Bienvenue à la 125 e réunion du Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le 2 décembre 2024, le Comité se réunit en séance publique pour entreprendre son étude de l'objet du projet de loi , Loi édictant la Loi sur les préjudices en ligne, modifiant le Code criminel, la Loi canadienne sur les droits de la personne et la Loi concernant la déclaration obligatoire de la pornographie juvénile sur Internet par les personnes qui fournissent des services Internet et apportant des modifications corrélatives et connexes à d'autres lois.
[Français]
Avant d'accueillir nos témoins, je souhaite souligner la présence dans la salle, ce matin, de madame Sokmony Kong, secrétaire de la section cambodgienne de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie. Cette fonctionnaire parlementaire a été sélectionnée par l'Association des secrétaires généraux des parlements francophones, ou ASGPF, en reconnaissance de son travail particulièrement estimé au sein de son institution. Mme Kong a choisi le Parlement du Canada pour y faire son stage de perfectionnement de deux semaines.
Nous vous souhaitons un excellent séjour parmi nous, madame Kong. En tant qu'ancienne chargée de mission représentant l'Amérique au sein de l'APF, je suis très heureuse que vous ayez choisi le Canada. Je vous souhaite donc un bon séjour avec nous.
[Traduction]
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux témoins que nous accueillons pour la première heure de la réunion, et qui comparaissent tous par vidéoconférence.
Avant de les nommer, j'ai quelques rappels à faire.
Chers collègues, que vous participiez en personne ou par vidéoconférence, veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Toutes les questions doivent être formulées par l'intermédiaire de la présidence. Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole.
Pour les témoins qui participent par vidéoconférence, veuillez vous assurer d'avoir sélectionné, au bas de votre écran, la langue de votre choix.
[Français]
Je veux aussi dire que tous les tests acoustiques du matériel des témoins qui sont avec nous ce matin ont été effectués et que tout fonctionne bien.
[Traduction]
Je tiens à souligner qu'à titre de présidente, il m'incombe, avec l'aide du greffier, de gérer le temps du mieux possible afin d'assurer l'équité pour les témoins et les députés présents dans la salle qui posent des questions. Je devrai également suspendre la séance pendant une minute afin de permettre au deuxième groupe de témoins de s'installer.
Je vais maintenant vous présenter les témoins, puis je les inviterai à faire une déclaration préliminaire de cinq minutes, tout au plus.
Nous accueillons ce matin Mme Carol Todd, la mère d'Amanda Todd, et fondatrice de l'Amanda Todd Legacy Society.
[Français]
Nous accueillons également Mme Lianna McDonald, directrice générale du Centre canadien de protection de l'enfance.
[Traduction]
Nous accueillons également M. Carl Burke et Mme Barbie Lavers, qui participent ensemble, à titre personnel.
J'invite maintenant Mme Todd à faire sa déclaration préliminaire.
Je m'adresse à vous depuis Vancouver, en Colombie-Britannique. Je vous remercie de m'avoir invité à participer à cette étude préalable sur le projet de loi .
Je tiens d'abord à souligner qu'au cours des cinq prochaines minutes et dans mes réponses aux questions, je ne parlerai qu'en mon nom personnel.
Je dois aujourd'hui souligner l'importance du projet de loi , la Loi sur les préjudices en ligne. Ce projet de loi constitue une approche globale pour répondre aux préoccupations croissantes concernant les contenus préjudiciables sur Internet. La sécurité en ligne est, à mon avis, une responsabilité partagée, et chacun — utilisateurs, parents, éducateurs et plateformes — joue un rôle dans la création d'un monde en ligne plus sûr en assurant la protection, la reddition de comptes et le soutien.
Je m'appelle Carol Todd. On me connaît principalement comme étant la mère d'Amanda Todd. Je suis enseignante et éducatrice en Colombie-Britannique. Mon travail est principalement axé sur l'éducation à la littératie numérique, la sécurité en ligne et la prévention de la violence faite aux enfants, notamment l'exploitation et la sextorsion. Il est essentiel de fournir aux enfants, aux enseignants et aux familles les connaissances et les compétences nécessaires pour naviguer dans le monde numérique et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai créé un héritage, un organisme à but non lucratif, à la mémoire d'Amanda.
Ma fille, Amanda Todd, était une adolescente canadienne dont l'histoire tragique a attiré l'attention internationale sur les graves répercussions de la cyberintimidation, du harcèlement et de l'exploitation en ligne. Elle est née en novembre 1996. Elle a été victime de harcèlement incessant, en ligne et hors ligne, alors qu'elle était une jeune adolescente. Elle s'est enlevé la vie en octobre 2012. En connaissance de cause, aucun parent n'est censé survivre à ses enfants dans des situations évitables.
Le calvaire d'Amanda a commencé lorsqu'elle avait 12 ans. Un inconnu en ligne a convaincu Amanda de lui montrer sa poitrine sur une webcam. L'individu a enregistré l'image, qu'il a ensuite utilisée pour faire du chantage, en menaçant de partager les photos avec ses amis et sa famille si elle ne posait pas des gestes plus explicites. Malgré plusieurs changements d'école, Amanda n'a pas pu échapper au harcèlement, et l'auteur du chantage a continué à la traquer pendant deux ans et demi, créant de faux profils pour diffuser l'image et continuer de l'humilier.
En septembre 2012, cinq semaines avant de mettre fin à ses jours, Amanda a publié sur YouTube une vidéo intitulée « My story: Struggling, bullying, suicide, self-harm », où elle utilise des cartes-éclair pour faire connaître ses douloureuses expériences. Elle y décrit l'intimidation et les agressions physiques qu'elle a subies en ligne et hors ligne, et la profonde détresse émotionnelle qu'elle a ressentie. La vidéo est devenue virale après sa mort. À ce jour, la vidéo a été visionnée environ 50 millions de fois dans le monde entier.
La mort d'Amanda a suscité de vives réactions chez le public et le gouvernement. En 2022, Aydin Coban, un Néerlandais, a été reconnu coupable de harcèlement et d'extorsion à l'encontre d'Amanda par un tribunal canadien et condamné à 13 ans de prison. Il purge actuellement sa peine aux Pays-Bas.
L'histoire d'Amanda continue de faire écho, ce qui souligne l'urgence de renforcer les mesures de protection contre le harcèlement en ligne et d'offrir un meilleur soutien aux victimes d'intimidation, de cyberintimidation et d'exploitation.
Tant de voix ne sont pas entendues en raison de la peur, du jugement ou de la honte, ou parce qu'elles ne peuvent plus s'exprimer. Il est primordial de faire entendre ces voix réduites au silence et de créer un monde plus compatissant et plus compréhensif, où l'on aide les gens au lieu de les blesser.
Nous avons assisté à l'évolution fulgurante des technologies au cours de la dernière décennie. Des appareils qui étaient des outils de communication utiles sont devenus des appareils de divertissement qui peuvent être utilisés pour exploiter et blesser autrui. Internet est devenu un environnement plus sombre depuis sa création. Le mot « algorithmes » fait désormais partie de notre vocabulaire, ce qui n'était pas le cas auparavant.
Les recherches ont mis en évidence certains des effets néfastes liés au temps d'écran. Parmi ces effets, soulignons la diminution du bien-être, les troubles de l'humeur, la dépression et l'anxiété. Dans ce monde caractérisé par l'omniprésence des médias en ligne, ces effets touchent tant les enfants que les adultes.
L'accès accru à Internet facilite l'accès à des contenus en ligne violents et explicites qui peuvent avoir une incidence sur les attitudes et les comportements sexuels, nuire aux enfants par la création, le partage et le visionnement de contenu d'exploitation sexuelle, et entraîner une augmentation de la violence faite aux femmes et aux filles, ainsi que de la traite des personnes à des fins sexuelles.
Les gouvernements doivent agir pour adopter de nouvelles lois et modifier les lois existantes.
Pour faire d'Internet un espace plus sûr, il faut accroître l'éducation et la sensibilisation, et il faut mettre en place des règlements et des lois plus rigoureux, comme le projet de loi . Il faut améliorer les comportements des plateformes en ligne. Nous avons besoin de contrôles parentaux et de surveillance, et il est primordial d'encourager les signalements, par l'intermédiaire de Cyberaide.ca, par exemple.
Le projet de loi ...
Je remercie beaucoup le Comité de l'occasion de comparaître.
Je m'appelle Lianna McDonald. Je suis la directrice générale du Centre canadien de protection de l'enfance, un organisme de bienfaisance enregistré qui œuvre depuis près de 40 ans à la protection des enfants canadiens.
Depuis 22 ans, nous administrons Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement des cas d'exploitation sexuelle d'enfants sur Internet. En 2017, nous avons lancé le projet Arachnid, une plateforme en ligne innovante axée sur le retrait à grande échelle de matériel pédopornographique. Ce travail essentiel nous a permis de constater directement, et trop fréquemment, les blessures et les préjudices colossaux que les enfants subissent en ligne chaque jour. L'Internet non réglementé a essentiellement détruit l'enfance telle qu'on la connaissait auparavant, alors que les enfants et les familles paient un prix dévastateur pour l'incapacité chronique du gouvernement de réglementer les espaces en ligne.
Le nombre et la gravité des crimes en ligne contre les enfants n'ont cessé d'augmenter depuis l'essor des médias sociaux, qui ont créé une tempête parfaite pour ce qui est des blessures et des préjudices infligés aux enfants. Nous avons observé une autre hausse considérable après 2020, en raison de la pandémie de COVID‑19. Ce sont d'importants événements qui ont exacerbé et intensifié les préjudices causés à nos enfants.
Nous avons donné accès aux enfants à une technologie qui a été transformée en arme contre les enfants par les prédateurs et les services technologiques. Je vais expliquer ce dont je parle. Chaque mois, nous traitons plus de 2 500 signalements provenant de Cyberaide.ca, la ligne de signalement. Il s'agit de signalements faits par des Canadiens qui savent qu'ils doivent faire appel à nous. Nous avons observé une augmentation de 760 % des signalements de cyberprédation depuis le début de la pandémie, en 2020. L'an dernier seulement, nous avons géré plus de 4 300 demandes provenant de jeunes et de leurs parents ou tuteurs. À la ligne de signalement, nous recevons environ sept signalements de sextorsion chaque jour, et nous avons traité près de 4 000 images et vidéos d'hypertrucage sexuellement explicites impliquant des enfants. Enfin, depuis 2017, nous avons émis plus de 40 millions d'avis de retrait à des entreprises afin qu'elles retirent du contenu pédopornographique.
Aucune autre entité au Canada ne fait le travail que nous faisons. Malheureusement, nous sommes les témoins directs — ce qui est très difficile — de l'ampleur du préjudice causé à nos enfants et de l'évolution des stratagèmes au fil des ans. Nous avons affaire à des jeunes qui sont terrifiés à l'idée de ce qu'un délinquant les forcera à faire ensuite, à des jeunes qui tentent frénétiquement de faire retirer le contenu pédopornographique qui les concerne, à des familles qui sont confrontées à des situations qui se sont aggravées bien au‑delà de tout — absolument tout — ce qu'elles auraient pu imaginer.
Nous soutenons les survivantes et survivants d'agression sexuelle d'enfants avec prise d'images dans le monde entier. Ces images de ces agressions sont téléchargées et téléversées à l'infini sur des plateformes accessibles à quiconque dispose d'une connexion Internet. Ces victimes et ces enfants ont été dépouillés de leur vie privée et de leur dignité et, dans les faits, ils n'ont aucun recours. Leurs droits sont violés à répétition, tandis que les prédateurs qui sont obsédés par eux, qui les traquent, les harcèlent et les prennent pour cible, sont protégés sous le couvert de l'anonymat que leur confère la technologie.
Dans le cadre du projet Arachnid, nous envoyons chaque jour entre 10 000 et 20 000 avis de retrait aux entreprises pour essayer de remédier à cette situation désastreuse. Ces avis concernent principalement du contenu pédopornographique connu. J'entends par là des images qui circulent depuis des années, qui tourmentent les survivants, alors que ces plateformes sont libres de déterminer si elles retireront le contenu ou non. On les laisse s'autoréglementer. On les laisse décider elles-mêmes ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. C'est scandaleux, et cela doit changer.
Pour mettre tout cela brièvement en perspective, avant de conclure, je vais vous donner des exemples concrets des interventions auxquelles notre organisation est confrontée chaque jour. Imaginez — et c'est ce qui se passe — une jeune fille de 11 à 12 ans qui est torturée chaque jour par un groupe d'hommes anonymes. Chaque jour, on lui ordonne d'aller dans les toilettes de l'école, de se mutiler et de se blesser tout en se filmant. Elle est paralysée par la peur. Elle fait ce qu'on lui demande. Les demandes deviennent de plus en plus violentes, de plus en plus dégradantes, de plus en plus nocives. Elle finit par demander de l'aide.
Imaginez un adolescent qui est amené par tromperie à envoyer une image à caractère sexuel à une personne qu'il pensait être un pair, mais que cette personne se retourne contre lui et menace d'envoyer l'image à tous ses amis et à sa famille. Il est consterné. Il est terrifié. Il est convaincu de tout son être que la personne mettra sa menace à exécution. Il la paie. Ce n'est pas assez. Les menaces continuent. Il veut désespérément que cela s'arrête.
Ce ne sont là que quelques exemples de ce que nous entendons. Ce ne sont pas des situations hypothétiques...
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Bonjour. Je vous remercie de nous avoir invités, mon mari et moi, à prendre la parole aujourd'hui.
Nous voulons aujourd'hui vous présenter notre fils. Harry était un jeune homme très sociable et inclusif. Il était intelligent et beau. Il était un athlète et un frère, et il était aimé de ses amis et de sa communauté.
Harry était un patriote. Il aimait son pays. Il s'est enrôlé dans les cadets à l'âge de 14 ans. Puis, à l'automne 2022, alors qu'il était en 11 e année, Harry s'est joint au Prince Edward Island Regiment. Il avait 16 ans. Il a fait son entraînement de base les fins de semaine, à Summerside, à l'Île‑du‑Prince‑Édouard, tout en fréquentant l'école régionale de Souris à temps plein. Il ne lui restait qu'une fin de semaine avant de terminer son entraînement de base pour les Cadets de l'Aviation royale du Canada. Il était très fier du Canada et il comptait consacrer sa vie à servir son pays.
Je m'appelle Barbie Lavers. Mon mari s'appelle Carl Burke. Nous sommes les parents de Harry. Harry avait 17 ans lorsque nous l'avons perdu à cause de l'extorsion sexuelle. Dans notre famille, nous avons eu de nombreuses discussions avec Harry et sa sœur Ella concernant l'utilisation sécuritaire d'Internet et les dangers du partage d'images en ligne. Malheureusement, notre famille ne connaissait pas le mot « sextorsion ». Nous n'en avions jamais entendu parler.
Le 24 avril, Harry est allé voir son père pour lui dire qu'il avait fait une erreur. Il avait partagé des photos intimes avec une fille, prétendument de son âge, de la Nouvelle-Écosse. Cette personne exigeait maintenant de l'argent, sans quoi elle partagerait les images de Harry avec tous ses contacts, en particulier avec son commandant des cadets. Malheureusement, l'individu avait partagé certaines des images avec les amis de Harry dans les cadets, et Harry le savait. Ce même individu, semble‑t‑il, a aussi communiqué avec moi sur Instagram et m'a dit qu'il allait ruiner la vie de mon fils.
Lorsque Harry est venu nous voir ce soir‑là et nous a raconté ce qui s'était passé, nous nous sommes assis tous les quatre autour de la table pour faire le point, et nous avons décidé de communiquer avec le détachement local de la GRC le lendemain matin. Nous pensions que Harry était à l'aise avec ce plan, mais malheureusement, ce n'était pas le cas.
Le matin du 25 avril, nous nous préparions pour la journée. Mon mari est descendu pour voir Harry. Dans son lit, les draps étaient tirés, mais le lit n'avait pas été utilisé. Il m'a crié: « Où est Harry? » Je descendais l'escalier. À ce moment‑là, Carl était dans le garage. Il a trouvé Harry au sol, face contre terre. Il s'est tué par balle.
Ce que je vous raconte ici n'est aucunement représentatif de ce que nous avons découvert, de ce que nous avons ressenti — nous ou notre famille — ou de la façon dont nos vies ont été bouleversées à jamais.
Il y a deux semaines à peine, deux adolescents et un jeune homme de l'Île‑du‑Prince‑Édouard ont fait l'objet de tentatives de sextorsion, un crime sous-déclaré à l'échelle mondiale. Les garçons ont été ciblés sur les plateformes de médias sociaux, où des étrangers se faisaient passer pour des filles de leur âge pour échanger des photos à caractère sexuel. Il faut mettre fin à cela.
En tant que famille, nous appuyons le projet de loi pour protéger nos enfants. Les risques pour nos enfants augmentent à mesure que la technologie évolue et que l'accès aux appareils est maintenu. Nous devons tous travailler ensemble — collectivités, familles et gouvernements — en nous appuyant sur la réglementation des utilisateurs et la reddition de comptes, pour réduire l'exploitation de nos enfants en ligne et pour offrir des mesures de soutien à tous.
Les plateformes de médias sociaux doivent être tenues responsables. Elles doivent mettre en place des règles pour assurer la sécurité de nos enfants. Il y a des enfants, comme notre fils Harry, qui meurent. Les preuves de préjudice causé à nos enfants sautent aux yeux.
Notre fille de 17 ans, Ella, a un compte Facebook. Elle n'a pas accès à Marketplace sur Facebook parce qu'elle a moins de 18 ans. Si vous ou moi étions sur Marketplace, on pourrait voir à l'occasion une fenêtre contextuelle indiquant qu'un vendeur ne vient peut-être pas du pays. Facebook a évidemment la capacité d'examiner les adresses IP des messages entrants dans son système. Cette fonction ne pourrait-elle pas servir à assurer la sécurité de nos enfants?
L'heure n'est pas aux petits jeux politiques. Les couleurs n'ont pas d'importance dans cette discussion. Ce qui compte le plus, ici, c'est nos enfants, pas les couleurs ou l'allégeance politique. Ce projet de loi représente une occasion de protéger nos enfants et de faire front commun. Nos enfants vivent une crise. Certains diraient même qu'ils sont en guerre. Ce n'est pas le moment d'utiliser nos enfants comme pions politiques pour montrer qu'un parti a plus raison que l'autre. Une alliance temporaire est nécessaire — et s'impose, en fait — pour sauver nos enfants.
Plus le projet de loi demeurera un enjeu politique longtemps, plus nous perdrons des enfants. Nous vous exhortons à cesser de perdre du temps. Faites quelque chose pour aider à sauver nos enfants.
Madame Todd, vous venez de me demander si je pouvais vous décrire cette approche, et je peux le faire.
Le Parlement est actuellement saisi d'un projet de loi, soit le projet de loi . Ce projet de loi établit une obligation de diligence précise pour les exploitants en ligne et il décrit exactement ce qu'ils doivent faire. Il précise également l'organisme de réglementation responsable. S'il était adopté aujourd'hui, il pourrait être mis en œuvre aujourd'hui, et nous pourrions voir des répercussions immédiates.
C'est ce qui me préoccupe au sujet du projet de loi . En effet, il confie cette responsabilité à un organisme de réglementation qui n'a pas encore été créé. Il donne également aux plateformes en ligne la possibilité de se soustraire à cette obligation deux, trois ou quatre ans plus tard. Ce qui me préoccupe, c'est de savoir combien d'autres enfants en feront l'expérience et en subiront les conséquences néfastes.
C'est la raison pour laquelle j'attire votre attention sur le projet de loi . Cependant, en raison du temps qu'il me reste, j'aimerais simplement vous demander si vous pensez que certaines des mesures de haut niveau qui s'y trouvent formeraient une bonne approche. Tout d'abord, il y a la mise à jour immédiate des lois canadiennes sur la distribution non consensuelle d'images intimes, afin d'inclure les images créées par l'intelligence artificielle, également connues sous le nom de « deep nudes ».
Pensez-vous que nous devons faire cela aujourd'hui, madame Todd?
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Merci, madame la présidente. Je tiens à vous remercier, vous et les députés autour de la table, de nous avoir permis de mener cette étude, en particulier ceux qui ont voté en faveur.
Je tiens également à remercier les témoins de leurs exposés percutants et importants.
J'aimerais souligner, pour la gouverne de tous — et je pense que tout le monde le sait —, que le a annoncé hier notre intention de scinder le projet de loi en deux parties, les mesures de sécurité numérique et de protection des enfants étant séparées des mesures de lutte contre la haine. Je tiens à signaler, aux fins du compte rendu, que nous avons convenu de commencer par une étude préliminaire étalée sur trois séances, mais je crois que nous devrions ensuite consacrer trois à six réunions à la partie 1 du projet de loi. Cela signifie que l'accent sera mis sur la Loi sur les préjudices en ligne et les modifications à la Loi concernant la déclaration obligatoire. Nous pourrons ensuite procéder à une deuxième étude sur le reste du projet de loi à une date ultérieure.
J'ai des questions à poser aux témoins. Je tiens à vous remercier tous de votre présence, car nous savons qu'il est extrêmement difficile de raconter vos histoires de cette manière ou de toute autre manière. Nous avez notre gratitude et notre respect.
L'exploitation sexuelle des enfants est actuellement illégale au Canada. Les forces de l'ordre peuvent et doivent s'occuper de contenus horribles, comme le disait Mme Rempel. Cependant, comme vous l'avez dit, madame Lavers, il faut dépolitiser cela, et les modifications au Code criminel ne suffisent pas à elles seules.
Ce que le projet de loi ferait... Je vais être clair: un certain nombre des questions soulevées par Mme Rempel Garner sont déjà visées par le projet de loi C‑63, et je pense que les gens doivent comprendre cela.
La question que je vous pose à tous est la suivante: si nous devions nous en remettre uniquement aux mesures du Code criminel, sans le cadre de sécurité numérique, cela suffirait‑il à régler les problèmes dont nous parlons aujourd'hui, à votre avis? Je pose la question à vous tous.
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Je dirais quelques mots.
Premièrement, je sais que cela paraîtra étrange, mais nous estimons que le délai de 24 heures est encore trop long. Nous le savons parce que nous voyons des entreprises retirer du matériel en quelques minutes.
Le fait est qu'à l'heure actuelle, il n'y a pas de reddition de comptes. Il n'y a pas de surveillance, alors nous laissons les entreprises décider si elles sont d'accord ou non, si elles veulent se conformer, si elles veulent ignorer. Il n'y a pas de reddition de comptes. Nous avons évidemment besoin d'une réglementation. Nous avons évidemment besoin d'une structure de reddition de comptes. Il doit y avoir des conséquences pour ces entreprises.
Je ferais également remarquer le niveau de récidive que nous constatons. Je veux dire par là que lorsque nous avons envoyé un avis à une entreprise à propos d'une image particulière, nous voyons cette même image réapparaître sur la même plateforme. Il n'y a aucune excuse pour cela. Il n'y a pas d'incitatif ni de reddition de comptes. C'est pourquoi les entreprises font ce qu'elles veulent.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins d'être présents aujourd'hui.
Mesdames Todd et Lavers, vos témoignages sont troublants. On a beau le savoir, on ne réalise pas l'effet que ce genre de situation peut avoir; on ne réalise pas l'impact que les médias sociaux ont maintenant sur nos enfants. Je considère que c'est notre devoir, en tant que législateurs, de nous pencher sur cette question et de trouver les solutions les plus appropriées.
Je sais que c'est difficile pour vous de raconter ces histoires. Je ne sais pas comment qualifier tout cela, mais ce drame est des plus tristes. Je vous remercie d'avoir eu le courage de témoigner devant le Comité.
Cela dit, comme son temps de parole était écoulé, je crois que Mme Todd n'a pas pu terminer son allocution.
Madame Todd, j'aimerais vous laisser une ou deux minutes pour terminer votre témoignage, si vous le voulez bien.
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Je vous remercie de me permettre de le faire.
Je vais continuer d'expliquer pourquoi j'estime que le projet de loi est important.
Je tiens également à dire que nous ne sommes pas le seul pays à avoir pris une mesure semblable. Le Royaume-Uni a une loi sur la sécurité en ligne, qui a été créée et enchâssée dans la loi en 2023, alors que l'Australie a fait adopter sa loi sur la sécurité en ligne en 2021. De plus, l'Union européenne a une loi sur les préjudices en ligne semblable à celle du Canada. Le Canada a d'ailleurs collaboré avec le Royaume-Uni, l'Australie et l'Union européenne à l'égard du projet de loi .
Pourquoi est‑ce important? C'est parce que le projet de loi protège les enfants. Ce que je ne comprends pas — et c'est ma propre réflexion —, ce sont toutes les personnes qui sont défavorables au projet de loi , et affirment que ce n'est pas une affaire d'enfants et de protection. Ils s'attardent aux parties que le s'est engagé à remanier, avec son cabinet. Le projet de loi vise à protéger les enfants. Il veut protéger les enfants et les familles contre les comportements des autres en ligne.
Nous ne pouvons pas y arriver sans l'aide des entreprises de technologie. Il est très important de le comprendre. Il y a tellement de gens qui ne le saisissent pas. J'ai lu les commentaires négatifs et, ils me mettent en colère, parce que ma fille est décédée il y a 12 ans et que j'ai attendu le projet de loi pendant 12 ans. Les parlementaires et les groupes politiques disent que ce n'est pas nécessaire, et que nous allons... Ces propos me blessent. Ils me blessent en tant que Canadienne.
Nous avons besoin de responsabilisation et de transparence. Nous devons soutenir les victimes. L'adoption du projet de loi n'est pas qu'une affaire de réglementation; il s'agit de défendre la sécurité et la dignité de tous les Canadiens. Il s'agit de veiller à ce que nos espaces numériques soient aussi sûrs et respectueux que nos lieux physiques.
En appuyant ce projet de loi, nous promettons un avenir dans lequel Internet sera un lieu de possibilités et de connexion, exempt de menaces de préjudice et d'exploitation. L'adoption du projet de loi démontrerait l'engagement du gouvernement fédéral à s'adapter à l'ère numérique et à veiller à ce qu'Internet demeure sûr pour tous les utilisateurs. Il établit un équilibre entre le besoin de liberté d'expression et l'impératif de protéger les personnes contre les préjudices, ce qui en fait une mesure législative nécessaire et opportune.
Il est également essentiel de faire un effort collectif pour créer des plateformes qui répondent aux défis que rencontrent les enfants, les femmes et les hommes.
Nous nous sommes rendu compte que ce qui est arrivé à Amanda pouvait arriver à n'importe qui. Comme Amanda l'a elle-même dit, « tout le monde a une histoire ». Lorsque ces histoires surviennent et qu'elles appartiennent à votre enfant, à vos proches ou à vos petits-enfants, elles ont plus de poids.
Personne n'est à l'abri de devenir une statistique et, comme je l'ai déjà dit, j'ai attendu le projet de loi pendant 12 ans. Le premier jour de la mort d'Amanda, je savais que des changements devaient être apportés aux lois et à la sécurité en ligne. Je ne peux pas ramener mon enfant, mais nous pouvons certainement assurer la sécurité des autres enfants.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais faire écho à mes collègues en remerciant les témoins de s'être joints à notre comité et de nous avoir aidés à nous y retrouver dans un sujet très difficile. Je suis père de trois filles. J'ai des jumelles de 12 ans, alors nous composons avec ces enjeux en tant que parents. Les enfants ont accès à Internet, et nous avons du mal à trouver des moyens de leur permettre de le faire en toute sécurité.
Mesdames Todd et Lavers, j'aimerais commencer par vous. Une partie du débat sur le projet de loi a porté sur la question de savoir si nous devrions simplement moderniser les lois existantes et modifier le Code criminel, ou si nous devrions ajouter une autre couche de bureaucratie.
Brièvement, lorsque vous avez signalé la situation à la police, et que celle‑ci a essayé d'utiliser les dispositions existantes du Code criminel pour résoudre le problème de vos enfants, pouvez-vous parler de certaines des limites que vous avez rencontrées? Pourquoi pensez-vous qu'il faut en faire plus, en vous fondant sur vos expériences personnelles?
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Bien sûr. Merci, madame Todd.
D'après notre expérience, la GRC a travaillé avec le Federal Bureau of Investigation, ou FBI, aux États-Unis, mais il était difficile de trouver l'adresse IP de la personne qui avait communiqué avec Harry. Lorsqu'ils ont réussi à la retrouver, il s'agissait essentiellement d'une sorte de centre d'appels, où des gens travaillaient pour extorquer et sextorquer. C'est un travail, tout comme s'ils travaillaient chez Bell Aliant et répondaient aux appels, à la différence que ce sont eux qui appellent et cherchent des gens.
Je ne pense pas que le Code criminel soit suffisant, comme l'a dit Mme McDonald. Je suis d'avis qu'il doit y avoir des lignes directrices et des règlements plus stricts pour tenir ces entreprises responsables. Elles pourraient le faire maintenant si elles le voulaient; elles en ont la capacité. Je n'ai aucun doute à ce chapitre, mais elles ne veulent pas le faire, parce qu'elles utilisent leurs algorithmes pour faire de l'argent et non pour assurer la sécurité des gens.
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En tant qu'enseignante et pédagogue — et je parle aux parents, aux enseignants et aux communautés —, je trouve qu'il y a un aspect de prévention, d'intervention et de réaction, et que la loi devient une mesure réactionnaire: « Il s'est passé quelque chose, et qu'allons-nous faire ensuite? » Nous avons besoin de plus de prévention et d'intervention.
Lorsque j'ai dû signaler pour la première fois ce qui arrivait à Amanda, et que j'ai avisé notre détachement local de la GRC, la situation était particulièrement difficile. Il faut se rappeler que tout a commencé il y a 14 ans, soit deux ans avant sa mort. On m'a répondu qu'on ne pouvait pas trouver l'adresse IP en provenance des États-Unis. C'était un réseau privé virtuel, et ils n'ont rien pu trouver. C'était de son vivant.
Après son décès, dans le cadre d'une enquête menée aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, on a trouvé l'adresse IP d'un homme qui victimisait d'autres jeunes filles, et il se trouve qu'il s'agissait du prédateur d'Amanda. En cherchant de l'information sur Facebook, le nom d'Amanda est apparu avec le compte qu'elle avait. En fin de compte, la police néerlandaise a communiqué avec la GRC canadienne, et c'est ainsi que le prédateur d'Amanda s'est fait prendre.
Les choses ont changé au cours des 12 dernières années, et je le comprends, mais il faut que les forces de l'ordre soient davantage incitées à s'occuper de ces affaires.
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Merci beaucoup. Comme je vais manquer de temps, j'aimerais m'adresser à vous, madame McDonald.
Sur votre site Web, votre organisation déclare que « l'exclusion des fonctions de messages privées [...] laisse planer une grave menace pour les enfants ».
Je suis curieux de savoir comment nous abordons cette question, car, bien sûr, il y a actuellement de grandes préoccupations en matière de protection de la vie privée. Mes enfants de 12 ans utilisent Messenger pour enfants, de sorte que nous avons le plein contrôle sur leur liste de contacts. En fait, les parents de leurs amis ont aussi le plein contrôle, alors nous avons beaucoup de surveillance.
De quelle façon aimeriez-vous que la loi soit rédigée pour combler ce que vous considérez comme une omission flagrante dans ce projet de loi, tout en respectant les préoccupations très réelles en matière de protection de la vie privée qui ont été soulevées au sujet d'une telle approche?
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Je vais maintenant lancer le processus.
Madame Haugen, vous recevrez un appel téléphonique du greffier ou de quelqu'un dans la salle au sujet de l'interprétation, si vous voulez bien répondre.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins. Nous en avons deux par vidéoconférence et une dans la salle.
Nous accueillons Mme Frances Haugen, défenseure de la Transparence et de la responsabilité des plateformes sociales, et Mme Miranda Jordan-Smith, gestionnaire, qui témoignent toutes deux par vidéoconférence.
Dans la salle, nous avons M. Tim McSorley, coordonnateur national de la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole.
Pour ceux qui participent par vidéoconférence, veuillez vous assurer d'avoir sélectionné la langue de votre choix au bas de votre écran, car les questions seront posées dans les deux langues.
Je vous demande également d'attendre qu'on vous invite à prendre la parole, que vous soyez député ou témoin, et de vous adresser à la présidence.
Je vais maintenant demander à Mme Miranda Jordan-Smith de bien vouloir commencer.
Vous avez cinq minutes.
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Je vous remercie de m'accueillir aujourd'hui.
Comme il a été mentionné, je m'appelle Miranda. Je suis ici aujourd'hui pour représenter le nombre astronomique et croissant de victimes qui ont subi des préjudices en ligne. Permettez-moi de vous raconter l'histoire des mauvais traitements infligés à ma fille.
À l'âge de 12 ans, ma fille avait un téléphone cellulaire, et nous nous sommes assurés qu'il était équipé de contrôles parentaux. Elle n'était pas du tout sur les médias sociaux. Son temps d'écran était limité, et ses contacts devaient être approuvés. Son père pouvait voir toutes ses activités sur son téléphone.
Nous avons donc été choqués d'apprendre que notre fille, à l'âge de 12 ans, pouvait être appâtée et manipulée en ligne sur un appareil scolaire où se trouvait une plateforme de musique sans restriction d'âge. Il y avait une fonction de clavardage, comme beaucoup d'autres, et le fournisseur de technologie ne la surveillait pas adéquatement pour détecter le prédateur en ligne auquel elle parlait. Pendant un an, elle a été manipulée par un prédateur en ligne, qui s'est présenté comme un pair.
En juin 2022, à l'âge de 13 ans, elle a été enlevée juste à côté de son école par le prédateur, un homme de 40 ans. Lorsque ma fille n'est pas arrivée à la maison à bord de l'autobus scolaire, j'ai signalé sa disparition.
Dès lors, une recherche à grande échelle a suivi, avec des équipes de bénévoles sur le terrain, qui ont fait du porte‑à‑porte et posé des affiches. La police d'Edmonton a fusionné ses divisions des crimes historiques, des personnes disparues, de la cybercriminalité et de la traite des personnes dans l'espoir que notre fille soit retrouvée en sécurité.
Pendant des jours, nous avons passé des nuits blanches en larmes à nous demander ce qui lui était arrivé. Nous avons beaucoup sollicité les médias, et nos appels ont fait les manchettes internationales dans le New York Post et le Guardian du Royaume-Uni.
Une semaine après la disparition de notre fille, je me suis réveillée parce que des agents cognaient à notre porte, et je savais qu'ils avaient des nouvelles. Nous savions que soit ils l'avaient retrouvée vivante, soit notre fille nous serait retournée dans un sac mortuaire.
Naturellement, nous avons été absolument ravis d'apprendre que notre fille avait été localisée. Le FBI l'avait trouvée dans une chambre d'hôtel à Portland, en Oregon. Elle était gardée dans un hôpital pour enfants là‑bas, où une trousse médicolégale était complétée et on évaluait les mauvais traitements qu'elle avait subis. Nous avons immédiatement pris l'avion pour la ramener de Portland à la maison.
Même si l'affaire criminelle est toujours en instance et que la date du procès au tribunal fédéral est fixée au 13 janvier 2025, la violence dont ma fille a été victime est insupportable et incompréhensible. Son agresseur est passible d'une peine d'emprisonnement de 70 à 77 ans pour une longue liste de crimes, dont l'enlèvement, le viol, la sodomie, l'exposition d'un enfant, la possession et la création de pornographie juvénile et le fait de traverser une frontière internationale à des fins sexuelles.
Ma fille a été enfermée dans le coffre de l'agresseur, et cet acte à lui seul aurait pu la tuer.
Depuis deux ans, ma famille chemine vers la guérison. La douleur et les dommages causés par ces actes horribles sont complexes et pratiquement irréparables. Nous apprenons à coexister avec la situation.
Aujourd'hui, je vous demande de comprendre les dommages qui sont causés par l'absence de réglementation d'Internet et ce qui en découle. Les entreprises de technologie doivent être tenues responsables et agir de manière légale et éthique. Le projet de loi sur les préjudices en ligne est un pas dans la bonne direction.
Même si certaines personnes estiment que la réglementation constitue une atteinte à la liberté d'expression ou à la vie privée d'une personne, je dois vous dire que ma famille n'a ni vie privée ni anonymat. Tout le monde sait qui nous sommes maintenant, et nous devons vivre avec le jugement ou des idées fausses. On dit que « cela ne pourrait pas arriver à mon enfant », que notre fille est en quelque sorte naïve, ou qu'elle vient d'un milieu socioéconomique pauvre, ce qui est faux.
Je pense souvent à la réglementation. Pour conduire une voiture, il faut un permis. Pour pêcher ou chasser, il faut un permis. Pour entrer dans un magasin de pornographie et accéder à du matériel pornographique, il faut présenter une pièce d'identité. Pourquoi Internet n'est‑il pas réglementé de la même façon, de sorte que les utilisateurs doivent prouver qui ils sont?
Je pense qu'il est temps de procéder à une réforme en ligne au Canada, sans quoi plus d'enfants deviendront des victimes. Les répercussions sont énormes pour les familles et les collectivités de tout le pays. Le Royaume-Uni a déjà une loi progressiste, et l'Australie vient d'adopter un règlement selon lequel les utilisateurs des médias sociaux doivent avoir 16 ans.
Je demande aujourd'hui aux députés d'apporter des changements qui auront une incidence profonde et durable sur les citoyens du Canada. D'après mon expérience personnelle, je suis d'avis qu'aucun enfant n'est en sécurité sur le Web. Si cela peut nous arriver, la même chose peut se produire pour n'importe qui.
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie le Comité de m'avoir invité à parler du projet de loi .
Je suis heureux d'être ici au nom de la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles, un groupe de 44 organisations de la société civile canadienne qui défendent les libertés civiles dans le contexte des mesures de sécurité nationale et antiterroristes.
Les dispositions de ce projet de loi, en particulier la partie 1 touchant la Loi sur les préjudices en ligne, sont grandement améliorées par rapport à la proposition initiale de 2021 du gouvernement, et nous croyons qu'elles répondront à des enjeux urgents et importants. Cependant, il y a encore de graves préoccupations qui doivent être abordées, surtout en ce qui concerne les restrictions indues à la liberté d'expression et les atteintes à la vie privée.
Premièrement, à la partie 1 de la loi se trouve une définition trop large du préjudice attribuable au « contenu incitant à l'extrémisme violent ou au terrorisme », qui entraînera une modération à outrance et la censure. De plus, étant donné qu'on inclut le préjudice en ligne causé par un « contenu incitant à la violence », c'est redondant et inutile.
Deuxièmement, la définition d'un « contenu incitant à la violence » est trop large et fera en sorte qu'un contenu préconisant une manifestation sera inaccessible sur les plateformes de médias sociaux.
Troisièmement, la loi n'empêche pas les plateformes de vérifier de façon proactive, et essentiellement de surveiller tout le contenu téléversé sur leurs sites.
Quatrièmement, un manque de clarté dans la définition d'un « service réglementé » pourrait mener les plateformes à contourner les outils de chiffrement qui assurent la protection de la vie privée et la sécurité en ligne.
Cinquièmement, la proposition voulant que les plateformes soient tenues de conserver certains types de données pourrait les inciter à recueillir et à conserver indûment les renseignements personnels des utilisateurs de médias sociaux.
Enfin, septièmement, on a peu réfléchi à la façon dont cette loi entravera l'accès des Canadiens et des personnes au Canada au contenu que partagent des personnes d'autres pays.
Brièvement, la partie 2 de la loi modifie les infractions de crime haineux qui existent au Canada, et créent une nouvelle infraction distincte de crime haineux, ce qui n'est qu'indirectement lié à la partie 1. De graves préoccupations ont été soulevées parmi les défenseurs des droits de la personne et des libertés civiles compte tenu de la portée des infractions et des sanctions connexes. Nous avons demandé que les parties 2 et 3 soient séparées de la partie 1 afin de les examiner distinctement, et nous sommes très heureux que le gouvernement ait annoncé hier son intention de le faire.
Je me ferai un plaisir de parler de l'un ou l'autre de ces enjeux pendant la période de questions, et j'ai soumis un mémoire plus détaillé au Comité qui propose des amendements précis sur ces enjeux. Cependant, dans le temps dont je dispose, j'aimerais m'attarder aux deux premiers points que j'ai soulevés concernant le « contenu incitant à l’extrémisme violent ou au terrorisme », ainsi qu'une définition du « contenu incitant à la violence ».
Le préjudice causé par le « contenu incitant à l’extrémisme violent ou au terrorisme » est problématique pour trois raisons et devrait être retiré de la loi. Premièrement, il est redondant et inutile. Les définitions de « contenu incitant à l’extrémisme violent ou au terrorisme » et de « contenu incitant à la violence » sont presque identiques, la principale différence étant que la première inclut un but à la violence qu'on tente de prévenir. Ces deux formes de préjudices sont également traitées de la même façon dans l'ensemble de la Loi sur les préjudices en ligne, y compris l'obligation pour les plateformes de conserver pendant un an les renseignements liés à ces préjudices afin de faciliter les enquêtes possibles.
De plus, et c'est peut-être le plus important, l'incitation à la violence à elle seule engloberait évidemment toute incitation à la violence qui découle d'un contenu terroriste ou extrémiste. Il est inutile de définir davantage ce qui motive l'incitation à la violence.
Deuxièmement, si elle est incluse, l'incitation au terrorisme entraînera la censure injustifiée du contenu des utilisateurs. Le « terrorisme » et l'« extrémisme » sont des termes subjectifs fondés sur l'interprétation des motivations d'un certain acte. La même opinion exprimée dans un contexte peut être considérée comme un soutien au terrorisme, et donc violente, alors que, dans un autre contexte, elle peut être considérée comme un discours politique légitime et légalement protégé.
Les actes de dissidence sont stigmatisés et criminalisés non pas en raison des gestes eux-mêmes, mais en raison de la motivation présumée qui les sous-tend. Comme nous l'avons vu, cela mène à des incidents inacceptables de profilage racial, religieux et politique dans la lutte contre le terrorisme.
Des études ont également largement documenté la façon dont les plateformes de médias sociaux modèrent déjà à outrance le contenu qui exprime des opinions dissidentes sous prétexte de supprimer le « contenu terroriste ». Par conséquent, en incluant le terrorisme comme facteur de motivation des publications qui incitent à la violence, le projet de loi aura un parti pris contre des mots qui n'encouragent pas la violence, mais qui est perçu comme tel en raison de points de vue personnels ou sociétaux sur ce qui est considéré être du terrorisme ou de l'extrémisme.
Je remarque également que le terme « extrémisme » n'est pas défini dans le droit canadien. Cela nous ramène au troisième élément clé qui nous préoccupe, à savoir que certaines parties du libellé utilisé dans cette définition ne sont pas définies dans le droit canadien ou le Code criminel. Cela contredit la principale justification du gouvernement pour les sept préjudices, à savoir qu'ils concordent avec le Code criminel et n'élargissent pas la portée des infractions existantes.
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Merci, madame la présidente.
Madame Jordan-Smith, je vous remercie de votre témoignage d'aujourd'hui et du courage dont vous faites preuve en vous exprimant sur ce dossier.
Ce qui m'a frappée dans votre témoignage, c'est que votre fille est devenue une proie sur une plateforme que vous ne saviez même pas qu'elle utilisait. Il me semble que, pour avoir une obligation de diligence qui tiendrait compte du fait que la technologie change constamment — il y aura toujours une nouvelle plateforme que les enfants utiliseront —, nous devons définir très clairement, mais aussi largement, à qui ou à quoi une obligation de diligence s'appliquerait. Elle ne peut pas s'appliquer seulement à Meta ou à quelques plateformes connues, n'est-ce pas?
J'ai réfléchi à ce que cela pourrait signifier. J'aurais tendance à utiliser un terme plus large. Le terme que je privilégierais est quelque chose comme « exploitant en ligne, » qui désignerait le propriétaire ou l'exploitant d'une plateforme. Le terme engloberait les services en ligne ou les applications connectées à Internet, ou qui sont utilisés ou qui pourraient raisonnablement être utilisés par un mineur, y compris les services de médias sociaux et les services de jeu vidéo en ligne. Il serait ainsi très clair que, à mesure que de nouvelles plateformes sont lancées à l'avenir — à mesure que la technologie évolue —, vous, en tant que parent, n'aurez pas à deviner si votre enfant est exposé ou non à une plateforme qui pourrait ne pas être visée par la loi.
Appuieriez-vous ce genre de recommandation?
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Je suis contente que vous souleviez ce point, car c'était en fait ma prochaine question. Ma question s'adresse à vous et à M. McSorley.
Dans le projet de loi , le gouvernement n'a aucunement pensé à la vérification de l'âge. Il renvoie la balle à un organisme de réglementation qui n'a pas été créé, et il faudra attendre deux ou trois ans.
Les témoins de l'autre groupe ont dit que la vérification de l'âge peut se faire dès maintenant au moyen d'algorithmes, et je suis d'accord avec eux. On peut détecter l'âge d'une personne à l'aide d'un algorithme. Si Meta sait que quelqu'un veut acheter une spatule de la marque KitchenAid, la plateforme connaît l'âge de cet utilisateur.
Je me demande — je m'adresse à vous deux — si, pour résoudre la quadrature du cercle sur la vérification de l'âge afin de protéger les renseignements personnels tout en protégeant les mineurs contre les préjudices, il faudrait exiger des exploitants en ligne qu'ils utilisent des algorithmes ou d'autres moyens technologiques pour déterminer l'âge avec un certain degré de précision.
Cela vous semble-t-il approprié, madame Jordan-Smith?
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Merci, madame la présidente.
Mes questions s'adressent à Mme Jordan-Smith.
Merci beaucoup d'être venue aujourd'hui et de nous avoir fait part de votre témoignage douloureux. Nous avons également entendu les témoignages déchirants des témoins précédents. Ce n'est pas facile d'écouter de tels récits, alors je ne peux même pas imaginer ce que vous et votre famille vivez, sans oublier votre enfant. Cela me brise le cœur d'entendre que de telles choses se produisent.
J'aimerais dire que les trois principaux objectifs de ce projet de loi seraient d'agir de manière responsable, de protéger les enfants et de supprimer le contenu d'exploitation sexuelle d'enfants et les images de nudité partagées sans consentement, y compris les hypertrucages.
Pouvez-vous nous parler de l'importance de ces obligations? Qu'en pensez-vous?
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie, madame Jordan‑Smith, d'être avec nous aujourd'hui. Votre récit est très troublant, comme ceux de Mmes Todd et Lavers, que nous avons entendues avant vous. Évidemment, nous aurons à l'esprit les situations que vous avez vécues tout le temps de nos travaux sur cette importante question.
Le projet de loi aborde la question de la haine en ligne, ainsi que celles de la protection de l'image et de l'intimidation, entre autres. Le ministre nous a annoncé qu'il scinderait le projet de loi. Nous pourrons donc espérer étudier plus rapidement la problématique de l'intimidation et de l'utilisation des réseaux sociaux en adoptant, notamment, la nouvelle Loi sur les préjudices en ligne. C'est une bonne nouvelle pour nous.
De votre côté, vous a-t-on parlé de l'idée de scinder le projet de loi C‑63 pour travailler plus rapidement sur la Loi sur les préjudices en ligne? Si oui, qu'en pensez-vous?
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D'accord. Je veux juste m'assurer qu'on vous l'a bien expliqué. Je ne vous blâme pas. On doit expliquer aux témoins comment fonctionne l'interprétation au préalable, car il est important que tous les Canadiens, tant ceux qui parlent français que ceux qui parlent anglais, puissent entendre votre témoignage. Cela fait partie de mon rôle de m'assurer que chacun vous comprend bien, parce que votre témoignage est important et doit être compris par tout le monde. Cela dit, je suis conscient que ce n'est pas nécessairement évident, lorsque c'est la première fois.
Comme je le disais plus tôt, je vous remercie d'être avec nous. Votre témoignage est touchant, comme ceux de Mmes Todd et Lavers, qui vous ont précédée. Nous sommes conscients de la gravité des faits dont votre fille a été victime. Soyez assurée que nous garderons cela à l'esprit lors de nos travaux sur le projet de loi .
La question que je vous posais, avant qu'on réalise que vous n'entendiez pas l'interprétation, concerne le projet de loi C‑63. Le ministre nous a annoncé qu'il pourrait le scinder de façon à ce que nous puissions travailler plus rapidement à chacun de ses éléments, notamment à la question des préjudices en ligne. Ce qui est le plus urgent, à mon avis, c'est de bien protéger nos enfants, et je pense que c'est le sentiment de la plupart d'entre nous.
Que pensez-vous de l'idée de scinder le projet de loi C‑63, afin d'étudier séparément la nouvelle Loi sur les préjudices en ligne et la problématique de la haine en ligne?
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. McSorley au Comité. Il a témoigné devant le comité de la sécurité publique auquel je siège également. Nous vous sommes très reconnaissants.
Lors de votre échange avec Mme Rempel Garner, la question de la « transparence algorithmique » a été soulevée. C'est un terme que je connais et qui m'intéresse beaucoup. Lorsque des gens affichent des messages en ligne sur ces plateformes, celles‑ci ne sont pas que des spectateurs passifs. Leurs algorithmes peuvent à la fois amplifier et réprimer les voix. Les algorithmes peuvent être très utiles. Ils peuvent orienter les gens vers leurs intérêts; ils peuvent rendre la recherche beaucoup plus efficace, mais ils peuvent aussi pousser les gens dans des recoins très sombres. Je pense qu'au cours des dernières années, nous en avons vu les résultats concrets.
Mon collègue Peter Julian a présenté le projet de loi . Je suis sûr qu'il y a diverses façons d'aborder la question, mais à votre avis, comment cette mesure législative permettrait-elle de jouer un rôle plus actif dans la promotion de la transparence algorithmique?
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Je pense que c'est très important, car au fur et à mesure que nous nous attaquons à différentes formes de préjudices, nous devons envisager de modéliser différentes approches. C'est pourquoi, dans nos commentaires, nous ne proposons pas de changements pour lutter contre le matériel d'exploitation sexuelle des enfants ou d'autres choses, mais nous nous concentrons précisément sur les questions relatives à la sécurité nationale et à la lutte contre le terrorisme.
Cela dit, en ce qui concerne la transparence algorithmique, nous pensons qu'il serait important, dans l'ensemble, d'obliger ces plateformes à faire preuve d'ouverture au sujet du développement de leurs algorithmes et du type d'information qui y est intégrée.
Comme nous l'avons fait valoir à d'autres endroits au sujet de la loi actuelle sur l'intelligence artificielle et les données, il doit y avoir des évaluations par des tiers pour s'assurer que ces algorithmes font leur travail, non seulement pour veiller à ce qu'ils soient efficaces dans ce qu'on leur demande de faire, mais aussi pour veiller à ce qu'il n'y ait pas de répercussions négatives. Nous savons déjà qu'avec l'utilisation de l'intelligence artificielle et des algorithmes, il y a eu des cas documentés de préjugés liés à l'âge, au sexe et à la race. Il est donc important qu'il y ait une ouverture, et c'est quelque chose qui manque dans le projet de loi .
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Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Je vais revenir à vous, madame Jordan-Smith, pour reprendre une série de questions de mon collègue, M. Fortin.
Il vous a demandé si vous saviez ce que faisaient les organismes de réglementation, et je pense que vous avez donné une réponse très succincte. Vous avez dit que cela reviendrait au gouvernement. Je trouve préoccupant, cependant, que vous ne sachiez pas ce qu'ils font. Je ne dis pas cela de façon péjorative; je le dis du point de vue d'un parent qui a vécu tant de pertes. Je pense que l'objectif déclaré du projet de loi est que vous sachiez quelles sont les protections dont vous disposez après son adoption, mais elles n'existent pas, parce que tout ce qu'il fait, c'est créer un organisme de réglementation sans garantir que les protections que vous demandez seront légiférées par le Parlement.
À cet égard, je préférerais que le Parlement légifère immédiatement sur cette obligation de diligence, afin que les organismes d'application de la loi ou les organismes de réglementation existants puissent prendre des mesures immédiatement.
Cela vous semble‑t‑il logique?
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J'ai suivi ce qui se passe en Australie. J'ai rencontré les membres du commissariat à la sécurité électronique qui s'occupe de l'administration de la réglementation. Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, il y a eu une question sur les éléments d'une éventuelle commission.
La Commission canadienne de la sécurité numérique serait un organisme qui superviserait l'application de la Loi sur les préjudices en ligne. Un ombudsman de la sécurité numérique soutiendrait les utilisateurs et défendrait l'intérêt public en matière de sécurité en ligne. Les exploitants de médias sociaux auraient aussi des obligations, et les plateformes seraient tenues de mettre en œuvre des mesures pour atténuer les risques, protéger les enfants et rendre inaccessible le contenu préjudiciable.
C'est un ensemble, qui comporte diverses parties. C'est un peu ce dont nous avons besoin. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, parce qu'en Australie, il a fallu des années pour y arriver. Nous le faisons pour assurer la sécurité à long terme. Nous n'avons pas une vision à court terme. Nous voulons bien faire les choses. Tout ce que nous faisons prend du temps; il faut le faire avec soin.
Ce qui me déplaît, c'est qu'on nous pose à nous, les parents, des questions auxquelles nous ne pouvons peut-être pas répondre. Nous sommes ici pour parler des raisons pour lesquelles il est important d'adopter le projet de loi . Le Canada est l'un des derniers pays industrialisés à adopter une telle mesure. C'est pourquoi nous devons le faire. Nous avons besoin d'un organisme de réglementation, et la Commission en est un. Voilà ce que j'avais à dire à ce sujet.
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Merci, madame la présidente.
Compte tenu du temps qui m'est alloué, je vais procéder rapidement.
J'aimerais d'abord vous remercier, madame Jordan‑Smith, et vous aussi, monsieur McSorley, même si je ne vous ai pas encore posé de question. Cela ne veut pas dire que votre présence n'est pas importante. Votre témoignage a été clair et je l'ai bien noté.
Madame Jordan‑Smith, si vous me le permettez, je voudrais seulement vous poser une dernière question.
Nous espérons tous que la loi sur les préjudices en ligne, c'est-à-dire le projet de loi , sera adoptée rapidement. Le projet de loi le propose et, à mon avis, il y aurait peut-être des ajustements à y apporter. Toutefois, je pense qu'on se doit d'être diligents. Cela ne réglera pas tous les problèmes, mais cela criminalisera certains comportements et cela créera des instances pour des plaintes et un suivi.
À votre avis, cela aiderait-il si des sommes d'argent étaient consacrées à des campagnes de sensibilisation, que ce soit à la télévision, à la radio ou sur les médias sociaux, destinées à nos jeunes hommes et à nos jeunes femmes, pour les prémunir contre cela?
Je pose cette question parce qu'ils vont continuellement faire face à ces situations, peu importe les lois qu'on adopte. À votre avis, une campagne de sensibilisation dans les médias pourrait-elle alors changer quelque chose pour les victimes?
Merci beaucoup aux témoins qui ont comparu devant nous.
Je remercie également les témoins du premier groupe de leur patience. Il arrive parfois que nous devions suspendre abruptement la séance, sans le savoir à l'avance, mais nous vous sommes très reconnaissants de votre persévérance.
Au nom de tous les membres du Comité, je tiens à vous dire que nous vous sommes très reconnaissants pour votre témoignage. Nous sommes de tout cœur avec vous. Je sais que même si les événements que vous avez vécus se sont produits il y a de nombreuses années, vous le vivez comme si c'était hier.
Je vous remercie beaucoup de nous avoir raconté votre histoire et de continuer à le faire afin que nous n'oubliions pas et que nous agissions le plus rapidement possible, en tant que législateurs, en adoptant un projet de loi comme celui‑ci. Merci beaucoup.
Pour terminer, s'il y a des sujets que vous n'avez pas eu le temps d'aborder, vous pouvez nous transmettre des renseignements par écrit. Je sais que vous avez tous déjà présenté un mémoire, alors ce n'est pas nécessaire, mais s'il y a quoi que ce soit que vous souhaitez que nous examinions davantage, veuillez en faire part au Comité par l'entremise du greffier.
Merci beaucoup.
Plaît‑il au Comité de lever la séance?
Des députés: D'accord.
La présidente: Merci beaucoup.
La séance est levée.