:
La séance est ouverte. Nous avons le quorum et les témoins sont prêts.
Avant de présenter les témoins et de donner la parole à M. Hamilton pour cinq minutes, je tiens à signaler aux membres du Comité que la séance de jeudi est annulée par suite d'une entente entre les whips. Ce n'est pas sans occasionner quelque difficulté, mais il vaut mieux prévenir les députés le plus tôt possible que nous ne siégerons pas jeudi.
La présidence se permet de déplorer la décision des whips, car ce genre de chose arrive beaucoup trop souvent. Il est très difficile de diriger les travaux des comités et de faire des études cohérentes en devant se soumettre aux caprices des whips. Il est irritant de constater que d'autres questions l'emportent sur les travaux solides et importants des comités. Seuls les députés peuvent y remédier. J'encourage les députés à intervenir auprès de leur whip.
Après ce coup de sang, j'invite M. Hamilton à faire son exposé liminaire et à nous présenter Mme Kutz et M. Randall.
Monsieur Hamilton, bienvenue à vous. Il est agréable de vous retrouver devant le Comité.
:
Merci, monsieur le président. Je suis heureux de comparaître de nouveau.
C'est avec plaisir que je me joins à vous pour discuter du contexte en évolution de la sécurité dans l'Arctique, de la souveraineté du Canada dans ce territoire et de notre politique étrangère qui le vise.
Tout d'abord, la souveraineté du Canada dans l'Arctique existe depuis longtemps et elle est bien établie. Chaque jour, grâce à une vaste gamme d'activités, les gouvernements, les peuples autochtones et les collectivités locales exercent la souveraineté durable du Canada sur les terres et les eaux de l'Arctique.
En ce qui concerne la sécurité, depuis la fin de la guerre froide, l'Arctique circumpolaire est placé sous le signe de la coopération internationale et de la paix. Bien que la région demeure pacifique, elle n'échappe pas aux tensions. Nous devons suivre avec vigilance les répercussions des conflits géopolitiques en cours et des activités de nos adversaires.
Le renforcement du dispositif militaire et les essais d'armes constants de la Russie dans l'Arctique demeurent troublants en soi, mais l'invasion non provoquée de l'Ukraine fait ressortir le mépris total de la Russie pour les principes internationaux de souveraineté et d'intégrité territoriale, les principes fondamentaux qui sous-tendent la coopération dans l'Arctique.
[Français]
C'est la raison pour laquelle les États arctiques aux vues similaires ont réagi de manière forte et concertée, notamment en interrompant leur coopération avec la Russie au sein de forums régionaux comme le Conseil de l'Arctique.
Le Canada continue de travailler en étroite collaboration avec ses partenaires autochtones et étatiques aux vues similaires afin de promouvoir la collaboration et de poursuivre le travail important du Conseil de l'Arctique sur des projets qui n'impliquent pas la participation de la Russie.
Le Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord du Canada et la politique de défense nationale intitulée « Protection, Sécurité, Engagement » décrivent les défis et les risques en matière de sécurité auxquels le Canada se heurte dans l'Arctique.
Le chapitre international du Cadre définit les domaines prioritaires des activités internationales du Canada dans l'Arctique, dont le renforcement de l'ordre international fondé sur des règles dans l'Arctique, la définition plus claire des frontières du Canada dans l'Arctique, la promotion d'un Arctique et d'un Nord sûrs, sécurisés et bien défendus, et l'élargissement des activités internationales du Canada à l'égard du Nord.
[Traduction]
Je crois savoir que des collègues du ministère de la Défense nationale ont présenté un exposé au Comité plus tôt ce mois‑ci. Je tiens à souligner que l'investissement dans nos capacités en matière de défense nationale et dans nos capacités dans l'Arctique renforce notre position sur la scène internationale. Voilà pourquoi Affaires mondiales Canada appuie fermement les efforts visant à améliorer les capacités du Canada et son dispositif de défense dans l'Arctique.
Bien entendu, notre partenariat avec les États-Unis revêt une importance cruciale pour la sécurité dans l'Arctique. Le Canada et les États-Unis travaillent en étroite collaboration pour accroître la coopération en matière de défense du continent et de l'Arctique, notamment en modernisant le NORAD.
La sécurité du Canada repose également sur sa participation à l'OTAN. Sur les huit États de l'Arctique, cinq sont actuellement des alliés de l'OTAN, et la Finlande et la Suède se joindront à l'alliance dans un proche avenir. Comme le secrétaire général Stoltenberg l'a répété à maintes reprises, l'OTAN protégera et défendra chaque pouce du territoire allié. Cela comprend tout le territoire du Canada, y compris, bien sûr, l'Arctique.
Bien que les tensions géopolitiques soient au premier plan des préoccupations en ce moment, il importe de se rappeler que les changements climatiques mondiaux demeurent une grave menace pour l'Arctique et ses habitants, dont les membres des communautés autochtones. Le Canada est un chef de file en matière de lutte contre les changements climatiques, notamment sous l'angle des répercussions sur notre sécurité. Affaires mondiales Canada et le ministère de la Défense nationale travaillent à l'établissement, au Canada, du Centre d'excellence OTAN pour le changement climatique et la sécurité. Les répercussions des changements climatiques sur le contexte de la sécurité dans l'Arctique seront l'un des nombreux sujets que le Canada et ses alliés étudieront dans ce centre d'excellence.
[Français]
À mesure que les changements climatiques rendent l'Arctique plus accessible, quoique de façon inégale, les activités et les intérêts internationaux continueront de croître, notamment de la part de certains États qui ne partagent pas nos valeurs.
Dans le cas de la Chine, ses intérêts et ses ambitions concernant l'Arctique sont à la fois économiques et géostratégiques et reflètent sa participation croissante à la gouvernance mondiale au sens large. La Chine se considère comme un État « quasi arctique », une désignation sans reconnaissance internationale, et a décrit les régions polaires comme étant l'une des nouvelles frontières stratégiques du monde.
La stratégie évolutive adoptée par le Canada à l'égard de la Chine reconnaît la complexité de la relation entre les deux pays et la nécessité de relever des défis, de se faire concurrence, de collaborer, par exemple, en ce qui a trait aux changements climatiques, et de coexister, le cas échéant.
[Traduction]
En terminant, je tiens à dire que les Canadiens bénéficient depuis longtemps de la protection offerte par la géographie, en particulier celle des voies d'approche nordiques. À mesure que l'Arctique continuera de gagner en importance stratégique au cours des années et des décennies à venir, les protections naturelles offertes par un Arctique éloigné et couvert de glace ne suffiront plus à garantir la sécurité et la souveraineté du Canada. C'est pourquoi Affaires mondiales Canada continuera de travailler en étroite collaboration avec l'ensemble du gouvernement et avec ses alliés et partenaires régionaux afin d'atténuer et de gérer les tensions régionales, de repousser les menaces et de relever les défis communs.
Merci. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
:
Bien sûr. Merci beaucoup. Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à préciser que l'activité et la coopération militaires sont explicitement exclues des travaux du Conseil de l'Arctique, qui demeure un organisme clé pour soutenir la protection de l'environnement, la lutte contre les changements climatiques et la coopération pour le développement durable. Les députés savent probablement que le Canada a d'abord mis en veilleuse sa participation au Conseil de l'Arctique pour réfléchir à la marche à suivre sous la présidence de la Russie, qui va jusqu'en 2023. Le Canada et ses partenaires aux vues similaires ont condamné l'invasion lancée par la Russie et déclaré qu'elle était contraire aux principes de souveraineté et d'intégrité territoriale, qui sont essentiels au Conseil de l'Arctique.
Quoi qu'il en soit, les sept États aux vues similaires qui font partie du Conseil ont rétabli leur coopération entre eux. Cela exclut la coopération avec la Russie pour le moment, mais, encore une fois, conformément à la déclaration initiale du Conseil de l'Arctique, celui‑ci s'intéresse à des questions non militaires.
:
Merci, monsieur le président. Je vais poursuivre les échanges au sujet du Conseil de l'Arctique avec Mme Kutz, si cela vous convient.
Le 3 mars, peu de temps après l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie, le Canada, le Danemark, la Finlande, l'Islande, la Norvège, la Suède et les États-Unis ont déclaré qu'ils ne participeraient plus aux réunions du Conseil de l'Arctique tant qu'il serait présidé par la Russie.
Le 8 juin, le Canada et ses alliés ont annoncé leur intention de reprendre la coopération à l'égard d'un nombre limité de projets déjà approuvés par le Conseil de l'Arctique qui ne font appel ni au leadership, ni à la participation de la Russie.
Comment cela se passe‑t‑il? En quoi consiste cette participation? Pour le Conseil de l'Arctique, quels ont été les contrecoups de l'invasion illégale?
De plus, le Comité s'est fait dire que, chose plutôt étonnante, la Russie se montrait, avant l'invasion, raisonnablement « coopérative » — je vais faire un effort d'imagination pour employer ce terme — avec les autres membres du Conseil de l'Arctique dans les dossiers liés à l'Arctique. Comment voyez-vous cette relation évoluer et peut-être influer sur nos priorités dans l'Arctique?
:
Merci beaucoup de la question.
Vous avez décrit avec exactitude le déroulement des faits.
En mars dernier, les États aux vues similaires ont condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nous avons immédiatement suspendu notre participation au Conseil et à tout déplacement en Russie, étant donné que ce pays assume la présidence du Conseil par roulement jusqu'en 2023.
De plus, vu l'importance des travaux du Conseil et des contributions qu'il apporte aux collectivités du Nord et aux intervenants qui participent aux travaux, en juin de cette année, après avoir évalué toutes les options, les États aux vues similaires se sont réengagés dans les projets du Conseil auxquels la Fédération de Russie ne participe pas.
Tous les deux ans, le Conseil de l'Arctique approuve un programme de projets. Plus d'une centaine sont normalement en cours pendant cette période de deux ans. Grâce à notre réengagement dans les projets, le Conseil peut travailler à des dossiers axés sur l'environnement, le développement durable, le savoir autochtone et toute la gamme des activités. Le Canada s'est réengagé dans environ 70 de ces activités avec des partenaires.
Bien sûr, nous nous inquiétons de l'avenir du Conseil, de sa santé et de sa stabilité. Nous nous intéressons actuellement à la transition en douceur de la présidence, qui sera confiée à la Norvège au printemps 2023. Entretemps, nous faisons ce que nous pouvons pour maintenir le plus d'activités possible sous l'égide du Conseil et nous nous concentrons sur le transfert correct et en souplesse de la présidence.
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Merci, monsieur le président.
Je serais curieuse d'entendre la réponse.
Monsieur Randall ou monsieur Hamilton, ma question porte davantage sur le droit des océans. Dans le cadre de votre travail à Affaires mondiales Canada, à quel point est-il important de bien savoir ce qui se trouve dans nos eaux territoriales? Est-il important de savoir s'il s'agit d'un navire commercial ou scientifique, à quel endroit il est passé, d'où il est parti et où il s'en va?
Pour les fins de votre travail, à quel point est-il important d'avoir une image précise, en temps réel, de ce qui se passe dans nos eaux territoriales?
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Monsieur le président, je peux peut-être répondre à cette question.
Le gouvernement reconnaît la nécessité d'améliorer et de moderniser les capacités de surveillance dans le Nord canadien. Il s'est engagé à débloquer des fonds pour le faire.
Des travaux sont en cours, par exemple, pour achever les installations navales de Nanisivik, dans la baie de l'Arctique. Cela appuiera le ravitaillement de nos navires dans le Nord afin d'accroître la présence des Forces armées canadiennes et leur capacité de maintenir leur présence à long terme.
Le gouvernement a récemment annoncé qu'il entreprendrait la construction de deux brise-glaces polaires pour la Garde côtière canadienne. Cela nous permettra d'être plus présents toute l'année dans l'Arctique. Le rythme de nos exercices militaires et de nos opérations de surveillance dans le Nord a augmenté depuis environ un an, et je sais que le gouvernement s'est engagé à poursuivre dans la même voie.
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Je peux certainement dire que nous constatons une augmentation de leurs capacités militaires.
Pour ce qui est de la Russie, cette expansion se fait dans son propre Arctique, dans ses territoires arctiques. Encore une fois, d'un point de vue purement militaire, nous ne percevons pas le renforcement de ses capacités terrestres ou maritimes comme une menace directe, dans la mesure où nous ne pensons pas que les Russes tenteront de lancer une attaque contre le Nord canadien. Cela dit, l'orientation politique de la Russie de Poutine nous inquiète, et nous avons vu qu'elle a très peu ou pas du tout de respect pour le droit international. Par conséquent, même si, à première vue, nous ne voyons pas l'augmentation des capacités matérielles comme une menace particulière visant le Canada, nous sommes préoccupés par la politique entourant ce genre de renforcement militaire.
Pour ce qui est de la Chine, encore une fois, nous considérons que la menace n'est pas militaire — pas cinétique, en tant que telle —, mais nous avons vu des activités malveillantes de la part de la Chine visant le Canada sous la forme de menaces hybrides, de cyberactivités et de tentatives d'investissement prédateur, alors nous surveillons ces questions de très près.
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Je vais d'abord répondre à la question du passage inoffensif.
Comme je l'ai déjà mentionné, monsieur le président, la mer territoriale se trouve au‑delà de notre ligne de base de 12 milles marins, alors il ne s'agit pas des eaux intérieures du Canada, mais nous avons beaucoup de droits souverains sur cette zone. Cependant, chaque État a le droit de passer dans la mer territoriale si c'est de façon inoffensive. Selon la définition de la convention, le passage est inoffensif aussi longtemps qu'il ne porte pas atteinte à la paix, au bon ordre ou à la sécurité de l'État côtier.
Évidemment, on ne peut pas utiliser des armes quand on est dans la mer territoriale. Ce n'est pas considéré comme un passage inoffensif. Vous ne pouvez pas commettre d'actes illégaux ou de graves actes de pollution dans la mer territoriale. On ne peut pas mener des activités de recherche ou d'arpentage sans la permission de l'État côtier. Essentiellement, on vous dit que vous avez le droit de passer de façon inoffensive. C'est une chose à laquelle tous les États signataires de la Convention sur le droit de la mer adhèrent de façon très stricte. Le Canada en bénéficie ailleurs dans le monde.
En ce qui concerne les navires chinois, nous avons remarqué, au cours des dernières années, qu'ils font de la recherche scientifique marine. Ils ne l'ont pas fait dans nos eaux intérieures. Ils l'ont fait à quelques reprises dans notre mer territoriale, et ils nous ont demandé la permission, que nous avons accordée. Dans un cas, nous avions des scientifiques à bord.
Pour ce qui est de certaines infrastructures, je crois que je devrais m'en remettre à M. Hamilton.
Monsieur Hamilton, j'aimerais entendre votre point de vue sur les minéraux critiques. Il n'y a pas si longtemps, une ou deux semaines, tout au plus, le Canada a enlevé à des entreprises chinoises le droit d'extraire des minéraux critiques dans le Nord. Quelques jours après, on a appris que les Américains sont très intéressés par ce genre de projets, qu'ils souhaitent possiblement financer à grands coups de subventions gouvernementales.
Je préfère de loin que ce soit les États‑Unis qui aient des activités dans le Nord et non la Chine, entre vous et moi. Cela dit, n'y a-t-il pas un risque que cela mette en péril notre capacité à profiter de ces minéraux, dans un contexte où les chaînes d'approvisionnement en sont très dépendantes?
Y a-t-il un risque que les Américains aient envie de faire main basse sur les ressources minières du Nord pour assurer leur propre sécurité dans la chaîne d'approvisionnement? Sommes-nous un joueur important dans ce secteur ou sommes-nous en train de laisser aller nos ressources à un joueur beaucoup plus gros que nous?
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Je ne suis pas au courant de plans d'investissement précis, mais je sais qu'ils existent.
En ce qui concerne la Chine, tout d'abord, nous avons cet instrument législatif, la Loi sur Investissement Canada, qui a des pouvoirs très larges pour refuser certains types d'investissements partout au Canada, particulièrement dans le Nord canadien et en ce qui concerne les minéraux critiques, lorsque la communauté de la sécurité et du renseignement évalue que cela pourrait constituer un risque pour notre sécurité nationale. Je sais que cela s'est fait très récemment dans le cas d'un éventuel investissement chinois.
Pour ce qui est des États‑Unis, comme le dit la députée, nous sommes beaucoup plus à l'aise avec leurs investissements. Bien entendu, les États‑Unis sont liés par toutes les règles et tous les règlements commerciaux qui existent entre nous dans le cadre de nos accords bilatéraux et trilatéraux, qui incluent le Mexique, ainsi que par les normes plus générales du commerce international.
Je suis convaincu que l'ordre international fondé sur des règles qui s'applique au commerce et à l'investissement s'applique particulièrement bien au Canada et aux États‑Unis. Chaque investissement éventuel sera évalué au cas par cas.
Il s'agit de la disposition de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer qui permet aux États côtiers d'avoir des droits souverains au‑delà de 200 milles marins s'ils peuvent prouver que le fond marin et le sous-sol sont, en fait, le prolongement de leur masse terrestre. Comme l'océan Arctique est un océan clos, formant jadis une seule masse qui s'est ensuite séparée, il est presque entièrement de nature continentale. L'un des cinq États côtiers aura des droits souverains sur une partie de ce territoire.
Par conséquent, il y a aussi beaucoup de chevauchements. Le processus est scientifique. Vous prouvez à la commission responsable, à New York, que c'est de nature continentale. Elle ne décide pas des frontières; elle décide seulement s'il s'agit d'une zone continentale ou non.
Vous avez raison de dire que la commission de New York a reçu des mémoires assez étoffés de pays montrant une grande superficie de territoire comme faisant partie de leur plateau continental, mais cela ne veut pas dire qu'ils en sont propriétaires.
Comme les limites comportent beaucoup de chevauchements, tous les États côtiers devront un jour s'asseoir et s'entendre entre eux sur l'emplacement des frontières. Tous les États côtiers continuent d'adhérer à la Déclaration d'Ilulissat, qui dit qu'ils le feront de façon pacifique et conformément au droit international.
Quant à savoir combien de temps cela prendra, la commission de New York est terriblement débordée. Elle a reçu plus de mémoires qu'elle ne s'y attendait lorsqu'elle a créé la convention, alors, à l'heure actuelle, il lui faut de nombreuses années pour examiner une demande, une fois qu'un État l'a déposée. C'est une chose à laquelle nous travaillons à New York pour essayer d'accélérer le processus, mais malheureusement, à l'heure actuelle, cela prend beaucoup de temps.
:
Sachant que la période des Fêtes approche à grands pas, j'espère qu'à la fin, nous pourrons encore dire que le père Noël est Canadien.
Monsieur Hamilton, vous avez dit que vous n'aviez pas eu l'occasion de voir le « Rapport 6 — La surveillance des eaux arctiques », de la vérificatrice générale. Cependant, il y a une note intéressante à la pièce 6.3, à la page 4, qui dit...
À titre d'information, en 2020, la saison de navigation dans l'Arctique a été limitée. Aucune embarcation de plaisance ou autre n'a été autorisée à entrer dans les collectivités du Nord en raison du risque d'exposition à la COVID‑19, mais certains navires ont tenté de contourner ces restrictions.
La pièce 6.3, dit ceci:
Par exemple, au cours de l'été 2020, un voilier étranger est entré dans l'Arctique canadien sans autorisation ni exemption. Un surveillant inuit a aperçu le voilier près de Cambridge Bay.
Nos systèmes de surveillance n'ont pas été capables de le détecter jusqu'à ce qu'il soit presque au rivage, où quelqu'un l'a vu, probablement un Ranger.
Ma question est la suivante: connaissons-nous la nationalité de ce navire?
:
D'accord. La motion est recevable. C'est en rapport avec ce dont nous discutons. C'est sur la table. Je présume que vous ne voulez pas en débattre tout de suite et que nous pouvons reporter le débat. Est‑ce possible?
M. James Bezan: Nous n'avons pas besoin d'en débattre. Nous pouvons passer au vote.
Le président: D'accord.
Un député: Je ne sais même pas de quoi il s'agit.
Le président: Est‑ce que tout le monde comprend? D'accord. Nous ne comprenons pas.
M. Bezan propose que la vérificatrice générale soit invitée à comparaître devant le Comité pour son étude. Comme je l'ai dit, sa motion est recevable. Il souhaite qu'elle soit mise aux voix aujourd'hui, mais bien sûr, nous voudrons peut-être en débattre.
Je vois que M. May a levé la main.
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je vous remercie, monsieur Hamilton, ainsi que votre équipe, d'être ici aujourd'hui.
Plus tôt le mois dernier, les États‑Unis ont publié une stratégie nationale pour la région de l'Arctique. Elle est axée sur quatre piliers: la sécurité, l'environnement, le développement économique durable et la gouvernance internationale. En réponse à cette nouvelle stratégie, le fondateur et chercheur principal de l'Institut de l'Arctique, Malte Humpert, a déclaré ceci:
La nouvelle stratégie nationale des États‑Unis pour l'Arctique laisse entendre que la montée des tensions géopolitiques découlant de la guerre en Ukraine mettra fin à l'exceptionnalisme de l'Arctique. Il est probable que la Russie, la Chine, les États‑Unis et leurs alliés de l'OTAN réduiront leur coopération internationale et intensifieront leurs activités militaires dans la région au cours des prochaines années.
À votre avis, comment l'invasion russe illégale a‑t‑elle influencé la stratégie américaine pour l'Arctique? Selon vous, quelles en sont les conséquences pour le Canada?
:
Monsieur le président, c'est une excellente question.
Nous avons examiné très attentivement la stratégie américaine. Compte tenu de la situation géopolitique actuelle, nous sommes certainement d'accord pour dire qu'en raison de la concurrence géopolitique accrue à l'échelle mondiale, on ne peut s'empêcher de penser qu'il y aura des répercussions sur l'Arctique.
Cela dit, tous les États de l'Arctique, sauf un, sont de formidables alliés et sont très coopératifs en ce qui concerne la sécurité de la région circumpolaire. Cette exception est, bien sûr, la Russie. Je pense qu'il est indéniable que l'invasion de l'Ukraine par la Russie a influencé l'évaluation américaine, tout comme elle a influencé notre propre évaluation.
Cela dit, l'avenir de la géopolitique de l'Arctique est à très long terme. Vladimir Poutine ne sera pas président de la Russie éternellement. On peut imaginer le jour où nous redeviendrons coopératifs avec la Russie. Ce jour n'est pas proche, mais il faut de la diplomatie. Il faut une coordination entre le Canada et les autres alliés de l'Arctique pour demander des comptes à la Russie, mais aussi pour créer un espace où la coopération peut renaître. Cela ne se produira pas à court terme.
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Nous reprenons la séance.
Pour la prochaine heure, nous accueillons M. Clint Davis, président et chef de la direction de Nunasi Corporation, et M. Les Klapatiuk, d'International Logistical Support Inc., de quelque part; nous ne savons pas exactement où.
Monsieur Davis, vous êtes présent, alors vous avez cinq minutes.
Chers collègues, je regarde l'horloge et je sais que nous avons quelques motions à la fin, alors je vais devoir réduire le temps de chacun. Je ne sais pas de combien, mais soyez avertis.
Monsieur Davis, nous n'allons pas réduire votre temps. Vous avez cinq minutes, s'il vous plaît.
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Merci à vous, monsieur le président, et aux membres du Comité. C'est un honneur d'être ici pour discuter d'un sujet aussi important que la sécurité dans l'Arctique.
Nunasi est une société de développement inuite du Nunavut appartenant à deux associations inuites régionales, QIA et la Kivalliq Inuit Association, et à une société de développement inuite régionale. Sa structure est telle que Nunasi appartient au final à tous les bénéficiaires en vertu de l'Accord du Nunavut.
C'est une histoire très intéressante. C'est la plus ancienne société de développement inuite au pays. Elle a été créée en 1976 par l'Inuit Tapiriit du Canada, organisation plus connue aujourd'hui sous l'appellation ITK, et elle avait pour mission de donner aux Inuits la possibilité de participer aux activités économiques en prévision du règlement de leurs revendications territoriales. À l'époque, elle participait à diverses activités commerciales, des exploitations minières aux compagnies aériennes en passant par les hôtels et l'hébergement. Aujourd'hui, elle intervient dans quatre domaines, à savoir les services de santé, l'énergie, l'infrastructure des transports et la défense nationale.
Nunasi est actionnaire de Nasittuq, société dont les propriétaires sont en majorité inuits et qui exploite et entretient le Système d'alerte du Nord en vertu d'un contrat de sept ans. Ce contrat a été attribué à la fin de janvier de cette année.
Le deuxième actionnaire de Nasittuq est la Pan Arctic Inuit Logistics Company. Cette entreprise représente les six sociétés de développement inuites situées dans la région désignée des Inuvialuit, dans les Territoires du Nord-Ouest, dans tout le Nunavik, dans le Nord du Québec, et jusqu'au Nunatsiavut, au Labrador, d'où je viens.
Le troisième actionnaire de Nasittuq est ATCO Frontec, une filiale d'ATCO Ltd., qui a une longue expérience de travail dans le Nord et de partenariat avec les Inuits.
Vous êtes nombreux à savoir que le Système d'alerte du Nord est une chaîne de sites radars et d'installations de soutien qui font partie de l'Accord du NORAD entre le Canada et les États-Unis. Il a été créé en 1985 pour détecter les menaces potentielles dans l'espace aérien nord-américain et intervenir rapidement. Le contrat fédéral exige l'entretien de 47 sites éloignés dans l'Arctique canadien, en plus de trois installations en Ontario. C'est la deuxième fois que Nasittuq est chargée de s'occuper de cette infrastructure militaire. Le premier contrat a couvert la période de 2001 à 2014. Il va sans dire que nous avons été très heureux d'apprendre que nous avions effectivement obtenu de nouveau ce contrat.
Au début d'octobre de cette année, Nasittuq a également obtenu le contrat de huit ans pour fournir des services d'exploitation, d'entretien et de soutien à la SFC Alert sur l'île d'Ellesmere, au Nunavut. Nasittuq est titulaire du contrat et fournit des services à la SFC Alert depuis 2012.
Je suis ici pour rappeler que les politiques et les investissements prévus par le Canada en matière de sécurité de l'Arctique doivent inclure les Inuits.
Pour commencer, selon le chef d'entreprise inuit Harry Flaherty, nous sommes les yeux et les oreilles du pays dans le Nord. La région de l'Arctique dont nous parlons englobe une immense étendue de terres appelée l'Inuit Nunangat, c'est‑à‑dire la patrie des Inuits. Elle représente 35 % de la masse terrestre du Canada et 50 % de l'ensemble de son littoral. Il y a 53 collectivités dans l'Inuit Nunangat, qui compte plus de 56 000 habitants, dont 47 000 Inuits. Les Inuits y vivent depuis 5 000 ans, et notre présence ininterrompue étaye la souveraineté que le Canada peut revendiquer sur l'Arctique.
Deuxièmement, la capacité financière et l'expertise commerciale des sociétés de développement inuites se sont améliorées depuis 10 ans. Nous sommes de très bons partenaires commerciaux, et notre expérience devrait être mise à profit à toutes les étapes de la planification de la sécurité nationale.
Troisièmement, les priorités fédérales en matière de réconciliation et de sécurité nationale peuvent s'appuyer mutuellement dans l'Arctique. Les sociétés de développement inuites sont prêtes à travailler avec l'armée et avec d'autres ministères fédéraux pour dresser des plans répondant aux besoins de sécurité, tout en respectant la souveraineté, les droits et le mode de vie de nos collectivités. Cette approche tient compte des obligations découlant des accords sur les revendications territoriales des Inuits et appuie l'engagement du gouvernement fédéral à l'égard de la réconciliation économique.
Enfin, les objectifs de sécurité dans l'Arctique ne peuvent être réalisés que grâce à des investissements bien planifiés dans l'infrastructure locale. Il ne faut pas s'étonner que les infrastructures du Nunavut, et même de l'ensemble de l'Inuit Nunangat, soient parfois inexistantes par rapport aux collectivités du Sud. Les services garantis que beaucoup tiennent pour acquis, comme l'eau potable, l'approvisionnement régulier en électricité et une connectivité Internet constante, n'existent tout simplement pas au niveau acceptable que nous constatons ici dans le Sud.
En octobre 2020, Nunavut Tunngavik Incorporated, qui est l'organisme politique inuit territorial, a publié un rapport intitulé Nunavut's Infrastructure Gap. C'était la première initiative du genre, et elle a montré que les infrastructures du Nunavut sont souvent insuffisantes, mal entretenues, voire carrément absentes, par rapport au niveau de référence canadien. Cette situation doit changer.
Merci, monsieur le président. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les députés, Inuvik est la base du NORAD la plus active au Canada.
Je m'adresse à vous à partir du hangar et de la piste d'où l'avion de ravitaillement en vol tactique CC‑130 a décollé 439 fois, et d'où l'ILS a apporté un soutien à l'ARC et à la United States Air Force 600 fois de plus en 16 ans. Ce que nous appelons le « hangar vert » de l'aéroport d'Inuvik est la seule infrastructure de ce genre dans l'Ouest de l'Arctique canadien, au nord du cercle polaire et dans l'océan Arctique. Et pourtant, une section des Opérations immobilières du MDN nous a retirés du « ici et maintenant » et de l'avant-garde de la défense nord-américaine.
Il s'agit de la même propriété que, le 25 août dernier, le ministère de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique jugeait essentielle à la défense nord-américaine, mais le ministère de la Défense nationale ne vas pas la louer, la sous-traiter ou l'acheter pour soutenir le NORAD. C'est la même propriété au sujet de laquelle, les 12 et 13 septembre de cette année, deux attachés militaires américains sont venus me voir pour discuter d'une acquisition éventuelle. C'est maintenant un projet actif de pays à pays.
Quand il a témoigné devant le Comité de la Chambre des communes — je crois que c'était le 1er novembre —, le général Pelletier n'en a pas parlé. On m'a dit que tout le monde à Ottawa, à Washington et au NORAD sait ce qui se passe, tout comme les Britanniques et l'OTAN.
« Faites confiance, mais vérifiez. » Votre comité est dans une position tout à fait désavantageuse. Vous devez vous fier à ce qu'on vous dit, mais comment le vérifiez-vous? Toutes mes déclarations et tous mes tableaux peuvent être vérifiés grâce à des renseignements provenant de sources ouvertes, de relevés de l'ILS, de factures, de photographies, de notes ou de courriels personnels.
En fait, je ne peux pas vous dire pourquoi les Opérations immobilières, en période de crise nucléaire, refusent d'appuyer le NORAD en fournissant le seul hangar disponible sur 40 % de la masse terrestre du Canada.
Les Opérations immobilières ne soutiendront pas nos équipages de ravitailleurs en vol, qui ont intercepté des bombardiers russes à partir du hangar de l'ILS.
Les Opérations immobilières forcent l'ARC et le NORAD à mener des opérations dans l'Arctique sans assurer la sécurité des avions.
En octobre 2021, un lieutenant-colonel des Opérations immobilières a ordonné à son personnel de rédiger un nouveau contrat pour l'ILS. On le lui a refusé. Pourquoi?
Les Opérations immobilières ont cédé l'approvisionnement stratégique en carburant du NORAD d'environ 270 000 litres à l'EOA, l'emplacement d'opérations avancé, d'Inuvik, et quatre réservoirs de 75 000 litres ont été détruits. L'accès à du carburant dans l'ensemble de l'Arctique est et reste indispensable à toutes les opérations de l'ARC et du NORAD.
Le 11 juin 2021, un général du NORAD et un général canadien m'ont posé une question sur l'état des négociations contractuelles entre les Opérations immobilières et moi-même. Quand je leur ai dit qu'il n'y en avait pas, ils ont exprimé perplexité et sentiment de trahison. Le NORAD a fait connaître ses besoins. Les Opérations immobilières et le Canada n'en ont pas tenu compte et n'ont pas tenu compte de notre défense commune.
Les Opérations immobilières ont commencé à essayer de détruire l'ILS en 2015. Ils n'ont pas cessé depuis, mais au détriment de notre pays et de nos relations avec nos alliés, notamment dans le cadre du NORAD et de l'OTAN.
On semble aller d'échec en échec entre des décisions aux ramifications en cascade. Je veux dire par là que l'abandon de l'ILS par le Canada est une perte d'infrastructure qui a une incidence sur le NORAD, sur notre défense et sur les services de recherche et sauvetage. Chacun de ces éléments a lui-même des ramifications. Des décisions bureaucratiques non imputables ont eu des répercussions sur le ravitaillement en vol, sur les services de recherche et sauvetage et sur l'approvisionnement en carburant, lesquelles ont leurs propres ramifications en aval. Nous avons pourtant la possibilité d'y remédier.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, merci de votre présence, monsieur Davis dans la salle et monsieur Klapatiuk à distance.
Ma première question s'adresse à M. Klapatiuk.
Si j'ai bien compris, l'infrastructure de défense dans le Nord est en très piteux état. Je n'y suis pas allée, mais j'ai beaucoup lu sur cette région. Si nous ne maintenons pas notre souveraineté par notre présence, que faisons-nous donc?
En quoi l'annulation de certains contrats compromet-elle notre sécurité nationale? Quel est le problème? Est‑ce une question d'idéologie?
Pour être plus précise, le Canada, comme vous le savez, en est au point où l'infrastructure essentielle du NORAD doit être modernisée. Cela va coûter des dizaines de milliards de dollars et prendre plusieurs décennies. Quels genres de possibilités envisagez-vous pour votre entreprise? Quels projets d'infrastructure précis pourraient profiter aux collectivités locales, ainsi qu'à la Défense nationale?
Il y a beaucoup de choses dans cette question.
En ce moment, nous prolongeons les pistes d'Inuvik. Durant les cinq prochaines années, le nouveau ravitailleur en vol ne pourra pas atterrir ici. En fait, cela pourrait aller jusqu'à huit ans. Et, même s'il pouvait atterrir, il n'y aurait pas de hangar et pas assez de carburant pour cet avion.
Quant à la situation actuelle, j'ai fait une proposition directement au NORAD le 10 août dernier. J'ai expliqué qu'on pouvait conclure un bail ou un contrat avec moi ou me racheter complètement pour que mon hangar actuel puisse recevoir le ravitailleur en vol CC‑130. J'ai déjà suffisamment de terrain à l'aéroport pour construire un hangar assez grand pour accueillir l'A330 MRTT et le CC‑177, mais pas les deux en même temps.
Nous sommes immédiatement adjacents à l'EOA d'Inuvik. Je rappelle que c'est l'EOA le plus occupé au Canada. C'est la base du NORAD la plus occupée. Les entreprises civiles peuvent s'associer aux Forces armées canadiennes pour développer des infrastructures.
Quant à laisser le gouvernement construire l'infrastructure, je vais vous donner quelques exemples. C'est en 2007 que le général St‑Amand a discuté pour la première fois de la piste d'Inuvik, et sa construction vient à peine de commencer. C'est en 2008, sous le gouvernement Harper, que le projet de dépôt de carburant de Nanisivik pour les navires militaires a été lancé, mais il ne sera peut-être prêt que l'an prochain. Il paraît que, à Yellowknife, un nouveau bâtiment est prévu pour la Force opérationnelle interarmées (Nord). Il en a été question pour la première fois en 2004. Je crois que le terrain a été acheté. Je ne sais pas si les travaux ont déjà commencé.
Envisager l'avenir dans 20 ou 25 ans ne résout pas la défense ici et maintenant, et c'est ce qui doit nous préoccuper également. C'est formidable de prévoir des constructions, mais nous devons aussi réfléchir à ce que nous allons faire ici et maintenant.
J'espère avoir répondu à votre question.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos deux témoins d'être ici aujourd'hui pour répondre à certaines de nos questions.
Des témoins précédents nous ont dit que nous devons faire la preuve de notre souveraineté. Comme on l'a déjà dit, la meilleure façon de s'y prendre serait d'assurer une présence et de veiller à ce que les collectivités locales aient également les moyens d'agir.
J'adhère à l'idée qu'il faut absolument favoriser la réconciliation et faire de notre mieux à cet égard et je vois ces dépenses en matière de défense dans l'Arctique comme une excellente occasion de le faire.
Je sais que certaines entreprises appartenant à des Inuits ont obtenu des contrats. Pourriez-vous nous parler des avantages qui en sont découlés? En quoi cela a‑t‑il aidé les collectivités du Nord?
Je voudrais également savoir ce qu'il faudrait instaurer de politiques et de cadres de référence et comment les améliorer pour faire avancer les choses.
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Je vous remercie de la question.
Nous venons tout juste de recevoir le contrat du Système d'alerte du Nord. C'était au début de l'année. Le contrat est entré en vigueur en avril. Nous avons dû augmenter considérablement le nombre d'employés, surtout à l'administration centrale, ici à Ottawa, et nous assurer d'avoir la formation, le perfectionnement et le soutien nécessaires pour garantir une plus grande proportion de travailleurs et d'employés inuits sur ces sites.
Certaines de ces mesures coïncident avec le transfert de l'ancien titulaire du contrat à Nasittuq. C'est une chose. Nous détenons le contrat pour la SFC Alert depuis 2012.
Les retombées sont considérables. Avant que nous obtenions le contrat du Système d'alerte du Nord, de nombreux jeunes chefs d'entreprise inuits avaient commencé leur carrière à Nasittuq et travaillaient sur différents sites. Certains sont devenus des entrepreneurs indépendants, par exemple.
Il ne s'agit pas seulement de formation et de possibilités d'emploi, mais de deux autres secteurs précis. En matière d'approvisionnement, les sociétés de développement inuites — il n'y en a que sept au pays — investissent actuellement dans plus de 100 entreprises. Cela passe, entre autres, par des partenariats. Et nous sommes bien placés pour tirer parti d'autres occasions d'approvisionnement susceptibles de se présenter.
Ce faisant, le revenu net est réinvesti dans l'intérêt de la collectivité. Il contribue à la réconciliation économique. Cela a eu un effet très positif sur l'emploi et, de fait, sur l'approvisionnement. Même quand les revenus sont redistribués à nos sociétés de développement, nous nous en servons pour essayer d'élaborer d'autres programmes au profit des collectivités locales.
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Je suis désolé. J'ai compris la dernière partie: « Quelle devrait être la priorité du gouvernement en matière d'infrastructures dans l'Arctique? »
Dans le dernier budget, le gouvernement du Canada s'est engagé à investir dans l'infrastructure dans le cadre du Fonds d'infrastructure pour les communautés autochtones. Je pense que des capitaux importants seront acheminés à l'organisme politique inuit, Nunavut Tunngavik Incorporated, précisément pour le Nunavut.
C'est un bon début, mais, quand on parle d'investissements dans l'infrastructure, comme je viens de le souligner, un budget de 500 millions à 1 milliard de dollars n'est pas du tout suffisant pour le Nord. Je pense que mon collègue pourra vous parler plus précisément de ce qui est nécessaire dans l'Arctique.
À mon avis, il faut considérer l'Arctique comme un élément fondamental de l'identité canadienne. Pour prouver que nous voulons donner corps à ce rôle de l'Arctique canadien dans notre identité nationale, il faut faire les investissements nécessaires. Ces investissements sont en train d'être faits ailleurs dans le monde.
L'Arctique canadien représente 25 % de la masse terrestre de l'Arctique mondial, mais, au regard de l'économie mondiale, qui représente environ 250 millions de dollars américains, notre contribution est de 2 %, et c'est pourquoi l'infrastructure me semble absolument essentielle.
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À Inuvik, nous avons déjà une ligne à fibre optique, et il y en aura une deuxième le long de la route Dempster. Nous sommes donc très chanceux sur le plan des communications.
Concernant le transport terrestre, il est très difficile de construire des routes, et cela prendra beaucoup de temps. L'un des principaux modes de transport dans l'Arctique est le transport aérien. Il faudrait donc que le gouvernement envisage de moderniser les aéroports. Il y a d'abord les aéroports essentiels, qui sont liés à la défense. À cet égard, il faudrait songer à acheter des types d'aéronefs fonctionnant à partir de pistes rudimentaires, faites de gravier ou de glace, ce que le nouvel avion de recherche et sauvetage CC‑295 ne peut pas faire.
Dans la situation actuelle, la construction d'infrastructures dans les collectivités coïncidera avec le début de grands contrats et d'une économie secondaire en lien avec l'approvisionnement ou l'offre de transport. Il y a une relation symbiotique. Ce n'est pas que le gouvernement doive intervenir et construire des logements pour les gens, mais il s'agit plutôt de faire rouler l'économie avec des infrastructures liées à la défense dès maintenant, en attendant le lancement d'autres projets.
Dans l'Arctique, le problème est, entre autres, que trop d'entreprises viennent ici comme si c'était un service au volant ou une vitrine. Elles veulent conclure un partenariat dans l'Arctique pour y faire des affaires. Cela a des répercussions négatives, parce que les entreprises locales signent et que, une fois le projet terminé, elles s'aperçoivent qu'il n'y a pas de suite et pas d'autres avantages économiques découlant des travaux précédents. C'est un cycle d'abondance et de famine. C'est pourquoi nous aurons besoin de certains de ces contrats à long terme pour les pistes d'atterrissage ou pour la mise à niveau des ressources maritimes, du point de vue de la défense immédiate.
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Pour répondre très rapidement, nous investissons dans une entreprise appelée Nunavut Construction Corp. Dans sa planification, elle doit tenir compte des répercussions des changements climatiques. Nous essayons de rendre nos maisons beaucoup plus écoénergétiques pour ne pas gaspiller d'énergie.
Mais je voudrais signaler une chose vraiment intéressante, à savoir que sur 53 collectivités inuites, 52 utilisent du diesel. L'une des grandes priorités du gouvernement, ainsi que de notre pays et du monde entier, est d'abandonner le diesel pour atteindre la carboneutralité. Ironiquement, l'un des éléments les plus importants de l'infrastructure militaire est le Système d'alerte du Nord, et tous ses sites fonctionnent au diesel.
C'est, à notre avis, une excellente occasion, parce qu'il n'est pas possible actuellement de concrétiser le volet énergie renouvelable au Nunavut. C'est effectivement le moment de réfléchir à ce que nous pouvons faire pour intégrer l'énergie renouvelable à certains de ces sites dans le cadre de la modernisation du NORAD. Les leçons qui pourraient en être tirées seraient susceptibles d'avoir une incidence positive sur les collectivités.
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C'est une excellente question.
Cela commence à se faire. Je représente une entreprise autochtone. Je ne suis pas ici pour représenter un organe politique, une entité politique, et je ne sais donc pas exactement ce qui se passe à cet égard, mais nous avons effectivement eu des contacts avec le ministère de la Défense nationale.
Je crois que certains ont une perception qui n'est ni positive ni négative de la capacité des entreprises autochtones ou, dans mon cas, des entreprises inuites. Nous avons surtout des entreprises de construction, et ils n'envisagent pas nécessairement les autres possibilités découlant de la modernisation du NORAD. Cette partie de la consultation pourrait nous échapper.
Nous sommes très ouverts et novateurs quant à la façon dont nous participons aux possibilités économiques et dont nous nous assurons que cela est communiqué efficacement au gouvernement du Canada.
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Nous espérons être à la fine pointe de la défense. La capacité élargie du NORAD est une chose, mais nous avons encore besoin des avions de chasse. Nous avons encore besoin de l'infrastructure de pointe pour gérer et soutenir tout cet équipement, mais nous ne l'avons pas à l'heure actuelle. C'est l'une des choses que les gens ne comprennent pas.
Nous pouvons avoir tout le radar. Nous pouvons avoir tout ce que nous voulons. Les sites de téléchargement par satellite à Inuvik en sont un bon exemple. Il y en a deux. L'un est privé et l'autre gouvernemental, mais les deux permettent de télécharger de l'information à partir des satellites en orbite polaire, de sorte que nous utilisons des satellites, de l'équipement à la vitesse de la lumière, mais nous avons pourtant encore besoin de troupes sur le terrain dans l'Arctique.
C'est la même chose pour la défense. Nous avons besoin d'une capacité d'entreposage en hangars, de carburant et de pistes. Nous avons besoin de tout ce qui est nécessaire dans le Sud et, pour être très franc, la plupart des bases aériennes dans le Sud ne sont rien de plus que des bases d'entraînement et des bases d'entreposage en hangars. Nous n'avons pas la capacité d'entreposer en hangar le MRTT, l'A330, à Inuvik, mais nous aurons pourtant la même capacité à Trenton, sauf que Trenton est à cinq heures et demie d'Inuvik. Nous avons besoin de cette infrastructure dans l'Arctique.
Encore une fois, cela ouvre des possibilités d'affaires pour d'autres personnes, car à l'aéroport d'Inuvik, par exemple, nous n'avons pas de système municipal d'approvisionnement en eau. Nous devons tout faire livrer et sortir. C'est encore une occasion d'affaires pour quelqu'un d'autre. Nous n'avons pas bon nombre des choses associées à un aéroport du Sud.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à nos deux témoins.
Monsieur Davis, nous avons abordé ce sujet un peu aujourd'hui, alors si vous avez l'impression que je répète une question, j'aimerais simplement essayer d'approfondir le sujet.
Nous avons parlé du qui a annoncé le plus important investissement dans le NORAD en quatre décennies. Vous avez parlé du Système d'alerte du Nord et des problèmes de dotation en personnel. Vous avez parlé de formation et de perfectionnement, et d'harmonisation des priorités fédérales en matière de réconciliation de manière à inclure les Inuits.
Je vous donne un peu de temps pour décrire les possibilités de faire progresser la réconciliation économique. De plus, si vous croyez qu'il y a des améliorations à apporter, que ce soit sur le plan des politiques ou de l'exécution, j'aimerais savoir ce que vous en pensez dans le temps qui reste.
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Nous voyons qu'il y a une occasion en or en ce qui concerne la modernisation du NORAD. Ce projet aura un impact générationnel. De toute évidence, nous n'en sommes qu'aux premières étapes, et nous essayons de nous positionner pour démontrer que nous avons les moyens et la capacité financière de participer.
Comme mon collègue l'a dit, il y a d'autres possibilités, notamment l'investissement accru dans les pistes d'atterrissage. Nous aurions certainement la possibilité de nous joindre à certaines de nos entreprises et à certains de nos partenaires pour participer, alors il serait important d'investir dans l'infrastructure, en particulier l'infrastructure essentielle.
En ce qui concerne les politiques et les procédures ou les cadres qui seraient avantageux pour nous, comme je l'ai déjà dit, de façon générale, pas nécessairement du côté militaire, mais dans d'autres secteurs des autres ministères, je crois qu'une approche beaucoup plus cohérente dans la mise en œuvre de l'approvisionnement auprès des Autochtones serait absolument inestimable et aurait un impact énorme.
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Mon collègue pourra certainement vous en parler également.
Tout le monde cherche de bonnes personnes, n'est‑ce pas? C'est le plus grand défi. Le gouvernement du Nunavut a un problème de dotation en personnel. Toutes les organisations inuites ont un problème de dotation en personnel.
Pour toute grande entreprise qui veut se développer, la première chose dont on parle, c'est qu'il faut trouver des gens dans l'Arctique. Pour le Nunavut en soi, nous parlons d'une population de 39 000 personnes. Si l'on ne tient compte que des gens qui sont activement capables de travailler, cela devient un peu difficile.
Ce qui importe le plus pour nous, c'est de nous concentrer sur les enfants qui sont à l'école et de les motiver et de les encourager. Comme mon collègue l'a dit, il s'agit d'un projet à moyen terme et à long terme pour le pays. Ce qui compte le plus pour nous, c'est de nous concentrer sur les jeunes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Klapatiuk, vous avez mentionné les très longs délais de construction. Si le ministère de la Défense voulait lui-même réparer les infrastructures dans le cadre de la modernisation du NORAD, je comprends que ce serait extrêmement long.
Si c'était vous qui le faisiez, par contre, pouvez-vous nous donner une idée du temps que cela prendrait pour la construction, ainsi que de votre efficacité, compte tenu des coûts qui augmentent un peu partout dans le domaine de la construction?
Par ailleurs, si aucun contrat n'est signé avec vous, vous n'avez aucun incitatif pour mettre vos installations à niveau pour le NORAD. D'un point de vue commercial, ce n'est pas intéressant, si j'ai bien compris.
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Eh bien, s'il y a des incitatifs, pourquoi sommes-nous ici?
Pour ce qui est de la construction, j'ai envisagé de construire un nouveau hangar pour le MRTT. Nous disposons d'une période de cinq à huit ans pendant les travaux de prolongement de la piste d'Inuvik . J'aurais un hangar prêt pour le MRTT d'ici cinq à huit ans. Cinq à huit ans, c'est long, oui, mais il faut tenir compte de nos problèmes de logistique et de dotation en personnel.
Comme mon collègue l'a dit, la dotation en personnel est difficile pour tout le monde, dans l'Est comme dans l'Ouest de l'Arctique. Il faut collaborer avec la population civile, qui dispose déjà d'une infrastructure, parce qu'il est beaucoup plus facile d'utiliser ce qui existe déjà que de le créer.
Au nom du Comité, je tiens à vous remercier tous les deux de votre présence.
Je dois admettre, monsieur Klapatiuk, que je n'ai jamais vu un témoin se présenter devant un comité de la Chambre des communes à partir d'un hangar. Vous êtes le premier. Bravo.
Merci à vous deux.
Nous allons suspendre la séance un instant pour laisser partir les témoins.
Monsieur Bezan, ne vous éloignez pas. Les deux motions sont inscrites à votre nom. Je vois que M. May a levé la main, mais avant de poursuivre, je pense que nous devrions d'abord nous occuper de la motion sur la vérificatrice générale.
Avons-nous tous une idée claire de ce qui est proposé dans la motion concernant la vérificatrice générale?
Sur ce, je cède la parole à M. May qui, je suppose, veut parler de cette motion.
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Oui. Merci, monsieur le président.
Nous appuierions la motion. Honnêtement, je ne crois pas que nous ayons besoin de voter là‑dessus.
Ce qui me préoccupe, comme j'ai essayé de l'expliquer tout à l'heure, c'est que cette étude est passée de quatre réunions à neuf réunions, mais qu'elle pourrait maintenant comporter 10 réunions ou plus, et que nous perdons une réunion ce jeudi. J'aimerais obtenir une certaine collaboration sur la possibilité de combiner les septième et huitième réunions. En fait, nous avons demandé que le ministère comparaisse devant nous trois fois dans le cadre de cette étude, ce qui semble excessif compte tenu du fait qu'il s'agira souvent des mêmes témoins. Je propose, étant donné que nous avons perdu jeudi, de combiner les réunions sept et huit, qui porteraient sur les opérations des FAC dans le Nord. Nous pourrions combiner les réunions sur le déglaçage et la recherche et le sauvetage en une seule.
Je me tourne vers le greffier pour voir si c'est possible.
Pour la réunion du 22 novembre, nous avons prévu parler du déglaçage et de la recherche et du sauvetage.
Ensuite, les opérations dans le Nord ont été reportées du jeudi en cours au jeudi suivant.
Essentiellement, pour répondre à votre question de façon plus complète, nous avons prévu huit réunions d'ici le 15 décembre. Si nous terminons l'audition des témoins qui n'ont pas encore été entendus dans le cadre de l'étude sur l'Arctique, cela occupera cinq de ces huit séances.
Cela nous laisserait trois réunions. La vérificatrice générale pourrait occuper une de ces réunions. Nous avons aussi le Budget supplémentaire des dépenses qui n'a pas encore été déposé.
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Oui, l'actuel président, aussi étrange qu'il soit...
Des députés: Ha, ha!
Le président: ... aime faire de la logistique hors ligne. C'est beaucoup mieux ainsi. Sinon, nous allons gruger ce qu'il reste de nos trois minutes.
Pouvons-nous vous faire rapport mardi prochain, à défaut d'une meilleure solution? J'aimerais faire rapport jeudi, mais nous n'en avons pas l'occasion, alors ce serait mardi prochain. Espérons que nous pourrons adopter une approche consolidée. Est‑ce que ça va? Cela vous convient? D'accord.
Que ceux qui sont en faveur de la motion veuillent bien l'indiquer.
Des députés: D'accord.
Le président: Parfait.
Nous entendrons maintenant...
Attendez. Il a une deuxième motion.
Un téléphone sonne. Si c'est le bureau du whip qui appelle, dites-lui de laisser tomber le whip.
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Merci, monsieur le président.
J'ai eu des conversations avec mes collègues de ce côté‑ci, et la question qui nous préoccupe est la suivante: que nous attendons-nous à entendre? Nous avons demandé au ministère de répondre. Nous avons tenu cette réunion. Franchement, c'était incroyablement répétitif, et nous en avons tiré peu d'information.
Une grande partie de ce que cette motion nous demande de faire tient de la pure spéculation. Je suis d'accord pour dire que s'il y a quelque chose ici, si des pilotes canadiens, d'anciens membres des FAC, font quelque chose d'illégal, nous voulons nous en occuper, mais je n'ai vu aucune confirmation en ce sens dans ces rapports. Nous invitons maintenant à comparaître une société canadienne qui n'est pas responsable, selon ces articles; on ne fait que supposer qu'elle pourrait faire la même chose que ce qui est reproché à d'autres.
Je pense simplement que nous allons à la pêche, et je ne suis pas certain que ce soit une bonne utilisation de notre temps. Par contre s'il y a une situation que le Comité doit examiner, nous sommes d'accord.
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Monsieur le président, je crains que le simple fait d'envoyer une invitation fondée sur cette motion laisse entendre que cette entreprise a fait quelque chose de mal. C'est une entreprise canadienne. S'il n'a pas été vérifié...
Franchement, si des entreprises enfreignent la loi, c'est le rôle de la police d'enquêter. Ce n'est pas au comité de la défense de faire enquête. Le fait de les inviter, s'il n'y a pas eu d'actes répréhensibles, fait en sorte que le public pense le contraire, et je suis très mal à l'aise avec cela, en l'absence d'une source plus crédible ou de quoi que ce soit pour appuyer les faits reprochés.
Je ne suis pas à l'aise. Je comprends le compromis que vous proposez, madame Normandin, mais je ne suis pas à l'aise d'envoyer cette invitation dans un contexte où nous ne faisons que supposer qu'ils ont fait quelque chose de mal alors qu'il n'y a pas de preuve réelle.