:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Cela fait neuf ans que nous sommes dirigés par un gouvernement de coalition qui n'a rien fait d'autre que de permettre la détérioration de ce système de soins de santé public qui nous est si cher, et dans lequel j'ai travaillé pendant de nombreuses années.
Nous le savons parce qu'à ce comité, nous avons souvent parlé de données. La question qui se pose est donc la suivante: quelles preuves avons-nous que le système de soins de santé public est en train de se dégrader aux mains de la coalition néo-démocrate-libérale? Mais la vraie question entre toutes, monsieur le président, est probablement de savoir par où commencer.
Le plus gros problème pour les Canadiens est la difficulté d'accéder au système. À l'analyse, il ressort clairement pour les personnes assises à cette table que la difficulté concerne surtout l'accès aux soins primaires. Les acteurs des soins primaires, qu'il s'agisse des infirmières praticiennes ou des médecins de famille, peuvent requérir des analyses sanguines, des radiographies ou des orientations vers des spécialistes.
Nous voulons, certes, revenir sur cette motion hautement politicienne dont le dépôt a interrompu les importants témoignages que nous entendions dans le dossier des opioïdes, mais une chose est certaine: quand les Canadiens n'ont pas accès au système par le truchement d'un fournisseur de soins primaires, il importe peu que notre système de santé soit le meilleur de la galaxie. Je ne cherche pas à forcer mon propos ni à jouer les plaisantins, mais je veux souligner qu'il importe peu qu'un système soit de qualité si l'on ne peut y accéder. Un tel système est inexistant pour les 6,5 millions de Canadiens qui n'ont pas accès au système de soins de santé qui est si cher au cœur des Canadiens depuis si longtemps.
Et puis, monsieur le président, ce n'est certainement pas là le premier indicateur auquel il convient de s'intéresser. Nous savons que la situation s'est détériorée au fil du temps. Il y a 20 ou 25 ans, il était possible de choisir son médecin de famille. Les médecins de famille faisaient encore des visites à domicile. Sous la coalition néo-démocrate-libérale, nous avons assisté à une incroyable dégradation de l'accès aux services. Comme je l'ai dit, peu importe le système en place si vous ne pouvez pas y accéder.
Et puis, il convient de parler de certains cas, comme l'histoire horrible d'un Québécois paralysé de longue date. Le plus triste, c'est qu'il a attendu si longtemps dans une salle d'urgence pour recevoir des soins qu'il a développé d'horribles escarres. Rares sont les personnes dans cette salle à savoir qu'il est extrêmement difficile de traiter ce genre de blessures qui se présentent souvent sous la forme de plaies ouvertes persistantes pouvant nécessiter des soins infirmiers très lourds et un sérieux débridage des régions affectées pour favoriser la guérison, ce qui est très difficile chez les patients alités.
En fait, cet homme a développé ces escarres parce qu'il a dû passer des jours sur une civière dans une salle d'urgence, dans un endroit inapproprié pour quelqu'un qui avait besoin de soins. Je reviendrai sur ce cas dans un instant.
J'aimerais pouvoir dire que c'est le seul cas dont nous avons entendu parler au sujet de la défaillance du système dans les urgences.
Comme beaucoup de mes collègues, je rentre dans ma circonscription tous les week-ends, et je mets quiconque autour de cette table au défi de me dire qu'il n'a jamais entendu d'électeur se plaindre des délais d'attente dans les urgences. Malheureusement, c'est presque avec fierté que les gens déclarent avoir attendu 16 heures dans une urgence. Nous entendons ce genre de récits. En tant qu'ancien médecin ayant dispensé des soins, je trouve cela inacceptable.
À l'époque où je pratiquais à l'urgence, il n'y a pas si longtemps, il m'arrivait souvent de travailler les vendredis soir jusqu'à 23 heures, minuit ou une heure du matin, avant d'être relevé par un collègue. Je me disais alors que je devais vider la salle d'attente avant l'arrivée du médecin de nuit qui avait ainsi la possibilité de s'occuper des patients les plus gravement malades du service et qui attendaient peut-être des soins intensifs ou les résultats de tests et qui avaient subi un trauma ou un accident vasculaire cérébral ou une crise cardiaque. J'ai toujours eu pour objectif de vider la salle d'attente pour que le médecin de nuit puisse prendre un tout nouveau départ.
Comme je le disais, nous retournons tous dans nos circonscriptions le week-end. Eh bien, je vous invite toutes et tous à nous dire combien d'électeurs vous ont dit avoir dû passer des heures et des heures dans une salle d'attente. J'aimerais bien qu'on fasse un tour de table à ce sujet, mais je sais que ce n'est peut-être pas une question dont les députés souhaitent parler. Nous savons que ce phénomène existe à Terre-Neuve, qu'il existe au Québec et qu'il existe en Ontario, tant dans les campagnes que dans les villes. Nous savons que cela touche l'Île-du-Prince-Édouard. Moi je le sais, monsieur le président, parce que des résidants de l'Île-du-Prince-Édouard, quand je suis allé là‑bas, m'ont dit que ce phénomène les touche aussi. Je sais que cela touche la Colombie-Britannique et l'Alberta, et même la Saskatchewan.
Tandis que nous constatons toute la complexité de la situation, nous découvrons ce qu'a donné cette coalition. Nous n'en sommes même plus à la traditionnelle 23e heure d'un gouvernement en difficulté. Nous en sommes à la 23e heure d'un gouvernement en difficulté qui veut maintenant faire adopter des motions pour que les Canadiens leur confient la tâche de réparer les soins de santé. Mais c'est une plaisanterie! De quelle crédibilité la coalition libérale-néo-démocrate dispose‑t‑elle pour prétendre qu'elle peut régler le problème des soins de santé, tandis que la situation n'a fait que s'aggraver au cours des neuf dernières années? Elle n'en a aucune.
Et cela, c'est sans parler de ce que quelqu'un m'a confié sous le sceau de l'anonymat. J'ai eu la chance d'être chez moi ce week-end lors du premier rodéo annuel de la Nouvelle-Écosse. À l'occasion, nous avons participé à une partie de hockey de bienfaisance, et l'un des joueurs, qui était remarquable — et je ne le nommerai pas, parce que je n'ai pas demandé sa permission, même s'il a raconté une histoire mémorable —, a dû aller à l'urgence avec un de ses enfants. Il a précisé que celui‑ci n'allait pas forcément très mal, mais il a vu un autre enfant avec un bras cassé, ce qu'il avait conclu de visu même s'il n'est pas médecin. Et cet enfant a dû attendre 14 heures dans une salle d'attente avec un bras cassé.
Il existe bien sûr un système de triage et tout le monde savait sûrement que l'enfant avait un bras cassé, mais n'y a‑t‑il pas là de quoi mettre les Canadiens en colère? De toute évidence le bras de cet enfant était déformé et ce petit patient a dû attendre 14 heures pour recevoir le service dont il avait besoin.
J'aimerais bien que ce genre d'événement n'arrive pratiquement jamais, mais ce n'est pas le cas. Je connais des patients qui ont attendu si longtemps pour voir un médecin traitant, que leur lacération s'est naturellement refermée et qu'il n'était plus nécessaire de faire des points de suture. Leur blessure s'était refermée d'elle-même. Je ne parle pas d'une guérison miraculeuse, mais d'une plaie ouverte qui s'est refermée par simple pression et qui, après une attente éternelle, n'a plus eu à être suturée, ce qui semble extraordinaire, j'en suis bien conscient. Il demeure que tout le monde autour de cette table a entendu de tels récits.
Permettez-moi de revenir sur ce que je disais au sujet des indicateurs concernant ce paralytique qui avait développé de graves escarres après une longue période d'alitement dans la salle d'urgence — une période se calculant en journées et pas en heures — sur une simple civière inadaptée, et qui en est venu... Je peux à peine le dire à haute voix, mais encore une fois, cette affaire a fait l'objet d'articles de presse. Je n'invente rien, mais ce sont des mots difficiles à prononcer. Le monsieur en question en est venu à réclamer l'aide médicale à mourir en raison des escarres qu'il avait développées tandis qu'il était aux soins du système de santé du meilleur pays au monde. Encore une fois, cela s'est produit sous la houlette de la coalition néo-démocrate-libérale. Voilà ce qui est arrivé.
Nous savons aussi que la situation s'est aggravée avec le temps. Le système éprouve peut-être ces difficultés depuis longtemps, mais nous savons que, de nos jours, les délais d'attente pour obtenir un traitement, entre la consultation d'un médecin de famille et la consultation d'un spécialiste, n'ont jamais été aussi élevés en 30 ans. Je dis bien 30 ans. L'attente moyenne au Canada, après avoir consulté un médecin de famille — parce que, bien sûr, comme nous le savons tous, il faut passer par un médecin de famille pour accéder à un spécialiste —, est passée à 27 semaines, soit plus de six mois.
Je sais que nous avons des collègues médecins parmi nous et je l'apprécie. Je dirais que, dans la plupart des cas, quand un médecin de famille est arrivé au bout de son savoir, de sa formation et de son expérience, quand il a commandé les tests voulus et qu'il a assimilé l'information, il se dit — et je sais ce dont je parle en tant qu'ancien médecin de famille — qu'il a fait ce qu'il fallait. Cela étant, il faut, à partir de là, attendre six mois de plus pour obtenir l'avis d'un spécialiste dont la formation et l'expérience supplémentaires sont nécessaires pour poser un diagnostic ou pour confirmer un traitement. Ce délai est désormais de plus de six mois. C'est inacceptable, tout à fait inacceptable. Ce n'est pas ce à quoi s'attendent les Canadiens, et ce n'est certainement pas ce à quoi s'attendent les médecins de famille qui servent les patients dans le système.
Nous savons que, dans de nombreuses collectivités, le délai d'attente pour obtenir un rendez-vous au titre d'un bilan sanguin est de plus d'un mois. Tandis que nous commençons à examiner les indicateurs dont je parlais... Je pense que c'est sur cela que nous devons nous concentrer, alors qu'il est question d'autoriser la présentation d'une motion visant à confier une autre étude au même groupe de personnes — la coalition néo-démocrate-libérale — qui a permis l'effondrement du système. Cela me semble plutôt hypocrite et frivole.
Quels autres indicateurs nous montrent que la coalition néo-démocrate-libérale a échoué dans le domaine des soins de santé au Canada?
Si quelqu'un veut... Contrairement à certains de mes collègues libéraux, je ne fais pas affaire avec cette compagnie. Je n'ai pas d'intérêt financier dans cette entreprise. Ce n'est pas ainsi que je fonctionne. Cela dit, il y a un excellent site Web qui s'appelle SecondStreet.org. Quand on y regarde de plus près, on constate qu'une partie du travail part du nombre de personnes qui, au Canada, sont décédées tandis qu'elles étaient sur une liste d'attente, ce qui est tout à fait choquant. Autrement dit, il s'agit de personnes en attente d'une tomographie, d'une IRM ou d'une consultation par un spécialiste, et cela depuis six mois comme je l'ai dit. Il peut aussi s'agir d'interventions plus invasives, comme une greffe de moelle osseuse.
Ces chiffres sont absolument renversants. On estime qu'entre 17 000 et 30 000 Canadiens meurent chaque année sur une liste d'attente. Je répète: 17 000 à 30 000 Canadiens meurent chaque année tandis qu'ils sont sur une liste d'attente.
Tandis que vous absorbez cette donnée, n'oubliez pas qu'il s'agit de Canadiens. Ce ne sont pas des anonymes que vous ne connaissez pas. Ce sont vos mères, vos sœurs, vos tantes, vos oncles, vos pères, vos frères... Des personnes qui risquent de mourir sur une liste d'attente.
Hier, je me suis entretenu avec quelqu'un qui m'a raconté une autre histoire inimaginable. On lui a détecté un cancer des amygdales et il est parfaitement au courant de son état, le diagnostic ayant été établi après une biopsie. Il a la possibilité de subir une chirurgie robotisée pour retirer ce cancer. Imaginez qu'on va vous opérer de votre cancer des amygdales, et vous espérez que cette intervention sera couronnée de succès. Elle vous épargnera sans doute les affres des radiations, la sécheresse buccale et même la défiguration. Or, son chirurgien n'a accès à l'assistance chirurgicale robotisée qu'un jeudi toutes les deux semaines.
Tandis que nous commençons à examiner le système défaillant de la coalition néo-démocrate-libérale, comme je l'ai dit, je trouve un peu gros d'entamer ce débat, car, après tout, qu'ont fait les néo-démocrates et les libéraux ces neuf dernières années au sujet des soins de santé, à part les détruire? Rien.
Nous avons aussi entendu le déclarer à la Chambre des communes — je m'en souviens: c'était il y a un peu plus de trois ans, quand je suis arrivé ici — qu'il fallait 7 500 médecins, infirmières et infirmiers praticiens de plus pour améliorer le système. À l'analyse des indicateurs, on voit que le système s'est détérioré et que le nombre de médecins ne cesse de diminuer.
Bien sûr, celles et ceux qui nous regardent pourront se demander ce qu'un gouvernement conservateur ferait à ce sujet. Nous avons déjà annoncé un programme concernant les diplômés internationaux en médecine. Nous savons qu'au moins 20 000 médecins formés et ayant pratiqué la médecine à l'étranger sont revenus au Canada, où ils ne sont pas en mesure d'exercer leur profession. Voilà le sort incroyablement triste jeté au système par la coalition néo-démocrate-libérale qui nous dirige. C'est une horrible blague. Je vais commencer par cela.
Savez-vous? Tout le monde a entendu dire qu'il ne faut pas appeler une ambulance à Toronto, mais un taxi, parce que vous aurez pour chauffeur un médecin formé à l'étranger. C'est une horrible blague. Malheureusement, comme je le disais, 20 000 médecins formés et ayant acquis leur expérience à l'étranger vivent ici, mais ne peuvent exercer dans le système. Quand je sillonne le pays et que je parle aux Canadiens, je dis que les conservateurs ont un plan. Les Canadiens vous diront que c'est une idée très sensée. Pourquoi ne pas exploiter ce bassin de gens ayant été formés et ayant pratiqué ailleurs? Tout le monde me dit que le corps humain est le même, ailleurs comme au Canada. Moi, je suis sûr que c'est exactement la même chose. Je suis sûr que l'organisme fonctionne partout de la même façon. Je suis sûr que le foie est toujours du côté droit. Et il l'est. On a affaire à des fractures, à des blessures par lacération et à des cas d'hypertension dans toutes les parties du monde. Nous savons que le diabète est présent à l'échelle mondiale.
Tout le monde estime que si les professionnels ayant reçu leur formation et acquis leur expérience hors Canada avaient la possibilité de prouver leurs capacités sur le plan pratique, ils devraient évidemment avoir un permis d'exercice au Canada et aider à traiter les Canadiens. Ce serait parfait pour les 6,5 millions de Canadiens qui ont besoin de soins primaires et ce le serait également pour les médecins qui doivent occuper d'autres emplois au Canada faute de pouvoir pratiquer la médecine ici.
J'ai rencontré un groupe de médecins formés à l'étranger et l'un de mes interlocuteurs m'a raconté une histoire terrible. Il était contraint de travailler comme gardien de sécurité parce qu'il ne pouvait pas exercer la médecine. Encore une fois, ce sont des histoires déchirantes. Un jour, son fils lui a dit: « Papa, si tu es médecin, pourquoi vas‑tu travailler tous les jours comme gardien de sécurité? » Comment expliquer cela à son enfant? En lui disant: « Eh bien, je suis venu dans ce pays pour trouver un débouché, mais à cause de toute une série d'obstacles, je ne suis pas en mesure de travailler comme médecin. »
Songez à la façon dont notre pays s'est bâti. Beaucoup de travailleurs sont arrivés ici après avoir acquis leur formation ailleurs: en médecine humaine, en soins infirmiers, en pharmacie, en dentisterie, en médecine vétérinaire, en briquetage, en plomberie et autres. Ils étaient professionnels, électriciens ou charpentiers. Comment notre pays a‑t‑il accueilli ces gens tandis qu'il était en phase d'expansion? Nous les avons accueillis en leur disant: « Voyons ce que vous pouvez faire. Montrez-nous ce dont vous êtes capable. » La réponse a été: « Eh bien, regardez-moi construire cela. Regardez-moi faire ceci ou cela. Regardez-moi exercer mon métier. » Tout le monde est alors tombé d'accord: « C'est parfait, tu connais ton métier. » Faut‑il s'étonner que l'organisme n'est pas différent dans tel ou tel pays par rapport au Canada?
Voilà un exemple de solution pratique que les Canadiens peuvent attendre d'un gouvernement conservateur plein de bon sens, d'un gouvernement disant: « Quand vous pourrez prouver vos compétences, nous vous demanderons de travailler chez nous et de fournir des services au nom des Canadiens. »
Monsieur le président, l'autre indicateur dont nous devons tenir compte concerne le système de soins de santé défaillant, qui a été créé par la coalition néo-démocrate-libérale, surtout dans le cas des services offerts aux anciens combattants. De ce côté‑ci de la Chambre, nous savons que la santé mentale est affaire de santé globale. Mon grand ami Todd Doherty, le champion de la ligne téléphonique 988 pour la prévention du suicide, a insisté pour que cela se produise, ce qui n'aurait pas été le cas sans lui.
Quand on a compris cela et qu'on a compris que les vétérans se tournent vers Anciens Combattants Canada pour obtenir de l'aide... Ils disent qu'il leur faut avoir accès à des services de soutien en santé mentale. Ils se sont battus, ils ont servi leur pays et ils ont assumé leur part du contrat. La réponse, bien sûr, dans ces terribles... J'aimerais que quelqu'un m'accuse d'exagérer en racontant ces histoires, mais tout le monde sait qu'elles sont vraies.
Nul n'ignore que des anciens combattants au pays ayant réclamé une aide en santé mentale se sont vu proposer l'aide médicale à mourir. C'est la réponse qu'on leur a donnée. Je ne sais pas ce qu'on leur a dit — qu'ils ne peuvent pas y avoir accès, que les délais d'accès sont trop longs, que leur dossier est trop complexe ou que sais‑je encore, et on leur a demandé s'ils avaient envisagé l'aide médicale à mourir.
Il s'agit non seulement d'un triste témoignage au sujet du système de soins de santé défaillant de la coalition néo-démocrate-libérale, mais aussi de la façon dont nous traitons nos vétérans. Moi, je suis un fier vétéran.
:
De rien, monsieur Doherty.
Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de servir. J'ai appris beaucoup de choses.
Nous n'offrons pas d'aide aux vétérans. Nous ne disons pas: « Voici une main tendue, saisissez‑la. Je ne veux pas que vous mouriez. » Non, ne le faisons pas.
Le gouvernement de coalition néo-démocrate-libéral propose l'aide médicale à mourir aux anciens combattants qui ont besoin d'un très important soutien en santé mentale en raison de ce que notre pays leur a demandé de faire. Nous leur avons demandé de signer un contrat, de servir le pays, d'être prêt au sacrifice ultime au nom de ce que nous croyons être juste en tant que pays. Les vétérans ont répondu à l'appel. Ils ont dit oui. Et puis, le gouvernement de coalition néo-démocrate-libéral les a laissés tomber.
Monsieur le président, s'il n'y avait qu'un seul vétéran en pareille situation, nous pourrions peut-être parler d'une erreur, mais on ne parle pas d'un seul individu. On en compte un grand nombre. C'est un comportement qui, à mon avis, ne peut venir que de la coalition néo-démocrate-libérale, et cela vient directement du Cabinet du premier ministre. C'est là, semble‑t‑il, que sont prises toutes les décisions. C'est triste.
Nous avons discuté de la question de la thérapie aux opioïdes. J'ai trouvé fort de café que neuf ans se soient écoulés et que le seul argument de la coalition néo-démocrate-libérale soit celui de l'approvisionnement sécuritaire. Donnons des médicaments gratuits. Je trouve tout à fait fascinant que, soudainement, des collègues d'en face disent que nous avons besoin d'un traitement complet.
Depuis des années, depuis que je suis arrivé à la Chambre il y a trois ans, les conservateurs parlent d'une solution sensée de traitement complet. Ce sont des choses que nous avons soutenues de ce côté‑ci de la Chambre. Nous ne croyons pas que le fait d'assurer un approvisionnement illimité d'opioïdes puissants permettra de mettre fin à cette crise.
Nous croyons qu'il y a des possibilités de réadaptation et de traitement pour chaque personne touchée par la crise des opioïdes. Nous croyons qu'il ne suffit pas de leur donner des opioïdes, c'est‑à‑dire des soins palliatifs. Cette façon de procéder revient à leur dire: « Vous savez, vous n'irez jamais mieux, alors prenez simplement ces médicaments. » Je crois que la coalition, qui nous coûte cher, veut qu'ils prennent des médicaments et qu'ils se taisent, parce que, dès lors, ils ne posent plus de problème. Le raisonnement est bien sûr absurde.
Tandis que nous commençons à comprendre ce que la coalition néo-démocrate-libérale a fait pour détruire les soins de santé au Canada, c'est quand même fort de café — et peut-être même antiparlementaire à mon avis — et ridicule que la coalition affirme vouloir parler du système de soins de santé qui est soudainement devenu un enjeu électoral. Nous commençons à voir ce qui compte pour les Canadiens.
Tout d'abord, les gens que je visite en faisant du porte‑à‑porte me parlent du coût de la vie. C'est ce qui importe à leurs yeux. Ils disent: « Je ne peux pas mettre d'essence dans ma voiture. Je ne peux pas mettre de nourriture sur la table. Je ne peux pas me mettre un toit au‑dessus de la tête. » C'est ce que nous entendons tous les jours. Si vous ne l'entendez pas tous autour de cette table, je vous suggère de faire vérifier votre ouïe.
Tout à coup, les soins de santé sont devenus un enjeu électoral. Nous devrions nous occuper des soins de santé.
Pourquoi ne pas éliminer la taxe sur le carbone et tenir compte du coût de la vie? Nous savons qu'un des déterminants de la santé est la capacité d'avancer et d'avoir une bonne alimentation pour avoir une vie saine. Ce sont des choses extrêmement importantes. Des changements s'imposent: le programme Sceau bleu, l'élimination de la taxe sur le carbone, le redressement budgétaire, la construction immobilière et la lutte contre la criminalité. Ce sont des choses dont les députés de ce côté‑ci de la Chambre sont pleinement conscients.
Nous, nous n'avons pas attendu un soudain rappel aux réalités pour décider de traiter adéquatement les personnes qui ont une dépendance aux opioïdes. Après neuf années d'inaction, le gouvernement actuel nous dit qu'il va soudainement réparer le système de soins de santé public le plus respecté. De ce côté‑ci de la Chambre, nous n'avons pas attendu ce réveil brutal.
Monsieur le président, comme vous le savez, je pourrais parler de bien d'autres choses, mais comme il est 13 h 5, je propose que nous levions la séance maintenant et que nous reprenions plus tard.
Je propose de lever la séance.
(La motion est rejetée.)