Les questions que ce comité étudie sont importantes. En particulier, j'ai saisi l'occasion depuis que le projet de loi a été présenté à la Chambre des communes... et dans le contexte qui l'entoure, de veiller à ce que les Canadiens qui sont confrontés à ces situations incroyablement vulnérables soient protégés. Il n'y a rien de plus dévastateur pour une personne, et pour sa capacité de vivre pleinement sa vie, que du matériel explicite, souvent obtenu sans son consentement — ou même avec son consentement, soit utilisé d'une manière tout à fait inappropriée. Cela détruit la vie des gens. Je sais qu'il y a, bien sûr, des incidents qui font la une des journaux et que nous avons tous en mémoire, et qu'il n'est pas rare que ces gros titres mobilisent l'attention qu'exige cette question importante.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais souligner que nous entrons dans un domaine où, en raison des progrès technologiques... J'ai travaillé avec un certain nombre de mes collègues qui sont très au fait de cette question. Le projet de loi traite, bien sûr, des spécificités concernant le matériel qui a été créé et distribué sans consentement, mais l'idée générale des hypertrucages est de plus en plus préoccupante.
Étant donné que nous sommes tous, à cette table, des représentants élus, je suppose que nous avons assisté à des tribunes électorales où nous avons eu l'occasion de discuter en profondeur des questions importantes que nos électeurs soulèvent. Je repense aux dernières élections auxquelles j'ai eu l'occasion de me présenter, mais je repense aussi aux nombreuses heures que j'ai passées à faire du bénévolat en tant qu'élu dans les régions rurales de l'Alberta et aux autres endroits où j'ai eu l'occasion de jouer un rôle partout au Canada. Avec les téléphones cellulaires et les caméras qui sont partout, on suppose que maintenant, tout est enregistré. C'est simplement l'hypothèse, ou du moins l'attitude à laquelle je m'attends. Ce qui est intéressant, c'est que dans le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, ce n'est pas simplement une caméra qui enregistre quelque chose qui parle de quelque chose qui s'est passé. Avec l'intelligence artificielle et certaines technologies, et bien sûr l'animation, une très, très bonne animation... Je sais qu'à l'occasion, on entend parler de choses qui pourraient être des jeux vidéo, et je sais qu'il y a probablement des membres... car je sais que l'industrie canadienne des jeux vidéo est en plein essor, ce qui permet de créer une réalité augmentée.
Nous entrons dans un espace où, en tant que représentants élus, nous sommes quotidiennement confrontés à cette situation lorsqu'il s'agit de la politique de la nation. On pourrait vous attribuer des paroles que vous n'avez pas dites, mais qui vous sont quand même attribuées. Quelqu'un qui a peut-être un projet politique contre vous pourrait faire faire une vidéo qui aurait l'air très réaliste. En fait, je sais que mon équipe, lorsque ces choses se produisent... que ce soit moi ou toute autre personnalité politique qui fassions l'objet de ce qu'on appelle un hypertrucage, le signalons à Facebook, Twitter ou Instagram, selon le cas.
Je pense que là où il y a un lien avec ce dont nous parlons ici, c'est que ce type de technologie a vraiment un impact lorsqu'on peut prendre une photo de nature explicite, qui peut ou non avoir été obtenue sans consentement, mais qui, comme nous l'avons entendu dire, n'a certainement pas été prise pour être distribuée. Avec les applications technologiques, la réputation de quelqu'un peut être incroyablement ternie par des choses qui peuvent ou non s'être réellement produites, surtout lorsqu'il s'agit de personnes qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité où elles sont en proie à de très fortes émotions et souvent de la honte. Nous avons entendu parler de certaines de ces situations tragiques.
Par votre entremise, madame la présidente, j'encourage le Comité... C'est un espace qui évolue très rapidement. Lorsque nous examinons les détails du projet de loi , nous devons être conscients du fait que l'environnement au sujet duquel nous tenons ces discussions est en pleine évolution et que d'autres risques se profilent à l'horizon.
Il existe sans aucun doute des outils au sein du système judiciaire. Je pense à ma collègue, , qui a beaucoup travaillé sur ce sujet, reconnaissant que cette section transversale, pour ainsi dire, de cette technologie et des personnes qui sont vulnérables peut être absolument destructrice pour la vie de quelqu'un. C'est l'importance d'avoir des cadres. Ce qui se passe en ce moment, je pense, dans la conversation... Ce n'est pas simplement parce que je suis conservateur et que nous avons un gouvernement libéral, mais je pense que, très souvent, le gouvernement fait du rattrapage, surtout en matière criminelle. Nous avons vu cela tout au long de l'histoire, ce n'est donc pas nouveau, mais la rapidité avec laquelle les éléments comme les poursuites criminelles comprennent ce qui se passe, par rapport à la vitesse vertigineuse des progrès technologiques... et vous avez l'IA par dessus le marché. Ce qui est intéressant, c'est la conversation sur l'intelligence artificielle. Bien sûr, vous pouvez utiliser ChatGPT. Les médias parlent de son utilisation et de la façon dont les universités y font face. Toutes ces choses se produisent, mais je pense qu'on ne comprend pas bien que la progression de certaines de ces technologies n'est pas seulement due à l'avancement de la technologie elle-même, mais aussi au rythme auquel ces technologies permettent de progresser. Je pense qu'il faut garder cela à l'esprit.
La situation des personnes vulnérables qui font face à la diffusion d'un contenu très souvent explicite est la conséquence dévastatrice de cette situation et de la vitesse à laquelle ces contenus peuvent être distribués. Cela peut être dévastateur.
Nous entendons parler de cas qui font les manchettes. Je sais que bon nombre des personnes qui ont participé à cette conversation pourraient signaler des cas où le contenu d'une personne a été diffusé sans consentement. Cela fait les manchettes des médias. Parfois, ce contenu a été volé. Je sais qu'en ce qui concerne les acteurs et les vedettes de cinéma, on peut lire, en gros titre, que quelque chose a été volé dans leur téléphone par un pirate informatique ou quelqu'un d'autre. C'est un exemple, mais pour chaque manchette, il y a un nombre incalculable de personnes qui n'ont pas un énorme auditoire, qui n'ont pas la capacité d'appeler un journaliste du New York Times et qui n'ont pas une équipe d'avocats pour s'occuper de ce genre de cas. J'encourage le Comité, surtout en ce qui concerne les conséquences dévastatrices qui peuvent en découler, à se soucier des gens ordinaires. L'équipe d'avocats, la capacité d'intenter des poursuites et d'émettre des injonctions contre une entreprise de médias sociaux ou une personne, c'est une chose, mais lorsqu'il s'agit de quelqu'un qui... C'était peut-être à cause d'un problème domestique, d'une relation abusive ou de quelque chose qui a pu être divulgué à cause d'un simple piratage de mot de passe. Il y a tout un éventail de possibilités. Il ne s'agit pas seulement des cas qui font les gros titres.
Je sais que certaines des circonstances dont il est question ici placent ces personnes dans une situation de très grande vulnérabilité, et qu'elles ressentent souvent de la honte. Je sais que dans certains cas, les gens ont peur d'en parler. Ils veulent simplement que cela disparaisse. Ils espèrent que cela disparaîtra, ou ils ne veulent pas en faire toute une histoire.
Lorsque nous nous penchons sur cette question de façon à faire en sorte que ces Canadiens vulnérables, en particulier, soient protégés, nous entendons parler de cas déchirants. Il y a le processus par lequel ils essaient de faire face à cette situation embarrassante, qui menace leur gagne-pain en raison de l'emploi qu'ils exercent, ou qui nuit à leurs relations. Cela peut avoir toutes sortes de conséquences. Nous sommes maintenant dans une situation où les processus existants ne sont pas conçus pour aider les victimes. Dans certains cas, ils augmentent la vulnérabilité de ces personnes, qui sont déjà vulnérables.
Cela témoigne de la nécessité de mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet. Il y a de nombreux cas où nous avons vu des exemples précis de ce à quoi cela pourrait ressembler, mais nous devons faire plus. Il s'agit de veiller à ce que ces actes aient des conséquences.
J'aimerais vous faire part de quelques citations qui me semblent extrêmement pertinentes dans ce contexte. Je vais ensuite parler de l'environnement qui nous a menés au point où certains de ces mauvais acteurs semblent être en mesure de continuer à travailler en toute impunité.
Une célébrité des médias, victime du piratage de comptes en nuage de 2014, a dit au sujet de ce projet de loi: « J'appuie la loi. Le Parlement du Canada doit la mettre en œuvre de toute urgence, ce qui sauverait de nombreuses vies. Tout le monde mérite les droits de la personne fondamentaux, la dignité et une vie sans exploitation en ligne. » Cette actrice a vécu l'expérience concrète de voir son contenu diffusé sans son consentement. Cela a des conséquences qui changent la vie des gens. Ceux d'entre nous qui sont dans la vie publique ont l'habitude d'être dans le domaine public, mais pour une personne, qu'il s'agisse d'une actrice ou d'une étudiante qui vient de sortir d'une relation, quel que soit le cas, il faut comprendre les effets dévastateurs que l'exploitation sexuelle sur Internet peut avoir sur la vie d'une personne.
Je dois reconnaître que, dans de nombreux cas, cela a plongé les gens dans le désespoir. Tragiquement, cela les a conduits à faire une tentative de suicide, ou à se suicider dans certains cas. Encore une fois, ce sont là les conséquences dévastatrices de ces actes, et la perte d'une vie innocente parce qu'un mot de passe a été compromis. Ces personnes ont peut-être partagé une image avec quelqu'un, qui l'a partagée à son tour parce qu'il trouvait cela amusant. Cela montre l'importance d'une responsabilisation et d'une vérification du consentement. Permettez-moi de vous expliquer un peu pourquoi c'est si important.
Dans le cadre de mon travail au comité de l'éthique, j'ai beaucoup parlé du consentement, de la divulgation de renseignements, et de ce qu'il en est. Surtout en ce qui concerne le monde en ligne, je dirais qu'il y a eu un changement radical des attitudes et de la façon dont cela a été compris au fil du temps. Cependant, ce qui est clair, à mon avis... Lorsqu'il s'agit d'un matériel qui plaît ou non aux gens, il est important que le principe du consentement soit très clairement formulé. La raison en est qu'une personne peut donner son consentement, qu'il s'agisse d'un matériel explicite ou autre, et le fait de confirmer ce consentement, et de disposer d'un processus pour le faire légalement, lui confère la capacité d'agir.
Je sais, pour avoir siégé au comité de l'éthique lorsqu'il traitait des médias sociaux en particulier, que le droit à l'oubli existe. C'est un sujet très intéressant. Cela se rapporte directement à ces conversations, où nous avons ce point d'intersection. On a coutume de dire — et je dirais que c'est exact —, qu'une fois que c'est sur Internet, cela ne disparaît jamais. On ne peut pas s'en débarrasser, et certains politiciens le savent très bien. Cependant, je dirais que l'idée du droit à l'oubli, ce qui arrive à vos renseignements, ce qu'il en est de votre capacité d'appuyer sur « Supprimer » et ce que cela signifie...
Les membres du Comité seront peut-être intéressés d'apprendre que la Bibliothèque du Congrès des États-Unis parraine ce qu'on appelle la Wayback Machine. Si vous en avez l'occasion, vous n'avez qu'à chercher sur Google la Wayback Machine et à vous rendre sur un site Web. Par exemple, vous pourriez choisir un site Web de nouvelles canadiennes — disons CTV News. Ce qui est intéressant, c'est que vous insérez l'adresse URL des nouvelles dans la Wayback Machine, et vous pouvez vérifier combien de fois ce site Web a été archivé. Vous pouvez consulter tout l'historique de cette adresse URL et le contenu qui se trouvait sur ce site Web au moment de son archivage.
Dans certains cas — et j'ignore, bien sûr, combien de fois ctvnews.ca a été consulté —, cela déclenche ce genre de choses pour ces types de grands sites Web. Comme il y a, bien sûr, beaucoup d'événements politiques aux États-Unis cette semaine, cela pourrait être intéressant pour quiconque voudrait regarder en arrière. Vous pouvez remonter à l'élection de 2000, à l'élection de 2004, à celle de 2008. Les adresses URL qui sont courantes, vous savez... J'ai mentionné CTV News. Vous pourriez le faire pour CNN. Vous pourriez le faire pour Fox News. Vous pourriez le faire pour MSNBC ou peu importe. Vous pourriez regarder en arrière et voir à quoi ressemblait ce site Web ce jour‑là. C'est fascinant, parce que contrairement à un livre, où vous avez... La Bibliothèque du Congrès, en particulier, a un protocole selon lequel lorsqu'un livre est publié, il lui est envoyé, mais je ne pense pas qu'elle conserve chacun de ces livres. Cependant, contrairement aux livres, les données sont préservées. L'envers de la médaille — et la raison pour laquelle c'est si pertinent pour la discussion que nous avons ici aujourd'hui —, c'est que lorsque quelque chose est affiché sur Internet, il est très, très difficile de s'en débarrasser.
Lorsqu'il s'agit d'archiver des événements mondiaux, personne ne dirait, je pense, qu'il n'y a pas d'endroit pour assurer leur archivage avec précision afin que lorsqu'une personnalité publique s'exprime... Lorsque nous prenons la parole à la Chambre des communes, nous traitons cette question de façon très spécifique avec ce que nous appelons affectueusement le hansard. Pour ceux d'entre nous qui font référence à un nom ou à une date... Je sais qu'il y a de nombreuses conversations à la Chambre au sujet de TDDC et de la caisse noire du Fonds vert des libéraux. C'est préservé de façon permanente. Ce qu'il y a de bien avec le hansard, et qui fait en partie sa valeur pour la démocratie, c'est que lorsque quelque chose est dit à la Chambre des communes, c'est pour toujours. On pourra s'y référer pendant des temps immémoriaux, et cela a de la valeur.
En même temps, nous devons veiller à ce que, lorsqu'un acteur malveillant s'empare d'informations, de matériel explicite obtenu ou distribué sans consentement, il y ait des paramètres clairs et un accord pour garantir l'attention que cela requiert, selon moi. Il y a la permanence qui existe sur Internet. Elle doit s'accompagner de conséquences pour ceux qui ne sont pas disposés à respecter... ou qui cherchent à nuire, dans bien des cas. Je sais que c'était absolument choquant lorsqu'il en a été question lors de certaines conversations sur le projet de loi et la Loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet. Il y a toute une industrie de la pornographie vengeresse. En voyant cela, je me demande à quel point il est malsain que ce soit le cas. Pour veiller à ce qu'il y ait un mécanisme très clair... Je sais que la loi parle très précisément de la production de matériel pornographique et de ce que cela signifie pour... simplement définir ce que c'est sans le consentement de l'intéressé et, bien sûr, la distribution de ce matériel. Il est important d'avoir des paramètres clairs. Très souvent, mais pas exclusivement, ce sont les femmes, surtout les femmes vulnérables, qui sont les plus durement touchées par ce genre de choses. Ce n'est pas seulement moi qui le dis. Les statistiques montrent que les femmes sont touchées de façon disproportionnée.
Nous devons veiller à ce qu'il y ait des conséquences pour les personnes qui tentent d'abuser et de profiter de... pour quelque raison que ce soit, qu'il s'agisse d'argent, de pouvoir, d'influence ou d'autre chose. Il faut faire en sorte qu'il y ait une conséquence claire et une compréhension de ce que seront les conséquences d'une distribution non autorisée et non consensuelle d'un matériel qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices.
Nous débattons des détails d'une motion visant à prolonger le débat sur cette mesure. J'ai lu une citation, et dans un instant, je lirai d'autres citations disant pourquoi il est important qu'il en soit fait rapport, que cela se fasse.
Les conservateurs ont dit très clairement qu'ils voulaient des élections sur la taxe sur le carbone, mais pour pouvoir adopter le projet de loi ... Le fait qu'il ait été adopté à l'unanimité à la Chambre des communes est, je pense, un bon exemple montrant que, dans un contexte très politique, il y a des moments où nous pouvons dire: « Nous faisons ici ce qui est pour le mieux. »
Toutefois, si nous prolongeons le délai de 30 jours, sans faire rapport dans le délai fixé au départ, cela réduit la capacité de... et réduit certainement la probabilité que cela devienne une loi. Les conséquences de cela sont liées à ce dont j'ai parlé, c'est‑à‑dire qu'il faut faire en sorte que les Canadiens vulnérables qui pourraient se retrouver dans de telles situations soient protégés. Il faut notamment s'assurer que ceux qui sont touchés de façon disproportionnée, comme les femmes qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité... qu'il y a des conséquences claires pour ce genre de choses. Nous devons garder cela à l'esprit lorsque nous discutons de ces questions.
Madame la présidente, j'aimerais citer le Conseil national des femmes du Canada:
Le Conseil national des femmes du Canada [...] accueille favorablement le projet de loi intitulé « Loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet », qui prévoit des modifications au Code criminel afin de protéger les personnes dont les droits sont brutalement bafoués. L'acquisition et le partage d'un contenu sans consentement sont inacceptables dans une société juste.
Madame la présidente, je pense que cela touche à quelques points que j'aimerais aborder très brièvement, si vous me le permettez. Le Code criminel vise à garantir ce qu'on appelle souvent en philosophie un contrat social. On renonce à quelque chose pour s'assurer qu'une autre chose est protégée, et c'est le cas ici. En tant que Canadiens, nous comprenons que le Code criminel est le principe directeur que le Parlement, en particulier, a présenté et l'historique de cette question.
En fait, c'est John Sparrow Thompson — qui était, je crois, le quatrième premier ministre du Canada — lorsqu'il était ministre de la Justice sous sir John A. Macdonald... C'était un catholique des Maritimes, et à l'époque, c'était très important. À ce moment‑là, il y a eu une controverse à ce sujet. Je sais que cela semble difficile à imaginer, mais à la fin des années 1800, il y a eu une certaine controverse à ce sujet. Dans le cadre de ses fonctions de ministre de la Justice au sein du gouvernement Macdonald, John Sparrow Thompson a présenté ce que nous appelons maintenant le Code criminel du Canada. Bien que ce code ait été mis à jour et que son libellé ait manifestement changé au cours du dernier siècle et demi, il est entendu que pour protéger les droits fondamentaux d'une personne, il faut un filet de sécurité. Il y a un seuil qui est franchi par la criminalité. Les réponses sont évidentes. Nous croyons tous que le meurtre et les choses comme l'homicide sont répréhensibles.
Cependant, le Code criminel moderne... Je l'ai oublié. Je n'ai pas d'exemplaire du Code criminel sous la main aujourd'hui. Je sais que c'est difficile à croire. Peut-être que mon collègue du NPD en a un. Il contient des centaines de pages et un aperçu de ce que cela signifie pour que la société civile puisse fonctionner de façon à garantir la protection des droits.
Comme le Conseil national des femmes du Canada l'a souligné, ce sont ces personnes dont les droits ont été brutalement ignorés. Cela explique, je pense, pourquoi il est si important d'adopter rapidement le projet de loi . Dans le cas dont nous parlons, il y a l'exploitation sexuelle sur Internet, la création, la prise ou le partage non consensuel de contenu explicite. Vous avez, par exemple, un acteur — pas dans le sens cinématographique de ce mot, mais quelqu'un qui pose un geste dont les conséquences sont dévastatrices pour une autre personne. Le fait est que nous avons la possibilité, en tant que Parlement, de faire savoir très clairement que cela aura de graves conséquences et que des mesures sont prévues si quelqu'un commet ces actes. Il y a aussi la protection que cela assurerait à ceux qui font face aux conséquences de ces actes illégaux. Cela clarifie bien les choses.
De plus, la responsabilisation... Je veux simplement mentionner très brièvement, madame la présidente, la nécessité de veiller à ce qu'il y ait des conséquences pour les entreprises concernées également. Je sais qu'on parle beaucoup de ceux qui prennent et distribuent le contenu, mais il s'agit de faire en sorte qu'il y ait des conséquences claires pour les acteurs corporatifs concernés.
Le Canada a accueilli certains des pires acteurs corporatifs de l'histoire moderne en ce qui concerne l'exploitation sexuelle sur Internet. Je ne veux pas leur donner de crédibilité, alors je ne mentionnerai pas certaines de ces entreprises, mais il est ahurissant de voir comment ces entreprises ont mis en danger les Canadiens, et aussi des gens du monde entier, à cause de la façon dont elles se conduisent.
Je sais que mon collègue de Kamloops a réussi à faire adopter un projet de loi visant à remplacer « pornographie juvénile » par « matériel d'abus et d'exploitation pédosexuels ». Je pense qu'il s'agit là d'un signal simple pour dire: « Ces choses absolument choquantes sont inacceptables au sein de la société civile. » Je crois qu'il y a quelques mois à peine, ce projet de loi a reçu la sanction royale. C'est un pas dans la bonne direction et une reconnaissance du fait que le Canada trace une ligne de démarcation pour dire ce qui est bien et ce qui est mal.
Pour ce qui est du matériel explicite qui est créé et distribué sans consentement, nous avons encore une fois l'occasion de faire savoir où est la ligne de démarcation en disant: « En tant que pays, nous disons que c'est mal » et d'envoyer également un signal aux acteurs corporatifs qui, dans certains cas, tirent des milliards de dollars du matériel d'exploitation sexuelle. C'est ahurissant.
Je ne l'ai pas sous les yeux, mais je crois que c'est le New York Times qui a donné un aperçu de la façon dont cette entreprise canadienne a été jugée responsable parce qu'elle n'avait pas fait son travail. Elle fournissait du matériel explicite en ligne. C'était l'objectif de l'entreprise, mais elle n'avait pas fait son travail en s'assurant que le consentement des personnes figurant sur son site Web avait été obtenu. Lorsqu'on lit ce rapport d'enquête, il est absolument horrifiant de voir les mesures prises pour, dans certains cas, forcer ou menacer, que ce soit par des moyens financiers ou en essayant d'exploiter une toxicomanie. Même quand, à l'occasion, le consentement a été obtenu, il ne l'a certainement pas été d'une façon qui satisferait un tribunal.
Encore une fois, nous avons l'occasion, avec le projet de loi , de tracer une ligne ici pour dire que nous nous attendons à ce qu'il y ait des conséquences pénales pour les personnes et, au sens large, pour les entreprises qui sont coupables de ces choses absolument révoltantes.
De plus, le National Center on Sexual Exploitation avait ceci à dire, ce qui en dit long, je crois, sur ce que je viens de décrire:
L'industrie de la pornographie omet systématiquement de vérifier l'âge ou le consentement, ce qui entraîne de terribles traumatismes pour les victimes de la traite des personnes à des fins sexuelles, de l'exploitation sexuelle des enfants et des images intimes non consensuelles ou enregistrées, car leur exploitation sexuelle est vue partout dans le monde. Il est temps de changer de paradigme et d'entendre les victimes. Ce projet de loi est un pas important dans cette direction.
Comme je l'ai dit, les entreprises ne sont pas exemptées. Il faut que cela soit compris.
Cela nous ramène à l'idée du consentement, et en quoi cela consiste. Vous téléchargez une application sur votre téléphone ou un programme sur votre ordinateur, et avant de pouvoir l'utiliser, il y a une longue explication juridique. Je pense que la plupart d'entre nous se sont habitués à ce long préambule. Que font la plupart d'entre nous? Nous faisons défiler la page jusqu'en bas et nous cliquons sur « Accepter ». Parfois, il y a une case à cocher.
Je ne suis pas avocat de formation. Il y a des avocats de formation à cette table. Je suis d'avis qu'il n'y a que trois conditions d'emploi pour être élu: il faut avoir 18 ans; il faut être Canadien; et il faut obtenir plus de votes. Cela mène à un méli-mélo de personnes, dont certaines sont des avocats. Je suis assis à la table avec des avocats. J'ai passé beaucoup de temps à examiner la loi, mais je suis un législateur et non un avocat.
Pour que nous comprenions bien que la loi est censée... Il doit y avoir des mesures de protection. Pour ce qui est de la notion de consentement et ce à quoi elle ressemble, elle se présente différemment selon le contexte. De toute évidence, en ce qui concerne les exemples que nous avons donnés et qui nous ont menés là où nous en sommes avec le projet de loi , nous devons nous assurer, en tant que société, que nous comprenons qu'il ne s'agit pas seulement de faire défiler la page jusqu'en bas et de cliquer sur « Accepter ». Il ne suffit pas de donner un contrat à quelqu'un et de s'attendre à ce que sa signature figure au bas de la page. Il faut bien comprendre en quoi cela consiste.
Encore une fois, pour vous faire part de la perspective générale de ce qui a été dit dans certains des rapports... Je crois que c'était lors de la 42e législature, lorsque le Parlement a adopté une motion condamnant — je n'ai pas la motion sous les yeux — le matériel pornographique violent et les conséquences qu'il avait au Canada, en particulier pour les femmes et les filles, et les communautés vulnérables. Un aspect dévastateur de cette situation, c'est que nous avons vu comment certaines de ces entreprises n'ont tout simplement pas fait preuve de diligence raisonnable.
C'est là que la loi inscrite dans le Code criminel... J'ai mentionné plus tôt John Sparrow David Thompson, qui a rédigé le Code criminel, il y a environ 140 ans. Beaucoup de choses ont changé au cours de cette période. Le téléphone n'existait pas et les journaux étaient encore imprimés avec des presses à plomb. Évidemment, les choses changent, et nous sommes aujourd'hui dans un environnement où une vidéo peut être faite et, en quelques secondes, la vie de quelqu'un peut être détruite. Je pense que c'est la raison pour laquelle nous devons nous assurer que le Code criminel reflète ces réalités afin qu'il y ait des conséquences.
Lorsque la loi sur la diffamation a été adoptée pour la première fois, il était entendu qu'on ne pouvait pas simplement tenir des propos non fondés au sujet de quelqu'un. Il y avait cette compréhension de base. Je pense que nous avons maintenant près d'un siècle de jurisprudence au Canada qui en témoigne.
Dans le cas présent, nous assistons à une évolution rapide où une personne, parce qu'elle a commis une erreur ou s'est mise dans une situation... Dans bien des cas, elle le regrette. Dans certains cas, elle a peut-être même donné son consentement tacite, mais certainement pas dans la mesure où cela aurait signifié... Nous en avons une multitude d'exemples. Il y en a beaucoup dont nous n'entendrons jamais parler, parce que — et cela inclut probablement nos électeurs — il y a des personnes qui ont vécu ce genre de situation, mais qui veulent simplement reléguer cela aux oubliettes. Elles ne veulent pas en parler. Elles ne veulent pas venir témoigner devant un comité parlementaire. Elles ne veulent pas que leur nom soit dévoilé, à cause de la douleur, de l'injustice et, dans bien des cas, de la honte qui y est associée.
Pour parler davantage de certains de ces acteurs malfaisants, j'aimerais citer le London Abused Women's Centre:
Des entreprises comme Pornhub et MindGeek normalisent la violence faite aux femmes et aux filles. Leurs agissements ne protègent pas les femmes et les filles contre l'exploitation sexuelle, mais la Loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet peut le faire. Nous savons que des enfants, des adultes non consentants et des femmes victimes de la traite de personnes ont été violés et torturés sous les yeux du monde entier sur ces sites Web, et il est grand temps de tenir ces entreprises responsables de leurs actes. Le Parlement doit protéger les personnes les plus vulnérables, et la loi FESI fournit des outils importants à cette fin.
J'ajouterais, pour souligner certains des propos que j'ai mentionnés au sujet des mauvais acteurs corporatifs — j'en ai fait lecture dans le contexte d'une citation, qu'il faut veiller à ce qu'il y ait des conséquences, surtout dans le cas de ces entreprises qui peuvent tirer profit des abus commis particulièrement envers les femmes. Je dirais que c'est absolument criminel. Le fait qu'elles aient pu s'en tirer impunément exige certainement des mesures concrètes.
Je sais qu'il y a eu beaucoup de discussions sur les méfaits en ligne et tout le reste. Je sais que le gouvernement a présenté un projet de loi, mais ce n'est pas ce dont il est question ici. J'ai certainement fait part de certaines de mes opinions à ce sujet. Il est nécessaire de prendre des mesures pour veiller à ce qu'il y ait des conséquences et que les personnes les plus vulnérables de notre société soient effectivement protégées. Cela montre que nous sommes dans une situation un peu unique dans notre pays. Nous avons vu beaucoup de choses qui...
Je vais peut-être ouvrir une petite parenthèse, parce que je pense que c'est très pertinent. J'ai travaillé un certain temps à Ottawa. Je faisais un stage. Le premier ministre Stephen Harper était alors au pouvoir. C'était le bon vieux temps, mais nous pourrions peut-être ramener un peu de bon sens dans notre pays. Quoi qu'il en soit, c'était un véritable honneur pour moi d'être là. À l'époque, mon prédécesseur, l'honorable Kevin Sorenson, pour qui j'ai énormément de respect, était ministre d'État aux Finances et il a pu contribuer à la préparation du dernier budget équilibré que nous avons eu au Canada — malgré les promesses faites lors des trois élections suivantes. Chose certaine, on n'y a pas donné suite.
Ma femme Danielle, en particulier, a travaillé comme bénévole pour Joy Smith. Joy Smith est un bel exemple. Pour ceux qui, j'en suis sûr, nous regardent, cherchez l'histoire de Joy Smith, parce qu'elle est un merveilleux exemple d'une personne qui n'était pas prête à rester les bras croisés devant les injustices. Lorsqu'elle a été élue pour la première fois, et qu'elle a commencé à sensibiliser le public au problème de la traite des personnes, beaucoup de gens ont dit, à l'époque, que cela ne se produisait pas au Canada, que cela n'existait tout simplement pas chez nous. C'était la réaction des gens. Elle raconte qu'on ne la prenait tout simplement pas au sérieux, mais qu'elle s'est pourtant lancée en politique à cause de... J'encourage les gens à lire son histoire. Je sais qu'il y a des vidéos, des documentaires, qui parlent de son histoire et de ce qu'elle a fait à ce sujet.
Elle dirige maintenant une fondation, la Joy Smith Foundation, qui poursuit le travail qu'elle a commencé lorsqu'elle siégeait au Parlement. Ma femme a eu l'occasion de faire du bénévolat pour Mme Smith et a aidé à décrire et à suivre, dans certains cas, certaines des injustices incroyables commises à l'endroit des Canadiens. C'était en 2015. Lorsque Mme Smith a entrepris... Elle a fait adopter deux projets de loi d'initiative parlementaire, ce qui est impressionnant pour tous ceux d'entre nous qui siègent au Parlement. C'est impressionnant d'avoir deux projets de loi d'initiative parlementaire adoptés au cours d'une carrière. Ces deux projets de loi visaient à faire en sorte que des mesures soient prises contre la traite de personnes. C'est directement lié, parce que, très souvent, ceux qui sont confrontés à ces situations de vulnérabilité sont des victimes ou, dans certains cas, des victimes périphériques, et cela peut être le déclencheur qui les met dans une situation où ils pourraient être victimes d'une chose aussi horrible que la traite de personnes.
Sous le gouvernement Harper, on a reconnu que, dans un pays comme le Canada — le pays extraordinaire qu'il est, avec la Charte des droits et libertés et la Déclaration des droits qui l'a précédé, et le fait que nous nous soucions des plus vulnérables et de toutes ces choses — ces actes révoltants se produisaient, bien souvent, dans les collectivités et les quartiers que les gens considèrent comme le rêve canadien. Ce n'est pas du tout ce que vivent ceux qui font face à la traite de personnes et à certaines des conséquences de cette situation.
En tant que député de l'Alberta, je sais que certains d'entre nous passent beaucoup de temps dans des aéroports lorsqu'ils se rendent, chaque semaine, d'un bout à l'autre du pays. On constate maintenant qu'il y a une sensibilisation à la traite des personnes. Des affiches dans les salles de bain, par exemple, disent que si vous êtes une victime, vous pouvez appeler pour obtenir de l'aide. Il peut sembler étrange que la situation se soit normalisée au point où nous pouvons en parler aujourd'hui. Eh bien, cela a commencé parce qu'on s'efforçait de faire en sorte que quelque chose qui se passait auparavant dans l'ombre soit mis au jour et puisse être combattu.
Cela ne veut pas dire qu'un travail efficace n'a pas été fait. Je sais que la police... Encore une fois, si vous regardez le travail de Mme Smith, elle parle de la façon dont son fils, je crois, a participé aux opérations policières pour aider à repérer les victimes de la traite de personnes et à poursuivre ses auteurs, avant que le problème n'ait retenu l'attention au niveau national. C'était quelque chose qu'elle avait vu et vécu en marchant aux côtés de certaines de ces victimes, mais qui n'était pas sous le radar national. Ses deux projets de loi d'initiative parlementaire ont été adoptés sous le gouvernement Harper, ce qui constituait un pas important dans la bonne direction.
Il y a des statistiques dont je parlerai peut-être plus tard montrant que, malgré le travail qui a été fait, il y a des tendances qui ne sont certainement pas encourageantes en ce qui concerne la traite de personnes, et ce que ces chiffres révèlent en ce qui concerne le Canada aujourd'hui.
J'aimerais cependant ramener cela au projet de loi , car il traite d'une partie très précise de cette question. Je me suis inscrit sur Twitter. J'y ai jeté un coup d'oeil la semaine dernière, je crois. C'est en 2009, je pense, que Facebook est devenu une entreprise, ou c'était peut-être l'année précédente, en 2008. Il s'agissait de nouvelles technologies d'accès au Web. Le Web existe depuis, je crois, 1993 ou 1992, vers ces années‑là. Au cours des quelque 30 dernières années, nous avons assisté à une évolution rapide de la technologie. La distribution de matériel explicite obtenu sans consentement, ou pris sans consentement, aurait revêtu une forme très différente, il y a 30 ans. Cependant, nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation où cela peut prendre de l'ampleur en raison de choses comme Internet, les algorithmes et la capacité de partager une vidéo ou d'envoyer un lien par message texte et ce genre de choses.
L'organisation Defend Dignity, lorsqu'elle parle de la loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet, a ceci à dire:
Les personnes qui ont été victimisées sont confrontées à la tâche colossale d'essayer de supprimer du contenu illégal qui n'aurait jamais dû être distribué, et dont on n'aurait jamais dû tirer profit. Il est temps que les sites Web pornographiques soient tenus responsables. Le contenu ne devrait pas être hébergé sans preuve que toutes les personnes représentées sont des adultes et qu'elles ont consenti à la fois à la création et à la distribution du matériel sur cette plateforme.
Elle appuie sans réserve la Loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet. Encore une fois, cela vient de l'organisation Defend Dignity. Je pense, là encore, que c'est lié au fait qu'il faut être en mesure de tenir responsables les particuliers et les entreprises.
J'étais également fier d'appuyer le projet de loi , qui prévoit une vérification effective de l'âge. Je sais que les libéraux ont essayé de répandre des faussetés à ce sujet, ce qui me laisse un peu perplexe, car certains de leurs députés avaient voté en faveur de cette mesure. Je sais que ce travail a été fait pour veiller à ce que, tout en respectant les droits des Canadiens, on mette fin à ce qui a été clairement démontré par des études et par le travail qui a été fait... Lorsque les enfants sont exposés à du contenu explicite, cela peut avoir un effet néfaste sur leur santé mentale. Je ne comprends pas très bien pourquoi les libéraux ont essayé de politiser cette question en particulier, mais je serais heureux de les entendre à un moment donné à ce sujet, car cela me semble être une question de bon sens, tout comme ce dont nous discutons aujourd'hui.
Encore une fois, on s'attendrait à ce qu'il y ait une responsabilisation, pour s'assurer que ces acteurs corporatifs... C'est un peu comme... Comme vous le savez, il est illégal de vendre des cigarettes à un mineur, car la nicotine crée une dépendance et n'est pas bonne pour vous. Elle a des effets dévastateurs sur la santé. Personnellement — je sais qu'il y a peut-être des fumeurs dans la salle —, je ne fume pas, et je pense que c'est une mauvaise habitude, mais si quelqu'un choisit de le faire, eh bien, je suppose que c'est son droit. Je peux respecter cela, mais nous avons des règles, et il est entendu, dans notre société, que les fabricants de tabac ne peuvent plus diriger leurs publicités vers les jeunes — ils ne peuvent plus faire de publicité au Canada, un point c'est tout —, car ils ne sont pas en mesure de prendre la décision qui s'impose compte tenu des propriétés toxicomanogènes de la nicotine et des effets sur la santé, etc.
Lorsqu'il s'agit d'accéder à quelque chose qui peut avoir des effets dévastateurs sur la santé mentale et qui peut changer la perspective de ce que sont et devraient être des relations saines, il est tout simplement logique qu'il y ait une vérification effective de l'âge. Cela ne veut pas dire que si quelqu'un veut avoir accès à du matériel explicite, même si certains peuvent désapprouver ce choix de vie... Ses droits seront protégés, mais les jeunes... J'ai mentionné le fait de fumer et d'acheter des produits de tabac, mais cela vaut aussi pour d'autres choses. Cela vaut également pour l'alcool. C'est la même chose pour le cannabis. Vous ne vendez pas ce genre de produits à des mineurs, parce qu'ils ne sont pas en mesure de prendre des décisions à cet égard.
Je pense que ce n'est pas parce que c'est en ligne que... En fait, je dirais qu'il y a une corrélation assez claire avec ce dont nous discutons aujourd'hui, surtout en ce qui a trait à l'opportunité et à la capacité de l'adopter et à la pertinence des deux questions qui se recoupent. Le jeu en ligne est maintenant autorisé au Canada, mais il est illégal pour les mineurs de participer au jeu en ligne. Cependant, il ne leur est pas interdit d'avoir accès à du matériel explicite qui serait illégal pour eux, par exemple, s'ils allaient dans un dépanneur pour acheter ce genre de contenu.
Cela dit, je dirais que ces questions qui se chevauchent, bien qu'elles soient étroitement liées, sont au cœur d'une série de changements qui peuvent être apportés afin qu'il y ait des conséquences pour les acteurs qui commettent ces actes, que ce soit pour les entreprises qui ne s'assurent pas qu'un consentement a été donné pour le matériel explicite qui est téléchargé, ou que ce soit pour les particuliers, afin de fixer clairement les limites.
Le Vancouver Collective Against Sexual Exploitation a dit ceci:
En tant que collectif sans affiliation politique, composé de personnes, de victimes et d'organismes divers qui travaillent ensemble pour mettre fin à toutes les formes d'exploitation sexuelle, VCASE appuie fermement le projet de loi C‑270... Les Canadiens, en particulier les jeunes et les personnes vulnérables, ont un besoin urgent de cette protection. Nous exhortons tous les députés à appuyer ce projet de loi.
Madame la présidente, la bonne nouvelle, c'est que, lors du vote en deuxième lecture... Pour ceux qui nous regardent, je vais vous expliquer un peu ce qu'il en est, parce que c'est toujours un peu déroutant, je pense, lorsque les gens entendent des choses comme « première lecture », « deuxième lecture », etc. La première lecture, c'est lorsqu'un projet de loi est présenté. La deuxième lecture, lorsqu'il s'agit d'un projet de loi d'initiative parlementaire, est l'occasion d'en débattre dans le cadre des affaires émanant des députés. L'ordre dans lequel une mesure peut être présentée est garanti et attribué par tirage au sort.
J'ai moi-même déposé un projet de loi, le projet de loi . Il est loin sur la liste, et il est probable que, dans une législature comme celle‑ci, nous ne pourrons pas débattre de mon projet de loi. Il s'agit du symbole national d'une marque de bétail au Canada, ce qui n'a rien à voir avec cette question. Je ne parlerai donc pas de ce projet de loi ici aujourd'hui, de crainte d'un rappel à l'ordre, mais j'ai hâte de le faire. Je me ferai un plaisir de vous envoyer de l'information hors ligne. C'est une excellente façon de faire connaître le patrimoine de l'Ouest canadien et des régions pionnières de notre pays.
La deuxième lecture est généralement la première occasion pour les députés de voter sur une question, et bien qu'on l'appelle la « deuxième lecture », c'est la première étape du processus de débat. Dès que la deuxième lecture prend fin, cela déclenche un vote. C'est différent pour les affaires émanant des députés par rapport aux affaires émanant du gouvernement, mais le principe est le même.
Ce qui est bien... et cela se rapporte à ce que VCASE a demandé ici. Ce collectif dit qu'il est sans affiliation politique et qu'il souhaite une approche non partisane ptour appuyer le projet de loi . J'ai de bonnes nouvelles à ce sujet. Je crois que le projet de loi a fait l'objet d'un appui unanime à l'étape de la deuxième lecture, qui était la première occasion de tenir un vote à la Chambre des communes.
Ensuite, si un projet de loi est adopté en deuxième lecture, il est renvoyé à un comité. Comme il s'agit d'un projet de loi qui porte sur des questions criminelles, le comité de la justice était évidemment l'endroit tout désigné pour en discuter, et je suis très heureux d'avoir l'occasion de me joindre à vous aujourd'hui pour en parler.
En ce qui concerne les affaires émanant des députés — et c'est assez différent —, les projets de loi ont priorité en comité. Les comités décident eux-mêmes ce qu'ils veulent étudier, mais en ce qui concerne les renvois de la Chambre, cela prend une saveur un peu différente parce que la Chambre ordonne le renvoi d'un projet de loi... ou il pourrait s'agir d'une motion. En fait, dans des circonstances plutôt bizarres, les libéraux ont renvoyé au comité du patrimoine une étude qui condamnait le versement de primes de 18 millions de dollars à des cadres de la SRC, mais je digresse, car, encore une fois, cela n'a rien à voir avec le sujet. Toutefois, comme il s'agissait d'une situation étrange, nous avons, bien sûr, été heureux d'avoir l'occasion d'en discuter au comité du patrimoine.
Un changement a été apporté en ce qui concerne la façon précise dont un comité peut traiter les affaires émanant des députés. C'est important parce que, dans le cas d'un projet de loi du gouvernement et de son renvoi à un comité, le gouvernement met tout son poids pour veiller à ce que ce projet de loi soit étudié et adopté, et il peut être incroyablement complexe. Vous avez quelque chose comme un projet de loi omnibus d'exécution du budget. Même si les libéraux disent qu'ils n.en présentent jamais, ces projets de loi omnibus semblent toujours se retrouver devant divers comités, mais cela peut prendre beaucoup de temps. Ils couvrent beaucoup d'aspects différents. Vous avez des témoins et vous avez des discussions, et lorsqu'il y a une controverse, cela peut prendre beaucoup de temps. On l'a vu, par exemple, dans le cas du projet de loi . Les conservateurs ont soulevé toute une série de problèmes, et il y a eu un tollé dans tout le pays, que ce soit de la part de groupes autochtones ou d'autres groupes, au sujet de la façon dont les libéraux abordaient la question des armes à feu.
Je pense qu'il est important de souligner ici que dans le cas des affaires émanant des députés, il y avait une tendance auparavant... et cela n'était pas propre au Parlement canadien. Notre système de gouvernance de type Westminster a... Il y a un certain nombre de parlements de type Westminster auxquels nous faisons référence, bien sûr. En fait, la première ligne de la Loi constitutionnelle de 1867, connue auparavant sous le nom d'Acte de l'Amérique du Nord britannique, dit que nous avons un Parlement dont la structure est semblable à celle du Royaume-Uni. Ce ne sont pas les mots exacts, mais c'est très proche de ce qui est dit.
Le Royaume-Uni a une Chambre des communes, et dans son cas, il y a aussi une Chambre des lords, qui sont des pairs. Cela comprend les ducs et les duchesses, etc., tandis que les évêques et les pairs sont nommés pour diverses raisons, que ce soit en raison d'une pairie familiale ou parce qu'ils ont fait des choses remarquables. J'ai eu l'occasion de visiter cette chambre, et c'est très intéressant. Je pense qu'il y a environ 900 lords, mais en général, seulement une centaine d'entre eux sont présents, et ils ne sont payés que lorsqu'ils se présentent, ce qui est intéressant. C'est peut-être une chose dont nous pourrions tenir compte lorsque nous parlons de la façon dont nous payons nos sénateurs.
La structure est semblable à celle de Westminster, où l'assemblée législative est bicamérale. Ce qui a été constaté, pas seulement au Canada, mais à différents moments, c'est que lorsqu'un projet de loi était adopté, malgré l'opposition, généralement de la part du gouvernement — mais pas seulement, je pense, car il pouvait y avoir un acteur ou une personne ayant de l'influence — il pouvait se rendre en comité et y expirer. C'était la tendance pour les projets de loi d'initiative parlementaire. S'ils ne plaisaient pas au gouvernement, ils pouvaient tout simplement expirer au comité. Le comité ne voulait simplement pas l'étudier.
C'est intéressant, cependant, parce que des changements ont été apportés au Règlement. Pour ceux qui nous regardent, le Règlement est constitué des règles qui régissent la Chambre des communes, qu'il s'agisse des comités ou de la Chambre elle-même. C'est ce qu'on appelle le Règlement. C'est un cahier assez épais de tous les articles du Règlement. Ce sont des choses très sensées avec lesquelles personne n'est en désaccord. Il y a ensuite des éléments qui peuvent être plus controversés. Il est intéressant de noter qu'en général, tous les partis se sont entendus sur le Règlement. Cependant, les libéraux ont brisé cette tendance en imposant des changements au Règlement qui n'ont pas été acceptés par tous les députés.
En ce qui concerne les affaires émanant des députés, il y a eu cette tendance à laisser expirer en comité les projets de loi qu'ils n'aimaient pas. Cela a été noté par tous les partis, parce qu'un député étant le plus haut élu du pays... ce qui est intéressant. Je pense que beaucoup de gens l'oublient. Je ne pouvais pas le croire... ce qui devait être... J'ai remarqué que la SRC a passé beaucoup de temps à couvrir les élections américaines ces derniers temps. J'ai trouvé intéressant que l'argent des contribuables canadiens serve à couvrir les élections américaines. Néanmoins, vous avez les députés, qui ont un certain niveau d'autonomie, comme il se doit. Un député joue un rôle très précis. Il remplit des fonctions uniques. Vous occupez un siège à la Chambre des communes, tout comme, fait intéressant, le premier ministre. En fait, lorsque je m'adresse à des classes, je leur demande combien de voix le premier ministre peut exprimer le jour des élections. Combien de voix le chef de l'opposition peut‑il exprimer? C'est toujours intéressant, parce que cela prête à confusion. C'est presque trop facile. Ils n'ont droit qu'à une seule voix. De même, je demande combien de sièges le premier ministre ou le chef de l'opposition obtiennent au Parlement. Là encore, la simplicité de cette question est presque déroutante. Ils en obtiennent un seul. À mon avis, c'est ce qui fait la force du système démocratique de Westminster, et c'est pourquoi j'appuie si énergiquement ce système.
Les députés peuvent présenter un projet de loi d'initiative parlementaire, comme le projet de loi dont nous sommes saisis. Un député peut le faire. Cependant, parce que quelqu'un n'aimait pas ce qu'il avait à dire, même si le projet de loi était adopté, il était renvoyé au comité pour y expirer. Ce qui est intéressant, c'est que cela a été perçu, et pas seulement par ceux qui ont été confrontés à cette situation, comme un scénario qui privait les députés de leur droit d'exercer leurs fonctions de députés dûment élus dans les circonstances uniques où un projet de loi avait pu être appuyé, puis renvoyé en comité, et ne pas pouvoir aller plus loin. Il existait une possibilité, que je qualifierais de créative — et, très franchement, je suis pour — de mettre en place un mécanisme de rapport automatique pour les projets de loi d'initiative parlementaire.
C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. Le gouvernement tente de prolonger l'étude de ce projet de loi tandis que nous avons un appui clair et unanime pour ce faire. Pour diverses raisons, on nous dit que nous devons prolonger l'étude. Le Comité peut le faire. Le mécanisme est prévu dans le Règlement. Il donne la possibilité au gouvernement de retarder la présentation du rapport à la Chambre. Nous aurions pu être saisis de cette question et nous avons eu l'occasion de le faire auparavant, mais l'essentiel dans ce cas, est que nous devons renvoyer le projet de loi à la Chambre. Comme la présidente l'a très justement noté au début de son intervention, cela se produira ici dans une semaine environ.
La raison pour laquelle ces mécanismes existent est une évolution importante de notre système démocratique pour garantir que, dans le cas des députés et de cette capacité unique que nous avons par le biais d'un projet de loi d'initiative parlementaire, que tout député peut présenter… Comme je l'ai dit, j'en ai présenté un, même s'il ne fera probablement pas l'objet d'un débat, et c'est dans l'ordre des choses. Il fallait trouver un moyen équitable de déterminer qui passerait en premier, pour ainsi dire, et il a été décidé de s'en remettre à un tirage aléatoire. Je ne connais pas vraiment l'histoire. Il serait intéressant, j'en suis sûr, de se pencher sur la question. C'est un peu archaïque, mais au moins on sait que c'est équitable, et pour les personnes qui sont choisies en premier, c'est fait d'une manière très directe, équitable et impartiale. Je crois que les ministres et le premier ministre ne peuvent pas déposer de projet de loi d'initiative parlementaire en raison de la nature de leurs fonctions et de l'influence qu'ils exercent.
Nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation où nous sommes saisis du projet de loi , Loi modifiant le Code criminel en ce qui concerne le matériel pornographique, qui porte aussi le titre de Loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet, lequel a reçu l'appui par tous les députés. Encore une fois, il s'agit là d'une belle démonstration de soutien non partisan. Nous avons la capacité d'assurer, à l'occasion… Je voudrais simplement faire remarquer que, bien souvent, ce sont les controverses qui font la une des journaux, et ce, à juste titre. Croyez-moi, je suis heureux de parler de controverse. En fait, je me réjouis de pouvoir poursuivre la discussion sur la caisse noire verte qui a lieu à la Chambre des communes et sur la controverse qui y est associée. Cela fait maintenant plus d'un mois que le Parlement est paralysé par le refus du gouvernement de divulguer ces documents, ce qu'il pourrait faire à tout moment, mais je m'écarte du sujet. J'ai hâte d'en débattre à la Chambre.
Nous avons un exemple où les députés sont d'accord sur quelque chose, et j'aimerais, juste à l'occasion, qu'un titre montre que les députés sont d'accord, dans ce cas, sur la lutte contre l'exploitation sexuelle sur Internet. Ne serait‑ce pas là un excellent titre? Cela montrerait que les députés conviennent que certaines des personnes les plus vulnérables de notre société doivent être protégées. J'ai cité le Vancouver Collective Against Sexual Exploitation qui a invité tous les députés à soutenir ce projet de loi. L'organisme le fait hors de tout intérêt partisan. On ne saurait trop insister sur l'importance de ces moments de collaboration entre partis. J'estime que l'appui unanime d'un projet comme celui‑ci nous donne une occasion en or.
Compte tenu des antécédents que j'ai décrits en ce qui concerne les exigences en matière de rapports, nous ne voulons pas que ce projet de loi meure à l'étape de l'étude au Comité. Il serait regrettable que ce texte ne franchisse pas les autres étapes en raison de la non-acceptation de la prolongation de 30 jours proposée. Revenons à nos moutons. Nous sommes d'accord.
Obtenir un soutien unanime sur quoi que ce soit est certainement très impressionnant. Je pense que cela montre comment nous pouvons atteindre notre objectif, qui est de protéger les personnes qui ne bénéficient pas de protections juridiques à ce stade, mais qui ont été confrontées à des circonstances incroyables qui pourraient changer leur vie. Dans bien des cas — j'ai lu certains des témoignages et des récits —, ces personnes ont connu des circonstances véritablement dévastatrices liées au partage non consensuel de documents visuels.
Je voudrais également parler de l'Armée du Salut que nous connaissons tous. Je suis convaincu que presque tout le monde au pays peut compter sur une branche de l'Armée du Salut dans sa circonscription, sous une forme ou une autre. Je connais le travail des gens de l'Armée du Salut qui aident les plus vulnérables, que ce soit par le traitement des toxicomanies, par le soutien aux personnes les plus nécessiteuses ou par les soins religieux et spirituels. J'ai parlé à beaucoup et je sais que le travail de l'Armée du Salut est motivé par cet amour véritable dont il est question partout dans la Bible, par le désir de voir nos communautés et nos gens servir l'idée du premier des commandements: aimer Dieu, aimer les gens. L'Armée du Salut le fait certainement très bien.
Je vais vous lire ce que l'organisme pense su projet de loi :
Au fil des ans, l'Armée du Salut a travaillé en étroite collaboration avec des personnes ayant été victimes d'exploitation sexuelle. Nous savons que leur voix et leurs souhaits sont rarement entendus ou respectés. La Loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet constitue une mesure importante visant à établir des mesures de protection pour protéger les adultes et les mineurs contre la diffusion d'images indésirables sur Internet à des fins commerciales à leurs dépens.
Je voudrais aborder un aspect de la conversation qui, à mon avis, n'est pas aussi bien compris. Nous parlons de certaines des questions qui font les manchettes, mais une partie de ce que le projet de loi fait… Cela a été mis en évidence, en particulier, dans le rapport du New York Times qui parlait de certains studios qui, en tant que modèle d'affaires, produisent du contenu explicite. À mon avis, ce n'est probablement pas un sujet facile à aborder pour beaucoup de gens, les abus qui ont souvent lieu, de sorte que les gens se contentent de dire, eh bien, cela se passe là‑bas, alors laissons-les faire; ce sont ces gens qui font ces choix.
Mais ce que l'on a appris au cours de cette étude, et je sais qu'il en a été question devant plusieurs comités au cours de la présente législature, c'est que les choses ne sont pas aussi simples. Il ne s'agit pas de studios où les acteurs se présentent en toute connaissance de cause pour participer à ce type de contenu. il arrive souvent que le studio soit étroitement mêlé à la traite des personnes et à l'exploitation sexuelle. Dans bien des cas, la structure de l'entreprise finit par compliquer la reddition de comptes. Il ne s'agit pas seulement d'un caméraman, d'un producteur et de tout ce qui est nécessaire pour créer ce type de contenu, mais il y a aussi des complications sur le plan juridique au point que certaines personnes de ces secteurs qui avaient initialement consenti à créer des contenus finissent par ne pas être payées, par ne pas toucher les compensations monétaires promises au départ.
Il est certain que, s'agissant de ne pas honorer un contrat… Toutefois, en raison des complexités juridiques associées à certains de ces éléments, et de l'ambiguïté juridique associés à ce genre de communication… Si la situation se produisait dans n'importe quel autre secteur, s'il s'agissait d'un film télévisé de type hollywoodien, il y aurait toute une jurisprudence en matière de droits d'auteur associée à ce contenu et à la manière dont il est protégé. Il existe des protections claires. Pourtant, quand il s'agit d'une personne qui a décidé, en toute bonne foi, de conclure un contrat, mais qui n'est pas payée pour le travail qu'elle a effectué, c'est inacceptable. Je pense qu'il s'agit d'un autre exemple où il faut prévoir des conséquences pénales claires en cas d'abus. Dans ce cas, l'abus ne s'est peut-être pas produit au départ, mais il a certainement eu lieu plus tard, parce qu'un contrat n'a pas été respecté.
Il est devenu incroyablement difficile pour ces personnes d'obtenir une compensation, même si les entreprises qui hébergent leur contenu gagnent, dans certains cas, des milliards de dollars, parce qu'il s'agit d'une industrie absolument massive. Dans certains cas, nous entendons parler de promesses faites par ces recruteurs et ces producteurs, quels qu'ils soient, et qui n'ont pas été retenues au départ, mais on a dit aux personnes de ne pas s'inquiéter qu'elles seraient payées, puis elles n'ont pas été payées, ce qui a contribué à un cercle vicieux dans la vie de ces personnes. Encore une fois, les femmes semblent être les plus touchées; on a profité d'elles au départ et on leur a dit qu'elles seraient indemnisées, mais elles n'ont finalement pas été indemnisées. Il est certain qu'il faut, une fois encore, établir une limite, affirmer que le Canada n'est pas un endroit où l'on permet ce genre de choses.
J'y ferai référence en particulier en raison du contexte dans lequel nous parlons de l'Armée du Salut. Je connais le travail que cet organisme fait en ce qui concerne les refuges, la toxicomanie et le rétablissement — beaucoup de bon travail y est assurément fait —, mais nous voyons souvent, que ce soit quelqu'un… à cause de la vengeance d'un ex ou d'un contrat qui a été signé avec une grande entreprise où on a promis que la personne serait payée, mais elle ne l'a finalement pas été, vous avez ces deux côtés très différents d'un cycle similaire d'exploitation qui existe.
Des personnes finissent par être victimes de ce qui peut, dans de nombreux cas, devenir une circonstance difficile à surmonter. Dans de nombreux cas, nous entendons des histoires sur la façon dont les drogues et l'alcool font partie du recrutement, et c'est là que, dans certains cas, si vous les appelez des acteurs, ils sont recrutés, et ensuite un cycle de dépendance se produit, et ainsi de suite. Dans ce genre de situation, un cycle de mauvais traitement a commencé, puis s'est poursuivi et peut, dans de nombreux cas, avoir des conséquences absolument dévastatrices.
Pour revenir en arrière à la corrélation directe avec la traite des personnes… Pour ceux qui nous regardent, je suis très fier du travail de nombre de mes collègues. J'ai mentionné Joy Smith, bien que nous n'ayons pas travaillé ensemble; elle a choisi de ne pas se présenter de nouveau en 2015. Nombre de mes collègues ont accompli un travail remarquable, et il y a un autre exemple de collaboration entre partis à cet égard, pour aider à lutter contre des choses comme la traite des personnes.
Très souvent, je pense que les gens doivent reconnaître que la traite des personnes, ce n'est pas menotter quelqu'un et le jeter à l'arrière d'une camionnette. Il peut s'agir d'une personne qui passe à côté de vous à l'aéroport et qui est bien habillée. Il peut s'agir d'une personne qui n'est pas menottée par des moyens physiques, mais par une vidéo la montrant en train de faire quelque chose de compromettant, par une dépendance, par des problèmes de santé mentale ou par toute une série d'autres choses. Je pense que l'un des éléments clés ici, et la raison pour laquelle le projet de loi est si important pour cette conversation plus large, c'est qu'il fournit un cadre très clair pour dire qu'au Canada, ce n'est pas acceptable.
Il reste encore beaucoup à faire pour lutter contre la traite des personnes. Je sais que j'ai mentionné tout à l'heure certaines statistiques surprenantes concernant l'évolution de la situation. Nous avons l'occasion de voir rapidement, sans prolonger le débat, un projet de loi appuyé par tous, et de pouvoir dire: « Voilà comment nous pouvons faire avancer les choses, prendre des mesures et veiller à ce qu'il y ait des conséquences pour les actes flagrants de quelques-uns qui dévastent tant de gens ».
Je voudrais, madame la présidente, partager une autre citation en faveur de ce projet de loi, provenant d'une organisation appelée Survivor Safety Matters. Elle se lit comme suit:
Survivor Safety Matters estime que toute personne devrait avoir le droit de protéger sa vie privée et de contrôler ses informations et images personnelles. Nous soutenons la Loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet et l'obligation d'obtenir un consentement éclairé avant de pouvoir partager des images pornographiques d'une personne avec qui que ce soit. Ce n'est un secret pour personne que les femmes et les jeunes filles sont régulièrement dégradées et exploitées en ligne par le partage non autorisé de leurs images privées et personnelles. Il en résulte un préjudice durable pour l'individu, souvent irrémédiable.
Madame la présidente, permettez-moi d'insister sur la dernière phrase, qui dit: « Il en résulte un préjudice durable pour l'individu, souvent irrémédiable. » Je pense que nous avons ici, une fois de plus, des tragédies et des circonstances qui font la une des journaux, et qu'il pourrait s'agir d'une vedette de cinéma dont les images sont partagées sans son consentement. Bien sûr, c'est inacceptable, et il faut le condamner. Il y a ces tragédies, et je sais qu'il y a toute une série d'exemples qui ne sont pas seulement diffusés dans les médias régionaux, mais il faut aussi penser au nombre de personnes qui souffrent dans la honte et le silence.
Même si ces personnes ne veulent probablement pas venir témoigner et partager leur histoire devant un comité parlementaire parce qu'elles ont honte, qu'elles vivent de l'embarras, et qu'elles ont peur des dommages que cela pourrait causer à leur réputation professionnelle ou personnelle, quel que soit le cas, j'espère qu'une partie de la discussion autour de ce projet de loi garantira que nous reconnaissions la violation de la personne et le préjudice qui ne peuvent pas être réparés. De manière disproportionnée, ce phénomène touche les femmes — les statistiques le montrent très clairement —, mais il n'est certainement pas limité aux femmes et aux personnes vulnérables. C'est le genre de situation où il peut y avoir des différences dans les types de réponses en fonction de l'endroit d'où l'on vient et de l'argent dont dispose la famille, ou quoi que ce soit d'autre. Il y aurait peut-être une différence dans le type de réponse, mais c'est le genre de situation où il ne s'agit pas d'un crime qui arrive simplement aux gens sans argent ou aux gens qui ont de l'argent. C'est une situation qui peut toucher n'importe qui. Là encore, les femmes sont touchées de manière disproportionnée, bien qu'elles ne soient pas les seules concernées.
Nous pouvons avoir l'occasion de fournir des définitions claires à ce sujet pour nous assurer que nous sommes en mesure de défendre les personnes les plus vulnérables et de veiller à ce qu'il y ait un espace au sein de notre système judiciaire et les paramètres nécessaires au sein de notre Code criminel pour pouvoir dire: « D'accord, voici ce qui n'est pas permis », et de veiller à ce que les personnes impliquées et les mauvaises entreprises soient tenues de rendre des comptes.
Je sais que dans le cas de mon collègue avec qui j'ai siégé au comité de l'éthique, malgré nos divergences politiques importantes, nous avons parfois trouvé un accord sur des questions comme le consentement, le droit à l'oubli, et ainsi de suite. J'en ai parlé un peu plus tôt, mais je pense que l'idée du consentement et de sa signification est importante.
Je vais vous donner un exemple. Si un voleur braque un dépanneur avec une arme à feu et demande à la personne derrière le comptoir de lui remettre l'argent de la caisse, et que cette personne lui remet l'argent, est‑ce qu'il y a consentement? Je pense que n'importe qui répondrait: « Eh bien, absolument pas. Il n'y a rien de consensuel là‑dedans. » Vous pourriez dire: « Le geste de cette personne qui remet l'argent doit sous-entendre le consentement, ou il doit sous-entendre qu'elle le fait de son plein gré. » Cependant, vous avez un exemple très clair et un exemple extrême où les gens diraient: « Eh bien, c'est une question de bon sens. » La personne coupable du crime est ici l'individu qui pointait l'arme ou le couteau sur le vendeur derrière le comptoir. Il n'y a rien de consensuel dans cette interaction. On ne peut pas parler de relation, mais il s'agit certainement d'une interaction entre un voleur et un travailleur victime d'un vol.
Je pense que c'est ce contexte que j'encourage ceux qui nous regardent à prendre en compte lorsqu'il est question de contenu explicite qui pourrait avoir été pris. Il n'y a pas de circonstances consensuelles qui existent toujours en ce qui concerne l'information, le contenu. Vous l'avez peut-être obtenu d'une manière douteuse, mais vous pourriez tout simplement dire « Oh, eh bien, il y avait consentement. » Eh bien, c'est… surtout lorsqu'il s'agit de personnes vulnérables ou même de personnes qui ne sont pas nécessairement dans une situation vulnérable. Il peut s'agir d'un moment de vulnérabilité dans leur vie. Nous devons veiller à prévoir une protection très claire et à ce que l'idée de consentement soit très clairement articulée, c'est pourquoi ce projet de loi parle de la manière dont… et c'est particulièrement important en ce qui concerne les entreprises. Il faut que ce soit clair.
Le mot qui sort du lot… Je ne vais pas lire toute la définition, mais elle précise que le consentement est un « accord volontaire ». Il doit être volontaire. On ne peut pas le forcer. Pour reprendre l'exemple de l'employé et du voleur, il ne s'agit pas d'un arrangement volontaire, pas plus que les nombreuses circonstances où le consentement pourrait être suggéré, lorsqu'il s'agit de toxicomanie ou de certaines circonstances liées à la traite des personnes, où une partie de ce contenu semble être créé, etc.
J'insiste sur le fait que la nécessité du consentement et la capacité de consentir à quelque chose reposent sur l'idée que l'accord doit être volontaire, et si quelqu'un conclut un accord volontaire, donne son consentement, c'est quelque chose qui peut alors être… Vous savez, lorsqu'il est question de contenu explicite, même si l'on peut ne pas aimer ce type de contenu ou être en désaccord avec ce contenu d'un point de vue personnel, si vous donnez ce consentement volontaire, alors il devient possible de distribuer ce contenu, mais sans ce… L'essentiel est qu'il s'agisse d'un consentement volontaire, et nous voyons trop d'exemples, madame la présidente, où ce n'est tout simplement pas le cas.
Nous avons mentionné un peu plus tôt que, dans le cas des survivants, de nombreuses personnes souffrent en silence. Cette souffrance peut avoir un effet dévastateur sur la santé mentale, ce qui peut alimenter la toxicomanie et d'autres problèmes. Je dirais simplement que nous comprenons clairement que ce genre de choses, qu'il s'agisse de quelque chose qui a été partagé en ligne… On entend parler de gens qui ont créé du contenu sans se rendre compte au départ de ce qu'ils faisaient, ou qui ont été forcés de le faire, ou bien c'était en relation avec une dépendance ou autre, ou encore des cas où la vengeance entre en jeu. Dans certains cas, cela pèse sur un individu pour le reste de sa vie. C'est un phénomène qui a des répercussions profondes sur la santé mentale. Tout au long de sa vie, il est possible que la personne…
En fait, j'ai lu le récit très poignant d'une personne survivante qui racontait qu'elle venait de sortir de… La dernière fois que j'ai examiné cette question, c'était au cours de la dernière législature, lorsque nous avons discuté de certaines de ces questions au sein du comité de l'éthique; vous me pardonnerez donc de ne pas avoir les faits exacts. C'était quelque chose comme ça: Cette jeune femme venait de raconter comment elle avait été impliquée dans la traite des personnes et comment elle s'en était sortie. Elle n'a jamais été payée pour certains de ces contenus et a tenté de les faire supprimer. C'est une histoire terrible, déchirante, qui découle de ce qu'elle appelle une erreur qu'elle a commise au début de sa vie. Au sortir de ce témoignage, elle se trouvait dans un ascenseur et quelqu'un l'a reconnue grâce au contenu qu'elle avait combattu avec acharnement pour faire retirer de certains de ces sites Web populaires qui continuaient à distribuer ce même contenu. Voilà ce avec quoi elle devait composer. C'est une histoire qu'elle a racontée après coup.
J'ai lu cette histoire. À quel point il a été dévastateur pour elle d'essayer de lutter contre ce problème, et pourtant, alors même qu'elle essaie de lutter contre ces circonstances, quelqu'un dans un ascenseur lui mentionne la chose exacte qu'elle essayait de régler.
En établissant des paramètres clairs sur ce qu'est le consentement, et en s'assurant que la reddition de compte est claire dans le contexte de la production et de la distribution de ce matériel explicite, alors ces acteurs, qu'il s'agisse d'individus ou d'entreprises, peuvent être tenus pour responsables.
J'ai quelques autres citations que j'aimerais évoquer, mais je me contenterai de dire qu'il y a toute une série de circonstances autour de cela. L'une des raisons pour lesquelles j'aime autant le projet de loi et pourquoi il doit être renvoyé à la Chambre pour être débattu et mis aux voix à l'étape de la troisième lecture… Si le gouvernement voulait bien nous remettre ces documents, nous pourrions revenir aux affaires émanant des députés. Encore une fois, je ne veux pas détourner l'attention de la discussion sur le projet de loi , mais il semble que le lien soit de plus en plus étroit.
Je pense qu'il est utile que les gens comprennent que ce projet de loi fait en sorte que le contexte entourant le contenu qui pourrait être créé ou distribué… Il y a deux éléments à prendre en compte. Ils sont liés, bien qu'ils soient très différents dans le cas…
Le projet de loi soulève une foule de questions. Ce n'est pas toujours le cas lorsqu'il s'agit de projets de loi d'initiative parlementaire. Je suis donc reconnaissant du travail de mon collègue qui a veillé à ce que ce texte soit complet et à ce que l'on comprenne bien tout ce qui est nécessaire pour que la ligne dans le sable, pour ainsi dire, puisse être tracée au Canada.
Le projet de loi décrit les sanctions encourues, y compris les différents types d'infractions et les peines qui peuvent être imposées. Il décrit les preuves et les fins commerciales qui entourent certaines de ces informations.
Il décrit la question de la vérification de l'âge. J'ai mentionné plus tôt à quel point le fait que nous ayons changé le nom pour matériel d'exploitation des enfants dans ce pays est un symbole important. Personne ne peut plus prétendre qu'il s'agit d'autre chose que de matériel dégoûtant, criminel et exploiteur lorsque des enfants sont impliqués dans ce genre de choses, ce qui entoure l'idée de la vérification de l'âge. Il y a aussi l'aspect de vérification de l'âge. Évidemment, s'il s'agit d'un mineur, la situation est tout à fait différente… J'espère qu'à chaque fois que cela se produit, on pourra sévir contre ces individus pour les envoyer exactement là où ils devraient se trouver.
Toutefois, le projet de loi définit très précisément les facteurs aggravants. On comprend les questions qui les entourent. Comme il s'agit d'un espace qui évolue rapidement, il faut à la fois clarifier les choses et comprendre qu'avec ce projet de loi… Il s'agit d'un espace en évolution. La technologie à laquelle nous avons affaire évolue à un rythme qu'il est difficile de suivre. Elle évolue certainement plus vite que nous ne pouvons l'imaginer.
J'en ai parlé un peu plus tôt à propos de certains des défis périphériques qui existent et du travail que fait l'un de mes collègues sur les hypertrucages, l'intelligence artificielle et la signification de la victimisation. Mon collègue de Langley—Aldergrove et moi-même en avons déjà parlé, mais l'idée de victimisation change lorsque, tout à coup, un ordinateur peut commencer à créer du contenu qui pourrait être basé sur des choses qui ne sont pas… Cela change la donne, et il peut s'agir de matériel explicite qui n'a pas nécessairement de victime. Je sais qu'il y a des complications dues au manque d'exemples, tant dans la jurisprudence que dans nos cadres juridiques dans ce pays. Nous n'avons pas nécessairement de réponse claire concernant ce sujet et ce à quoi cela devrait ressembler, en particulier lorsque nous avons, dans notre cas, 150 ans de précédents juridiques basés sur la victimisation par rapport à d'autres facteurs. Nous devons être prêts à nous pencher sur la question.
J'ai été déçu que les libéraux ne se soient pas penchés sur cette question lorsqu'ils ont présenté le projet de loi . Ils ont certainement proposé des mesures qui pourraient réduire au silence et être utilisées contre la liberté de parole et d'expression, mais ils n'ont pas abordé certains des véritables défis auxquels nous sommes confrontés en ce qui concerne les méfaits en ligne. Ce projet de loi va vraiment au cœur de cette question. Il y est question du « fabricant » et du « distributeur ». Il comprend des détails à ce sujet et explique à quoi ils ressemblent.
Il s'agit là d'une dynamique intéressante dans le cadre des questions relatives à ce projet de loi. Je vais l'expliquer très brièvement, en particulier pour ceux qui nous regardent. Très souvent — en fait, dans tous les cas —, ce qui se passe, c'est qu'un projet de loi… J'ai déjà parlé un peu du processus parlementaire de Westminster et de son caractère unique en raison de l'autonomie dont jouissent les députés.
Je soupçonne certains députés libéraux d'avoir voté en faveur de la Loi instituant des réformes lors de leur première réunion de caucus, mais je ne veux pas me laisser distraire.
L'un des éléments clés est la suprématie parlementaire dans notre système gouvernemental, qui est si fondamentale dans notre façon de faire les choses. Je pense que son incidence réelle et l'importance qu'elle a dans notre façon de faire sont parfois sous-estimées.
Elle a évolué au fil du temps. Par exemple, nous disposons d'un cadre constitutionnel dans ce pays, qu'il s'agisse des Lois constitutionnelles de 1867 à 1982… Il existe en fait toute une série d'autres lois constitutionnelles liées à des changements mineurs, comme l'admission de provinces dans la fédération et la création de territoires. En fait, nous avons voté pour l'un de ces changements. Mon collègue de a amendé la Constitution, par le biais d'une motion à la Chambre des communes, en ce qui concerne une question fiscale archaïque datant de 140 ans, je crois. Il a pu l'amender.
La Constitution comporte un mode de révision, et toute une série de lois l'encadrent. Ce qui est unique, cependant, et c'est en fait une partie de ce qui différencie la situation canadienne de ce que l'on appelle le « modèle des parlements » au Royaume-Uni, c'est que nous avons beaucoup plus de cadres écrits et définis de ce à quoi ressemble notre cadre constitutionnel au Canada que ce n'est le cas au Royaume-Uni. Le cadre repose en grande partie sur l'hypothèse d'une tradition qui a été longtemps contestée.
Encore une fois, pour ceux qui nous regardent, le premier ministre, à titre personnel, n'est pas mentionné une seule fois dans notre Constitution; pas seulement le actuel, mais le titre de premier ministre. C'est la tradition.
La raison pour laquelle j'utilise cet exemple est que nous comprenons que c'est le Parlement qui crée les lois, et que c'est donc par le pouvoir du Parlement que tout peut être accompli du point de vue de la gouvernance. Les choses se compliquent un peu lorsque l'on ajoute la common law et le droit civil à la discussion, ainsi que leurs répercussions sur la Cour suprême. Cela comprend l'histoire de la fusion de deux systèmes très différents et la création du Canada actuel. À cet égard, je laisserais les avocats présents dans la salle s'exprimer sur les détails de cette question.
Ce qui est intéressant, et la raison pour laquelle j'explique cela en ce qui concerne le lien avec le projet de loi , c'est que le Parlement s'applique essentiellement à une affaire criminelle, en disant: « Voici ce à quoi nous nous attendons. » Puis il crée un espace pour que des réglementations soient élaborées afin de s'assurer que cela se fasse.
Tout ce qui existe en matière de gouvernement au Canada, et c'est quelque chose que l'on oublie souvent, en fait… En fait, il y a eu une petite controverse lorsque — je crois que c'était vers 2015, peut-être juste après les élections de 2015 — un journaliste a dit que le gouvernement reste, mais que les parlements vont et viennent. En un sens, c'est pratiquement vrai. Cependant, la seule raison pour laquelle le gouvernement existe est que le Parlement le dit, donc un ministère existe parce que le Parlement dit qu'un ministère existe, ou n'existe pas. Le gouvernement est, en effet, une fonction du Parlement.
Je le répète, car c'est un aspect très important du fonctionnement de notre système. Le gouvernement, dans notre système de gouvernance de Westminster, est une fonction du Parlement, et c'est un élément clé de la façon dont nous nous assurons que les choses sont réellement accomplies. C'est en partie pourquoi le pouvoir qui peut être exercé par le biais d'un projet de loi d'initiative parlementaire et l'obligation de faire rapport à la Chambre nous permettent de faire de notre mieux pour faire adopter ce texte sans retard, qu'il s'agisse de 338 députés… Il se peut que certaines personnes aient été jumelées ou absentes, mais le fait que le projet de loi ait reçu un appui unanime est remarquable.
Le fait que le Parlement soit capable de se projeter et de dire: « Voici nos attentes. Voici les sanctions prévues. Voici ce à quoi nous nous attendons. Voici où est tracée la ligne dans le sable qui dit que ce n'est pas une activité autorisée dans notre pays », c'est la clé.
La loi habilite très précisément les différents ministères à dire: « Voici comment nous vous donnons les moyens de veiller à ce que ces objectifs soient atteints. » C'est un élément clé qui nous permettra de nous assurer qu'il résout réellement les problèmes qu'il est censé résoudre.
Je sais que l'on parle beaucoup de ce qui s'est passé, de tous les côtés politiques et autres, de ce qui a fait les manchettes pour nos amis au sud du 49e parallèle… Je pense que nous sommes au sud du 49e parallèle, mais je viens de l'Ouest, où le 49e parallèle est très important. C'est l'une des principales différences entre la façon dont nous nous gouvernons au nord de la frontière et la façon dont les Américains se gouvernent dans le cadre de leur république constitutionnelle.
Je déplore que l'histoire constitutionnelle ne soit pas davantage enseignée dans nos écoles. Je trouve cela très intéressant, et je ne vais pas trop m'étendre sur le sujet parce que je ne pourrais pas m'arrêter de parler. Cependant, l'américanisation du discours canadien et la façon dont les libéraux sont réputés pour cela… Ils accusent souvent leurs adversaires politiques, mais ce sont eux qui, souvent, et tout au long de l'histoire du Canada, ont…
Je me contenterai de partager cette très brève anecdote. Lorsque John A. Macdonald a remporté son deuxième gouvernement majoritaire, je crois, le Parti libéral de l'époque voulait construire le chemin de fer du Canadien Pacifique à travers les États-Unis, parce que cela aurait été plus facile. Wow, nous n'aurions peut-être jamais eu de pays si les choses s'étaient passées ainsi. Quoi qu'il en soit, je m'écarte du sujet.
Une autre citation qu'il est, je pense, très important de partager dans le contexte de la discussion que nous avons est celle du Conseil des femmes de Montréal. Elle va comme suit:
Au nom des membres du Conseil des femmes de Montréal, je tiens à exprimer notre profonde inquiétude à l'égard des personnes dont la vie a été bouleversée par la diffusion involontaire et/ou sans consentement de leur image sur des sites Web et d'autres plateformes telles que PornHub, basée à Montréal. Le projet de loi intitulé Loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet prévoit d'apporter des modifications indispensables au Code criminel afin de protéger les enfants et les personnes qui n'ont pas consenti à ce que leurs images et autres contenus soient partagés et marchandisés.
J'ai parlé un peu de l'idée de consentement, des entreprises impliquées et des amendements au Code criminel, ainsi que de l'histoire de certaines de ces choses, mais je voudrais juste noter qu'il y a un mot qui mérite d'être souligné en plus de l'ensemble de la citation et de l'approbation de la Loi visant à mettre fin à l'exploitation sexuelle sur Internet. C'est l'idée de la marchandisation de ce contenu.
Je pense que c'est un terme clé qui mérite d'être exploré, car lorsqu'il s'agit de… vous avez dans de nombreux cas… J'ai fait part de certains des endroits où ce matériel explicite… comment il a pu être obtenu, s'il était consensuel ou non, si l'on savait qu'il serait créé ou non. Ce sont là des questions qui doivent être abordées. Ce projet de loi nous aide à en arriver au point où nous pouvons commencer à faire exactement cela.
Il y a cependant l'idée de la marchandisation d'une telle chose. Il y a certainement, je pense, un argument philosophique et politique plus large qui pourrait être avancé au sujet de la marchandisation des choses intangibles, mais je veux ramener cela à l'essentiel, à savoir ce que cela signifie pour un individu qui verrait sa photo, sa vidéo ou toute autre chose révélatrice… Le fait d'avoir affaire à une chose qui pourrait être transformée en marchandise pour faire de l'argent… L'idée même d'une marchandise est que, par définition, il s'agit de quelque chose qui s'achète et se vend, mais là encore, nous avions déjà une idée de la relation entre un voleur et l'employé derrière le comptoir à qui le voleur demande de lui remettre l'argent. La situation ici est similaire.
Il ne s'agit pas d'une relation commerciale équitable par rapport à ce que serait une marchandise. Dans de nombreux cas, les entreprises prennent des décisions sur le fonctionnement de leurs plateformes qui ont des conséquences dévastatrices. La personne qui fait l'objet de ce contenu n'a pas donné son consentement, ou le consentement qu'elle a donné n'était pas volontaire, comme nous l'avons brièvement évoqué il y a quelques minutes.
Vous avez l'idée de va‑et-vient avec les marchandises. Ce n'est pas le cas ici. C'est le fait que cela se passe sans le consentement, sans la capacité de la personne qui fait l'objet du contenu… Cette personne a été retirée de ce type d'échange marchand. C'est donc elle qui est le plus touchée, et nous avons parlé de certaines des conséquences dévastatrices, qu'il s'agisse de la santé mentale, de la honte, de la toxicomanie, et ainsi de suite.
Vous avez ici un exemple où le sujet a été retiré de l'échange, et c'est une conséquence absolument dévastatrice. Je dirais même que ce qui en fait un crime, c'est le fait que ce sont elles qui en subissent les conséquences les plus importantes.
Je pense que cela montre à quel point il est important que le système de justice ait le poids nécessaire pour faire en sorte que l'on puisse mettre fin à cet échange, à cette marchandisation de quelque chose qui n'aurait jamais dû être marchandisé parce que le sujet qui a été marchandisé n'était pas un bénéficiaire et n'a pas été impliqué dans le processus de prise de décision. Comme nous l'avons vu, les conséquences peuvent être absolument terribles.
Une autre citation d'une organisation qui a… J'ai parlé un peu du parlement du Royaume-Uni, mais…