Bonjour, monsieur le président. Je suis très heureux de vous voir, ainsi que les membres du Comité.
Je vous remercie encore une fois de me donner l'occasion de poursuivre cette importante discussion sur la sécurité et la défense dans le Nord.
[Français]
À titre d'information pour les membres du Comité, je me présente: je suis le vice-amiral Bob Auchterlonie, commandant du Commandement des opérations interarmées du Canada. Je suis responsable de toutes les opérations au Canada, y compris les opérations de recherche et sauvetage et celles dans le Nord. Je suis également responsable des opérations en Amérique du Nord, avec mes collègues du NORAD, ainsi que des opérations déployées partout dans le monde.
[Traduction]
À cette fin, je suis appuyé et conseillé par un éventail de personnes et d'experts, dont trois m'accompagnent ce matin.
Tout d'abord, de la 1re Division aérienne du Canada, nous avons le major-général Iain Huddleston. À titre de commandant de la Composante aérienne de la force interarmées des Forces armées canadiennes, il est responsable de la répartition et de l'emploi de toutes les ressources de l'Aviation royale canadienne au pays et à l'étranger, y compris celles qui sont employées dans le cadre des opérations de recherche et de sauvetage dans le Nord. Il commande en outre ces opérations dans le centre du Canada et le Nord.
Je suis aussi accompagné de notre grand voyageur, Jonathan Quinn, du groupe des politiques du ministère de la Défense nationale. En tant que directeur général de la défense continentale, il a été le chef de file organisationnel dans la promotion des initiatives de modernisation du NORAD, dont bon nombre sont directement liées aux opérations des FAC dans le Nord.
Enfin, je suis accompagné du commandant de la Force opérationnelle interarmées (Nord), le brigadier-général Pascal Godbout. Dans son rôle de commandant régional, il est responsable des interventions de recherche et de sauvetage qui peuvent être exigées des forces armées dans le Nord.
Monsieur le président, pour qu'il puisse vous expliquer les rôles et les responsabilités qu'il assume, je vais céder la parole au brigadier-général Godbout pour quelques minutes.
Merci.
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les députés. Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler de la sécurité dans l'Arctique.
Je suis le brigadier-général Pascal Godbout et je suis le commandant de la Force opérationnelle interarmées (Nord).
Je m'adresse à vous depuis Sambaa K'e, sur les territoires du chef Drygeese visés par le Traité no 8, le lieu de résidence traditionnel des Dénés Yellowknives et des Métis de North Slave. Cet endroit est aussi connu sous le nom de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest.
Le rôle de la Force opérationnelle interarmées (Nord) est de diriger les opérations des Forces armées canadiennes dans les trois territoires du Nord. Mes responsabilités ne comprennent pas la coordination des opérations du NORAD, ni la recherche et le sauvetage aéronautiques, qui relèvent d'autres organisations.
Le Nord canadien est un environnement vraiment unique. Bien qu'il représente 40 % de la superficie de notre pays, il est très peu peuplé, et seulement 0,4 % de la population canadienne y vit. La population du Nord est composée à 50 % d'Autochtones, comparativement à une moyenne nationale de 5 %, et les infrastructures de transport, d'énergie et de communication sont très limitées.
L'Arctique canadien est également très différent des autres régions arctiques du monde. L'Alaska a une densité de population 10 fois plus importante que les territoires, avec 750 000 habitants. En Europe de l'Ouest, on estime qu'un million de personnes vivent au nord du 60e parallèle, avec des infrastructures et une économie beaucoup plus étendues. Enfin, plus de deux millions de personnes vivent dans l'Arctique russe.
[Français]
La présence permanente des Forces armées canadiennes dans le Nord se compose d'environ 340 membres de l'équipe de la défense, y compris les membres affectés à la station des Forces canadiennes Alert, et de plus de 1 700 Rangers canadiens. En tout et pour tout, cela signifie qu'environ 1,5 % de la population des territoires est affiliée aux Forces armées canadiennes, comparativement à environ 0,25 % dans le reste du Canada, à l'exclusion du personnel affilié au Programme des cadets, qui ne peut pas être déployé dans des opérations.
Les Forces armées canadiennes ont du personnel et des infrastructures à Yellowknife, à Whitehorse, à Iqaluit, à Inuvik, à la station des Forces canadiennes Alert, à Resolute Bay, à Fort Eureka et à Nanisivik. Nous avons des Rangers canadiens dans 65 des 72 communautés du Nord. Par ailleurs, 47 sites du Système d'alerte du Nord sont situés au Canada.
Les activités de la Force opérationnelle interarmées du Nord peuvent être regroupées en quatre rôles: la démonstration d'une présence visible et constante; la surveillance et le contrôle; le soutien aux populations et aux communautés du Nord; et la coopération avec l'ensemble du gouvernement.
[Traduction]
Les partenariats sont essentiels à notre succès. Par conséquent, nous collaborons régulièrement avec d'autres ministères fédéraux, les gouvernements territoriaux et autochtones, le milieu universitaire et des alliés et partenaires internationaux. Nous le faisons dans le cadre de tribunes régulières, comme la Table ronde sur les forces de sécurité de l'Arctique, le Groupe de travail sur la sécurité de l'Arctique, qui se réunit en ce moment à Yellowknife, divers engagements tout au long de l'année et, bien sûr, des opérations délibérées et d'urgence.
Nous planifions et exécutons des opérations tout au long de l'année. Cela comprend l'Opération Nanook, notre série d'activités exhaustives conçues pour assurer la défense du Canada et sécuriser nos régions du Nord; l'Opération Limpid, une opération conçue pour assurer une surveillance régulière dans les domaines aérospatial, maritime et terrestre du Canada; et l'Opération Nevus, qui sert d'assurer l'entretien annuel du Système de transmission de données de l'Extrême-Arctique.
[Français]
Nous exécutons également des opérations de contingence où et quand cela est nécessaire, notamment l'opération Laser, qui constitue la réponse des Forces armées canadiennes à une situation de pandémie mondiale, l'opération Lentus, qui constitue la réponse des Forces armées canadiennes aux catastrophes naturelles au Canada, ainsi que, à la demande des territoires, le soutien aux opérations de recherche et de sauvetage au sol, qui sont coordonnées par d'autres organisations.
[Traduction]
Je serai heureux de répondre à vos questions sur ces rôles et activités.
Merci, monsieur le président.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. De toute évidence, c'est une question très pertinente pour l'avenir.
Je voulais terminer ma dernière réflexion. Le fait est que, lorsque nous avons parlé des menaces à la sécurité nationale et de la défense dans l'Arctique dans son ensemble, j'ai souligné qu'il n'y avait pas qu'un seul ministère concerné, mais qu'il fallait un effort pangouvernemental de la part de tous les éléments de notre puissance nationale pour y arriver.
La connaissance multidomaine est essentielle. La connaissance multidomaine et le renseignement pour les militaires sont tout aussi importants que les facteurs économiques lorsqu'il est question de la propriété des infrastructures dans le Nord.
Je suis certain que vous avez suivi les annonces récentes du gouvernement. Nous sommes déterminés à faire en sorte que le NORAD continue de se moderniser, à assurer la sécurité et à contribuer à la sécurité sur notre continent avec nos alliés aux États-Unis. Ce commandement binational existe depuis près de sept décennies.
C'est pourquoi, au cours des six prochaines années, nous investirons 3 milliards de dollars dans le NORAD. Au cours des 20 prochaines années, cela représentera près de 40 milliards de dollars pour la modernisation du NORAD. Cela comprend des investissements dans tous les domaines pour nous assurer de pouvoir non seulement réagir aux menaces aérospatiales émergentes, mais aussi d'avoir une connaissance multidomaine dans le Nord.
Lorsque je parle de connaissance multidomaine, je veux dire ce que nous voyons dans les airs, sur terre, en mer et sous la mer, dans l'espace de l'information, dans l'espace proprement dit et dans le cyberespace. Lorsque je parle de tous les domaines, il s'agit simplement de ceux dont nous nous occupons. Nous devons être au courant et avoir une connaissance de tous les domaines dans tous les théâtres d'opérations, mais surtout dans le Nord, pour nous assurer de savoir ce qui se passe.
Je cède la parole à Jonathan Quinn. Nos conseillers politiques ont parlé de la modernisation du NORAD, qui est une politique importante pour le gouvernement du Canada.
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Merci beaucoup, monsieur.
Merci de la question, monsieur le président.
Je pense que le vice-amiral Auchterlonie a très bien décrit la situation.
Je rappelle aux membres du Comité que le programme de modernisation du NORAD que la ministre Anand a annoncé en juin comprenait une série d'investissements dans cinq domaines clés.
Pour ce qui est de la connaissance de la situation, il y a des investissements importants dans la technologie radar transhorizon, qui amélioreront considérablement notre capacité de surveiller les menaces aérospatiales sur le continent.
Il y a des investissements dans la prise de décisions axée sur la technologie, ainsi que dans le commandement et le contrôle, au moyen de l'intelligence artificielle, de l'apprentissage machine et de l'informatique en nuage. Nous aurons la capacité d'intégrer et d'analyser beaucoup plus rapidement toute l'information provenant de ces capteurs, afin de permettre une prise de décision rapide.
Les nouvelles armes aériennes, y compris les missiles air-air à plus longue portée, permettront à la flotte de chasseurs actuelle et future de se défendre contre les menaces aérospatiales, comme les missiles de croisière.
Il y aura également des investissements dans les infrastructures, y compris un investissement supplémentaire dans les avions de ravitaillement en vol et l'amélioration des infrastructures liées aux avions de chasse partout au pays, dans les emplacements d'opérations avancés du NORAD dans le Nord.
Enfin, il y aura des investissements en recherche et développement. Comme le vice-amiral Auchterlonie l'a mentionné, ces fonds de recherche et de développement serviront dans tous les domaines. Il s'agit de veiller à ce que le Canada soit à la fine pointe de la technologie en matière de défense contre les menaces potentielles pour le continent, dans tous les domaines dont le vice-amiral Auchterlonie a parlé.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est une question très pertinente. Nous traversons une période de changement très intéressante. Je pense qu'en ce qui concerne la connaissance des domaines, la technologie progresse à un rythme rapide, compte tenu de l'évolution constante des complexités de la situation de la sécurité mondiale à l'heure actuelle. Cela fait partie de la modernisation du NORAD en ce qui concerne les investissements dans la défense et la recherche au Canada pour nous assurer que nous sommes à la fine pointe dans ces domaines.
Vous avez parlé d'un certain nombre de choses qui sont vraiment essentielles. Des adversaires et des alliés potentiels commencent maintenant à s'intéresser à l'apprentissage automatique et à l'intelligence artificielle. Il y a aussi l'aspect quantique, qui doit évidemment être pris en compte pour l'avenir, de même que la biologie synthétique, dont personne ne veut parler. Toutes ces choses sont bien réelles.
Avant de céder la parole à M. Quinn, l'aspect clé pour moi est que nous parlions de technologies émergentes. Toutefois, ce ne sont plus des technologies émergentes; elles sont bien présentes. Je pense qu'il est vraiment essentiel que le Comité comprenne que ces technologies existent aujourd'hui et qu'elles peuvent être utilisées pour améliorer et amplifier les opérations dans l'espace de combat et servir à la connaissance du domaine dans son ensemble.
Je vais céder la parole à M. Quinn pour ce qui est des politiques.
:
C'est une question très pertinente dans le contexte de la recherche et du sauvetage dans un pays aussi vaste.
Comme je l'ai dit plus tôt, je suis le commandant des opérations. Celles-ci comprennent également la recherche et le sauvetage partout au Canada et dans le Nord. Avant de céder la parole à M. Huddleston, qui est l'un de nos commandants des opérations de recherche et de sauvetage et le commandant de nos ressources aériennes, je tiens à préciser que nous assurons et coordonnons la recherche et le sauvetage par l'entremise de nos centres conjoints de coordination des opérations de sauvetage et des diverses installations de recherche et de sauvetage partout au pays. Nous le faisons en collaboration avec nos partenaires.
Encore une fois, la recherche et le sauvetage ne relèvent pas uniquement de l'armée. Il n'y a pas que les gens dans les avions jaunes. Ces opérations sont menées en collaboration avec la Garde côtière canadienne, avec la RCMSAR, qui est un organisme bénévole de recherche et sauvetage sur l'eau, avec l'ACRSA, qui est un organisme bénévole de recherche et sauvetage dans les airs, et avec nos partenaires locaux de recherche et de sauvetage au sol partout au pays. Nous assurons la coordination par l'entremise des CCCOS.
En ce qui concerne l'ACRSA en particulier, je vais céder la parole au major-général Huddleston, car c'est lui qui dirige les ressources aériennes pour la recherche et le sauvetage dans tout le pays.
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Merci, monsieur le président.
C'est évidemment une question très pertinente, compte tenu de ce qui arrive en ce moment à nos partenaires ukrainiens.
La réalité est que la concurrence et les conflits caractérisent l'interaction entre nous-mêmes dans l'Ouest et nos adversaires russes — à ce stade-ci, dirais-je. Nous sommes en concurrence et en conflit aujourd'hui avec la Russie, au-dessus et en deçà du seuil. Et cela n'est pas près de changer.
Dans l'Arctique, par exemple, la Russie demeure un concurrent clé. Elle a déclaré que l'Arctique a une grande importance pour sa sécurité et ses intérêts économiques. Je crois que le Comité surveille la situation.
En tout cas, elle s'est montrée capable de ne pas se conformer aux normes acceptées à l'échelle internationale. C'est évidemment une préoccupation pour nous et pour nos alliés. Compte tenu du mépris flagrant de la Russie pour les frontières internationales de l'Ukraine, nous craignons évidemment que la même chose se répète dans le Nord.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
La bonne nouvelle est que, étant donné la couleur de l'uniforme que je porte et vu que j'ai déjà navigué dans ces eaux, je suis probablement la bonne personne pour vous répondre. Merci beaucoup de la question.
Encore une fois, la perspective est vraiment essentielle. Pour ce qui est de l'ouverture des voies navigables dans l'Arctique, il y a une différence importante à faire entre la route maritime du Nord russe dans l'Arctique canadien et ce que nous supposons être le passage du Nord-Ouest, étant donné évidemment la rotation de la Terre et la façon dont la glace s'accumule.
Vous avez tout à fait raison: la navigation dans l'Arctique est exceptionnellement dangereuse. Elle ne se fait pas par les routes que vous pourriez croire, au-delà du 75e parallèle nord. En fait, il va descendre par les îles du versant nord du Canada, où les eaux sont peu profondes et où il y a des écueils rocheux et des bancs de sable. La navigation est limitée.
Le Comité doit bien comprendre que nous avons une bonne connaissance du domaine dans le Nord. Nous connaissons tous les navires qui y transitent. À ce stade-ci, pour donner des chiffres — qui faciliteront les prévisions —, disons qu'il n'y a qu'environ 150 transits par année dans le Nord. Nous connaissons tous les navires qui passent. C'est souvent pour le ravitaillement interne. Bon nombre de nos collectivités sont ravitaillées à l'interne par des navires. En ce qui a trait à la connaissance du domaine, nous sommes tout à fait à l'aise.
Cela dit, comme vous l'avez exprimé, avec les changements climatiques, l'ouverture est légèrement devancée. Selon l'année glaciaire, le nombre de navires en transit peut varier. C'est un défi non seulement, dirais-je, pour la recherche et le sauvetage, mais aussi pour l'application de la réglementation environnementale et de la réglementation des pêches et les choses qui tiennent à cœur aux Canadiens.
Votre question ne saurait être plus pertinente. Les difficultés sont immenses, et je serai heureux de vous répondre si vous avez une autre question.
Au sujet des activités dans le Nord, ce qui est important, c'est la synchronisation des activités et des messages. Dans le cas des exercices de l'OTAN, pendant la tenue de ces activités, plusieurs opérations et exercices avaient lieu en même temps. Il y avait notamment l'opération Nanook‑Nunalivut, qui avait lieu dans le Nord canadien. Cette année-là, nous étions situés à Inuvik et à Tuktoyaktuk. Il y avait aussi les exercices Arctic Edge et ICEX, qui avaient lieu en Alaska. Cela témoigne d'une coopération très étroite entre nos alliés et nous. Cela démontre aussi notre présence dans toutes les régions de l'Arctique, que ce soit en Alaska, au Canada ou en Europe.
En ce qui a trait aux opérations au sein du Canada dans l'Arctique, nous invitons nos alliés à y participer, dont les Américains, les Danois, les Britanniques et les Français. J'en oublie quelques-uns, mais quelques autres pays nordiques y ont participé. Des observateurs sont venus également. Cela nous permet de tester notre interopérabilité et de nouvelles capacités pour opérer dans le Nord, ainsi que d'échanger sur nos pratiques et nos leçons apprises pour opérer de façon plus effective.
Nous croyons que la consultation est essentielle au succès de nos opérations dans le Nord. Elle prend de multiples formes. Premièrement, chaque année, nous envoyons une lettre d'avis à tous les gouvernements autochtones du Nord pour les mettre au courant des activités que nous prévoyons dans les trois territoires. Cela donne aux gouvernements autochtones l'occasion de nous faire part de leurs inquiétudes concernant la nature des activités ou la période pour laquelle nous prévoyons ces activités.
À l'approche des activités en question, nous envoyons d'autres détails. Nous envoyons une équipe de reconnaissance voir les communautés et les administrations locales pour discuter de nos plans.
Par le passé, nous avons rajusté les périodes ou les lieux de nos activités, de manière à ne pas perturber les activités traditionnelles, comme la moisson, la chasse, la pêche ou d'autres activités économiques importantes dans la région, afin de pouvoir travailler en concertation pour la sécurité de tous les intervenants et l'efficacité de nos opérations.
:
Encore une fois, étant donné la couleur de mon uniforme, je serai heureux de répondre moi-même à cette question.
Je crois que le commandant de la Marine royale canadienne ainsi que le sous-ministre adjoint responsable du matériel ont parlé du programme de remplacement des sous-marins, qui a été annoncé publiquement. Le fait est que le remplacement de la capacité des sous-marins de la classe Victoria est essentiel à la souveraineté et à la sécurité du Canada.
J'ai parlé tout à l'heure de la gestion coopérative des bassins hydrographiques avec les États-Unis. Nous le faisons parce que nous avons des sous-marins. Le fait est que puisque nous avons des sous-marins et que les États-Unis ont des sous-marins, nous veillons à ce que l'espace marin entre nos deux pays dans nos propres eaux et les eaux adjacentes soit entretenu en collaboration avec les États-Unis et l'OTAN pour nous assurer que nos bateaux sont exclus de tout conflit sous l'eau. Vous pouvez imaginer que nous ne voulons pas que nos bâtiments entrent en collision en profondeur, ce qui serait plutôt malheureux.
Pour ce qui est de la souveraineté dans le Nord, je crois que le commandant de la marine a répondu à cette question. Évidemment, en termes de capacité, un sous-marin apporte une capacité importante de dissuasion et de souveraineté. En même temps, il pourrait aussi être en mesure de mener des opérations dans le Nord. Je suis probablement en train de me mêler des affaires du commandant de la marine, mais puisque c'est un bon ami à moi, je vais éviter de le faire, étant donné que son témoignage était assez clair à ce sujet.
Pour moi, en tant que commandant opérationnel, cette capacité est essentielle à la souveraineté du Canada.
:
Monsieur le président, membres du Comité, bonjour. Je vous remercie de l'invitation et de l'occasion qui m'est offerte de contribuer à vos délibérations.
Reportons-nous au 24 novembre 1987.
[Traduction]
Les États-Unis et l'Union soviétique avaient convenu d'éliminer les missiles de courte et de moyenne portée. C'était le premier traité entre superpuissances visant à éliminer toute une classe d'armes nucléaires.
[Français]
Nous sommes maintenant le 24 novembre 2022, neuf mois après l'invasion agressive, injustifiée et mal calculée de la Russie en Ukraine.
[Traduction]
Les missiles balistiques intercontinentaux sont encore en place aujourd'hui et ont évolué pour se transformer en missiles de croisière perfectionnés et en planeurs hypersoniques à dotés d'ogives conventionnelles et/ou nucléaires.
La menace correspond à un calcul des capacités et de l'intention. Alors que nous avons passé des décennies à nous en tirer avec une économie d'effort dans les investissements de défense dans le Nord, la Russie a augmenté ses capacités dans l'Arctique, et l'intention est maintenant nébuleuse et sujette à des erreurs de calcul.
Le seuil d'une dissuasion juste suffisante a augmenté, et des investissements sont nécessaires pour fermer le delta. Je pense qu'il est temps d'adopter la défense aérienne intégrée et la défense antimissiles dans leur ensemble, car nous devrions nous préoccuper de la défense contre l'explosion, et non pas du système de propulsion ou du domaine dans lequel le missile circule, que ce soit dans les airs ou dans l'espace.
Permettez-moi d'établir certains de mes antécédents au NORAD avant de répondre à vos questions.
Mes premières étapes au sein du NORAD ont été à titre de commandant d'équipage d'alerte de missiles et d'officier d'état-major pour l'accord du NORAD. J'ai rédigé ma thèse de maîtrise au United States Air Force Air War College sur le renouvellement de l'accord du NORAD en 2006. J'ai eu l'honneur de commander la Région canadienne du NORAD, et j'ai été commandant adjoint du NORAD, où j'ai travaillé pendant trois ans.
J'ai été praticien au sein de l'organisation du NORAD. Je peux vous dire que j'ai regardé la carte de la région polaire intensément, sous pression, avec attention, pendant de nombreuses années. Pour moi, l'Arctique canadien est une voie d'approche d'importance géostratégique.
En tant qu'évaluateur du NORAD chargé de déterminer si l'Amérique du Nord était attaquée ou non, les données sur la région polaire et toute l'information disponible provenant de l'architecture des systèmes d'avertissement fournissant les données étaient colligées et interprétées pour déterminer le temps et l'espace d'intervention, qui relève en grande partie des États-Unis.
La géographie canadienne est un facteur important si nous voulons avoir une connaissance de la situation générale. C'est notre responsabilité souveraine d'avoir cette connaissance pour ne pas offrir à la Russie une avenue à exploiter pour attaquer les États-Unis.
À titre de commandant de la 1re Division aérienne du Canada, j'ai mis en place un plan de campagne aérienne dans l'Arctique afin d'apprendre et d'accroître notre disponibilité opérationnelle et notre résilience pour mener des opérations efficaces dans l'Arctique selon nos propres conditions, et d'accroître notre présence dans le Nord.
Un nouvel aéronef de transport utilitaire pour le Nord est devenu une exigence. En tant que commandant de la RC NORAD, j'ai dû compter sur des avions ravitailleurs américains pour envoyer nos chasseurs canadiens. Je suis reconnaissant de l'engagement de fournir des avions ravitailleurs supplémentaires qui permettent de mener des opérations de chasseurs pour assurer la souveraineté dans le Nord.
En tant que commandant adjoint du NORAD, j'ai lancé les efforts de recherche et de développement en connaissance de la situation dans tous les domaines avec Recherche et développement pour la défense Canada, RDDC, et j'ai lancé l'extension officielle de la zone d'identification de la défense aérienne du Canada, la CADIZ, pour couvrir l'ensemble de notre pays. Personne ne s'est alarmé lorsque des bombardiers russes armés ont été signalés comme ayant volé à des centaines de milles de la CADIZ à l'époque, mais cela signifiait qu'ils se trouvaient à proximité de notre littoral. En vertu de l'extension de la zone, nous devons détecter ce qui se passe, et si quelque chose se passe, nous devons être en mesure de décider et d'agir.
Je suis reconnaissant des annonces récentes visant à accroître la connaissance du domaine aérien grâce aux radars transhorizon. Cependant, j'ai hâte de connaître les détails, comme le sort qui sera réservé à notre Système d'alerte du Nord actuel et son remplacement éventuel pour un système de défense aérienne à couches multiples.
Je suis également reconnaissant des intentions concernant la surveillance continue à partir de l'espace et des systèmes d'aéronefs télépilotés. Il y a d'autres lacunes en ce qui concerne les systèmes d'alerte avancée aéroportés du Canada. Dans un domaine maritime, sous la mer et sur celle-ci, la lutte anti-sous-marine en particulier doit être abordée pour fournir une vue d'ensemble afin d'obtenir un avertissement sans ambiguïté et de fournir aux décideurs le temps nécessaire pour passer à l'action.
C'est pourquoi il est important de mettre en oeuvre la modernisation du NORAD et la défense continentale afin d'accroître notre contribution et d'être un partenaire fiable des États-Unis dans la défense de l'Amérique du Nord. J'ai bon espoir que nous ferons plus par nous-mêmes pour faire notre part avec les États-Unis et prendre plus au sérieux notre flanc arctique de l'OTAN afin de nous assurer que les liens et les écarts entre les secteurs, les secteurs de responsabilité et la zone d'opérations du NORAD ne sont pas exploitables.
Dans le cas de la Chine et de la Russie, la barre a été relevée en matière de dissuasion efficace. Dans l'Arctique, nous devons rebâtir une posture de dissuasion crédible contre la Russie, et nous devons être crédibles avec nos capacités militaires interopérables avec les États-Unis dans tous les domaines de défense aérienne, sur terre, maritime, aérospatiale et du cyberespace.
L'annonce récente de la modernisation du NORAD, ainsi que la prochaine mise à jour de la politique de défense, doivent accorder la priorité à la connaissance de la situation dans tous les domaines, à l'amélioration du commandement et du contrôle, à la projection de la force avec portée et puissance, et à la présence dans l'Arctique.
[Français]
Merci.
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
:
Monsieur le président, merci beaucoup de m'avoir invité à prendre la parole devant le Comité.
En tant que dernier commandant du Commandement Canada responsable spécifiquement de l'Arctique canadien du point de vue militaire, je me concentrerai aujourd'hui sur ce que le gouvernement pourrait faire concrètement pour contrer les menaces qui pèsent sur le Nord et l'Arctique canadien.
J'ai travaillé en étroite collaboration avec mon homologue américain, le commandant du USNORTHCOM, qui était responsable du Nord du point de vue des États-Unis, et il a également été saisi de la question.
J'ai également eu la responsabilité de travailler dans ce domaine avec d'autres militaires de pays de l'Arctique.
Je sais que le Comité a entendu d'autres témoins dire que la menace est déterminée par deux facteurs : la capacité et l'intention. De toute évidence, ils se combinent pour définir s'il s'agit d'un risque faible ou élevé et, comme nous l'avons tous entendu, la Russie représente une menace importante pour la paix et la stabilité dans l'Arctique et dans le Nord canadien, aujourd'hui et à l'avenir.
Cela dit, je vais maintenant me concentrer sur ce que, selon moi, le gouvernement pourrait faire pour améliorer concrètement son travail dans le Nord.
Premièrement, le Canada doit continuer à faire partie de toutes les organisations et agences bilatérales et multilatérales, non militaires et militaires, et à les appuyer avec les nations qui partagent les mêmes idées et qui sont actives dans l'Arctique, comme le Conseil de l'Arctique, dont il fait partie aujourd'hui, et d'autres qui se réuniront à l'avenir. Ces alliances aideront à maintenir la paix et la stabilité dans l'Arctique en offrant des tribunes internationales pour le dialogue et la résolution des différends. De plus, si le Canada devait intervenir dans l'Arctique, il pourrait le faire d'une manière unifiée avec une plus grande capacité, de concert avec d'autres alliés aux vues similaires.
Du point de vue de la souveraineté, nous devons savoir ce qui se passe dans le Nord, comme nous l'avons entendu à plusieurs reprises au Comité, et être en mesure d'agir contre cette menace, si c'est la décision du gouvernement. Le Canada a besoin d'une connaissance de la situation dans cinq — on pourrait même dire six — domaines clés, soit aérien, aérospatial, maritime, sous-marin, terrestre et le sixième pourrait être le cyberespace.
À l'heure actuelle, la connaissance de ce qui se passe sous les mers et sur terre dans le Nord du Canada sont les domaines les plus faibles. Il existe aujourd'hui des technologies qui pourraient être mises en place dans nos principaux passages maritimes pour savoir ce qui se passe sous nos eaux.
En ce qui concerne l'amélioration de notre connaissance de l'activité en sol canadien dans le Nord, nous pourrions nous appuyer sur deux capacités militaires existantes, les Rangers canadiens, dont il a été question, et les drones.
Nous pourrions élargir et professionnaliser le programme des Rangers afin de couvrir pleinement le Nord canadien avec une force plus robuste. Les Rangers canadiens font un travail extraordinaire et viennent de célébrer leur 75e anniversaire, mais le soutien qu'ils reçoivent, pour être juste, en ce qui concerne l'équipement, la formation et la logistique, doit être considérablement amélioré pour que les Rangers soient prêts à détecter une menace moderne et à y réagir.
De plus, la présence de drones sans pilote de grande et de moyenne taille qui patrouillent dans l'Arctique en étroite collaboration avec les Rangers accroîtrait notre capacité de détecter les menaces terrestres sur les 2,6 millions de kilomètres carrés du Nord canadien. Des drones de cette nature ont été utilisés dans le Nord par nos militaires, mais ils ne font pas encore partie de l'inventaire régulier des militaires canadiens.
Une fois qu'une menace est détectée, il faut avoir la capacité d'y réagir. Comme je l'ai dit, la modernisation du NORAD, qui comprend de nouveaux radars et aéronefs de combat, permettra de réagir efficacement aux menaces dans l'espace aérien du Nord et, dans une certaine mesure, dans les eaux du Nord.
L'intervention face à une menace maritime peut prendre de nombreuses formes, y compris des aéronefs et des drones armés de grande ou de moyenne taille, mais la capacité de réagir efficacement à une incursion maritime nécessite la présence d'un navire armé. Étant donné qu'il faut disposer de brise-glaces dans le Nord, cela fait partie des responsabilités de la Garde côtière.
Deuxièmement, la Marine royale canadienne a besoin de systèmes d'armement embarqués. Comment pourrions-nous assurer une présence navale armée dans le Nord pendant toute l'année? Faut-il armer la Garde côtière? Faisons-nous construire des brise-glaces pour la Marine royale canadienne ou achetons-nous des sous-marins qui peuvent aller sous la glace? Je laisse le Comité y réfléchir.
Enfin, pour réagir à une menace terrestre, nos militaires profiteraient au départ des Rangers canadiens déjà sur place pour assurer la surveillance et être appuyés par des drones. Ils pourraient être renforcés par l'Armée canadienne, si ce que nous pourrions faire permettrait d'assurer une présence et une force de combat à plus long terme, selon les besoins. L'Armée canadienne peut combattre efficacement dans le Nord, cela n'est pas remis en question. Nous devons toutefois envoyer des forces terrestres sur le terrain rapidement dans le Nord, au besoin, pour contenir une menace à notre souveraineté et appuyer nos alliés, au besoin.
Pour déployer rapidement les forces terrestres dans le Nord, nous pourrions simplement élargir le programme de la Réserve des Forces armées canadiennes, qui existe déjà dans le Nord. L'expansion des forces de réserve à Whitehorse, à Yellowknife et à Iqaluit avec de nouvelles forces à Resolute Bay serait le moyen le plus économique et le plus efficace de disposer de forces terrestres sur le terrain dans le Nord, là où c'est nécessaire, rapidement.
Nous pourrions même créer une nouvelle unité au sein de l'Armée canadienne, avec une nouvelle identité autochtone complète dans le Nord.
Bref, il y a beaucoup à faire. Nous devons être prêts à faire face à cette menace. Au bout du compte, nous avons besoin d'une stratégie de sécurité dans le Nord.
Merci, monsieur le président.
:
Merci. L'exactitude est là, mais comme vous l'avez dit, le système est conçu pour une attaque de type loup solitaire en provenance de la Corée du Nord ou de l'Iran, mais pas nécessairement pour faire face à de multiples ogives qui traversent l'Arctique.
Vous avez parlé de la nécessité d'accroître la sensibilisation dans ce domaine, surtout sous la glace et sur mer.
Ma question s'adresse aux deux généraux. Nous savons que, la semaine dernière, la Russie a envoyé deux brise-glaces de l'Arctique au sein de sa flotte maritime. Ils seront armés.
Général Semianiw, vous avez parlé de la nécessité de projeter une puissance accrue avec nos navires dans l'Arctique. Croyez-vous que nos actuels navires de patrouille extracôtiers et arctiques, ou NPEA, utilisés là-bas — la classe Harry DeWolf — sont suffisamment armés, ou devrions-nous les armer davantage?
De plus, la Marine canadienne devrait-elle également avoir des brise-glaces lourds dans son arsenal?
:
Merci de la question, monsieur le président.
Cela nous ramène aux besoins. Que voudrions-nous que les Rangers accomplissent, du point de vue de la surveillance?
Si vous examinez la question du point de vue de la logistique et de ce qui est fourni, ce serait un aspect. Je pense que si vous allez dans les détails, si vous avez entendu des témoins vous dire ce que les Rangers reçoivent, vous avez pu constater qu'ils reçoivent un soutien très limité. Ils fournissent leur propre motoneige et ainsi de suite. Ils sont remboursés en partie. Ce n'est pas l'idéal. Du point de vue logistique, si le soutien pouvait être amélioré, la capacité des Rangers dans le Nord s'en trouverait renforcée.
Je regarde seulement le gouvernement du Canada, si vous me le permettez. Voici ce que dit le gouvernement du Canada au sujet des 1er Rangers canadiens. Le 1er groupe de patrouilles des Rangers canadiens — soit 2 000 Rangers — est « responsable du territoire du Nunavut, du territoire du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et... de la Colombie-Britannique » dans le Nord.
Si l'on examine la situation sous l'angle des chiffres seulement, il est clair qu'il faut élargir le soutien, parce qu'il n'y a actuellement qu'une soixantaine de patrouilles sur le terrain. Encore une fois, ce que l'on souhaite qu'ils accomplissent est fondé sur la menace.
À part cela, vous avez raison de dire qu'ils ont probablement besoin d'autres types de formation militaire pour améliorer leur capacité.
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C'est une excellente question. Au bout du compte, la surveillance est-elle une question de souveraineté? Je pose la question au Comité. Cela aurait été une excellente question à poser au dernier groupe. Je connais la réponse pour la période où j'y étais.
Les États-Unis d'Amérique informent-ils le gouvernement du Canada chaque fois que leurs sous-marins nucléaires traversent l'Arctique? La réponse courte est non. Serait-il souhaitable que nous soyons informés? Ils nous précisent habituellement une zone de 100 kilomètres carrés où ils se trouvent. Mon collègue le saurait peut-être. Il travaillait au sud de la frontière à l'époque. À part cela, il n'y a pas beaucoup de détails.
Est-ce une question de souveraineté? S'agit-il de surveillance? Oui, ils nous disent qu'ils sont dans cette zone, mais je pense qu'ils devraient nous en dire plus. En 2010, nous avons mené un projet pilote. Nous avons installé des câbles sous-marins dans une très petite partie du passage du Nord-Ouest, du point de vue de la surveillance, et cela a fonctionné.
Une partie de la difficulté dans le Nord, c'est qu'une baleine donne presque le même écho qu'un sous-marin. J'y étais une fois quand, au milieu de la nuit, j'ai reçu un appel me disant qu'on avait repéré un sous-marin. Je pense qu'au bout du compte, c'était une baleine.
Tout cela pour dire que cela nous ramène, sérieusement, à la question de savoir s'il s'agit seulement de surveillance ou s'il s'agit aussi de souveraineté? Il ne s'agit pas seulement de savoir; il s'agit de voir comment nous voyons le Canada. Il s'agit de notre pays.
À l'échelle internationale toutefois, les États-Unis continuent de contester ce point de vue.
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Il est intéressant que vous ayez parlé de la distinction à faire entre surveillance et souveraineté.
En ce qui concerne nos relations avec les États-Unis, dans le cadre de ce partenariat, il y a eu beaucoup de discussions, surtout au sujet du passage du Nord-Ouest. À qui appartient-il? Comment pouvons-nous le défendre...?
Pour ce qui est de la Russie, leur identité est façonnée par l'Arctique. Comment se défendent-ils, plutôt que d'être perçus comme des agresseurs?
Dans cette relation avec les États-Unis, sommes-nous, en fait, comme on nous pousse de plus en plus — et on l'a dit aujourd'hui — dans ce partenariat pour adhérer au système de défense antimissiles balistiques, ou au système de traité ou de défense...? Je suis désolée.
Cela concerne-t-il vraiment notre souveraineté, si c'est dans le cadre de ce partenariat?
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« Absolument tout » est beaucoup dire. Avons-nous l'absolue certitude de pouvoir connaître tout ce qui navigue en surface?
Tout d’abord, nous savons qu’il n’y a pas de navires là où la mer est prise par les glaces, ce qui limite les zones navigables. La majeure partie de la détection se fait au moyen du SIA, le système d’identification automatique, dont les navires commerciaux ont besoin.
Je ne pense pas que nous ayons totalement conscience de tout ce qui navigue dans l’Arctique, quand cela est possible. À certaines époques de l'année, aucune navigation n'est possible et aucun navire ne peut croiser alors dans ces eaux. C'est aussi simple que cela: tout dépend de la période de l'année.
Je dirais que le plus gros problème se situe sous la surface. On sait ce qu'on sait et pour savoir, il exercer une surveillance continue. Si l'on assure une présence physique pour faire de l’observation une fois par mois, 28 jours s'écoulent entre chaque passe.
Quant aux systèmes spatiaux au-dessus du pôle, les moyens sont encore limités. Ils effectuent des passent et ce n’est pas comme avec un satellite géosynchrone apte à observer une zone en permanence. Tout dépend donc du taux de passage, ce qui me fait dire que nous ne sommes pas conscients de tout.
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Je pense que c’est une excellente question.
Pour commencer, et comme je l’ai mentionné, certains éléments de la réponse pourraient consister à mettre sur pied des unités autochtones dans le Nord qui sont commandées et contrôlées par des Autochtones et non par des gens du Sud. C’est ce que nous faisons actuellement. C’est ainsi que le programme des Rangers est organisé.
Oui, vous pourriez mettre sur pied des organisations autochtones partout dans le Nord, ce qui contribuerait au renforcement du Nord. Cependant, si vous regardez les nouvelles en ce moment, vous verrez que Tuktoyaktuk commence à tomber dans l’océan. Je ne sais pas si vous avez vu cela.
Il se passe beaucoup de choses dans le Nord, et je pense que le gouvernement peut se pencher là-dessus et investir ailleurs que dans l’armée. Il a déjà déployer des éléments militaires, mais il pourrait faire plus dans le Nord pour appuyer les Canadiens de cette région.
Les Canadiens vivent aussi dans le Nord. La plupart de ceux qui vivent dans le Sud ne semblent pas s’en souvenir ou beaucoup y penser. Ce sont des Canadiens et ils ont plus besoin de notre soutien que les gens du Sud. Sur le plan économique, on peut y parvenir en construisant des infrastructures, en appuyant socialement ce qui se passe dans le Nord, en faisant la promotion du Nord et en veillant à ce qu’il demeure unique à bien des égards.