Avant que les témoins ne soient invités à prendre la parole, les partis devraient prendre note que notre prochaine séance est prévue pour mardi après-midi. Toutefois, comme vous le savez, nous pouvons nous attendre à un marathon de votes mardi, en après-midi ou en soirée, mercredi, en après-midi ou en soirée, et jeudi, en matinée, en après-midi ou en soirée. Il vous faudra vérifier si nous allons effectivement nous réunir mardi ou jeudi.
J'invite M. Ferguson, professeur agrégé à l'Université du Manitoba, à livrer son exposé liminaire de cinq minutes. Il sera suivi de M. Sauvé, de l'Université de Montréal, et de M. Feiyue Wang, de l'Université du Manitoba.
J'ai hâte d'entendre ce que tous ces professeurs d'université ont à dire au sujet des sites contaminés.
Monsieur Ferguson, vous avez la parole.
Bonjour. Je m'appelle Philip Ferguson.
Mon collègue, Feiyue Wang, lira une reconnaissance de traité un peu plus tard. Je lui laisse ce soin.
Je suis ingénieur dans le domaine des systèmes aérospatiaux et professeur agrégé au département de génie mécanique de la faculté de génie Price de l'Université du Manitoba.
Mes recherches portent sur la façon de rendre la technologie aérospatiale plus accessible pour les collectivités du Canada. Plus précisément, j'étudie la télédétection aérospatiale et les systèmes de guidage sur des drones, des dirigeables et des satellites, en collaboration avec des collectivités autochtones du Nord du Canada, comme Chesterfield Inlet, au Nunavut, et Churchill, au Manitoba.
Je me ferai un plaisir de répondre à toutes les questions qu'on pourra me poser sur le sujet à l'étude dans la mesure où je le pourrai, compte tenu de mon champ de compétence.
Merci.
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Bonjour. Je m'appelle Sébastien Sauvé. Je ne suis pas sûr que je pourrai être aussi efficace que mon collègue précédent, mais je ferai de mon mieux.
Je suis professeur en chimie de l'environnement à l'Université de Montréal. Je travaille sur les contaminants dans l'environnement, par exemple les contaminants traditionnels comme le plomb et le cadmium, mais surtout sur les contaminants émergents, comme les médicaments, les hormones, les pesticides et les plastifiants. En ce moment, je travaille principalement sur les SPFA, qu'on appelle aussi les contaminants éternels.
Les SPFA, ou substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, sont des substances cancérigènes qui causent des problèmes de cholestérol, diminuent la réponse aux vaccins et sont soupçonnées d'avoir des effets sur le foie, les reins et la thyroïde. Les critères de qualité relativement aux SPFA dans l'eau sont en évolution constante partout dans le monde, mais, pour le moment, malgré les recommandations de Santé Canada, ces substances ne sont pas vraiment réglementées au Canada.
Dans mes recherches, j'examine la présence de SPFA dans l'eau, dans les poissons, dans la nourriture, dans les boues d'épuration et dans l'environnement de façon générale. Je présume que c'est mon expérience autour de la base militaire de Bagotville qui m'a valu cette invitation à témoigner devant le Comité.
Nous faisons des analyses de l'eau au moyen d'une procédure un peu originale: nous nous promenons et nous prélevons des échantillons d'eau à des endroits où elle est disponible publiquement. Il peut s'agir de fontaines dans des parcs ou dans des bibliothèques, ou encore de toilettes dans des restaurants ou des dépanneurs. Nous nous arrêtons à ces endroits, nous prenons un échantillon d'eau dans la toilette, par exemple, nous repartons, puis nous faisons la même chose dans le prochain village ou la prochaine ville. Je pourrais aussi travailler avec les administrations municipales, leur demander des permissions et obtenir qu'elles m'envoient un échantillon représentatif, mais vous réalisez que, si je faisais cela, je serais encore en train d'essayer de me démêler dans toute la paperasse et je n'aurais rien pu publier à ce sujet. J'analyse donc l'eau qui est accessible publiquement.
Dans le cadre de ces travaux, nous avons trouvé cinq ou six villes du Québec où l'eau potable du réseau ou des puits était contaminée. Entre autres, nous avons vu un problème de contamination très élevée dans l'eau potable du réseau d'aqueduc de l'arrondissement de La Baie, situé à une dizaine de kilomètres de la base militaire de Bagotville. Pour confirmer le tout, des analyses ont été faites dans mon laboratoire ainsi qu'au ministère de l'Environnement du Québec, et je présume que d'autres organismes fédéraux en ont fait aussi. Ces analyses ont effectivement démontré qu'une nappe phréatique avait été contaminée quelque part entre Bagotville et La Baie, sur une dizaine de kilomètres. Cela veut dire que, peu importe l'endroit où se trouve le puits dans cette portion, plusieurs puits situés à proximité sont contaminés.
Quand j'ai vu cela, mon premier réflexe a été d'aviser le ministère de l'Environnement du Québec, qui est responsable de la distribution en eau et de ce genre de situation. Je me suis rapidement rendu compte que tous ces gens ne se parlaient pas beaucoup. Nous aimerions qu'ils se parlent plus, mais ce n'est pas le cas. J'ai aussi informé Santé Canada et le ministère de la Défense nationale, en présumant que c'était d'intérêt pour ces ministères, de même que la Ville de Saguenay. J'ai envoyé cette information quelques mois avant que l'histoire sorte dans les médias. Cependant, ces administrations n'ont pas jugé bon, à ce moment, d'informer les gens.
Pour conclure, je vous laisse sur la question suivante: pourquoi est-ce les travaux d'un professeur de chimie qui ont décelé un problème de contamination dans l'eau potable autour d'une base militaire?
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les honorables membres du Comité permanent de la défense nationale de la Chambre des communes de m'avoir invité à présenter mon point de vue.
Je m'appelle Feiyue Wang. Je suis professeur et titulaire d'une chaire de recherche du Canada, niveau un, en chimie environnementale de l'Arctique à l'Université du Manitoba. Je dirige le nouvel Observatoire maritime de Churchill, situé à Churchill, au Manitoba, qui a officiellement ouvert ses portes en août dernier. Certains d'entre vous en ont probablement entendu parler. Je remercie encore une fois le gouvernement de son appui. Je suis également doyen associé de la recherche à la Faculté de l'environnement, de la terre et des ressources de l'Université du Manitoba.
Je tiens à souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé de la nation algonquine Anishinaabe.
Un mot de mes antécédents: je suis chimiste de l'environnement et j'étudie les contaminants dans l'environnement, surtout dans l'Arctique et le Nord du Canada. Cela peut sembler contre-intuitif, mais malgré leur éloignement, l'Arctique et le Nord du Canada reçoivent plus que leur juste part de nombreux contaminants. Ils sont transportés à partir du Sud ou émanent de sources locales comme les mines et, dans ce cas‑ci, les opérations militaires. Les contaminants que j'étudie le plus sont des contaminants classiques. Ce sont ceux qui ont été principalement utilisés par le passé. Ceux que j'étudie le plus sont le mercure ainsi que les nouveaux contaminants de l'Arctique, comme les microplastiques, et nous nous inquiétons de plus en plus des déversements d'hydrocarbures. Mes recherches portent sur les sources de ces contaminants, leur mouvement, leurs changements dans l'air, la neige, la glace et les eaux, le risque qu'ils présentent pour la santé des écosystèmes et des humains et, bien entendu, sur les mesures que nous pouvons prendre pour réduire et atténuer le risque.
Compte tenu de mon parcours, il ne faut pas s'étonner que j'attire votre attention sur les sites contaminés du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes dans le Nord et l'Arctique canadien. C'est à Churchill que je travaille le plus, et bon nombre d'entre vous savent que, des années 1950 aux années 1980, Churchill a été le théâtre de nombreuses activités de lancement de fusées par l'armée américaine et le gouvernement du Canada. Il y a, bien sûr, de nombreuses stations du Réseau d'alerte avancé dans l'ensemble de l'Arctique et, en outre, des opérations militaires sont en cours dans le Nord et dans l'Arctique canadien.
Les sites contaminés dans le Nord et l'Arctique canadien sont particulièrement préoccupants pour plusieurs raisons. Premièrement, l'environnement du Nord est très vulnérable. Ces sites sont situés dans des régions éloignées et il y a souvent des vulnérabilités culturelles et écologiques. De plus, à cause de leur éloignement, on a tendance à les oublier. La documentation et la surveillance sont médiocres. Les contaminants durent plus longtemps, étant donné que la région subit des températures relativement basses et qu'elle est couverte de neige et de glace saisonnières, et parfois de glace permanente. Les contaminants de ces sites sont probablement plus persistants que ceux du Sud.
Un des domaines que j'étudie le plus est celui des complications attribuables aux changements climatiques. S'il y a des contaminants dans l'environnement, les changements climatiques en cours compliquent encore les répercussions et les mesures à prendre pour en atténuer les effets. Toutefois, si je parle des défis à relever sur les sites dans le Nord et l'Arctique canadien, je tiens à dire aussi au Comité que notre pays est très bien placé pour régler ces problèmes. De nombreux chercheurs au Canada, dont moi, sont des chefs de file mondiaux dans l'étude des contaminants présents dans le Nord, et partout au Canada, nous avons de nombreux laboratoires à la fine pointe de la technologie. Je songe aussi à mon collègue de l'Université de Montréal, bien entendu. Il y a beaucoup d'installations de recherche dans le Sud qui pourraient aider, et il existe un réseau de collèges et de stations de ravitaillement dans le Nord. Tout au long des décennies de recherche, nous avons accumulé une vaste expérience, grâce au développement conjoint des connaissances, avec les communautés autochtones et du Nord. C'est ce que fait ressortir la multiplicité des programmes locaux de surveillance.
Merci de me donner l'occasion de vous faire part de mon point de vue. Si vous avez des questions, je serai heureux d'étoffer davantage mon propos. Merci.
Mon expérience se situe davantage au niveau provincial ou dans ce qu'on pourrait considérer comme des zones amies. Les services de santé publique n'obtiennent pas nécessairement la même information que le ministère de l'Environnement, etc. Et le même problème est constaté au niveau fédéral.
Il n'y a pas de solution facile, mais un bon point de départ serait peut-être d'avoir des données centralisées qui soient disponibles pour tous les organismes gouvernementaux. C'est peut-être une solution. Il y aurait au moins un échange forcé d'information qui serait utile dans un cas comme celui‑ci.
Habituellement, l'information doit être accessible, mais il arrive qu'elle soit cachée ou ne soit pas communiquée. Si telle personne savait que tel rapport existe, elle pourrait en prendre connaissance, mais elle n'est tout simplement pas au courant.
Je ne sais pas quel mécanisme peut éliminer ces cloisonnements. Ce n'est pas une tâche facile.
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Dans un cas comme celui‑ci, l'intelligence artificielle pourrait être utile pour colliger les données, les rassembler et faciliter la recherche des données appropriées. C'est probablement sur ce plan qu'elle peut être le plus utile.
Une certaine intelligence artificielle — je ne m'y suis pas encore intéressé et peut-être devrais‑je le faire — pourrait être utile pour prédire les zones où prélever des échantillons ou celles où il y a un risque plus élevé de contamination. Nous avons fait un échantillonnage assez complet, mais il est en partie aléatoire, et il y a des régions du pays où il faudrait prélever des échantillons pour voir si l'eau potable est contaminée ou non.
Je ne sais pas trop comment, mais l'IA peut certainement aider à mieux planifier l'échantillonnage, parce qu'il coûte très cher. Oui, l'analyse en laboratoire coûte cher parce qu'il faut des instruments perfectionnés, mais souvent — et c'est probablement encore plus vrai pour mon collègue —, il est très coûteux de se rendre sur place et de rapporter les échantillons au laboratoire.
L'intelligence artificielle peut également occuper beaucoup de place, surtout lorsqu'il s'agit de contaminants émergents. Ils sont simplement trop nombreux. Il y en a des milliers, des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers, uniquement dans la catégorie des PFAS, les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées.
Souvent, la méthode classique d'analyse, un composé à la fois, ne suffit tout simplement pas. L'IA peut certainement occuper un espace. Elle jouera un rôle, pas nécessairement dans l'identification des composés individuels, mais dans celle des groupes de composés. Au bout du compte, en ce qui concerne les effets, elle pourrait jouer un rôle important dans l'atténuation des risques.
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Il y a deux éléments qui sont mélangés ici.
À l'été 2022, j'ai avisé le ministère de l'Environnement que la concentration de SPFA à La Baie était anormalement élevée. Ce n'était pas dans le papier qui avait déjà été publié. Je savais que j'allais travailler sur un papier qui allait paraître très bientôt, mais je voulais aviser le ministère, parce que c'était une question de santé publique.
Par contre, à ce moment, les critères de qualité pour les SPFA aux États‑Unis et les recommandations de Santé Canada à ce sujet n'avaient pas encore été communiqués. Nous étions donc dans une situation où un réseau d'aqueduc contenait une plus grande concentration de ces substances que les autres, mais nous n'avions pas de seuil pour faire des comparaisons et affirmer qu'il s'agissait d'une catastrophe.
Cependant, ces informations ont été communiquées en février et en mars 2023. Dès que Santé Canada a lancé sa consultation visant à solliciter des commentaires au sujet de sa norme recommandée de 30 nanogrammes par litre, en précisant notamment que les États‑Unis visaient 4 nanogrammes par litre, il est devenu évident que nous étions en présence d'un site où cette norme proposée était dépassée.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être là.
Des témoignages antérieurs nous ont appris que sur chaque site contaminé, l'intendant du site exerce un contrôle total. Dans le cas du MDN, il est responsable de tout ce qui se passe sur le site, des tests et des communications.
Vous êtes des experts dans votre domaine. À votre avis... Nous avons des commandants de base, mais nous avons aussi des agents de l'environnement qui prennent des décisions pour protéger la santé et la sécurité du personnel. Quels types de qualifications sont vraiment nécessaires pour être en mesure d'effectuer ce travail, pour décider qu'un site — à Bagotville ou ailleurs — est réellement sûr? Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais ces agents de l'environnement reçoivent-ils une formation pour acquérir le niveau de compétence voulu?
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Oui, le mercure est le contaminant que j'étudie le plus. Je peux utiliser cet exemple.
Je ne porte pas d'accusation et je ne prétends pas que le MDN soit responsable de la contamination par le mercure au Canada. Ce n'est qu'un petit joueur dans une situation complexe, et nous avons une surveillance à long terme de l'environnement, de l'eau et de l'air, mais aussi du poisson. En fait, pour ce qui est du mercure, nous avons une surveillance à long terme pour les humains, pour la santé humaine — le sang, par exemple — surtout chez les femmes en âge de procréer partout au Canada et particulièrement dans le Nord.
Ces données sont précieuses. Dans une certaine mesure, cela pourrait servir d'exemple pour d'autres contaminants, n'est‑ce pas? Puisque nous effectuons ce genre d'étude sur la santé humaine, il serait logique de commencer à contrôler d'autres contaminants.
Quant aux nouveaux contaminants, il y a les microplastiques et les déversements de pétrole, surtout dans l'Arctique. Un déversement de pétrole en soi n'est pas nécessairement un contaminant émergent, mais dans le Nord, maintenant que nous commençons à voir du transport maritime dans l'Extrême-Arctique, par exemple, et dans la baie d'Hudson, ces déversements de pétrole se produiront, que ce soit à partir des navires, ou dans les opérations de ravitaillement des collectivités ou encore lorsqu'il y a des bases militaires dans le Nord. Ce sont des incidents qui arrivent.
Comme M. Sauvé l'a dit, nous en sommes encore aux premières étapes, de sorte que nous n'avons pas vraiment une très bonne idée de ce qui se passe. Nous pouvons nous appuyer sur les leçons que nous avons tirées de la gestion du mercure et d'autres produits.
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Je peux répondre à cette question, mais peut-être que M. Sauvé pourrait ajouter quelque chose.
Oui, ce sont les produits regroupés sous l'acronyme BTEX, n'est‑ce pas? Il s'agit d'hydrocarbures organiques relativement petits. Ils sont souvent associés au pétrole, par exemple, ainsi qu'à d'autres sources.
Ces produits ne sont pas forcément persistants. Il est bon que, généralement, ils ne subsistent pas très longtemps dans l'environnement, mais lorsqu'ils s'infiltrent dans les eaux souterraines, ils peuvent quand même persister pendant relativement longtemps. Ils sont relativement faciles à surveiller, et il est souvent plutôt facile d'identifier les sources.
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Certainement. Même si le mercure est considéré comme un contaminant classique, il est toujours présent. Les principales sources ont été contrôlées, mais oui, le mercure est toujours utilisé dans certaines applications.
Grâce au nouveau traité international, la Convention de Minamata sur le mercure, à laquelle le Canada a adhéré, il y a un plan; ces pratiques sont assorties de restrictions. Je dirais qu'avec le temps, à mesure que la convention sera plus largement appliquée, l'utilisation du mercure dans les cabinets dentaires, dans les thermostats et ainsi de suite, devrait se faire de moins en moins fréquente.
Néanmoins, le problème du mercure, c'est que même s'il s'agit d'une très petite quantité utilisée dans la pratique dentaire, il ne faut pas grand-chose pour que ce métal ait un impact majeur. Dans une certaine mesure, c'est très semblable à ce dont nous avons parlé plus tôt au sujet des PFAS et de la quantité qui est sans danger. Dans le cas de contaminants comme le mercure, il est très difficile de fixer un chiffre dans une ligne directrice pour l'eau à cause du phénomène de bioaccumulation. Même si la concentration dans l'eau peut être extrêmement faible, si le métal s'accumule chez les poissons et chez les humains, la concentration finit par être assez élevée.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour aux témoins.
Monsieur Sauvé, je viens du secteur municipal de Hamilton, où il y a eu beaucoup d'industries et de sites contaminés sur une période d'un siècle et demi. J'ai constaté que, lorsqu'il est question de contamination et de santé publique, les administrés veulent obtenir le plus d'information possible, le plus tôt possible, afin de pouvoir prendre des mesures à l'intérieur de chez eux et alentour pour protéger leur santé et celle de leur famille.
Vous avez décrit une situation très semblable à celle que j'ai vécue à Hamilton. Lors de notre dernière séance, j'ai pu interroger les représentants du gouvernement au sujet de la transparence, des politiques du gouvernement en matière de transparence. Ils ont souligné qu'en 2019, ils avaient amélioré ces politiques et ils ont donné des exemples de la façon dont ils essayaient de les améliorer encore. Vous avez décrit une situation où il semble y avoir place à l'amélioration. Le Comité entreprend cette étude pour formuler des recommandations visant à améliorer les politiques. Je sais que vous avez probablement eu affaire à trois ordres de gouvernement dans l'affaire de La Baie.
Pouvez-vous formuler des recommandations précises que le gouvernement fédéral pourrait prendre en considération afin d'améliorer les mesures de transparence actuellement en place?
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Nous n'allons pas nous faire passer pour de « grands esprits ».
Des députés: Oh, oh!
Le président: Avant d'être interrompu, je voulais vous remercier. Maintenant que j'ai été interrompu, je tiens toujours à vous remercier de votre contribution à l'étude du Comité.
Pour revenir à ce que disait Mme Mathyssen, le Canada subit d'énormes pressions non seulement de la part de ses alliés, mais aussi de ses adversaires, qui veulent rendre les minéraux disponibles. Les Chinois viennent d'interrompre la fourniture de certains minéraux critiques utilisés dans la création des puces. Nous allons poster des F‑35 à Bagotville.
Aucun de ces problèmes ne va disparaître. La vraie question est de savoir comment mieux les gérer. Pour le meilleur ou pour le pire, vous avez effleuré le sujet, faute d'un meilleur terme. Le Comité aurait tout avantage à connaître vos réflexions sur la façon dont le Canada — le MDN et les Forces canadiennes — pourrait mieux gérer les pressions en matière de sécurité de la défense à l'avenir. Si nous n'apprenons pas du passé, nous sommes plutôt désespérants. Ce serait une contribution réelle.
Si vous avez des réflexions sur des sujets de cet ordre, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous en faire part. Sur ce, nous allons suspendre la séance.
Pendant la deuxième heure, nous accueillons Dave Hovington, chef d'inspection d'incendie de l'escadre, et Shaunna Plourde, commis aux services de santé. Erin Zimmerman comparaît à titre personnel.
J'invite chacun d'entre vous à faire une déclaration liminaire de cinq minutes.
Je vous signale, chers collègues, que nous avons presque 15 minutes de retard et que nous devons céder la salle à un autre comité. Il y aura peut-être peu de temps pour la deuxième série de questions.
Je cède la parole à M. Hovington pour cinq minutes.
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Merci à vous, monsieur, ainsi qu'aux honorables membres du Comité.
Je me suis enrôlé dans les forces en 1985 et j'ai consacré ma carrière à protéger des vies et à former d'autres personnes comme pompiers. Après avoir terminé ma formation de base de pompier à Borden en 1986, j'ai servi à Moose Jaw, à Borden et sur la côte Ouest. J'ai répondu aux urgences pour d'innombrables incendies et donné une foule de séances de formation. À l'époque, nous utilisions des milliers de gallons de liquides inflammables et d'épaisses couches de mousse pour simuler des scénarios réalistes. La sécurité et l'état de préparation étaient nos priorités. Nous n'avions jamais imaginé les risques à long terme que ces matières représentaient pour la santé.
Des décennies plus tard, je dois maintenant dans ma propre personne assumer le coût de ces pratiques. À l'automne 2022, j'ai reçu un diagnostic de myélome multiple et d'amyloïdose cardiaque. Ces maladies ont considérablement affecté ma force et ma vitalité. Moi qui courais tous les jours et levais des poids, j'ai aujourd'hui du mal à marcher sur 100 mètres. Les conséquences ont été énormes, non seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan émotionnel. Je suis reconnaissant de l'appui que j'ai reçu de la Commission des accidents du travail de la Saskatchewan pour mon rôle actuel dans la fonction publique, mais je n'ai encore rien entendu au sujet de mon indemnisation d'ACC pour le service militaire.
Mon histoire soulève de sérieuses questions. Pourquoi les risques auxquels nous étions exposés comme pompiers et militaires n'étaient-ils pas mieux reconnus? Pourquoi n'a‑t‑on pas pris des mesures pour nous protéger, alors même que nous nous sommes mis en danger pour protéger les autres? Il ne s'agit pas de mon parcours personnel. Il s'agit d'une question plus vaste de responsabilisation et de transparence, surtout en ce qui concerne la sécurité environnementale.
Il y a à peine un mois et demi, un incident mettant en lumière ces préoccupations est survenu. Pendant la réparation d'une borne-fontaine, près du hangar 6, des travailleurs ont retiré de la terre qui avait une odeur de carburant extrêmement forte. L'odeur était telle qu'on pouvait la sentir à 20 mètres. Des échantillons d'eau et de sol ont été prélevés, mais personne ne semble savoir où ces échantillons sont allés ni quels sont les résultats. Qui assure la responsabilité de ces tests? Il ne s'agissait pas d'un cas isolé. Au hangar 7, nous avions un tas de terre contaminée qui a d'abord fait l'objet de tests environnementaux défavorables. Il était recouvert de plastique et de pneus pour le sceller, mais cette couverture s'est dégradée, laissant ces matériaux exposés aux éléments pendant près d'un an. Les travailleurs se sont inquiétés de leur santé, et on a fini par déplacer ces matériaux derrière le mess, à l'abri des regards. Après le déménagement, de nouveaux tests ont révélé, soudain, qu'ils n'étaient plus contaminés.
Cela soulève des questions troublantes. Comment ces tests sont-ils faits? Les critères sont-ils rajustés par commodité plutôt qu'en fonction des faits? Nous avons également remarqué une tendance: les sites contaminés disparaissent parfois des dossiers après la démolition des bâtiments ou le déplacement des matières dangereuses vers des endroits moins visibles. Ces sites sont-ils bien assainis ou sont-ils simplement cachés? Ce sont des préoccupations légitimes qui méritent des réponses claires et honnêtes.
J'ai servi le Canada avec fierté pendant des décennies. Nous espérons que nos institutions nous protégeront non seulement nous, mais aussi nos familles qui vivent sur les bases. Le Canada est une démocratie fondée sur l'équité, la responsabilisation et les droits de la personne. Pourtant, le manque de transparence dans les réunions consacrées à la santé et à la sécurité au travail mine ces principes. Comment peut‑on se protéger quand on n'est même pas informé des risques? Comment pouvons-nous avoir des discussions sérieuses sur la sécurité lorsque les évaluations environnementales essentielles ne sont pas rendues publiques? Notre santé, notre confiance et notre bien-être sont en jeu.
Je vous demande à vous tous aujourd'hui de veiller à ce que ces questions fassent l'objet d'une enquête approfondie et en toute transparence. Exigeons un système où les sites contaminés sont bien gérés, et pas seulement déplacés. Insistons pour que les tests soient cohérents, crédibles et fiables. Plus important encore, assurons-nous que personne d'autre n'ait à faire face aux difficultés que tant d'entre nous éprouvons déjà à cause des effets sur la santé de pratiques passées ou parce que nous vivons et travaillons encore aujourd'hui dans des conditions dangereuses. J'ai donné ma vie pour servir le Canada. Tout ce que je demande en retour, c'est que nous respections l'engagement pris de protéger ceux qui servent notre pays et leurs familles. Ce n'est pas seulement une question de responsabilisation. C'est une question de confiance, de sécurité. Il faut agir correctement dans notre intérêt à nous et celui des générations futures.
Merci.
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Je remercie le président, ainsi que les membres du Comité, de l'occasion qui m'est donnée de m'adresser à eux aujourd'hui, ainsi que du temps et du dévouement dont ils font preuve pour régler cette question cruciale.
Il y a 31 ans, j'étais une jeune femme mariée pleine d'enthousiasme et d'espoir face à l'avenir. Mon mari était technicien de moteurs d'aéronef pour la Défense nationale. Nous attendions notre premier enfant. Nous venions d'emménager dans un logement familial sur la base, et je venais de commencer à travailler comme commis au dépanneur de la base, le Canex. J'étais extrêmement fière de la vie que nous bâtissions, une vie axée sur le service, la communauté et le rêve canadien. Je n'aurais jamais imaginé que ce rêve se transformerait en un cauchemar qui n'en finit plus.
Il y a neuf mois, une question simple, mais alarmante, a commencé à faire l'objet de discussions dans l'immeuble où je travaille: « Pensez-vous que notre immeuble est sécuritaire? » Cette question et les discussions qui ont suivi ont ouvert la porte à des faits qui, lorsqu'ils ont été mis au jour, ont eu un effet dévastateur. Je suis fière d'avoir travaillé dans la fonction publique pendant plus de 30 ans et d'appuyer les membres des forces armées. Pourtant, au fil des ans, j'ai vécu dans des logements et travaillé dans des immeubles, envoyé mes enfants dans des garderies et des écoles et utilisé des installations dont je sais maintenant qu'ils étaient tous situés directement sur des sites contaminés ou dans des zones où il y en a. Nous n'avons jamais été informés de cela.
Après avoir emménagé dans la base en 1993, j'ai commencé à éprouver des problèmes de santé. À l'époque, je liais cela aux défis que représentait le fait d'être une nouvelle mère et d'avoir un travail prenant. Cependant, en 2001, après sept ans de vie dans la base, j'ai reçu un diagnostic de trouble neurologique ayant des conséquences neurobiologiques importantes. La situation s'est progressivement aggravée, ce qui m'oblige à prendre de plus en plus de médicaments, qui ont maintenant des répercussions sur ma mémoire. Au fil des ans, d'autres signaux d'alarme sont apparus. En 2017, j'ai subi une hystérectomie d'urgence. Depuis, quatre autres femmes avec lesquelles je travaille ont toutes eu besoin de cette intervention. Nous travaillions pour la plupart dans le même immeuble — l'immeuble 143. À peu près au même moment, nous avons remarqué que plusieurs collègues, militaires et civils, luttaient contre divers cancers ou problèmes auto-immuns, thyroïdiens et neurologiques.
En avril dernier, les pièces du casse-tête ont commencé à s'assembler. Après des mois de recherches personnelles, de discussions et d'entrevues, nous avons découvert un fil conducteur accablant, soit plus de 50 décès en peu de temps dans sept immeubles et environ 200 maladies parmi les personnes liées à notre base, la 15e Escadre Moose Jaw. Il s'agit notamment de cancers, de troubles thyroïdiens, de maladies neurologiques et d'autres maladies débilitantes. Ce ne sont pas des cas isolés. Nos recherches laissent supposer qu'un problème généralisé de contamination touche des bases et des logements militaires partout au Canada, avec des répercussions sur les militaires, mais aussi sur les employés civils, leurs familles et même leurs enfants.
J'ai de la chance. Mon problème de santé, bien que difficile, est à peu près gérable grâce à des médicaments. Beaucoup d'autres n'ont pas la même chance. Ma collègue et amie, Erin Zimmerman, âgée de 46 ans et mère de quatre enfants, a reçu un diagnostic d'hypertension intracrânienne causant une déficience visuelle et une forme précoce de la maladie de Parkinson, une maladie rare pour son âge, qui est liée à l'exposition à des produits chimiques. Erin travaille maintenant dans l'immeuble 143 et travaillait auparavant avec les Snowbirds dans le hangar 6. Celui‑ci est directement situé au‑dessus d'un site de contamination active selon l'Inventaire des sites contaminés fédéraux, et elle y a travaillé pendant toute la durée d'une de ses grossesses. Elle n'a jamais été informée des risques. Je pense à mon ami Dave Hovington, un inspecteur des incendies et un collègue dévoué, qui continue de travailler sans relâche malgré la lutte qu'il mène contre le cancer. Je pense à ma propre famille. Mes grossesses ont été compliquées et mes enfants sont nés avec un poids extrêmement faible à la naissance. Ma fille souffre maintenant de troubles neurologiques et endocriniens, et mon fils est aux prises avec des problèmes pulmonaires et gastro-intestinaux chroniques. Je me demande maintenant si ce sont les conséquences d'avoir vécu et travaillé dans des milieux contaminés.
Nous avons découvert qu'il y avait de la contamination partout dans notre petite base, où se trouvent des hangars, des aires de trafic, des casernes de pompiers, une ancienne école, des garderies et des maisons. Pourtant, nous n'avons jamais été informés de la situation. Personne ne nous a parlé des risques auxquels nous étions exposés quotidiennement. Mon mari, qui a servi pendant plus de 35 ans, a été témoin de pratiques dangereuses, comme l'élimination inadéquate de produits chimiques sans équipement de protection. Il montre maintenant des signes précoces d'un trouble neurologique. Ses collègues, dont un grand nombre travaillaient dans des conditions similaires, ont été aux prises avec le cancer, des problèmes cardiaques et d'autres problèmes de santé graves, et certains sont décédés.
Par suite de milliers d'heures de recherche et de collecte de données, nous avons découvert des lacunes systématiques dans la capacité de régler ces problèmes de façon transparente et efficace. Ceux d'entre nous qui ont cherché des réponses ont fait face à du scepticisme, à des critiques et, maintenant, à des représailles, mais nous persistons, pour ceux que nous avons perdus, pour ceux qui souffrent et pour ceux qui pourraient encore être touchés.
Je vous demande pourquoi on ne nous a pas donné le droit de savoir? Pourquoi permet‑on à nos enfants de fréquenter des garderies dans des milieux contaminés? Pourquoi est‑il acceptable de mettre des vies en danger — celles de militaires, de civils et de nos familles — et, surtout, quel est le coût d'une vie humaine?
Nous devons agir, non seulement pour nous remettre des tragédies du passé, mais aussi pour assurer un avenir plus sûr et plus sain à tous les Canadiens.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de me donner l'occasion d'être ici et de consacrer du temps à cette discussion.
Bien que les conversations d'aujourd'hui soient axées sur des faits et des politiques, il est important de reconnaître qu'il ne s'agit pas seulement de questions abstraites, mais de questions qui touchent personnellement de nombreux Canadiens.
Partout au pays, des gens suivent la situation et cherchent à obtenir des réponses et à assurer la sécurité dans leurs collectivités. Cette situation exige d'agir de façon urgente et avec compassion. Il est essentiel de trouver une voie pour l'avenir, qui accorde la priorité à la transparence et à la reddition de comptes, ainsi qu'à la santé et à la sécurité de tous les Canadiens.
Malheureusement, des problèmes systématiques ont créé une situation qui échappe aux processus internes du ministère de la Défense nationale. J'encourage fortement la création d'un poste budgétaire réservé dans le prochain budget pour financer un examen exhaustif indépendant des sites contaminés du MDN. Cette initiative devrait être dirigée par la présidente du Conseil du Trésor, l', sous la supervision et avec la participation du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail et de Santé Canada, pour plus d'impartialité et d'efficacité à l'avenir.
Une question a été soulevée concernant le fait que les employés et les collectivités avoisinantes n'ont pas été informés de la présence de sites contaminés gérés par le gouvernement fédéral aux endroits où ils travaillaient et vivaient. Cette lacune dans l'information a fait en sorte que les employés et les membres de la collectivité n'ont pas été en mesure de poser des questions ou de soulever des préoccupations au sujet de ces lieux. Le manque de transparence et de communication à l'égard de ces sites a eu et continuera d'avoir des répercussions irréversibles sur ces collectivités et dans ces endroits.
Le Conseil canadien des ministres de l'environnement, le CCME, a jugé nécessaire de mettre en œuvre les exigences relatives à un programme qui fournirait des lignes directrices pour l'identification des sites contaminés, afin d'assurer la surveillance de la sécurité de l'environnement et de la santé humaine. En 2005, le Plan d'action pour les sites contaminés fédéraux, le PASCF, a été lancé en réponse à cette situation, afin d'assurer plus de transparence pour les Canadiens et les ministères fédéraux, grâce à la consignation des sites non protégés dans l'Inventaire des sites contaminés fédéraux.
En vertu de la Directive sur la gestion des biens immobiliers du Conseil du Trésor, les organisations fédérales sont tenues de produire régulièrement des données sur les sites, de les mettre à jour et de les certifier. Conformément aux lignes directrices du CCME, les sites répertoriés doivent faire l'objet d'une surveillance, afin de déceler tout effet nocif potentiel sur la santé.
Nous devons nous poser la question suivante: Si les gens qui se trouvent sur ces sites n'ont pas été informés du processus de déclaration, comment auraient-ils pu savoir qu'ils devaient signaler les maladies ou les décès se produisant à ces endroits ou à proximité et comment le faire? Compte tenu de cette lacune, il est absolument essentiel de déterminer de quelle façon nous pouvons maintenant harmoniser nos mesures avec les lignes directrices établies du programme, afin de pouvoir aller de l'avant.
Compte tenu des lignes directrices du CCME, comment les évaluations de la santé sur les sites du MDN sont-elles effectuées? Le MDN utilise les services médicaux des FAC, son propre système médical interne, dont relèvent la Direction de la protection de la santé de la Force et la médecine préventive. Ils ont un mandat strict axé uniquement sur les militaires et les opérations.
Cela exclut les employés civils et les collectivités environnantes, laissant ainsi des lacunes importantes en matière de surveillance médicale. Les employés des FAC ne sont pas toujours assujettis à certaines dispositions du Code canadien du travail, alors comment les évaluations médicales obligatoires pour les membres des FAC peuvent-elles garantir que des évaluations de santé sont effectuées pour les personnes se trouvant sur ces sites?
L'absence de divulgation des sites contaminés empêche les personnes de présenter une demande d'indemnisation à la Commission des accidents du travail et à Anciens Combattants Canada. Les demandeurs doivent fournir de la documentation clé, y compris le lieu de travail, la période de travail et une liste des contaminants, ainsi que leur dossier médical, pour qu'un expert puisse évaluer si leur problème de santé est considéré comme une maladie professionnelle.
Les maladies professionnelles sont évaluées selon les recommandations du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail. Ces situations doivent être examinées par Santé Canada, à l'aide de la liste des maladies professionnelles établie par les Nations unies, plus précisément l'Organisation internationale du travail, ou OIT. L'information publique d'ACC et les politiques de la CAT montrent que cette dernière suit cette recommandation.
Quelle est la norme suivie par ACC pour évaluer les maladies professionnelles? Si la recommandation n'est pas suivie, il convient de se demander pourquoi. Selon la politique des FAC, les membres ne sont parfois pas assujettis aux normes du Code canadien du travail lorsqu'ils se trouvent dans des lieux de vie. Ce dernier s'applique uniquement pendant les opérations spécialisées et la formation. Cela soulève une question absolument cruciale. La liste des maladies professionnelles de l'OIT devrait-elle être utilisée pour les membres des FAC qui sont exposés à des contaminants documentés dans l'inventaire fédéral dans leurs milieux de vie?
Cela soulève des questions tout à fait importantes au sujet d'un conflit d'intérêts potentiel lorsque vient le temps pour le MDN d'évaluer le programme et la gestion de ces sites.
Merci beaucoup de votre temps.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui.
J'en profite pour remercier ceux qui ont servi.
De toute évidence, compte tenu des témoignages que nous avons entendus aujourd'hui, il faut reconnaître que ce ne sont pas seulement les militaires qui travaillent sur une base, mais aussi des employés et des entrepreneurs civils, qui aident à garder ouvertes les bases, les escadres et les stations navales. Je mentionne à dessein les « stations navales », comme ancien membre de la Force aérienne. J'ai un ami proche qui est dans la marine et qui m'a fait remarquer que j'avais omis d'en parler à de nombreuses reprises. Je les mentionne donc aujourd'hui pour lui.
Nous avons entendu les états de service de M. Hovington depuis le moment où il s'est enrôlé, en 1986, je crois.
Madame Plourde, vous avez mentionné que votre mari était technicien de cellules d'aéronef. Pourriez-vous me dire où il a servi?
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Je suis très fier d'en être le député.
Nous avons entendu le témoignage de représentants du Conseil du Trésor, de la Défense nationale et des Anciens Combattants, et selon ce que nous savons, ils ont une liste. Ils comprennent qu'il y a des sites contaminés et qu'ils doivent s'en occuper, en consultation avec le ministère de la Santé, mais vous avez aussi mentionné le Code du travail.
Lors d'une des rencontres que nous avons eues avec les gens du ministère des Anciens Combattants, j'ai demandé s'ils s'occupaient des employés civils. Est‑ce que vous êtes considérée comme une vétérane ou comme une civile pour ce qui est des problèmes de santé avec lesquels vous devez composer?
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Tout d'abord, je crois que nous devons parler de la transparence et de ce qu'elle signifie. Je vais vous dire pourquoi c'est si important pour tous les citoyens canadiens, et pas seulement pour nous qui avons servi notre pays. D'autres personnes ont mentionné les collectivités avoisinantes de ces bases. Si nous ne produisons pas les données appropriées, parce que nous les « interprétons », et que c'est l'interprétation du MDN qui est utilisée, cela signifie que nous mettons en danger la sécurité du public.
Je m'inquiète pour ma famille, mais pourquoi sommes-nous tous ici? Ces gens à l'écran sont incroyablement courageux. Vous n'avez aucune idée de ce que nous avons vécu au cours des 12 derniers mois. Cependant, pourquoi sommes-nous ici? Nous sommes ici parce que nous sommes la génération plus âgée. Je me suis toujours considérée comme une maman, la maman de la base. Des jeunes viennent y travailler, dès l'âge de 20 ans, et apprennent à devenir des pilotes. Devinez quoi? Ils sont incroyables. Ils sont intelligents. Ce sont les meilleurs. Le problème, c'est qu'ils sont seuls. Ils ont besoin d'une personne plus âgée qui a quatre enfants, comme moi, pour les écouter.
Pourquoi ne suis‑je pas partie, compte tenu de la maladie de Parkinson dont je suis atteinte? Je pourrais peut-être au moins avoir une prestation d'invalidité; même si je n'en suis pas certaine. J'ai très peur de partir, parce que j'ai quatre enfants qui sont aux études et une famille. Je fais cela pour la prochaine génération. Même si je ne reçois pas un sou d'indemnisation et si je sais pertinemment qu'une mère ne devrait pas avoir à discuter d'invalidité avec son fils après 10 ans de médicaments qui finissent par perdre de leur efficacité, ni de la façon dont la maladie de Parkinson prendra de plus en plus de place dans notre vie, j'aimerais qu'il arrive un jour que des femmes comme moi élèvent leurs enfants sans avoir de telles préoccupations.
Les gens ici, également... Nous faisons cela pour la prochaine génération. Nous le faisons pour la population canadienne. Nous le faisons pour les enfants dans les garderies et pour chaque collectivité. Nous nous battons pour vous. C'est pourquoi nous sommes ici.
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À mon avis, le plus important, c'est la transparence. Il est question de tests et ce genre de choses, mais je ne crois pas que nous obtenons les vrais résultats. On les cache. On les amoindrit, pour ainsi dire. Lorsque nous obtenons les résultats des tests...
Par exemple, dans l'immeuble 143, on a fait venir quelqu'un pour faire des tests sur la qualité de l'air, qui ont duré deux mois. Nous avons reçu le rapport, et il semble que tout va bien. La qualité de l'air est bonne.
Expliquez-moi alors pourquoi trois personnes que je connais personnellement — et Erin également — ont travaillé dans cet immeuble et sont décédées d'un cancer du sein. Il y a d'autres personnes qui sont décédées ou qui sont malades après avoir travaillé dans cet immeuble. Nous avons fait nos propres tests avec un... Le pauvre Dave, malgré son cancer du sang, est descendu dans un vide sanitaire avec un moniteur, qui est parti dans tous les sens. On nous dit cependant que tout va bien dans cet immeuble.
Il y a là une contradiction flagrante. Je pense que des choses sont cachées. On balaie des choses sous le tapis pour que personne ne soit au courant. Tout est caché.
Ma fille de 30 ans est venue me voir hier après avoir subi des tests au bureau du médecin. Elle ne pourra probablement jamais avoir d'enfants. Elle a 30 ans. Il semble que cela soit attribuable au fait qu'elle a vécu dans des logements familiaux sur la base. Les logements familiaux dans lesquels nous vivions ont maintenant été démantelés. Ils sont démolis. On se demande bien pourquoi, étant donné qu'ils étaient censés être sécuritaires.
À mon avis, le MDN est censé être là pour prendre soin des Canadiens et les protéger. C'est de notre sécurité qu'il s'agit. Je suis une Canadienne, tout comme vous et comme tout le monde. Pourquoi ma sécurité a‑t‑elle été compromise? Pourquoi les autres membres de cette base — militaires, civils et entrepreneurs — n'ont-ils pas été informés? Pourquoi n'ont-ils pas été protégés?
Nous avons tous consacré notre vie à protéger les Canadiens, mais nous sommes aussi des Canadiens et nous n'avons pas été protégés.
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Il n'y a pas de soucis, monsieur le président.
Ce que disent les témoins est fort important et touchant. Cela dit, j'aimerais prendre 30 secondes pour déposer une motion au nom de . Tout de suite après, je vais m'adresser aux témoins. Voici le texte de la motion:
Étant donné que la base militaire de Bagotville est responsable de la contamination aux SPFA des sources d'eau potable de près de 8 000 résidants du secteur de La Baie et que la somme de 15,5 millions de dollars accordée à la Ville de Saguenay par le gouvernement afin d'assurer le traitement de ses eaux sera complètement épuisée en juillet 2025, le traitement des eaux nécessitant six fois plus de filtres que prévu, le Comité estime que le ministre de la Défense nationale devrait conclure une entente officielle avec la Ville de Saguenay afin que l'entièreté des frais associés au traitement temporaire des eaux contaminées par les SPFA et les coûts d'implantation d'une usine de traitement permanente à La Baie soient couverts par le fédéral, sans quoi l'ensemble des citoyens de Saguenay devront assumer cette hausse de coûts par une augmentation de leurs taxes municipales de plus de 7 millions de dollars annuellement, et il demande au président d'en faire rapport à la Chambre dans les meilleurs délais.
Nous allons pouvoir en débattre plus tard, monsieur le président.
Je me tourne maintenant vers les témoins rapidement. Je suis désolé, je ne voulais pas être cavalier, mais je devais déposer cette motion.
Madame Zimmerman, ce que j'ai très bien compris de votre témoignage, c'est le manque de transparence et la difficulté de faire reconnaître des maladies professionnelles pour les militaires qui sont exposés à des contaminants et à des éléments toxiques ou chimiques sur des bases.
Quand on est un employé civil, il y a des mécanismes pour faire reconnaître des maladies professionnelles. Au Québec, c'est la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité au travail, ou CNESST, qui peut reconnaître ces maladies. Santé Canada peut également établir quels types de produits chimiques ont des incidences sur la santé. Enfin, il y a assurément un service médical au sein des différentes bases.
Comment se coordonnent ces trois types de services? La coordination est-elle suffisante pour vous permettre de faire reconnaître vos maladies professionnelles?
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D'accord. Je ne considère pas que vous êtes cavalier. Vous soulevez une question importante, qui comporte certainement un lien avec la nôtre.
Je vais fonder tout ce que je vais vous dire sur des faits ou sur quelque chose d'étrange que j'ai remarqué, après avoir travaillé à cela depuis 12 mois.
À l'heure actuelle, les PFAS sont nettoyés à North Bay pour 20 millions de dollars, avec votre aide. Le TCE a été nettoyé à Shannon. Pourquoi? Cela nous amène à Gagetown, mais nous en discuterons une autre fois.
Pourquoi cette question est-elle importante? Santé Canada est autorisé à prendre connaissance de la présence de TCE et de PFAS. C'est la raison pour laquelle vous faites partie d'une catégorie à part, Santé Canada étant mis au courant dans les collectivités, et la province et le gouvernement fédéral pouvant faire intervenir ce ministère.
Santé Canada est un ministère. Considérons‑le comme une pyramide, ce qu'il est. Santé Canada n'est pas autorisé dans les bases du MDN. C'est un ministère. Les ministères ne se contredisent pas entre eux, ce qui pose un problème. Ils ne peuvent pas faire cela. La commission de l'environnement non plus. Seule la commission des relations de travail y est autorisée. Qu'est‑ce que les représentants de la commission des relations de travail ont à dire?
Après avoir échangé beaucoup de courriels avec eux, j'ai constaté que le problème, c'est que si le MDN peut démontrer qu'il fait appel à des entreprises privées pour effectuer des tests, comme dans l'immeuble 143, où une liste de contaminants a également été dressée, la commission n'ira pas, parce qu'elle n'a pas suffisamment de preuves pour déposer une plainte. Pourtant, il y a suffisamment d'argent distribué pour qu'ils sachent...
Je vais vous dire ce qui se passe avec l'immeuble 143, même si je n'aurai peut-être plus d'emploi quand j'y retournerai. L'immeuble 143 a un problème. Tout d'abord, j'ai découvert... Savez-vous qu'une CR‑4, ce que je suis, une commis aux finances et à l'approvisionnement, a dû faire faire des démarches toute une nuit pour examiner toutes les évaluations environnementales pouvant être obtenues des États-Unis, afin de pouvoir les transmettre à tous les employés du ministère de la Défense nationale...? Savez-vous qu'ils ont retiré tous ces produits chimiques?
En l'absence de tests, on ne peut pas savoir s'il y a des contaminants. Est‑ce de cette façon que nos sites ferment? Nous savons que le MDN, d'après le témoignage du SMA(IE) et du fait qu'un sous-ministre adjoint d'Environnement Canada siégeait au conseil d'administration pour le TCE... Vous avez entendu parler du TCE. On vous a dit ce que Santé Canada sait. On ne vous a pas dit ce qui se trouve dans ces bases, parce que le problème est que Santé Canada ne peut pas y aller. La commission de l'environnement n'interviendra pas, parce que le MDN démontre, grâce à des documents et des statistiques, qu'il se penche sur la question. C'est un problème. Nous ne partageons pas les contrats, ce qui est mauvais. Nous devons décider de l'intention qui sous-tend nos actions.
Il a aussi la question des critères. Comment se fait‑il qu'un amas qui se trouve juste à côté d'une garderie — que mon fils a d'ailleurs fréquenté pendant un an — ne soit pas répertorié, alors qu'il contient des contaminants qui peuvent demeurer pendant plus d'un millier d'années dans le sol, un problème qui nous touche tous? La seule justification que je peux trouver, après avoir parlé à des membres retraités, est celle des critères: comment les sites sont-ils classifiés? Poussons-nous la recherche assez loin? Devinez quoi? Si tel est le cas, c'est à cause des critères différents, pas d'une personne.
Pourquoi certains de nos sites ferment-ils immédiatement, mais que le terrain n'est pas...? Parce que, selon la documentation, les politiques et les lignes directrices du CCME...
Le président: Excusez-moi. Je voudrais seulement...
Mme Erin Zimmerman: Oh, je suis désolée, monsieur le président. Je suis très...
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Oui. Je ne dis pas qu'il est horrible de travailler pour le MDN. J'adore le MDN. C'est ma vie. Ces gens sont ma famille.
Ce que je vous dis, c'est que le MDN, pour moi, ce sont les êtres humains qui y travaillent et ce qu'ils font. Un système a été mis en place, qui repose sur des compressions budgétaires et l'abolition de postes. Il faut toujours en faire plus avec le même montant. Des choses se perdent dans les transitions qui se font. Nous avons créé un système. Le problème, c'est que nous avons des gens qui occupent des postes élevés et qui sont instruits et devraient être là. Cependant, il y a beaucoup à perdre.
Je me suis rendu compte personnellement de ce qui arriverait si je me retrouvais sans emploi, avec la maladie de Parkinson et une déficience visuelle. Je suis très bonne dans mon travail. Je connais bien les politiques. Pourtant, qui voudra embaucher une personne atteinte de la maladie de Parkinson qui a une déficience visuelle? C'est ma réalité. Je n'arrête pas de penser à cela.
Je veux que les choses aillent mieux. Oui, il ne faut plus que cela soit entre les mains du MDN, même si on y trouve des gens extraordinaires, parce que nous avons créé un système où la vérité n'est pas acceptée. Les gens qui disent la vérité sont rétrogradés. Ils perdent leurs emplois. Ils perdent leurs revenus. Cela fait du tort à nos familles. Nous vivons dans la honte. Ce n'est pas ce qu'il faut faire ici. Il faut unir nos efforts et être plus forts et meilleurs. Mon père a été membre de la GRC pendant 35 ans. Mes grands-parents ont servi. Ma sœur sert. Mon beau-frère est en service. Ma nièce se dirige vers cela elle aussi. Nous sommes un groupe extraordinaire d'êtres humains.
Je ne suis pas déloyale. Je suis déloyale à l'égard du système qui a été créé, dans lequel rien ne se fait.
Tout d'abord, je tiens à remercier nos trois témoins d'aujourd'hui de leur présence parmi nous. Je pense que nous pouvons tous constater à quel point cela est émotif pour vous. Certains d'entre vous étaient nerveux, et je dirais que vous vous en êtes très bien sortis, alors je vous félicite. Je vous remercie de votre service.
Comme il me reste un peu de temps, j'aimerais que nos trois témoins nous fassent part des principales recommandations qu'ils aimeraient voir dans le cadre de cette étude.
J'aimerais, monsieur le président, que les trois témoins disent quelques mots pour conclure.
Le DSIFC — le Directeur-Service des incendies (Forces canadiennes) — a élaboré beaucoup de nouvelles lignes directrices. Nous sommes passés de la mousse C8 dans les années 1980 et 1990 à la mousse C6. Maintenant, ils vont probablement passer à la C3, qui n'est certainement pas aussi bonne que la C6 et qui n'a pas été approuvée. Le temps nous dira vers où nous allons et comment la démarche sera guidée par eux. C'est à peu près cela, en gros.
Il y a les PFAS et les PFOS. L'endroit où nous nous entraînions à Moose Jaw se trouvait à environ 150 mètres du bâtiment 143. Nous avions l'habitude de déverser toutes sortes de déchets de carburant et de liquides inflammables, et d'allumer [difficultés techniques] pratiquement tous les soirs et les fins de semaine. Ce terrain est très contaminé depuis probablement 40 à 50 ans et se trouve, comme je l'ai dit, à 150 mètres de l'immeuble 143.
C'est à cause de cela que nous sommes si préoccupés par notre santé.
Ma situation est déjà très mauvaise. J'étais une employée vraiment reconnue, qui a reçu des médailles et des certificats, et qui a obtenu d'excellentes promotions de ses patrons. Je vais vous dire une chose: je n'ai jamais été traitée aussi mal. C'est la même chose pour Shaunna et Dave. Cela a obligé Shaunna à s'absenter du travail. Pourquoi suis‑je restée? Mon neurologue me demande pourquoi je reste sur un site contaminé. J'ai besoin d'un emploi. J'ai besoin de mon poste de fonctionnaire. Il y a les gens là‑bas. Je ne retourne pas au travail de gaieté de cœur. J'ai parlé à mon médecin cet après-midi. Je vais parler ouvertement de mon état. Je n'ai pas dormi depuis deux mois. Je n'ai pas le droit de travailler à ce dossier. Je ne suis pas ici en vacances. Je suis censée avoir un congé payé. J'utilise tous mes congés non payés pour vous parler aujourd'hui, afin de m'assurer que vous compreniez bien que je suis un être humain. J'ai besoin que vous compreniez. Je devrai peut-être m'absenter pendant quelques semaines. Je suis terrifiée à l'idée que si je m'absente pendant quelques semaines, on va me mettre à la porte et je n'aurai pas d'information.
C'est là où se situe le problème.
Où dois‑je aller, en tant que fonctionnaire? Je n'ai même pas de syndicat. Je vous dis que le vice-président de mon syndicat siège à la commission de l'environnement comme représentant. Ce sont tous des employés du MDN. Nous sommes tous préoccupés par nos emplois, compte tenu de la situation économique actuelle.
Je suis désolée, monsieur. Merci. Nous avons besoin d'aide. Je vous en prie.