada intitulée « Notre Nord, fort et libre », à savoir la défense des valeurs et des intérêts mondiaux du Canada. Permettez-moi de vous donner un aperçu de certains des principaux éléments que nous allons expliquer ici aujourd'hui.
Les membres des Forces armées canadiennes défendent la paix, la liberté et la démocratie partout dans le monde. Pour poursuivre notre œuvre, nous demandons 797 millions de dollars pour les opérations suivantes: l'opération Reassurance, qui soutient les activités d'assurance et de dissuasion de l'OTAN en Europe centrale et en Europe de l'Est; l'opération Unifier, qui fournit de la formation militaire aux militaires ukrainiens; l'opération Impact, qui permet de consolider les capacités militaires de l'Irak, de la Jordanie et du Liban; et l'opération Artemis, qui assure la sécurité maritime dans l'ouest de l'océan Indien.
Ces ressources permettent également de prolonger la stratégie indo-pacifique, et, en dehors de ces domaines, nous demandons aussi 893,5 millions de dollars en subventions et contributions. Cet argent servira à financer des initiatives comme le Programme d'instruction et de coopération militaires, ou PICM, qui fournit à l'Ukraine une aide militaire et un soutien supplémentaires, comme l'opération Unifier et comme la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique dans le cadre de l'opération Horizon.
Il servira également à financer des programmes de l'OTAN qui nous aident à défendre les intérêts et les valeurs du Canada tout en contribuant à la paix et à la sécurité internationales. Pour mener à bien ces opérations critiques et défendre nos intérêts, les militaires doivent être bien équipés. C'est pourquoi nous demandons 7,2 milliards de dollars pour qu'ils aient les moyens de faire leur travail, notamment un maximum de 16 avions de nouvelle génération dans le cadre du projet canadien d'aéronefs multimissions, un maximum de neuf avions multirôles de ravitaillement en vol CC‑330 dans le cadre du Projet avion stratégique de transport et de ravitaillement en vol, une première série de 16 avions de chasse ultra-performants F‑35 et les services et équipements connexes dans le cadre du Projet de capacité des futurs chasseurs, et 15 navires dans le cadre du projet des navires de combat de surface canadiens.
Une partie de ces ressources servira également à améliorer et à consolider les capacités numériques des Forces armées canadiennes et à entretenir les logiciels, à accroître la cybersécurité, à améliorer la gestion des données et à favoriser l'innovation. Un autre crédit de 613 millions de dollars nous permettra de faire avancer d'importants projets d'immobilisations, comme la modernisation du système de missiles de défense ponctuelle et la mise à niveau des torpilles légères. Nous aurons les moyens d'acquérir des missiles à courte et longue portées et de réapprovisionner les FAC en munitions et explosifs donnés à l'Ukraine.
Aucune de ces opérations ne serait possible sans nos militaires et nos civils. Ils sont, bien entendu, notre principal atout. Nous demandons environ 1,1 milliard de dollars pour octroyer une rémunération équitable aux membres des FAC, comme le prévoient la convention collective et la mise à jour de la solde militaire. Nous demandons aussi 446 millions de dollars pour les prestations d'invalidité à long terme et les régimes d'assurance-vie des membres des FAC, ainsi qu'environ 1,8 milliard de dollars pour les contributions aux régimes d'avantages sociaux du personnel militaire et civil.
Monsieur le président et chers collègues, compte tenu de l'initiative de recentrage des dépenses gouvernementales annoncée dans le budget de 2023, nous avons prévu 613 millions de dollars de réductions approuvées dans ce budget principal des dépenses. Ces mesures visent à réduire au minimum les répercussions sur la disponibilité opérationnelle des militaires afin que nous puissions rester efficaces dans les domaines en constante évolution de la défense et de la sécurité.
Merci. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, merci d'être parmi nous aujourd'hui.
Au cours de la dernière semaine environ, nos alliés ont critiqué l'incapacité du Canada à atteindre l'objectif fixé par l'OTAN. Nous avons entendu les commentaires des Américains. Donald Tusk, premier ministre de la Pologne, en a parlé également tout dernièrement, de même que le premier ministre de l'Estonie.
Monsieur le ministre, croyez-vous que le Canada devrait être à hauteur des 2 %?
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Permettez-moi de répondre à votre question.
Premièrement, les augmentations budgétaires que je présente dans le nouveau budget principal des dépenses, plus l'argent prévu dans le budget récemment présenté au Parlement lorsqu'il sera adopté, représenteront une augmentation de 27 % de nos dépenses de défense l'an prochain par rapport à cette année. Cela nous rapproche beaucoup des 2 %.
Les mesures que nous avons proposées dans le budget au titre du projet « Protection, Sécurité, Engagement », et maintenant dans la nouvelle mise à jour de la politique de défense intitulée « Notre Nord, fort et libre », nous font passer à 1,76 %.
Nous avons également, monsieur Bezan, fait savoir à nos alliés et aux Canadiens que, en plus des éléments entièrement financés dès que le budget aura été adopté — j'espère vivement que vous appuierez l'adoption de ce budget...
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Monsieur le ministre, vous savez très bien qu'il y a beaucoup de choses dans ce budget que nous n'approuvons pas et que nous n'allons pas financer. Nous savons que la plus grande partie du financement prévu dans la mise à jour est retardée jusqu'au prochain gouvernement. Ce ne sera pas pour le gouvernement actuel.
Vous avez dit vous-même que les Forces armées canadiennes sont engagées dans une spirale fatale. Vous dites que nous avons besoin de 6 700 unités de logement militaire, mais dans ce budget, dans le budget des dépenses et dans le budget de l'an prochain inscrit dans la mise à jour, aucun financement n'est prévu pour de nouveaux logements militaires.
Nous avons un problème de rétention et de recrutement, et pourtant on nous dit que nos militaires vivent dans des conditions difficiles. Ils ne sont pas logés ou ils vivent dans des tentes, des voitures et des caravanes, ou encore dans des situations précaires susceptibles d'entraîner de la violence familiale.
Où sont les nouveaux logements, et pourquoi refiler la responsabilité de la mise à jour au prochain gouvernement au lieu de vous en occuper vous-même dès maintenant?
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Merci. Je respecte vos règles à la lettre, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie, ainsi que le sous-ministre et les autres témoins, d'avoir pris le temps de venir nous rencontrer aujourd'hui. Je vous en suis très reconnaissant.
Monsieur le ministre, comme vous le savez, je suis très fier de représenter Halifax, le berceau de la Marine de la côte Est du Canada. La stratégie nationale de construction navale a été un moteur économique extraordinaire partout au pays, mais en particulier à Halifax et en Nouvelle-Écosse, où elle a permis de créer des milliers d'emplois bien rémunérés dans le cadre de la construction de la nouvelle flotte de navires de notre Marine. Nous en voyons maintenant les résultats.
Au cours des deux dernières semaines, nous avons mis en service le NCSM William Hall, le quatrième navire de patrouille extracôtier et de l'Arctique, ou NPEA. Durant le week-end, j'ai assisté au baptême du cinquième NPEA, le futur NCSM Frédérick Rolette. Nous avons trois autres NPEA, dont deux pour la Garde côtière, et nous nous occuperons ensuite de construire 15 navires de combat de surface canadiens. Pourriez-vous dire au Comité où en sont ces travaux, s'il vous plaît?
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Merci beaucoup, monsieur Fillmore.
Je dois d'abord vous dire que je suis heureux que, dans le budget que je vous ai apporté aujourd'hui, se trouve notre demande de 1,28 milliard de dollars pour le projet de construction de navires de combat de surface canadiens. Ces ressources serviront à soutenir notre travail avec le secteur privé pour mettre la dernière main à la conception du navire sélectionné. Cela permettra également d'améliorer l'infrastructure des chantiers navals.
En fait, j'ai de très bonnes nouvelles pour le Comité. À compter de juillet de cette année, pour veiller à ce que le chantier naval d'Halifax soit prêt à passer à l'étape de pleine production dès 2025, on va commencer à couper l'acier des navires de combat de surface. Ce travail, comme vous l'avez dit, est très important puisqu'il crée des possibilités d'emploi durables et à long terme pour les travailleurs de Halifax. Cela permet également à la Marine canadienne d'acquérir les navires dont elle a besoin pour remplacer les frégates Halifax.
Permettez-moi de profiter de l'occasion, monsieur Fillmore, pour souligner que, dans notre nouveau budget de 2024 et dans la nouvelle mise à jour, nous avons prévu une somme importante, environ 1,5 milliard de dollars, pour assurer la maintenance des frégates Halifax. Cela se fera dans les chantiers navals de partout au pays et, évidemment, à Halifax. C'est un endroit très important pour ce genre de travail. Pendant que les travailleurs des chantiers navals d'Halifax poursuivent la construction de la nouvelle flotte de navires de combat de surface pour remplacer les frégates Halifax, nous prévoyons le budget qui sera nécessaire pour garder les Halifax en service et permettre à la Marine royale canadienne de continuer à remplir les missions que nous lui attribuons, tout en poursuivant l'élaboration d'une nouvelle plateforme très intéressante pour elle.
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Nous avons l'intention de livrer 15 nouveaux navires de combat de surface canadiens. Comme vous le savez, nous avons des responsabilités au sein de l'OTAN, notamment dans l'Atlantique Nord, mais nous avons de nouvelles responsabilités dans la région indo-pacifique. Comme l'amiral Topshee nous l'a dit et l'a dit à la population canadienne, pour remplir cette mission avec de nouvelles capacités, il a fallu, par exemple, envoyer trois de nos frégates Halifax dans l'Indo-Pacifique depuis que nous avons adopté cette stratégie. À l'heure actuelle, le
Halifax est dans l'océan Indien, ou plutôt, non, excusez-moi, c'est le
Montréal qui se trouve dans l'océan Indien et qui se dirige vers le détroit de Taïwan.
Ces missions sont essentielles parce qu'elles nous permettent, d'abord, de démontrer l'engagement du Canada dans la région et, ensuite, de défendre l'ordre international fondé sur des règles aux côtés de nos alliés. Des pays de l'Indo-Pacifique nous ont fait savoir, par exemple, qu'ils espèrent une plus grande présence militaire du Canada dans la région.
J'ai eu un certain nombre de discussions avec nos partenaires du Groupe des cinq, notamment avec l'Australie et les États-Unis, au sujet du travail important qu'ils font et des capacités qui seront fournies par les navires de combat de surface canadiens. Ce sera une contribution importante du Canada au maintien du respect de l'ordre international fondé sur des règles dans la région indo-pacifique. Je crois que nos alliés s'en rendront compte de façon très concrète.
Nous assumons aussi d'autres responsabilités. Compte tenu de l'adhésion de la Finlande et de la Suède, je crois que l'OTAN accordera beaucoup plus d'attention à nos responsabilités dans l'Arctique, à la frontière septentrionale de l'Organisation. Les navires de combat de surface vont y jouer un rôle extrêmement important.
Enfin, dans tout ce à quoi le Canada accepte de participer au Moyen-Orient, dans la mer Rouge, dans le golfe d'Aden et ailleurs dans le monde, nous voulons que la Marine ait la capacité non seulement de projeter notre influence, mais aussi de défendre nos équipages dans ces régions. Le navire de combat de surface va nous fournir cette capacité.
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Je vais respecter le temps qui m'est alloué.
Nous avons fourni environ 4 milliards de dollars d'aide militaire, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Comme l'a souligné M. Bezan, l'une des difficultés à cet égard a été de livrer cette aide en temps utile.
Par exemple, nous avons fourni toutes les munitions que nous avions. Nous les avons envoyées en Ukraine. Nos réserves sont donc plutôt réduites, et nous devons les remplacer, mais la capacité de fabrication et les chaînes de production du Canada sont assez limitées. Nous avons mis de l'argent sur la table, dans le cadre de la mise à jour de la politique de défense, pour investir dans ces chaînes de production et pour des contrats à long terme afin d'accroître la production. Comme il faut du temps pour accroître cette production et acquérir ces munitions, nous avons également conclu des ententes. J'ai conclu des protocoles d'entente avec les Tchèques...
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie, ainsi que vos collègues, de votre présence ici ce matin pour répondre à nos questions. Je vous en sais gré.
J'aimerais entendre vos commentaires sur la situation des travailleuses et des travailleurs des Fonds non publics. Nous savons qu'ils ne sont pas des fonctionnaires à part entière, du moins, pas comme les autres, mais ils mènent quand même des activités au nom du chef d'état-major de la défense sous l'autorité du ministre de la Défense nationale.
Vous n'êtes pas sans savoir qu'ils sont en grève depuis le 15 janvier. J'imagine que vous connaissez leurs principales demandes, mais je vais tout de même les répéter. Ces travailleurs réclament des salaires équitables par rapport à ceux de la fonction publique fédérale. Ils demandent aussi que soit aboli un décret de 1982 qui les empêche d'être reconnus comme des fonctionnaires. Il est aussi question d'une échelle salariale uniforme entre les bases militaires du pays, ainsi que d'emplois stables.
Pour leur part, les grévistes québécois des Fonds non publics subissent une double iniquité par rapport aux employés du secteur public. D'abord, à cause de ce fameux décret de 1982, ils ne jouissent pas des mêmes avantages sociaux et des mêmes protections auxquelles ont droit les fonctionnaires. Ils ne sont donc pas régis par la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral. De plus, ils sont moins payés que leurs homologues dans le reste du Canada. Je vous donne un exemple de disparité: un commis comptable à la base militaire de Valcartier reçoit 10 $ l'heure de moins qu'une personne faisant exactement le même travail sur une base militaire à Ottawa.
Je me demande si vous considérez justifiable que les travailleurs québécois soient payés 30 % de moins que leurs homologues des autres provinces. De plus, je voudrais savoir ce que vous faites ou ce que fait votre ministère en ce moment pour régler cette situation.
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Merci beaucoup, madame Michaud.
Tout d'abord, comme vous l'avez dit, ces employés ne sont pas des fonctionnaires, mais je me sens responsable à leur égard en raison du travail qu'ils font au nom des Forces armées canadiennes et de nos militaires. C'est vraiment important, et ils y tiennent beaucoup.
Quand ce conflit de travail a commencé, j'ai communiqué et ai eu des rencontres avec le syndicat de la fonction publique, dont un certain nombre de conversations avec son président. J'ai également parlé au PDG de l'employeur et j'ai vraiment essayé de les rapprocher. J'ai communiqué avec le président du Congrès du travail du Canada pour qu'il m'aide à nommer un médiateur. Nous avons effectivement estimé que le meilleur moyen de régler ce problème était la négociation — c'était du moins mon avis — pour réunir les parties et les faire travailler ensemble.
Il y a eu des progrès puisqu'un certain nombre d'unités de négociation à l'extérieur du Québec ont réglé leurs contrats. J'étais, tout comme vous, je crois... Nous avons tous les deux été déçus qu'ils n'aient pas réussi à s'entendre avec ces employés du Québec, et nous allons donc continuer à nous pencher sur ce problème.
Ces gens sont importants. Ce ne sont pas des fonctionnaires. Je sais qu'il y a une certaine disparité entre les niveaux de rémunération de la fonction publique, surtout après le dernier règlement sur les taux de salaire de ces employés et ceux d'autres employés qui ne sont pas des fonctionnaires, mais dont le travail est apprécié.
Il y a encore beaucoup de travail à faire à cet égard au Québec. Nous continuerons de travailler avec leurs représentants syndicaux et avec tous ceux qui contribueront à rapprocher les parties et qui offriront leur aide. Excusez-moi, mais je ne vais pas me prononcer sur les résultats de ces négociations. Je ne suis pas partie à ces négociations, comme vous l'avez reconnu.
Je crois qu'il est important de continuer à faire tout ce que nous pouvons pour les garder à la table de négociation afin qu'ils en arrivent à une solution juste et valable pour ces travailleurs.
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Merci, monsieur le ministre.
Évidemment, vous n'êtes pas le négociateur, j'en conviens, mais j'imagine que le ministre de la Défense nationale a un certain pouvoir, par exemple celui d'abroger un décret. Vous mentionnez souvent que, en effet, les travailleuses et des travailleurs des Fonds non publics ne sont pas des fonctionnaires au même titre que les autres qui travaillent pour le gouvernement du Canada. Cependant, en abrogeant ce décret de 1982, on viendrait régler cette situation.
Pensez-vous que ça pourrait être une solution? Votre gouvernement veut-il aller de l'avant pour abolir ce décret et faire en sorte que ces gens deviennent des fonctionnaires à part entière? Je pense que ça pourrait régler une grande partie des problèmes.
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Je vous remercie de votre honnêteté.
J'aimerais revenir sur les dépenses militaires, soit la fameuse demande de l'OTAN, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, de consacrer 2 % du produit intérieur brut à ces dépenses.
Une lettre a été publiée la semaine dernière, signée par 23 sénateurs républicains et démocrates des États‑Unis. Ils demandent au Canada de respecter les exigences votées à l'OTAN en 2014, soit de consacrer 20 % de ses dépenses de défense à l'équipement destiné à moderniser ses capacités, notamment.
Est-ce que le fait que des sénateurs des États‑Unis fassent une telle sortie publique pour mettre de la pression sur le Canada a un effet? Est-ce que ça met de la pression sur votre ministère et sur votre gouvernement pour augmenter les dépenses? Est-ce que ça a aussi un effet négatif sur nos relations avec nos alliés quand ils voient que nous n'atteignons pas les cibles fixées par l'OTAN?
Tout d'abord, la pression pour moi, c'est de fournir aux Forces armées canadiennes l'équipement dont elles ont besoin, le soutien dont elles ont besoin et le personnel dont elles ont besoin pour faire le travail que les Canadiens leur demandent. Je pense que c'est ma première responsabilité, et c'est cela qui me met de la pression.
Par ailleurs, j'estime que le gouvernement a la responsabilité — et cela s'applique à nous tous, soit dit en passant — de s'assurer que, quand nous dépensons l'argent des contribuables canadiens, nous obtenons un rendement réel sur investissement aux yeux de la population, et il s'agit donc de veiller à bien dépenser cet argent.
J'ai une bonne nouvelle: nous atteindrons cette norme de 20 % cette année et chaque année par la suite, dans le cadre de l'initiative actuelle de dépenses pour l'achat de nouvel équipement. Il me semble très important que les Forces armées canadiennes définissent bien leurs besoins et que nous ayons des processus d'approvisionnement rigoureux pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix pour les Canadiens.
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Vous pouvez bien les condamner publiquement, mais quant à ce qui est permis et ce qui se passe dans ce pays... Des prix ont été attribués dans le cadre de ce concours, monsieur le ministre.
La dernière fois que vous êtes venu ici, j'ai posé une question au sujet des engagements pris dans le cadre du Traité sur le commerce des armes. Quand je vous ai demandé si « l'interopérabilité et les alliances du Canada sont beaucoup plus importantes que notre engagement en matière de droits de la personne et de droit international », vous m'avez répondu « Bien sûr que non ». Et pourtant, vous n'avez pris aucune mesure pour empêcher le Canada de participer au programme des avions de chasse F‑35 de Lockheed Martin. Vous rendez les Canadiens complices de ce génocide, et votre mise à jour de la politique de défense parle de faciliter l'approvisionnement auprès du complexe militaro-industriel américain.
La Cour internationale de justice a ordonné à Israël de cesser immédiatement le siège de Rafah. Vous engagez-vous aujourd'hui à assumer nos responsabilités en vertu du traité sur les armes et à veiller à ce que l'argent de nos impôts ne serve pas à financer ce siège?
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Merci, monsieur le président, et merci à vous, monsieur le ministre.
Le 7 décembre dernier, vous avez dit au Comité que le Canada avait quadruplé sa commande d'obus d'artillerie et que ces obus seraient livrés l'année suivante, en 2024. Le 15 avril, je vous ai demandé quand l'engagement de quadrupler la commande de munitions serait concrétisé.
Puisque vous n'aviez pas répondu à la question, je vais vous la poser de nouveau: quand le Canada prendra-t‑il livraison de la production supplémentaire d'obus de 155 millimètres, notamment de la série M795?
Bonjour, monsieur le ministre. C'est un plaisir de vous avoir parmi nous.
Je voudrais parler de deux choses.
Mme Therrien, la contrôleuse externe, a récemment publié un rapport rendant compte des progrès du MDN et des FAC sur le chemin de l'évolution culturelle, mais elle ne manque pas de rappeler à plusieurs reprises qu'il reste encore beaucoup de travail à faire, notamment du côté de la simplification de la procédure de règlement des différends. Je dois dire, monsieur le ministre, que notre comité a effectivement entendu parler de certains obstacles et circonstances aggravantes associés à cette procédure.
J'aimerais savoir ce que vous pensez du rapport de la contrôleuse externe. Le MDN et les FAC ont-ils effectivement ce qu'il faut pour combler les lacunes qu'elle souligne?
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Je suis très reconnaissant à la contrôleuse externe de son rapport. En dehors de cela, elle et moi avons eu un certain nombre de conversations au sujet de ses préoccupations concernant la procédure de règlement des différends.
Le 18 janvier dernier, j'ai autorisé la lieutenante-générale Carignan à régler tous les différends d'une valeur inférieure à 25 000 $, soit la grande majorité d'entre eux. C'est une excellente nouvelle. En deux mois, plus de 70 % de ces différends étaient réglés selon l'information fournie par la lieutenante-générale.
Il est vraiment important que nous soyons aussi rapides et efficaces que possible. Les gens attendent depuis très longtemps que ces questions soient réglées, et, comme cela permet de traiter un grand nombre de ces différends à la fois mieux et plus rapidement, nous pourrons consacrer des ressources aux différends plus complexes.
Le rapport de Mme Therrien nous a permis de nous concentrer sur ce qui était important pour les militaires. La contrôleuse a entendu haut et clair leur frustration concernant le règlement de ces questions.
J'aimerais également souligner, comme l'a fait Mme Therrien, que des dispositions sont prévues dans le projet de loi au sujet de l'indépendance des intervenants judiciaires, qui participent souvent au règlement de ces différends. Je le répète, je reviendrai devant le Comité. Quand il sera saisi de ce projet de loi, il y aura un travail vraiment important à faire, mais il comporte des dispositions qui, je crois que nous pouvons tous en convenir, aideraient beaucoup les hommes et les femmes des Forces armées canadiennes.
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Je suis d'accord avec vous. Je sais à quel point il est important de présenter ce projet de loi ici, et je tiens à vous en remercier. Je sais que vous êtes bien intentionné quand vous dites que vous avez hâte qu'il soit renvoyé au Comité pour que nous puissions le promouvoir et le consolider. Merci à vous.
Je voudrais vous ramener à la conversation que nous avons eue au sujet des 2 % et de la mise à jour de la politique de défense, mais nous avons aussi tendance à oublier, comme peut-être certains de nos partenaires et de nos alliés, notre solide engagement à l'égard du NORAD.
Comme vous l'avez dit, nous savons que, malheureusement, certains députés de la Chambre des communes voteront contre ce budget, qui a une incidence directe sur l'état de préparation opérationnelle dont vous avez parlé.
Pourriez-vous nous expliquer pourquoi, à votre avis, il est si important d'adopter ce budget le plus tôt possible?
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Dans la lettre que les 23 sénateurs ont adressée au la semaine dernière, il y a une chose dont ils n'ont pas parlé, mais qui me semble importante. J'étais à Washington il y a deux semaines. J'y ai rencontré le secrétaire à la Défense et un certain nombre d'autres législateurs. Quand nous avons discuté des nouveaux investissements du Canada en matière de défense, ils m'ont semblé très encouragés. Le commandant du NORAD notamment — mais je n'aime pas le citer, car il parle bien pour lui-même — a beaucoup parlé, et très publiquement, des quelque 40 milliards de dollars que le Canada investit dans la modernisation du NORAD et dans l'acquisition de nouvelles capacités et de nouveaux biens d'équipement dans ce cadre. En fait, compte tenu de notre nouvelle politique de défense, il s'est montré très favorable au travail que nous faisons et nous en a même félicités.
Il importe également, dans notre propre mise à jour de la politique de défense, de reconnaître que nous faisons beaucoup de choses. Nous devons faire plus et nous allons le faire, mais, quand on dépense l'argent des contribuables, on doit le faire correctement et bien. Et cela veut dire donner aux Forces armées canadiennes la possibilité et le temps de définir leurs besoins et de suivre nos processus d'approvisionnement rigoureux, mais nécessaires, pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix pour l'argent des contribuables canadiens.
Nous allons augmenter nos dépenses de défense de 27 % l'an prochain. Il faudra s'atteler à dépenser correctement cet argent, mais nous sommes absolument déterminés à le faire.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, vous avez parlé à quelques reprises d'investissements qui seront faits prochainement. Pourtant, en septembre 2023, votre gouvernement a annoncé des compressions budgétaires assez importantes. À l'époque, vous disiez que ça n'aurait pas nécessairement d'effet sur les capacités opérationnelles, mais le chef d'état-major de la défense, lui, a dit qu'il serait impossible de réduire de près de 1 milliard de dollars le budget de la Défense sans qu'il y ait des conséquences. Par ailleurs, vous avez annoncé des investissements dans le cadre de votre nouvelle politique.
Il semble donc y avoir des informations contradictoires, ce que relèvent les observateurs, à commencer par le chef d'état-major lui-même. Ce dernier mentionne qu'il a de la difficulté à jongler avec les ordres contradictoires du ministère. Cette confusion pourrait nous faire penser à un manque de vision du ministère.
Pouvez-vous rassurer les forces et leur dire clairement ce qu'il en est? Est-ce qu'on se dirige vers des compressions budgétaires pour les deux prochaines années, ou est-ce qu'on fait plus d'investissements pour l'avenir?
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Premièrement, je maintiens ce que j'ai dit. Nous allons augmenter les dépenses de défense de 27 % l'an prochain, sans exclure le recentrage des dépenses exigé par le Conseil du Trésor.
À mon avis, quand on dépense l'argent des contribuables canadiens, on a l'obligation de s'assurer que cet argent est bien dépensé et qu'on en a effectivement pour son argent.
Il convient absolument que toute la fonction publique et toutes les bureaucraties examinent la façon dont elles dépensent les deniers publics, notamment quand il s'agit des déplacements des cadres supérieurs, des services d'experts-conseils, voire de certains services professionnels. Je dis « certains » parce qu'il en est qui sont absolument indispensables, aussi bien pour les militaires que pour nos capacités. Nous allons augmenter nos dépenses de défense de 27 %. En passant, le recentrage des dépenses n'est pas censé être une tâche facile. C'est difficile. Et nous le faisons précisément parce que c'est difficile et nécessaire.
Il y a évidemment des difficultés à surmonter. Les militaires et le ministère de la Défense nationale font les choses d'une certaine façon depuis longtemps, et il s'agit simplement de vérifier si nous en avons pour notre argent. C'est ce que nous faisons, et, en même temps, nous augmentons considérablement les ressources qui seront mises à leur disposition pour faire leur travail.
Monsieur le ministre, la dernière fois que vous avez comparu devant nous, nous avons parlé brièvement de l'investissement dans l'infrastructure de l'Arctique pour les programmes et les projets à double usage. Le général Wayne Eyre nous a dit lui-même que son séjour forcé à Cambridge Bay était une autre histoire de guerre.
Aujourd'hui, j'ai apporté une lettre, signée par moi et ma collègue Lori Idlout, députée néo-démocrate du Nunavut. À Cambridge Bay, on a besoin d'une piste asphaltée et agrandie pour résorber une grave crise alimentaire et avoir réellement accès aux soins de santé.
J'aimerais vous remettre cette lettre, mais j'aimerais vous demander de vous engager à la lire et à envisager de désigner Cambridge Bay comme centre de soutien opérationnel du Nord.
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Tout d'abord, je m'engage absolument à la lire.
J'étais au Nunavut il y a trois semaines et j'y ai rencontré tous les premiers ministres du Nord. J'étais à Iqaluit. Nous avons parlé des investissements dans les infrastructures polyvalentes du Nord, et je pense que les besoins de cette région sont très évidents pour nous tous.
Concernant Cambridge Bay et l'argent destiné à la défense, d'autres investissements doivent également être faits dans l'infrastructure. Certains ont trait au transport, et d'autres ont à voir avec le ministère des Affaires du Nord. Pour ce qui est des investissements en matière de défense, je dois d'abord m'entendre avec les territoires du Nord, mais aussi avec les dirigeants autochtones du Nord, pour déterminer le meilleur endroit où il sera possible d'installer nos ressources pour défendre cette région.
En même temps, je crois, comme vous l'avez souligné, que c'est une occasion extraordinaire d'accroître notre investissement dans une infrastructure qui sera mutuellement bénéfique pour les gens qui vivent dans ces collectivités. Une piste d'atterrissage, par exemple, peut aussi servir à transporter d'autres marchandises ou à procéder à des évacuations médicales. Il y a toutes sortes de choses mutuellement avantageuses que nous pouvons faire et qui seront harmonisées.
Je me ferai un plaisir de lire la lettre et je m'engage également à continuer de travailler avec les gouvernements territoriaux, avec les collectivités du Nord, avec les représentants du Nord et, plus particulièrement, avec les communautés autochtones, parce que c'est leur terre. Nous tirons profit de nos consultations et nous travaillerons en très étroite collaboration avec ces communautés. Je vous invite, vous et votre collègue, à continuer de défendre cette cause.
Il ne me reste que quelques minutes. Au sujet de la préparation opérationnelle, la CBC a en fait signalé que des changements ont été apportés à la formation en réponse aux compressions budgétaires, si bien que les militaires pourraient être moins prêts pour le combat, et cela alors que seulement 61 % de la force est prête pour les opérations.
Ma question est la suivante: compte tenu des compressions budgétaires et de la disponibilité opérationnelle, comment expliquer...? Nous envoyons des gens s'entraîner en Lettonie et dans un certain nombre d'endroits. Nous n'avons pas suffisamment d'instructeurs pour former nos pilotes ici, au Canada. J'aimerais beaucoup parler de l'état de préparation opérationnelle de nos troupes sur le terrain, et de ce à quoi nous sommes confrontés ici, chez nous, en ce qui concerne nos propres avions de chasse.
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Le travail est déjà commencé. Nous sommes déjà dans le Nord.
J'ai rencontré les responsables du programme des Rangers, qui compte près de 2 600 personnes dans le Nord. Ce ne sont pas des militaires, mais ce sont de très précieux observateurs, et ils remplissent une fonction vraiment importante dans l'armée. Nous allons continuer de les appuyer également.
Il y a quelques semaines, nous avons inauguré une nouvelle installation pour la FOIN à Yellowknife. Nous commençons déjà à faire ces investissements.
En toute justice, le document de politique vient de sortir...
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Merci beaucoup. Je vais simplement souligner certains des travaux très importants et stimulants qui ont été réalisés dans le cadre du projet d'aéronefs multimissions.
Tout d'abord, la force aérienne a clairement défini ses besoins pour remplacer les CP‑140. Ce sont d'excellents avions, dotés d'un personnel extraordinaire, mais ils sont en service depuis un peu plus de 40 ans et il était temps de les remplacer. Ce sont principalement des chasseurs de sous-marins.
Les forces armées ont très clairement défini leurs besoins, après quoi notre équipe du MDN est allée voir ce qui était disponible sur le marché. Il n'y avait qu'un seul avion disponible qui pouvait être livré en temps opportun, dans le délai de deux ans que la Force aérienne avait défini comme une exigence.
Nous avons suivi un processus. Franchement, dans une situation idéale, nous aurions passé beaucoup plus de temps à travailler surtout avec l'industrie aéronautique canadienne. Dans ce cas‑ci, le temps était un peu une denrée rare et nous n'en avions pas vraiment, alors nous avons pris la décision — et je crois que c'était la bonne et la seule possible — d'acquérir le Poseidon P‑8 comme aéronef multimissions pour l'Aviation royale canadienne.
Nous avons également travaillé avec la force aérienne pour nous assurer d'avoir des avions de ravitaillement disponibles afin que nous puissions ravitailler nos avions dans les missions à long rayon d'action. Nous investissons également dans un système ATP de drones sans pilote pour l'Extrême-Arctique.
Tout d'abord, ce qu'il faut, ce n'est pas qu'un politicien quelconque établisse une liste d'achats. C'est aux Forces armées canadiennes de nous dire ce dont elles ont besoin. Elles le font en consultation avec tous nos alliés. Elles examinent leurs besoins, leurs exigences et le travail qu'elles doivent faire, et elles nous disent ce dont elles ont besoin.
Nous avons des gens formidables qui se rendent sur le marché et qui suivent les importants processus d'approvisionnement pour s'assurer, tout d'abord, que les forces armées obtiennent ce dont elles ont besoin, mais, ce qui est tout aussi important, que nous en avons pour notre argent. Lorsque vous dépensez l'argent des autres, vous devez faire attention. Nous devons être en mesure de démontrer que nous avons conclu le meilleur marché possible et que nous avons acquis la meilleure capacité possible pour les forces armées.
C'est notre travail. Cela prend du temps et cela peut être frustrant, parce qu'il faut aussi accélérer la production, et parfois la livraison... L'annonce que nous avons signé un contrat est importante, mais la livraison de cet équipement est tout aussi importante. C'est la raison pour laquelle il y a aussi beaucoup de travail à faire pour s'assurer que la livraison se fait selon l'échéancier et le budget, et que les forces armées obtiennent ce dont elles ont besoin.
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Oui, en fait, il y a un investissement assez important dans le budget principal des dépenses, mais aussi dans la mise à jour de notre politique, et dans le Centre de la sécurité des télécommunications lui-même — dont la cheffe, Mme Xavier m'accompagne aujourd'hui.
Je soulignerais tout d'abord que la menace évolue et devient plus préoccupante de jour en jour. Nous voyons les activités de certains adversaires — notamment la Chine, mais aussi la Russie et d'autres — qui attaquent constamment les infrastructures essentielles de nos systèmes. Je pense que le CST fait un travail assez remarquable pour ce qui est de protéger nos systèmes, mais ce que nous avons vu, c'est que ces mêmes adversaires ciblent maintenant certains de nos gouvernements régionaux du Nord, des gouvernements provinciaux et municipaux et d'autres formes d'infrastructure essentielle. Nous investissons donc des sommes assez importantes, non seulement dans le budget principal des dépenses, mais aussi dans la mise à jour de notre politique, pour accroître ce qui, à mon avis, constitue déjà une capacité extraordinaire.
Je m'en voudrais de ne pas dire au Comité que j'ai eu un certain nombre de conversations avec nos alliés, en particulier avec le Groupe des cinq, mais aussi avec l'OTAN. La cybercapacité du Canada est considérée comme étant de premier ordre partout dans le monde. Il est difficile de s'en vanter parce qu'on ne veut pas faire peur aux gens, mais en même temps, notre personnel fait un travail remarquable. Tous nos alliés apprécient son travail. L'une des raisons pour lesquelles nous y attachons encore plus d'importance, c'est que chaque dollar que nous consacrons au CST en vaut vraiment la peine. Nous croyons que le fait de dépenser plus d'argent, comme l'indiquent le budget des dépenses et la mise à jour de notre politique, va produire une valeur réelle pour les Canadiens.
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Merci, madame Lapointe.
Sur ce, nous devons conclure notre première heure.
Merci, monsieur le ministre, de votre contribution à cette conversation animée. Nous vous sommes reconnaissants de comparaître ici de temps à autre — parfois plus souvent qu'autrement.
Sur ce, nous allons suspendre la séance, laisser le ministre partir, puis M. Matthews et son équipe poursuivront pendant la prochaine heure.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je sais que certains d'entre vous vont prendre leur retraite ou changer de poste. Je tiens à vous remercier tous pour votre service, pour le temps que vous avez passé au ministère de la Défense nationale et dans les Forces armées canadiennes, et pour avoir servi le Canada et nos troupes, même si, en voyant tant de départs, on dirait que le navire est en train de couler.
Non? D'accord. Je pensais que c'était peut-être « Un homme à la mer ».
Quoi qu'il en soit, je reviens à la question de la disponibilité opérationnelle, dont on a beaucoup parlé et qui a suscité beaucoup d'inquiétudes. Nous envoyons maintenant nos forces en Lettonie sans que ce groupement tactique suive l'entraînement au niveau du bataillon qui était donné régulièrement à Wainwright. Je m'inquiète donc de l'incidence que cela a sur notre capacité. Je sais que nous disons que c'est très bien de s'entraîner avec nos alliés, mais je peux vous dire que nos alliés sont prêts au combat. Je me demande si nos hommes et nos femmes sont parfaitement prêts au combat alors qu'ils n'ont pas le temps de s'entraîner, comme nous le faisions régulièrement par le passé.
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Le général Eyre s'est récemment plaint que le recours au personnel militaire pour combattre les incendies de forêt au Canada a été, dans certains cas, « un gaspillage éhonté ».
Il a ajouté avoir très clairement indiqué aux autres ministères que la capacité des forces à faire ce qui avait été fait l'an dernier n'est plus la même, surtout compte tenu d'une disponibilité opérationnelle réduite et d'un déploiement accru en Lettonie. Le 23 avril, lors d'une vidéoconférence, il a dit à des officiers supérieurs que « nous n'aurons pas les mêmes forces disponibles [...] au vu de l'ampleur et de la durée de l'intervention. »
Que faisons-nous pour corriger la situation, pour nous assurer que nous pouvons revenir à un niveau de disponibilité opérationnelle élevé par rapport à ce que les Forces armées canadiennes sont censées faire, c'est‑à‑dire être prêtes à combattre?
Quel est l'objectif à long terme du soutien des opérations nationales dans le cadre de l'opération Lentus?
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Vous avez tout à fait raison de dire que les Forces armées canadiennes doivent être prêtes à combattre. C'est ce dont elles sont capables contrairement à d'autres acteurs, compte tenu des conditions ambiantes.
Cela dit, le Canada s'est toujours tourné vers ses forces armées en période de grande crise en quête d'un soutien à l'échelle nationale. À cette fin, et en préparation à d'éventuelles difficultés, nous avons constitué des unités d'intervention immédiates, des UII.
Ce n'est pas facile et, lors des feux de forêt de l'été dernier, nos militaires ont dû être déployés pendant assez longtemps, du moins plus longtemps que par le passé.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins d'être venus répondre à nos questions.
Le ministre Blair a parlé d'une demande de 1 milliard de dollars dans le dossier de la cybersécurité.
Étant donné qu'à l'avenir, il y aura davantage de cybermenaces et que le problème à cet égard sera encore plus important, pourriez-vous nous dire comment cette somme serait dépensée?
Pouvez-vous préciser comment l'argent sera dépensé? De plus, quel est le rôle du Centre de la sécurité des télécommunications en cas de cybermenaces et d'incidents cybernétiques?
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Je me réjouis d'être ici pour répondre à la question.
Le budget principal des dépenses nous accorde une augmentation de près de 76 millions de dollars. Cependant, comme l'a dit le ministre, la mise à jour de la politique de défense nous donne près de 1 milliard de dollars de plus dans les cinq prochaines années au titre de la cyberdéfense et de nos cyberopérations à l'étranger.
Le mandat de notre organisation se décline en cinq volets. Une partie concerne la protection des informations sur la cybersécurité, le contexte dans lequel s'inscrit la cyberdéfense. Nous prenons ce rôle très au sérieux. Nous jouons ce rôle en ce sens que nous le faisons pour les systèmes du gouvernement du Canada. Nous cherchons aussi à protéger les infrastructures essentielles, le secteur privé et tout ce dont le pays a besoin en matière de cyberdéfense.
Nous nous efforçons de promouvoir la cyberrésilience, essentiellement en partenariat avec les autorités responsables des infrastructures essentielles, avec le gouvernement du Canada, le secteur privé, les municipalités, les provinces et les territoires. C'est là une partie de notre rôle.
En ce qui concerne les investissements annoncés dans le budget principal des dépenses, 20 millions de dollars sont prévus au titre de la stratégie dans l'Indo-Pacifique en vertu de laquelle le Centre de la sécurité des télécommunications, le CST, doit jouer un rôle particulier sur les plans du renseignement électromagnétique et du renseignement étranger à l'intention des décideurs de haut niveau. De plus, il s'agit de missions courantes pour le Centre canadien pour la cybersécurité, qui est notre centre de cybersécurité investi du rôle dont je parlais, surtout dans le cas de l'assurance de l'information et de la cyberdéfense pour le Canada, sans oublier le secteur des infrastructures essentielles.
Force est de constater que notre rôle demeure important. La cybernétique elle-même joue un rôle dans la guerre. C'est pourquoi il est bon que nous soyons autorisés par le ministre à mener des cyberopérations à l'étranger, qu'elles soient actives ou militaires, et que nous bénéficiions de l'appui du ministère des Affaires étrangères.
Nous communiquons activement les diverses façons dont les gens peuvent se protéger. Notre site Web cyber.gc.ca permet d'analyser différentes situations, du particulier aux infrastructures essentielles. Peu importe qui vous êtes, que vous soyez peu ou prou au courant des cybermenaces, ce site Web est utile. Il s'inscrit en complément de nos partenariats et séances d'information que nous offrons au secteur des infrastructures essentielles en particulier, quand nous sommes au courant d'un risque d'après les diverses publications que nous analysons et ce que nous avons appris de la guerre en Ukraine.
Nous savons que les infrastructures essentielles sont menacées et nous avons publié de nombreux avis et lignes directrices à ce sujet. Nous savons que nous devons continuer à renforcer la résilience de sorte que, si un incident se produit ou devait se produire — mais c'est plus une question d'infinitif que de conditionnel —, nous soyons en mesure de nous rétablir rapidement, ce qui correspond à la résilience.
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Monsieur le président, je peux répondre à cette question.
Dans le cadre de la stratégie indo-pacifique, le Canada a convenu d'accroître sa présence navale dans la région sous la forme de trois déploiements annuels. Nous y avons actuellement le Montréal, suivra le Vancouver cet été et, plus tard cet automne, l'Ottawa.
De plus, nous menons des exercices de renforcement de la capacité en collaboration avec des partenaires de la région ainsi que des activités de formation et autres à l'appui de l'initiative Femmes, paix et sécurité. Nous jugeons important pour tout le monde, pour nos alliés et partenaires, de discuter et de contribuer.
Cette année et dans les années à venir, vous constaterez ces types de contribution de nature militaire, allant du renforcement des capacités à des déploiements au côté de nos alliés, en passant par la participation à des exercices et à des retours d'expérience.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
J'aimerais poser quelques questions concernant l'opération Lentus. Ce n'est pas un secret: au cours des dernières années, il y a eu de plus en plus de demandes d'intervention des Forces armées canadiennes en réponse à des catastrophes naturelles au Canada. Ça semble augmenter énormément, et les chiffres n'incluent même pas les demandes relatives à la pandémie de la COVID‑19. On peut donc penser que des situations d'urgence nationale vont demander la participation des Forces armées canadiennes au cours des prochaines années.
Le plan du ministère de la Défense indique que les forces vont rester le dernier recours en cas d'urgence. Est-ce toujours la vision du ministère, même si on peut comprendre que le Canada va faire face à de plus en plus de catastrophes naturelles dans les prochaines années? J'imagine que les investissements faits au Canada tiennent compte de ce type d'opération en lien avec des catastrophes naturelles et de toute la stratégie sur la cybersécurité pour protéger le Canada contre les ingérences. Quelle est la part des investissements faits au Canada par rapport aux investissements faits sur la scène internationale pour ce qui est des opérations militaires?
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Je vais répondre à vos questions en premier, mais j'imagine que la générale Allen et Mme Xavier vont vouloir ajouter quelque chose.
Je dirais que les deux sont possibles. Il est vrai que les Forces armées canadiennes sont vraiment le dernier recours pour répondre aux urgences.
[Traduction]
Nous allons essayer de faire en sorte que la demande des forces armées pour des interventions nationales soit aussi raisonnable que possible. Au besoin, nous répondrons à l'appel, mais sur la question des feux de forêt... Je vais laisser ma collègue, Mme Xavier, vous parler de la cyberprotection. En ce qui concerne les feux de forêt, il faut envisager une approche pangouvernementale et des solutions à paliers multiples. Il faut améliorer la planification et la préparation et compter davantage sur la société civile.
Si, une fois tous ces outils mis en œuvre, il reste quelque chose à faire, alors on pourra faire appel aux forces armées, mais en dernier recours. Comme ce sera sûrement le cas, nous voulons nous assurer qu'elles ne demeurent mobilisées que le temps nécessaire. Une fois leur travail essentiel terminé, elles pourront passer à autre chose, se reconstituer et faire autre chose.
En général, cela se ramène à la reconstitution de nos forces armées. Plus nous augmentons les effectifs et plus nous serons prêts et en mesure de réagir. Cependant, cela passe par une approche pangouvernementale plus large avec de multiples ordres de gouvernement, ainsi qu'avec la société civile. Cela déterminera la meilleure façon de nous protéger et de nous préparer à une urgence nationale.
Je ne sais pas si la générale Allen veut ajouter quelque chose.
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De mon côté, j'ajouterais une chose en lien avec la cybersécurité.
Nous reconnaissons l'importance d'augmenter la résilience, surtout en ce qui a trait aux infrastructures. Il est vrai que s'il se produit un incident hydroélectrique ou énergétique, par exemple, ça va avoir un impact direct sur les citoyens et les résidents du Canada. C'est pour cette raison que nous travaillons très étroitement avec le secteur des infrastructures essentielles, pour qu'il comprenne quelles sont les menaces. Nous demandons aux responsables de s'abonner à nos services afin de connaître les dernières menaces, car nous sommes en mesure d'avoir beaucoup d'information. Nous encourageons aussi les responsables à nous contacter en cas de cyberincident, afin que nous puissions leur donner le soutien nécessaire. De plus, nous rencontrons régulièrement plusieurs organisations, surtout celles des domaines de l'énergie, de l'électricité, de la finance et des télécommunications, entre autres, qui ont des infrastructures essentielles. Nous voulons pouvoir augmenter leur résilience en cas d'urgence dans une province ou un territoire. Enfin, nous travaillons très étroitement avec les provinces et les territoires, afin qu'ils puissent donner le soutien nécessaire à ces infrastructures.
J'aimerais revenir aux opérations en lien avec les catastrophes naturelles. Je comprends que les forces armées interviennent en dernier recours et que ce n'est pas leur priorité. Comme on peut l'imaginer, ça pourrait avoir un impact sur la disponibilité militaire, sur le recrutement ou sur les pénuries de personnel.
La situation géopolitique mondiale a certainement un impact sur les opérations que le Canada mène ailleurs dans le monde. Peut-on penser que, ultimement, les forces ne seront plus disponibles pour des opérations d'urgence nationale, comme des feux de forêt ou des inondations? Autrement dit, va-t-on toujours prioriser l'international?
Dans son rapport, la juge Arbour a clairement mis en garde contre les conflits d'intérêts au sein de la structure intégrée du bureau de gestion des plaintes et des conflits. Elle a indiqué sans ambages que le bureau ne peut pas à la fois enquêter et donner des conseils tant aux dirigeants qu'aux plaignantes et plaignants, et que sa position au sein de la structure le rend vulnérable aux ingérences par la chaîne de commandement.
La semaine dernière, l'Ottawa Citizen a publié un article sur l'horrible échec du ministère en matière de justice. Cela concerne l'officier X, un officier de la marine qui n'est pas nommé, qui a fait l'objet de plaintes répétées de la part de la police militaire ainsi que d'une enquête par les forces armées dès 2006. Un rapport interne au titre du Programme de gestion intégrée des conflits et des plaintes, le PGICP, a ensuite conclu que l'amalgame des résultats de l'enquête représente l'équivalent de 14 années d'allégations multiples par la police militaire contre l'officier X, lesquelles n'ont donné lieu à aucune mesure disciplinaire. Ces allégations sont remontées jusqu'au niveau du patron de la Marine royale canadienne, le vice-amiral Topshee, sans que rien ne soit fait.
Nous n'aurions même pas été au courant de cet incident si le rapport n'avait pas été divulgué aux médias. Ce harcèlement se poursuit à ce jour. La situation empire pour ceux qui dénoncent la situation. Pour autant que nous sachions, il y a beaucoup d'autres cas horribles qui sont camouflés.
Pouvez-vous dire au Comité si le ministère a examiné ce rapport interne au titre du PGICP et quelles mesures ont été prises pour que justice soit rendue aux victimes de l'officier X?
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à insister sur le fait que toute forme d'inconduite au sein du ministère est prise très au sérieux, et qu'il ne devrait pas arriver que des plaintes visant le comportement inapproprié d'un militaire passent à l'as.
En ce qui concerne l'officier X, je ne vous dirai pas que je suis au courant de tous les détails du rapport du PGICP dont vous parlez. On ne m'a pas directement parlé de cette procédure, mais je sais que cette question a été examinée de très près au sein du ministère.
Je ne peux pas divulguer de détails précis sur ce cas particulier, à cause de la nécessité de protéger des renseignements personnels, mais nous prenons toutes les allégations très au sérieux.
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À l'évidence, cette dissimulation des faits par la chaîne hiérarchique et par l'unité de l'officier X constitue le plus récent exemple d'obstacles auxquels les victimes d'agressions sont confrontées. Elles devraient pouvoir compter sur un bureau externe et indépendant. À mon avis, on ne devrait pas leur imposer de se prévaloir du PGICP pour obtenir de l'aide quand elles ont conscience que la chaîne de commandement camoufle activement un incident, surtout quand cela vient du même comité de surveillance qui conseille la hiérarchie.
Les victimes devraient pouvoir s'en remettre à un chien de garde indépendant et externe. J'ai un projet de loi qui vise à créer un tel organisme, mais d'ici là, les membres des forces armées, les FAC, et les employés du ministère ont besoin d'un champion au sein du bureau de l'ombudsman.
Je suis préoccupée par le fait que, dans son témoignage, l'ombudsman actuel, Gregory Lick, nous a parlé de trouver un remplaçant. Il a annoncé sa retraite. Il va certainement nous manquer. Il va falloir entreprendre une recherche active et sérieuse pour lui trouver un remplaçant. Or, on nous a dit que cette recherche n'a pas encore commencé.
Compte tenu du nombre d'événements survenus dans les FAC durant son mandat, quand peut‑on espérer que ce processus de recrutement soit lancé, ne serait que cela?
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Merci, monsieur le président.
J'ai quelques brèves questions à poser à Mme Xavier au sujet des enjeux cybernétiques dont le Comité a parlé aujourd'hui et des ressources qui y sont affectées.
Mes questions portent sur les campagnes de désinformation menées par la Russie et d'autres pays pour saper nos institutions au Canada et miner l'appui du gouvernement dans de nombreux dossiers, y compris notre appui à l'Ukraine.
Une grande partie de cette désinformation est diffusée sur les médias sociaux. Elle vise à changer l'opinion publique, et elle l'a fait dans certains coins du pays. Nous voyons de plus en plus de messages dans les médias sociaux de la part de nos électeurs, de la part de gens qui ont adhéré aux campagnes d'origine russe.
Je m'interroge au sujet des initiatives que prend le CST pour lutter contre ce problème avec les ressources qui ont été fournies dans le budget principal des dépenses, ainsi que dans la mise à jour de la stratégie.
Quel rôle les parlementaires peuvent-ils jouer, du point de vue de l'éducation, pour mener ces campagnes qui, nous le savons, gagnent en importance de jour en jour?
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En fait, nous voyons la désinformation et la désinformation comme des menaces omniprésentes auxquelles nous devons faire face quotidiennement.
Dans le rapport sur les menaces qui pèsent sur les processus démocratiques que nous avons publié en décembre 2023, nous avons souligné que la désinformation sera omniprésente dans toutes les activités que nous surveillons, tant du point de vue des processus démocratiques que de la guerre.
En ce qui concerne les campagnes de désinformation, le gouvernement du Canada a mis en place une série de campagnes que nous avons menées en son nom, jusqu’en mars dernier. Ce site Web présente aux Canadiens différentes façons de combattre les mythes et la désinformation.
C’est en grande partie une question d’information à laquelle nous travaillons avec d’autres partenaires gouvernementaux, mais nous reconnaissons que cela concerne l’ensemble de la société. En ce qui concerne le rôle que les députés peuvent jouer, vous pouvez continuer de vous assurer que vous utilisez également de l’information que vous pouvez voir à partir d’une base de faits ou que vous utilisez plus d’une source d’information. C’est ce que nous essayons d’encourager sur le site Web. Il s’agit de se faire une bonne idée de la provenance de l’information et de s'informer auprès de sources variées.
Dans une de nos campagnes nous avons invité les gens à réfléchir. Nous leur avons dit: si vous vous interrogez ou souriez au sujet d'une information, alors examinez‑là de plus près.
Nous recommandons d’examiner l'information sous tous ses angles. Nous nous sommes appuyés sur nos cyberopérations extérieures pour perturber l’information. Nous avons également épuré les renseignements pour nous assurer qu’ils sont disponibles, surtout en ce qui concerne la campagne de désinformation menée par la Russie.
Ce sont là divers aspects de notre trousse d’outils que nous continuerons d’utiliser pour nous assurer que l’information est factuelle.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Matthews, ma question concerne la production d'obus de calibre 155 mm.
Un contrat de 4,4 millions de dollars a été attribué à IMT Defence et à General Dynamics Ordnance and Tactical Systems-Canada pour élaborer une stratégie permettant d'augmenter la production d'obus de 155 mm. Or, un investissement de 4,8 millions de dollars avait permis l'année dernière d'augmenter la production de 3 000 à 5 000 obus par mois, soit une augmentation de près de 66 %. On a donc un peu l'impression que la stratégie actuelle ne fait que retarder la production de ces obus à un moment où l'Ukraine en a cruellement besoin.
Pourquoi investir dans cette stratégie? À quels résultats s'attend-on et à quel moment les attend-on? Le but est-il d'augmenter la production éventuellement pour soutenir l'Ukraine?
Oui, il est clair que l'objectif est d'augmenter la production, mais je dois ajouter que nous voulons également commencer à acheter un produit un peu différent et de meilleure qualité.
[Traduction]
Oui, il y a eu des investissements pour augmenter la production, mais il y a aussi... L’investissement annoncé dans la mise à jour de la politique de défense concerne les infrastructures afin, espérons‑le, de commencer à produire un autre type de cycle qui est en fait de meilleure qualité et de meilleure portée, etc. Cela prendra du temps. L’une des choses que nous avons apprises en observant ce qui se passe en Ukraine ainsi que la réaction du Canada et de ses alliés, c’est que nous avons tous donné ce qui se trouve sur nos tablettes, et il faut du temps pour mettre sur pied de nouvelles usines. Nous amorçons le processus d’investissement dans les infrastructures pour accroître la production, mais aussi pour obtenir un type de ronde amélioré. Cependant, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Il faudra des mois et des mois de travail pour y parvenir.
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Merci, monsieur le président.
Lors de ma dernière intervention, je voulais dire qu'on a consacré beaucoup d’argent en services à contrat. Le ministère ne dépense pas autant pour les services publics et les fonctionnaires. Nous parlons de 10,5 milliards de dollars de contrats versés à des entrepreneurs.
On ne compte plus au ministère de la Défense nationale les PPP, ou partenariats publics-privés, qui ont échoué. Songeons au fiasco de l’édifice du CST et au dépôt des approvisionnements à Montréal. Maintenant, la mise à jour de la politique de défense et le budget de 2024... Encore une fois, des milliards de dollars vont à de grands PPP afin de fournir des logements militaires, par exemple.
Qu'est‑ce qui prouve que ces mesures seront beaucoup plus rentables et efficaces, compte tenu des nombreux exemples où tel ne fut pas le cas?
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J’ai quelques remarques à faire, mais je sais que nous manquons de temps.
Premièrement, la taille de la fonction publique et le nombre de fonctionnaires au sein du ministère de la Défense nationale ont augmenté, tout comme les dépenses liées aux contrats, à mesure de l'augmentation de nos budgets. Les effectifs et les budgets ont augmenté. Quand nous voulons lancer de nouveaux produits ou projets, nous recherchons essentiellement la façon la plus efficace de livrer la marchandise. Parfois, c’est par l’entremise des fonctionnaires. Parfois, cela se fait par l’entremise d’entrepreneurs. Parfois, c’est un mélange des deux et ce genre d'analyse des options est permanente.
Nous savons que, pour des choses comme le logement, nous voulons agir rapidement. Refaire les choses comme par le passé ne fonctionnera pas. Vous verrez que nous adopterons une approche différente en matière de logement pour nous attaquer efficacement à ce problème.
Les Canadiens ont été témoin du spectacle embarrassant d’un ambassadeur allié qui a déclaré sur les ondes de la télévision nationale qu'aux yeux de l'OTAN, le Canada qui était vu comme un cas particulier est désormais perçu comme une aberration.
Maintenant, mis à part le fait que nous ne disposons pas de plan pour que sa contribution à l'Alliance atteigne 2 % du PIB, j’aimerais revenir sur la question de M. Falk, je crois, concernant la façon dont est calculé le 1,76 % du PIB. Beaucoup d’observateurs et d’ande auxalystes ont de la difficulté à additionner ce qui se trouve dans le budget et les prévisions budgétaires, et à atteindre 1,76 % dans quelques années.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la façon dont cela est calculé ou dire aux Canadiens comment ils peuvent vérifier vos calculs?
Je vais prendre les trois dernières minutes, et je vais adresser ma question à la lieutenante-générale Allen.
En songeant à tous les échanges de ce matin, je me dis que la déclaration la plus choquante du ministre est que 70 000 aspirants ont cherché à intégrer l’armée canadienne au cours de la dernière année, mais que nous n’avons pu traiter que 4 000 ou 5 000 demandes.
Franchement, il est presque scandaleux qu'un tel nombre de jeunes Canadiens veuillent se joindre à l’armée et que nous ne puissions même pas traiter leur dossier.
Qu’en dites-vous?
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Je suis d’accord avec vous, monsieur le président, pour dire que nous devons agir plus rapidement. En fait, cela s’est produit au cours de la dernière année.
Nous sommes en train de modifier les exigences médicales pour les demandeurs qui arrivent au pays, de sorte que les personnes souffrant d’allergies, d’asthme, de THADA et d’anxiété ne soient plus automatiquement écartées pour des raisons médicales. Cette évaluation des risques a été faite pour s’assurer que nous n’excluons pas les Canadiens qui pourraient fonctionner efficacement dans le cadre de la structure d’universalité des services que nous avons.
Pour ce qui est des habilitations de sécurité, nous essayons d’améliorer le processus et les délais. Comme vous le savez, à l'enrôlement dans les Forces armées canadiennes, les cotes de sécurité ne sont pas définitives. Une cote de fiabilité est délivrée, puis, entre le moment où ils sont inscrits et le moment où ils commencent leur formation professionnelle et ont besoin d’accéder à du matériel classifié, leur cote de sécurité est majorée.
Nos processus sur papier sont terriblement désuets et doivent être remplacés par des systèmes numériques, et le nouveau portail numérique en ligne qui a été créé pour les demandeurs n’est qu’une étape parmi tant d’autres...
:
Vraiment? Je ne le savais pas.
Excusez-moi. Dois‑je comprendre que les jumeaux Crosby tirent aussi leur révérence? Et la générale Allen...? D’accord.
Chers collègues, nous devons voter.
Un député: La séance n’est pas encore levée.
Le président Oui. Je veux demander des votes. Si vous me le permettez, je vais mettre aux voix tous les crédits en même temps.
Des députés: D'accord.
Le président: Les crédits prévus dans le Budget principal des dépenses 2024-2025 sous la rubrique Centre de la sécurité des télécommunications, ministère de la Défense nationale, Comité externe d’examen des griefs militaires, Commission d’examen des plaintes concernant la police militaire et Commissariat à la protection de la vie privée sont-ils adoptés?
CENTRE DE LA SÉCURITÉ DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........977 621 520 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........20 236 301 508 $
ç
Crédit 5—Dépenses en capital..........7 216 407 948 $
ç
Crédit 10—Subventions et contributions..........893 526 093 $
ç
Crédit 15—Régime d’assurance-vie et d’assurance-invalidité de longue durée..........446 727 532 $
(Les crédits 1, 5, 10 et 15 sont adoptés avec dissidence.)
COMITÉ EXTERNE D’EXAMEN DES GRIEFS MILITAIRES
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........7 478 021 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION D’EXAMEN DES PLAINTES CONCERNANT LA POLICE MILITAIRE
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........5 101 677 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSARIAT AU RENSEIGNEMENT
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........2 415 887 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
Le président: Merci. Dois‑je faire rapport à la Chambre de ces crédits, moins le montant voté en crédits provisoires?
Des députés: Avec dissidence.
Le président: Merci beaucoup.
Mercredi, nous poursuivrons l’étude du rapport sur l’approvisionnement. Ensuite, dans une semaine, nous consacrerons une heure à la défense de l’espace et une autre heure à l’étude du rapport.
Sur ce, la séance est levée.