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Monsieur le président, membres du comité, bonjour.
Mon nom est Claudette Deschênes. Je suis sous-ministre adjointe des Opérations. Les Linklater, sous-ministre adjoint des Politiques stratégiques et de programmes m'accompagne.
[Traduction]
Nous sommes une équipe relais.
[Français]
Je tiens à remercier le comité de m'offrir cette occasion de parler de certains défis auxquels nous sommes confrontés lorsque nous assurons la sécurité de notre système d'immigration, ainsi que des mesures que nous prenons pour les relever.
[Traduction]
Premièrement, j'aimerais aborder brièvement certaines mesures que CIC a déjà introduites pour aider à accroître la sécurité et l'intégrité de notre système d'immigration. Au cours des dernières années, le ministère a prêté une grande attention à la réduction de la fraude, puisqu'il s'agit de notre défi le plus important.
Le Système mondial de gestion des cas est en place dans tous nos bureaux à l'étranger depuis mars 2011, et il le sera dans nos bureaux au Canada d'ici la fin de février 2012. Plutôt que de devoir regarder dans plusieurs systèmes désuets ayant une fonctionnalité limitée — l'un d'entre eux a d'ailleurs 20 ans — le SMGC nous permet de voir les renseignements d'un demandeur en un seul endroit. Grâce à cela, nos processus sont devenus beaucoup plus efficaces et la façon dont CIC partage des renseignements avec ses partenaires afin de prévenir la fraude a été grandement améliorée.
Par exemple, le SMGC a été déterminant dans certaines de nos enquêtes au sujet de la fraude en matière de citoyenneté puisqu'il permet de déterminer si une adresse est répétée plus d'une fois dans les demandes. Le gouvernement mène actuellement une enquête au sujet de 6 500 personnes qui auraient fait de fausses déclarations au sujet de leur résidence au Canada. À ce jour, CIC a commencé le processus de révocation de la citoyenneté de quelque 2 200 citoyens qui l'ont obtenue de façon frauduleuse. C'est beaucoup sur une courte période, si l'on tient compte du fait que le gouvernement a révoqué la citoyenneté de seulement 69 personnes depuis 1977.
Les dispositions législatives visant à renforcer la réglementation des tiers intermédiaires sont entrées en vigueur en juin 2011; il sera dorénavant plus difficile pour les consultants véreux d'aider des demandeurs à commettre ce type de fraude. Ces efforts ont également été renforcés par une campagne de sensibilisation à la fraude que, j'en suis certaine, vous avez tous vue. En outre, les immigrants éventuels et les citoyens doivent comprendre que la fraude nous concerne tous. Ils doivent savoir qu'ils constituent la première ligne de défense et qu'ils ne peuvent pas uniquement compter sur le gouvernement pour les protéger.
En outre, CIC a lancé une série de vidéos sur son site Internet pour offrir aux immigrants éventuels des renseignements sur les dangers et les risques que représentent les escroqueries liées à l'immigration, notamment les représentants en immigration sans scrupules.
[Français]
Parlons de l'avenir. CIC prévoit mettre en oeuvre cette année des modifications réglementaires qui permettraient de dissuader les mariages frauduleux et de renforcer la capacité de l'Agence des services frontaliers du Canada de renvoyer les personnes qui commettent ce type de fraude. Si, au cours des dernières années, nous avons accru nos efforts pour réduire la fraude, nous demeurons préoccupés par l'augmentation de celle-ci et du vol d'identité partout dans le monde, et du raffinement des techniques utilisées dans ce domaine.
Dans le contexte de l'immigration, les identités sont plus souvent volées ou dissimulées afin d'aider un demandeur à surmonter une interdiction de territoire pour camoufler un passé criminel, par exemple, ou pour l'aider à être admis au Canada alors qu'il serait refusé pour d'autres raisons.
[Traduction]
Pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens, il est essentiel que nous restions à la fine pointe des nouvelles technologies et à l'affût des nouvelles méthodes utilisées par les fraudeurs pour manipuler notre système d'immigration. La biométrie est une étape importante pour rester « à l'avant-garde » et pour réduire la fraude et le vol d'identité.
À compter de 2013, certains étrangers qui ont besoin d'un visa pour visiter le Canada, y étudier ou y travailler temporairement devront fournir leurs empreintes digitales et faire prendre leur photo dans le cadre de leur demande.
Grâce à la biométrie, il deviendra beaucoup plus difficile de falsifier, voler ou utiliser l'identité d'une autre personne pour entrer au Canada. Toujours grâce à la biométrie, il sera également plus facile d'empêcher des criminels connus et d'anciennes personnes expulsées d'entrer au Canada, en plus d'empêcher des demandeurs d'asile déboutés de revenir au Canada à l'aide de fausses pièces d'identité.
D'un autre côté, la biométrie nous aidera aussi à faciliter les voyages légitimes. Un défi clé auquel nous sommes confrontés est le fait d'identifier avec exactitude les demandeurs chaque fois qu'ils présentent une demande pour entrer au Canada. Un demandeur peut, par exemple, avoir changé de nom depuis sa dernière admission. Le fait d'associer les données biométriques d'une personne à ses données biographiques nous aidera à identifier plus rapidement les demandeurs et permettra de garantir que la personne qui vient au Canada est bel et bien la personne à qui on a délivré un visa.
Dans le même sens, j'aimerais également parler de notre rôle dans le Plan d'action sur la sécurité du périmètre et la compétitivité économique du Canada et des États-Unis — tout un titre. Dans le cadre de ce plan, les deux pays élaboreront une approche commune pour enregistrer et partager les renseignements sur les entrées et les sorties des voyageurs qui traversent notre frontière terrestre commune. L'Agence des services frontaliers du Canada sera le responsable du gouvernement du Canada pour la mise en place du système d'entrées et de sorties, tandis que CIC sera chargé de l'élaboration des modifications stratégiques législatives ou réglementaires nécessaires pour instaurer les nouvelles exigences en matière d'entrée.
À l'heure actuelle, beaucoup de voyageurs qui entrent au Canada à un poste frontalier terrestre peuvent confirmer leur identité et leur statut en faisant une déclaration orale ou en présentant des documents dont la fiabilité laisse à désirer, des documents faciles à falsifier. Notre nouvelle politique obligera simplement tous les voyageurs à présenter un document réglementaire au moment d'entrer au Canada. Les exigences actuelles en matière d'entrée sont disparates, ce qui a mené à la confusion à la frontière pour les voyageurs et les transporteurs commerciaux. Une frontière plus sûre facilitera la migration légitime en Amérique du Nord, tout en améliorant notre sécurité.
Outre les nouvelles exigences en matière d'entrée, nous prévoyons mettre en oeuvre une approche nouvelle, de concert avec les États-Unis, pour faire l'examen initial des voyageurs avant même qu'ils n'entament leur voyage et n'atteignent nos côtes. Pour y parvenir, il faudra que les étrangers qui sont dispensés de l'obligation de visa, à l'exception des citoyens des États-Unis, demandent une autorisation de voyage électronique avant de prendre un vol à destination du Canada. Cela signifie que quiconque souhaite venir au Canada devra d'abord remplir un formulaire en ligne pour nous fournir ses renseignements de base. CIC délivrera ensuite un document électronique aux passagers dont l'examen initial est réussi.
Dans la majorité des cas, nous nous attendons à ce que les demandeurs reçoivent une confirmation que leur voyage est autorisé en quelques minutes. Les États-Unis ont déjà mis en oeuvre, avec succès, un système semblable, au moyen duquel plus de 98 p. 100 des demandeurs reçoivent automatiquement une approbation de voyage. Nous pensons que le système d'autorisation de voyage électronique sera en place au plus tard en 2016.
[Français]
Finalement, nous prévoyons partager de l'information avec les États-Unis afin d'aider à établir et à vérifier l'identité des voyageurs. Cela nous aidera à mieux détecter la fraude et à améliorer la sécurité publique en nous permettant de mieux repérer les personnes ayant des antécédents criminels ou présentant d'autres risques pour le public.
En plus de nous aider à réduire les risques pour l'Amérique du Nord, cette approche contribuera à réduire les coûts et les ressources nécessaires pour traiter les cas de personnes interdites de territoire au Canada.
En utilisant une approche de périmètre pour le contrôle, le Canada aura la capacité d'identifier les personnes interdites de territoire à l'étranger et de leur refuser l'accès au pays, au lieu de s'occuper d'elles lorsqu'elles sont rendues à un point d'entrée.
[Traduction]
Les agents d'immigration des deux pays auront également des renseignements de meilleure qualité au sujet des voyageurs, ce qui leur permettra de mieux exécuter et appliquer leurs propres lois relatives à l'immigration.
Par exemple, nous serons en mesure d'accélérer le départ des personnes qui n'ont pas le droit de séjourner au pays. En revanche, le partage d'information nous aidera aussi à faciliter la circulation des voyageurs légitimes et, par le fait même, les agents d'immigration seront plus confiants quand il s'agira de vérifier l'identité et les antécédents en matière d'immigration présentés par le demandeur.
J'aimerais mentionner que des contrôles rigoureux seront en place pour veiller à ce que les renseignements personnels soient communiqués d'une façon qui respecte les lois canadiennes.
Pour terminer, j'aimerais dire que CIC est d'abord et avant tout déterminé à protéger la santé et la sécurité des Canadiens, tout en facilitant les déplacements des visiteurs légitimes; nous continuons d'explorer des façons de mieux relever les défis en matière de sécurité auxquels est confronté notre système d'immigration.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci au comité de nous accueillir parmi vous aujourd'hui.
Mon nom est Pierre Sabourin et je suis le vice-président de la Direction générale des opérations à l'Agence des services frontaliers du Canada. Je suis accompagné par Peter Hill, directeur général des programmes après le passage à la frontière de la Direction générale des programmes.
Comme l'ASFC n'a jamais eu l'occasion de rencontrer auparavant le présent groupe de députés, j'aimerais prendre quelques minutes pour vous présenter le mandat de notre agence ainsi que ses rôles et responsabilités dans le processus d'immigration du Canada.
L'ASFC a été créée en 2003 dans la foulée des événements du 11 septembre 2001. Son objectif était d'intégrer certains éléments des douanes, de l'immigration et de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Le mandat de notre agence consiste à fournir des services frontaliers intégrés qui soutiennent les priorités de sécurité nationale, tout en facilitant la libre circulation des personnes et des marchandises. L'ASFC compte quelque 14 000 employés au Canada, dont environ 7 300 portent l'uniforme. Nos agents des services frontaliers sont des agents de la paix désignés et leur principale tâche consiste à appliquer les lois régissant les douanes et l'immigration, en particulier, la Loi sur les douanes et la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, ainsi que 90 autres lois fédérales.
Bon an mal an, l'agence traite environ 93 millions de voyageurs, y compris 25 millions de passagers aériens. Ces voyageurs se présentent à nos frontières en tant que résidents revenant au pays, visiteurs, réfugiés ou immigrants. Et bien sûr, il y a les voyageurs qui ne peuvent pas être admis. Comme votre comité peut le comprendre, la prestation de services à cette échelle représente une entreprise d'envergure.
En ce qui concerne l'étude à laquelle le comité procède, je dirais que le rôle joué par notre agence dans la sécurité de notre système d'immigration est capital. En prenant la responsabilité de l'exécution de la loi dans les bureaux d'entrée et les bureaux intérieurs et en assumant la supervision du programme d'agents de liaison à l'étranger, responsabilité dévolue à Citoyenneté et Immigration Canada jusqu'en 2003, l'ASFC est responsable, en vertu de la LIPR, de l'admission au Canada des personnes qui satisfont aux exigences fixées par la loi et refuser l'entrée à celles qui n'y répondent pas; elle est chargée d'empêcher que les personnes interdites de territoire ou qui ne possèdent pas les documents voulus se rendent au Canada, de transmettre les demandes d'asile à titre de réfugié faites aux bureaux d'entrée à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, de détenir les personnes qui présentent un risque pour la sécurité ou un danger pour le public et de renvoyer toutes les personnes inadmissibles visées par une mesure de renvoi exécutoire.
Dans le cadre de ses responsabilités, l'ASFC a traité quelque 10 000 demandes d'asile sur un total de 25 000 en 2011. Nous avons détenu près de 9 000 personnes qui étaient jugées dangereuses, qui présentaient un risque de fuite ou qui n'étaient pas en mesure de prouver leur identité. Notre agence a refusé l'entrée à quelque 54 000 personnes aux différents bureaux d'entrée et a renvoyé du Canada 15 000 personnes interdites de territoire. De ces 15 000 personnes, 1 800 ont été renvoyées pour des raisons de criminalité ou pour des questions de sécurité.
Dans un contexte mondial fort dynamique et en constant changement, l'ASFC doit relever le défi de maintenir un juste équilibre entre l'exécution de la loi aux frontières et la facilitation de l'accès. Pour y arriver, notre agence utilise une approche multidimensionnelle dans l'ensemble de ses activités du renseignement et de l'exécution de la loi. Cette approche est axée sur l'atténuation des risques et sur la collaboration avec nos partenaires comme CIC, la Gendarmerie royale du Canada, le Service canadien du renseignement de sécurité et le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis.
Dans l'évaluation des risques que fait l'ASFC avant le départ d'individus pour le Canada, notre agence s'engage dans des activités de renseignement et de contrôle de sécurité qui lui permettent de cibler et de contrer les menaces et d'intercepter les personnes interdites de territoire dès la première occasion.
Pour soutenir son travail à l'étranger, l'ASFC a constitué un réseau d'agents de liaison que nous appelons les AL. Actuellement, l'Agence compte 63 AL dans 49 emplacements importants dans le monde. Les AL rattachés à l'ASFC travaillent en étroite collaboration avec les autres ministères du gouvernement canadien, les représentants des missions à l'étranger, les lignes aériennes et les représentants officiels des pays où ils se trouvent. Parmi leurs activités, on note les interceptions, la liaison avec les compagnies aériennes et les activités de formation, les activités antifraude, la collecte du renseignement et l'assistance pour les renvois.
Le programme des agents de liaison est un succès à la fois dans une perspective d'atténuation des risques et de prestation de services. Chaque année, les agents de liaison interceptent environ 4 000 personnes qui ne possèdent pas les documents requis, tout en facilitant les procédures pour quelque 2 000 voyageurs légitimes dont la majorité se compose de Canadiens revenant au pays après un séjour prolongé à l'étranger.
L'ASFC procède au filtrage de sécurité des demandes d'immigration si Citoyenneté et Immigration Canada le sollicite. Lorsque CIC estime qu'une demande peut représenter un intérêt ou qu'elle soulève des préoccupations sur la base d'indicateurs de sécurité, elle est renvoyée à notre agence pour un examen plus détaillé. Une fois la demande reçue, l'ASFC travaille de concert avec ses partenaires du renseignement et de la sécurité pour faire une recommandation à CIC. La décision d'accepter ou de refuser une demande incombe à CIC.
[Français]
Lorsque des voyageurs se présentent à un bureau d'entrée, les agents des services frontaliers de l'ASFC vérifient leurs documents et déterminent si toutes les exigences pour une entrée au Canada ont été satisfaites. Lorsqu'une personne est déclarée interdite de territoire à cette étape, les agents exécutent la loi de manière appropriée. Lorsqu'ils sont en présence d'une demande d'asile à titre de réfugié, les agents procèdent à une entrevue préliminaire et déterminent l'admissibilité de la demande. Les demandes admissibles sont renvoyées à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada pour être examinées.
Pour s'occuper des cas des personnes jugées interdites de territoire qui se trouvent déjà au Canada, l'agence a actuellement 409 agents d'exécution de la loi dans ses bureaux intérieurs. Ces agents ont des activités très étendues: enquêtes, arrestations, détention et renvoi des personnes du pays. Souvent, des individus tenteront d'éviter le renvoi en se cachant. L'ASFC partage ses informations avec ses partenaires d'exécution de la loi afin de repérer ces individus et d'appliquer la mesure de renvoi. En juillet 2011, notre agence a lancé le projet-pilote « personnes recherchées », qui sollicite l'aide du public pour localiser certaines personnes. Jusqu'à maintenant, cette initiative a connu un grand succès, alors que 20 arrestations et 13 renvois ont été effectués à partir des 245 appels reçus, là où des dossiers d'enquête classiques n'avaient donné aucun résultat.
Avec l'entrée en vigueur de la Loi sur des mesures de réforme équitables concernant les réfugiés, l'ASFC aura l'occasion de jouer un rôle clé dans l'amélioration de l'intégrité et de l'efficacité du système réformé de protection des réfugiés du Canada. L'ASFC lancera un programme-pilote d'aide au retour volontaire afin d'augmenter le nombre de départs volontaires chez les demandeurs d'asile à titre de réfugiés déboutés. Le programme permettra en outre d'apporter des modifications aux outils, aux politiques, aux règlements et aux procédures pour permettre un traitement accéléré des cas de demandeurs déboutés. Nous pourrons aussi augmenter les ressources affectées aux enquêtes criminelles dans notre réseau d'agents de liaison. Nous améliorerons ainsi les interceptions faites à l'étranger et nous faciliterons le renvoi de personnes qui cherchent à frauder notre système de traitement de demandes d'aide.
Malgré tout le bon travail effectué, il reste toutefois des défis à relever pour la sécurité de notre système d'immigration. Pour s'attaquer à ces défis, l'ASFC s'est mise à la recherche d'occasions lui permettant de repousser ses frontières en procédant à la collecte d'informations préalables et à l'évaluation des risques. Ces efforts soutiennent également les priorités de notre agence pour faciliter et accélérer les déplacements légitimes de passagers à faible risque. Parmi nos priorités futures, nous avons l'intention d'augmenter notre accès aux données biométriques. Nous désirons ainsi améliorer les contrôles à l'immigration et à la frontière ainsi qu'établir et vérifier l'identité des voyageurs tout en effectuant les vérifications de sécurité le plus tôt possible dans le processus.
Dans une perspective de sécurité, les données biométriques représentent une technologie d'identification importante. L'ASFC reconnaît l'importance de cette technologie et l'utilise déjà dans le cadre de son programme NEXUS. Comme l'a fait remarquer ma collègue madame Deschênes, l'initiative d'autorisation de voyager accordée par voie électronique permettra au Canada de faire une vérification de chaque demandeur en utilisant un certain nombre de bases de données. Cette procédure permettra d'établir une évaluation de risques avant même l'achat du billet vers le Canada. Une approbation découlant des processus d'évaluation de CIC et de l'ASFC sera nécessaire avant l'octroi d'une autorisation de voyager accordée par voie électronique.
Notre agence a aussi mis de l'avant une initiative d'information préalable pour les voyageurs interactive qui exigera que les transporteurs aériens fournissent les données à l'ASFC avant le départ des vols. Non seulement cette initiative permettra-t-elle à l'ASFC de vérifier le statut d'autorisation de voyager accordée par voie électronique pour des ressortissants de pays tiers, mais elle lui permettra également de procéder à une première évaluation des risques pour tous les passagers, y compris une recherche dans des bases de données pour les passeports perdus ou volés. Nous pourrons également refuser d'emblée l'embarquement sur un vol pour des raisons d'admissibilité, de santé ou de sécurité.
Madame Deschênes a aussi mentionné que l'ASFC était le représentant du gouvernement canadien pour l'établissement d'un système d'entrée et sortie commun entre le Canada et les États-Unis. Ce système a pour but de déterminer que l'entrée dans un pays représente la sortie de l'autre pays, ce qui nous permettrait de boucler la boucle pour les antécédents de voyage d'un visiteur.
Lorsque ce système sera en vigueur, il nous aidera à identifier les voyageurs qui ont volontairement quitté le pays, et nous permettra ainsi de fermer les mandats en conséquence. Nous pourrons également repérer les individus qui sont au pays depuis plus longtemps que prévu. Enfin, cela évitera l'émission de mandats pour les personnes qui ont dépassé la durée de séjour autorisée ou qui font l'objet de mesures de renvoi.
Une fois ces initiatives mises en oeuvre, l'ASFC s'attend à constater des améliorations importantes dans la façon dont les vérifications sont faites pour des personnes avant même leur arrivée à nos frontières.
Avec la mise en oeuvre complète de l'autorisation de voyager accordée par voie électronique et le programme d'information préalable sur les voyageurs interactive, le Canada pourra grandement réduire le nombre d'arrivées annuelles de personnes interdites de territoire à ses bureaux d'entrée.
En outre, un programme d'entrée-sortie complètement opérationnel nous permettra de repérer les séjours prolongés au-delà de la période prévue et les violations des conditions de résidence et des exigences.
L'un dans l'autre, ces futurs programmes assureront au Canada une approche moderne, efficiente et efficace de la gestion de ses frontières, une approche qui protégera en outre la sécurité des Canadiens et facilitera les voyages légitimes au pays tout en sauvegardant l'intégrité de nos processus d'immigration.
[Traduction]
Je vous remercie de m'avoir donné la possibilité de vous parler aujourd'hui. Mon collègue et moi-même sommes impatients de répondre à vos questions.
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Oui. Je pourrais vous confirmer le nombre exact, mais c'est à peu près ça. Les temps de détention sont donc très courts dans de nombreux cas.
La majorité des gens qui sont en détention sont en attente d'être renvoyés. Dans une journée donnée, environ 500 personnes sont détenues dans les trois centres de détention qui ont été mentionnés plus tôt, soit à Laval, Toronto et Vancouver, et on a environ 200 places dans des prisons provinciales, car ces individus doivent être incarcérés étant donné qu'ils représentent un danger pour la sécurité du public, d'autres détenus ou de nos agents.
Par exemple, si quelqu'un doit être renvoyé du pays, la législation stipule que nous devons le renvoyer le plus rapidement possible. Toutefois, il peut y avoir de nombreuses barrières au renvoi. Par exemple, on peut avoir de la difficulté à obtenir les documents d'une personne. Il se peut aussi que le pays de renvoi ne collabore pas.
Quarante-huit heures après leur mise en détention, la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada décide si on doit maintenir les gens en détention ou non. Il y a donc un processus quasi judiciaire, si je peux m'exprimer ainsi, en vertu duquel la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada détermine si la détention doit se poursuivre. Ensuite, c'est une période de 7 jours, suivie de périodes de 30 jours.
Donc, toutes les personnes que vous mentionnez qui, dans certains cas, ont été détenues pour des périodes plus longues ont passé par un processus où la commission a décidé qu'elles devaient être gardées en détention.
Tout d'abord, nous acceptons toutes les recommandations de la vérificatrice générale. Je tiens à le préciser. La vérificatrice générale a formulé des recommandations dans quatre domaines. Le premier consiste à aider les agents des visas à l'étranger à rendre des décisions en matière d'interdiction de territoire: il faut leur donner de bons outils, veiller à ce que les renseignements que nous leur fournissons, ainsi que les indicateurs de risque concernant certains pays, soient à jour.
Le deuxième concernait le mécanisme de filtrage de sécurité, auquel nous travaillons en collaboration très, très étroite avec nos partenaires du SCRS et de la GRC. La vérificatrice générale a formulé un certain nombre de recommandations ayant pour but de recenser tous les renseignements que possèdent ces trois organismes pour être sûr de disposer de tous les renseignements existants pour pouvoir prendre des décisions appropriées.
Le troisième domaine concernait les processus; cela touchait la formation de nos agents, le contrôle de la qualité et les normes de service. Il y avait des recommandations qui portaient sur ces aspects.
Le quatrième secteur était la gouvernance et la mesure du rendement; la vérificatrice générale voulait s'assurer que nos ententes, nos protocoles d'entente avec les divers organismes étaient à jour, que nous administrions correctement le processus et que nous avions mis en place de bonnes mesures du rendement. Autrement dit, il s'agissait de recevoir les commentaires des agents des visas au sujet du fonctionnement du système, du fait qu'ils possédaient les renseignements appropriés, qu'ils étaient en mesure de rendre des décisions appropriées en matière d'interdiction de territoire et enfin, qu'entre nos deux organismes — la CIC et l'ASFC — en particulier, nous avions des outils de mesure du rendement pour l'ensemble du système, notamment pour savoir si nous respections les normes de service et ce genre de chose.
Nous avons accepté toutes les recommandations. La plupart des recommandations seront mises en oeuvre cette année. Je pourrais vous fournir des détails sur les mesures que nous sommes en train de prendre.