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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais remercier tous les membres du Comité de nous donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui pour discuter du financement proposé pour le ministère de la Défense nationale, les Forces armées canadiennes et le Centre de la sécurité des télécommunications, dans le budget supplémentaire des dépenses (B).
Ce budget des dépenses arrive à un moment extrêmement important pour la défense et la sécurité du Canada et des Canadiens. Dans le cadre de ce budget des dépenses, nous demanderons 3,3 milliards de dollars, ce qui aidera à financer un certain nombre d'engagements que nous avons annoncés dans le cadre de notre nouvelle politique de défense, ainsi que d'autres besoins opérationnels essentiels.
De même, 58,9 millions de dollars sont demandés pour le Centre de la sécurité des télécommunications Canada, ce qui aidera à faire en sorte que ses membres puissent continuer à remplir leur mission essentielle de protection des Canadiens dans le domaine cybernétique. Cet investissement renforcera la capacité du CST de protéger la sécurité économique du Canada, de défendre les processus démocratiques et de faire progresser les affaires internationales et les intérêts du Canada en matière de défense et de sécurité.
J'aimerais prendre quelques instants, si vous me le permettez, monsieur le président, pour souligner certains des projets clés que nous proposons de financer dans le cadre de ce budget des dépenses aujourd'hui.
Tout d'abord, il est important de noter que plus de la moitié du financement demandé pour la défense nationale et nos forces armées fait partie des dépenses en capital. Cela témoigne de la nécessité d'investir dans de nouveaux équipements et de nouveaux programmes dans le contexte difficile de la défense et de la sécurité dans lequel nous nous trouvons.
Sur ce financement, 659 millions de dollars sont affectés au futur programme de formation des équipages pour les nouveaux pilotes, les officiers des systèmes de combat aérien et les opérateurs de détecteurs électroniques aéroportés. Cette formation renforcera notre capacité de former un nombre suffisant d'équipages qualifiés pour répondre à nos besoins opérationnels, et de veiller à ce que l'ARC maintienne une force aérienne polyvalente et apte au combat.
Nous demandons également 561 millions de dollars pour le projet canadien d'aéronefs multimissions, que le Comité connaît bien, afin que nous puissions rester sur la bonne voie pour remplacer notre flotte d'avions CP‑140 Aurora par 16 appareils P‑8A Poseidon de nouvelle génération.
Pour la Marine royale canadienne, nous demandons 310 millions de dollars en fonds d'immobilisations, ainsi que 5,4 millions de dollars en fonds opérationnels pour aider à livrer deux futurs navires de soutien interarmées. Une fois que ces navires seront terminés et déployés dans le cadre d'opérations, ils fourniront du carburant, des pièces de rechange, de la nourriture, de l'eau et d'autres fournitures essentielles aux navires déployés. Entretemps, nous devons également maintenir ces capacités dans le cadre du projet intérimaire de pétrolier ravitailleur d'escadre, pour lequel nous proposons également, dans ce budget, un financement de 15,3 millions de dollars, dans le cadre d'un contrat avec le chantier Davie.
Comme nous l'avons annoncé dans le budget de 2024, et réaffirmé dans « Notre Nord, fort et libre », nous allouons aussi un total de 299 millions de dollars pour soutenir notre flotte actuelle de frégates de la classe Halifax pendant que nous construisons nos 15 futurs destroyers de la classe River. Le fait de ne pas entretenir ces navires pourrait nuire considérablement à notre capacité de respecter nos engagements dans la région indo-pacifique et auprès de l'OTAN.
Grâce à des investissements supplémentaires, nous demeurons déterminés à fournir une aide militaire à l'Ukraine jusqu'à ce qu'elle remporte la victoire. Dans ce budget, nous y consacrons 763,5 millions de dollars. Ce sera pour les munitions, la formation et les outils dont l'Ukraine a besoin pour se défendre contre l'invasion illégale de la Russie.
Nous demandons également 202 millions de dollars pour le plan national d'approvisionnement qui assurera la disponibilité opérationnelle d'une centaine de nos flottes actuelles des FAC. Je sais que c'est un sujet qui a également été étudié... et vous avez entendu des témoignages devant ce comité au sujet du sous-investissement et de la mauvaise gestion de nos flottes existantes. Nous avons prévu 202 millions de dollars pour assurer l'efficacité opérationnelle de notre flotte actuelle.
Nous affectons également 209,2 millions de dollars à la recherche scientifique et technologique associée au plan de modernisation du NORAD.
Il y a un certain nombre d'autres initiatives visant à fournir de l'équipement moderne et à améliorer les services de soutien aux membres de nos forces armées, ainsi que des transferts à destination et en provenance d'autres ministères et organismes.
Dans le monde entier, comme le Comité le sait très bien, nos adversaires sont déterminés à miner nos valeurs, notre souveraineté et nos institutions démocratiques pour atteindre leurs propres objectifs. Le financement demandé dans ce budget est essentiel pour protéger les Canadiens et soutenir nos alliés et nos partenaires contre ce genre de menaces, maintenant et à l'avenir.
Je crois que nous devons agir rapidement pour nous assurer que nos militaires ont exactement ce dont ils ont besoin pour assurer notre sécurité. J'exhorte tous les membres du Comité à appuyer à l'unanimité ce financement dont nous avons désespérément besoin dans le prochain budget des dépenses.
Merci. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions des membres du Comité.
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Malheureusement, monsieur Bezan, votre question indique que vous avez mal saisi la séquence des événements, et je vais donc me permettre de clarifier cela pour vous.
Le 8 avril, nous avons publié la mise à jour de la politique de défense. Cette mise à jour énonçait un plan visant à porter les dépenses de la Défense du Canada à 1,76 % d'ici 2030. Elle a été suivi par le budget qui a, bien sûr, également été présenté au printemps 2024, et qui a ajouté de nouvelles dépenses importantes, soit environ 8,1 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, et 73 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années. Le plan n'était pas de nous amener à 2 %, mais seulement à 1,76 % au cours des cinq prochaines années.
Nous avons ensuite aiguisé nos crayons, et nous avons également expliqué au départ que nous allions faire un travail supplémentaire parce qu'il y avait beaucoup plus à faire.
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Je dis simplement que les chiffres du directeur parlementaire du budget sont fondés sur des projections réelles.
Examinons de plus près ce budget et ces chiffres, parce qu'ils montrent que les dépenses de la Défense sont réduites. Vous avez annoncé, dans l'une de vos premières annonces lorsque vous avez été nommé ministre de la Défense, que le budget serait réduit de 2,7 milliards de dollars. Nous savons que cela a eu une incidence sur la formation et l'état de préparation de nos forces. Votre ancien collègue, le général Leslie, est venu nous parler du fait que notre brigade de l'OTAN ne s'entraîne plus à Wainwright, en tant qu'unité, pour obtenir la certification en entraînement interarmes. Il dit qu'elle va devoir se former sur le tas, en utilisant l'équipement des autres et l'expertise locale, et que ce n'est pas sécuritaire.
Monsieur le ministre, pourquoi rendons-nous nos troupes moins sécuritaires, moins aptes et moins prêtes en n'utilisant pas pleinement nos installations ici au Canada, comme la BFC Wainwright?
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Je vous remercie de me donner l'occasion de clarifier cela.
Nous réduisons nos dépenses — comme tous les ministères du gouvernement devraient le faire — pour les voyages des cadres et les services professionnels, mais nous avons dit très clairement, et j'ai fait savoir aux Forces armées canadiennes et au ministère de la Défense nationale, que nous n'allions pas compromettre notre disponibilité opérationnelle ou les services et le soutien que nous fournissons aux membres des Forces armées canadiennes.
Les gens sont le fondement des Forces armées canadiennes, et nous faisons un certain nombre d'investissements vraiment importants dans notre personnel, notamment dans le logement, la garde d'enfants et les soins de santé. Nous augmentons le recrutement. Nous accélérons notre intervention en cas de crise personnelle, et nous faisons tout ce que nos employés nous ont dit être nécessaire pour leur faciliter la tâche. Nous allons continuer d'attirer, de retenir et de former la prochaine génération de nos forces, et j'ai de bonnes nouvelles à communiquer au Comité...
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Merci beaucoup. C'est la question essentielle. C'est précisément la raison pour laquelle j'ai demandé à comparaître devant le Comité.
Je crois comprendre, d'après les conversations que j'ai eues avec le sous-ministre — qui m'accompagne aujourd'hui — avec le chef d'état-major de la défense, le vice-chef et toutes ces équipes, ainsi qu'avec le Centre de la sécurité des télécommunications, que le financement demandé dans ce budget des dépenses, qui sera autorisé par l'entremise de ce budget des dépenses, est essentiellement nécessaire pour que nous puissions continuer d'aller de l'avant.
Il y a un fort sentiment d'urgence dans tous nos ministères et chez tous nos fonctionnaires. Le Canada doit en faire plus, et il doit le faire plus rapidement. Nous devons accélérer les choses. Nos besoins en matière de capacité... Nous devons agir plus rapidement. Le retard dans l'obtention de ce financement pourrait avoir une incidence opérationnelle importante sur les progrès réalisés par notre équipe. C'est pourquoi je vous demande votre appui.
Je suis également très préoccupé parce que la demande de financement pour l'Ukraine — 763 millions de dollars — est le crédit 10b du budget supplémentaire des dépenses (B). Si ces fonds ne sont pas approuvés en temps opportun, ils deviendront périmés d'ici la fin de l'exercice. L'Ukraine en a désespérément besoin.
Je voulais comparaître devant le Comité pour veiller à ce que vous soyez tous conscients de l'urgence d'approuver ce budget des dépenses.
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Je sais que le Comité a entendu le témoignage d'un certain nombre de nos hauts fonctionnaires, notamment l'ancien chef d'état-major de la défense, au sujet de l'état de préparation opérationnelle de bon nombre de nos flottes. Il vous a dit qu'un grand nombre de nos véhicules — par exemple, nos chars d'assaut, notre artillerie — sont dans un état insatisfaisant. Nous le reconnaissons. Nous avons entendu cette demande très clairement.
C'est pourquoi, dans Notre Nord, fort et libre et dans le budget de 2024, nous avons demandé l'argent nécessaire pour entretenir ces flottes. Nous devons faire en sorte que nos militaires puissent faire leur travail, et qu'ils puissent aussi le faire en toute sécurité. C'est pourquoi cet argent est important. Nous reconnaissons que les Forces armées canadiennes nous ont dit qu'elles avaient besoin d'aide pour entretenir leur équipement existant, et nous avons prévu des fonds à cette fin.
Il y a aussi de l'argent, comme je l'ai mentionné, pour l'entretien de la flotte de frégates Halifax. Tant que les nouveaux destroyers ne seront pas construits, nous devrons demeurer opérationnels, et ce ne sera pas possible à moins d'entretenir ces frégates. L'argent pour l'entretien de nos flottes actuelles est tout aussi important que l'argent que nous demandons pour les nouvelles acquisitions d'immobilisations.
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Comme le Comité le sait très bien, nous avons affecté 38,6 milliards de dollars à la modernisation du NORAD. Il faudra une mise à jour importante.
Pendant des générations, nous avons compté sur le réseau DEW, qui nous a fourni un excellent service. La modernisation du NORAD comprend de nouveaux systèmes radars au‑dessus de l'horizon et polaires, de nouvelles technologies et, franchement, la mise en place d'une défense aérienne et antimissile intégrée plus robuste pour le continent. Il faudra investir dans l'innovation et les chercheurs canadiens pour pouvoir faire notre part et participer à cette alliance.
Je ferai d'autres annonces sous peu. Je ne veux pas trop m'avancer, mais nous travaillons aussi en étroite collaboration avec certains de nos partenaires internationaux, dont l'Australie, les États‑Unis, le Royaume‑Uni et d'autres. Le Canada est vraiment en train d'intensifier ses efforts.
C'est l'une des raisons pour lesquelles je dirais que nous sommes très activement attirés à la table du deuxième pilier de l'AUKUS, parce que la communauté scientifique innovatrice du Canada est forte. Nous avons beaucoup à offrir à nos alliés, mais il faut que notre gouvernement investisse dans ces innovateurs et dans cette recherche pour que nous soyons vraiment efficaces.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, nous sommes toujours heureux de vous recevoir.
L'année dernière, en septembre, des coupes avaient été faites dans le budget, principalement en maintenance et du côté des opérations. Dans les crédits supplémentaires qui doivent être votés, je ne vois pas d'argent supplémentaire pour les opérations. On peut penser à l'entraînement sur le terrain, par exemple.
J'aimerais simplement savoir si des demandes d'argent supplémentaire ont été faites, par exemple pour les opérations ou pour l'entraînement. Le cas échéant, cette demande a-t-elle été refusée? N'y a-t-il tout simplement pas eu de demande pour obtenir de l'argent supplémentaire, par exemple pour l'entraînement?
Je profite de l'occasion pour vous dire que, comme je l'ai déjà mentionné, le Conseil du Trésor nous a demandé d'examiner la possibilité de recentrer le financement. On a demandé à chaque ministère d'examiner ses dépenses. Il est important que nous dépensions l'argent des contribuables de façon efficace, et que nous en tirions le meilleur parti.
J'ai dit que nous n'examinerions pas l'entretien de notre équipement, le soutien que nous fournissons à notre personnel ou tout ce qui pourrait avoir une incidence sur les opérations ou le soutien des membres des Forces armées canadiennes. Nous passons plutôt en revue les services professionnels. Certains sont absolument essentiels, et je sais que vous en connaissez un bon nombre, mais certains autres ne constituaient peut-être pas la meilleure utilisation des ressources publiques. Nous avons également examiné les déplacements des cadres et d'autres mesures qui, à mon avis, étaient appropriées pour nous assurer de bien gérer notre financement.
Il y a eu des répercussions sur le plan opérationnel et, par conséquent, on m'informe maintenant qu'au cours du deuxième cycle de recentrage budgétaire que le Conseil du Trésor a entrepris, il a été décidé d'exempter le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes de tout recentrage futur des dépenses. Je pense que c'est une reconnaissance du travail important et essentiel que nous faisons. Cela se reflète dans notre budget et dans le budget des dépenses que nous vous présentons. C'est une bonne nouvelle pour les Forces armées canadiennes et le ministère de la Défense nationale.
J'espère que c'est une bonne nouvelle pour le Comité que l'on reconnaisse que nous devons faire beaucoup plus, et que nous devons le faire plus rapidement.
Il y a un certain nombre d'investissements importants. Nous sommes en communication constante avec l'Ukraine.
Si vous me le permettez, je vais profiter de l'occasion pour vous parler du NASAMS. Je sais que votre comité s'est beaucoup penché sur la question, et nous avons travaillé très fort avec nos alliés américains, avec Raytheon, le fabricant, pour livrer ce produit le plus rapidement possible. On me dit maintenant que cet équipement est entre les mains des Ukrainiens. Je ne peux pas vous donner plus d'information à ce sujet pour des raisons de sécurité opérationnelle, mais nous avons enfin été en mesure de livrer la marchandise. Je pense que cela fera une différence parce que cela leur permettra de protéger les collectivités.
Il y a aussi un certain nombre d'autres choses que nous essayons de faire avec les Ukrainiens. Vous avez raison. Nous avons déjà fourni un certain nombre de soutiens dans le cadre de l'enveloppe générale, mais ce n'est pas seulement ceux que vous avez mentionnés. Cela représente un total de 763 millions de dollars dans ce budget. Nous investissons, par exemple, dans l'industrie ukrainienne. Elle travaille en partenariat avec nos forces armées et avec l'industrie canadienne pour produire des munitions en Ukraine. En soutenant cette industrie, nous aidons l'Ukraine à développer ce dont elle a besoin et à obtenir des résultats beaucoup plus rapidement.
Lorsque vous avez comparu devant le Comité le mois dernier, et que nous avons discuté de ce sujet, je vous ai posé une question sur les obligations de la Défense nationale dans le cadre du recours collectif sur l'inconduite sexuelle. Le recours collectif comprenait l'examen du mandat du CSRIS dans un délai de cinq ans, et cet examen doit être mené en collaboration avec les représentants du recours collectif.
Vous nous avez dit, à ce moment‑là, que vous n'aviez pas trouvé de candidat pour diriger l'équipe d'examen externe, mais le rapport de la surveillante externe indique qu'un examen interne a eu lieu l'an dernier, et qu'une structure administrative et exécutive avait été approuvée pour le CSRIS, et était en attente de finalisation.
Pouvez-vous expliquer davantage ce que vous avez dit au Comité et pourquoi vous avez déclaré cela à ce moment‑là, étant donné que la surveillante externe semble être d'un autre avis?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, bonjour. Revenons à l'Ukraine.
Vous vous souviendrez peut-être qu'à la même époque l'an dernier, je crois que c'était la première semaine de décembre, le a joué à des jeux procéduraux à la Chambre des communes. Nous avons eu un débat de 30 heures et le vote qui a eu lieu au cours de la première semaine de décembre, et qui a essentiellement retardé, comme aujourd'hui, l'appui à l'Ukraine. À ce moment‑là, si vous vous souvenez bien, monsieur le ministre, il a demandé aux membres de son caucus de voter contre non seulement tous les soutiens que nous offrons aux Forces armées canadiennes, mais aussi ceux que nous offrons aux Ukrainiens.
Nous voici de nouveau presque à la même période de l'année, et le se livre à des jeux procéduraux, comme ma collègue l'a souligné dans ses questions. Cela aura le même effet. Cela va retarder les ressources nécessaires pour les Ukrainiens. Je sais que lorsque j'ai rencontré des Canadiens d'origine ukrainienne dans ma collectivité récemment pour souligner le millier de jours de conflit illégal, ils nous ont fait part de leurs préoccupations au sujet de ce qui se passe aux États-Unis, et de ce qui pourrait en découler en ce qui concerne le soutien que les États-Unis ont traditionnellement fourni dans le cadre du conflit. Ils ont également parlé de ce qui se passe ici au Canada et de la nécessité de fournir plus de ressources.
Dans votre déclaration préliminaire, vous avez souligné les ressources qui sont incluses dans le budget des dépenses pour l'Ukraine. Je me demande si vous pourriez nous expliquer pourquoi le adopte cette position. Pourquoi est‑il important que nous continuions d'appuyer l'Ukraine?
L'une des raisons pour lesquelles je suis venu à ce comité, c'est qu'il s'agit d'un comité multipartite. Je crois que tout le monde ici comprend l'importance d'appuyer les Forces armées canadiennes, mais aussi l'importance d'appuyer l'Ukraine. Je pense qu'il y a des circonstances où la défense de l'Ukraine peut exiger que vous teniez tête à votre chef pour faire ce qui est juste.
J'espère être en mesure de faire valoir l'urgence de l'aide à l'Ukraine, afin que les membres du Comité puissent peut-être en discuter avec leurs dirigeants politiques, de façon à ce que tous les partis fassent ce qui est nécessaire et ce qui est bien.
Je pense que nous avons malheureusement constaté, l'an dernier, un manque d'appui à l'égard de ces mesures, et il y a peut-être eu de nombreuses autres raisons ou excuses pour cela. J'espère vraiment que cette fois‑ci, étant donné la situation urgente qui existe en Ukraine... Je crois que le Canada et les Canadiens appuient fermement l'Ukraine. Nous reconnaissons l'urgence de continuer à lui fournir du soutien. Je garde espoir — peut-être est‑ce naïf, mais je garde espoir — que nous pourrons peut-être mettre de côté les intérêts politiques partisans et faire ce qu'il faut pour les Ukrainiens.
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C'est d'accord et c'est très bien dit.
Monsieur le ministre, je vais passer à la mésinformation et à la désinformation. Une partie de la campagne de la Russie consiste à essayer de convaincre non seulement les Canadiens, mais aussi les gens de partout dans le monde qu'il n'est pas important d'appuyer l'Ukraine. Malheureusement, ces efforts ont porté leurs fruits aux États-Unis et au Canada. Nous voyons de plus en plus de bavardage, dans les médias sociaux, au sujet des arguments que la Russie met en avant. Elle a également payé des influenceurs des médias sociaux aux États-Unis, ce qui est certainement dans le domaine public maintenant, et des accusations sont en instance, je crois, au sud de la frontière. Cela s'est également répercuté ici au Canada, où l'on voit certains influenceurs des médias sociaux reprendre les mêmes points de vue.
Dans votre déclaration préliminaire, vous avez parlé d'un investissement dans le cyberdomaine. Je pense que cela contribuera beaucoup à régler certains de ces problèmes, mais pouvez-vous nous en dire davantage sur cet investissement, et sur ce qu'il signifie pour lutter contre la désinformation russe ici au Canada, et dans d'autres parties de l'Amérique du Nord?
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La Chambre est actuellement saisie d'un projet de loi à ce sujet. Je pense que c'est un projet de loi important, parce que le Parlement a la responsabilité de prendre les mesures nécessaires pour protéger nos intérêts nationaux et protéger les Canadiens contre les assauts de la désinformation, comme vous le dites.
Avec tout le respect que je vous dois, je ne veux pas entrer trop dans les détails des renseignements dont nous avons connaissance, parce que ce n'est pas la tribune appropriée pour cette discussion. Je vais simplement vous dire que je suis la personne qui fait, au nom du gouvernement, la plupart des annonces publiques au sujet des investissements et du soutien que nous offrons à l'Ukraine. Ce sont les annonces les plus populaires que j'aie jamais faites sur les médias sociaux, et elles transcendent les lignes de parti. Tous les Canadiens ont manifesté un appui massif. Je suis maintenant, je suis inondé de désinformation, d'attaques de bots et de bots de droite — dont certains sont originaires du sud de la frontière, et d'autres sont manifestement influencés par la Russie. Dans certains cas, ce sont simplement des gens qui sont pris dans cette campagne de désinformation. C'est un peu décevant de voir que l'appui devient quelque peu hésitant. C'est le but recherché.
J'aimerais également souligner certaines des menaces que nous entendons maintenant de la part de la Russie. Les intimidateurs n'aiment pas que leurs victimes puissent riposter. Ils s'en plaignent amèrement. Ce sont eux qui s'en prennent aux gens et aux infrastructures.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je reviens à la capacité de production des projectiles de 155 millimètres. On vous a posé une question concernant cette capacité à quelques reprises, il y a environ un an. Le 7 décembre 2023, vous promettiez qu'on quadruplerait la capacité de production, passant de 5 000 à 20 000 par mois. Il y a quelques mois, vous avez notamment mentionné que vous attendiez les résultats d'une étude menée chez les fabricants concernant leur plan d'augmentation de la capacité.
Un peu plus tard, la question vous a été posée de nouveau, et vous avez mentionné que les producteurs en profitaient peut-être pour augmenter le coût et qu'on voulait s'assurer que les Canadiens en obtiennent pour leur argent. Cependant, vous ne nous avez jamais précisé de nombre.
J'aimerais entendre votre réponse, un an plus tard: quelle est la capacité de production mensuelle du Canada, présentement?
Je viens tout juste de recevoir de l'information de la part des fonctionnaires, donc il est exact que la production mensuelle actuelle est de 5 000 obus de 155 millimètres, que nous achetons. Cependant, nous croyons qu'il faut augmenter cette production pour répondre aux besoins des Forces armées canadiennes, non seulement au pays, mais aussi dans le cadre de nos obligations internationales. Je pense que l'objectif que nous visons est d'environ 12 000 obus.
Une voix: Oui, c'est 12 000.
L'hon. Bill Blair: Merci. J'ai bien compris — c'est toujours encourageant — environ 12 000 obus.
Les négociations pour ces contrats sont en cours avec les fournisseurs. Il ne s'agit pas seulement de signer des contrats à long terme — dont les entreprises ont dit avoir besoin afin d'avoir les certitudes nécessaires —, mais aussi d'investir dans leur production et dans la sécurité de leurs chaînes d'approvisionnement. Ces négociations sont en cours. En toute franchise, les fonctionnaires de notre ministère sont en train de négocier ces contrats, et il serait donc inapproprié que j'en discute pendant que ces négociations sont en cours. Je tiens à vous assurer que je partage votre sentiment d'urgence.
Nous sommes également préoccupés parce qu'il faudra un certain temps avant que les nouvelles chaînes de production ne soient mises en place. Par conséquent, nous examinons également, à titre de mesure provisoire, d'autres façons d'acquérir les munitions requises plus rapidement.
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Permettez-moi tout d'abord de souligner la précieuse contribution de ces conseillers linguistiques et culturels. Ils ont servi aux côtés des FAC. Bon nombre d'entre eux sont sortis du périmètre. Ils se sont exposés à des risques et ont connu, de toute évidence, un bon nombre des mêmes difficultés que les membres des Forces armées canadiennes.
Je pense qu'il est également important de préciser qu'ils n'étaient pas membres des Forces armées canadiennes; ils étaient sous contrat. Nous avons décidé de ne pas les traiter comme des employés contractuels distincts en disant que c'était du ressort de l'employeur direct avec lequel nous avons conclu le contrat, mais plutôt comme des employés de la fonction publique. Nous avons pris cette décision parce que nous croyons que nous avons des obligations envers eux, et en tant qu'employés de la fonction publique, ils doivent suivre un processus pour établir leur admissibilité aux services de santé et au remplacement du revenu.
Je crois que 23 des 26 — j'espère que tout est exact, et c'est pourquoi je regarde par-dessus mon épaule — ont déjà fait l'objet d'une décision de la CSPAAT en ce qui concerne les services de soutien en santé, et le reste du travail se poursuit. Il y a également eu des cas de remplacement du revenu qui ont été traités par la CSPAAT. Je crois qu'au moins un d'entre eux a été réglé pour un montant d'environ un demi-million de dollars. Ce travail est en cours. Nous suivons les processus appropriés.
Je comprends qu'il y ait un certain mécontentement. On peut comprendre que ces conseillers cherchent à être traités exactement comme des membres des Forces armées canadiennes. Les prestations des Forces armées canadiennes sont bien définies dans les lois et les contrats. Ce ne sont pas des membres des Forces armées canadiennes, mais nous avons décidé de les traiter comme des employés de la fonction publique, et nous suivons exactement les mêmes processus pour traiter leurs demandes. Contrairement à ce que vous avez laissé entendre, je ne dirais pas qu'ils ont tous droit à des mesures de remplacement du revenu. Ce sera déterminé par la CSPAAT.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre.
Je voudrais clarifier quelques points avant de commencer. L'appui des conservateurs à l'Ukraine ne dépend pas de celui du gouvernement libéral. Les Ukrainiens connaissent notre position. Je leur ai parlé dimanche au consulat de l'Ukraine, et c'est très clair.
Deuxièmement, si vous avez lu le Globe and Mail cette semaine, vous avez vu qu'à son avis, et de l'avis de bien des gens, la saisie du Parlement est entièrement imputable au gouvernement libéral, alors soyons clairs à ce sujet. Ce n'est pas le Parti conservateur qui bloque le Parlement.
Troisièmement, j'aimerais signaler au ministre que le PIB est un calcul standard dans le monde, y compris au sein de l'OTAN, qui représente la valeur totale des biens et services produits dans un pays, moins les importations. C'est aussi la définition qu'utilise l'OTAN, alors nous aimerions beaucoup voir une mise à jour de nos dépenses militaires par rapport à la définition standard du PIB qui coïncide avec celle du ministère des Finances.
Monsieur, est‑ce le Cabinet du premier ministre qui est à l'origine des compressions dans les forces armées?
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Il s'agit d'un programme d'envergure. Nous avons signé un contrat avec un consortium d'entreprises canadiennes pour en assurer l'exécution. Il s'agit du plus important investissement dans l'Aviation royale canadienne depuis la Seconde Guerre mondiale.
Comme vous l'avez dit, nous avons également signé des contrats pour l'acquisition de nouveaux chasseurs F‑35 et de nouveaux aéronefs multimissions P‑8A. D'autres investissements importants ont été faits dans de nouveaux systèmes d'entraînement afin d'assurer la formation adéquate et sécuritaire de nos équipages.
Au cours des 25 prochaines années, ce programme fournira à nos pilotes et à nos équipages... C'est vraiment important de le préciser parce que nous avons souvent tendance à mettre l'accent sur la formation des pilotes. Comprenez‑moi bien. Les pilotes sont vraiment importants, mais chaque avion a besoin d'un équipage et cet équipage a besoin de personnel de maintenance et d'autres employés de soutien. Nous devons donc investir dans ce personnel également.
Nous avons signé des contrats pour la livraison de ces appareils. Les premiers P‑8A seront livrés d'ici 2026. Nous avançons très rapidement afin que les Forces armées canadiennes disposent des outils qui leur sont indispensables. Nous devons toutefois nous assurer que nos militaires seront prêts quand ces nouveaux appareils arriveront. Il y a donc urgence. Voilà pourquoi nous demandons 659 millions de dollars dans ce budget supplémentaire des dépenses pour lancer ce programme essentiel.
Le Canada jouit d'une excellente réputation dans le monde. Notre pays a formé des pilotes et des équipages pour certains de nos alliés, surtout durant la Seconde Guerre mondiale, et nous sommes en train de rebâtir cette capacité de notre pays. Nous pensons que c'est là une autre importante contribution que le Canada peut faire pour la paix et la sécurité mondiales.
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Tout d'abord, nous allons remplacer nos C‑140, qui n'ont cessé de faire un travail extraordinaire pour les Forces armées canadiennes et nos alliés depuis 45 ans, mais le moment est venu de les remplacer.
Nous avons écouté attentivement ce que nous ont dit les membres de la Force aérienne. Ils nous ont expliqué de quoi ils avaient besoin dans ces aéronefs, et c'est pourquoi nous avons opté pour le P‑8A. Comme vous l'avez fait remarquer, le P‑8A Poseidon est avant tout un chasseur de sous‑marins, mais ses capacités lui permettent de participer à de multiples missions. Il est utilisé par nos cinq partenaires du Groupe des cinq ainsi que par la Norvège et l'Allemagne. Il procure de réels avantages, dont pourront vous parler plus amplement les représentants de la Force aérienne, en matière d'interopérabilité et même d'échangeabilité.
Le fait que nos alliés utilisent ces appareils nous donne la possibilité de nous entraîner à leurs côtés dès maintenant afin d'être prêts plus rapidement à recevoir ces appareils et à gérer une transition très ordonnée et rapide des C‑140 aux P‑8. Nous devons donc commencer à investir dans ces aéronefs dès maintenant.
Nous devons investir dans la formation, mais aussi dans les éléments d'infrastructure qui seront nécessaires pour accommoder ces appareils quand ils nous seront livrés. Nous devons faire des ajustements dans nos installations d'entretien existantes. Ces travaux doivent commencer. Nous voulons être prêts pour agir rapidement au moment opportun.
Il y a urgence à cause des actions de nos adversaires. Nous constatons une recrudescence des activités navales, maritimes et sous‑marines dans l'Atlantique Nord, le Pacifique et l'Arctique, et nous voulons nous assurer que nous possédons l'équipement nécessaire pour réagir.
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Je peux commencer et je laisserai ensuite la parole au vice‑chef d'état‑major.
La réponse courte, c'est que nous offrons de l'aide sous une multitude de formes et que cette aide est clairement adaptée aux besoins des Ukrainiens. La formation que nous offrons fait l'objet de discussions à l'OTAN et répond aux besoins exprimés directement par les forces armées ukrainiennes, qui sont catégoriques sur ce dont elles ont besoin et à quel moment.
Une partie du problème est de déterminer à quel rythme et à quels endroits nous pouvons fournir la formation. Actuellement, près de 350 membres des Forces armées canadiennes dispensent aux Ukrainiens une formation sous diverses formes, au Royaume‑Uni et en Pologne. De plus, nous avons toute une gamme de programmes d'entraînement au combat, de formation technique, de formation médicale et de perfectionnement en leadership, sans parler de la formation dispensée aux équipages d'aéronefs.
Monsieur Kelsey, souhaitez‑vous ajouter quelque chose?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aurais une dernière série de questions.
Ma première question porte sur les munitions d'artillerie de 155 millimètres.
J'aimerais savoir deux choses au sujet de l'étude qui a été commandée au mois de mars pour l'industrie.
Premièrement, cette étude a-t-elle été réalisée?
Deuxièmement, cette étude couvrait-elle une amélioration des capacités de production pour les obus M107 ou bien pour les obus M795?
J'ai une question qui s'adresse spécifiquement à vous, madame Beck.
La dernière fois que nous vous avons reçue au Comité, nous vous avions posé des questions sur une politique industrielle de défense. Vous vous présentiez comme étant favorable à cela. L'ensemble des témoins sont généralement très favorables à la mise en place d'une politique industrielle de défense, et le l'est aussi.
Tout le monde y est donc favorable, mais nous n'avons pas l'impression que des mesures concrètes sont prises en vue de la mise en place d'une telle politique.
J'aimerais entendre vos commentaires à ce sujet. Quelles mesures concrètes peuvent être prises pour que nous puissions avoir une vraie politique industrielle de défense.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Pour donner suite aux derniers échanges sur la politique industrielle, vous avez semblé dire, dans votre réponse, que vous aviez eu des discussions à ce sujet avec des représentants de l'industrie en général, mais n'est‑ce pas le gouvernement qui doit prendre l'initiative?
Une partie du leadership qu'il doit exercer, c'est bien entendu d'encourager la production « par des Canadiens et pour des Canadiens » à cet égard. J'ai présenté un projet de loi qui obligerait le Canada à investir dans la production pour des Canadiens et par des Canadiens, avec à la clé de bons emplois syndiqués. Le meilleur exemple de cela est l'usine de production de la flotte de blindés légers qui se trouve dans ma circonscription. De nombreux citoyens m'ont dit qu'il fallait protéger cette industrie, ce qui est rassurant. Nous pourrions faire d'autres investissements, par exemple dans les flottes de bombardiers à eau fabriqués ici même au pays, ce que nous ne faisons pas, pour lutter contre les catastrophes climatiques, et nous pourrons aussi investir dans les chantiers navals du Canada.
Est‑ce qu'une stratégie visant un approvisionnement beaucoup plus national est en cours d'élaboration, par opposition processus d'acquisition assez complexe de solutions industrielles américaines?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais reprendre les questions de ma collègue Mme Mathyssen.
Vous avez dit qu'il fallait être transparent envers la population et montrer les vrais chiffres, mais je me demande si nous ne devrions pas être transparents envers nous-mêmes. Je fais allusion au témoignage de Philippe Lagassé, qui est venu au Comité le 7 novembre dernier. Il disait qu'on faisait généralement des prévisions trop optimistes et que cela faisait partie d'une culture selon laquelle on veut toujours aller de l'avant et on ne veut pas donner de réponses directes et honnêtes, surtout au ministère des Finances, parce qu'on veut obtenir une approbation budgétaire. Cela fait qu'on se retrouve souvent avec des projets dont les coûts sont sous-estimés, si bien qu'il y a des dépassements de coûts. Sinon, on scinde les projets en deux, c'est-à-dire qu'on ne fait qu'une partie du travail et on espère avoir l'argent pour faire le reste plus tard.
Devrait-on changer cette façon de faire et avoir une discussion très claire là-dessus?
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Je crois que tout le monde veut répondre à cela.
Un des grands problèmes, en ce qui concerne les évaluations de coûts, c'est qu'il faut les faire plusieurs années à l'avance. Il est donc inévitable que, chaque fois qu'on arrive au moment de réaliser un projet, les chiffres aient changé. Par exemple, on nous demande parfois de chiffrer le coût d'un projet qui sera réalisé dans cinq ans. Nous basons nos chiffres sur l'information que nous avons à ce moment-là, mais les chiffres changent par la suite.
Si nous pouvions donner une estimation beaucoup plus approximative, par exemple, en disant qu'un projet va coûter entre tel et tel montant, puis donner un coût beaucoup plus précis le moment venu, cela ferait non seulement l'affaire de la Défense nationale, mais aussi celle de nos collègues du ministère des Finances et du Conseil du Trésor.
[Français]
Je vais parler en français, étant donné que je réponds à la question qui a été posée par Mme Normandin.
L'optimisme, au début d'un projet, est très lié à l'information qu'on a à ce moment-là et à celle qui nous est donnée par l'industrie. Il faut comprendre que les projets qu'on mène sont assez complexes et que l'information s'accumule au fur et à mesure qu'on progresse. L'évaluation est donc basée sur l'information qu'on a au début du projet. Il ne s'agit donc pas d'une raison pour vouloir obtenir l'approbation.
Le ministère de la Défense nationale a mis en œuvre une initiative pour améliorer le calendrier établi de nos projets, qui tient davantage compte des risques et de leurs répercussions sur le calendrier.
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C’est la question fondamentale. La générale Carignan préside elle-même une nouvelle structure sur la transformation des activités en vue de comprendre cette problématique.
Je vais d’abord parler du recrutement, puis je répondrai à votre question précise sur les voies d'intégration qui concerne tous les services.
La transformation du recrutement a fait intervenir une manière différente d'intégrer les recrues. Nous n’avons pas abaissé les normes; nous avons réduit les obstacles. Nous sommes en train de remanier les processus d’habilitation de sécurité — pas la norme, mais les processus. Nous révisons les examens médicaux, dont le Comité a déjà discuté, pour le rendre plus conforme aux normes canadiennes. Nous assurons la sécurité des Canadiens, mais nous accélérons l'intégration des recrues. Il y a aussi les tests d’aptitude. Nous avons apporté des changements en octobre, et nous en voyons déjà les résultats.
Comme la question le fait ressortir, il ne s’agit pas seulement de recruter des gens et à les inscrire à l'instruction de base. Il s’agit de faire en sorte que chaque service des Forces armées puisse s’adapter à cette exigence plus lourde. En raison du manque d'effectifs, nous devons faire un choix entre faire venir du personnel des unités opérationnelles, qui sont aptes à nos missions, dans nos établissements de formation de la force aérienne, de la marine et de l’armée...
C’est un système très complexe, mais c’est le genre de réflexion stratégique que pilote la générale Carignan.
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Merci, monsieur le président, et merci de m'avoir permis d'assister à cette réunion importante et de participer aux travaux très utiles du Comité.
Le problème que je vois dans le Budget supplémentaire des dépenses tient aux jeux politiques auxquels se livrent certains. Les libéraux essaient de faire passer leur programme avant ce qui est bon pour la démocratie. Je ne suis pas ici depuis aussi longtemps que vous, monsieur le président, mais au cours des cinq années passées, je n’ai jamais vu un budget supplémentaire des dépenses être imposé à un comité comme c’est le cas actuellement.
Nous sommes tenus de faire notre travail de parlementaires. Dans le Budget supplémentaire des dépenses — comme vous l’avez dit à juste titre, monsieur le président —, on demande beaucoup d’argent. Il se peut très bien que tout cet argent soit fort bien dépensé, mais le simple fait de tenir un vote à la fin d’une réunion lors de laquelle l’opposition et probablement tous les partis, se sont concentrés sur le thème du jour, soit une discussion avec le ministre et où nous n’avons pas le temps...