Bienvenue à la 100e réunion du Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes.
Conformément au Règlement, le Comité se réunit dans une formule hybride, ce qui signifie que les membres y participent en personne ou à distance, au moyen de l'application Zoom.
J'ai quelques observations à formuler à l'intention des membres et des témoins.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous nous joignez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour l'activer, et mettez‑le en sourdine si vous n'avez pas la parole. Pour les personnes présentes dans la salle, votre microphone sera activé et désactivé par l'agent des délibérations et de la vérification. Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Des services d'interprétation sont offerts. Au bas de votre écran, vous pouvez sélectionner le parquet, l'anglais ou le français. Si vous n'entendez pas les interprètes, veuillez nous en aviser sans tarder.
La salle est dotée d'un système audio puissant, mais il peut y avoir des bruits parasites qui peuvent être très nocifs pour les interprètes et entraîner des lésions graves. Nous vous demandons donc de tenir votre oreillette à bonne distance du microphone.
Je vous rappelle que toutes vos interventions doivent être adressées à la présidence.
Pour ce qui est de l'ordre d'intervention, la greffière du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour tenir une liste unique de tous les membres qui demanderont la parole, peu importe qu'ils siègent à distance ou en personne.
Comme vous le savez, nous entreprenons aujourd'hui une étude très importante. Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion que le Comité a adoptée le lundi 27 novembre 2023, nous amorçons notre étude sur la mise en oeuvre d'un système d'alerte robe rouge.
Permettez-moi tout d'abord de présenter une brève mise en contexte.
Une des demandes formulées dans le rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a trait à la mise en place d'un numéro d'urgence national pour assurer l'uniformité des protocoles d'enquête sur les cas de femmes et de filles autochtones disparues dans les provinces et les territoires. Le Comité a convenu de se pencher sur la mise en oeuvre d'un système d'alerte robe rouge après que la Chambre des communes a déclaré que la violence à l'égard des femmes, des filles et des personnes bispirituelles autochtones est un état d'urgence national. Le 2 mai 2023, la Chambre a adopté à l'unanimité une motion dans laquelle elle demandait au gouvernement du Canada de fournir des investissements dans un système d’alerte robe rouge. Le Comité va entendre les avis de témoins experts sur la mise en oeuvre de ce système d'alerte au Canada.
Nous allons entamer nos auditions avec un groupe de deux témoins, à qui je souhaite la bienvenue. La première témoin, Mme Leslie Varley, nous joint par vidéoconférence. Elle représente la British Columbia Association of Aboriginal Friendship Centres, dont elle est la directrice exécutive. Nous recevons également Mme Jennifer Jesty, la gestionnaire de la résilience aux situations d'urgence au sein de l'Union des Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse.
Nous allons débuter avec vos déclarations liminaires, pour lesquelles vous disposez de cinq minutes chacune.
Madame Varley, les cinq premières minutes sont à vous. Je vous cède la parole.
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En Colombie-Britannique, le système d'alerte robe rouge doit être l'élément central d'un programme provincial complet de prestation des services. Ce programme devrait être dirigé par des représentantes autochtones de toutes les femmes, les filles et les personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, en questionnement, intersexuelles, asexuelles, diverses de genre et non binaires, ou 2ELGBTQQIA+, qui sont membres d'une Première Nation, inuites ou métisses, qu'elles soient ou non inscrites et qui vivent dans les villes et hors réserve, et les services devraient être accessibles à toutes ces personnes. Je vais expliquer pourquoi dans un moment.
Deux projets pilotes de systèmes d'alerte robe rouge sont à l'étude en Colombie-Britannique. Le premier projet serait déployé le long de la route des larmes, qui s'étend sur plus de 700 kilomètres entre Prince Rupert et Prince George. Le second projet pilote serait mis en oeuvre dans un milieu urbain comme Surrey ou Vancouver.
À quoi ressembleraient ces projets pilotes? Ils pourraient faire intervenir différents outils, mais ils devront être coordonnés par le même organisme provincial central dirigé par des femmes autochtones.
Pour le projet déployé dans le Nord, on fera appel surtout aux panneaux d'affichage. Partout sur les terres des Premières Nations, des pancartes sont utilisées pour annoncer les cafés-restaurants, les hôtels et d'autres commerces. Nous pourrions négocier des ententes pour électrifier ces pancartes et y afficher des alertes robe rouge. Une fois l'alerte levée, la Première Nation pourrait revenir aux annonces usuelles. Aux endroits où il n'y a pas de pancartes, nous pourrions négocier des ententes pour en installer.
Il devrait y avoir des pancartes à au moins 10 endroits le long de la route des larmes, et ces pancartes devraient être visibles par les gens qui circulent en direction est ou ouest dans la plupart des petites villes. Il faudrait donc au moins 20 pancartes sur lesquelles on afficherait les photographies et les renseignements des personnes disparues, un code QR et un numéro de téléphone central. Les pancartes pourraient être programmées pour que les alertes soient affichées tout le long de l'autoroute, dans la direction qu'une personne disparue est présumée avoir prise, ou dans une plus petite zone où la personne a été aperçue récemment et pourrait encore se trouver.
Les pancartes électrifiées pourraient être jumelées à des applications. Les projets pilotes en milieu urbain et en milieu rural pourraient tous les deux faire appel à des applications spécialement conçues et téléchargées sur une base volontaire. Par exemple, des personnes pourraient utiliser une application du genre « retrouver un être cher » pour coordonner et organiser la recherche. Cette application pourrait proposer des grilles et d'autres fonctions.
Une application du même genre devrait pouvoir être utilisée dans toutes les régions urbaines et rurales du pays. Actuellement, les Autochtones utilisent les réseaux sociaux pour leurs recherches. Nous sommes déjà reliés, mais la coordination devrait être centralisée et les recherches devraient être ciblées et gérées de manière plus efficace. Les applications et les panneaux d'affichage devraient aussi contribuer à mobiliser les Canadiens non autochtones.
Un projet pilote en milieu urbain devrait faire appel davantage aux applications qu'aux panneaux d'affichage.
Il serait important d'avoir accès à une application gérée par des Autochtones pour signaler de façon anonyme qu'une personne disparue a été aperçue ou transmettre des informations concernant cette personne. Récemment, la Ville de Vancouver a décidé d'offrir l'accès gratuit au réseau sans fil dans le Downtown Eastside, un quartier où les femmes autochtones restent très vulnérables. Les Autochtones qui vivent en milieu urbain forment une petite communauté, ils font attention les uns aux autres, mais il y a quand même beaucoup de traite des personnes. Comme c'est souvent contrôlé par des gangs, c'est dangereux. Nous avons besoin d'un outil qui nous permettrait de signaler de façon sûre et anonyme qu'une personne disparue a été aperçue, sans peur des représailles.
Comme la province est grande, un système central est nécessaire pour assurer la coordination entre les services d'urgence, de police, d'aide aux victimes, de lutte contre la violence et de transition, de même que les refuges. J'ai déjà parlé de la nécessité de créer un organisme provincial axé sur les femmes autochtones. Plus exactement, je pense à un organisme autochtone qui permettrait aux personnes autochtones de signaler les femmes disparues, d'analyser les données recueillies par les applications et de fournir des services en matière de violence. Cet organisme offrirait une formation normalisée sur les recherches de personnes et pourrait fournir sans délai des fonds pour permettre aux communautés de lancer rapidement une opération de recherche. L'organisme offrirait aussi des services communautaires complets aux victimes qui ont été retrouvées. Il coordonnerait et verserait le financement provincial et fédéral pour la lutte à la violence, et il superviserait les activités de renforcement continu de la capacité autochtone dans ce domaine.
Le modèle de services axés sur les femmes autochtones devra les aider à surmonter leur méfiance et leur inconfort à l'égard des services policiers, du système de justice général et des organismes traditionnels de services en matière de violence. Aucune application gérée par des organismes policiers ou traditionnels ne fonctionnera pour les personnes autochtones. S'il est bien structuré, un organisme axé sur les femmes autochtones bien structuré pourra servir de manière efficace l'ensemble des femmes, des filles et des personnes autochtones 2ELGBTQQIA+. Cet organisme pourrait fournir de la formation, soutenir financièrement le renforcement de la capacité et bien comprendre les changements auxquels nous aspirons.
Enfin, un organisme dirigé par des femmes autochtones pourrait protéger les femmes qui le contactent pour lui signaler qu'elles ne sont pas disparues, mais qu'elles ne souhaitent pas être retrouvées pour des raisons de sécurité.
Merci.
:
[
La témoin s'exprime en mi'kmaq et fournit le texte suivant:]
Pjila'si. We'ltasi pe'jitiy'oq.
[La témoin s'exprime en anglais dont voici la traduction:]
Welcome. Nice for you all to come.
[Traduction]
Bienvenue. Je suis ravie de vous voir tous ici.
Je m'appelle Jennifer Jesty. J'ai été la première femme autochtone à faire partie de l'association des pompiers de la Nouvelle-Écosse, de même que la première technicienne-ambulancière paramédicale autochtone de la province.
Je suis actuellement gestionnaire de la résilience aux situations d'urgence au sein de l'Union des Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse.
Actuellement, 4 127 membres des 5 communautés autochtones du Cap-Breton sont abonnés au système d'alerte d'urgence de l'Unama'ki que j'ai créé spécialement pour elles. Nous avons lancé 183 alertes depuis la création du système en septembre 2020. Ces alertes ont permis à 67 jeunes de retrouver leur famille, dont 96 % dans l'heure qui a suivi le lancement de l'alerte.
Grâce à la plateforme Everbridge, le système d'alerte d'urgence de l'Unama'ki a connu un énorme succès. Nous recevons des demandes d'abonnement après chaque alerte importante.
En août 2022, un homme s'exprimant avec un accent français, qui avait une barbe blanche et qui conduisait une voiture grise s'est présenté dans un magasin et a essayé de recruter une jeune employée autochtone pour le commerce du sexe. Il lui a fait miroiter des promesses de richesse et lui a demandé de convaincre ses amies de le suivre. Elle a aussitôt appelé la police et l'homme a pris la fuite.
Le chef de la communauté où cela s'est produit m'a appelée sans tarder pour que je lance une alerte. L'homme pouvait très bien se diriger vers une autre de nos communautés. Comme nous avons notre propre système d'alerte et que c'est nous qui l'administrons, nous avons évité bien des formalités administratives et nous n'avons pas été obligés d'attendre les ordres des autorités. Nous avons pu agir sans délai. J'ai lancé l'alerte quelques minutes après les événements et simultanément dans les cinq communautés. L'alerte a été transmise à plus de 3 000 abonnés à ce moment-là. Parmi ces personnes, certaines ont fait une capture d'écran de l'alerte et l'ont affichée sur leurs comptes de réseaux sociaux. Par conséquent, elle a été vue par beaucoup plus de personnes que celles qui étaient abonnées. Après le lancement de cette alerte, nous avons reçu 150 nouvelles demandes d'abonnement au système.
Étant donné que le système a été conçu par nous et pour nous, nous avons été en mesure d'établir nos propres protocoles relativement au moment, à la manière et à la raison de lancer ou non des alertes. Les chefs de nos cinq communautés collaborent entre eux et avec moi pour assurer une utilisation du système qui est optimale pour nous. Aucune demande d'alerte n'a été refusée, et toutes les alertes ont été lancées dans les minutes suivant la réception d'informations.
La plateforme Everbridge nous donne la possibilité de personnaliser le message transmis. Une fois que le message est entré, il suffit d'appuyer sur une touche pour qu'il soit diffusé simultanément par tous les moyens de communication. Le message est transmis par texto ou par message vocal aux téléphones cellulaires, par courriel, mais il est aussi transmis par appel aux téléphones filaires. C'est très important parce qu'encore aujourd'hui, le téléphone filaire reste le seul moyen de communication pour beaucoup de nos aînés. Comme la couverture cellulaire est absente ou très limitée dans certaines régions, l'option du téléphone filaire est primordiale.
J'ai réussi à convaincre Everbridge à apporter certaines modifications. Nous sommes maintenant en mesure de transmettre des alertes par texto ou par courriel seulement. Une autre option, que nous appelons « tous les modes », déclenche une sonnerie sur les téléphones filaires.
Dorénavant, les appels aux téléphones filaires qui réveillent des aînés en pleine nuit sont réservés aux menaces immédiates pour la vie et la sécurité. Nous pouvons choisir de ne pas réveiller les gens qui ne sont pas touchés directement par une alerte ou qui ne peuvent rien faire.
En plus de moi, le chef et deux membres du personnel de chaque communauté ont reçu une formation et peuvent déclencher une alerte du système. Comme je craignais que le nom d'utilisateur et le mot de passe de chaque communauté soient utilisés à des fins malveillantes, le système a été conçu pour qu'ils permettent seulement de transmettre un message. Ces noms d'utilisateur et ces mots de passe ne donnent pas accès aux données délicates enregistrées dans le système. À titre d'administratrice, je suis la seule personne qui peut voir, modifier ou mettre à jour ces données.
Ce système d'alerte est le fruit d'une idée simple que j'ai eue un jour. J'étais loin de m'imaginer que cette idée mènerait à ce système qui existe maintenant par lui-même. Quatre ans plus tard, des personnes continuent de s'y abonner. Nous faisons souvent des campagnes dans les médias pour rappeler aux gens de s'abonner ou de mettre leurs renseignements personnels à jour.
Aujourd'hui, notre système d'alerte suscite l'attention de tout le pays. Quand un événement se produit dans les communautés, les gens prennent rapidement d'assaut les médias sociaux pour demander si une alerte a été lancée.
C'est certainement une preuve que les membres de notre communauté appuient et approuvent notre système d'alerte, et qu'ils lui font confiance pour ce qui est des informations essentielles ayant une incidence directe sur leur sécurité.
Dans un monde idéal, toutes les communautés autochtones du pays auraient accès à un tel système d'alerte. Est‑ce qu'il permettrait de sauver des vies? Je crois qu'il l'a déjà fait.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Merci aux témoins. Il va sans dire que cette étude revêt une grande importance.
Madame Jesty, j'ai adoré que vous terminiez en disant que ce système a déjà sauvé des vies.
Je vais citer quelques statistiques pour les fins du compte rendu et pour la gouverne des personnes qui nous regardent à la maison. Nous discutons d'un système d'alerte robe rouge. Les statistiques concernant les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées sont tout simplement affligeantes.
De 2009 à 2021, les femmes et les filles membres de Premières Nations, métisses et inuites ont été six fois plus souvent victimes d'homicides que les femmes et les filles non autochtones. Dans 81 % des cas, elles ont été tuées par quelqu'un qu'elles connaissaient. Parmi ces femmes et ces filles, 35 % des filles ont été tuées par un partenaire intime, 24 % par une connaissance, et 22 % par un membre de leur famille. Pour 86 % de ces femmes et de ces filles, l'auteur du meurtre était une personne autochtone.
Ironie du sort, la vérificatrice générale a publié aujourd'hui même un rapport sur le logement autochtone. Je crois qu'il existe un lien très réel entre tous ces enjeux. Nous attendons toujours une amélioration concrète de la situation du logement pour les Premières Nations. De 2015 à 2022, la proportion de logements à remplacer au sein des communautés des Premières Nations a augmenté.
Le problème des moisissures est tout aussi alarmant. C'est un problème qui touche énormément de logements des Premières Nations. Malgré l'ampleur du problème, seulement un bureau régional de Services aux Autochtones Canada recueille des données. La stratégie lancée en 2008 relativement aux moisissures a été abandonnée sans aucune explication.
Il existe un fossé évident entre l'offre de services et ce que les statistiques révèlent concernant la violence au sein de ces communautés. Nous ne leur fournissons pas le soutien et les ressources dont elles ont besoin.
J'ai été frappée par deux choses dans votre témoignage, madame Jesty.
La première est que le gouvernement n'est pas responsable de l'application. J'aimerais vous entendre à ce sujet. Selon vous, le système d'alerte robe rouge devrait‑il relever des gouvernements?
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J'ai été engagée pendant la pandémie et je n'avais absolument rien d'autre à faire. Je ne pouvais pas aller dans la communauté, visiter des gens. Je ne pouvais même pas me présenter. J'étais assise à ne rien faire et je me suis demandé comment je pourrais me rendre utile. Nous venions tout juste de vivre les événements de Portapique en Nouvelle-Écosse. Jamais le Canada n'avait connu une telle tuerie. Je me suis mise à me demander ce qui arriverait si jamais quelqu'un ouvrait le feu dans une de nos communautés. Que faire dans pareille situation? Quelle serait la première chose à faire? Ce serait d'informer tout le monde. Et comment pouvons-nous informer tout le monde? C'est ce qui a donné naissance au système d'alerte d'urgence de l'Unama'ki.
Je ne crois pas que ce doit être l'œuvre d'une seule personne. L'important, c'est d'agir. Je n'ai pas réussi du premier coup. Il y a eu quelques erreurs au début. Je ne crois pas que le système d'alerte robe rouge sera parfait au début, mais ce n'est pas grave. Le temps est venu de faire quelque chose.
J'ai tout fait moi-même. J'ai eu l'idée. Je l'ai présentée à ma supérieure et je lui ai demandé si c'était quelque chose de réalisable. Elle a dit oui, et je me suis lancée. Je n'ai pas demandé de permission à qui que ce soit. Je n'ai pas demandé d'aide. J'ai simplement fait ce qu'il fallait. Je crois que c'est ce qui explique en partie le succès. Parfois, quand trop de personnes donnent leur avis et proposent leurs idées, les choses n'avancent pas.
Je pense que nous en sommes venus au point où il faut juste faire quelque chose.
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Merci beaucoup, madame Jesty, d'être ici.
Bien entendu, je remercie les deux témoins.
Ce que vous faites est remarquable. Vous avez parlé de 96 %… Si ce système était transposé dans tout le pays, les incidences seraient impressionnantes.
J'ai remarqué que vous avez insisté sur le fait que la communauté possède et administre le système, et que c'est ce qui vous permet d'agir avec rapidité et souplesse, et surtout d'une manière vraiment utile pour la communauté. Pouvez-vous nous dire comment un tel système pourrait être transposé ailleurs?
Par ailleurs, quel serait le rôle des organismes d'application de la loi? Je crois vous avoir entendu dire que vous n'avez pas eu à attendre quoi que ce soit et que vous vous êtes tout simplement lancée. Pouvez-vous nous indiquer les leçons que nous devrions retenir si nous voulons élargir ce modèle?
Chaque fois qu'une personne de notre communauté disparaît, les organismes d'application de la loi interviennent. Si un membre de la communauté me contacte directement pour me signaler qu'un de ses proches a disparu et me demander de lancer une alerte, je lui demande toujours si la police a été informée. Je pose cette question pour m'assurer qu'un dossier a été ouvert et que la personne en question ne se trouve pas chez une tante.
Je dois m'assurer qu'il s'agit vraiment d'une disparition. Nous voulons éviter de créer de la lassitude en lançant des alertes pour des personnes qui ne sont pas vraiment disparues. Nous avons lancé des alertes à la suite de menaces de comportements autodestructeurs. Les organismes d'application de la loi interviennent aussi dans ces cas.
Nous avons dû faire des pieds et des mains pour obtenir leur appui, et certaines des choses qu'ils m'ont dites étaient loin d'être agréables. Il m'a fallu énormément de persévérance. J'ai frappé aux portes, j'ai fait des appels, j'ai envoyé des courriels pour les convaincre d'utiliser notre système. Je leur ai expliqué que nous leur offrions un outil supplémentaire pour les aider à mener leurs propres enquêtes.
Une fois qu'ils ont accepté… Les choses ont beaucoup changé. Maintenant, ils m'appellent tout le temps.
Madame Jesty, vous avez parlé des téléphones filaires. Très franchement, je n'y aurais pas pensé, mais c'est clair que pour les personnes plus âgées et certaines communautés, le téléphone filaire peut s'avérer le seul moyen d'obtenir de l'information.
Toujours dans l'idée d'une transposition de votre système à l'échelle nationale, comment la mise en oeuvre pourrait-elle se faire et quels seraient les autres éléments techniques à prendre en considération selon vous?
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Je suis une inconditionnelle du système Everbridge, et pas seulement parce que nous l'utilisons. L'option du téléphone filaire était très importante à mes yeux. L'autre grand attrait de ce système est la possibilité d'enregistrer un message personnalisé. Cela permet au chef d'une communauté d'enregistrer un message dans sa propre langue avant de diffuser une alerte. C'est à mon avis un aspect clé et un très grand avantage de ce système.
Quant au système d'alerte robe rouge, je crois qu'il faudrait diviser le pays par province ou par région, comme la région de l'Atlantique. Si une personne est portée disparue à Halifax et qu'un signalement est fait dans les minutes qui suivent, nous lançons une alerte pour Halifax. Une autre alerte pourra être lancée 12 heures plus tard pour la Nouvelle-Écosse puis, 12 heures après, pour la région entière de l'Atlantique. Cela dit, il ne faut pas oublier que l'avion permet de franchir la distance d'un bout à l'autre du pays en quelques heures.
Comment savoir si une personne est réellement disparue et qu'elle a été enlevée, et que nous n'avons pas affaire à quelqu'un qui ne veut pas être retrouvé, même si sa sécurité est en jeu? Pour le savoir, il faut travailler avec les gens sur le terrain, qui sont en contact direct avec les personnes qui seront portées disparues et qui utilisent le système.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les deux témoins d'être avec nous pour la première heure de cette réunion.
Nous avions tous hâte d'entreprendre cette étude. Des organisations comme Amnistie internationale ont déjà dénoncé la situation des communautés autochtones et, plus particulièrement, des femmes autochtones au Canada. Cela demeure une tache sur le drapeau canadien à l'international.
C'est triste de constater que, pour ce qui est de la plupart des études que nous faisons ici, au Comité, les femmes et les filles autochtones sont toujours touchées de façon disproportionnée. Nous pourrons y revenir, mais nous avons fait une étude récemment sur la traite de personnes au Canada, où les femmes et les filles sont également surreprésentées. C'est assez troublant. Le Comité a voyagé à Vancouver et à Halifax, l'année passée, et c'était troublant d'entendre les chiffres à ce sujet.
Madame Varley, vous représentez un centre d'amitié, et je pense qu'il y a des communautés rurales et éloignées qui sont touchées. Comment ces communautés rurales et éloignées ainsi que les peuples autochtones pourraient-ils recevoir une alerte comme l'alerte robe rouge?
Je me demande si cette alerte peut vraiment atteindre toutes les collectivités. Je pense particulièrement aux régions éloignées, dont l'accès aux réseaux de communication est inégal. J'invite Mme Varley à répondre à cette question, mais je vous invite à y répondre par la suite, madame Jesty.
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Tout à fait, il y a une inégalité d'accès, raison pour laquelle nous avons toujours besoin, selon moi, des bons vieux panneaux d'affichage le long de la route 16, la Route des larmes, pour que les automobilistes puissent y voir ces alertes s'afficher.
Sans aucun doute, certaines collectivités n'ont pas accès à un service Internet haute vitesse. Les autorités se sont engagées à ce que toute la province soit connectée. J'espère donc que ce ne sera plus un problème pendant très longtemps, mais nous avons bel et bien besoin de différentes applications.
Nous avons déjà connecté des Autochtones sur Facebook, comme je l'ai dit. Nous nous connaissons tous. Nous pouvons diffuser très rapidement les avis de disparition, comme l'a expliqué Mme Jesty, mais nous avons aussi besoin de modèles de communication plus anciens, raison pour laquelle je mentionne les panneaux d'affichage dans le Nord et dans les régions plus rurales de la province.
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Madame Varley, j'aimerais vous poser une question qui est liée à celle que j'ai posée précédemment.
Encore une fois, si vous voulez ajouter quelque chose relativement à votre expérience, madame Jesty, n'hésitez pas à le faire.
Lors du voyage du Comité permanent de la condition féminine, l'an dernier, nous avons rencontré des membres d'une organisation que j'avais déjà découverte lors d'une rencontre à Winnipeg sur la question de la traite des personnes. Cette organisation a lancé l'initiative #NotInMyCity, qui utilise justement des méthodes d'affichage traditionnelles dans des lieux passants, comme des gares et des aéroports, ainsi que des réseaux de communication, dont l'accès peut être inégal dans les régions rurales.
Avez-vous communiqué avec des membres de cette organisation?
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Vous avez raison, madame Jesty.
J'avais bien précisé que vous pouviez répondre à ma question, ce que vous avez très bien fait.
Vous avez parlé du lien avec la réconciliation. Je comprends tout à fait votre point de vue selon lequel le système d'alerte doit être géré par et pour vous. Vous l'avez bien expliqué.
Pensez-vous que votre système d'alerte a pu influer sur la réponse des policiers quant aux disparitions et aux assassinats de ces femmes et de ces filles?
Cela a-t-il pu permettre une forme de sensibilisation importante relativement à leur sécurité?
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En effet. Je vous remercie.
Je pense qu'ils sont pleinement sensibilisés. Quant à se montrer proactifs en la matière, c'est une autre question.
Une femme autochtone avait disparu. Un organisme hors réserve l'avait signalé. Cette femme ne s'était pas présentée à l'heure du couvre-feu. La police a été prévenue immédiatement — il était 22 heures. Elle a choisi de ne pas me demander de diffuser une alerte, et on a retrouvé son corps le lendemain matin.
Est‑ce que mon alerte lui aurait sauvé la vie? Peut-être, peut-être pas, mais la police ne m'a même pas laissé essayer.
Il faut effectivement redoubler d'efforts auprès des services de police pour les convaincre de se montrer nettement plus proactifs.
Je remercie les témoins de leur présence aujourd'hui. Je sais qu'il s'agit d'un sujet difficile, mais vous travaillez toutes deux dessus. Je vous suis tellement reconnaissante.
Je commencerai par Mme Varley. Je vais parler des facteurs structurels dont nous devons nous occuper parallèlement à l'alerte robe rouge.
Ma collègue du NPD, , quand elle a présenté sa motion pour proposer cette étude, a souligné des décennies d'inaction de la part de tous les paliers de gouvernement qui n'ont pas cherché à remédier aux conséquences du génocide perpétré dans les pensionnats indiens.
J'aimerais beaucoup que vous nous parliez de certains des facteurs structurels mentionnés aujourd'hui au sujet desquels le gouvernement et même les services de police doivent agir. Que pouvons-nous faire d'un point de vue structurel parallèlement aux alertes qui sont nécessaires et qui marchent, comme l'a mentionné Mme Jesty, dans sa communauté?
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Il me semble que l'élément structurel dont vous parlez, c'est le racisme systémique qui existe dans ce pays. Nous sommes assujettis à la seule loi raciale du monde occidental, loi qui vise les Autochtones — la Loi sur les Indiens. Nous devons donc composer avec.
Mme Jesty a mentionné, entre autres problèmes, le fait que la police a toujours la latitude de décider d'activer ou pas un système d'alerte, de le soutenir ou de l'appeler. Si la police ne l'appelle pas, c'est parce que ce choix est laissé à sa discrétion. Si nous creusons les raisons pour lesquelles elle n'appelle pas, nous remontons au racisme systémique et aux idéologies avec lesquelles nous grandissons en tant que Canadiens au sujet des Autochtones et au fait que nous ne méritons pas d'aide ou peut-être que nous sommes des fêtardes qui ne la méritent pas. On revient à l'idée que nous ne sommes pas tout à fait des êtres humains.
Toutes ces vieilles idéologies coloniales au sujet des Autochtones existent encore partout dans ce pays, dans tous les services auxquels nous nous adressons. Je pense, par conséquent, que le plus important pour nous, parallèlement à la sécurité à assurer, est de socialiser les Canadiens afin qu'ils comprennent que les Autochtones sont bel et bien des êtres humains et qu'ils commencent à travailler en collaboration avec nous pour démanteler les structures racistes qui existent.
Avant de poser la même question à Mme Jesty, j'ai une question complémentaire pour vous.
Je sais que vous travaillez dans les centres d'amitié autochtones. À propos de la communauté constituée dans le cadre de ces centres d'amitié, en quoi le gouvernement fédéral — et ce comité est fédéral — peut‑il s'inspirer de la façon dont la communauté se réunit dans les centres d'amitié autochtones et dont elle interagit d'une manière beaucoup moins institutionnelle? Y a‑t‑il, selon vous, quelque chose que le gouvernement fédéral devrait retenir de ce modèle, qu'il devrait apprendre pour fonctionner autrement? Je sais que c'est une grande question, mais y a‑t‑il quelque chose qui vous vient à l'esprit?
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Pour répondre à votre première question sur ce que le gouvernement peut faire, le plus important à mon avis — et cela ne vaut pas seulement pour le gouvernement, mais pour tout le monde —, c'est l'inclusion. La réponse est très simple et tient en un mot: inclusion.
Dans mes observations préliminaires, j'ai expliqué que j'ai été la première pompière et la première ambulancière paramédicale. Pourquoi? Pourquoi ai‑je été la première en 2020? Nous sommes en 2024 et aucune femme ne m'a emboîté le pas. Pourquoi? C'est une question d'inclusion. Parce qu'on ne nous inclut pas, voilà pourquoi. Je parle de l'inclusion dans les débats, dans l'idéalisme et dans le progrès sous toutes ses formes, même dans le personnel. Combien d'Autochtones travaillent dans des organisations non autochtones? L'inclusion est primordiale.
Depuis que j'ai mis sur pied ce système d'alerte, croyez-moi, les services de police en ont assez de voir mon visage et d'entendre mon nom, parce que je n'abandonne pas, et je n'abandonnerai pas tant qu'ils ne m'appelleront pas sans hésiter.
Pour répondre à votre question, oui, je me suis heurtée à plusieurs obstacles en cours de route. On m'a même demandé si je savais à quel point ce serait mal vu de lancer une alerte avec mon système avant de déclencher l'alerte provinciale. Je leur ai répondu qu'apparemment, la sécurité publique n'était donc pas aussi importante pour eux que leur réputation. C'est ce que cela voulait dire pour moi.
En effet, nous continuons de nous heurter quotidiennement à ce genre de réaction.
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Nous connaissons le désastre de l'application ArnaqueCAN. Votre application nécessite très peu de fonds, ce qui est incroyable. J'aimerais beaucoup mieux la connaître. Pouvez-vous déposer au Comité des détails à son sujet?
Nous devons apprendre à être plus efficaces et plus économes. En vous écoutant aujourd'hui, j'ai l'espoir qu'il existe un moyen d'y parvenir sans peser sur le contribuable. Vous êtes extraordinaire. C'est un plaisir de vous écouter.
Il y a quelque chose que j'ai appris et qui reste gravé dans mon esprit. Nous avons fait une tournée l'an dernier. Certains de mes collègues l'ont mentionné, je crois. C'était une tournée nationale sur la traite des personnes. J'ai notamment remarqué — je crois que c'était à Sudbury — des photos des filles disparues à l'aéroport.
Mme Varley a dit que les panneaux d'affichage sont importants. Je suis aussi de cet avis. Êtes-vous d'accord que réunir les deux programmes pour les régions où il n'y a pas d'infrastructure permettrait de communiquer à plus de personnes l'information dont elles ont besoin pour aider les victimes?
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Je le crie sur tous les toits depuis que j'ai mis en place ce système. Personne n'écoute vraiment, mais je ne vais certainement pas m'arrêter. Jusqu'à présent, je suis allée à Lennox Island, dans l'Île-du-Prince-Édouard, et j'ai mis en place exactement le même système d'alerte qu'au Cap-Breton. Il est maintenant prévu que j'aille à Conne River, à Terre-Neuve, pour y mettre en place le même système aussi.
J'ai aidé quelques communautés à élaborer des propositions en vue d'obtenir des fonds de Services aux Autochtones Canada. J'attends que leurs propositions soient approuvées pour m'y rendre afin de les aider également.
Comme je l'ai dit au début, dans un monde parfait, j'aimerais aller dans toutes les communautés autochtones. Si le Programme d'aide à la gestion des urgences, le PAGU, de Services aux Autochtones Canada m'a financée, pourquoi ne financerait‑il pas toutes les communautés du pays? Je peux installer ce système d'alerte dans une communauté en une heure. Il peut être opérationnel et on peut s'y inscrire en moins d'une heure.
Je tiens à remercier nos deux témoins de leur incroyable témoignage et du travail qu'elles font sur le terrain.
J'aime beaucoup leur point de vue à toutes deux sur la façon dont nous devrions mettre en place une alerte robe rouge.
Je commencerai par Mme Jesty à qui je vais poser quelques questions.
Vous avez mentionné qu'il existe un financement fédéral. Vous avez reçu une partie des fonds par l'intermédiaire de Services aux Autochtones Canada. À quoi sert ce financement? Est‑il nécessaire de l'augmenter? Diriez-vous que le système actuel présente des lacunes? Y a‑t‑il des moyens d'atteindre plus de personnes pour lesquels vous estimez avoir besoin d'aide?
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Le seul inconvénient de mon système actuel... C'est probablement en cela qu'il ne fonctionnerait pas à l'échelle nationale et qu'il faudrait l'adapter un peu. Everbridge est tellement pointu d'un point de vue technologique qu'il peut tout faire, sauf la vaisselle.
Je suis sûre que si nous pouvions travailler avec Everbridge, nous pourrions rendre le processus d'inscription au système d'alerte robe rouge un peu plus facile. Pour l'instant, je suis abonnée à un site Web appelé Jotform. J'y ai créé mon propre formulaire. C'est très simple. Vous indiquez votre nom, votre numéro de téléphone et la communauté pour laquelle vous souhaitez recevoir les alertes. Nous n'avons pas besoin de plus de renseignements. En fait, je n'ai même pas besoin de connaître votre nom. Vous pouvez me dire que vous êtes Donald Duck, si vous voulez. J'ai juste besoin de savoir comment vous joindre et pour quelle communauté vous souhaitez recevoir les alertes.
En ce qui concerne le financement, oui, je pense qu'il devrait être un peu plus important. Nous parlons de dizaines de milliers de personnes qui s'inscrivent au système d'alerte robe rouge. Les fonds que je reçois me permettent de payer mon abonnement à Everbridge et à Jotform.
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Au tout début, les cinq chefs soutenaient vraiment mon idée. Ils m'ont donné leurs étudiants d'été. Nous les avons envoyés parler avec tous les aînés de nos cinq communautés autochtones. Il s'agissait de veiller à ce que l'initiative soit adaptée à la culture et de recevoir l'approbation des aînés avant d'aller plus loin.
Ensuite, nous nous sommes rendus dans tous les endroits où il y avait du monde. Nous sommes allés au bureau de la bande, à la station-service et au marché, et nous nous sommes assis avec des formulaires papier. Nous avons encore beaucoup de personnes qui sont illettrées. Nous devons leur donner cette possibilité de s'inscrire. Elles ne disposent pas de la technologie nécessaire pour le faire par téléphone, au moyen d'une application ou en ligne. Nous avons commencé avec des formulaires papier, et nous avons pu recueillir les renseignements voulus et télécharger les données.
L'étape suivante était celle de la campagne médiatique. Nous avons installé des panneaux d'affichage dans les communautés. Ils ont tous été financés par les chefs des communautés. Ils nous ont tellement soutenus qu'ils ont financé une partie des annonces. Nous avons utilisé des stations de radio et des chaînes de télévision communautaires. Nous avons utilisé des panneaux d'affichage communautaires et, bien sûr, les médias sociaux. Nous avons été très surpris de voir que, dans l'heure qui a suivi le lancement du système dans les communautés, 1 200 personnes s'y sont inscrites, immédiatement.
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Je vous remercie de ces détails.
Je pense qu'il y a des enseignements à retenir. Cette approche sur le terrain, le fait que vous avez commencé sur le terrain, en faisant du porte-à-porte, a vraiment aidé.
En ce qui concerne les services de police, vous avez parlé de certains des obstacles auxquels vous vous êtes heurtée. Par votre persistance, vous avez aidé à renforcer la coopération entre vous-même et les services de police.
Comment ont-ils réagi dans un premier temps? De quel type de formation adaptée à la culture ou tenant compte des traumatismes auraient-ils peut-être besoin? Pensez-vous que ce soit nécessaire? Selon vous, comment le gouvernement pourrait‑il aider à cet égard?
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Je pense effectivement que leur formation doit être élargie. Je crois qu'il existe déjà dans les services de police une formation pour sensibiliser les policiers aux réalités culturelles. Cependant, elle ne semble pas très efficace.
Quand j'ai lancé ce système, tous ont trouvé que c'était une excellente idée. L'ont-ils vraiment utilisé? Non. Il a fallu que je persiste, puis que les communautés s'impliquent. Nous avons eu un incident lié à une activité criminelle qui a entraîné une forte présence policière dans la communauté. En regardant à sa fenêtre, un de nos chefs a vu un policier armé d'un AK‑47 sur la pelouse devant chez lui. Il ne savait pas ce qui se passait. Il m'a appelée aussitôt pour me demander pourquoi je n'avais pas envoyé d'alerte. Je ne peux pas envoyer d'alerte si je ne sais pas qu'il se passe quelque chose.
Le rapprochement avec les services de police n'est pas facile et il se poursuit aujourd'hui encore. Les choses s'améliorent nettement, mais nous devons absolument aller un peu plus loin. Si cela signifie qu'il faut plus de formation pour sensibiliser aux réalités culturelles, eh bien, soit.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame Jesty, je vous félicite vraiment pour tout le travail que vous faites.
Nous menons aussi une étude en ce moment sur l'autonomisation économique des femmes, et vous êtes un beau modèle en tant qu'ambulancière. Il n'y a pas assez de modèles comme le vôtre qui inciteraient les femmes autochtones à se sortir de ce cercle de la pauvreté qui les maintient dans un cycle de violence.
J'ai pris connaissance des initiatives, et ce que vous avez fait est tellement extraordinaire. Dans le budget de 2023, un montant de 2,5 millions de dollars sur cinq ans a été accordé « pour faciliter et coordonner les travaux visant à faire progresser le Plan d'action national en soutenant une table fédérale‑provinciale‑territoriale‑autochtone permanente sur les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQI+ autochtones disparues et assassinées ». Cette table permettra, entre autres, de tenir des discussions sur la meilleure approche à adopter pour lancer une alerte robe rouge.
L'an passé, le gouvernement a aussi organisé la première table ronde nationale sur les femmes, les filles autochtones et les personnes 2ELGBTQI+ disparues et assassinées dans le but, notamment, de déterminer les priorités.
En janvier 2023, le gouvernement du Canada a nommé une représentante spéciale du ministre chargée de fournir des conseils et des recommandations à l'appui de l'appel à la justice 1.7, soit la création d'un poste de médiateur national pour les droits des Autochtones et les droits de la personne.
Compte tenu de toute votre expérience, vous a-t-on consultée lors de la mise en place de toutes ces mesures par le gouvernement?
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Je pense que les autorités gouvernementales vont travailler ensemble pour en faire une réalité.
Nous sommes tous étonnés de voir à quel point le coût réel est peu élevé, du point de vue de Mme Jesty. Je pense qu'il va y avoir une certaine impulsion pour concrétiser le projet. Il est certain que, du point de vue des Premières Nations, le fait qu'elle puisse mettre le système en place en une heure va multiplier le nombre de demandes pour qu'elle le fasse.
D'après ce que j'ai compris, nous aimerions discuter directement avec Mme Jesty dès maintenant et mettre le système en place sans demander au gouvernement la permission ou les fonds nécessaires. L'enjeu est tellement urgent, et cela semble si évident et, comme elle l'a dit, si simple à faire.
Avons-nous besoin du gouvernement? Oui, à long terme. J'adorerais agir dès maintenant pour mettre le système en place et le rendre opérationnel.
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Nous reprenons nos travaux avec notre deuxième groupe.
Monsieur Eby, prenez soin de ne pas placer votre écouteur trop près du micro et d'utiliser l'interprétation en français ou en anglais, selon votre choix. Nous sommes très heureux de vous recevoir.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à notre invité. Nous accueillons Kurt Eby, directeur des Affaires réglementaires et des relations gouvernementales de la société Pelmorex.
Comme je l'ai dit, nous avons eu un changement de dernière minute. Nous accorderons à Kurt Eby ses cinq minutes. Notre autre témoin comparaîtra plutôt jeudi.
Monsieur Eby, je vous cède la parole pour votre déclaration liminaire.
Je suis ravi d'être ici pour discuter avec vous de l'enjeu crucial des alertes robe rouge.
Fondée en 1989, Pelmorex est surtout connue pour ses chaînes de télévision, ses sites Web et ses applications mobiles The Weather Network et MétéoMédia. En effet, nous sommes une institution canadienne. Les derniers sondages publics ont montré que The Weather Network et MétéoMédia sont les marques de médias et les sources d'information qui inspirent le plus confiance au Canada.
Pelmorex est également une entreprise mondiale trilingue de météorologie, d'alerte, de sécurité et de technologie qui sert les consommateurs, les gouvernements et les entreprises et qui rejoint 60 millions de personnes chaque mois, tout en demeurant une entreprise familiale canadienne.
Au cours des 14 dernières années, Pelmorex a exploité le Système d'agrégation et de dissémination national d'alertes, le système ADNA, qui est l'infrastructure logicielle du premier et unique Système national d'alertes au public du Canada, également connu sous le nom « En Alerte ».
Le CRTC a approuvé en 2009 la proposition de Pelmorex de construire le système ADNA qui permettait initialement d'envoyer des alertes d'urgence aux stations de télévision et de radio. La capacité d'alerte par téléphonie cellulaire a été ajoutée en 2018. Si vous avez déjà reçu une alerte, par exemple pour une tornade, une inondation ou un incendie de forêt ou pour signaler l'enlèvement d'un enfant n'importe où au Canada, cette alerte a été traitée et diffusée par notre système ADNA en moins de cinq secondes à partir du moment où l'émetteur a enfoncé le bouton « Envoyer ».
En 2023, plus de 1 000 alertes d'urgence — du type qui interrompt les émissions de télévision ou de radio ou qui déclenche la sirène de votre téléphone pour attirer votre attention — ont été envoyées au Canada pour avertir d'une menace immédiate pour la vie ou la propriété. En outre, le système ADNA traite chaque année 70 000 avertissements, veilles et avis concernant des situations ne menaçant pas la vie. Ces messages sont diffusés par des services comme MétéoMédia.
Pelmorex innove constamment et explore les possibilités de tirer parti des dernières percées technologiques pour améliorer les alertes. Chaque année, le système ADNA est de plus en plus utilisé pour émettre des alertes qui contribuent à atténuer les impacts et à sauver incontestablement des vies. Rien de ce que nous faisons chez Pelmorex ne nous rend plus fiers.
Comme pour toute solution technologique en évolution, nous reconnaissons également qu'il existe des possibilités d'amélioration. En particulier, il convient d'examiner tous les cas où le système ADNA pourrait servir à sauver une vie et cela comprend les alertes robe rouge.
Ces alertes devraient être émises et traitées à l'aide du système ADNA. Il s'agit du système national. Il est sécurisé, entièrement redondant, soutenu, testé et fiable. C'est le seul système qui transmet des alertes vitales directement à tous les diffuseurs télévisuels et radiophoniques et aux exploitants des services de téléphonie cellulaire sans que les consommateurs aient à s'abonner ou à s'inscrire. Le système a été constamment renforcé et amélioré au cours des 15 dernières années sous la direction des responsables fédéraux, provinciaux et territoriaux de la sécurité publique, et la technologie n'a pas son pareil. En fait, aucun système d'alerte au monde ne traite plus d'alertes et ne touche plus de personnes que le système ADNA.
Pelmorex est prête à ajouter au système ADNA un code d'événement pour les alertes robe rouge et elle peut le faire en quelques heures. Cependant, nous ne déterminerons pas les situations qui justifient une alerte. Cette décision revient aux autorités de la sécurité publique et aux organismes gouvernementaux.
D'un point de vue technique, Pelmorex est un fournisseur de logiciel pour le système En Alerte. Nous fournissons et entretenons l'interface utilisateur et le système de traitement. Nous mettons à jour la technologie. Nous formons les utilisateurs à l'utilisation de la technologie et nous gérons les comptes. Par conséquent, nous pouvons répondre aux questions concernant les exigences techniques pour incorporer les alertes robe rouge dans le système ADNA.
Dans la pratique, nous nous intéressons aussi de manière plus large et active à l'amélioration des alertes au public au Canada en général. Il y a 15 ans, nous avons pris l'initiative de définir le concept d'alertes au public au Canada. Nous avons construit le système et nous avons contribué à réunir toutes les autorités compétentes autour de la table pour l'utiliser et continuer à l'améliorer. Notre connaissance des alertes au public dépasse largement la technologie.
Je serais heureux de mettre à profit toutes les connaissances qui pourraient contribuer à faire des alertes robe rouge une réalité. Je pense notamment à la façon dont les nouveaux types d'alertes sont ajoutés à la liste des événements approuvés et dont l'accès au système est géré.
Enfin, si des solutions techniques supplémentaires ou des ajouts sont nécessaires pour relever les défis propres aux alertes robe rouge, Pelmorex peut également apporter son aide. Avec plus de 8 millions d'utilisateurs d'applications et 24 millions d'utilisateurs numériques au Canada, nous sommes l'entreprise canadienne qui a le plus prouvé sa capacité à fournir des renseignements essentiels au plus grand nombre.
Je vous remercie de votre attention.
J'ai hâte de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Bonjour, monsieur Eby. Je vous souhaite la bienvenue au Comité, qui entreprend une très importante et très sérieuse étude sur la sécurité des femmes et des filles autochtones. Je vous remercie de votre présentation.
Je ne suis probablement pas la plus ferrée du groupe sur le plan technologique. Cependant, vous saurez nous renseigner sur divers aspects de la solution que vous pourriez mettre au point.
Comme vous étiez dans la salle, vous avez entendu les témoignages des deux invitées qui vous ont précédé. Ce qu'elles demandent, en fin de compte, c'est que ce projet, qui pourrait être déployé à l'échelle nationale, soit développé par les communautés autochtones et, si cela est possible, par des femmes.
Compte tenu des défis très particuliers que doivent relever les femmes et les filles autochtones, comment une entreprise comme la vôtre, qui développe un bon nombre de systèmes d'alerte, pourrait-elle mettre au point un tel système en collaboration avec elles?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie M. Kurt Eby d'être avec nous afin de participer à notre importante étude.
[Traduction]
À l'heure actuelle, vous lancez des alertes en cas de disparition de personnes en Ontario, les alertes Amber.
Vous venez de dire que vous avez ajouté l'alerte Silver pour les cas de démence. Je vous remercie de l'avoir fait. Je pense que c'est très important.
Pourquoi n'ajoutez-vous pas simplement l'alerte robe rouge? Vous l'avez fait pour d'autres catégories.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous remercie, monsieur Eby, d'être avec nous aujourd'hui. Comme nous pouvons le constater, vos services sont devenus extrêmement utiles, particulièrement en cette ère de changements climatiques. Les alertes météorologiques que nous recevons peuvent même parfois sauver des vies.
Mes questions sont dans la foulée d'autres questions posées plus tôt par des collègues. La première venait de ma collègue Mme Vien. Je me préoccupe aussi de la technologie liée aux ondes. Nous constatons que, dans certaines communautés rurales, ces ondes, ces télécommunications, entraînent encore des problèmes. Elles ne se rendent pas partout. Cela pose un problème quant à la sécurité dans plusieurs régions rurales.
Comment composez-vous avec l'iniquité en matière de télécommunications que subissent ces communautés et qui compromet leur sécurité?
Comment peut-on faire en sorte qu'elles participent à cette initiative?
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Tout à fait. Je suis d'accord.
Il est fort utile d'entendre parler de tous les cas d'utilisation, des panneaux d'affichage aux « appels directs aux lignes terrestres ». Tout est possible. Nous pouvons tout faire.
À l'heure actuelle, nous travaillons à l'intérieur d'une structure qui nous indique ce que nous devons faire, et on nous a demandé de diffuser des alertes à la télévision, à la radio et par téléphonie cellulaire, mais tout cela est possible et, à mon avis, merveilleux. C'est formidable de nous assurer de pouvoir joindre tous ceux qui ont besoin de l'être.
Comme je l'ai dit, je pense que ce que les témoins précédents ont dit sur le fait de travailler directement avec les communautés sur cet enjeu, en particulier, est essentiel. Il est très important de nous assurer qu'elles peuvent lancer ces alertes et utiliser la technologie dans toute sa mesure.
Il s'agit d'un cas d'utilisation très précis, et je pense donc, comme on l'a dit, que des approches différentes de celles qui ont été adoptées jusqu'à présent sont nécessaires.
Merci, monsieur Eby, de votre présence.
Je sais que puisque vous êtes le seul témoin, vous allez devoir répondre à nos questions pendant une heure entière, alors je compatis avec vous.
Je ne sais pas si des représentants des cadres supérieurs responsables de la gestion des urgences comparaîtront devant nous. C'est le cas? Très bien, c'est fantastique.
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Oui, je pense que nous devrions certainement les inviter.
Monsieur Eby, nous ne nous occupons pas de l'approvisionnement au sein de notre comité. Nous ne faisons rien qui concerne les services d'achat ou quoi que ce soit d'autre au sein de notre comité, alors je vous comprends et j'entends que vous êtes simplement ici pour mettre à contribution votre expérience technique comme on vous l'a demandé.
Je note que vous êtes la personne chargée des affaires réglementaires et des relations gouvernementales pour Pelmorex. Dans le cadre de vos fonctions, je me demandais si vous aviez fait du lobbying auprès du gouvernement fédéral. Si c'est le cas, sur quels sujets avez-vous fait du lobbying et quels ministres ou ministères avez-vous rencontrés?
Comme notre temps est limité, nous allons maintenant le réduire à trois minutes, trois minutes, une minute et une minute. Quand je dis une minute, c'est assez flexible.
Je vais maintenant passer la parole à Mme Roberts.
Madame Roberts, vous avez la parole pour trois minutes.
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Merci, madame la présidente.
Merci à notre témoin.
Monsieur Eby, vous parliez avec ma collègue Mme Zarrillo des personnes auprès desquelles vous avez fait du lobbying. Vous m'avez rencontrée à mon bureau lorsque je siégeais au comité du patrimoine, et nous avons parlé de licences de radiodiffusion et de choses de ce genre.
Une des choses que je retiens de cette réunion — et je crois que c'est vrai —, c'est que, lorsque nous achetons un téléphone portable au Canada, ce n'est pas votre application météo qui est installée dans ces téléphones. C'est une application du réseau météorologique américain qui est préinstallée dans nos téléphones. Cela poserait‑il des problèmes pour diffuser une alerte robe rouge dans votre système?
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Eby, je vais vous poser une question semblable. La création d'une alerte robe rouge est une recommandation qui existe depuis un certain temps. Elle figure dans des rapports sur la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles, particulièrement les femmes et les filles autochtones.
Dans le budget de 2023, le gouvernement a prévu des fonds pour mettre en place une table fédérale-provinciale-territoriale-autochtone qui pourrait faire avancer des questions prioritaires, notamment la création d'une alerte robe rouge.
Avez-vous été consultés? Avez-vous eu des discussions avec le gouvernement, qui devait mettre en place cette table et financer un plan d'action?
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J'aimerais poser une question et me prévaloir de la prérogative du fauteuil, si vous le voulez bien.
Il y a une chose dont nous avons beaucoup entendu parler à propos des femmes autochtones disparues et assassinées: nous connaissons la région éloignée. Beaucoup d'entre elles ont été retrouvées beaucoup plus au nord, et il n'y a donc pas forcément de service de police. Dans un cas, il y avait un seul agent de police dans un rayon de 500 kilomètres.
Lorsque nous envisageons ce genre de sécurité, quelle est votre portée dans ces collectivités rurales et éloignées, plus au nord, où il n'y a même pas de routes, parfois? Si vous étiez en mesure de faire quelque chose comme l'alerte robe rouge, comment la feriez-vous dans les zones les plus éloignées?
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Nous pouvons rester en public, car nous adoptons des budgets. Il n'y a pas de problème de confidentialité ici.
La première chose que nous examinons est le budget proposé, d'un montant de 29 400 $, pour l'étude de l'alerte robe rouge. Je demande l'adoption de cette motion afin que nous puissions poursuivre cette étude.
(La motion est adoptée.)
La présidente: Nous avons entendu d'excellents témoignages aujourd'hui. Je suis sûre que nous avons tous envoyé des listes de témoins éventuels. Je pense qu'il va falloir en demander d'autres.
J'ai parlé à hier soir et plus tôt aujourd'hui de la possibilité d'interroger un ministre. C'est peut-être une chose que nous devrions envisager. Il y a deux ministres que nous pourrions inviter. Elle a mentionné la Couronne.
Je vais passer la parole à Mme Annett pour qu'elle explique pourquoi.
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Merci, madame la présidente.
Comme l'a mentionné madame la présidente, il pourrait y avoir deux ministères ou ministres que le Comité souhaiterait entendre.
Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada est le ministère qui serait responsable de la voie fédérale pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. C'est là que les consultations, y compris les débats, sur l'alerte robe rouge auront lieu ou ont déjà eu lieu. C'est le ministère responsable de cet aspect.
Ensuite, comme le Comité l'a entendu aujourd'hui, Services aux autochtones a fourni un financement, par exemple, à l'initiative de Jennifer Jesty.
Le Comité a la possibilité, s'il le souhaite, d'entendre les deux parties sur le soutien que l'initiative de la robe rouge reçoit de la part de ces ministères.
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Oui. Je voulais juste apporter cela et exactement ce que Mme Zarrillo a dit au Comité.
Nous avons entendu parler des cadres supérieurs responsables de la gestion des urgences, les CSRGU, aujourd'hui, et nous essayons de comprendre ce que sont les CSRGU. Nous avons fait quelques recherches. Vous avez probablement vu Clare Annett et Alexia Lagacé-Roy travailler sur ce sujet. S'agit‑il d'un programme fédéral-provincial... que fait‑il? C'est peut-être un organisme que nous voudrions inviter au Comité également. Nous n'avons que quatre réunions au calendrier, ce qui signifie qu'il ne nous en reste plus que trois sur ce sujet. Je pense que, même après aujourd'hui, nous savons probablement que nous pourrons vouloir aller un peu plus loin.
Je vais demander à tous les partis de retourner à leur liste, parce que nous voulons veiller à entendre la voix des Autochtones, mais aussi à comprendre l'aspect technologique de la question. Bon nombre des groupes qui se sont présentés sont des voix des Premières Nations, mais nous avons également besoin de l'aspect technique.
Je vous renvoie la balle à tous. Veuillez revoir vos listes. Si nous devons les remanier, faisons‑le, mais faisons en sorte que nous procédons à une étude très complète sur ce sujet.
Nous avons adopté le budget de 29 400 $, mais nous devrons peut-être ajouter une autre réunion. Je pense que nous devrions en parler rapidement lors de notre prochaine réunion.
L'objet suivant est une motion relative à la prestation de services de santé mentale aux témoins. Pour rappel, lorsque nous tenons ce genre de réunion, nous allons parfois assez loin. Lors de notre dernière étude concernant Sport Canada, nous voulions nous assurer que les athlètes avaient la possibilité de parler à des conseillers, si nécessaire.
La présente motion se lit comme suit:
Que, relativement à l'étude sur l'Alerte robe rouge, le Comité offre un soutien en santé mentale aux témoins, et que la greffière soit autorisée à prendre les dispositions nécessaires, si on le lui demande.
(La motion est adoptée.)
La présidente: En ce qui concerne les instructions à la greffière et aux analystes pour le communiqué de presse, vous avez dû recevoir plus tôt aujourd'hui dans votre boîte aux lettres électronique le communiqué de presse concernant l'étude. La motion est la suivante:
Que la greffière et les analystes du Comité, en consultation avec la présidente, préparent un communiqué de presse qui sera publié sur le site Web du Comité, au début de l'étude et lors de la présentation du rapport à la Chambre.
Tout le monde a reçu l'ébauche. J'aimerais simplement voir s'il y a des questions avant que nous publiions le communiqué sur cette étude.
Allez‑y, madame Hepfner.
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Merci, madame la présidente.
Encore une fois, c'est au Comité de décider s'il veut entendre à la fois le ministre de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada et la ministre de Services aux Autochtones Canada. Comme je l'ai mentionné, un ministère, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, est responsable de la voie fédérale pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, où une grande partie de la table ronde et de la consultation sur l'alerte robe rouge est en cours ou sur lepoint de l'être. Selon les témoins présents aujourd'hui, Services aux Autochtones Canada a financé certaines initiatives communautaires. Vous pouvez entendre des témoins de ces deux ministères.
Ensuite, comme l'a mentionné madame la présidente, les cadres supérieurs responsables de la gestion des urgences, les CSRGU, sont un groupe pangouvernemental qui s'efforce d'harmoniser et d'améliorer les pratiques d'intervention en situation d'urgence à l'échelle nationale. Le groupe des CSRGU est composé de représentants de Sécurité publique Canada et d'organismes provinciaux et territoriaux de gestion des urgences.
Nous avons trouvé une personne, mais nous ne sommes pas sûrs que c'est la bonne ressource. Nous n'avons pas encore arrêté notre choix, mais il semble qu'elle serait en mesure de parler d'un large éventail de sujets, éventuellement de la question de compétence dont le Comité a un peu entendu parler aujourd'hui.
Merci pour tout ce que vous avez fait pour que cela se réalise.
Je vais déposer une motion ici aujourd'hui. Le 1er avril approchant à grands pas, je vais demander à mes collègues de me soutenir dans ma démarche. Le 1er avril est le jour du poisson d'avril, mais beaucoup de Canadiens sont en difficulté. En fait, 70 % d'entre eux le sont. Une augmentation de 23 % de la taxe sur le carbone est prévue. Ce que je demande aujourd'hui au comité de la condition féminine, c'est de soutenir la motion suivante:
a) Un nombre record de Canadiens souffrent d’insécurité alimentaire et qu’un des groupes les plus à risque d’en souffrir est celui formé par les mères élevant leurs enfants seules;
b) Selon le rapport « L’insécurité alimentaire chez les familles canadiennes », qui utilise les données de l’Enquête canadienne sur le revenu de 2021, 48 % des mères élevant leurs enfants seules vivent sous le niveau de la pauvreté et souffrent d’insécurité alimentaire;
c) L’augmentation de 23 % de la taxe sur le carbone le 1er avril fera encore augmenter le prix des aliments.
Pour aider les mères élevant leurs enfants seules à payer l’épicerie de leurs enfants, le Comité informe la Chambre qu’il recommande d’annuler dès maintenant la hausse de 23 % de la taxe sur le carbone prévue le 1er avril par le gouvernement libéral.
Cette motion a été envoyée à tout le monde le vendredi 15 mars. À mon avis, la vie n'a jamais été aussi inabordable, en particulier sur le plan de la nourriture. Je suis revenue la semaine dernière d'une tournée dans le Nouveau-Brunswick et je me suis rendue dans quelques banques alimentaires. Non seulement les chiffres ont au moins doublé, voire triplé dans certains cas, mais ce qui est le plus inquiétant, c'est la démographie des personnes qui ont recours à ces banques alimentaires.
À Oromocto, 40 à 50 familles de militaires en service actif fréquentent la banque alimentaire. Cela m'a absolument bouleversée. Je n'en avais aucune idée. Je suppose qu'en tant que comité de la condition féminine, il y va de notre devoir, et c'est quelque chose que nous pouvons faire dès aujourd'hui. Je demande directement à mes collègues de contribuer à rendre la vie plus abordable en ce qui concerne la nourriture. Il est incroyable de voir les messages qui nous parviennent de tout le pays concernant des personnes qui ont vraiment du mal à se nourrir, en particulier des mères et des familles qui essaient de nourrir leurs enfants.
Je demande aujourd'hui au comité de la condition féminine d'approuver cette motion visant à annuler l'augmentation de 23 % de la taxe sur le carbone du gouvernement libéral le 1er avril.
Je vous remercie.
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Merci, madame la présidente.
Merci, madame Ferreri, car il s'agit d'une cause très importante.
Elle me tient à coeur, car j'ai passé le jour de la Saint-Sylvestre dans une banque alimentaire à Toronto. J'ai vu les files d'attente. Je vais être honnête et dire que j'ai été consternée. Un grand nombre de personnes dans cette file d'attente étaient des mères avec des enfants. Je peux vous dire que cette banque alimentaire, qui s'appelle Sai Dham, soutient tous les membres de la collectivité. En un seul mois, elle a servi 3,17 millions de repas. Elle a également offert 3 000 paniers de nourriture à des personnes âgées. Il s'agit de personnes qui n'ont pas les moyens de se nourrir. Ce sont des mères célibataires qui ont trop honte pour aller ailleurs. Cela m'a vraiment consternée.
Si nous nous en soucions vraiment, nous devons adopter cette motion afin de pouvoir continuer à nourrir nos collectivités. Nous sommes au Canada. Le nombre de personnes qui doivent recourir aux banques alimentaires est effroyable. Je pense que nous devons faire en sorte que cela ne continue pas.
Je soutiens cette motion, madame la présidente. J'aimerais qu'elle soit adoptée afin que nous appuyions toutes les mères célibataires et tout le monde, afin de veiller à ce qu'ils n'aillent pas au lit le ventre vide et que personne n'aille au lit l'estomac vide.
Je vous remercie.