:
Merci, monsieur le président et chers collègues.
Je suis sûr que vous connaissez tous très bien les personnes qui m'accompagnent: Neil Yeates, sous-ministre, Claudette Deschênes, sous-ministre adjointe, Opérations, Les Linklater, sous-ministre adjoint, Politiques, et Daniel Paquette, notre administrateur principal des finances.
[Français]
Monsieur le président, chers collègues, merci. C'est avec plaisir que je présente aujourd'hui au comité le Budget supplémentaire des dépenses de mon ministère pour l'exercice 2011-2012.
Parmi les principaux éléments du Budget supplémentaire de 2011-2012, notons de nouveaux crédits nets de 53,4 millions de dollars. En voici les principales composantes: 33,3 millions de dollars pour soutenir le Programme fédéral de santé intérimaire qui traite des demandeurs d'asile, entre autres; 11,7 millions de dollars pour poursuivre les travaux d'inclusion de la biométrie, au volet des visas temporaires — c'est un projet que nous avons commencé il y a deux ans et qui sera en vigueur en 2013 —; 9,5 millions de dollars pour continuer à moderniser le système d'immigration et gérer les arriérés. Évidemment, c'est le sujet de votre étude actuelle.
[Traduction]
Comme vous le savez, nous avons introduit en 2008 le Plan d'action pour accélérer l'immigration, qui donne au ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme la capacité de contrôler le nombre et le type de nouvelles demandes que nous recevons. Aux termes de ce plan d'action, nous pouvons concentrer nos efforts sur la catégorie des travailleurs qualifiés du volet fédéral pour faire venir les personnes qui possèdent les compétences qui leur donnent le plus de chances de réussir au Canada. Les personnes qui présentent une demande en tant que travailleurs qualifiés du volet fédéral doivent maintenant posséder de l'expérience dans l'une des 29 professions en demande, avoir une offre d'emploi réservé ou, comme nous l'avons annoncé plus tôt ce mois-ci, avoir fait des études doctorales au Canada.
La nouvelle initiative concernant le doctorat, en plus de la catégorie de l'expérience canadienne que nous avons lancée en 2008, représente ce que nous espérons constituer l'avenir de l'immigration au Canada: des jeunes brillants qui ont fait des études ou qui ont travaillé au Canada seront reconnus par les employeurs canadiens et auront amélioré ou perfectionné leur connaissance de l'anglais ou du français. Ces nouveaux arrivants auront tout pour réussir au Canada.
Nous avons également limité à 10 000 le nombre de nouvelles demandes que nous acceptons dans le Programme des travailleurs qualifiés du volet fédéral, de manière à poursuivre la réduction de l'arriéré des demandes de travailleurs qualifiés du volet fédéral.
Comme je l'expliquais lors de ma dernière allocution et comme vous le voyez sur le graphique derrière moi, les mesures que nous avons mises en place en 2008 afin de gérer l'apport de nouvelles demandes de travailleurs qualifiés du volet fédéral ont contribué à réduire sensiblement l'arriéré. Nous avons réduit de plus de 50 p. 100 cet arriéré comptant 640 000 personnes.
Mais bien que nous affichions des progrès relativement au Programme des travailleurs qualifiés du volet fédéral, il y a clairement d'autres pressions au sein du système. Dans la catégorie des parents et des grands-parents, par exemple, on compte actuellement environ 165 000 personnes dont la demande est en attente de traitement. C'est pourquoi, plus tôt ce mois-ci, nous avons annoncé la première phase du Plan d'action pour accélérer la réunification familiale.
[Français]
Les quatre points de la première phase de notre plan d'action ont trois objectifs ultimes: réduire l'arriéré, accélérer le traitement des demandes et faciliter le processus de visite pour les parents et les grands-parents.
[Traduction]
Nous allons premièrement augmenter notre cible opérationnelle de parents et de grands-parents admis annuellement au Canada de 60 p. 100, en la faisant passer d'un peu plus de 15 000 personnes cette année à 25 000 l'an prochain. Il s'agira du plus grand nombre de parents et grands-parents admis au Canada en presque 20 ans.
Deuxièmement, à compter du 1er décembre, les parents et les grands-parents seront admissibles au supervisa à entrées multiples de 10 ans. Avec ce visa, ils seront en mesure de séjourner au Canada pour des périodes allant jusqu'à deux ans sans avoir à renouveler leur statut de résident temporaire. Le nouveau supervisa leur permettra aussi de venir au Canada plus tôt. Ils pourront désormais venir visiter leur famille au Canada dans un délai de huit semaines, en principe — et comme nous l'espérons, dans bien des cas —, au lieu d'avoir à attendre le délai actuel moyen qui est de huit ans pour la résidence permanente. Ils seront aussi tenus d'obtenir et de prouver qu'ils ont souscrit une assurance-santé pour leur séjour au Canada, de façon à protéger les intérêts des contribuables canadiens durant leur visite. Cela nous aidera à assurer l'intégrité du programme.
Troisièmement, à compter de 2012, le gouvernement effectuera de larges consultations sur la manière de restructurer le programme des parents et des grands-parents de façon à le rendre plus durable à long terme. Bien sûr, les résultats de l'étude du Comité sur les arriérés auront une forte incidence sur la manière de mener ces consultations. Je le dis en toute sincérité, nous espérons que vous aborderez dans votre rapport les moyens susceptibles d'éliminer ces longs retards et de gérer ces programmes de manière plus responsable et plus durable.
Pour que ce programme soit durable, il doit être restructuré de façon à prévenir l'accumulation d'arriérés. Le problème est simple et il est mathématique. Quand le nombre de demandes est supérieur au nombre d'admissions, nous finissons par avoir beaucoup d'arriérés, et les délais de traitement des dossiers s'allongent. Dans le cas contraire, les arriérés et les délais s'amenuisent. C'est mathématique. Le problème est que nous recevons en moyenne jusqu'à 40 000 demandes par an et même, certaines années, 50 000, de parents et grands-parents, ce qui est largement plus que le nombre que nous pouvons accepter. Donc, selon moi, le gouvernement du Canada n'a pas été tout à fait franc puisqu'il a fait des promesses que nous ne pouvons tenir. Je pense que tout le monde conviendra, quelle que soit son allégeance politique, que nous devons faire beaucoup mieux et n'accepter que le nombre de demandes correspondant au nombre de personnes que nous sommes prêts à accepter. La question est de savoir comment.
Le programme des parents et des grands-parents doit également tenir compte de nos contraintes financières, comme celle concernant notre système de santé public généreux et nos autres avantages sociaux. Nous devons aussi assurer que nous admettons un nombre de parents et de grands-parents que nous sommes en mesure de soutenir.
[Français]
J'ai donc demandé à mes fonctionnaires d'examiner comment mieux gérer ce programme, et nous étudions actuellement une gamme d'options.
Certaines d'entre elles comprennent des propositions qui ont déjà été mentionnées dans le cadre de l'étude du comité sur les arriérés.
[Traduction]
Par exemple, afin de réduire le nombre de demandes, nous pourrions peut-être modifier les exigences en matière de parrainage. Nous pourrions notamment nous y prendre en augmentant le seuil de revenu minimum pour les répondants ou allonger la période sur laquelle ils doivent respecter ce seuil. On assurerait ainsi que les répondants soient bien établis et qu'ils possèdent la capacité de soutenir les membres de la famille à long terme. Nous pourrions aussi adopter une approche similaire à celle de l'Australie, qui applique un critère de « reste de la famille ». Une telle option accorderait la priorité aux parents et aux grands-parents dont la majorité des enfants vit déjà en permanence au Canada.
Une autre idée que j'ai entendue, peut-être même devant ce comité, consisterait à accorder la priorité aux demandes de parents ou grands-parents veufs qui n'ont pas de famille immédiate dans leur pays d'origine et pour qui la réunification pourrait être plus justifiée par souci humanitaire.
Afin de réduire le fardeau financier que représentent les parents et les grands-parents sur nos généreux services sociaux et notre système de santé, une autre option pourrait consister à exiger des répondants qu'ils couvrent leurs frais de santé grâce à un cautionnement. Je crois que l'avocat de l'immigration Richard Kurland avait évoqué une telle possibilité devant le comité.
[Français]
Nous avons l'intention de dévoiler publiquement toutes les options lorsque mes fonctionnaires en auront dressé une liste, avant le début des consultations, au début de l'année 2012.
Les Canadiens auront de nombreuses occasions de faire part de leurs opinions et de participer aux débats entourant cette question.
[Traduction]
Le quatrième et dernier point de la première phase de notre plan d'action consiste en un gel temporaire d'un maximum de 24 mois des nouvelles demandes de parrainage de parents et grands-parents. Ce gel temporaire nous permettra de réduire l'arriéré jusqu'à ce que les délais d'attente raccourcissent et deviennent plus raisonnables. Cette partie du plan est absolument essentielle. Si nous laissons le programme ouvert aux nouvelles demandes durant la période de consultation et de restructuration, nous serons complètement inondés d'un nombre ingérable de demandes et l'arriéré passera de 165 000 à plus de 200 000. En fait, comme vous le savez, nous avons estimé, sur la base des tendances actuelles et en l'absence de telles mesures, que l'arriéré pourrait atteindre 340 000 dossiers, je crois, avec un délai de traitement de 20 ans d'ici à la fin de cette décennie. Nous espérons qu'au cours des deux prochaines années, nous serons en mesure de réduire l'arriéré de parents et grands-parents d'environ 50 p. 100 à une taille plus gérable.
La deuxième phase de notre plan d'action aura lieu après nos consultations sur la restructuration du programme. Lors de la deuxième phase nous chercherons à mettre en place un système d'immigration plus efficace. L'objectif définitif est d'accélérer la réunification familiale et de nous doter d'un programme d'immigration familiale durable sur le long terme.
Monsieur le président, lorsque les nouveaux venus arrivent au Canada, notre priorité consiste à les aider à s'intégrer au Canada le plus rapidement possible. C'est pourquoi nous avons presque triplé le financement en matière d'établissement depuis 2006, ce qui nous a permis d'offrir plus de services aux nouveaux arrivants, par exemple en apprentissage linguistique.
[Français]
Le gouvernement met désormais davantage l'accent sur l'intégration des immigrants à la société canadienne. Nous croyons que pour réussir au Canada, les immigrants doivent parler soit français, soit anglais. En outre, ils doivent connaître la culture canadienne et l'histoire du Canada.
[Traduction]
Nous sommes déterminés à aider les nouveaux arrivants à réussir, mais le gouvernement doit aussi gérer l'argent des contribuables de manière responsable. Comme le comité en est conscient, Citoyenneté et Immigration Canada, comme l'ensemble de la fonction publique, procède actuellement à un examen visant à réduire ses dépenses et à équilibrer son budget. Pour 2011-2012, le financement des services d'établissement dans les provinces et territoires à l'extérieur du Québec a été réduit de 53 millions de dollars. En 2012-2013, il sera réduit de 6 millions de dollars, ce qui portera la réduction totale à 59 millions de dollars. Toutefois, même après ces réductions, les dépenses totales à l'extérieur du Québec seront de 600 millions de dollars, soit trois fois plus que les 200 millions de 2005.
Pour promouvoir l'équité et pour répondre aux besoins d'établissement partout au Canada, à compter de 2012-2013, les allocations pour tous les territoires à l'extérieur du Québec seront calculées à l'aide de la formule nationale pour l'établissement. Cette formule est basée sur le nombre d'immigrants reçus par chaque province et territoire, et donne un poids supplémentaire aux réfugiés. Cela assurera une répartition juste et équitable des fonds dans l'ensemble du pays, à l'exception du Québec où s'applique une formule séparée à cause de son accord.
Monsieur le président, le gouvernement du Canada est déterminé à aider les nouveaux immigrants et leurs familles à réussir dans notre pays. Nous croyons que le financement des services d'établissement doit suivre les immigrants afin que les services soient dispensés dans les collectivités où ils s'établissent.
[Français]
Enfin, les allocations de 2012 pour l'établissement continueront de s'appuyer sur cette tendance et seront distribuées de manière plus équitable entre les régions. Je dois dire que, depuis cinq ans, on a vu un grand changement d'établissement: une diminution du nombre des immigrants qui s'établissent en Ontario, particulièrement à Toronto, et une grande augmentation dans l'Ouest, particulièrement dans les provinces des Prairies.
Monsieur le président, mes fonctionnaires et moi-même sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.
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Oui, absolument, et c'est pourquoi j'affirme sans aucune honte que notre politique de l'immigration doit être axée sur notre prospérité. Dans ce contexte, bien sûr, nous devons maintenir notre souci de réunification des familles et de protection des réfugiés, mais l'accent doit être mis sur la prospérité, en raison de notre population vieillissante et de notre main-d'oeuvre qui s'amenuise.
S'il y a une chose qui diffère aujourd'hui par rapport aux premières décennies du siècle passé, avec leurs niveaux élevés d'immigration, c'est que l'accent était mis à l'époque sur la colonisation de territoires vierges. Nous étions des agriculteurs et des gens n'ayant que des compétences de base. Dans l'économie mondiale extrêmement compétitive d'aujourd'hui, où de la valeur est souvent ajoutée par des gens ayant des niveaux d'études supérieurs, je pense que nous devons nous concentrer, pas exclusivement mais clairement, sur les nouveaux venus possédant des compétences leur offrant le plus de chances de succès dans l'économie canadienne.
Le nouveau programme des doctorats que nous venons d'annoncer ne repose pas sur des hypothèses mais sur des données indiquant très clairement, par exemple, que les étudiants en doctorat… nés à l'étranger et faisant leurs études au Canada obtiennent de bien meilleurs résultats que la plupart des autres, ce qui n'est pas vraiment surprenant.
Cela dit, je pense que nous devons avoir à l'avenir un programme d'immigration plus souple. Nous l'avons déjà assoupli en élargissant considérablement le programme des candidats provinciaux, qui permet par exemple à des gens de métier qualifiés de venir au Canada pour s'établir dans les régions où il y a des pénuries de main-d'oeuvre. Nous l'avons aussi assoupli en créant la catégorie de l'expérience canadienne, et nous avons l'intention de l'assouplir encore plus l'an prochain en réformant le programme des travailleurs qualifiés, de façon à mettre plus l'accent sur les caractéristiques qui, selon nos données, favorisent un succès économique plus rapide au Canada, par exemple, pour les gens qui détiennent une offre d'emploi, qui ont un niveau de connaissance linguistique plus élevé, ou qui ont une expérience de travail. Nous réfléchissons aussi actuellement à une filière particulière pour les gens de métier, afin que les gens qui ne seraient normalement pas admissibles selon le système des points, dans lequel on attribue beaucoup d'importance aux études supérieures, soient quand même en mesure d'immigrer.
Donc, grosso modo, je pense que oui.
Finalement, et très franchement, l'un des problèmes de notre système d'immigration est que les deux tiers environ des gens qui obtiennent la résidence permanente ne sont pas des immigrants économiques primaires. Ce sont des personnes à charge, des parents qui ont été parrainés, des réfugiés humanitaires ou d'autres résidents permanents humanitaires. Seulement deux immigrants sur dix font en réalité l'objet d'une évaluation de leur capital humain avant de venir au Canada.
Je remercie le ministre de sa présence devant le comité. Il a la réputation d'être très accessible, ce dont je le félicite.
Monsieur le ministre, nous avons accueilli un certain nombre de témoins devant ce comité, notamment des représentants de l'Association canadienne des restaurateurs, qui nous ont dit ceci :
Nous ferons face à de graves pénuries de main-d'oeuvre d'ici à 2025 car on prévoit que plus de 142 000 emplois à temps plein ne trouveront pas preneur. Trente pour cent de nos membres sont déjà confrontés à des pénuries de main-d'oeuvre.
L'autre jour, nous avions des représentants de l'Association canadienne des producteurs pétroliers qui nous ont dit qu'ils font déjà face à de graves pénuries de travailleurs, notamment dans les métiers qualifiés.
Nous savons, selon les projections démographiques, que la proportion de Canadiens de plus de 60 ans, qui est actuellement de un sur cinq, passera à un sur trois d'ici à 2020.
Selon une étude de 2009 de l'institut C.D. Howe, si nous voulons stabiliser le présent ratio de dépendance des personnes âgées au Canada, il faudra à court terme augmenter très fortement le taux d'immigration, c'est-à-dire le faire passer de l'actuel 0,8 p. 100 à presque 4 p. 100 de la population, scénario improbable.
Évidemment, il y a aussi la CIC elle-même, qui a dit que:
Très bientôt, le nombre de nouveaux arrivants sur le marché du travail qui sortent des écoles et des universités canadiennes sera égal (ou inférieur) au nombre de retraités, et l'immigration sera responsable de toute la croissance de la main-d'oeuvre.
Monsieur le ministre, nous savons que vous avez maintenu le nombre d'immigrants au même niveau depuis cinq ans, soit 254 000. Si nous conservons la même moyenne annuelle, comme vous l'avez annoncé, comment pensez-vous que le Canada arrivera à faire face aux changements démographiques projetés et aux prochaines pénuries de main-d'oeuvre?
:
C'est la confrérie des anciens et des ministres de l'immigration.
Je trouve particulier que vous ameniez votre décor avec vous. Cela vous donne un bon fond. Vous n'avez pas besoin de décor pour parler de fonds, monsieur le ministre.
Je remplace mon collègue. J'ai des questions précises, mais j'y reviendrai par la suite. On va parler du rapport du vérificateur général.
Il semble que l'agence ait des difficultés à déterminer, aux frontières, si un demandeur de visa n'est pas admissible pour des raisons de santé ou de sécurité. En ce qui a trait aux outils utilisés en ce moment, les directives opérationnelles ou le guide de profils de risque par pays, on dit qu'ils seraient parfois incomplets. Lorsqu'elles sont utilisées, les données ne seraient pas à jour.
Évidemment, quand on fait entrer des gens et qu'on travaille avec des visas... Je connais la pression que vous subissez, parce que vous êtes le patron. Vous avez d'importantes responsabilités.
J'aimerais que vous me donniez un aperçu rapide, là-dessus. Qu'entendez-vous faire, quelles actions allez-vous entreprendre?
Je sais que vous êtes du même avis que le vérificateur général. Vous avez dit que vous allez corriger la situation. Toutefois, qu'en est-il précisément?
Vous avez une décision à prendre demain matin, parce que, évidemment, c'est une question de sécurité et une question de santé publique. Que faites-vous?
L'une des choses dont nous devrions vraiment nous réjouir, au Canada, est que nous n'avons jamais eu d'expression politique organisée sérieuse de xénophobie ou de sentiment anti-immigration, parce que les Canadiens sont remarquablement accueillants pour les nouveaux venus. Nous voulons que ça continue. Nous voulons maintenir le large consensus public qui existe en faveur de l'immigration, parce que nous avons besoin d'immigrants pour continuer à bâtir notre pays. Pour maintenir ce consensus, je pense qu'il est très important de démontrer constamment aux Canadiens que l'immigration nous est bénéfique et que nous accueillons le nombre d'immigrants que nous pouvons de manière réaliste accepter, employer et intégrer.
Selon les sondages d'opinion que j'ai vus, M. Menegakis, je trouve intéressant que ce sont typiquement les nouveaux Canadiens, les Canadiens nés à l'étranger, qui s'opposent le plus à un relèvement des niveaux d'immigration. Je ne pense pas que c'est par cynisme, je pense que c'est par réalisme. Je pense que c'est parce que l'expérience leur a montré qu'il n'est pas facile aux nouveaux arrivants de trouver de bons emplois ou de lancer une nouvelle entreprise. Ils comprennent que le marché du travail est très compétitif, et qu'il y a dans certaines régions des niveaux inacceptables de chômage. Ils veulent aussi s'assurer que, d'un point de vue culturel et social, nous avons la capacité d'accueillir et d'intégrer les arrivants dans notre société.
Ce que je veux dire, c'est qu'il faut écouter ces 80 p. 100 de Canadiens qui nous disent continuellement que le niveau d'immigration ne devrait pas augmenter par rapport au niveau soutenu déjà le plus élevé de notre histoire et par rapport au niveau par habitant le plus élevé du monde industrialisé.
Je voudrais revenir à notre collègue, M. Davies, qui m'a envoyé une lettre mûrement réfléchie le 14 octobre, ce que j'apprécie sincèrement. C'est la première fois qu'un critique de l'immigration m'adresse un avis précis sur le niveau, ce dont je me félicite. Nous ne partageons peut-être pas les mêmes idées sur beaucoup de choses mais j'apprécie sincèrement sa bonne foi. Cependant, s'il veut préciser sa pensée, je l'invite à m'envoyer une version révisée car, dans sa lettre, il réclame une hausse du niveau d'immigration jusqu'à 1 p. 100 de la population, soit 336 000 personnes, en indiquant dans quelles catégories. Plus loin, il dit que « nous implorons votre gouvernement d'offrir à tous les [travailleurs étrangers temporaires] l'option de demander la résidence permanente ».…
Eh bien, nous accordons des permis de travail à environ 180 000 travailleurs étrangers temporaires chaque année. Environ 40 000 ont déjà accès à la résidence temporaire, par le programme d'aide familiale à domicile, le programme de l'expérience canadienne ou le programme des candidats provinciaux. Si je ne me trompe, cela veut dire qu'il faudrait ajouter 140 000 immigrants aux 336 000. J'invite M. Davies à m'envoyer une autre lettre pour éclaircir ce point.…
Je pense que sa recommandation ne tient pas compte des 80 p. 100 des Canadiens qui nous disent de ne pas accroître les niveaux d'immigration et de veiller plutôt à la bonne intégration des immigrants que nous recevons déjà.
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Si c'était le seul outil, cela aurait un effet très négligeable sur l'arriéré, à moins d'imposer en même temps des limites aux nouvelles demandes.
Nous avons démontré lors de la dernière séance du comité, et je vous ai montré les graphiques et les tableaux, comment cela s'applique. Je résume: les deux partis d'opposition se sont opposés au projet de loi C-50 lors de la législature de 2008, qui donnait au gouvernement le pouvoir de gérer l'acceptation de nouvelles demandes. Ils ont dit que c'était injuste. Que ça revenait à choisir ses immigrants. Certains, faisant preuve de démagogie, sont même allés jusqu'à prétendre que c'était anti-immigrants. Toutefois, le projet de loi a été adopté et nous avons utilisé cet outil pour limiter l'acceptation de nouvelles demandes.
S'ils avaient gagné cette bataille, si nous n'avions pas adopté le projet de loi C-50 et le plan d'action pour accélérer l'immigration, l'arriéré du seul programme de travailleurs qualifiés serait passé de 640 000 en 2008 à plus d'un million cette année. Grâce au plan d'action et à cette législation, nous avons pu ramener… l'arriéré des travailleurs qualifiés de 640 000 à 310 000.
Durant ces audiences, j'ai entendu certains membres de l'opposition — et je précise, en passant, que je lis tous les comptes rendus car ce qui se dit ici m'intéresse au plus haut point — affirmer que ça n'a pas marché. J'ai entendu certains témoins, sans doute invités par les partis d'opposition, affirmer que le projet de loi C-50 et le plan d'action pour accélérer l'immigration ont été un échec. Certes, il est vrai que nous n'avons pas totalement éliminé l'arriéré, mais il est vrai aussi que nous l'avons réduit de 50 p. 100. En outre, si nous n'avions pas pris ces mesures, auxquelles s'opposaient tous les députés des autres partis, nous serions à plus d'un million pour ce seul programme. Cela démontre la rapidité…
Sous le gouvernement précédent, il est souvent arrivé qu'on reçoive jusqu'à 400 000 à 450 000 demandes pour tous les programmes, mais on n'acceptait que 220 000 personnes. Supposons qu'on abolisse le contrôle des demandes présentées au titre de tous nos programmes. Je pense qu'il ne serait pas exagéré de dire que nous pourrions recevoir entre 400 000 et 500 000 demandes par an. Donc, même si nous portions le niveau d'admission de 330 000 à 340 000, nous ajouterions chaque année entre 100 000 et 200 000 dossiers à l'arriéré. L'arriéré et les délais de traitement des dossiers continueraient d'augmenter.
Le seul moyen d'éviter l'augmentation de l'arriéré, sans parler de le réduire, en augmentant le nombre d'admissions serait d'admettre chaque année toutes les personnes présentant une demande. Sans limiter les demandes, cela nous amènerait dans une fourchette de 400 000 à 500 000.
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C'est une bonne question et j'invite les membres du comité à consulter les sites de commentaires du public. Chaque fois que je vois un article sur l'immigration sur l'un de ces sites Web, je prends la peine de consulter aussi les commentaires enregistrés par les internautes. Je suis toujours étonné de voir combien de gens se demandent pourquoi nous avons toujours des niveaux aussi élevés d'immigration alors qu'il y a des Canadiens au chômage. Pourquoi donnons-nous aux immigrants des emplois que des Canadiens pourraient occuper?
Il ne faut pas prendre ces commentaires à la légère. Je pense qu'il nous faut expliquer à ces internautes qu'il y a en fait des pénuries de main-d'oeuvre importantes dans certaines industries et régions, comme le disait M. Davies, mais que nous devons aussi être prudents durant cette période d'incertitude économique.
Je précise aussi que, selon nos données, la grande majorité des nouveaux venus au Canada, surtout dans la catégorie des immigrants économiques primaires, trouve du travail. Au cours des trois ou quatre dernières années, nous avons constaté un redressement très encourageant des niveaux d'emploi et de revenu des immigrants, de manière générale. Nous n'avons de données que jusqu'à 2008 et j'ai très hâte de voir celles de 2009-2010, à cause des changements qui ont été apportés par le gouvernement précédent à la grille de points des travailleurs qualifiés, ce dont je lui rends grâce, en mettant plus l'accent sur la connaissance des langues, par exemple, et à cause de notre expansion du programme des candidats provinciaux, qui repose souvent sur une offre d'emploi assurée. Les choses se sont améliorées. Nous sommes passés de deux décennies de déclin des résultats économiques des immigrants à un redressement depuis trois ou quatre ans. Je pense que nous sommes dans la bonne voie.
J'attends beaucoup de la nouvelle catégorie de l'expérience canadienne, qui s'accroît, de la nouvelle filière des doctorats, des meilleurs résultats que nous obtenons pour les travailleurs qualifiés qui sont maintenant sélectionnés et acceptés, de l'amélioration rapide de la situation des candidats provinciaux, ainsi que des autres changements que nous allons mettre en place. À mes yeux, tout cela se traduira par de bien meilleurs résultats économiques et des niveaux d'emploi et de revenu plus élevés pour nos immigrants.
Finalement, la préoccupation que vous avez exprimée, monsieur Weston, est souvent formulée à l'égard du programme des travailleurs étrangers temporaires. Or, il importe de souligner que ce programme fonctionne selon le principe du Canada d'abord. Autrement dit, pour pouvoir recruter un travailleur étranger temporaire, l'employeur doit d'abord obtenir un avis de Service Canada sur le marché du travail, avis qu'il ne peut obtenir qu'en démontrant qu'il a offert l'emploi à des résidents ou citoyens canadiens au taux de rémunération régional en vigueur.
Voici ce qui est bizarre. Comme je l'ai dit, nous avons dans les provinces de l'Est des régions où le chômage dépasse 10 p. 100. Or, des usines de traitement du poisson, une fabrique de chocolat, des producteurs d'arbres de Noël et d'autres entrepreneurs me disent qu'ils font de la publicité dans les journaux locaux et en ligne pour trouver des Canadiens prêts à occuper ces emplois, qui sont souvent très bien rémunérés, mais qu'ils ne trouvent pas preneurs. Ils me disent alors: « Monsieur le ministre, si vous ne nous donnez pas accès au programme des travailleurs étrangers temporaires, nous allons mettre la clé sous la porte ».
Je rencontrais récemment le cadre d'une société mondiale de fabrication de pipelines qui travaille en Alberta. Elle cherche désespérément des gens qui ont simplement terminé leurs études secondaires et elle est prête à les payer 26 $ l'heure en moyenne, si je ne me trompe, pour l'aider à fabriquer les pipelines. Eh bien, elle ne trouve pas de Canadiens pour occuper ces emplois et elle envisage même maintenant de transférer ses activités au Mexique.
Pensez-vous que cela soit cohérent quand nous avons 14 p. 100 de chômage chez nos jeunes?
Nous avions dans le passé cette situation bizarre où le Canada accueillait des étudiants étrangers acceptant de payer les frais de scolarité très élevés de nos collèges et universités. Ils obtenaient un diplôme canadien, ils pouvaient améliorer leur connaissance de l'anglais ou du français, ils avaient un diplôme reconnu par les employeurs canadiens, ce qui n'est typiquement pas le cas des travailleurs immigrants qualifiés, et nous leur disions alors: « Excellent, maintenant que vous avez un diplôme canadien et que vous connaissez l'une de nos langues, veuillez s'il vous plaît quitter le pays et, si vous souhaitez immigrer, mettez-vous dans la file d'attente et vous aurez une réponse dans sept ans ». C'était le comble de la stupidité.
Voilà pourquoi nous avons créé en 2008 la nouvelle catégorie de l'expérience canadienne, qui permet aux étudiants étrangers qui ont au moins ces deux années d'études supérieures au Canada ou qui ont obtenu au moins une année d'expérience de travail grâce à une autorisation d'emploi ouverte de demander et d'obtenir la résidence permanente à partir du Canada même, en processus accéléré. Au lieu d'aller à l'étranger et de se mettre dans la file d'attente des travailleurs qualifiés, ce qui les obligerait à attendre six, sept ou huit ans, nous traitons désormais leurs dossiers en un an ou moins, typiquement.
Comme je l'ai dit, ces gens sont des candidats au succès. Toutes les recherches, pas seulement de mon ministère mais aussi des instituts étudiant l'immigration, nous disent que la première raison pour laquelle les employeurs n'engagent pas d'immigrants au Canada, notamment dans les professions à permis d'exercice, est le manque de compétence linguistique. La compétence linguistique est l'indicateur de toute une série de ce que nous appelons des compétences sociales douces, comme savoir établir des relations avec les Canadiens dans le milieu de travail. Or, ces étudiants étrangers ont acquis ces compétences sociales douces. Ils ont des niveaux élevés de connaissance d'une de nos langues officielles. Plus important encore, ils possèdent un diplôme qui est reconnu par les employeurs canadiens. Voilà pourquoi nous avons créé ce programme.
Nous avons été un peu déçus au départ de ne pas recevoir beaucoup de candidats dans cette catégorie. La première année, nous en attendions 8 000, je crois, et en avons reçu 3 000. Cette année, par contre, comme vous l'avez dit, nous venons d'accueillir notre 10 000e candidat. Pour l'année à venir, nous tablons sur 7 000.
Permettez-moi de mentionner aussi que, dans la catégorie de l'expérience canadienne, nous acceptons des candidatures de travailleurs étrangers temporaires très qualifiés qui ont terminé deux années de travail au Canada avec un permis de travail. Encore une fois, c'est la même chose: ils ont une expérience de travail, ils occupent déjà un emploi, et ils ont amélioré leurs connaissances linguistiques. Pourquoi ne nous devrions-nous pas les accueillir comme immigrants?
Nous avons cependant constaté que la CEC ne fonctionnait pas très bien pour les étudiants en doctorat étrangers. Elle était focalisée sur un diplôme, suivi d'un emploi pendant un an, alors que les étudiants en doctorat suivent des programmes d'études de plusieurs années, entre quatre et huit ans typiquement. Cependant, nous tenons à les conserver ici parce que leur capital humain est énorme. Toutes les données montrent que les étudiants étrangers qui obtiennent un doctorat au Canada ont des résultats extraordinairement positifs sur notre marché du travail. Leurs revenus sont très rapidement supérieurs à la moyenne.
Voilà pourquoi nous avons ouvert une filière spéciale, dans le cadre du programme des travailleurs étrangers, pour accueillir jusqu'à 1 000 étudiants étrangers en doctorat qui ont déjà fait au moins deux années de leurs études de doctorat au Canada.
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Oui, nous avons annoncé en décembre 2009 divers changements importants pour mieux protéger les aides familiales à domicile, et ils sont entrés en vigueur durant l'été de 2010. Il s'agit d'un programme qui permet aux familles ayant des besoins particulièrement aigus de garde de certaines personnes — il s'agissait typiquement dans le passé de jeunes enfants dont les deux parents occupaient un emploi, mais c'est de plus en plus pour des parents âgés ou infirmes ayant besoin de soins à domicile — de faire venir des personnes de l'étranger. Voici encore un paradoxe: quand des familles canadiennes font de la publicité pour trouver des aides familiales au Canada, aucun résident ou citoyen canadien n'y répond. Donc, le seul bassin de main-d'oeuvre accessible pour cette fonction particulière et importante est à l'étranger.
Étant donné la générosité du Canada, nous offrons une possibilité de résidence permanente à ces aides familiales. Il y avait eu des problèmes avec ce programme dans le passé, mais ils ont été réglés l'an dernier. Par exemple, nous avons maintenant instauré un contrat obligatoire qui énonce clairement les droits et obligations de l'aide familiale et les obligations de l'employeur, afin d'éviter les litiges.
Deuxièmement, nous dispensons plus d'informations sur les droits que possèdent ces personnes au Canada. Par exemple, nous dispensons de la formation aux aides familiales des Philippines et leur donnons des informations écrites sur qui elles peuvent appeler si elles ont des problèmes avec leur employeur.
Troisièmement, nous avons négocié des accords de partage d'informations avec les provinces afin que, si un ministère du travail provincial conclut qu'un employeur a commis des abus ou a transgressé les droits d'une aide familiale à domicile, nous puissions l'inscrire sur une liste noire afin qu'il n'ait plus accès à des aides familiales à l'avenir.
Nous avons aussi transféré le coût des droits de recrutement et de l'assurance-santé des aides familiales aux employeurs, ainsi que 50 p. 100 des frais de voyage, pour garantir que ces employeurs soient vraiment engagés envers leurs aides familiales.
Nous avons aussi à toutes fins utiles aboli l'exigence d'un deuxième examen médical de l'aide familiale quand elle demande la résidence permanente. Donc, si elle a été médicalement admissible durant la phase initiale temporaire du programme et tombe malade dans l'intérim, elle ne sera pas pénalisée.
Nous avons aussi porté à quatre le nombre d'années durant lesquelles l'aide familiale doit obtenir le nombre d'heures requis pour être admissible à la résidence permanente. Donc, si une aide familiale doit quitter un employeur abusif et travailler pour un autre employeur, elle aura plus de temps pour se qualifier.
D'aucuns disent que nous devrions abolir le programme des aides familiales à domicile, mais notre démarche a été de le réparer. Nous aimerions que toutes les parties concernées collaborent avec nous pour mettre en oeuvre ces changements importants afin d'aller de l'avant.
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Oui. En 2001, le gouvernement libéral avait adopté pour le programme des travailleurs qualifiés une nouvelle grille attribuant plus de points à des niveaux supérieurs de compétence linguistique. Cela avait suscité des controverses mais, rétrospectivement, c'était la bonne chose à faire. Depuis 2006, nous voyons ces gens se faire accepter dans le cadre de la grille de points actuelle et nous voyons de bien meilleurs résultats.
Comme je l'ai dit, nous sommes passés d'un déclin de 25 ans dans les taux de revenu et d'emploi des travailleurs qualifiés… Nous commençons à remonter la pente. Nous enregistrons des niveaux plus élevés d'emploi et de revenu, ce que nous attribuons en grande mesure à des niveaux supérieurs de compétence linguistique.
Ce sont les données qui le disent. Les données, tout comme les employeurs, nous disent que les immigrants économiques ayant une meilleure connaissance d'une langue officielle ont de meilleurs résultats plus rapidement. Certes, cela ne veut pas dire que les gens ne peuvent pas réussir s'ils n'ont pas une connaissance supérieure d'une de nos langues, mais simplement qu'ils sont plus susceptibles de réussir s'ils connaissent bien l'anglais ou le français. Nous envisageons donc de renforcer la compétence linguistique dans la nouvelle grille de points que nous espérons dévoiler dans quelques mois.
Permettez-moi d'ajouter une mise en garde: je pense qu'il nous faut un système d'immigration flexible, et c'est dans cette voie que nous allons. Par exemple, l'un des gros secteurs de pénurie de main-d'oeuvre à l'avenir sera celui des travailleurs qualifiés: métiers de la construction, soudeurs, chaudiéristes, etc. Ces gens-là ne seraient jamais capables d'entrer par le programme de travailleurs qualifiés parce qu'ils ne possèdent typiquement pas de diplôme universitaire ou de connaissance pointue de nos langues. À l'arrivée, cependant, et surtout s'ils ont une offre d'emploi assurée, ils peuvent se mettre immédiatement au travail et bien gagner leur vie. Un soudeur ou un chaudiériste dans l'Ouest canadien peut gagner 70 000 $, 80 000 $ ou 90 000 $ par an dès son arrivée.
Ce que nous visons, c'est un système peut-être un peu plus flexible qui n'impose pas l'exigence d'un niveau élevé de connaissances linguistiques aux travailleurs très qualifiés, par exemple. C'est essentiellement ce que nous avons aujourd'hui dans le programme des candidats provinciaux.
Au fond, ce que je vous dis, c'est que, si des gens ont besoin d'une excellente connaissance de l'anglais ou du français, cela devrait être exigé avant qu'ils arrivent au Canada. Pour les autres, soyons un peu plus souples.
Monsieur le ministre, je ne crois pas avoir obtenu de réponse au sujet des compromis qu'il y aurait entre accroître le nombre de visas dans un certain nombre de catégories et le réduire dans d'autres. Il y a cependant un programme que je connais bien, c'est celui des aides familiales à domicile, car les chiffres sont sortis.
Des témoins nous ont dit qu'il y a un arriéré dans le programme des aides familiales. Quelqu'un nous a dit qu'il y a « des bureaux de visa qui ont des arriérés dans le ... traitement, notamment pour le programme des aides familiales ».
Comme vous l'avez dit, à juste titre, je crois, le programme connaît beaucoup de succès parce que des milliers de familles canadiennes ont besoin de quelqu'un pour s'occuper de leurs enfants ou de parents âgés, phénomène qui deviendra de plus en plus important avec le vieillissement de la population.
Permettez-moi de vous citer, monsieur le ministre. Lors d'une conférence qui s'est tenue à Toronto en mars 2010, vous avez dit que le programme d'aide familiale deviendra « une partie croissante et importante de notre système d'immigration ».
Voici les chiffres qui viennent de sortir: nous avons accordé 13 909 visas d'aide familiale en 2010. La fourchette pour 2011 était de 12 000 à 16 000. Nous ne connaissons pas encore les chiffres définitifs, bien sûr, mais dans le plan de niveaux que vous avez déposé il y a quelques semaines pour 2012, vous avez ramené la cible à 9 000, ce qui représente une baisse de 25 p. 100 et 43 p. 100 par rapport à 2011, selon qu'on prend le bas ou le haut de la fourchette.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous semblez être revenu sur votre déclaration et sur la priorité de ce programme, surtout à un moment où tant de Canadiens en ont besoin et où il y a cet arriéré?