:
Bon après-midi à toutes et à tous.
[Traduction]
Je déclare la séance ouverte.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue à la réunion.
[Traduction]
Il s'agit de la réunion no 123 du Comité permanent de la justice et des droits de la personne.
Conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 19 novembre 2024, le Comité tient une réunion publique afin d'entamer son étude du projet de loi , Loi modifiant la Loi d’interprétation et apportant des modifications connexes à d’autres lois.
Voici quelques règles de fonctionnement. Je rappelle aux députés et aux témoins d'attendre d'être nommés avant de prendre la parole. Aussi, toutes les questions et réponses doivent être adressées à la présidente.
[Français]
Je souhaite la bienvenue au ministre de la Justice et procureur général du Canada, M. Arif Virani.
[Traduction]
Il est accompagné de Laurie Sargent, sous‑ministre adjointe, Portefeuille des droits et relations autochtones.
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Je crois que l'interprétation fonctionne maintenant.
[Français]
Il semble que oui. Dans ce cas, je vais reprendre là où nous en étions.
[Traduction]
J'aimerais souhaiter à nouveau la bienvenue au ministre de la Justice et procureur général du Canada, M. Arif Virani. Il est accompagné de Mme Laurie Sargent, sous-ministre adjointe, Portefeuille des droits et relations autochtones.
[Français]
Enfin, nous recevons également Mme Uzma Ihsanullah, directrice générale et avocate générale principale du Centre de droit autochtone.
[Traduction]
Je crois que ce sont les trois personnes que j'ai devant moi. C'est bien.
Sans plus tarder, je donne la parole au ministre. Vous disposez de cinq minutes.
Pardon, on m'informe que vous disposez de 10 minutes. Je ne voudrais pas réduire votre temps de parole.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Bonjour à tous. Je suis ravi de comparaître à nouveau devant le comité de la justice pour discuter du projet de loi , Loi modifiant la Loi d’interprétation et apportant des modifications connexes à d’autres lois.
Chers collègues, le projet de loi se fait attendre depuis longtemps. Les peuples autochtones poussent à la roue de ce projet de loi depuis des décennies. J'aimerais souligner que des membres d'ITK se trouvent dans la salle derrière moi. Ils ont été parmi les principaux instigateurs du projet de loi, et j'aimerais souligner leur excellent travail, leur combat et leur dévouement pour faire progresser cet important projet de loi. J'aimerais également remercier tous les députés de la Chambre des communes d'avoir laissé de côté l'impasse parlementaire afin de permettre son adoption.
Les Premières Nations, les Inuits et les Métis sont nombreux à réclamer depuis longtemps qu'une disposition de non-dérogation liée à l'article 35 soit ajoutée à la Loi d'interprétation fédérale. Cette disposition sera uniformisée et soulignera l'importance de respecter les droits ancestraux ou issus de traités en droit canadien, qui sont confirmés à l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Elle s'appliquera à toutes les lois fédérales.
[Français]
Dans le cadre du Plan d'action de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, rendu public le 21 juin 2023, les peuples autochtones ont déterminé que le projet d'adoption d'une disposition de non-dérogation continuait d'être une priorité.
L'adoption du présent projet de loi marquerait la mise en œuvre réussie d'une partie des mesures énoncées dans le chapitre du plan d'action intitulé « Priorités partagées ». Les consultations ont été faites avec plusieurs partenaires autochtones. Ces derniers ont collaboré avec nous pour faire avancer ce projet de loi. Les peuples autochtones et les organisations qui les représentent ont pris part à plus de 70 rencontres, et ils ont déposé plus de 45 mémoires concernant l'initiative législative sur la disposition de non-dérogation.
Je suis extrêmement reconnaissant envers tous ceux qui nous ont fait part de leurs perspectives et de leur expertise technique.
[Traduction]
Cela nous amène au contenu du projet de loi. Le but du projet de loi est d'ajouter une disposition de non-dérogation liée à l'article 35 à la Loi d'interprétation fédérale et d'abroger la plupart des dispositions de non-dérogation liées à l'article 35 déjà inscrites dans d'autres lois. Dans ce contexte, une disposition de non-dérogation préciserait que les lois fédérales doivent être interprétées de manière à respecter les droits ancestraux ou issus de traités reconnus par l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, et non pas à en réduire la portée.
Les droits reconnus par l'article 35 revêtent une importance capitale pour les peuples autochtones. Ils sont protégés par la Loi constitutionnelle et ne peuvent pas être bafoués dans le cadre d'une mesure prise par le gouvernement, y compris une loi, à moins que l'atteinte ne satisfasse au critère strict établi par la Cour suprême dans l'affaire Sparrow.
Essentiellement, l'article 35 vise à reconnaître les droits et les systèmes de gouvernance autochtones préexistants, ainsi que les droits issus de traités conclus entre le Canada et les peuples autochtones au cours des siècles derniers. La disposition de non-dérogation liée à l'article 35 vise à confirmer et à préserver cette protection constitutionnelle ainsi qu'à souligner l'importance d'appliquer les lois fédérales de manière à ne pas porter atteinte à ces droits.
[Français]
Le projet de loi veillerait à ce que toutes les lois fédérales soient interprétées d'une manière compatible avec l'article 35 de la Constitution. Il ne serait donc plus nécessaire, à l'avenir, d'ajouter une disposition de non-dérogation dans chacune des lois fédérales. Ainsi, le projet de loi S‑13 éliminerait également le fardeau qui incombe aux peuples autochtones de militer pour qu'une disposition de non-dérogation soit ajoutée à chaque nouveau projet de loi qui pourrait, selon eux, porter atteinte aux droits reconnus par l'article 35.
Les droits des peuples autochtones devraient être respectés par défaut. Il ne devrait pas être nécessaire de répéter ce fait dans chaque loi, règlement et décret. Le projet de loi rend cela possible. Il contribue donc aussi aux efforts de réconciliation avec les peuples autochtones que mène le gouvernement. De plus, le projet de loi favorise l'uniformité des lois fédérales au regard des dispositions de non-dérogation. Au cours des 40 dernières années, une approche ad hoc, conjuguée à l'évolution du paysage juridique et des pratiques de rédaction des lois, a mené à des dispositions de non-dérogation qui sont différentes les unes des autres.
[Traduction]
Plusieurs lois fédérales comportent actuellement des dispositions de non-dérogation dont le libellé varie. Par souci de clarté et d'uniformité des lois, le projet de loi propose que presque toutes les dispositions de non-dérogation dans les lois actuelles soient abrogées. Seul un petit nombre de lois ferait exception, en l'occurrence les lois pour lesquelles des peuples autochtones directement touchés ont indiqué vouloir conserver la disposition de non-dérogation existante.
Je soulignerais que le projet de loi s'inspire également de l'important travail effectué par le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles qui a mené à la publication d'un rapport en 2007 intitulé Prendre au sérieux les droits confirmés à l’article 35: Dispositions de non-dérogation visant les droits ancestraux et issus de traités. De nombreux chefs autochtones et experts ont témoigné lors de réunions du comité sénatorial ayant abouti à la publication du rapport. Les peuples autochtones ont continué de militer en faveur d'une disposition de non-dérogation après la publication du rapport du Sénat en 2007.
En réponse à cette mobilisation et ce leadership continus, mon ministère a lancé un processus de consultation et de coopération qui a donné naissance au projet de loi à l'étude aujourd'hui. Le tout a commencé par des discussions préliminaires avec des partenaires autochtones clés qui avaient participé à la préparation du rapport du Sénat. Puis, en décembre 2020, une lettre a été envoyée à près de 60 titulaires de droits ancestraux et organismes autochtones représentatifs afin de les inviter à rencontrer des fonctionnaires du ministère de la Justice ou à présenter des mémoires écrits. Le tout s'est déroulé l'année suivante.
[Français]
De décembre 2021 à mai 2023, un groupe considérablement élargi de partenaires autochtones a eu l'occasion de formuler des commentaires sur l'initiative. Ce nouveau processus de consultation et de collaboration s'est déroulé en 2 phases supplémentaires. La première a commencé en décembre 2021, quand le précédent ministre de la Justice a annoncé un processus de consultation et de collaboration élargi, conformément aux exigences posées par la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. À partir de février 2022, des rencontres additionnelles ont eu lieu avec les partenaires autochtones et plusieurs ont fourni des réponses écrites dans le but d'examiner les options pour la modification de la Loi d'interprétation, afin d'y inclure une disposition de non-dérogation.
[Traduction]
La dernière étape du processus de consultation et de coopération a eu lieu du 1er mars au 14 avril 2023. Il s'agissait d'afficher une ébauche du projet de loi sur le site Web du ministère de la Justice, ce qui a permis à des partenaires autochtones d'examiner et de commenter la proposition. L'ébauche du projet de loi a servi à rédiger le projet de loi , qui est demeuré identique.
Tout au long du processus, la modification de la disposition de non-dérogation a reçu un large appui de nos partenaires autochtones, bien que les avis divergeaient concernant le libellé à adopter. Certains préféraient le syntagme « peuples autochtones » alors que d'autres préféraient le syntagme « droits ancestraux ou issus de traités », puisque ce dernier ressemble davantage au libellé de l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Dans un esprit de compromis, le libellé proposé dans le présent projet de loi contient les deux syntagmes.
Nous avons longuement discuté avec nos partenaires autochtones du sort à réserver aux dispositions de non-dérogation figurant déjà dans certaines lois. Bon nombre d'entre eux ont fait valoir que les dispositions de non-dérogation devraient être préservées lorsque la loi touche directement des peuples autochtones, si tel est leur souhait.
[Français]
Les modifications proposées dans le projet de loi sont le reflet de ce que nous avons entendu de la part des peuples autochtones au cours du processus de consultation et de collaboration. Ces échanges ont permis d'enrichir et de préciser le libellé de la disposition de non-dérogation.
Le projet de loi et le processus qui nous a menés ici sont un autre exemple de ce qu'il est possible d'accomplir lorsque nous travaillons ensemble. Le projet de loi marque une étape importante relativement au respect des droits des peuples autochtones du Canada.
[Traduction]
Le gouvernement est très fier de faire progresser le projet de loi , qui témoigne une fois de plus de notre engagement envers la réconciliation ainsi que la reconnaissance et le respect des droits des peuples autochtones.
En tant que parlementaires, nous devrions tous être fiers du travail que nous avons accompli ensemble afin que toutes les lois fédérales soient interprétées conformément à l'article 35 de la Loi constitutionnelle. Cette mesure favorisera la promotion, la protection et la confirmation des droits des peuples autochtones à l'échelle fédérale et accroîtra la cohérence et l'uniformité dans l'interprétation de l'ensemble des lois fédérales.
Par la même occasion, j'aimerais souligner que ce sont les peuples autochtones qui ont jeté les bases de ce projet de loi et qu'il a vu le jour grâce à leur détermination. Par conséquent, le projet de loi témoigne de l'importance de travailler en partenariat et en collaboration avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis afin de renforcer les liens de nation à nation, entre les Inuits et la Couronne et de gouvernement à gouvernement.
Je vous remercie, madame la présidente.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Monsieur le ministre, bienvenue au Comité et merci d'être des nôtres pour discuter du projet de loi .
Une grande partie de la population de ma circonscription est autochtone. En fait, deux noms sur trois dans ma circonscription, Cowichan—Malahat—Langford, sont des noms anglicisés de Premières Nations. Chaque fois que je suis ici à titre de député pour discuter de quoi que ce soit ayant trait aux droits des Autochtones, ce n'est pas simplement un enjeu national pour moi; c'est aussi un enjeu très local. Beaucoup de mes concitoyens manifestent un vif intérêt chaque fois que nous en discutons, que ce soit à la Chambre des communes ou en comité.
Vous et moi sommes ici depuis 2015. Au cours de la législature précédente, la 43e, nous avons adopté le projet de loi , Loi sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Comme vous le savez, ma province, la Colombie-Britannique, dispose également d'une loi semblable.
Or, la province de la Colombie-Britannique a aussi une loi d'interprétation, qui fait expressément référence à sa loi sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Nous ne voyons rien de tel dans la version fédérale actuelle de la Loi d'interprétation, et il n'y a pas non plus de modification à cet égard dans le projet de loi .
Dans son rapport sur ce projet de loi, le Sénat précise qu'il y a lieu d'envisager une telle possibilité à l'avenir. Si vous lisez le projet de loi , qui fait maintenant partie des lois du Canada, l'article 5 prévoit que « [l]e gouvernement du Canada [...] prend toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que les lois fédérales soient compatibles avec la Déclaration. »
Je peux comprendre l'objet du projet de loi à l'étude. Nous l'appuyons, bien entendu. Je pense qu'il s'agit d'un élément important des efforts que déploie le gouvernement fédéral pour faire le ménage en vue d'assurer une certaine uniformité.
Je pourrais peut-être vous poser la question suivante, monsieur le ministre. Pourquoi ne pas suivre l'exemple de la province de la Colombie-Britannique? Pourquoi ne pas inclure, dans notre Loi d'interprétation fédérale, peut-être au moyen du projet de loi ou d'une autre mesure à l'avenir, un renvoi précis à cette très importante loi fédérale, c'est‑à‑dire la Loi sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones?
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Merci, madame la présidente.
Monsieur le ministre, le taux de mortalité des femmes et des filles autochtones est six fois plus élevé que celui des femmes non autochtones. Plus de la moitié des cas mettant en cause des femmes et des filles non autochtones entre 2009 et 2021 ont donné lieu à des accusations de meurtre au premier degré, mais lorsque la victime était autochtone, la police portait ou recommandait cette accusation deux fois moins souvent. Les infractions de gravité moindre comme le meurtre au deuxième degré et l'homicide involontaire étaient plus fréquentes.
Cileana Taylor était une belle jeune fille qui vivait dans ma collectivité, à Curve Lake, et qui aimait les animaux. Comme l'a dit sa sœur: « Elle restera à jamais dans nos cœurs et nos pensées. Cileana est maintenant la énième femme autochtone à ne pas avoir pu rentrer chez elle après que son partenaire intime l'a violemment agressée. Repose en paix, ma sœur chérie. » Ce sont les paroles de sa sœur, Sage Castel.
Lorsqu'il a été arrêté pour avoir attaqué Taylor, Jordan Morin était en liberté sous caution pour une autre attaque survenue en 2019. Pendant sa libération sous caution dans l'affaire Cileana Taylor, il a été arrêté en janvier 2021 pour l'agression présumée d'une autre femme en novembre 2020. Pour couronner le tout, et c'est révoltant, Morin a été libéré sous caution en février 2021, seulement trois semaines avant la mort de Taylor. Au fil des ans, il a également passé 10 mois en prison pour avoir agressé un bon samaritain, qui a subi des blessures au visage qui ont changé sa vie à jamais.
Aujourd'hui, à la Chambre, vous avez répondu à mon collègue au sujet de la réduction de la criminalité au pays en déclarant avoir réalisé la réforme du système de mise en liberté sous caution. Qu'aimeriez-vous dire à la famille de Cileana Taylor à ce propos?
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À la famille de Mme Taylor, je tiens à exprimer ma profonde tristesse et mes condoléances pour la perte de Cileana. Il s'agit d'un crime horrible, et c'est une tragédie qui ne devrait pas se produire dans notre société.
J'ajouterais que nous avons travaillé très fort pour essayer de lutter contre la violence faite aux femmes, en particulier aux femmes autochtones. C'est pourquoi nous avons lancé l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, et c'est pourquoi nous travaillons à mettre en œuvre les appels à la justice.
Certaines des questions de mise en liberté sous caution que vous avez mentionnées ont en fait été traitées dans les projets de loi et , où nous avons inversé le fardeau de la preuve pour la libération sous caution dans les cas de violence entre partenaires intimes. Nous avons accentué cela dans le projet de loi C‑48.
Je vous dirais la même chose que j'ai répétée à de nombreux intervenants provinciaux. Ce que je veux savoir — et je suis sûr que vous voulez le savoir aussi, madame Ferreri —, ce sont les circonstances dans lesquelles cette personne a été libérée sous caution — au moins deux fois, selon vos dires. Quelles étaient ces circonstances? La Couronne a‑t‑elle contesté la mise en liberté sous caution? Voilà ce que j'aimerais savoir. Si la mise en liberté sous caution a été accordée malgré les objections de la Couronne, celle‑ci a‑t‑elle interjeté appel de la décision dans le cadre d'une demande de révision? La mise en liberté sous caution a‑t‑elle été accordée parce qu'aucun établissement de détention n'était prêt à accueillir cette personne?
Ce que les Canadiens doivent comprendre, c'est que...
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Merci, madame la présidente.
Monsieur le ministre, à l'instar de M. Bittle, j'aimerais aborder la question des langues autochtones.
Dans ma circonscription, Cowichan—Malahat—Langford, sur la côte est de l'île de Vancouver, on trouve surtout des Salish de la Côte. La langue dominante est le hul'q'umi'num. Il y a assurément des variantes de cette langue. Puis, sur la côte ouest, j'ai une toute petite partie du territoire des Nuu-chah-nulth.
Je sais qu'une grande partie des droits liés aux langues autochtones, à leur protection et à leur revitalisation sont confirmés par une loi fédérale, et je sais que nous avons la Loi sur les langues officielles. Je me demandais simplement, tout d'abord, si vous vouliez ajouter quelque chose à la réponse que vous avez donnée à M. Bittle.
Par ailleurs, en ce qui concerne la portée générale du projet de loi , avez-vous une idée de la façon dont il va interagir avec certaines des dispositions de la Loi sur les langues officielles? Je sais que dans les communautés avec lesquelles je traite, la préservation du hul'q'umi'num est très importante, et nous n'avons qu'une poignée de locuteurs qui parlent vraiment couramment cette langue. Des efforts considérables sont déployés pour faire connaître cette langue à la jeune génération. Nous y parvenons, mais nous aurons besoin d'aide pour maintenir cette langue en vie et en bonne santé pour les générations futures.
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Permettez-moi de dire, monsieur MacGregor, que nous partageons votre passion pour la préservation de cette langue en particulier, ainsi que pour la préservation des autres langues qui étaient au bord de l'extinction avant l'adoption de la Loi sur les langues autochtones.
Je pense qu'elles sont un peu séparées, mais ce que je voudrais vous dire, c'est qu'en ce qui concerne la Loi sur les langues autochtones — qui était le projet de loi de la 42e législature —, il s'agit d'une entité indépendante qui s'accompagne d'un commissaire aux langues officielles et à de solides investissements en matière de ressources, investissements que nous avons déjà réalisés. La volonté de notre gouvernement de continuer à reconstituer ces ressources et d'assurer la préservation et l'intégrité des langues officielles est bien présente.
Je pense que cette disposition sera utile, car elle permettra à une révision par un tribunal, le cas échéant, d'examiner ce que nous avons fait avec la Loi sur les langues autochtones et de l'interpréter d'une manière qui respecte et promeut les droits ancestraux et les droits issus de traités. Cela soulève la question suivante: si un groupe particulier avait un traité ou avait établi un droit autochtone — et il y a un critère juridique pour cela aussi — et que cela pouvait être établi dans la loi, l'interprétation qui serait donnée pour soutenir et promouvoir cette langue serait renforcée par ce type d'amendement.
Je pense que cela va dans le même sens, car cela promeut la réconciliation et les droits autochtones, y compris, dans ce cas particulier, les droits linguistiques autochtones.