:
Comme vous l'avez entendu, je suis la lieutenante-générale Lise Bourgon. Je suis cheffe intérimaire du personnel militaire et commandante du Commandement du personnel militaire.
Je voudrais tout d’abord rappeler ce matin que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel non cédé du peuple Anishnaabeg.
[Français]
En tant que chef du personnel militaire par intérim, je suis responsable du recrutement, de la formation, de la rétention, de l'éducation, de la gestion des carrières, des politiques, de la rémunération et des avantages sociaux, des services de santé, de la transition dans la carrière militaire, des programmes de bien-être et de maintien du moral, ainsi que d'une foule d'autres services de soutien au personnel et à l'organisation. C'est très complet.
[Traduction]
Je suis accompagnée par trois de mes commandants supérieurs.
D'abord, à ma droite, vous voyez le major-général Marc Bilodeau, médecin général et conseiller médical du chef d’état-major de la défense et de la ministre de la Défense nationale. Il a l’autorité fonctionnelle sur les aspects professionnels et techniques des soins médicaux et dentaires offerts à nos militaires.
Je suis aussi accompagnée du brigadier-général Scott Malcolm, commandant de la Division des services de santé, dont la responsabilité est d’offrir des soins de santé au personnel des Forces armées canadiennes pour assurer leur disponibilité opérationnelle et leur succès en fournissant des services de santé souples dans le monde entier.
[Français]
À ma gauche, il y a le commodore Daniel Bouchard, commandant du Groupe de transition des Forces armées canadiennes, qui fournit des services de transition de carrière militaire aux militaires actifs ou retraités, ce qui comprend les militaires en service ou retraités, les militaires en bonne santé, malades ou blessés, de même que les familles des militaires décédés.
[Traduction]
Je tiens à remercier les membres du Comité pour leur désir de mieux comprendre notre système de santé militaire, la prestation de nos services de santé et l’aide à la transition que nous apportons à nos militaires. Ce sont des sujets importants, car nous avons avant tout l’obligation de prendre soin de nos gens, qui font passer le service avant leur propre personne.
[Français]
Contrairement à toute autre institution, la prestation de soins de santé à nos militaires relève de la responsabilité des Forces armées canadiennes, et non de la province ou du territoire où ils résident.
[Traduction]
Ensemble, nous nous efforçons de fournir à nos militaires le soutien et les services nécessaires dans tous les aspects de leur carrière, qu’ils soient en bonne santé, malades ou blessés, en transition vers la vie civile ou en déploiement dans le cadre d’opérations.
Notre priorité est d’assurer la santé et le bien-être à long terme de nos militaires et de fournir des soins de santé de qualité et de haut niveau à toute la diversité des Forces canadiennes. Pour ce faire, le Groupe des Services de santé des Forces canadiennes, le SSFC, est responsable des soins et du bien-être d’environ 64 000 membres de la Force régulière ainsi que des membres qui servent à temps plein dans la Force de réserve ou qui participent à des opérations.
[Français]
Les Services de santé des Forces canadiennes sont un élément clé de nos missions militaires dans le monde entier. Ils assurent la prestation de soins préhospitaliers, primaires, chirurgicaux et spécialisés.
[Traduction]
Au pays, les Services de santé des Forces canadiennes fournissent des services de santé dans 37 cliniques de soins primaires réparties dans tout le pays, dont 31 offrent des soins de santé mentale spécialisés à l’interne. Les équipes multidisciplinaires de fournisseurs de soins de santé mentale comprennent des travailleurs sociaux, des infirmières en santé mentale, des psychologues, des psychiatres, des conseillers en toxicomanie et des aumôniers en santé mentale.
[Français]
Le programme de santé mentale des Forces armées canadiennes a été reconnu par nos alliés de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, ou OTAN, et par des organisations civiles pour son approche très solide des soins de santé mentale, ses initiatives de réduction de la stigmatisation et ses programmes de recherche, de formation et de sensibilisation en matière de santé mentale.
[Traduction]
Par exemple, le programme En route vers la préparation mentale, lancé en 2007, contribue à promouvoir la résilience mentale et à améliorer la sensibilisation à la santé mentale.
[Français]
Nous avons aussi un programme spécialisé appelé « Résilience Plus », qui a été créé pour les collèges militaires. Ce programme est axé sur les jeunes qui sont aux études.
[Traduction]
Compte tenu de la nature unique de nos emplois, il arrive que nos militaires tombent gravement malades ou qu'ils se blessent. Que leur blessure soit physique ou mentale, ils peuvent avoir besoin d’un soutien accru dans le cadre d’un programme de retour au travail, d’une transition au sein des forces armées ou, malheureusement, d’une transition vers la vie civile.
[Français]
C'est l'une des raisons pour lesquelles la politique de défense du Canada, Protection, Sécurité et Engagement, de 2017, nous a menés à la création du Groupe de transition des Forces armées canadiennes. En étroite collaboration avec Anciens Combattants Canada et d'autres précieux partenaires, nous avons maintenant 32 centres de transition dans les bases et les escadres partout au Canada.
Le personnel du Groupe de transition des Forces armées canadiennes s'efforce d'offrir le meilleur service et le meilleur soutien possible à tous les membres des Forces armées canadiennes et à leurs familles, afin de les aider à se préparer à une transition harmonieuse et réussie vers la vie civile, et, le moment venu, à la mener à bien.
[Traduction]
Soulignons que la transition ne signifie pas automatiquement que les militaires quittent l'armée. Le Groupe de transition des Forces armées canadiennes offre des services et des programmes pour soutenir avant tout le retour au travail de nos membres, que ce soit en les réintégrant dans leur unité d’origine ou en les aidant à transférer leurs compétences et leur expérience vers une nouvelle carrière au sein des Forces canadiennes, par exemple par une mutation professionnelle.
Nous savons que nous avons encore du travail à faire pour continuer à fournir un soutien de qualité à nos militaires. C’est également la raison pour laquelle nous nous efforçons d’améliorer l’éventail des soins de santé que nous fournissons et la manière dont ils sont fournis, en particulier les services et les aides destinés aux femmes et aux membres issus de la diversité.
Je crois que le budget de 2022 a annoncé 144 millions de dollars sur cinq ans en vue d’élargir l’offre de services de santé et les programmes de conditionnement physique des Forces canadiennes afin de mieux les adapter aux besoins des femmes et des membres de diverses identités de genre.
[Français]
Nous prenons aussi des mesures concrètes pour rendre nos ressources et nos services de santé plus inclusifs. Par exemple, nous avons revu notre programme de soins aux militaires transgenres afin de le rendre plus inclusif et plus complet pour nos militaires.
[Traduction]
Nous continuons également à collaborer avec les femmes militaires, en appliquant une approche des soins fournis en partenariat avec les patientes, pour déterminer les lacunes et les besoins de notre système de santé actuel et prendre des mesures pour y remédier.
Que nos membres du personnel soient sur la voie du rétablissement, de la réadaptation, du retour au travail dans les forces armées ou d’une transition vers la vie civile, nous nous engageons à les soutenir tout au long de leur parcours.
[Français]
Encore une fois, nous vous remercions de nous avoir donné l'occasion de nous présenter devant vous aujourd'hui. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci, générale Bourgon.
Monsieur le président, cette lacune dans les données et dans la recherche sur la santé des femmes n'existe pas uniquement dans l'armée. On la constate aussi dans la société canadienne. Malheureusement, par le passé, la plupart des recherches en soins de santé ont porté sur les hommes, et il y a très peu de données sur de nombreux problèmes de santé propres aux femmes. Il est évident que dans l’armée, cette lacune entrave notre travail, alors il faudra mener plus d’études de recherche pour mieux éclairer les soins que nous dispensons aux femmes.
Ces lacunes touchent autant la prévention des blessures et des maladies que la gestion des problèmes de santé dans un environnement militaire, un domaine qui nous est propre et que nous devons étudier davantage.
Nous nous en tirons bien en soignant les femmes. Notre dépistage du cancer du sein et nos données sur le cancer du col de l’utérus sont tout à fait à la hauteur de ce qui se fait dans la société civile. Cela dit, nous pourrions encore améliorer bien des choses. Nous sommes vraiment heureux que le dernier budget nous alloue l’argent nécessaire pour élaborer un programme sur la santé des femmes. Ce programme reposera sur quatre piliers. L’un d’eux consistera à améliorer les soins de santé que nous dispensons aux femmes militaires. Il visera non seulement la qualité des soins, mais tout le continuum de soins. En effet, certains soins ne sont pas encore fournis alors qu’ils devraient l’être.
Nous nous penchons sur la prévention des blessures et, pour ce faire, nous travaillons en partenariat avec les directeurs généraux des Services de bien-être et moral, qui sont essentiellement nos fournisseurs de services de conditionnement physique.
J’ai parlé de la recherche. On y constate de nombreuses lacunes. Nous allons collaborer avec nos partenaires en recherche pour combler ces lacunes. Nous disposerons alors de meilleures données pour surveiller la santé des femmes ainsi que l’efficacité de nos mesures de prévention et de nos traitements.
Enfin, nous devons mesurer les résultats de notre travail. Nous avons besoin de meilleures mesures de la qualité et du rendement de notre prestation de soins aux femmes. Nous manquons de données. Nous devons en recueillir pour nous assurer que ce que nous faisons mène à des améliorations et à de meilleurs résultats.
Entre le Canada, Geilenkirchen, en Allemagne, et la Belgique, nous avons 37 cliniques. Je dirais qu’elles dispensent des soins primaires étendus. Autrement dit, elles n'offrent pas seulement les soins de médecins, d'infirmières, d'adjoints aux médecins et d'infirmières praticiennes. La plupart de ces cliniques ont également un pharmacien et, dans certains de nos grands centres, elles effectuent des rayons X et même, à certains endroits, des tomodensitogrammes.
Certaines de ces cliniques ont aussi des laboratoires, et 31 de ces 37 cliniques offrent aussi des services de santé mentale fournis par des psychiatres, des psychologues, des travailleurs sociaux ou des infirmières en santé mentale. Voilà pourquoi je dirais qu’il s’agit de soins primaires étendus.
Dans nos déploiements outre-mer, actuellement au Koweït, en Lettonie, en Pologne et dans nos navires situés dans la région indopacifique, nous avons un soutien médical intégral fourni par nos militaires. Tant à l’étranger qu’au Canada, comme l’a mentionné la lieutenante-générale Bourgon, si nous ne pouvons pas dispenser les services ou les soins qui conviennent, nous pouvons transférer les patients soit dans des cliniques partenaires civiles au Canada, soit dans un autre pays, pour valider...
C'est toujours un plaisir de vous recevoir. Merci d'être avec nous aujourd'hui.
J'aimerais continuer la discussion entamée par Mme O'Connell sur la condition des femmes. Je veux aussi parler de la question du transfert d'information des Forces canadiennes à d'autres entités. Hier, au Comité permanent des anciens combattants, on a justement soulevé le fait que les données recueillies par les Forces n'étaient pas nécessairement bien acheminées à d'autres organismes, notamment à Anciens Combattants Canada, ou ACC.
On sait que beaucoup de femmes sont libérées des Forces pour des raisons médicales. Par exemple, le matériel utilisé dans les Forces ne serait pas toujours bien adapté pour les femmes, bien que l'on ait constaté des améliorations. Anciens Combattants Canada s'apparente donc aux compagnies d'assurance, qui ne tiennent compte que des symptômes, en ignorant les causes. Il n'y a pas de boucle de rétroaction.
Êtes-vous au courant de ce problème? Comment est-il possible de gérer la situation?
J'aimerais continuer sur le même sujet.
Il semble y avoir deux problèmes en ce qui a trait au transfert du dossier médical à une province. Premièrement, la période la plus critique au moment de la transition, ce sont les deux premières années. Or, il manque de médecins dans les provinces, et il arrive souvent que le nouveau vétéran n'arrive pas à en trouver un. Deuxièmement, même s'ils ont accès au dossier médical, des médecins considèrent avoir l'obligation de refaire le processus pour respecter leur code de déontologie.
Y a-t-il des initiatives visant à permettre à un nouveau vétéran d'avoir quand même accès pendant un ou deux ans aux services de santé des Forces afin de faciliter sa transition? Cette avenue est-elle prise en considération?
S'agit-il d'un problème lié au manque de ressources humaines ou d'un problème d'ordre financier?
Des gens nous ont dit avoir une expertise en tant qu'adjoints au médecin dans les Forces, mais ils ne peuvent pas travailler dans la société civile, car la profession n'y est pas reconnue. Pourtant, ils pourraient être au service du fédéral et aider les militaires durant leur transition.
J'aimerais connaître votre opinion là-dessus. Ces options sont-elles envisageables?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de la question, madame Normandin.
Effectivement, le transfert des soins au moment de la transition à la vie civile pose un problème à cause des difficultés liées au système de santé dans la société civile. Comme vous le savez sans doute, il y a plus de demandes que ce système n'est capable d'en traiter.
Nous avons mis en place un mécanisme qui nous permet de garder nos membres en uniforme plus longtemps afin de leur assurer une transition sécuritaire. Nous gérons cela en partenariat avec le Groupe de transition. Nous veillons à ce que les soins de santé nécessaires et tout le soutien possible soient offerts à nos membres. Cela nous permet de faire le pont, en quelque sorte, compte tenu du problème de disponibilité des ressources à l'extérieur.
Nous examinons beaucoup d'initiatives avec Anciens Combattants Canada dans le but de faciliter l'accès à la médecine familiale, lorsque nos membres quittent les Forces canadiennes. Par exemple, en partenariat avec le Collège des médecins de famille du Canada, nous avons créé un document pour aider les médecins de famille à comprendre ce que vit un vétéran et pour les encourager à prendre en charge des patients libérés des Forces.
Nous étudions évidemment les options dont vous parlez, par exemple le recours à des professionnels de diverses sources. Les adjoints au médecin sont de plus en plus populaires au pays. La majorité des provinces sont d'accord sur le recours à des adjoints au médecin. Les provinces qui n'en sont pas encore là nous contactent pour connaître notre expérience en la matière. Cela fait 50 ans que les Forces canadiennes emploient des adjoints au médecin. C'est donc une profession que nous connaissons bien, et nous savons que ces adjoints au médecin contribuent à améliorer l'accès aux soins de santé primaires et à désengorger le système de santé.
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Merci beaucoup madame, et monsieur le président.
Oui, nous menons le Programme de soutien social aux blessés de stress opérationnel en partenariat avec Anciens Combattants Canada. Il s’agit d’un groupe de 70 gestionnaires et coordonnateurs bénévoles qui ont vécu des expériences semblables. Ils aident nos militaires à traverser ce processus difficile. C’est un groupe de soutien individuel fourni par des pairs qui offre ce soutien bénévole, en ligne et en personne. Il peut être fourni sur la base ou dans un établissement civil à l’extérieur de la base, ce qui permet parfois d'approfondir les conversations.
En moyenne, nous soutenons environ 2 000 collègues, qui sont affectés à nos bénévoles. Leurs familles reçoivent aussi du soutien. Elles sont invitées à participer. De ce nombre, 20 % sont des membres actifs: 11 % sont les soldats eux-mêmes, et 9 % sont les membres de leurs familles. Le reste, soit 80 %, se constitue d'anciens combattants: 55 % sont les anciens combattants eux-mêmes, et 25 % sont des familles qui les accompagnent dans le cadre de ces services. En moyenne, nous effectuons 2 000 interactions avec des pairs pour soutenir ces personnes tout au long du processus et, je le répète, nous le faisons en partenariat avec Anciens Combattants Canada.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d’être parmi nous aujourd’hui.
J’ai présenté une étude, parce qu’il y a quelques années, quand je siégeais au Comité des Anciens Combattants, je nourrissais les mêmes inquiétudes que celles qui ont été soulevées aujourd’hui. Je voudrais savoir si vous avez plus d’information à nous fournir maintenant.
À l’époque, les fonctionnaires du ministère des Anciens Combattants disaient qu’ils recevaient très peu d’information sur les antécédents médicaux des vétérans. Les vétérans étaient obligés de venir demander de l'aide, personne n'allait les chercher. Il n’y avait pas de base de données sur les gens qui nécessitaient un suivi tous les deux ans. Les vétérans étaient responsables de demander eux-mêmes de l’aide.
De toute évidence, il y a beaucoup de travail à faire à cet égard. L’une des recommandations que nous avons formulées dans le cadre de cette étude, qui a seulement été envoyée au ministère des Anciens Combattants — et non à la Défense nationale —, était de demander aux vétérans de signer, avec leurs formulaires de libération, un formulaire de consentement autorisant le transfert de leurs renseignements médicaux au ministère des Anciens Combattants.
Tout d’abord, j’aimerais savoir si vous pensez que cela serait utile et si notre comité devrait le recommander lorsqu'il remettra cette étude à la Défense nationale.
Deuxièmement, monsieur Bouchard nous a parlé d’un programme d'aide à la transition récemment lancé. Pourriez-vous nous le présenter un peu plus en détail? Plus précisément, qu’a-t-on fait au cours de ces deux ou trois dernières années pour fusionner les deux ministères afin d'améliorer la prestation de service aux militaires?
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Merci, monsieur le président.
En fait, nous avons toujours fait de la télémédecine. Par le passé, cela se faisait principalement par téléphone. Par exemple, les militaires pouvaient appeler un médecin pour faire renouveler une ordonnance. Évidemment, la pandémie a accéléré le recours à la technologie permettant de faire de la télémédecine de façon différente, entre autres par vidéoconférence.
Ce que nous avons mis en œuvre, nous l'avons fait parce que nous n'avions pas le choix. Cela s'est révélé nécessaire, surtout dans les premiers mois de la pandémie, alors que tout était fermé. Pour nous, c'était la seule façon d'avoir accès à nos patients et de leur donner les soins dont ils avaient besoin.
Le défi repose sur le fait que notre système de télémédecine actuel n'est pas pleinement intégré à notre système électronique de gestion des dossiers médicaux. En effet, cette situation entraîne des problèmes, notamment en matière de coordination et de logistique. Ces problèmes vont être résolus au cours des prochaines années, quand nos différents systèmes vont être modernisés.
Cela dit, la télémédecine est assurément une valeur ajoutée, parce que certains de nos membres sont déployés dans des endroits où il n'y a pas de clinique militaire à proximité. La télémédecine nous permet aussi d'offrir un meilleur soutien à nos membres qui sont déployés à l'extérieur du pays, par exemple lorsqu'ils ont besoin d'une consultation avec un médecin spécialisé. Plusieurs choses peuvent être résolues par vidéoconférence. Il n'est pas toujours nécessaire de rencontrer nos membres en personne. C'est notamment le cas pour bien des problèmes de santé mentale.
La télémédecine nous permet de donner à nos membres un meilleur accès à certains soins spécialisés. Il n'y a aucun doute que la télémédecine ajoute beaucoup de valeur...
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Merci, monsieur May, de vos efforts et de votre coprésidence de Canada sans faille, car c’est très important.
Encore une fois, lorsque nous regardons les militaires, la force derrière nos uniformes, ce sont nos familles. Nous faisons tous le suivi du recrutement et du maintien en poste.
L’une des principales raisons pour lesquelles les gens quittent l’armée, c’est l’impact du service sur leur famille. Du point de vue de l’accès aux soins de santé, lorsque vous êtes enfin sur la liste pour avoir accès à un médecin, vous déménagez de nouveau. C’est la même chose pour les garderies. Il est très difficile de trouver une garderie chaque fois qu’on déménage.
Il y a aussi l’emploi des conjoints. Encore une fois, lorsque nos militaires sont affectés, leurs conjoints doivent trouver un nouvel emploi au nouvel endroit. Habituellement, ils se retrouvent au bas de la liste, avec le salaire le plus bas.
Ces trois axes d’intervention sont au coeur de Canada sans faille. Si les provinces peuvent travailler sur ces trois axes d’efforts et trouver... Ce ne sera pas d'un coup de baguette magique. Il y a des petites victoires que nous devons obtenir au fil des ans pour faciliter ces trois points de friction lorsque nos militaires se déplacent d’un bout à l’autre du pays.
Pour moi, c’est l’essentiel. Je suis mère. Mon mari était dans l’armée. Élever deux enfants et attendre d’avoir accès à des services de garde lorsque vous êtes déployé et que vous travaillez des heures folles, c’est très stressant. Si j’avais une baguette magique, je l’utiliserais pour l’accès aux services de garde.
C’est formidable si nous pouvons envisager des garderies subventionnées. C’est excellent pour les membres des FAC. L'accès aux garderies est absolument essentiel pour que nos militaires puissent faire leur travail et être efficaces sur le plan opérationnel, car ils n’ont pas à s’inquiéter de ce qui va arriver à leurs enfants.
J’ai atterri en Sea King, à Halifax, dans un terrain de stationnement. Il était 17 h 45, et mon mari était déployé. Je me suis dit: « Mon Dieu, qui va aller chercher les enfants, vu que le CRFM ferme à six heures? Que vont-ils faire? » Nous ne pouvions pas compter sur des membres de la famille parce que nous n’étions pas affectés là où ils vivaient.
J'estime essentiel d'avoir accès à des services de garderie. Nous travaillons très fort, mais si j’avais un souhait, ce serait celui-là.
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Nous recrutons dans 19 professions différentes des soins de santé. De toute évidence, nous devons adopter une approche ciblée pour chacune d’elles. La formation n'est pas dispensée dans les mêmes types d’écoles. Elle n'est pas donnée dans le même environnement ou aux mêmes endroits au pays. Nous essayons d’avoir une approche très ciblée pour chaque profession.
Par exemple, pour les médecins, nous publions des annonces dans des journaux médicaux. Nous allons dans les écoles de médecine pour faire des présentations sur ce que c’est que d’être médecin militaire. Habituellement, nous envoyons également quelqu’un en uniforme parler aux étudiants en médecine, afin qu’ils comprennent l’environnement, les conditions, les avantages et tout ce que nous leur offrons comme carrière passionnante.
Nous le faisons aussi par l’entremise d’un réseau de recruteurs spécialisés dans le recrutement de professionnels de la santé. Il y a des gens qui travaillent à temps plein pour nous dans différentes régions du pays où l’objectif principal est de recruter des professionnels de la santé en notre nom.
Évidemment, nous recrutons beaucoup de gens, mais nombreux sont ceux qui nous quittent après leur service obligatoire parce qu’ils ont décidé de faire autre chose de leur vie, et le maintien en poste nous pose donc un défi. Nous devons faire mieux sur ce plan-là et nous efforcer d'entretenir leur enthousiasme pendant qu’ils sont en service afin qu’ils aient le désir de servir. Nous devons également créer le sentiment d’identité dont parlait la générale Bourgon, et le sentiment d’utilité.
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Comme vous le savez, nous sommes actuellement face à un défi dans le domaine des soins de santé, non seulement dans l’armée, mais aussi dans l’ensemble du pays. L'augmentation générale de la demande de soins de santé, surtout en santé mentale, complique le fonctionnement dans tout le système. Il n’y a actuellement tout simplement pas assez de fournisseurs de soins de santé mentale au pays pour répondre à cette demande. Nous le ressentons aussi dans nos rangs, parce que nous sommes un microcosme de la société canadienne, et nous constatons que la demande de soins de santé a aussi augmenté chez nous.
Soit dit en passant, cette tendance a commencé avant la pandémie, et elle a simplement été exacerbée pendant la pandémie. Nous avons affaire à une nouvelle série de stigmates qui ne sont pas aussi présents qu’auparavant du point de vue des soins de santé, ce qui est bien. Je pense que cela permettra à un plus grand nombre de personnes de recevoir des soins plus tôt, ce qui améliorera probablement le pronostic pour toutes les personnes souffrant de problèmes de santé mentale, mais ce besoin crée actuellement une énorme pression sur nos systèmes.
Nous comptions évidemment recruter le plus de gens possible pour avoir notre part du gâteau — pourrait-on dire — en ce qui concerne les fournisseurs de soins de santé mentale. Nous sommes en train de mener de front 50 processus d’embauche par l’entremise de notre entrepreneur, Calian, en vue de recruter d'autres professionnels en santé mentale. Ce n’est pas facile, parce que nous sommes, évidemment, en concurrence avec nos homologues provinciaux, et nous ne pouvons pas nous permettre de tout leur voler non plus. Nous devons partager d’une certaine façon.
À l’interne, nous révisons notre programme et notre façon de fournir des soins de santé mentale pour améliorer notre efficacité, voir si nous ne pourrions pas « responsabiliser » davantage de patients et si nous ne pourrions pas alléger la charge de soins. Tout cela fait partie de ce que nous faisons.
Il y a maintenant beaucoup de demandes en ligne, par exemple, pour des traitements en santé mentale. Nous devons en tirer parti. Je pense que cela nous permettrait d’économiser des ressources et de traiter plus de patients. Cependant, c’est un défi permanent auquel nous travaillons activement.
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Je vous remercie, Monsieur le président.
En fait, la beauté de notre système, c'est qu'il prévoit la tenue d'un dossier médical électronique pancanadien. Tous les renseignements relatifs aux soins donnés à un patient sont donc consignés dans ce dossier, qui est accessible de partout. Ainsi, lorsqu'un membre est muté ou qu'il est envoyé de façon temporaire dans une autre base en raison de son emploi, l'accès aux soins s'en trouve grandement facilité.
En ce qui concerne le lien thérapeutique que nous établissons avec nos membres, je suis d'accord avec vous pour dire qu'il s'agit d'un critère majeur non seulement quant à la qualité des soins, mais aussi en ce qui a trait au soutien que nous offrons à nos membres.
Par ailleurs, la beauté de la télémédecine, c'est qu'elle nous permet à l'occasion de faciliter le suivi avec un professionnel d'un endroit à l'autre. Il est toutefois exceptionnel que nous y ayons recours, parce que la majorité de nos membres ne sont pas mutés durant la période où ils sont très malades. Par contre, c'est un moyen dont nous disposons lorsque cela est nécessaire.
Il peut aussi arriver que nous permettions à un membre de se déplacer pour rencontrer son professionnel de soins. Cependant, c'est très exceptionnel, parce que la majorité des personnes recevant des soins en santé mentale peuvent être vues en télémédecine.