Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, bonjour. Je suis ravie d'être ici aujourd'hui. Il s'agit de ma deuxième comparution devant un comité pour discuter de notre budget principal des dépenses. Autrement dit, c'est ma deuxième chance de discuter du beau travail effectué au sein du portefeuille de la santé. Comme certains d'entre vous le savent peut-être, j'ai comparu devant le comité en mars dernier pendant deux heures.
Je suis contente de voir des visages connus et de nouveaux visages. Félicitations à chacun d'entre vous pour avoir été élu récemment. En plus d'être la voix de vos électeurs ici à Ottawa, vous avez l'occasion de travailler dans l'intérêt national au sein du comité.
Permettez-moi premièrement de présenter les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui: Glenda Yeates, sous-ministre de la Santé; Jamie Tibbetts, contrôleur ministériel, du ministère de la Santé; le Dr David Butler-Jones, administrateur en chef de la santé publique, de l'Agence de la santé publique du Canada; James Libbey, dirigeant principal des finances, de l'Agence de la santé publique du Canada; le Dr Alain Beaudet, président des Instituts de recherche en santé du Canada; enfin, James Roberge, chef des services financiers, également des Instituts de recherche en santé du Canada.
Je tiens à donner aux nouveaux membres du comité un aperçu des principales priorités du portefeuille fédéral de la santé. Ce portefeuille est de très grande portée; ses organisations jouent un rôle de chef de file dans les domaines des soins de santé, de la surveillance réglementaire, de la santé des Premières nations et des Inuits, de la santé publique et de la recherche. Toutes ces activités sont menées en fonction de notre mission et de notre but très précis, soit de travailler de façon concertée pour conserver et améliorer la santé des Canadiens. Je sais que nous partageons tous ce même objectif.
Comme vous le savez, le budget de 2011 comprend le renouvellement du financement de programmes importants comme le Plan de gestion des produits chimiques. Le budget prévoit également l'affectation de jusqu'à 100 millions de dollars pour l'établissement d'un fonds canadien de recherche sur le cerveau, qui permettra d'appuyer les travaux les plus avancés en neuroscience au Canada et d'accélérer les découvertes en vue d'améliorer la santé et la qualité de vie des Canadiens atteints de maladies neurologiques.
J'aimerais revenir sur certaines des réalisations que nous avons accomplies au cours de la dernière session parlementaire. Nous avons été témoins de changements importants dans les façons dont nous protégeons la santé des Canadiens et les aidons à conserver et à améliorer leur santé. En l'occurrence, la nouvelle Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation, qui a été adoptée lors de la dernière session, entre en vigueur aujourd'hui. Elle remplace la loi vieille de 40 ans qui ne s'avère plus efficace dans le marché d'aujourd'hui. Cette loi nous permettra, par exemple, de faire le rappel des produits dangereux et de les retracer sur le marché. La nouvelle loi apporte des changements pleins de bon sens, que les Canadiens attendent et méritent.
De plus, le 9 juin dernier, j'ai déposé trois nouveaux projets de règlement sur l'étiquetage des produits du tabac, pour les soumettre à l'examen de la Chambre des communes, comme le stipule la Loi sur le tabac. Les changements proposés comprennent de nouvelles exigences pour les paquets de cigarettes et de petits cigares, notamment 16 nouvelles mises en garde couvrant encore plus d'espace et attirant davantage l'attention des consommateurs comparativement à ce qui est affiché actuellement sur les paquets au Canada. Le gouvernement du Canada s'engage à sensibiliser davantage la population aux dangers associés au tabagisme et aux bienfaits du renoncement.
Nous avons aussi investi dans des projets novateurs visant à contrer certains facteurs qui contribuent aux problèmes de santé mentale, surtout parmi les enfants et les jeunes. J'ai récemment annoncé l'injection de 27 millions de dollars dans des programmes destinés aux personnes les plus susceptibles de développer un problème de santé mentale en raison de leurs situations socioéconomiques et de leurs conditions de vie. Ce financement appuiera, au cours des cinq prochaines années, des programmes destinés aux enfants, aux jeunes et aux familles de diverses communautés, notamment des milieux ruraux, nordiques et à faible revenu.
Sur le plan de la santé publique, nous continuons d'appliquer les leçons découlant de la pandémie de grippe H1N1 afin de veiller à notre état de préparation en cas d'urgence. Bien qu'il soit important de pouvoir intervenir en cas d'urgences sanitaires importantes comme la pandémie de grippe H1N1, je crois personnellement qu'il est important de travailler de façon proactive à la prévention des maladies et des blessures. C'est ce qui rend la promotion de la santé si importante.
L'an dernier, mes collègues fédéraux et provinciaux et moi-même avons adopté une déclaration sur la prévention et la promotion, démontrant ainsi notre engagement à travailler de concert à la mise en oeuvre d'initiatives visant à lutter contre l'obésité juvénile. Je crois qu'il s'agit d'une démarche essentielle pour aider les Canadiens à vivre plus longtemps et en meilleure santé.
En nous tournant vers l'avenir, il est clair que d'importants défis nous attendent. Si nous apportons des changements positifs aux services de santé offerts aux Autochtones du Canada, ces changements doivent être axés sur des partenariats novateurs entre tous les niveaux de gouvernement, y compris les Premières nations. De tels partenariats novateurs forment la base d'une initiative tripartite en cours en Colombie-Britannique. Nous travaillons avec les Premières nations et le gouvernement de la Colombie-Britannique à l'élaboration d'une nouvelle structure de régie de la santé des Premières nations. Dans le cadre de cette vision partagée, les Premières nations planifieront et offriront des services et des programmes de santé mieux intégrés au système de santé de la Colombie-Britannique.
Nous proposons aussi des changements au Programme d'accès à la marihuana à des fins médicales. Ces changements contribueront à éliminer certains des dangers survenus dans le cadre du programme au cours de la dernière décennie. Nous proposons des changements qui ne permettront plus aux gens de produire de la marijuana dans leur maison. La production sera plutôt confiée à des producteurs autorisés qui pourront être mieux réglementés par nos inspecteurs. Selon moi, les changements que nous proposons établissent un équilibre important entre l'accès des patients et le renforcement de la sécurité publique.
Santé Canada fait office de leader et de partenaire en faisant le maximum pour que les Canadiens aient accès à des services de santé de qualité. Par l'intermédiaire du Transfert canadien en matière de santé administré par le ministère des Finances, le gouvernement fédéral fournit du financement prévisible et à long terme pour appuyer les systèmes de santé provinciaux et territoriaux. Les transferts canadiens en matière de santé s'élèveront à 27 milliards de dollars en 2011-2012 et atteindront la somme record de 30 milliards de dollars en 2013-2014.
La collaboration avec les provinces et les territoires a produit des résultats tangibles dans bien des domaines prioritaires de l'accord de 2004. Par exemple, en ce qui a trait aux temps d'attente, l'Institut canadien d'information sur la santé a signalé qu'au moins huit patients canadiens sur dix reçoivent des soins médicaux prioritaires dans des délais médicalement acceptables.
J'ai demandé au Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie de poursuivre son examen de l'accord. Je sais que les conclusions du comité guideront nos travaux à l'approche du renouvellement de l'accord.
Notre gouvernement s'engage à collaborer avec les provinces et les territoires pour veiller à la viabilité du système de soins de santé et à la reddition de comptes. À l'heure actuelle, les provinces et les territoires examinent leurs résultats obtenus par rapport aux engagements énoncés dans l'accord. Cette évaluation sera donc très importante: elle nous permettra de savoir, grâce à des données probantes, dans quels secteurs des progrès ont été réalisés et dans quels secteurs il reste du travail à faire.
Entre-temps, nous maintiendrons le facteur de progression de 6 p. 100 au titre du Transfert canadien en matière de santé et nous travaillerons avec nos partenaires pour renouveler l'Accord sur la santé tout en respectant les compétences provinciales et territoriales en soins de santé.
Notre gouvernement n'attendra pas la conclusion de l'Accord sur la santé pour améliorer les services offerts aux Canadiens. Nous pouvons prendre des mesures aujourd'hui pour répondre aux besoins des Canadiens, comme continuer à améliorer l'accès des Canadiens à des professionnels de la santé.
Renforcer le système de soins de santé en augmentant le nombre de médecins au Canada est une priorité de notre gouvernement. C'est pourquoi j'ai récemment annoncé des fonds fédéraux pour appuyer la formation de plus de 100 résidents en médecine de famille qui recevront leur formation et pratiqueront dans les communautés rurales et éloignées, partout au Canada.
Lorsque nous améliorons l'accès aux professionnels de la santé ou augmentons leur nombre, nous travaillons de près avec les provinces et les territoires pour atteindre cet objectif.
Monsieur le président, membres du comité, j'espère que cet aperçu de nos réalisations et des défis qui nous attendent vous a été utile. Si vous avez des questions, je serai ravie d'y répondre.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Et merci à la ministre Aglukkaq et aux représentants du ministère d'être parmi nous ce matin.
À titre de députée de la Saskatchewan, je tiens à saluer tout spécialement Glenda Yeates et le Dr David Butler-Jones, qui ont très bien servi la Saskatchewan par le passé et qui servent maintenant notre pays dans des fonctions très semblables. Je suis ravie de vous revoir ici.
Malgré les commentaires du président, nous, du parti ministériel, sommes très heureux de vous accueillir ici aujourd'hui et d'avoir ainsi l'occasion de nous entretenir avec vous et avec les responsables de la santé.
À titre de nouveau membre du comité de la santé, j'ai très hâte d'en savoir davantage à propos des nombreuses initiatives que le ministère et vous avez commencé à mettre en place. Je m'intéresse vivement aux plans et aux priorités qui se reflètent dans les documents budgétaires et les budgets à venir.
La nouvelle Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation entre en vigueur aujourd'hui. Je me demande, madame la ministre, si vous pouvez nous dire comment cette loi permettra de mieux protéger la santé des Canadiens et de mieux les protéger contre des produits de consommation dangereux.
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Je vous remercie et je vous sais gré de vos commentaires.
Il a fallu, en fait, quatre tentatives à la Chambre avant que nous puissions faire adopter la mesure législative sur la sécurité des produits de consommation en décembre, au Sénat.
En tant que parents, nous présumons que les produits qui sont en vente dans les magasins sont sans danger. En tant que mère, j'étais inquiète lorsque j'ai appris que nous avions une loi vieille de 40 ans qui ne protège pas nos enfants contre des produits nocifs, par exemple. La loi que nous avons présentée et adoptée donnera au gouvernement plus de force et plus de... Il s'agit d'une loi moderne. L'ancienne loi datait de 40 ans.
Aujourd'hui, pour la première fois, nous avons le pouvoir de rappeler des produits non sécuritaires qui se trouvent sur le marché ou sur les tablettes. La Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation rend l'industrie davantage responsable de la sécurité des produits vendus au Canada. L'industrie sera tenue de signaler les incidents à Santé Canada, de sorte que nous aurons un meilleur système de surveillance partout au pays. À mon avis, l'industrie a tout intérêt à veiller à la sécurité des produits qu'elle vend, si bien qu'elle travaillera en étroite collaboration avec nous.
Au cours de la dernière année, mon ministère a entretenu des liens de communication avec les détaillants et l'industrie partout au pays afin de les informer au sujet de la nouvelle loi. Je suis très heureuse de pouvoir dire que la loi entre en vigueur aujourd'hui.
Je vous remercie.
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Je vous remercie de poser cette question.
Depuis l'arrivée au pouvoir de notre gouvernement, comme je l'ai dit précédemment, nous avons mis sur pied la Commission de la santé mentale, la première de ce genre au Canada, pour améliorer la qualité de vie des Canadiens aux prises avec des problèmes de santé mentale.
Dans le budget de 2007, nous avons consenti la somme de 130 millions de dollars pour créer cette commission, qui présentera des recommandations touchant des domaines où des correctifs seront pris d'ici 2012, en partenariat avec des chercheurs des provinces et des territoires qui fournissent les soins de santé. Une somme supplémentaire de 110 millions de dollars a été accordée à la commission en 2008 pour des projets de recherche visant l'itinérance et la santé mentale.
Toutefois, nous reconnaissons aussi qu'il faut commencer à s'attaquer au diagnostic précoce des jeunes aux prises avec des problèmes de santé mentale et mettre en place de meilleurs systèmes de soutien pour les familles, les enseignants, etc. Il s'agit donc d'établir des diagnostics précoces et de travailler avec les enfants aux prises avec des problèmes de santé mentale aux différentes étapes de leur vie, et non seulement lorsqu'ils se retrouvent sans abri ou incarcérés ou qu'ils s'attirent des ennuis. Nous essayons de mettre l'accent sur la prévention, et c'est pourquoi j'étais très fière d'annoncer que notre gouvernement a investi 27 millions de dollars dans des projets sur la santé mentale, qui répondront aux besoins des enfants et des jeunes. Nous ciblons les enfants âgés de six à douze ans et nous travaillons en collaboration avec les parents, les enseignants, les fournisseurs de soins de santé et les partenaires communautaires pour définir la façon dont ces programmes seront mis en place partout au pays. Nous nous appuierons essentiellement sur les recommandations que formulera la Commission de la santé mentale que nous sommes en train d'établir au Canada. Il s'agit donc d'un investissement important.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je prendrai quelques secondes pour remercier la ministre d'être avec nous ce matin, car je n'ai pas eu le temps de le faire au cours des 30 secondes qui m'ont été allouées précédemment. Nous l'apprécions.
La question que je vais poser porte sur Vancouver, où nous étions hier. Une récente étude publiée dans le journal médical britannique The Lancet démontrait que le site d'injection supervisée Insite à Vancouver donnait de bon résultats et permettait de faire de réels progrès. Cela fonctionne, car cela a permis de réduire de 35 p. 100 les cas de surdose chez les gens aux prises avec des problèmes de toxicomanie dans le Downtown Eastside. J'ai traversé ce quartier au cours de la fin de semaine. C'est un spectacle étonnant et cruel.
Une récente étude provenant du Québec démontrait également qu'un site semblable situé à Montréal, mais qui est malheureusement fermé, n'avait causé aucune perturbation dans le quartier. Ce n'est donc pas pour des raisons de sécurité que l'on s'attaque à ces sites.
Si ces méthodes fonctionnent, sont un outil efficace de lutte contre la toxicomanie et permettent d'éviter des morts inutiles, pourquoi le ministre ou le gouvernement fédéral s'obstinent-ils à vouloir fermer le site Insite de Vancouver?
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En matière d'innovation, j'oeuvre dans le domaine de la santé depuis six ou sept ans, d'abord au niveau provincial, et maintenant sur la scène fédérale. J'ai été témoin de beaucoup de changements au niveau provincial, où l'on met désormais davantage l'accent sur la prévention et l'intégration. J'ai toujours dit qu'il était important de soigner les gens lorsqu'ils tombaient malades, mais qu'il est tout aussi important de prévenir d'abord la maladie.
Si vous examinez les indicateurs de la santé, vous verrez très rapidement qu'un bon nombre de problèmes peuvent être évités. Songeons aux maladies associées à l'obésité, au taux de cancers associés à l'usage du tabac, au manque d'activité physique et à la prévention des blessures; les statistiques au Canada sont alarmantes.
Le virage que nous prenons est le premier de ce genre. En septembre dernier, pour la première fois, nous avons signé une déclaration sur le maintien de la santé des Canadiens. Le document a été signé par les provinces et les territoires. Nous nous sommes engagés à travailler de concert pour lutter contre le problème de l'obésité. Notre portefeuille comporte d'autres domaines sur lesquels nous avons un contrôle direct, comme la Loi sur la sécurité des produits de consommation et la Loi sur le tabac. Nous nous intéressons à la prévention, à l'usage de drogues illicites chez nos enfants et à la santé mentale. Ces programmes sont conçus pour garder les gens en santé et pour soutenir les personnes qui en ont besoin, les plus vulnérables. C'est très intéressant.
Autre domaine d'innovation: les pourparlers d'une entente tripartite qui ont lieu en Colombie-Britannique. Les Premières nations de la Colombie-Britannique, le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral cherchent depuis quatre ou cinq ans à mieux intégrer les services de soins de santé offerts aux membres des Premières nations dans la province. Le travail que nous faisons avec les Premières nations de la Colombie-Britannique est novateur. Il intègre les Premières nations à la recherche de solutions. Elles participent, elles aussi, à la mise sur pied de meilleurs programmes dans leurs communautés.
C'est formidable de discuter de certaines de ces initiatives. À mon avis, elles changent la façon dont nous prodiguons les soins de santé, en étant moins cloisonnés. Elles permettent une meilleure intégration de tous les résidents dans la prestation des services de soins de santé, au lieu que les Premières nations reçoivent certains services et ce genre de choses. Cette formule ne fonctionne pas, et nous le savons. Le travail a...
J'aimerais simplement souligner que notre gouvernement a dû effectivement faire des compressions dans les années 1990 parce qu'il avait hérité d'un déficit de 42 milliards de dollars du gouvernement conservateur précédent et que nous étions dans une situation de crise. Mais le gouvernement libéral a équilibré le budget et a mis sur pied, ne l'oubliez pas, l'accord décennal en matière de santé dans lequel il était prévu que le financement augmenterait de 6 p. 100 par année pendant 10 ans, de 2004 à 2014.
Permettez-moi d'aborder un autre sujet, soit le financement des soins de santé des Premières nations et des Inuits. Deux choses me préoccupent. Si on regarde le Budget principal des dépenses, aux pages 321 et 322, on a moins d'information pour l'année courante que pour l'année précédente. En ce qui a trait aux soins de santé des Premières nations et des Inuits, pour 2010-2011, il y avait 10 catégories de dépenses inscrites dans le budget. En 2011-2012, il n'y en a que trois. Vous avez donc regroupé un ensemble de petites sommes dans un nombre restreint de catégories, ce qui nous donne moins d'information.
J'ai deux questions. Premièrement, pourquoi croyez-vous qu'il est approprié de donner moins d'information aux Canadiens et au comité? Deuxièmement, je remarque que les dépenses totales sont très semblables durant ces deux années, alors que l'Assemblée des Premières Nations estime que le nombre de membres des Premières nations admissibles aux services de santé non assurés a augmenté de près de 10 p. 100. Les dépenses sont donc restées pratiquement les mêmes, alors que la demande ou les besoins augmentent très rapidement, compte tenu de la croissance de la population.
J'ai donc deux questions. Pourquoi limitez-vous l'information, et pourquoi les dépenses ne suivent-elles pas la croissance démographique des Autochtones et des Inuits?
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Je crois que les services de santé non assurés en lien avec les postes budgétaires apparaîtront dans le Budget supplémentaire des dépenses.
Pour répondre à votre question concernant la présence de moins d’information, en tant qu’ancienne ministre territoriale de la Santé, je me tourne vers les programmes communautaires pour vous donner l’exemple d’une collectivité qui a dû faire 15 demandes pour des programmes.
La collectivité voulait offrir des programmes aux femmes enceintes au sujet de l’obésité, de la cigarette, de l’ETCAF et du diabète. Auparavant, le programme était conçu pour cibler un seul problème; donc, le groupe communautaire composé de bénévoles a dû faire cinq demandes pour être en mesure d’offrir aux femmes enceintes des programmes prénataux sur l’ETCAF, le diabète, etc.
Donc, le regroupement des programmes fait en sorte qu’ils peuvent mieux répondre à la nécessité d’assurer une application plus étendue des programmes à l’échelle communautaire, au lieu que les gens investissent temps et ressources à faire 10 ou 15 demandes pour offrir des services. Voilà l’explication à ce sujet.
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Merci de votre question.
C’est un domaine sur lequel les provinces et les territoires se penchent depuis un certain temps. J’étais ministre territoriale de la Santé lorsque nous avons commencé à chercher des moyens d’aborder certains enjeux entourant les temps d’attente.
Selon les dernières données des provinces, des territoires et de l’Institut canadien d'information sur la santé, je peux vous dire qu’il y a une certaine amélioration dans les temps d’attente au pays. Comme je l’ai dit plus tôt, le gouvernement continuera d’aider les provinces et les territoires pour qu’ils adoptent des approches novatrices afin d'améliorer la prestation des services et les temps d’attente. En même temps, nous continuerons d’accorder aux provinces et aux territoires le facteur de croissance de 6 p. 100, qu'ils distribueront où il y a des besoins à combler.
Nous continuons de travailler avec les provinces et les territoires pour en arriver au présent accord sur la santé. Comme je l’ai déjà mentionné, il reste encore trois ans à l’accord sur la santé. Beaucoup d’efforts sont allés à la réduction des temps d’attente, par exemple; c’était un domaine prioritaire. Toutefois, pour être vraiment en mesure de voir ce que nous avons été capables d’accomplir au cours de ces 10 ans, il faudra attendre la fin de l’accord. Dans les rapports sur les temps d’attente au pays, nous constatons des réductions importantes et nous continuerons de travailler en ce sens.
De plus, le gouvernement a investi des sommes importantes en prévention diverse, comme la prévention des blessures à la hanche, ce qui permettra de réduire les temps d’attente dans les hôpitaux.
Comme vous le savez, nous sommes aux prises avec le vieillissement de la population mondiale. Par contre, d’où je viens, au Nunavut, c’est complètement l’opposé. Au Nunavut, nous avons plus de jeunes aujourd’hui comparativement aux autres territoires ou aux autres provinces. Les besoins seront donc différents d’une région à l’autre.
Le gouvernement appuie les initiatives en lien avec le vieillissement de la population, comme la prévention des blessures et les collectivités-amies des aînés. Nous avons aussi encouragé les collectivités à élaborer des programmes pour promouvoir un mode de vie sain et actif pour les aînés. Nous avons aussi le programme canadien de prévention pour les aînés — dont le nom exact m’échappe. Nous mettons en place des programmes pour nous assurer que notre population vieillisse en santé.
Le gouvernement continue aussi d’investir des sommes importantes dans les recherches pour les soins aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer — le financement qui a déjà été annoncé sur le cerveau — et les programmes sur la démence.
Nous avons ainsi fait d’importants investissements. De plus, par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada, sous la supervision du Dr Beaudet, le Canada coordonne les travaux de recherches sur la maladie d’Alzheimer sur la scène internationale, par exemple. Encore une fois, les résultats nous aideront à déterminer les programmes dans lesquels nous pouvons investir.
Merci.
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Je vous remercie de la question.
Le gouvernement reconnaît l'incidence que les maladies neurologiques ont sur les Canadiens. C'est pourquoi nous avons pris des mesures pour soutenir la recherche sur le cerveau et nous continuerons de l'appuyer.
Le gouvernement a aussi financé une étude d'une durée de quatre ans sur les personnes atteintes de maladies neurologiques et l'Étude nationale de la santé des populations regroupera l'Agence de la santé publique du Canada et les organismes caritatifs neurologiques du Canada. La première réunion d'étape annuelle a eu lieu en mars dernier.
Nous avons aussi beaucoup entendu parler de l'IVCC et de la SP. J'ai été heureuse d'appuyer la création du Système canadien de surveillance de la sclérose en plaques, qui permettra à ceux qui ont la SP, aux professionnels de la santé et aux Canadiens de mieux comprendre les manifestations de maladie et l'utilisation des traitements.
Nous avons aussi créé un groupe d'experts scientifiques pour analyser les résultats des sept études parrainées par la Société canadienne de la sclérose en plaques qui sont déjà entreprises, tant au Canada qu'aux États-Unis. Si le comité consultatif d'experts recommande la tenue d'essais cliniques, le gouvernement, qui travaille en collaboration avec la Société canadienne de la sclérose en plaques dans les provinces et les territoires, s'engage à financer les programmes.
Pour ce qui est de la recherche sur les maladies neurologiques, dont la maladie d'Alzheimer, le Canada — comme je l'ai dit plus tôt — joue un rôle de chef de file à l'échelle internationale. Récemment, la ministre d'État aux Aînés s'est jointe à moi pour annoncer d'importants investissements dans plus de 40 projets de recherche sur la maladie d'Alzheimer, partout au pays. Les IRSC y participeront aussi, par l'intermédiaire d'une stratégie de recherche sur la maladie d'Alzheimer mise en oeuvre à l'échelle internationale.
En ce sens, le budget de 2011 comprend un important financement afin de faire en sorte que le Canada établisse un fonds de recherche pour appuyer les meilleurs neuroscientifiques canadiens. C'est aussi dans le budget de 2011, ce qui nous permettra d'aller de l'avant.
Comme je l'ai indiqué plus tôt, les provinces et les territoires ont, pour la première fois, convenu de travailler ensemble pour régler les problèmes liés à l'obésité juvénile partout au pays. Plusieurs projets ont été mis en oeuvre. Le gouvernement fédéral, par l'intermédiaire de l'Agence de la santé publique du Canada, travaille avec les provinces et les territoires afin de commencer à régler ces questions et à créer des partenariats dans les domaines de la recherche, de la prévention du diabète, de saines habitudes alimentaires, de la rédaction du guide alimentaire; bref, plusieurs initiatives à l'échelle du pays.
Nous travaillons aussi avec l'industrie sur la question des gras trans. Il y a aussi d'autres problèmes, comme celui du sodium, entre autres. Je sais que certaines provinces envisagent sérieusement de s'attaquer à un autre problème: celui de la publicité directe, auprès des enfants, d'aliments nocifs pour la santé, comme l'industrie du tabac le faisait avec ses produits afin d'augmenter ses marges de profit, bien entendu. Au pays, on s'emploie à connaître les facteurs qui causent l'obésité juvénile, et on en est de plus en plus conscient. La recherche à cet égard soulève beaucoup d'enthousiasme.
Je pourrais demander au Dr Butler-Jones de vous donner des exemples de projets qui ont été entrepris en ce sens.
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Merci, monsieur le président.
Je suis très heureuse de parler de cette question importante. Je pense qu'il y a deux aspects: le premier est le montant d'argent, et le deuxième est la façon dont il est indiqué dans le budget.
Je vais commencer par la question du montant d'argent. Le changement le plus important que vous verrez dans le budget est lié aux services de santé non assurés. Il s'agit de prestations supplémentaires en santé qui sont offertes aux membres des Premières nations par l'intermédiaire de Santé Canada. Le montant est utilisé principalement pour des médicaments sur ordonnance et en vente libre et au transport médical pour des soins dentaires et des services d'optométrie, par exemple.
Comme le député l'a fait remarquer, ce sont des programmes liés à la demande; donc, on s'attend à avoir une augmentation du montant lorsque la population augmente. En fait, chaque année ou tous les deux ans — cela varie —, nous examinons la demande et le budget afin de calculer une estimation du coût réel du programme. C'est ce que nous faisons aussi. Habituellement, nous avons un budget de base, puis nous obtenons une somme additionnelle qui correspond à la demande réelle dans le budget supplémentaire des dépenses. Pour ces programmes, cependant, il n'y a pas de changement dans le niveau des services pour 2011-2012. Nous nous attendons à voir les montants additionnels, peut-être devant le comité, dans le budget supplémentaire des dépenses prévu pour l'automne.
La deuxième partie de la question portait sur les catégories. Je suis consciente que dans ce budget, il y a des modifications qui touchent deux ou trois aspects. Le premier point que j'aimerais signaler aux députés se trouve à la page 320. Vous pouvez constater qu'auparavant, on avait indiqué que le coût des programmes des soins médicaux pour les Premières nations et les Inuits — si vous prenez le chiffre de 2010-2011 — serait de 2,2 milliards de dollars. Il n'y a qu'un chiffre. D'une certaine façon, cette année, si nous retournons à la page 319, ce montant est réparti en trois catégories pour l'année 2011-2012. Donc, il y a la catégorie des prestations supplémentaires en santé dont j'ai parlé, qui est une forme de programme d'assurance lié à la demande; les soins de santé primaires — le deuxième chiffre —, qui représentent généralement tous les services, des programmes de santé publique comme l'immunisation aux services infirmiers d'urgence dans les collectivités éloignées; puis il y a le soutien à l'infrastructure de santé, qui est le soutien nécessaire à la prestation des services.
Plutôt que de simplement montrer un montant de 2,2 milliards de dollars, nous avons essayé de donner aux parlementaires une meilleure idée de l'utilisation de cette somme en la divisant en fonction de ces trois aspects. Mais, comme l'a fait remarquer le député, à la page 319, les paiements de transfert sont répartis dans ces trois grandes catégories, parce que nous pensons que cela reflète mieux ces trois programmes précis. Mais, comme la ministre l'a souligné, nous réduisons le nombre d'autorités responsables de ces programmes, qui passe ainsi de dix à trois. Cela correspond à notre profond désir d'éviter de paralyser la prestation des services auprès des collectivités des Premières nations, parce que lorsque nous disons que la gestion de l'argent relève d'une autorité précise, nous limitons parfois leur capacité de le transférer là où il fait défaut.
Fondamentalement, ce que nous disons, c'est que si quelque chose relève de l'autorité des services de santé primaires, il est possible, dans le cadre de reddition des comptes qui est en place, de réaffecter ces fonds au sein de cette enveloppe budgétaire. Donc, c'est à cette fin que nous réduisons le nombre d'autorités responsables.
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Merci pour cette question importante au sujet du sodium.
Comme les députés le savent sans doute, nous avions un groupe de travail qui a fait quelques travaux et présenté essentiellement des rapports aux gouvernements. Comme la ministre l'a souligné, les ministres de la Santé fédéral, provinciaux et territoriaux ont abordé cette question lors de leur réunion au mois de septembre dernier. Les ministres FPT de la Santé se sont dit favorables à la poursuite de cette stratégie. Ils ont approuvé la réduction de l'objectif actuel de 3 400 grammes à 2 300 grammes d'ici 2016.
Ils se sont prononcés en faveur de cet objectif. À titre de fonctionnaires FPT, ils nous ont demandés de leur dire quelles étaient les meilleures recherches effectuées et les stratégies que nous pourrons utiliser pour atteindre cet objectif.
Ce travail est financé par notre budget de base. Ce poste particulier n'apparaît pas dans le Budget principal des dépenses, mais nous essayons de l'intégrer dans nos autres activités dans le secteur alimentaire parce que nous nous rendons compte que cela touche tous les aliments consommés par la population. De toute évidence, le sodium constitue l'un des ingrédients essentiels de cette alimentation.
Mais nous intégrons cet effort. Nous travaillons avec nos collègues des provinces et des territoires à l'élaboration d'une stratégie intégrée. Donc, ce travail se poursuit, mais le député a tout à fait raison, le poste n'apparaît pas dans le budget. Je peux vous garantir, toutefois, que le travail est en cours.
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Merci beaucoup pour la question.
Ma réponse s'adresse particulièrement aux députés qui n'ont pas été membres du Comité de la santé. Chaque portefeuille est structuré un peu différemment. Dans certains portefeuilles et agences, le financement est assuré par le ministère directeur, etc. Au ministère de la Santé, les responsabilités sont distinctes. Nous formons une entité ministérielle structurée et je suis l'administrateur des comptes liés aux postes budgétaires, etc., qui entrent dans le cadre de l'Agence de la santé publique. Aux Instituts de recherche en santé du Canada, c'est le Dr Baudet qui est l'administrateur des comptes. C'était quelques renseignements pour situer le contexte.
Je commencerai par répondre à la question sur la santé mentale. Glenda prendra le relais pour parler des Premières nations.
Les 27 millions de dollars annoncés comportent deux aspects. L'un est que, bien évidemment, les services de santé sont du ressort provincial. Nous travaillons très étroitement avec nos partenaires provinciaux et territoriaux pour aborder des questions ensemble, lorsque cela nous paraît logique, particulièrement en ce qui concerne les questions relatives à la santé publique. Les 27 millions de dollars visent principalement, comme vous l'avez fait remarquer, les collectivités rurales et du Nord et les communautés autochtones qui connaissent une situation socioéconomique précaire. Nous nous occupons de questions telles que l'intimidation, les modifications de la loi, l'abus d'alcool ou d'autres drogues et le suicide. Nous cherchons les moyens de renforcer, à l'aide d'investissements et de soutien stratégiques, la promotion et l'aide afin d'offrir aux gens des conditions de vie qui réduiront à l'avenir l'incidence des problèmes de santé mentale.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis heureuse de parler de cette question importante.
Je comprends parfaitement les défis que la comparaison entre les budgets principaux des dépenses représente dans ce cas particulier, parce que, de toute évidence, nous ne sommes pas devant un Budget supplémentaire des dépenses. Mais en ce qui concerne le domaine que le député soulève, la sécurité des pesticides, ils font également partie du ministère qui est le bénéficiaire du plan de gestion des produits chimiques, par exemple. Encore une fois, lorsque ce financement est arrivé à expiration, lorsqu'il a été examiné et évalué, l'argent provenait du Budget principal des dépenses. Mais ensuite, évidemment, le gouvernement a annoncé dans le budget qu'il avait l'intention de renouveler le plan de gestion des produits chimiques et certains des autres postes du programme d'hygiène environnementale. Le gouvernement a annoncé un financement de 200 millions de dollars dans le budget et cela n'apparaîtra, comme c'est le cas des initiatives figurant au budget, que dans le Budget supplémentaire des dépenses. Je voulais simplement indiquer clairement que cela s'applique aussi.
Merci de votre question, parce que ce n'était peut-être pas clair que le plan de gestion des produits chimiques touche différentes parties du ministère, mais cela comprend notre secteur des pesticides également. De la même manière, la réduction qui a été indiquée dans le secteur environnemental correspond à ce plan de gestion des produits chimiques qui est renouvelé. Alors, je voulais simplement dire, encore une fois, qu'avec les annonces figurant dans le budget, nous verrons ces sommes d'argent attribuées aux ministères et elles réapparaîtront dans le Budget supplémentaire des dépenses.
Mais je comprends qu'en ce moment, ce qui ressemble à une réduction puisse susciter des préoccupations chez les membres du comité et j'aimerais simplement les rassurer et leur dire qu'une fois que nous verrons le Budget supplémentaire des dépenses, ces fonds se retrouveront de nouveau dans le budget du ministère.
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Merci de la question. En anglais, il s'agit de la
[Traduction]
Je pense que le député fait allusion à ce poste. Et je suis très heureuse, monsieur le président, de pouvoir parler de cette agence. Comme son nom le laisse entendre, il s'agit d'une agence financée par les gouvernement fédéral, provinciaux et territoriaux.
Il y a un certain nombre d'années, lorsque j'étais sous-ministre de la santé provinciale, on pensait qu'il pouvait y avoir des économies d'échelle à réaliser en examinant certaines de ces nouvelles technologies une fois, pour rassembler une expertise et ensuite la partager avec les provinces et les territoires. L'agence évalue des médicaments, des dispositifs médicaux et d'autres choses.
Un des défis auxquels nous avons dû faire face au cours des dernières années était la pénurie d'isotopes médicaux. Ce que nous avons appris au cours de cette période, c'est qu'il y a un certain nombre de façons, par un bon échange d'information et par le travail en collaboration... Les provinces ont pu faire face à cette pénurie et, en fait, elles ont travaillé très fort — des positions sur la ligne de front… nous avons fait beaucoup de coordination et nous avons essayé de nous assurer que les patients ne subissaient pas de tort lorsqu'on a eu recours à différentes réponses, à différents isotopes dans certains cas et à différentes méthodes dans d'autres.
Dans ce contexte, nous avons accordé une subvention, une augmentation, de 3 millions de dollars à l'ACMTS sur deux ans — dont une partie figure dans le budget de cette année — pour faire un certain travail de suivi sur les isotopes, pour s'assurer que nous avons tiré les leçons, en un sens, que nous examinons de nouvelles technologies: que comprenons-nous de ce que nous avons appris au cours de cette expérience et comment partageons-nous ces leçons? Certaines régions du pays ont fait les choses différemment des autres. Qui a eu les meilleurs résultats? Pouvons-nous comprendre cela? Également, pour travailler à l'échelle internationale, pour faire des travaux de recherche afin de déterminer essentiellement quelle est la meilleure voie pour l'avenir.
Encore une fois, nous avons estimé qu'il s'agissait d'une expérience positive. Nous voulions nous assurer de tirer les leçons et d'évaluer cette expérience. C'est pourquoi il y a une augmentation du budget de l'ACMTS.