Chers collègues, nous avons deux affaires à régler avant de passer aux témoignages. Vous avez reçu le rapport du Sous-comité hier. Est‑ce que quelqu'un peut en proposer l'adoption?
Un député: Je propose l'adoption du rapport.
Le président: Vous plaît‑il d'en discuter?
(La motion est adoptée.)
Le président: Nous devons aussi adopter le budget pour la courte étude d'aujourd'hui, qui nécessitera peut-être une deuxième réunion.
Est‑ce que quelqu'un peut proposer l'adoption du budget d'étude?
Un député: J'en propose l'adoption.
Le président: Vous plaît‑il d'en discuter?
(La motion est adoptée.)
Le président: Nous pouvons maintenant passer à l'ordre du jour. Il se peut que je suspende la séance cinq minutes avant la fin de la deuxième heure parce que je veux faire le point sur quelques petits dossiers.
Le Comité connaît bien les témoins qui sont ici aujourd'hui. Nous vous sommes reconnaissants de vous mettre à notre disposition.
Mme Kerry Buck est professionnelle en résidence au Collège des Forces canadiennes et à l'École supérieure d'affaires publiques et internationales de l'Université d'Ottawa. Elle est aussi l'ancienne ambassadrice auprès de l'OTAN.
Nous recevons également M. Ihor Michalchyshyn et M. Orest Zakydalsky, conseiller principal des politiques, du Congrès des Ukrainiens-Canadiens.
Comme vous connaissez tous bien le Comité, je n'ai pas besoin de vous donner des instructions. Nous allons commencer par Mme Buck.
La parole est à vous pour cinq minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup de m'avoir invitée à comparaître devant le Comité en personne; c'est maintenant une nouveauté pour moi.
Je témoigne à titre individuel. Je vais vous présenter mon point de vue personnel et une analyse entièrement personnelle fondée sur mes 30 années d'expérience dans le domaine de la sécurité internationale.
Mes observations seront axées sur deux aspects de la guerre: d'abord, l'évolution de la guerre au cours de la dernière année et ma perception de la situation actuelle; et ensuite, les défis ou les risques que l'Ukraine, l'OTAN et les alliés de l'OTAN, dont le Canada, auront à surmonter dans les prochains mois.
Les 14 derniers mois de la guerre ont apporté leur lot de surprises. Plusieurs commentateurs, moi y compris, ont été surpris que le président Poutine décide de déclencher une guerre totale contre l'Ukraine. Je n'arrivais pas à comprendre quel intérêt la Russie avait à faire une chose pareille. Selon moi, si Poutine a déclaré la guerre à l'Ukraine, c'est entre autres parce qu'il croyait que l'OTAN était affaiblie et que la réponse de l'Occident ne serait ni forte ni unifiée. Poutine a été pris par surprise: il ne s'attendait pas à ce que la réponse de l'OTAN soit aussi ferme et cohérente, et son soutien de l'Ukraine aussi grand. La réaction de l'OTAN a aussi dépassé mes attentes.
La guerre en Ukraine est encore relativement jeune. Je vais vous présenter ma perspective de l'évolution de la guerre depuis qu'elle a été déclenchée en février 2022. Elle est passée par plusieurs phases.
Comme vous le savez, la phase initiale était celle où Poutine et de nombreux commentateurs occidentaux pensaient que la Russie s'en sortirait bien sur le plan militaire, qu'elle arriverait vite à ses fins et qu'elle serait même en mesure de remplacer très rapidement le gouvernement du président Zelenski. Heureusement, cette phase n'a pas duré longtemps; c'était une autre belle surprise.
La phase suivante a été marquée par une période de succès et de gains rapides du côté de l'Ukraine, rendus possibles par la résilience des troupes ukrainiennes, le leadership inspirant de l'Ukraine et la mobilisation des citoyens ukrainiens. Je ne veux rien enlever aux efforts extraordinaires faits par l'Ukraine, mais il convient de souligner que ces résultats favorables sont aussi attribuables en grande partie au soutien de l'Occident. Plus précisément, les efforts de formation déployés après 2014 par le Canada, le Royaume-Uni et d'autres pays ont été essentiels, de même que le changement rapide de politique concernant la fourniture d'armes létales.
Depuis 10 mois environ, la guerre est dans sa troisième phase. La Russie a commencé à concentrer ses troupes et son artillerie dans le Sud et l'Est du pays afin de consolider et d'élargir son contrôle sur le Donbass, ainsi que de créer une zone tampon autour de la Crimée.
Quand la guerre est entrée dans cette phase, M. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, a déclaré qu'il s'attendait à ce que la guerre dure très longtemps. Malheureusement, il avait raison.
Depuis le début de la tentative brutale de la Russie d'envahir tout le territoire de l'Ukraine il y a 14 mois, des millions d'Ukrainiens ont été déplacés, des dizaines de milliers de personnes blessées et des milliers de civils tués. En outre, des infrastructures essentielles et des biens du patrimoine culturel ukrainiens ont été détruits, d'innombrables crimes de guerre ont été commis, et des sanctions sévères ont été infligées à la Russie. Dans une certaine mesure, il s'agit des sanctions les plus sévères imposées à un pays depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Les combats se poursuivent. L'Ukraine mène une nouvelle contre-offensive dans ce qui s'annonce une terrible guerre terrestre qui sera menée tout le long d'un front s'étendant sur 600 milles. La résolution du conflit semble très lointaine.
Maintenant, dans quels secteurs la communauté internationale, l'OTAN et les alliés comme le Canada devraient-ils axer leurs efforts au cours des prochains mois? Selon moi, il y en a quelques-uns.
D'abord, il est essentiel que la communauté internationale continue de soutenir l'Ukraine, tant dans la sphère politique que sur le plan logistique. De mon point de vue, le président Poutine a à sa disposition un plus grand nombre de personnes à envoyer à la guerre et il a moins à perdre que l'Ukraine. Il fait peu de cas du sort des soldats russes et il est enclin à en faire de la chair à canon. Une guerre d'usure à progression lente sert les intérêts de la Russie; en fait, c'est peut-être sa stratégie. C'est ce que la Russie affirme publiquement, dans l'espoir de voir le soutien de l'Occident commencer à s'effriter.
Que doivent faire l'OTAN et les alliés de l'OTAN? Ils doivent adopter un plan stratégique à long terme pour fournir des armes et d'autres formes de soutien à l'Ukraine. Depuis un an, l'Ukraine reçoit du soutien à un rythme irrégulier: en réponse à une demande particulière du président Zelenski, les alliés se mettent en branle — parfois rapidement, parfois lentement — pour trouver le nécessaire, pour fournir la formation requise et pour envoyer le soutien sur le terrain. Cette approche diffère d'un plan stratégique assurant un apport prévisible de soutien. Pour renforcer la défense alliée, il faut accroître la production et l'approvisionnement. L'Ukraine épuise ses munitions et ses armes plus vite que l'Occident ne peut lui en fournir.
Le plus important, c'est de faire en sorte que les forces armées ukrainiennes répondent aux normes de l'OTAN, ce qui créera un effet dissuasif important pour la Russie. Durant et après la guerre, des efforts doivent être déployés pour aider l'Ukraine à se défaire du matériel de l'ère soviétique et pour assurer son interopérabilité au sein de l'OTAN.
Au sujet du soutien politique envers l'Ukraine, je dirai simplement qu'il faudra absolument poursuivre les efforts diplomatiques. Déjà, des alliés de l'OTAN — la Hongrie et la Turquie — commencent à prendre des positions divergentes. Toutefois, il n'y a pas juste l'OTAN; il faut aussi renforcer le soutien interrégional à l'échelle mondiale, non seulement pour isoler la Russie, mais aussi pour lui faire subir de la pression. À cette fin, il faudra discuter avec des pays dont les positions ne correspondent peut-être pas aux nôtres, car ces pays feront de bons intermédiaires avec la Russie.
Finalement, une autre question qui figurera probablement parmi les priorités à l'ordre du jour du sommet de l'OTAN à Vilnius, c'est l'avenir de la relation de l'Ukraine avec l'OTAN. Je m'attends à de rigoureux débats à ce sujet, mais je ne crois pas que des décisions seront prises. L'OTAN offrira‑t‑elle officiellement des garanties de sécurité à l'Ukraine? Des directions précises comprenant des mesures concrètes seront-elles données à l'Ukraine pour permettre son adhésion à l'OTAN? Les alliés préféreront-ils prendre des mesures intérimaires en attendant l'issue de la guerre?
Je vais m'arrêter là. Durant la période de questions, nous pourrons parler d'autres secteurs de la sécurité et de la défense dans lesquels le Canada pourrait intervenir.
Je vous remercie.
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Je vous remercie. Mon collègue et moi allons partager le temps de parole, mais c'est moi qui vais commencer.
Je vous remercie encore une fois de nous avoir invités à comparaître devant le Comité. Comme vous le savez, le Congrès des Ukrainiens-Canadiens est le porte-parole de la communauté ukrainienne du Canada. Il est important de comprendre qu'en réalité, la guerre et l'invasion ont commencé en 2014. C'est donc de l'escalade du conflit et de l'invasion à grande échelle tentée il y a un peu plus d'un an dont il est question quand nous parlons de la guerre.
Nous tenons à souligner la grande générosité et gentillesse des Canadiens à l'égard des réfugiés ukrainiens ayant fui le pays pour se rendre au Canada, et leur soutien des réfugiés qui se retrouvent en Europe.
Nous sommes ici pour parler des plus récentes violations des droits de la personne. À nos yeux, elles représentent la prochaine étape de l'évolution de l'invasion à grande échelle. Comme vous l'avez sans doute vu dans les médias, des organisations russes de défense des droits de la personne publient des témoignages vidéo de mercenaires appartenant au groupe Wagner, un groupe qui participe aux combats dans l'Est de l'Ukraine.
Les vidéos sont fort troublantes. Il y a des citations dans mon texte, mais je ne veux pas vraiment vous les lire. Vous savez qu'il y est question de meurtres d'enfants et de civils. D'après les témoignages, ces gens sont entrés dans des maisons, des appartements et autres, et ils ont tué toutes les personnes qui s'y trouvaient. Dans une vidéo horrible, on voit des prisonniers de guerre ukrainiens se faire décapiter ou subir d'autres actes de violence. Le Bureau du procureur général de l'Ukraine affirme qu'il possède plus de 80 000 exemples de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité perpétrés par les forces d'invasion de la Russie.
Le viol collectif, la torture, le meurtre, la déportation forcée et l'enlèvement collectif d'enfants font partie de la litanie de crimes commis chaque jour par la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine. Nous sommes convaincus qu'il ne s'agit pas d'actes isolés de soldats voyous. Ce ne sont pas des actes spontanés; ce sont des actes délibérés, systémiques et planifiés. Nous considérons la Russie comme un État criminel et nous croyons qu'il faut l'isoler davantage de la communauté internationale. Le Parlement a déjà accepté à l'unanimité de reconnaître que la Russie commet des actes de génocide contre le peuple ukrainien et d'inscrire le groupe Wagner sur la liste des entités terroristes. Dans le même sens, nous vous exhortons à appuyer nos recommandations de désigner la Russie comme un État parrain du terrorisme et d'expulser les diplomates russes du Canada.
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Je vais parler brièvement du soutien que le Canada et ses alliés devraient, et peuvent, offrir à l'Ukraine pour l'aider à gagner la guerre.
Certes, l'aide apportée jusqu'à maintenant par le Canada et ses alliés est impressionnante. Combiné au courage remarquable du peuple ukrainien et à sa résistance acharnée à la guerre génocidaire de la Russie, ce soutien a permis aux forces armées ukrainiennes, dans un premier temps, de stopper les avancées russes; dans un deuxième temps, de renverser les gains réalisés par la Russie au début de l'invasion; et dans un troisième temps, de libérer des centaines de milliers de citoyens ukrainiens.
Toutefois, il faut absolument accroître considérablement le soutien militaire et économique accordé à l'Ukraine pour assurer le succès de la contre-offensive qu'elle compte mener au printemps et à l'été.
D'abord, le Canada et ses alliés doivent fournir plus d'armes lourdes à l'Ukraine. Il lui faut des chars de combat, des véhicules blindés de transport de troupes, des systèmes de défense aérienne, des systèmes de missile de plus longue portée, des systèmes de défense navale, de l'artillerie et les munitions qui vont avec ce matériel.
Ensuite, l'Ukraine a besoin d'avions de combat à réaction pour protéger son espace aérien et pour continuer à empêcher la Russie d'acquérir la supériorité aérienne. Plusieurs de nos alliés, dont la Pologne et la Slovaquie, fournissent des MiG à l'Ukraine. Le Canada pourrait jouer un rôle essentiel en contribuant à la formation des pilotes ukrainiens sur les avions de combat de l'OTAN et en convainquant les alliés de fournir plus d'avions de combat à l'Ukraine.
Finalement, pour assurer la sécurité du Canada, de nos alliés européens et de l'Ukraine, il faut un engagement soutenu d'augmenter la production et la fourniture d'armes et de munitions. Des investissements pluriannuels sont nécessaires pour veiller à ce que nous disposions des réserves requises pour repousser les agressions actuelles et futures de la Russie. Quand l'Ukraine aura remporté la guerre contre la Russie, la Russie demeurera un ennemi de l'Ukraine, un adversaire de l'OTAN et une menace pour la paix en Europe. Nous devons être prêts.
En dernier lieu, je tiens à insister sur l'urgence des mesures que nous croyons que le Canada doit prendre. Plus le Canada et ses alliés attendent avant de fournir à l'Ukraine les outils dont elle a besoin pour gagner, plus de soldats et de civils ukrainiens seront tués ou blessés, et plus le prix à payer par le peuple ukrainien sera grand.
Le Groupe consultatif sur la défense de l'Ukraine, formé des ministres de la Défense de quelque 50 pays favorables à l'Ukraine, se réunit aujourd'hui, à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, pour parler des prochaines mesures à prendre pour aider l'Ukraine à défendre la liberté. Nous espérons ardemment que les alliés de l'Ukraine, notamment le Canada, fourniront à l'Ukraine les outils nécessaires pour assurer sa victoire.
Je vais m'arrêter là. Nous répondrons à vos questions avec plaisir.
Merci.
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Bonjour, et bienvenue aux témoins. Je suis ravi de vous revoir.
J'aimerais approfondir un sujet que vous avez abordé tous les deux, à savoir l'approvisionnement.
Une annonce a été faite ce matin concernant l'achat de 40 fusils pour tireur d'élite qui seront fournis à l'Ukraine. Les fusils proviendront de PGW, une entreprise de Winnipeg. Je peux vous dire que le gouvernement ukrainien a fait la demande d'acquisition pour ces armes l'année dernière. L'entreprise a suivi le processus d'acquisition, et les fusils étaient bâtis et prêts à utiliser à la fin de l'été dernier. Pourtant, il a fallu attendre presque un an avant qu'il soit annoncé que les fusils seront envoyés.
De façon générale, l'approvisionnement... Mme Buck a mentionné qu'il fallait plus de munitions. Les installations et les capacités du Canada dans ce domaine comprennent General Dynamics Produits de défense et Systèmes tactiques Canada. Cette société, située tout près de Montréal, peut fabriquer des munitions prêtes à utiliser, y compris les cartouches de 155 millimètres allant dans l'obusier M777. Le Canada en a fourni quatre à l'Ukraine, qui en a aussi reçu d'autres alliés.
Selon vous, devrions-nous accélérer les efforts pour régler les problèmes d'approvisionnement?
Du point de vue de l'ancienne ambassadrice auprès de l'OTAN et des représentants du Congrès des Ukrainiens-Canadiens, qu'est‑ce qui explique les retards? Quels obstacles nous empêchent d'approvisionner l'Ukraine en munitions, en fusils pour tireur d'élite et en matériel militaire divers?
Je sais que M. Jens Stoltenberg et d'autres alliés de l'OTAN ont reconnu, à la suite de réunions de l'OTAN, qu'il faut absolument augmenter et accélérer la production.
Le problème, comme je l'ai déjà dit, c'est que, pour de très bonnes raisons, l'Ukraine épuise ses munitions et ses armes plus vite qu'on ne peut lui en fournir. Cette situation a révélé des lacunes dans le secteur de la production de défense.
En ce qui concerne l'approvisionnement, je le répète, je parle en mon nom et d'un point de vue extérieur. J'ai vu le processus d'approvisionnement bien fonctionner; je l'ai aussi vu très mal fonctionner. Personnellement, je serais ravie que ce processus fasse l'objet d'un examen. Un examen exhaustif et impartial est nécessaire pour éviter que les décisions soient annulées, comme c'est arrivé au cours des 20 dernières années, d'après mon expérience personnelle.
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Je pense que l'unité au sein des pays de l'OTAN est extrêmement solide depuis le début, mais certaines lignes de faille apparaissent, comme vous l'avez mentionné. Certains alliés comme la Turquie et la Hongrie commencent à adopter des positions qui risquent de nuire à l'unité au sein de l'OTAN et à la solidarité des pays de l'OTAN envers l'Ukraine. Je crois qu'il faut exercer au sein de l'OTAN une pression douce et constante pour maintenir le cap. Parfois, cette pression va se transformer en pression publique.
Ce qui sera très important, c'est le moment où la Turquie va changer son fusil d'épaule et permettre à la Suède d'intégrer l'alliance. Je suis convaincue que cela va se produire, mais j'aurais voulu que cela se produise plus rapidement.
Il faut une diplomatie discrète, dois‑je dire honnêtement, et je peux dire que l'OTAN a bien réussi à cet égard au fil des ans, mais il faut intensifier les efforts diplomatiques. Comme je l'ai dit, le soutien politique international à l'Ukraine réside dans l'obtention d'un soutien interrégional mondial, et, à cet égard, j'applaudis le travail effectué par l'ambassadeur Rae dans nos missions diplomatiques partout dans le monde. C'est un travail qui consiste à convaincre les États de toutes les régions du monde à voter à l'Assemblée générale des Nations unies, par exemple, pour isoler la Russie, et quelques d'États ont accepté d'imposer des sanctions à la Russie et de les maintenir, mais ce travail devra être constant. Par conséquent, lorsque je demande d'accroître les dépenses de défense, je demande également d'accroître les dépenses et les investissements dans nos outils diplomatiques internationaux et dans les entités vouées à assurer la sécurité civile, car ils font partie des autres moyens utilisés pour conserver l'appui.
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En 2008, au Sommet de Bucarest, les alliés se sont mis d'accord sur une phrase assez importante dans la déclaration finale. Je ne me rappelle pas la traduction française, et je vais donc vous la dire en anglais.
[Traduction]
C'était que la Géorgie et l'Ukraine deviendront des membres de l'OTAN.
Toutefois, aucune démarche technique concrète n'a été entreprise depuis, en vue de l'adhésion à l'OTAN. La question de l'adhésion s'est complexifiée en 2014, lorsque la Russie s'est approprié une partie de l'Ukraine en annexant illégalement la Crimée, car selon certaines personnes au sein de l'OTAN, l'adhésion entraînerait l'application immédiate de l'article 5 de la charte de l'OTAN.
Qu'est‑ce que cela veut dire? L'article 5 est ce que j'appelle la disposition des trois mousquetaires — un pour tous et tous pour un. Si un des alliés de l'OTAN est attaqué, les autres alliés doivent le défendre. La question s'est complexifiée sur le plan politique, mais ce libellé concernant l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN est demeuré. Ce qu'ont fait les alliés de l'OTAN de manière constante depuis 2008, et encore plus depuis 2014, c'est offrir un soutien considérable à l'Ukraine en matière de sécurité militaire. En outre, l'Ukraine a bénéficié d'un grand soutien de la part de la société civile.
Que se passera‑t‑il à Vilnius? Comme je l'ai dit, je ne m'attends pas à une réponse à la question de l'adhésion de l'Ukraine, mais j'ai trouvé très significatifs les propos de Jens Stoltenberg hier, qui a dit que la place de l'Ukraine est au sein de la famille euro-atlantique et que sa place sera aussi au sein de l'OTAN avec le temps.
Le débat qui se tiendra à Vilnius sera crucial. Je ne m'attends pas à y obtenir des réponses, à moins qu'un miracle ne se produise dans le déroulement de cette guerre d'ici la tenue du sommet de Vilnius.
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Si vous me le permettez, j'aimerais parler des programmes de soutien. J'ai assisté hier soir aux Jeux Invictus en compagnie de certains des députés ici présents, et j'ai constaté qu'il y a plus que la formation des pilotes d'essai. Je crois qu'il y a un véritable…
L'Ukraine est un pays d'anciens combattants et de familles dont des membres ont été blessés ou tués. Je crois que l'ensemble de la société ukrainienne a besoin en ce moment de soutien en santé mentale et de soutien pour les anciens combattants et les entrepreneurs, et ce sera le cas également après la guerre.
Une foule de personnes se sont présentées à nos bureaux avec des propositions de toutes sortes quant à ce que le gouvernement, les entreprises, les organismes sans but lucratif et les communautés au Canada peuvent faire. Les idées et le soutien ne manquent pas. Parfois, c'est une question de trouver les fonds nécessaires et les bons partenaires.
À ce stade‑ci, je pense que l'Ukraine est impatiente d'établir des partenariats avec des partenaires qui l'aideront à remporter la victoire le plus tôt possible. Toutefois, nous devons penser entretemps à tous ces hommes et à toutes ces femmes qui servent dans l'armée et à leurs familles.
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C'est une question de présence, de compétences et d'initiative diplomatique. Il ne s'agit pas toujours d'investir plus d'argent dans nos ministères des Affaires étrangères pour obtenir le produit, mais d'investir un peu plus d'argent.
Je ne vais pas énumérer tous les endroits dans le monde où, selon moi, nous n'aurions pas dû fermer des missions ou où nous devrions en ouvrir. Cela dépasse probablement le cadre du Comité et le cadre de mes notes, que je dois faire moi-même maintenant que je suis à la retraite, et je dois dire que c'est tout un défi. Cependant, j'ai observé une réelle diminution de nos capacités, de notre base de connaissances et de nos compétences à l'échelle internationale sur certaines questions, et nous devons rebâtir tout cela. Lorsque nous faisons face à un conflit comme celui de l'Ukraine, il faut un effort de l'ensemble du Canada pour travailler et obtenir le soutien de nos principaux alliés, de nos partenaires aux vues similaires, afin de maintenir le soutien à l'Ukraine. Comme je l'ai dit, je félicite l'ambassadeur, M. Rae, et son équipe dans nos missions un peu partout dans le monde, mais il faudra constamment entretenir et alimenter ces efforts.
Par ailleurs, nous devons parler à certains des pays qui ont des moyens de pression sur la Russie. Ce sera essentiel pour parvenir à une forme de paix à un moment donné, lorsque le président Zelenski estimera qu'il est temps de conclure un accord de paix. Nous avons besoin d'experts de la Chine et de personnes proches de l'Inde et d'autres pays qui peuvent aider à exercer certaines pressions sur la Russie. Il faut exercer un maximum de pressions pour convaincre le président Poutine qu'il est temps de déposer les armes et d'entamer les négociations ou… Je ne peux même pas commencer à deviner les prochaines étapes de cette guerre.
Il faut de la diplomatie, des capacités et de l'expertise, ainsi que des intermédiaires pour parler aux méchants et aux gentils, afin de mettre en place ce soutien.
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Je pense que notre réputation au sein de l'OTAN est assez bonne, mais l'objectif de 2 % — c'est un objectif, et le Canada a clairement indiqué qu'à l'heure actuelle, il n'est pas contraignant pour les gouvernements — est une norme politique très importante, c'est‑à‑dire une mesure politique qui prend de plus en plus d'importance. Elle devient plus importante à cause de la guerre, mais pour nous, c'est aussi parce que tous nos alliés vont de plus en plus haut, ce que nous ne faisons pas. Cela s'explique en partie par le fait que notre PIB est légèrement supérieur à celui de certains de nos alliés, ce qui est une bonne nouvelle, mais ce pourcentage diminue. Cela s'explique en partie par les sous-investissements des gouvernements successifs, dont les effets se font sentir aujourd'hui.
En 2017, dans le cadre de la stratégie Protection, Sécurité, Engagement, on avait établi un plan visant une augmentation de 73 % des dépenses, ce qui est impressionnant, mais cette augmentation, la plus importante augmentation des dépenses de défense que nous ayons connue depuis des décennies, n'a pas tout à fait été réalisée en raison d'un manque de personnel, de processus d'approvisionnement trop lents, etc.
Il y a beaucoup à faire et nos statistiques à l'OTAN ne sont pas reluisantes. En 2022, nous étions au 25e rang des alliés pour le pourcentage du PIB consacré à la défense, et nous occupions l'avant-dernière place pour le pourcentage des dépenses de défense consacrées à l'équipement, ce qui n'est pas très fort. Nous devons faire plus, et c'est ainsi qu'est arrivée la lettre que j'ai signée, comme je l'ai dit.
Lorsqu'il s'agit du soutien à l'Ukraine, il faut se concentrer sur les armes et la formation, encore et toujours. Lorsque la guerre prendra fin, je pense que nous pourrons jouer un rôle très utile en aidant l'armée ukrainienne à faire la transition vers une situation de temps de paix. Nous pourrons également apprendre beaucoup de leur expérience de la guerre et nous les aiderons à atteindre et à maintenir la norme d'interopérabilité de l'OTAN.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être ici et de nous donner un peu de votre temps aujourd'hui.
Madame Buck, pendant votre intervention, je pensais à la façon dont nous en sommes arrivés ici depuis les premiers jours, avant même le début de la guerre, et à toutes les hypothèses sur ce qui allait se produire. Trois théories assez répandues nous ont été communiquées et ont également été diffusées dans les médias.
La première, c'était que rien n'allait se passer. Une grande partie de cette théorie venait en fait de l'intérieur de l'Ukraine. Ce n'était que de l'esbroufe. La deuxième, c'était que la situation allait ressembler à ce qui s'est passé en Crimée, c'est‑à‑dire qu'ils allaient faire irruption, redessiner la frontière autour des deux provinces du Donbass et s'arrêter là. La troisième, c'était que tout serait terminé en une semaine. Ils traverseraient l'Ukraine en libérateurs et tout serait terminé en quelques jours.
Visiblement, rien de tout cela ne s'est produit. Personne, d'après ce que j'ai entendu, n'avait prévu une guerre prolongée.
La question que je vous pose, ainsi qu'à l'ensemble des témoins, c'est comment notre mode de pensée a‑t‑il évolué avec la collecte de renseignements sur les capacités de la Russie et, ce qui est tout aussi important, sur la capacité de l'Ukraine, maintenant que ce pays profite d'un soutien aussi important de la part de l'OTAN?
Y a‑t‑il une stratégie différente sur la façon d'envisager la question? Je sais que la question de savoir ce qui s'en vient a déjà été posée. Je sais que personne n'a de boule de cristal, mais il y a plus d'un an, tout le monde semblait avoir une boule de cristal et on avait des opinions très arrêtées sur ce qui allait se passer. Je suis donc curieux, car toutes les personnes à qui nous avons parlé sont restées très discrètes sur leurs prédictions.
Je vais donc vous mettre sur la sellette et vous demander comment la situation va se résoudre ou si elle se poursuivra pendant de nombreuses années.
J'aimerais d'abord entendre Mme Buck.
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Comment notre mode de pensée a‑t‑il changé?
Lorsque j'étais à l'OTAN, tout le monde estimait que la Russie avait fait des investissements importants dans la réorganisation et la modernisation de son armée depuis 2008 et qu'elle deviendrait l'une des forces de combat les plus impressionnantes au monde. Nous avons découvert que ce n'était pas aussi vrai que nous le pensions. En effet, elles étaient médiocres et incapables d'organiser ce type d'invasion complexe et robuste d'un pays.
J'ai pensé que cette option n'était pas un choix logique pour Vladimir Poutine parce que je me demandais, entre autres, comment il allait pouvoir tenir l'Ukraine par la suite. Je ne comprends pas ses calculs, à moins qu'il ne s'agisse uniquement de maintenir son pouvoir dans son propre pays parce qu'il a peur d'une démocratie prospère comme l'Ukraine, qui s'améliore sur le plan économique et qui se trouve juste à côté, car c'est une chose qu'il n'a pas fournie à ses propres citoyens et qu'il ne peut pas leur fournir. Cela s'explique un peu mieux de cette façon.
Comment avons-nous changé notre façon d'envisager les capacités de la Russie? L'autre chose, c'est qu'il a aussi lancé une conscription limitée qui n'a pas bien fonctionné pour lui sur le plan politique, et c'est la raison pour laquelle il tente maintenant une offensive de charme. Il tente d'atteindre ses quotas et il tente d'obtenir de plus en plus de soldats des régions à l'extérieur de Moscou en espérant que cela permette de résoudre le problème. Il vide même les prisons.
Il se moque que ses soldats se fassent tuer. Un jour ou l'autre, cela lui nuira sur le plan politique, mais ce n'est pas encore le cas. Il peut continuer à sacrifier de jeunes hommes russes pour tenter de résoudre ce problème pendant encore longtemps, ce qui est dommage. C'est dommage pour les Russes.
Où cela va‑t‑il s'arrêter? Il existe différents scénarios. Je ne vois pas beaucoup de scénarios dans lesquels il serait chassé du pouvoir. Quel que soit le scénario, nous devrons tenter collectivement de résoudre la situation avec la Russie d'une manière ou d'une autre, tout en reconnaissant que ce pays est voisin de l'Ukraine, qu'il le sera toujours et qu'il fait partie de l'Europe. Un moment donné, des pourparlers de paix devront avoir lieu, mais je suis fermement convaincue que le président Zelenski devra en décider le moment venu, et que cela ne pourra se faire que lorsque l'Ukraine aura obtenu des gains territoriaux suffisants pour obliger le président Poutine à s'asseoir à la table des négociations.
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Je tiens à préciser que mon intervention portait sur le sous-investissement dans la défense par les gouvernements qui se sont succédé. D'une certaine façon, cela remonte à peu près aux années 1970. Cela se retourne maintenant contre nous.
Pour être juste, je mentionne que les deux derniers gouvernements ont accordé plus d'attention à la défense. Comme je l'ai dit, la politique de défense « Protection, Sécurité, Engagement » représente la plus importante hausse prévue des dépenses en matière de défense.
Y a‑t‑il pour nous une incidence diplomatique au fait que nous nous éloignions de l'objectif de 2 %? Absolument. Y a‑t‑il une incidence sur la réputation? Sans aucun doute, et nous pouvons y remédier en en faisant plus.
En mon for intérieur, j'aimerais voir une voie pour atteindre 2 %, ou une voie vers une voie pour atteindre 2 %, si c'est possible. J'aimerais voir des investissements dans la défense, la sécurité et la diplomatie. Je serais ravie de voir une politique intégrée. On ne peut pas élaborer une politique de défense en vase clos, sans établir les priorités de notre politique étrangère. Elle doit être entièrement intégrée, comme au Royaume-Uni. Il faut investir davantage dans les Forces armées canadiennes et dans la défense nord-américaine, pas seulement dans le NORAD, mais aussi dans les forces aériennes et terrestres, dans des sous-marins, dans la cybersécurité et, surtout, dans les gens. Nous pouvons prendre les devants et en faire plus à mesure que c'est nécessaire.
L'OTAN doit maintenant en faire beaucoup plus dans la guerre contre l'Ukraine. Tous les alliés doivent intensifier leurs efforts.
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Merci, monsieur le président.
Madame l'ambassadrice, vous avez présenté la chronologie des événements des dernières années afin de présenter les raisons avancées par la Russie pour envahir la Crimée et maintenant l'Ukraine en entier.
Monsieur Michalchyshyn, vous nous avez rappelé qu'on obtient à vrai dire l'effet opposé. On a ainsi raffermi la volonté de l'OTAN, ce qui est formidable. Par contre, des alliances géopolitiques ont aussi été créées pour la Russie — des alliances économiques —, ce qui est également préoccupant.
Ce qui pique ma curiosité, ce sont les Russes proprement dits. Madame l'ambassadrice, vous en avez parlé un peu. Il ne semble pas y avoir de soulèvement en Russie. Nous en avons besoin d'un pour réaffirmer que la Russie est à l'origine de l'agression. Bien entendu, ce n'est pas ce que nous entendons. Il y a toutefois de nombreux Russes qui meurent, comme vous l'avez souligné, et une grande partie des ressources du pays servent à soutenir l'effort de guerre, ce qui me laisse perplexe par rapport aux alliances économiques que le pays pourrait avoir ailleurs.
Des témoins ont parlé devant le Comité de la campagne de désinformation russe, et nous avons entendu dire que les discours anti-Ukraine visent à miner le soutien de la population pour l'Ukraine ainsi qu'à intimider et à déshumaniser les Canadiens d'origine ukrainienne. C'est ce que Marcus Kolga a dit en février 2023.
La question que je vais poser, plus précisément au Congrès des ukrainiens-canadiens, est donc la suivante: qu'avez-vous observé dans ce dossier à propos de la campagne de désinformation de la Russie et de la façon dont ces efforts ont évolué au cours du conflit?
Malheureusement, selon les chiffres qui proviennent de la Russie, une proportion de 70 % de la population appuie la guerre, et malgré le nombre de personnes tuées, nous voyons que ce chiffre ne diminue pas. Comme vous l'avez mentionné, l'ambassadeur du pays au Canada mène une vigoureuse campagne de désinformation. Nous ne comprenons pas pourquoi il est ici ni pourquoi on le voit régulièrement dans les médias canadiens. Il nous a traités de tous les noms. Il a traité des gens présents ici de tous les noms, et il insulte quotidiennement notre communauté, tout comme le gouvernement du Canada.
C'est déconcertant pour nous. Je pense que nous ne devons pas oublier que la Russie est voisine du Canada dans le Nord, que cela nous plaise ou non, et nous devons prendre cela très au sérieux et mettre la barre plus haut pour ce qui est de nos attentes concernant ce qui s'en vient. Je pense qu'on a été un peu naïf et qu'on a espéré un peu que toute la situation se règle de différentes façons, mais nous voyons maintenant ce qu'il en est réellement. Des Canadiens, des Canadiens d'origine ukrainienne, font les frais de la situation compte tenu des actes de haine et de vandalisme qui se produisent d'un bout à l'autre du Canada. Nous entendons parler de ces actes et nous les documentons.
J'aimerais vous montrer nos médias sociaux et les insultes adressées tous les jours à notre communauté par des robots russes. Je pense que c'est un grave problème pour lequel nous avons peut-être été naïfs en tant que société.
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Tout d'abord, pour ce qui est de la propagande, je crois qu'il faut une réponse à l'échelle de la société, et comme vous l'avez dit, monsieur le président, nous avons beaucoup à apprendre de pays comme l'Estonie et Taïwan, dont les voisins sont très puissants et doués en désinformation. Ils sont meilleurs que nous. C'est en partie parce qu'ils interviennent à l'échelle de la société.
En Finlande, par exemple, les enfants apprennent à l'école comment reconnaître la désinformation afin qu'ils puissent démêler le vrai du faux sur les médias sociaux. Nous avons besoin d'une meilleure culture de la sécurité, je pense — que ce soit à l'échelle provinciale, fédérale et même parfois municipale —, pour nous permettre de mieux comprendre à quels moments nos citoyens sont victimes de désinformation.
Il faut pour cela investir dans la cybersécurité et dans ce que j'appelle les autres fondements de la démocratie, comme les médias indépendants, les médias libres, les systèmes électoraux et ainsi de suite. Nous sommes très bons à cet égard, mais nous devons encore en faire plus.
À propos du peuple russe, il faut se méfier des sondages. Il est un peu dangereux de donner la mauvaise réponse là‑bas, et je prends donc les sondages avec un grain de sel, mais lorsqu'on regarde certains des sondages plus crédibles menés en Russie, on voit les mêmes chiffres qu'on vient de donner.
C'est en partie parce qu'en présence de ce genre d'approche de gouvernance qui rappelle les dictateurs tsaristes, il en faut beaucoup avant de voir un soulèvement. Il y en a déjà eu au cours de l'histoire russe, mais je pense que les Russes sont loin d'en être là, et Vladimir Poutine s'est débarrassé de ses rivaux potentiels dans une série de défenestrations, de « suicides » et d'empoisonnements.
Je n'oserais pas prédire ce qui va se produire.
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Merci beaucoup pour cette occasion de prendre la parole devant vous aujourd'hui.
Mon expérience par rapport au sujet provient de mon travail sur le terrain en Ukraine tout au long de la guerre, essentiellement tous les deux mois. J'ai travaillé en grande partie avec l'armée ukrainienne, pour mener des évaluations.
Il y a des points cruciaux que je veux aborder pour vous dans ma déclaration liminaire. Premièrement, les conséquences de ce conflit ne devraient pas et ne doivent pas être sous-estimées. Le résultat de cette guerre va déterminer non seulement l'avenir de l'Europe en matière de sécurité, mais aussi les règles de fonctionnement de l'ordre international, et si ces États plus puissants peuvent exercer un contrôle et une influence sur leurs voisins dans certains domaines.
Deuxièmement, et c'est peut-être d'une importance capitale, la capacité de l'OTAN à démontrer qu'elle peut relever le défi est non seulement importante pour nous protéger de la Russie et de l'agression russe, mais aussi pour nous permettre de remplir nos engagements en matière de sécurité. Si nous ne parvenons pas à relever le défi, nous allons faire face à de graves menaces dans d'autres théâtres d'opérations.
Quand la guerre a commencé, et je l'ai mentionné dans une autre réunion, il n'y avait pas beaucoup de prévisions catégoriques. D'après mon expérience tout au long du conflit, il n'y a jamais eu de trajectoire très claire. Nous changeons de direction à mesure que nous réglons les problèmes opérationnels.
La chose importante à garder à l'esprit ici, je pense, c'est que le dénouement n'est pas du tout évident; il sera déterminé par ce que nous faisons. Nous avons collectivement un très grand nombre d'organismes qui cherchent à déterminer si les forces armées ukrainiennes parviendront à atteindre ou non leurs objectifs militaires.
Deuxièmement, il est question d'une chose pour laquelle nous nous sommes montrés beaucoup plus faibles. Nous avons maintenant une stratégie militaire claire, mais notre stratégie politique est beaucoup moins cohérente. La réalité, c'est que l'Ukraine pourrait atteindre tous ses objectifs militaires sur le terrain pour chasser les forces russes du pays, et la Russie pourrait encore bloquer Odessa, frapper de temps à autre des villes ukrainiennes avec des missiles à longue portée et maintenir l'espace aérien ukrainien fermé, ce qui empêcherait essentiellement le pays d'avoir une économie.
À moins d'avoir une stratégie politique qui force le gouvernement russe à croire qu'il gagnera davantage à négocier sérieusement, il n'y aura pas de dénouement facile du problème. Nous devons collaborer très étroitement à cette fin en tant qu'alliés.
Je crois que j'arrive maintenant au dernier point que je veux soulever dans ma déclaration liminaire, à savoir que même si notre soutien logistique, l'industrie de la défense et notre armée contribuent grandement aux efforts déployés, au bout du compte, beaucoup de leviers, qui ne sont pas contrôlés par l'armée, doivent encore être actionnés. La décision très récente du Canada, de concert avec un certain nombre de ses alliés, d'accroître ses activités d'enrichissement de combustibles nucléaires est un bon exemple de l'importance capitale du renforcement de la sécurité énergétique de l'alliance pour appuyer la volonté politique nécessaire à la poursuite du combat.
Nous arrivons maintenant au moment où une grande partie des discussions sur les processus qui fonctionnent bien entre les agences et les organismes, ce qui est au premier plan des stratégies de défense nationale, seront mises à l'épreuve.
Je serai très heureux de répondre à vos questions sur les considérations militaires — c'est mon domaine d'expertise — et plus particulièrement sur l'armée russe. Je vais conclure ma déclaration liminaire ici et je suis impatient de répondre à vos questions.
Les Ukrainiens doivent tirer environ 90 000 à 140 000 cartouches de 155 millimètres par mois. Avant, les États-Unis étaient en mesure de produire moins de 20 000 cartouches par mois. Ils cherchent à augmenter considérablement cette capacité. Toutefois, d'ici la fin de l'année, selon l'information publique, cette capacité devrait toujours tourner autour de 40 000 cartouches par mois. Au Royaume-Uni, selon l'information publique, l'inventaire national de munitions de 155 millimètres était inférieur à 44 000 cartouches avant ce conflit, et notre capacité à fabriquer des munitions de 155 millimètres est d'environ 5 000 cartouches par an. On prévoit porter la production à 40 000 cartouches par an, mais comme vous pouvez le constater — et je pourrais brosser le portrait de la situation dans chaque pays —, lorsqu'on fait le calcul, la capacité de l'ensemble de l'alliance ne suffit pas à répondre aux besoins mensuels de munitions.
Selon mon expérience, il est impossible de manœuvrer dans ce conflit sans la puissance de feu. On sera immédiatement immobilisé et détruit. Le manque de puissance de feu ne peut qu'occasionner des pertes très élevées et la défaite assurée. Il est donc très important que nous générions cette capacité industrielle.
Le fait que les États-Unis disposent de réserves importantes nous laisse du temps pour résoudre le problème, mais il est complexe, parce qu'il faut accroître la production d'explosifs; il faut développer notre capacité à couler des obus et à produire des amorces; il faut ensuite être capable de manipuler les explosifs et disposer d'installations permettant de remplir ces obus et de refroidir les charges explosives qu'ils contiennent. Cela signifie que les services gouvernementaux qui s'occupent des permis nécessaires à la planification, par exemple, sont essentiels si l'on veut que cela se produise rapidement.
Il y a des défis à relever dans la chaîne d'approvisionnement internationale aussi. Il y a des défis réglementaires que les ministères de la Défense ne peuvent pas résoudre à eux seuls. Il est très important que les membres de l'alliance coopèrent pour combler ces lacunes.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être ici, monsieur Watling.
Pour commencer, dans votre déclaration préliminaire, vous avez parlé de l'importance pour l'Ukraine de gagner cette guerre, et ce, de façon durable. Tous les députés, à la Chambre et au sein de ce comité en particulier, puisqu'ils étudient la question, comprennent l'importance de montrer la force de l'OTAN pour l'avenir des communautés européennes, pour les raisons que vous avez évoquées.
Je voudrais vous demander de nous en dire plus à ce sujet. Des pressions politiques vont commencer à s'exercer. J'entends parfois, même dans ma propre circonscription, les gens se demander pourquoi nous dépensons tant d'argent en Ukraine, dans ce pays, dans ce conflit.
Au Royaume-Uni, le taux d'inflation atteint de nouveau les deux chiffres. Des pressions vont commencer à s'exercer. Dans la zone euro, l'inflation est de 6,9 %. Il va commencer à y avoir des pressions financières dans d'autres pays.
Pouvez-vous nous parler davantage de l'importance, et même de l'importance économique à long terme de continuer de soutenir l'Ukraine et des conséquences qu'il y aurait à ne pas le faire?
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Je pense que les exemples de la manière dont la guerre en Ukraine perturbe les affaires et nous cause des dommages économiques abondent. Il importe d'y mettre fin rapidement pour assurer la stabilité économique. L'afflux de céréales en Roumanie en ce moment illustre bien les conséquences de cette guerre en Europe actuellement.
Il y a un autre aspect: nous continuons de considérer qu'il s'agit d'argent envoyé à l'Ukraine. Mais ce n'est pas que cela, n'est‑ce pas? Si nous y réfléchissons bien, il s'agit d'argent que nous dépensons pour créer de l'emploi et rajeunir une industrie complexe dans nos propres pays afin d'atteindre nos objectifs en matière de sécurité.
Je vais vous donner un exemple. Au Royaume-Uni, nous ne produisons plus de canons d'artillerie. Nous devrions le faire, parce qu'il n'y a pas assez de machines à fabriquer des canons en Europe. Il y a là une occasion de passer à la vitesse supérieure, pour reprendre la terminologie du gouvernement britannique, en consacrant de l'argent à l'établissement d'installations de fabrication complexe et de forge de métaux au Royaume-Uni. Cela aura pour résultat de rendre l'artillerie ukrainienne plus durable, mais l'argent sera investi dans des collectivités défavorisées du Royaume-Uni.
Si nous étions plus cohérents à ce sujet, je pense que nous pourrions changer le discours.
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Je crains que, pour des raisons juridiques, je ne puisse pas parler du contenu de la fuite, mais je peux vous parler de ses conséquences.
Je pense qu'il y a eu un long processus d'établissement de la confiance avec l'Ukraine, qui a été très important pour nous assurer de l'aider comme il faut, parce qu'il y a beaucoup de choses qui ne sont pas nécessairement aussi utiles que d'autres. Il ne fait aucun doute que cela aura restreint l'accès à certains accords de partage d'informations et potentiellement ébranlé la confiance. Cette confiance peut être rétablie, mais cela ajoute des frictions. Il y a beaucoup de bonne volonté de part et d'autre pour veiller à ce que cela ne cause pas de problèmes, la situation ne me semble donc pas insurmontable, mais elle ne fait qu'ajouter des frictions.
En revanche, les documents exposés fourniront sûrement des informations très utiles à l'armée russe, qu'elle pourra utiliser pour tenter de contrer ce que l'Ukraine essaie de faire dans ses opérations au cours des prochains mois.
Cela dit, bien sûr, ces diapositives se rapportent à des informations datant d'un peu plus tôt cette année. Certains des problèmes peuvent donc déjà être chose du passé, ou en raison des dates indiquées sur les diapositives, l'information peut ne plus refléter la situation actuelle, mais il est certain que la pénurie de munitions de défense aérienne, dont nous avons beaucoup discuté, est un problème très critique qui doit être surmonté. Si l'armée de l'air russe peut bombarder l'Ukraine d'une altitude moyenne, elle infligera des dommages très importants aux forces ukrainiennes, c'est pourquoi la priorité est de résoudre ce problème.
Tout à l'heure, j'ai questionné les témoins sur les problèmes d'approvisionnement de la Russie. Essentiellement, on m'a répondu qu'il pouvait effectivement y avoir certains problèmes, mais que la Russie est un pays tellement grand et peuplé que cela ne risque pas, à long terme, d'être un si gros problème pour les troupes russes.
Comme on le sait, Poutine se retrouve dans une situation de plus en plus difficile: il doit conserver l'appui de la population tout en augmentant l'effort de guerre. Récemment, la Russie a voté une loi permettant l'envoi d'ordres de mobilisation par voie électronique.
Êtes-vous du même avis que les témoins de tout à l'heure? Pensez-vous que les problèmes d'approvisionnement ne sont pas si grands que cela à long terme? Pensez-vous que certains éléments sont bénéfiques pour les troupes ukrainiennes?
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La Russie est confrontée à de graves problèmes d'approvisionnement, en particulier pour certaines de ses armes complexes. Certaines composantes de ses armes sont fabriquées en Europe, aux États-Unis, en Corée du Sud, etc., et nous pourrions lui en limiter l'accès, ce qui nous permettrait de lui rendre la tâche plus difficile.
Toutefois, jusqu'à la fin de l'année dernière, les Russes avaient beaucoup accéléré leur rythme de production de matériel de défense. Ils n'avaient pas encore commencé à cannibaliser ou à militariser leur industrie civile. Depuis le début de l'année, nous observons qu'ils commencent à convertir des installations civiles en installations de production militaire, ce qui conférera une capacité industrielle très importante à son armée.
Il est également possible qu'ils reçoivent davantage de soutien de la Chine, sur les plans de la technique et de la main d'oeuvre, ou un soutien matériel de l'Iran et d'autres pays, ce qui élargirait l'accès de la Russie aux explosifs, entre autres, qui constituent actuellement un goulot d'étranglement pour les Russes.
À l'heure actuelle, l'industrie russe est loin de suffire à répondre à ses besoins, mais tout dépendra de l'aptitude de la Russie à fédérer les divers pans de son industrie qu'elle mobilise. Elle pourrait commencer à se placer sur une trajectoire beaucoup plus favorable en matière de production dans le courant de l'année. Il y aura un décalage, mais cette trajectoire s'améliore.
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À mon avis, nous avons été témoins au cours des dernières années d'une obsession autour du phénomène de la désinformation sur les médias sociaux, comme s'il s'agissait du principal enjeu. Bien que la Russie exacerbe et instrumentalise ce problème, ce qu'elle fait en réalité, c'est manipuler des bases politiques.
En réalité, la vraie cible des campagnes de désinformation russes, ce sont les élites de certains pays, des gens comme vous. Ce que nous observons, c'est que la Russie a mis en place une série de « centres d'influence spéciale », comme ils les appellent, à des fins de commandement et de contrôle, et qu'elle cible un certain nombre de pays, dont le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et les États-Unis. La Russie prend des mesures concrètes pour tenter de faire évoluer la politique de ces pays en diffusant des messages qui ciblent leurs élites.
Aux États-Unis par exemple, ce genre de messages s'appuie sur un argumentaire selon lequel chaque dollar dépensé pour défendre l'Ukraine est un dollar qui affaiblit les intérêts américains dans la région indo-pacifique. Ce type de discours vise essentiellement à exacerber les débats politiques sur l'établissement des priorités. Un autre argument propagé par la Russie est que le gouvernement américain devrait investir pour répondre aux besoins nationaux et lutter contre l'inflation plutôt que pour soutenir l'Ukraine. En réalité, la Russie est partiellement responsable de l'augmentation de l'inflation en raison de ses politiques énergétiques et de la guerre économique qu'elle mène.
À mon sens, nous devons absolument être plus proactifs dans l'identification des individus qui noyautent les élites des pays occidentaux afin de diffuser ce genre d'idées au sein de nos débats politiques. Nous devons cerner les individus qui ne participent pas de bonne foi à la vie politique.
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J'imagine que vous voulez parler de nos partenaires à l'extérieur de l'OTAN plutôt que de nos alliés?
Mme Lindsay Mathyssen: C'est exact.
M. Jack Watling: Le problème, c'est qu'alors que nous avons concentré nos efforts directement sur notre propre écosystème politique et qu'une grande partie de nos renseignements proviennent de sources en anglais ou de médias européens, les Russes sont extrêmement actifs en Afrique et en Amérique du Sud. En vous rendant sur des groupes WhatsApp utilisés par les élites de ces pays, entre autres des députés, vous constaterez très rapidement qu'un grand nombre de documents russes traduits y circulent, et qu'aucun discours alternatif n'est activement mis de l'avant.
Au Canada, comme un nombre important de personnes possèdent à la fois des compétences en matière de guerre à l'information et des connaissances linguistiques en français, votre population est beaucoup plus apte à comprendre la manière dont les Russes opèrent dans ce contexte. Vous devez vous mobiliser et contrer la propagande russe en veillant à mettre de l'avant une autre version des faits.
Ce qu'il faut entre autres comprendre, c'est que du point de vue de la Russie, il s'agit d'une guerre à l'information à l'échelle mondiale.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie d'avoir accepté l'invitation du Comité, monsieur Watling. Votre témoignage est absolument fascinant. Comme je ne dispose malheureusement que de trois minutes, je vais parler très vite et terminer mon préambule dès que possible pour vous laisser le temps de répondre à mes questions.
Au tout début du conflit, les médias en parlaient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
Je pense que l'invasion russe a pris tout le monde de court. J'ai été surpris par les premiers succès des Ukrainiens, et je crois que la population canadienne l'a également été. À mon avis, nous avions tous cru le battage médiatique voulant que le mastodonte russe allait tout balayer sur son passage et remporter la victoire en trois ou quatre jours. Un analyste militaire comme vous ne croyait probablement pas à ce genre de scénario, mais nous avons tous été surpris et impressionnés par la résilience ukrainienne.
À présent, ce conflit n'est plus un sujet d'actualité permanent. Jeme suis donc dit qu'un expert comme vous pourrait sans doute faire le point sur la situation actuelle et nous éclairer sur la manière dont vous envisagez l'évolution du conflit dans les prochains mois.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je serai très bref, et j'espère qu'aucune opération de désinformation russe ne vienne gâcher le témoignage de M. Watling.
Monsieur Watling, vous avez évoqué la question de la guerre d'usure à laquelle l'Ukraine est confrontée, et vous avez parlé notamment de la sanglante bataille de Bakhmut. Je m'interroge sur certains commentaires faits hier par Prigozhin, le propriétaire de Groupe Wagner, qui a déclaré que la guerre devait prendre fin et que la Russie devait se contenter des territoires qu'elle a conquis. Il n'appelle donc pas à de nouvelles avancées.
Le Groupe Wagner a commis des atrocités de guerre, non seulement en Ukraine, mais également dans d'autres pays comme la Syrie. Quelle est, selon vous, la logique qui sous-tend ces propos, des propos qui par ailleurs continuent de mettre Prigozhin en porte-à-faux avec Poutine.
Ensuite, pourriez-vous parler de la résilience des Ukrainiens eux-mêmes, tant dans la bataille de Bakhmut que sur d'autres théâtres d'opérations, et de leur capacité à utiliser des équipements militaires plutôt archaïques tout en continuant à surprendre tout le monde par leur efficacité au combat?
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Je tiens moi aussi à vous remercier, monsieur Watling.
Je regrette de devoir mettre fin à cette séance. Je suis certain que nous pourrions continuer à poser des questions pendant des heures, mais ce n'est pas possible.
Au nom du Comité, je vous remercie.
Chers collègues, avant de nous quitter, j'aimerais d'abord que nous réglions quelques questions de régie interne, qui sont surtout des renseignements.
Nous avons adopté le rapport du Sous-comité, et il était prévu que nous commencions par l'étude sur la santé mardi prochain. Nous pensions rencontrer des fonctionnaires, mais comme ils ne sont pas disponibles, nous pourrions mener une étude hybride mardi prochain. Si les témoins pour l'étude sur la santé ne sont pas disponibles, nous pourrons inviter un témoin américain pour discuter de l'analyse de la menace qui pèse sur l'Ukraine. Restez à l'affût, car les détails pour notre séance du mardi ne sont pas encore finalisés.
Par ailleurs, la a accepté d'être présente le 2 mai pour notre séance portant sur le budget des dépenses. La séance du 5 mai sera annulée en raison de la tenue du congrès du Parti libéral. La séance du 19 mai sera annulée en raison du congrès du Bloc québécois.
Les séances du 9, 12 et 16 mai sont réservées à l'étude sur la santé et les services de transition. Avant le 1er juin, vous recevrez une invitation de l'ambassade de France pour un souper. Le 8 mai, le vice-ministre polonais est disponible, mais ne pourra rencontrer les membres du Comité qu'à 13 h 15. Si vous pouviez m'indiquer qui pourrait être disponible à cette rencontre, le greffier prendra des dispositions à cet égard.
Allez‑y, madame Gallant.