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Merci beaucoup, madame la présidente. Je voudrais commencer par vous féliciter pour votre élection à la présidence de ce comité.
C'est ma première visite comme ministre, mais ce n'est pas ma première visite au Comité. Je suis un habitué. Je remercie le Comité de me donner l'occasion de comparaître pour parler du projet de loi , qui propose une série de réformes au régime national d'enregistrement des délinquants sexuels et aux dispositions du Code criminel relatives aux interdictions de publication.
Les réformes concernant les interdictions de publication donneraient aux victimes d'actes criminels plus d'autonomie quant aux interdictions de publication et amélioreraient leur droit continuel à l'information. Les réformes concernant les délinquants sexuels renforceraient le Registre national des délinquants sexuels et répondraient à l'arrêt de la Cour suprême du Canada rendu en 2022 dans l'affaire R. c Ndhlovu.
[Traduction]
Je suis très heureux de savoir que le Comité reconnaît l'urgence de la situation et qu'il entreprend une étude préliminaire sur cette mesure législative. Je vous remercie sincèrement d'avoir pris cette initiative. Comme vous le savez, le tribunal nous a imposé un délai. Si la loi ne reçoit pas la sanction royale d'ici le 28 octobre, il sera impossible d'ajouter les délinquants sexuels au Registre. Je crois que personne ne souhaite un tel résultat.
Pour commencer, je vais vous parler des réformes que contient la loi et qui ont été proposées par les victimes et les survivants d'agressions sexuelles, et aussi par leurs défenseurs. Je leur suis très reconnaissant d'avoir partagé leur histoire avec les membres de mon équipe alors que nous rédigions le projet de loi . Grâce à leur leadership, le projet de loi S‑12 nous permettra d'avoir en place un système de justice qui répond mieux aux besoins des victimes au Canada.
[Français]
Le projet de loi propose une approche axée sur la victime, qui vise à donner plus de pouvoir aux victimes. Pour ce faire, il exige que les tribunaux et les procureurs vérifient si les victimes souhaitent être protégées par une ordonnance de non-publication et, le cas échéant, qu'ils les informent des effets d'une ordonnance de non-publication et de leur droit de demander sa révocation ou sa modification.
[Traduction]
Le projet de loi vise à éviter que les personnes qui transmettent des renseignements d'identification personnels ne fassent l'objet de poursuites. Les victimes et les survivants ne devraient pas être poursuivis en justice parce qu'ils ont raconté leur histoire. C'est le fondement même du projet de loi.
Je tiens à remercier les membres du Comité d'avoir fait preuve de leadership en ce qui a trait aux ordonnances de non-publication. Je sais que le Comité a examiné la question dans le cadre de son étude sur les victimes d'actes criminels l'année dernière, et que bon nombre des députés qui se trouvent dans la salle aujourd'hui y ont participé. Je sais aussi que bon nombre d'entre vous ont rencontré et entendu les membres du groupe My Voice, My Choice et d'autres défenseurs des droits des victimes. Heureusement, l'appui à l'égard de ces réformes transcende les allégeances partisanes. Nous avons maintenant l'occasion de franchir la ligne d'arrivée avec la présente mesure législative selon les délais qui ont été imposés par la Cour suprême.
Après un examen approfondi du projet de loi , le Sénat a apporté des modifications aux réformes sur les ordonnances de non-publication afin de répondre aux préoccupations exprimées par les témoins dans le cadre de l'étude sur le projet de loi. Bien que les modifications du Sénat aient renforcé le projet de loi de façon générale, je me préoccupe de certaines d'entre elles. De façon particulière, j'aimerais attirer votre attention sur deux modifications.
La première vise à exiger du procureur qu'il informe les victimes et les témoins visés par une ordonnance de non-publication des circonstances selon lesquelles ils pourraient communiquer l'information sans être exposés à des conséquences juridiques. Bien que je comprenne l'objectif d'une modification de cette nature, elle soulève de sérieuses questions au sujet de l'indépendance du procureur et en matière de conflits d'intérêts.
Les procureurs de la Couronne qui feraient ces recommandations seraient les mêmes qui se chargeraient de la poursuite. Je sais très bien que le Comité compte parmi ses membres non moins de trois anciens procureurs de la Couronne et je suis certain qu'ils partagent certaines de mes préoccupations à cet égard. En fait, j'ai déjà reçu les lettres de certains procureurs généraux provinciaux qui ont exprimé la même préoccupation.
La deuxième vise à préciser ce qui est visé ou non par une ordonnance de non-publication. Tel qu'il a été modifié par le Sénat, le projet de loi précise que les personnes qui sont protégées par une ordonnance de non-publication peuvent communiquer des renseignements à leur sujet si elles n'identifient pas une autre personne également protégée par l'ordonnance. Le problème ici, c'est que certaines victimes ou certains témoins sont visés par une autre ordonnance de non-publication et souhaitent que leur identité demeure confidentielle.
J'aimerais maintenant m'éloigner des modifications du Sénat et passer à d'autres composantes du projet de loi .
Un autre élément du projet de loi qui se centre sur les victimes et les survivants a trait aux renseignements obtenus des tribunaux. En vertu de la Charte des droits des victimes, celles‑ci peuvent décider d'être tenues au courant des développements dans une affaire, comme les demandes d'appel ou les libérations conditionnelles. Elles peuvent aussi décider qu'elles ne veulent pas que l'on communique avec elles au sujet de l'affaire. Elles ont le droit de passer à autre chose et ne plus jamais en entendre parler.
Le projet de loi simplifie et rationalise grandement le processus d'inscription en vue d'obtenir de l'information puisqu'il exige des juges qu'ils demandent aux victimes d'exprimer leur préférence en cochant simplement une case dans un formulaire. Je suis très reconnaissant envers les personnes qui ont soulevé cette question et je souligne que cette mesure représente une priorité clé pour l'ombudsman des victimes d'actes criminels.
J'aimerais maintenant vous parler des mesures du projet de loi qui portent sur le Registre national des délinquants sexuels.
En réponse à la décision de la Cour suprême dans l'affaire Ndhlovu, le projet de loi propose de remplacer l'inscription automatique par une présomption d'inscription, ce qui signifie qu'il faut imposer une ordonnance de se conformer au Registre dans tous les cas impliquant une infraction à caractère sexuel, à moins que le délinquant puisse démontrer que l'inscription serait exagérément disproportionnée ou excessive. Toutefois, le projet de loi conserve l'inscription automatique pour deux catégories: les délinquants sexuels récidivistes et les auteurs d'infractions sexuelles contre les enfants qui sont condamnés à deux ans d'emprisonnement ou plus, même s'il s'agit d'une première infraction.
La restriction de l'inscription automatique à ces types de situations se fonde sur les données probantes en matière de sciences sociales voulant que les délinquants de ces catégories présentent un risque plus élevé de récidive. Une telle mesure répond directement à la décision de la Cour suprême dans l'affaire Ndhlovu voulant que l'inscription automatique ne soit justifiée que pour les personnes qui présentent un risque élevé de récidive. Le tribunal a demandé la modification de cette disposition, et c'est ce que nous avons fait.
À mon avis, l'inscription de ces personnes doit toujours correspondre aux objectifs du Registre et être proportionnelle à ceux‑ci. Les infractions d'ordre sexuel envers les enfants sont des crimes odieux que je condamne avec la plus grande fermeté, comme tous les parlementaires. Je vous en parle non seulement en tant que ministre de la Justice et député de Toronto, mais aussi en tant que père de deux jeunes garçons.
De plus, nous savons que les délinquants sexuels récidivistes — qui font partie des deux catégories de délinquants qui seraient automatiquement inscrits — sont cinq à huit fois plus susceptibles de récidiver que les personnes dont les crimes précédents n'étaient par d'ordre sexuel.
Un autre volet de la décision dans l'affaire Ndhlovu porte sur l'inscription obligatoire à vie. Le projet de loi propose de permettre à un tribunal d'ordonner l'inscription à vie de certaines personnes. On parle ici de personnes qui ont été reconnues coupables de plus d'une infraction désignée dans le cadre de la même procédure, dont le type comportement est associé à un risque accru d'agressions sexuelles en série. Ainsi, on répond aux préoccupations de la Cour suprême, tout en permettant l'inscription à vie dans les cas appropriés.
[Français]
Pour compléter les propositions qui donnent suite à l'arrêt dans l'affaire R. c Ndhlovu, il y a aussi des modifications qui visent à renforcer le régime d'enregistrement des délinquants sexuels dans son ensemble et à le rendre plus efficace. Ces modifications comprennent l'obligation, pour les délinquants sexuels inscrits, de donner un préavis d'au moins 14 jours de tout voyage ainsi que l'adresse précise de leur destination. Cela donnera à la police plus de temps et d'information pour évaluer les risques et, au besoin, pour alerter leurs partenaires internationaux chargés de l'application de la loi des plans de voyage prévus d'une personne.
[Traduction]
Parmi les autres modifications clés se trouve l'ajout d'autres infractions donnant lieu à l'inscription au Registre, notamment la distribution non consensuelle d'images intimes et la sextorsion, et l'ajout d'un nouveau mandat d'arrestation dans les cas de non-respect des obligations relatives à l'inscription d'un délinquant.
Ainsi, nous avons non seulement revu le Registre des délinquants sexuels afin qu'il corresponde aux lignes directrices de la Cour suprême — à mon avis —, mais nous y apportons aussi des améliorations, notamment en ce qui a trait au nombre d'infractions visées.
Le nouveau mandat d'arrestation est essentiel du point de vue de l'exécution de la loi. Encore une fois, il ne s'agit pas d'un enjeu partisan, mais bien d'un enjeu que nous prenons tous très au sérieux. Je souligne que de nombreux intervenants ont parlé aux membres de mon équipe de ce projet de loi, notamment des intervenants des forces de l'ordre comme la GRC et l'Association canadienne des chefs de police.
Ils ont dit qu'ils aimeraient que le Registre soit maintenu. À leur avis, il s'agit d'un outil précieux qui nous permet de lutter contre le crime, notamment contre les délinquants sexuels récidivistes. Ils m'ont dit — et j'ai trouvé cela choquant — qu'entre 46 et 75 noms étaient inscrits au Registre national des délinquants sexuels chaque semaine. Ces chiffres varient d'une semaine à l'autre, mais c'est quand même ahurissant. Ce qui serait encore plus ahurissant, ce serait de perdre la capacité d'inscrire ces délinquants au Registre et de préserver la sécurité des Canadiens.
[Français]
Je vais conclure en disant que je suis persuadé que toutes les réformes proposées dans le projet de loi renforceront le Registre national des délinquants sexuels, respecteront la Charte canadienne des droits et libertés et rendront le système de justice pénale plus sensible aux besoins des victimes d'actes criminels.
[Traduction]
J'espère que tous les partis représentés au Comité et à la Chambre pourront travailler ensemble pour adopter ce projet de loi au cours des prochaines semaines, puisque le temps presse.
Merci, madame la présidente.
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Je répondrai avec plaisir. Merci, madame Dhillon.
Sachez tout d'abord, monsieur Moore, qu'il importe de retenir du projet de loi que la vaste majorité des personnes figurant dans le registre y resteront inscrites. C'est le premier point.
Je le souligne, car l'inscription automatique est prévue dans deux catégories, et toute autre personne sera inscrite à moins qu'elle ne puisse démontrer, en vertu du principe de présomption réfutable, qu'elle ne devrait pas l'être parce que ce serait excessif ou complètement disproportionné. C'est important.
Avons-nous soigneusement réfléchi à la question? Certainement, nous l'avons fait, mais ce à quoi j'ai accordé le plus de réflexion dans ce projet de loi, c'est le fait que la Cour suprême a majoritairement statué que l'absence de pouvoir discrétionnaire des juges constitue une violation de l'article 7, car cela est excessif et ne respecte pas le critère relatif à l'atteinte minimale en vertu de l'article 1. Par conséquent, nous avons dû apporter des modifications, que nous avons soigneusement rédigées de manière à ce qu'elles soient conformes à la Charte, selon moi.
Je vous remercie, madame Dhillon.
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D'accord. Il y a plusieurs éléments de réponse, monsieur Fortin.
Effectivement, lorsqu'on parle de conflit d'intérêts, c'est une chose d'expliquer ce qu'est une ordonnance de non-publication à une victime ou à une personne qui se présente devant la cour, mais c'en est une autre d'expliquer que, si on fait ceci ou cela, on peut se retrouver coupable d'avoir violé l'ordonnance. Dans ce contexte, le procureur ou la procureure n'est pas seulement là pour donner l'information de façon objective et neutre, mais aussi pour donner des conseils à la victime. C'est le même bureau, et possiblement le même procureur, qui sera là lors du procès, le cas échéant, avec les mêmes personnes. Peut-être que MM. Caputo, Brock ou Mendicino, qui ont de l'expérience en la matière, peuvent ajouter des détails à ma réponse.
Pour répondre à votre premier point, je dirai ceci: dans les cas où on veut lever une ordonnance de non-publication dans un contexte quelconque, par exemple pour faciliter l'autonomie ou l'indépendance d'une victime, la situation est assez délicate. On utilise l'ordonnance de non-publication à plusieurs reprises pour protéger les intérêts des victimes, tout en s'assurant que celles-ci ont l'indépendance, l'habileté et l'autonomie nécessaires pour prendre leurs propres décisions. Dans ce contexte, il fallait prendre un peu plus de temps pour rédiger ce projet de loi.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins présents.
J'aimerais profiter brièvement de l'occasion pour vous féliciter publiquement de votre nouveau rôle, monsieur le . Je me réjouis à l'idée de vous accueillir à maintes reprises.
Monsieur, j'aimerais d'abord parler du discours de votre gouvernement et de certains arguments que vous et votre prédécesseur, , avez invoqués pour justifier le projet de loi . Vous dites qu'il s'agit d'une mesure législative importante non seulement pour rétablir la confiance du public dans l'administration de la justice, mais aussi pour rendre nos collectivités plus sûres.
J'ai entendu à maintes reprises à la Chambre que ce qui distingue le projet de loi , c'est que vous avez tendu l'oreille. Vous avez écouté les intervenants, les premiers ministres, les chefs de police et les présidents d'associations de corps policiers afin d'élaborer un libellé précis visant à resserrer les dispositions de l'inversion du fardeau de la preuve dans le Code criminel et à y ajouter de telles dispositions. Cependant, vous conviendrez avec moi, monsieur, que ces intervenants ne demandaient pas seulement des dispositions supplémentaires d'inversion du fardeau de la preuve concernant d'autres infractions liées aux armes à feu. Ils réclamaient en fait toute une liste de choses qui ne se retrouvent pas dans le projet de loi C‑48. Je ne connais pas le programme de votre ministère, mais je doute que vous proposiez un projet de loi qui envisagerait même d'inclure les autres demandes.
Cela dit, les gouvernements provinciaux et les associations de corps policiers ont demandé un examen approfondi et une réforme du système canadien de mise en liberté sous caution. Ils ont réclamé de définir les expressions « multirécidiviste dangereux » ou « récidiviste violent » dans le projet de loi . Ils ont expressément demandé que les enquêtes sur le cautionnement pour les infractions graves commises avec une arme à feu soient entendues par un juge d'une cour provinciale ou supérieure, plutôt que par un juge de paix, que les obligations soient renforcées au moyen de cautions, et qu'il y ait des conséquences en cas de manquement aux obligations.
Compte tenu du peu de temps dont je dispose, je vous demande, monsieur, pourquoi le gouvernement, votre ministère et vous-même avez ignoré ces mesures supplémentaires importantes que les intervenants demandent pour améliorer la sécurité des collectivités et rétablir la confiance dans notre système de justice.
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Je vous remercie de votre question, monsieur Brock.
Je préciserais simplement que mon ministère et moi n'ignorons personne dans la conversation sur la sécurité des collectivités.
Je tiens à souligner que la discussion sur la réforme de la mise en liberté sous caution a commencé par une lettre que les premiers ministres provinciaux et territoriaux ont adressée au après une rencontre fédérale, provinciale et territoriale qui a eu lieu en octobre 2022. Cette lettre contenait une demande très précise, à laquelle nous avons ajouté des éléments pour créer le projet de loi. Nous avons ajouté trois infractions à celle ayant trait aux armes à feu.
Vous et moi venons tous les deux de l'Ontario. Le gouvernement de Doug Ford et le procureur général Doug Downey ont été très élogieux à l'égard de notre projet de loi et très favorables à notre travail.
Ce qui était particulier ici, c'est que ce projet de loi a reçu l'appui des 13 dirigeants des provinces et des territoires au pays, ainsi que de l'ensemble des forces de l'ordre. Cet appui n'a pas fléchi même lorsque le projet de loi a été renvoyé au Sénat. Le Sénat en est maintenant saisi. Le gouvernement de David Eby continue de faire pression pour qu'il soit adopté rapidement, même pendant l'examen du Sénat.
En ce qui concerne la liste que vous mentionnez, il est important de rappeler — comme vous le savez en tant qu'ancien procureur — que la mise en place de la structure et de l'architecture relève du Code criminel et des parlementaires fédéraux. En revanche, ce sont les provinces qui sont responsables de l'administration de la justice et de choses comme la mise en liberté sous caution, conformément à l'administration de la justice selon la répartition constitutionnelle des pouvoirs.
Nous avons donc investi de l'argent, y compris 330 millions de dollars pour l'application de la loi à l'égard des armes à feu et des gangs, ce qui aide les provinces à faire leur part. C'est complémentaire. Or, pour ce qui est de ma volonté à explorer d'autres options pour assurer la sécurité des collectivités, en tant que représentant d'une circonscription de Toronto marquée par la violence, en particulier au sein de la Commission de transport de Toronto, je suis déterminé à le faire. Il est de mon devoir fondamental d'assurer la sécurité des Canadiens.
C'est exactement ce que fera le projet de loi . C'est un texte important qui a reçu l'appui de tous les partis, ce qui est une bonne chose. Je pense qu'il y a plus de domaines où la collaboration est possible, et je suis prêt à mettre l'épaule à la roue.
:
Monsieur le ministre, je vous félicite pour votre nomination.
Madame la présidente, je vous félicite également, pour votre élection.
C'est un grand plaisir de revenir au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, un de mes comités préférés à la Chambre des communes.
[Traduction]
Monsieur le ministre, j'aimerais vous poser une question au sujet d'un amendement que le Sénat a apporté. Vous avez exprimé un certain malaise à l'égard de quelques modifications du Sénat ou mentionné certains problèmes à leur sujet.
J'ai une préoccupation sur un amendement ayant trait à la modification ou la révocation des demandes dans le paragraphe proposé 486.51(3). Je ne m'attends pas à ce que vous vous souveniez parfaitement du libellé. Je vais vous lire le passage, mentionner ce qui me préoccupe et vous demander d'y réagir, afin que nous orientions nos délibérations en conséquence.
La disposition dit maintenant ceci:
S’il est d’avis que la révocation ou la modification de l’ordonnance qui fait l’objet de la demande visée au paragraphe (2) pourrait porter atteinte au droit à la vie privée de toute personne autre que l’accusé qui fait l’objet d’une ordonnance interdisant de publier ou de diffuser de quelque façon que ce soit tout renseignement qui permettrait d’établir son identité, le tribunal tient une audience pour décider si l’ordonnance devrait être révoquée ou modifiée.
Ma préoccupation concerne l'expression « droit à la vie privée de toute personne autre que l’accusé », qui a été ajoutée par le Sénat. À mes yeux, le passage laisse entendre que l'accusé a en fait des droits à la vie privée qui seraient bafoués par cet article. Or, des accusés et leurs avocats pourraient dire qu'ils ont droit à la vie privée dans d'autres articles de la loi. Je ne pense pas que nous voulions accorder des droits à l'accusé ici.
Pourriez-vous éclairer notre lanterne et me dire si les gens du ministère et vous partagez cette préoccupation au sujet du nouveau libellé?