:
Chers collègues, commençons. Nous avons déjà 15 minutes de retard et un vote va nous interrompre.
J'aimerais demander à nos collègues de nous donner une certaine latitude par rapport au vote. Nous pourrons peut-être cesser de siéger cinq minutes avant.
D'accord?
C'est un vote sur une question de procédure.
Nous avons parmi nous le général Smith et le général Ritchie. Notre comité connaît bien le général Smith.
Cette réunion donne suite à une résolution du Comité pour tenir une séance d'information sur l'Ukraine et la région baltique.
Nous vous sommes reconnaissants de votre participation et de votre patience et nous nous attendons à être reconnaissants de votre future patience.
Sur ce, nous allons commencer.
Je veux juste souhaiter la bienvenue au Comité à M. Powlowski. De toute évidence, la whip ne m'a pas parlé; nous allons devoir faire preuve de la coordination nécessaire.
Messieurs les généraux, vous avez cinq minutes.
:
Monsieur le président, distingués membres du Comité, je suis honoré de comparaître devant vous aujourd'hui. Comme on l'a indiqué, je suis le major-général Greg Smith, directeur général de la Politique de sécurité internationale au ministère de la Défense nationale. Je suis accompagné du major-général Bob Ritchie, directeur de l'état-major à l'État-major interarmées stratégique.
[Français]
Nous vous remercions de nous donner l'occasion d'informer le Comité des derniers développements en Ukraine et des engagements du Canada à cet égard.
[Traduction]
La troisième année de la guerre d'agression de la Russie est déjà bien entamée. La Russie continue de causer des dommages considérables en Ukraine et de lui infliger une souffrance importante, et elle tire parti de sa puissance militaire supérieure en ce qui concerne les effectifs et les munitions d'artillerie afin de gagner en terrain de façon graduelle, mais constante sur la ligne de front. Les forces armées ukrainiennes ont également infligé des pertes importantes à la Russie, mais ont payé le prix fort pour ce faire.
[Français]
La récente incursion ukrainienne dans la région de Koursk a manifestement pris les Russes par surprise. Même si la Russie saisit de plus en plus de territoires dans la région du Donbass, elle a dû déployer 30 000 soldats à Koursk pour contrer Kiev. Les forces ukrainiennes semblent maintenir leur position et résister à la contre-offensive russe.
Bien qu'on ne puisse pas encore discerner les conséquences stratégiques de l'incursion, celle-ci dément tout de même les propos prévalents en ce qui a trait à l'incapacité de l'Ukraine à riposter contre la suprématie militaire russe.
L'incursion a renforcé le moral des troupes ukrainiennes, et les dirigeants ukrainiens croient que leurs homologues étrangers verront clair dans le jeu de la Russie et de ses soi-disant lignes rouges. Auparavant, il y a eu une incursion pour défendre l'oblast de Soumy. L'Ukraine affirme désormais qu'il s'agit d'une avancée dans le cadre d'un nouveau « plan pour la victoire », qui, selon ce que nous comprenons, est en cours de présentation aux États‑Unis.
[Traduction]
Malgré les gains à Koursk, les frappes aériennes russes continuent d'exploiter les faiblesses ukrainiennes et bombardent les infrastructures civiles telles que les hôpitaux, les écoles, les épiceries et les immeubles d'appartements. La destruction de l'infrastructure énergétique de l'Ukraine a engendré de considérables déficits d’énergie et pannes d'électricité, plaçant l'Ukraine dans une situation précaire une fois de plus en vue de l'hiver.
[Français]
Si elle reçoit assez de soutien, l'Ukraine peut gagner cette guerre. Les pays occidentaux doivent se coordonner afin de lui fournir de l'aide fiable en temps opportun, afin que l'Ukraine puisse défaire la Russie, qui a davantage de troupes et de ressources.
Depuis 2015, dans le cadre de l'opération Unifier, le Canada a formé plus de 42 000 membres des forces armées ukrainiennes. De plus en plus, l'avantage du savoir s'équilibre des deux côtés. En effet, les Ukrainiens sont devenus des experts en ce qui a trait aux tactiques, aux techniques et aux procédures russes.
[Traduction]
Ce printemps a vu la signature d'un accord de coopération en matière de sécurité entre l'Ukraine et le Canada dans lequel nous nous engageons à fournir à Kiev un vaste soutien multidimensionnel. Aux termes de l'accord, le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes continueront à fournir aux forces armées ukrainiennes un soutien sous forme d'assistance militaire, d'instruction et de renforcement des capacités. Le Canada s'engage également à poursuivre ses efforts de collaboration concernant l'échange de renseignements, la recherche et le développement, la coopération en matière de matériel, le soutien des réformes, et plus encore.
L'objectif est d'aider l’Ukraine à se doter d'une force durable et solide entièrement interopérable avec l'OTAN et capable de recouvrer et de défendre son territoire ainsi que de dissuader une future agression de la Russie.
[Français]
Le Sommet de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord de 2024, qui a eu lieu à Washington D.C. en juillet dernier, s'est montré particulièrement important, puisque les dirigeants de pays de l'Alliance ont pu réaffirmer leur solidarité envers l'Ukraine et établir un soutien fiable à long terme. Le Canada a promis un soutien de 500 millions de dollars supplémentaires dans le cadre de l'engagement de l'OTAN envers l'Ukraine.
[Traduction]
Le Canada fournit également un soutien direct au lancement du Programme OTAN de formation et d'assistance à la sécurité en faveur de l'Ukraine, à Wiesbaden, en Allemagne, où, selon une structure de commandement de l'OTAN, nous allons travailler avec nos alliés pour coordonner la fourniture d'instruction et d'équipement militaire ainsi que l'apport d'un soutien logistique aux forces armées ukrainiennes.
Enfin, il a été annoncé au sommet que le Canada octroiera jusqu'à 389 millions de dollars pour améliorer la formation de pilotes de F‑16 par l'intermédiaire de la coalition du Groupe de contact sur la défense de l'Ukraine axée sur les capacités de la force aérienne. Cet engagement, qui s'inscrit dans le cadre d'un financement déjà annoncé, permettra d'appuyer la formation de pilotes ukrainiens et de fournir de l'équipement pour aider l'Ukraine à utiliser les F‑16 en toute sécurité.
[Français]
Un simple fait ressort de mon expérience en matière de livraison de cette aide militaire à l'Ukraine et de prestation de la formation aux membres des forces armées ukrainiennes: l'aide du Canada est essentielle, et nous devons en faire plus. Les décisions que nous prenons aujourd'hui façonneront les décennies à venir, et nous devons nous montrer à la hauteur.
Monsieur le président, membres du comité, je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps avec mon ami et collègue, M. Powlowski.
Bienvenue, messieurs les généraux.
Je vais reprendre où la députée d'en face s'est arrêtée. Il est question de la logistique et de la façon dont le soutien que nous accordons est offert aux personnes qui en ont le plus besoin, c'est‑à‑dire les militaires ukrainiens. À nos dernières réunions, nous avons beaucoup discuté lorsque vous avez fait des mises à jour sur le même sujet, à propos des Ukrainiens qui n'ont pas reçu ce que nous avons promis lorsqu'ils en avaient besoin. Il y a eu beaucoup de promesses, et nous continuons d'entendre le discours politique insensé.
Vous venez tout juste d'indiquer très clairement que le matériel se retrouve entre les bonnes mains, qu'il arrive en temps voulu. Dans votre déclaration liminaire, vous avez dit qu'il est essentiel que le soutien que nous offrons arrive à point nommé et soit fiable.
Pouvez-vous dire au Comité quel est l'équipement canadien le plus précieux pour les Ukrainiens? De plus, pouvez-vous parler des chaînes d'approvisionnement, de ce qui provient du fournisseur ou de l'arsenal que nous avons ici au Canada et que nous acheminons vers l'Europe et en Ukraine pour que l'armée ukrainienne s'en serve du mieux qu'elle le peut?
:
Merci, monsieur le président.
Général, j'ai écouté une grande partie de ce que le général Eyre a dit au cours des derniers mois à propos d'où nous en sommes d'un point de vue mondial avec notre propre armée et de certains des défis auxquels les Canadiens font face, ainsi que des défis partout dans le monde, alors que des menaces se profilent à l'horizon pour nous.
Il a parlé de la façon dont la plus grande menace pour notre pays à l'heure actuelle est la désinformation. Je sais qu'une grande partie de l'effort de guerre russe consiste à essayer de convaincre d'autres pays et leurs citoyens de ne pas appuyer les efforts ukrainiens. Nous le voyons aux États-Unis avec J.D. Vance qui mène un peu la charge et avec l'ancien président Trump qui parle de retirer le soutien offert et d'y mettre fin d'ici à ce qu'il prête serment, s'il réussit son pari.
Il y a beaucoup de mésinformation qui circule. En fait, la Russie paie des gens pour la répandre. Le département de la Justice des États-Unis a récemment publié un rapport qui révèle que certains influenceurs américains sur les réseaux sociaux ont reçu 10 millions de dollars de la Russie.
Tout cela pour dire qu'il se passe beaucoup de choses en coulisse que nous ignorons.
Comment luttez-vous contre la désinformation qui provient de la Russie et contre les pays qui la soutiennent — la Chine et d'autres — lorsqu'elle cible nos militaires et lorsqu'elle tente d'éroder la confiance que les gens ont dans nos institutions au Canada, qu'il s'agisse de l'armée ou d'autres institutions?
:
Je vous remercie de la question, monsieur le président.
En effet, le 13 septembre, notre a dit qu'il n'y aurait aucune contrainte à l'égard des armes et des systèmes que donne le Canada. En fait, ces propos auraient été repris le lendemain par le président du Comité militaire de l'OTAN, l'amiral Bauer. Plus précisément, il a affirmé que toute nation « a le droit de se défendre. Et ce droit ne s'arrête pas à la frontière de votre propre pays. »
Pour répondre à la question, monsieur le président, les obusiers M777, qui étaient initialement très utilisés au début de la campagne, ont une portée d'environ 30 kilomètres, selon les munitions utilisées.
Certaines des armes à longue portée en question peuvent atteindre des cibles plus de 10 fois plus loin, soit à une distance de 300 à 500 kilomètres. Elles permettent donc de frapper plus en profondeur, même si elles n'atteignent certainement pas le fin fond du territoire russe.
Elles peuvent cependant fragiliser l'adversaire, en particulier les zones de rassemblement russes, le commandement et le contrôle, les ponts, les chemins de fer et les infrastructures essentielles. On peut donc créer une plus grande zone tampon entre la première ligne des troupes et l'endroit où elles se mobilisent.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie aussi les deux témoins.
Avant de commencer à vous poser des questions, vous me permettrez de prendre quelques secondes pour déposer un avis de motion.
Je n'entends pas en débattre aujourd'hui. C'est simplement pour qu'elle soit en avis. Elle sera distribuée par courriel.
Elle va comme suit:
Étant donné que les membres de ce comité ont appris à la fin du mois de juin 2024, dans un article du Globe and Mail, que l'ancien ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, aurait ordonné aux membres des forces spéciales déployées par le Canada en Afghanistan de mener en août 2021 une opération d'évacuation de 225 Afghans de confession sikhe, favorisant l'évacuation d'individus en fonction de leur appartenance religieuse ou ethnique au détriment de l'évacuation de Canadiens et d'Afghans alliés,
Que, dans les 15 jours suivant l'adoption de la présente motion, le Comité invite à témoigner les personnes suivantes afin de répondre aux questions du Comité :
ç
a. le ministre de la Défense nationale, monsieur Bill Blair, et la ministre des Affaires étrangères, madame Mélanie Joly, et des fonctionnaires, durant un minimum de deux heures;
ç
b. l'ancien ministre de la Défense nationale, monsieur Harjit Sajjan, durant un minimum de deux heures;
ç
c. le chef d'état-major de la défense au moment des faits;
ç
d. ainsi que tous les témoins que le Comité jugera nécessaires;
Et que le Comité fasse rapport de ses conclusions et recommandations à la Chambre.
Messieurs, j'aimerais que vous nous parliez des besoins en cours de l'Ukraine par rapport aux obus de 155 millimètres. Où en est-on rendu par rapport à la demande quotidienne, par exemple, de la capacité mondiale d'en fournir et de la capacité du Canada d'en fournir aussi?
Si vous avez quelques indicateurs, même de façon générale, je vous en serai reconnaissante.
:
Je remercie la députée de sa question, monsieur le président.
Je vais parler brièvement des drones. D'abord, le Canada a donné directement à l'Ukraine à peu près 900 drones, qui ont coûté plusieurs millions de dollars. Les Ukrainiens s'entraînent actuellement à les utiliser.
De plus, comme cela a été évoqué dans la question, il y a une coalition visant à fournir des drones, ce qui signifie que quelques pays travaillent ensemble, un peu comme dans l'émission de télévision intitulée Dans l'œil du dragon. Cette coalition essaie de créer une sorte de regroupement d'experts en matière de drones pour donner ensuite à l'Ukraine exactement ce dont elle a besoin.
Comme je l'ai dit, il y a vraiment beaucoup de menaces venant de drones. Quotidiennement, la technologie progresse très rapidement. Cette coalition essaie de fournir les drones les plus modernes qui fonctionnent bien sur le champ de bataille, au fur et à mesure que la technologie avance.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de vous informer de la situation en Ukraine, alors que nous continuons de nous battre.
Tout d'abord, je tiens à vous remercier du soutien indéfectible du Canada, du Parlement canadien, du gouvernement et du peuple canadiens à l'égard de l'Ukraine et de notre lutte contre l'invasion illégale et brutale de la Russie. Nous vous sommes reconnaissants de votre ferme appui alors que nous continuons de mener la plus grande guerre conventionnelle sur le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale. Les répercussions de l'agression russe contre l'Ukraine se font sentir bien au‑delà du continent européen, car la guerre remet en question le concept fondamental de l'ordre international fondé sur les règles, le respect de la sécurité et la souveraineté des pays du monde entier.
Permettez-moi de faire le point sur ce qui se passe en Ukraine. La situation sur la ligne de front est difficile. Malgré les tentatives des Russes d'avancer et le manque de munitions et d'équipement des forces armées ukrainiennes, nous avons réussi à stabiliser la situation sur le front au cours de la dernière semaine, en particulier dans la direction de Donetsk. Maintenant, la plupart des combats ont lieu à proximité de Pokrovsk et de Kourakhove, qui font partie de l'Ukraine.
Les Russes ont un avantage sur le plan de la puissance aérienne et de l'effectif, mais ils subissent des pertes importantes. Selon notre état-major général, en date du 16 septembre, depuis le début de l'invasion à grande échelle, la Russie a perdu des effectifs irremplaçables de plus de 634 000 soldats, y compris ceux qui ont été blessés et tués. La Russie a subi d'importantes pertes d'équipement: plus de 8 000 chars d'assaut, 369 aéronefs, plus de 300 hélicoptères, 28 navires de guerre et un sous-marin.
L'Ukraine a réussi à détruire et à neutraliser près de 33 % de la flotte russe de la mer Noire, et ce, grâce à non seulement la bravoure des gens, mais aussi l'unité et le soutien que les alliés nous ont fournis — le Canada étant l'un des plus proches alliés.
Les troupes russes violent aussi brutalement la Convention sur les armes chimiques en utilisant des grenades à gaz et d'autres engins explosifs munis de substances irritantes.
La Russie continue de mobiliser des troupes et de s'adonner à une guerre d’usure, en espérant obtenir des gains avec ses ressources encore considérables, la lassitude de la guerre et le chantage nucléaire — toutes ces choses que nous voyons depuis plus de deux ans et demi.
Le 16 septembre, le dictateur russe Poutine a signé un décret visant à accroître l'effectif de l'armée russe, en y ajoutant 180 000 nouveaux soldats de la conscription.
La Russie a pris toutes les munitions du Bélarus et utilise des obus d'artillerie et des missiles balistiques de la Corée du Nord, ainsi que des drones iraniens. La Corée du Nord a déjà fourni à l'agresseur au moins 10 000 conteneurs qui pourraient totaliser jusqu'à 4,8 millions d'obus d'artillerie et jusqu'à 50 missiles balistiques, que le Kremlin utilise contre l'Ukraine. Nous voyons ces actes barbares se rapprocher, gagner en intensité et menacer nos démocraties.
Malgré l'absence de réussite stratégique sur le champ de bataille, la Russie cherche à détruire tout ce qu'elle peut capturer et continue de terroriser l'Ukraine. Au cours des six derniers mois, elle a détruit ou endommagé une capacité électrique de plus de neuf gigawatts dans l'ensemble de l'Ukraine — du côté des réseaux électriques et de la production d'électricité. Aujourd'hui, le peuple ukrainien subit d'énormes pannes d'électricité, et les gens n'ont pas un accès complet à l'électricité ou à l'eau. C'est la stratégie de la Russie depuis quelques hivers. L'hiver approche, et ce sera l'un des plus difficiles.
Un autre défi est celui des attaques de missiles russes, y compris les missiles balistiques que la Russie utilise contre des cibles civiles. Vous avez tous vu l'horreur, en juin, de l'attaque perpétrée contre Okhmatdyt, le plus grand hôpital pédiatrique en Ukraine. C'est comme l'hôpital SickKids au Canada. Un missile balistique russe a détruit le campus de la clinique, mais l'attaque de Pokrovsk a suivi, et 55 personnes ont été tuées par un seul missile balistique. Il se rend en quelques minutes à Lviv, à Kharkiv et dans d'autres villes.
La mission de surveillance des droits de l'homme des Nations unies en Ukraine confirme que les attaques des forces armées russes ont causé de nombreux préjudices aux civils. Depuis le 26 août seulement, 64 civils ont été tués et 399 autres blessés.
Le nombre élevé de victimes témoigne d'une forte augmentation des décès et des blessures chez les civils au cours de l'été en raison de ces attaques terroristes russes sur l'ensemble du territoire de l'Ukraine.
Il y a deux décisions précises que nos partenaires peuvent prendre pour nous aider. Premièrement, il faut nous donner la possibilité de mener des frappes à longue portée contre des cibles militaires légitimes en territoire russe — tout d'abord, de là où ils lancent toutes ces attaques de missiles. Sans cela, et sans la protection de notre ciel, le nombre de décès de civils, ainsi que la destruction des bâtiments et des infrastructures civils continueront malheureusement de croître. Aussi, nos partenaires et voisins acceptent d'utiliser leurs capacités de défense aérienne pour arrêter les missiles et les drones plus près de leur espace aérien. Nos alliés ont déjà uni leurs forces en abattant des roquettes et des drones au Moyen-Orient, et il faut faire de même en Ukraine. Ces missiles et drones ne survolent pas seulement l'Ukraine, mais il y a aussi eu quelques cas où ils étaient sur le territoire de nos voisins. Comme l'a dit le président Zelensky, « le Bélarus prend les devants en abattant les drones russes. »
Nous sommes très reconnaissants au gouvernement canadien d'avoir adopté la position selon laquelle il n'y a aucune restriction à utiliser des armes occidentales et à longue portée pour frapper des cibles militaires légitimes en territoire russe.
En terminant, il y a une autre chose qui est très importante. Enfin et surtout, j'attire votre attention aujourd'hui sur un autre grand défi, à savoir la désinformation russe. Les campagnes de désinformation ciblent la volonté humaine et, d'un point de vue militaire, comme le général Eyre l'a dit à juste titre tout récemment, si cette volonté est touchée avant que le premier coup de feu ne soit tiré, il y a moyen de gagner avant même de se battre. L'objectif principal des campagnes de propagande russes est de remettre en question nos démocraties, de semer le chaos et de réduire le soutien occidental à l'Ukraine. Il est bien financé, y compris par des opérations secrètes et non secrètes, et nous devons prendre ce danger très au sérieux.
Je vous remercie de votre attention. Je suis prête à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Madame l'ambassadrice, c'est un plaisir de vous revoir ici.
Je remercie les généraux d'être présents et d'avoir accepté de rester plus longtemps. Comme vous le savez, nous avons eu des votes et un hommage à la Chambre pour un de nos anciens collègues. Un certain nombre d'entre nous ont eu la chance de siéger avec le député et voulaient entendre les hommages.
Madame l'ambassadrice, la plupart de mes questions s'adressent à vous. Tout d'abord, je tiens à exprimer notre gratitude à tous les braves femmes et hommes qui servent dans les forces armées ukrainiennes, qui résistent à l'agression russe, et à tous les braves civils pour le travail extraordinaire qu'ils accomplissent en soutenant l'effort de guerre en Ukraine et en défendant la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit.
Nous, les conservateurs, appuyons l'Ukraine, comme vous le savez. Nous soutiendrons toujours l'Ukraine, et nous continuerons de le faire à l'avenir, de toutes les façons possibles.
Vous avez parlé de désinformation. Avez-vous été choquée de voir le film de propagande russe Russians at War, qui a été financé avec l'argent des contribuables canadiens par l'entremise du Fonds des médias du Canada, qui est une branche du gouvernement canadien?
Je pense que la position de l'Ukraine a été très claire en ce qui me concerne, en ce qui concerne notre ambassade, notre gouvernement et notre ministère des Affaires étrangères. Nous avons été choqués de voir que le Festival international du film de Toronto, le TIFF, offrait une vitrine à ce film, qui fait partie de la campagne de propagande russe. Il y a eu de nombreux rapports produits par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies et d'autres organisations internationales qui sont présentes en Ukraine. Vous avez tous vu ce qui s'est passé, comme les nombreux journalistes canadiens indépendants qui se sont rendus en Ukraine et à qui nous avons ouvert nos frontières. Nous avons tous été témoins des crimes de guerre horribles commis par les soldats russes à Boutcha, à Irpine, à Izioum, les charniers, la violence sexuelle qu'ils ont utilisée comme arme de guerre, et les meurtres de civils. Encore aujourd'hui, le commissaire ukrainien aux droits de la personne a publié des renseignements fiables à propos d'un prisonnier de guerre qui a été passé au fil de l'épée par des soldats russes, une vidéo horrible. C'est ce que font les soldats russes en Ukraine.
Je pense que la présentation d'un film qui ne montre qu'un point de vue est une tentative de blanchir les crimes de guerre russes. C'est ce que la Russie et la campagne de propagande russe font pour tenter de brouiller les cartes. C'est très dangereux, parce que c'est ainsi que fonctionne la propagande. Nous sommes vraiment déçus de la décision du TIFF de diffuser ce film. C'est très blessant pour les centaines de civils qui ont été tués et les milliers de familles qui ont perdu des êtres chers à cause de la cruauté et de la barbarie des soldats russes. Pas de la Russie, mais des soldats russes, parce que c'est bien un soldat russe qui a appuyé sur le bouton pour lancer le missile qui a détruit notre plus grand hôpital pour enfants. C'est un soldat russe qui a pris la décision de tuer ces civils. Nous devons en être conscients et nommer les choses très clairement. Ce n'est pas toute la Russie. En tant qu'êtres humains, nous avons le choix de le faire ou de ne pas le faire. Nous avons vu ce que les soldats russes ont fait en Ukraine.
:
Je vous remercie de cette question. C'est vraiment important.
Comme nous l'avons vu en 2022, nous avons pu libérer la région de Kherson grâce aux HIMARS. Les HIMARS ont la capacité de frapper les infrastructures de la chaîne d'approvisionnement russe et tous ses dépôts de stocks militaires. Nous avons vu la ligne de front russe se fissurer. La guerre est aussi une question de logistique. Il faut pouvoir acheminer les soldats sur la ligne de front.
À quoi faisons-nous face maintenant?
La Russie utilise maintenant ses drones aériens pour lancer des missiles à partir de l'intérieur de la Russie. Elle sait aussi, en raison des restrictions qui nous sont imposées, que nous ne pouvons qu'utiliser les systèmes de défense aérienne contre ses missiles... Nous essayons d'abattre les drones Shahed, les missiles balistiques et tous les autres missiles. Presque toutes les nuits, les sirènes retentissent. Les drones survolent le ciel ukrainien et s'abattent partout sur le territoire ukrainien.
Si nous pouvions attaquer et détruire les chaînes d'approvisionnement russes et ces cibles militaires légitimes, y compris les bases aériennes d'où la Russie lance ces missiles, cela changerait considérablement la situation pour nos soldats sur la ligne de front et pour les civils dans tout le pays.
J'ai une question plus longue à vous poser, mais je vais la garder pour le deuxième tour.
En attendant, j'aimerais que vous nous parliez de la désinformation. On pourrait dire, par exemple, que les incursions ukrainiennes ne sont pas réelles, que cela ne va pas aussi bien qu'on le dit. La lutte contre la désinformation pourrait passer par l'utilisation de l'imagerie satellite, par exemple.
Devrait-on fournir plus de ressources pour l'utilisation de l'imagerie satellite, notamment pour contrer la désinformation? Cela permettrait, par exemple, de confirmer que, lorsque la Russie affirme que les attaques ne fonctionnent pas, ce n'est pas vrai.
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Je pourrais probablement passer des heures et des heures à vous donner des exemples de désinformation russe, non seulement depuis février 2024 ou 2022, mais depuis 10 ans.
Il faut comprendre que la Russie a des méthodes de désinformation et de propagande très sophistiquées. Nous avons des cas historiques où la Russie a ciblé les communautés ukrainiennes il y a 30, 40 et 50 ans, alors qu'elle était l'un des pays qui soutenaient le plus activement l'indépendance de l'Ukraine.
Le problème est le même ici. Les outils sont probablement un peu différents. Il y a maintenant les médias sociaux. Il y a d'autres ressources, y compris la prétendue diplomatie culturelle que la Russie utilise pour répandre des faussetés.
On dit que les sanctions ne fonctionnent pas, mais quand on regarde les résultats financiers de l'une des anciennes plus grandes entreprises russes, Gazprom, on peut voir qu'elle perd de l'argent, que les investissements et son rendement diminuent. C'est l'un des exemples qu'on peut examiner.
C'est ce qui se produit aussi sur le front. Il y a même eu des cas de campagnes de désinformation russes qui visaient à briser le moral des soldats de certaines brigades qui se trouvaient dans les tranchées et sur les lignes de front en Ukraine. Des messages très sophistiqués étaient envoyés sur des chaînes Telegram et d'autres médias sociaux leur disant qu'ils feraient mieux de se rendre, parce que tous les autres commandants avaient quitté le champ de bataille, etc.
Ce sont des opérations très sophistiquées. Beaucoup d'entre elles se font dans l'ombre. Nous venons tout juste de recevoir des nouvelles des États-Unis disant qu'il y a eu une enquête sur quelques entreprises qui travaillaient avec, et étaient financées par, des espions russes.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame l'ambassadrice, d'être venue aujourd'hui.
Il y a eu beaucoup de discussions au sujet du matériel militaire qui est si important pour que l'Ukraine mène des actions défensives. Je sais que les Canadiens sont très fiers de jouer un rôle à cet égard.
Nous voulons naturellement que le matériel soit suffisant et sécuritaire. M. Bezan a notamment parlé de l'envoi des roquettes CRV7. Nous avons beaucoup parlé au sein du Comité de la nécessité de veiller à ce que le matériel soit sécuritaire et performant, et que son transport se fasse de manière sécuritaire.
J'aimerais que les généraux et vous-même, madame l'ambassadrice, nous parliez de ce qui est fait pour s'assurer que tout le matériel plus ancien est sécuritaire, et en quoi cela retarde son envoi, si c'est le cas. Des mesures de contrôle sont en place de part et d'autre pour s'assurer que la sécurité n'est pas négligée dans les discussions, alors comment procède‑t‑on dans ce cas?
:
La perception de la sécurité est un peu différente quand on est en guerre.
D'une part, nous sommes grandement reconnaissants des procédures utilisées pour tester la sécurité du matériel pendant le transport et l'utilisation. Le premier envoi est maintenant arrivé en Ukraine.
Cependant, il faut aussi comprendre qu'un équilibre s'impose toujours entre les normes de sécurité et l'urgence des besoins. Si la brigade n'a pas d'armes, tout ce qu'on dit sur la sécurité devient théorique, parce que, demain, ces gens pourraient être blessés ou même, malheureusement, tués s'ils ne sont pas équipés et ne disposent pas de véhicules blindés, que ce soit pour combattre ou pour se replier.
C'est important précisément dans le cas des roquettes. Bien qu'il soit très important pour nous tous de veiller à ce que les mesures de sécurité nécessaires soient prises pendant qu'elles sont expédiées ou utilisées en Ukraine, nous voyons les choses différemment pour de nombreux autres types de matériel. L'urgence l'emporte très souvent dans ce cas pour nous.
Je tiens à remercier le ministère de la Défense de nous aider à renforcer nos capacités, en nous fournissant non seulement des véhicules blindés et d'autres types d'armes, mais aussi des trousses de pièces de rechange et d'entretien. C'est très important pour que l'armement soit utilisé le plus efficacement et le plus longtemps possible.
Je tiens à répéter que nous vous en sommes très reconnaissants.
En effet, nous sommes contents de la décision de nous aider avec un système de défense aérienne. Il est en production. Le système canadien et le système que nos autres partenaires se sont également engagés à nous fournir sont maintenant en production par un fabricant américain. Nous avons hâte de les recevoir. À ce stade‑ci, personne ne peut rien faire de plus pour accélérer les choses. C'est le processus de production. Nous avons reçu des dates possibles, qui dépendent plutôt du fabricant.
De plus, ce qui serait très utile, c'est recevoir plus de missiles pour ce système de défense aérienne, car nous en avons peu en Ukraine à l'heure actuelle. Bien sûr, nous espérons en obtenir plus, mais sans les missiles, nous ne pourrons pas utiliser le système. S'il est possible de nous fournir également ces missiles, ce serait très précieux. Entretemps, nous attendons l'arrivée du système.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être parmi nous aujourd'hui pour discuter de cette question importante.
Ma première question s'adresse à l'ambassadrice Kovaliv.
Vous avez mentionné dans votre déclaration préliminaire que le soutien que l'Ukraine a reçu de ses alliés est l'une des principales raisons pour lesquelles le pays a connu autant de succès, et grâce aussi, bien sûr, à la bravoure des soldats sur le terrain.
Le Canada a engagé plus de 4,5 milliards de dollars en aide militaire et a entraîné plus de 40 000 soldats ukrainiens.
Je me demande si vous pouvez nous dire quels investissements ont été les plus utiles et ce que nous pouvons faire de plus à ce stade.
En effet, j'aimerais vous remercier pour le solide soutien militaire et, comme je l'ai mentionné, pour l'approche que nous élaborons ensemble en matière de capacités.
Dans le cas des avions de chasse, le Canada nous aide à former des pilotes ukrainiens. Non seulement les autres partenaires nous fournissent des avions de chasse F‑16, mais nous avons aussi besoin de pilotes bien formés qui peuvent les utiliser efficacement.
En ce qui concerne la coalition pour les véhicules blindés, il n'y a pas que les véhicules blindés eux‑mêmes, il y a toute une chaîne d'approvisionnement. Il y a beaucoup d'autres exemples.
Une autre chose que je tiens à mentionner, et je tiens à vous remercier pour cela en présence des généraux ici présents, c'est le programme d'entraînement Unifier. Il a commencé en 2015. Au début de la guerre, plus de 30 000 hommes et femmes ukrainiens ont été formés par des formateurs canadiens dans le cadre du programme Unifier. Le total est maintenant beaucoup plus élevé. Il approche 40 000.
Je pense que les généraux pourraient aussi probablement dire qu'il ne s'agit pas seulement d'une formation unilatérale. C'est un échange d'expériences. C'est vraiment une situation gagnant-gagnant à la fois pour nos forces armées et pour les membres des Forces armées canadiennes.
J'ai toujours le privilège de rencontrer les équipes qui arrivent en rotation de six mois pour l'opération Unifier. Je suis toujours très touchée de voir à quel point ils sont fiers de faire partie du programme Unifier, comment cet échange… et comment les gens restent en contact. Nous bâtissons aussi des relations avec les gens qui nous protègent physiquement, nos soldats.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Ma question comporte deux volets. Elle s'adresse à la fois à Mme l'ambassadrice et aux majors-généraux.
J'aimerais savoir jusqu'à quel point les civils ukrainiens sont mobilisés pour aller au front à l'heure actuelle. S'agit-il vraiment d'un état de guerre totale ou serait-il encore possible de mobiliser des civils en offrant, par exemple, plus de soutien sur le plan logistique, en les remplaçant par des forces internationales ou plus de soutien médical, notamment?
S'il était possible de mobiliser davantage de civils, pourrions-nous, de notre côté, former plus de recrues au camp d'entraînement de Lydd, par exemple, si l'afflux de celles-ci était accru?
La mobilisation en Ukraine est imminente. Elle est en place. Nous avons numérisé un grand nombre de services, si bien que les données de tous les hommes en âge de servir sont désormais enregistrées et nous les connaissons, mais sur le plan militaire, nous n'avons pas besoin que tous les hommes en âge de servir soient envoyés directement sur la ligne de front, car il y a aussi les infrastructures essentielles, la production de défense et l'économie. Le pays doit continuer de vivre et les entreprises doivent continuer de travailler.
Mais il y a une autre réalité. Nous n'avons pas assez d'équipement, alors il est inutile d'envoyer sur la ligne de front des gens qui sont ni entraînés ni équipés. Notre stratégie n'est pas celle de la Russie, soit d'envoyer des gens qui ont été enrôlés il y a seulement deux ou trois semaines comme ce que l'on appelle malheureusement de la viande pour se faire tuer sur la ligne de front. C'est pourquoi tous les programmes de formation que nous avons sont si utiles. Les gens suivent des formations obligatoires, mais il y a ensuite le besoin en équipement. S'il est question de véhicules blindés ou d'autres types d'équipements dont nous avons besoin pour équiper les brigades, c'est là où le facteur temps est essentiel. Imaginez si nous prévoyions aujourd'hui d'équiper plusieurs grandes brigades, mais qu'il n'y avait pas d'équipement.
Les enfants font malheureusement partie des armes de guerre. Ils sont les plus vulnérables.
Nous avons recensé plus de 19 000 cas d'enfants ukrainiens qui ont été déportés de force en Russie. Certains d'entre eux ont été illégalement adoptés par des familles russes. Pour certains garçons de 16 ans, malheureusement, nous avons la preuve qu'ils ont été envoyés dans des camps militaires pour y être entraînés. Il y a un grand risque que la Russie essaie de les envoyer sur les lignes de front. Nous travaillons avec les autres partenaires, et j'aimerais insister sur le rôle important que le Qatar joue pour nous aider à ramener les enfants chez eux.
Malheureusement, un peu plus de 600 enfants ukrainiens seulement ont été ramenés. Pour accroître les pressions diplomatiques et la sensibilisation, conjointement avec le Canada, nous exhortons la coalition internationale à ramener les enfants ukrainiens. À l'heure actuelle, 40 pays ont adhéré à la coalition, et ce nombre continuera d'augmenter.
À la fin d'octobre, ici au Canada — et nous sommes reconnaissants à Affaires mondiales Canada et à la —, nous tiendrons une conférence. L'un des points à l'ordre du jour sera nos efforts internationaux pour ramener les enfants ukrainiens et pour soutenir et coordonner nos efforts diplomatiques. Le Canada nous aide également à réhabiliter les enfants que nous avons réussi à ramener en Ukraine. Ces enfants ont beaucoup souffert, y compris sur le plan de la santé mentale, car ils ont dû s'établir ailleurs. Nous sommes grandement reconnaissants de cette aide.
C'est l'un des crimes les plus horribles, car il vise les plus vulnérables. Cela fait partie de la violation du droit international par la Russie. Ces crimes contre les enfants sont lourdement sanctionnés. C'est pourquoi le mandat d'arrestation contre Poutine est basé sur les crimes contre les enfants ukrainiens.
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Cette question s'adresse aux deux généraux et à l'ambassadrice.
Je pense qu'en 2022, lorsque la question d'une zone d'exclusion aérienne a été soulevée, la réponse de l'Occident a été que ce serait très problématique. Cela pourrait entraîner une guerre mondiale si les forces occidentales de l'OTAN abattaient des avions russes qui survolent l'Ukraine.
À l'heure actuelle, compte tenu des avancées de l'armée ukrainienne avec les missiles surface-air et les systèmes de missiles Patriot, y a‑t‑il des avions russes qui survolent l'espace aérien ukrainien? S'il n'y a plus d'avions ou d'hélicoptères russes qui survolent l'espace aérien ukrainien actuellement occupé, la situation n'a‑t‑elle pas changé de manière importante?
Il y aurait probablement plus d'arguments pour que l'OTAN fasse respecter une zone d'exclusion aérienne, qui serait d'abattre des drones et des missiles, afin que les Russes ne se fassent pas tuer dans leurs avions qui survolent l'Ukraine. Est‑ce une idée que nous devrions reconsidérer? L'OTAN joue-t‑elle un rôle actif pour soutenir une zone d'exclusion aérienne au‑dessus de l'Ukraine?
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Je vais commencer, monsieur le président.
Vous avez le désavantage d'avoir un groupe de soldats ici, et nous ferons de notre mieux.
Il s'agit d'une opération militaire, et l'Ukraine est un grand pays. Sa superficie est de plus de 600 000 kilomètres carrés. Pour protéger ce territoire, il faut positionner les forces à l'intérieur même de l'Ukraine. Il ne s'agit pas seulement d'avoir un avion de chasse. Vous avez maintenant une base aérienne, et vous devez la protéger. Vous devez approvisionner la base aérienne, et il ne s'agit pas seulement de mettre en place un avion de chasse, mais de savoir comment vaincre les défenses aériennes ennemies. C'est une opération complète. L'OTAN s'engagerait dans ce conflit.
Nous soutenons l'Ukraine du mieux que nous le pouvons. J'aimerais revenir sur la quantité de défense aérienne, y compris celle du Canada, que nous essayons de fournir à l'Ukraine pour qu'elle puisse faire le travail. Plus récemment, 389 millions de dollars ont été annoncés pour l'entraînement initial et l'entraînement continu des pilotes de chasse afin de permettre aux Ukrainiens de gagner la guerre par eux-mêmes.
Ce sont 369 avions russes qui ont été détruits. En effet, la protection du ciel est un enjeu de taille, tant pour les militaires que les civils.
L'honorable député Don Stewart parlait des drones. Les drones et les drones qui utilisent l'intelligence artificielle changent maintenant la donne. Ce n'est pas la guerre conventionnelle que vous avez vue dans le passé. C'est également une guerre technologique, avec les drones et la guerre électronique.
Nous avons déjà créé l'une des parties spéciales des forces que l'on appelle les forces sans pilote. Nous utilisons activement différents types de drones: des drones aériens, des drones marins ou des véhicules sans pilote sur la ligne de front. L'Ukraine est aujourd'hui à la pointe de ce progrès technologique. D'ici la fin de l'année, nous achèterons pour les forces armées ukrainiennes un million de drones de différents types: petits, à longue portée, à courte portée et de surveillance. Nous le faisons parce qu'ils remplacent en partie le manque d'artillerie et d'obus d'artillerie. Certaines parties de la ligne de front sont contrôlées uniquement par des drones. Parfois, de petits drones qui coûtent quelques milliers de dollars peuvent détruire un char d'assaut ou un véhicule blindé. C'est un nouveau type de guerre.
Ce que nous offrons également et ce sur quoi nous travaillons avec nos alliés et le Canada, et nous voyons de notre côté un potentiel énorme, c'est une coopération dans la production de drones. Aujourd'hui, l'Ukraine est un terrain d'essai non seulement pour les drones, mais aussi pour leur utilisation contre la puissante guerre électronique russe. Il ne s'agit pas seulement d'avoir un bon drone. Ce drone doit pouvoir voler et doit résister à la guerre électronique de l'ennemi. C'est une technologie de défense importante, une nouvelle ère dans le secteur militaire où nous croyons être sur la ligne de front et nous sommes prêts à faire part de notre expérience. Nous voulons également une plus grande coopération sur cette production pour pouvoir jouer un rôle de premier plan à cet égard.