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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs.
Je m'appelle Les Linklater et je suis sous-ministre adjoint aux Politiques stratégiques et de programmes à Citoyenneté et Immigration Canada. Je suis accompagné par ma collègue Dawn Edlund, sous-ministre adjointe déléguée aux Opérations. Je vous présente également les représentants de l’Agence des services frontaliers du Canada; nous avons Peter Hill, directeur général des programmes relatifs à l’exécution de la loi, et Geoff Leckey, qui travaille au sein du secteur des opérations.
Je tiens à vous remercier de donner l’occasion à CIC et à l’ASFC de contribuer encore une fois à cette importante étude.
[Français]
Quand des représentants de CIC ont comparu la dernière fois pour aborder cette étude, nous avons parlé de certaines mesures présentées récemment pour aider à préserver la sécurité et l'intégrité de notre système d'immigration.
Tout au long de cette étude, des préoccupations ont été exprimées au sujet de deux de nos plus importantes initiatives, soit le Plan d'action Par-delà la frontière, sur la sécurité du périmètre et la compétitivité économique du Canada et des États-Unis, et l'emploi de la biométrie.
[Traduction]
Afin de donner suite à certaines de ces préoccupations, j'aimerais fournir plus de détails sur ces deux initiatives. La multiplication des demandes, l'évolution des tendances des voyageurs, l'accroissement continu du nombre de cas de fraude d'identité et le raffinement accru des techniques employées par les fraudeurs posent des défis de taille lorsqu'il s'agit de préserver l'intégrité du système d'immigration du Canada. Le Plan d'action sur la sécurité du périmètre et le recours à la biométrie dans le cadre du programme des résidents temporaires constituent des projets importants grâce auxquels nous pourrons mieux nous attaquer aux problèmes de sécurité graves. Parallèlement, ils nous permettront de faciliter davantage la circulation des voyageurs légitimes à la frontière et les échanges transfrontaliers licites.
[Français]
Voici comment cela se fera.
L'an prochain, nous commencerons à utiliser les techniques de biométrie pour assujettir à un contrôle de sécurité les visiteurs arrivant de certains pays et nécessitant un visa. Ainsi, la biométrie, c'est-à-dire le recours à des photographies et à des empreintes digitales, renforcera les mesures que le Canada applique déjà pour réduire la fraude en matière d'immigration.
Il en sera ainsi parce que la biométrie nous aidera à empêcher des criminels connus, des personnes s'étant vu refuser le statut de réfugié et d'autres ayant été déportées dans le passé d'utiliser une fausse identité pour obtenir illégalement un visa canadien et entrer dans notre pays sous de faux motifs.
L'utilisation de la biométrie nous aidera, par ailleurs, à faciliter les déplacements légitimes.
[Traduction]
L'identification exacte des requérants, chaque fois qu'ils font une demande, constitue tout un défi pour n'importe quel programme d'immigration. Par exemple, une personne peut changer son nom, des erreurs de frappe peuvent être commises, deux requérants peuvent avoir des noms semblables, ou un requérant peut délibérément dissimuler son identité. La biométrie nous aidera à moderniser nos services de délivrance de visas et dotera nos agents des visas de meilleurs moyens pour confirmer l'identité des voyageurs légitimes arrivant au Canada.
En outre, en réunissant des renseignements biométriques chaque fois qu'une personne renouvelle sa demande de visa, nous pourrons confirmer son identité plus facilement et plus rapidement. Nous prévoyons donc que l'emploi de la biométrie accélérera le processus de délivrance des visas.
Je tiens à souligner que le gouvernement du Canada n’envisage aucunement de réunir des renseignements biométriques sur les citoyens canadiens. En outre, la vie privée de chaque requérant sera protégée conformément à la Loi sur la protection des renseignements personnels du Canada. À cette fin, CIC collabore étroitement avec la commissaire à la protection de la vie privée et son personnel pour faire en sorte que des mesures suffisantes de protection de la vie privée existent afin de protéger les renseignements personnels d'un requérant. En fait, à chaque stade de l'élaboration du projet concernant la biométrie et du Plan d'action sur la sécurité du périmètre, CIC a été conscient de la nécessité de trouver un juste milieu entre la sécurité des Canadiens et les droits à la protection de la vie privée des gens.
[Français]
Par exemple, CIC a collaboré de près avec le Commissariat à la protection de la vie privée pendant un essai pratique des techniques de biométrie mené entre octobre 2006 et avril 2007. Dans ce contexte, CIC et l'Agence des services frontaliers du Canada ont mis ces techniques à l'essai à Hong Kong, à Seattle, à l'aéroport international de Vancouver, au poste frontalier de Pacific Highway-Douglas et au centre de traitement des réfugiés à Toronto. L'essai sur le terrain a montré que les renseignements biométriques aident grandement à confirmer l'identité des personnes tout en protégeant leur vie privée.
En appliquant les techniques de biométrie, le Canada s'alignera sur de nombreux autres pays qui s'en servent déjà ou qui se préparent à le faire pour gérer l'immigration et les frontières. Mentionnons notamment le Royaume-Uni, l'Australie, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, d'autres pays de l'Union européenne et le Japon.
Je rappelle aussi au comité que l'emploi de la biométrie n'est pas nouveau dans notre système d'immigration. En effet, CIC recueille depuis 1993 les empreintes digitales des demandeurs de statut de réfugié, de détenus et de personnes expulsées du Canada.
[Traduction]
Notre système d'immigration actuel est aux prises avec un défi; des gens interdits de territoire ont réussi à rentrer au Canada en se servant d'une fausse identité. Comme je l'ai déclaré plus tôt, le recours à la biométrie nous aidera à empêcher ce genre de scénario de se produire.
Toujours dans le cadre du Plan d'action sur la sécurité du périmètre, nous comptons avoir en place un autre outil de contrôle sécuritaire d'ici le printemps 2015; il s'agit de l'autorisation électronique de voyage accordée aux ressortissants qui arrivent de pays dispensés du visa, sauf les voyageurs venant des États-Unis. Nous en avons discuté la semaine dernière lors de l’examen du projet de loi . Comme les membres du comité le savent, nous adopterons ainsi avec les États-Unis une façon commune d'assujettir les voyageurs à un contrôle sécuritaire avant leur départ à destination de l'Amérique du Nord. Tout comme l’utilisation de la biométrie, cet outil nous aidera à atteindre notre objectif, soit d’empêcher les voyageurs interdits de territoire de venir au Canada, tout en facilitant les déplacements des voyageurs présentant peu de risques.
Lorsqu’une demande d'AEV est présentée, pendant l'évaluation des risques, nous posons des questions au requérant et nous comparons les réponses au contenu des bases de données pertinentes. Nous prévoyons recevoir l'autorisation en quelques minutes dans la plupart des cas, en nous fondant sur l’expérience américaine.
[Français]
Il y a un autre aspect important. L'AEV accordera peut-être au Canada une plus grande latitude pour ne pas exiger de visa, car l'outil pourrait bien dissuader les requérants inadmissibles de venir au Canada s'ils savent que leurs renseignements seront vérifiés avant leur départ. Nous pensons aussi que l'AEV réduira la nécessité des visas, car elle mettra l'accent sur les individus à risque et non sur des pays ou des territoires.
À partir de l'an prochain également, nous comptons commencer à partager systématiquement les renseignements biographiques avec les États-Unis, aux fins de l'immigration. Cela comprend les renseignements sur toutes les demandes de résidence temporaire et d'immigration, sur les demandeurs d'asile au pays, sur les réfugiés réinstallés outre-mer et sur les déportations. D'ici 2014, nous renforcerons cette pratique quand nous commencerons à partager les renseignements biométriques avec les États-Unis.
[Traduction]
Jusqu'ici, la communication de renseignements biométriques à nos partenaires de la Conférence des cinq nations a été très fructueuse. Par exemple, nous avons ainsi pu démasquer des individus qui avaient utilisé de multiples identités ou qui avaient des dossiers d'immigration incohérents et des casiers judiciaires. Nous avons ainsi démontré la valeur de l’échange accru de renseignements, et nous espérons poursuivre sur cette lancée en faisant de même avec les États-Unis.
CIC et l'ASFC échangeront aussi des renseignements avec les États-Unis sur l'entrée et la sortie des voyageurs franchissant nos frontières terrestres communes. À cet égard, CIC exigera que toute personne entrant au Canada présente des documents de voyage approuvés.
Je tiens à rassurer le comité en affirmant que le Canada conservera sa souveraineté quand il prendra des décisions sur l'admissibilité des voyageurs. Je rappelle aussi au comité que les États-Unis n'auront pas directement accès aux bases de données canadiennes.
[Français]
Comme nos autres mesures de sécurité, le partage des renseignements avec les États-Unis nous aidera à mieux détecter les fraudes et à améliorer la sécurité publique, car il permettra de mieux repérer les personnes ayant un casier judiciaire ou présentant d'autres risques pour le public. Il facilitera en outre la circulation des voyageurs légitimes entre les deux pays.
Monsieur le président, je vous remercie encore une fois de m'avoir invité à comparaître devant le comité aujourd'hui. J'espère que mes propos lui ont été utiles. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions. Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Dans son rapport, la vérificatrice générale a manifesté ses inquiétudes au sujet de CIC et de l’ASFC. Elle indique qu’il y a peu de formation ou de programmes de formation officiels. De plus, selon le rapport, « il y avait peu de stabilité aux échelons supérieurs pour fournir un encadrement et une formation en cours d’emploi ».
Il y a avait aussi un manque de coordination des efforts entre les ministères et il n’y avait aucun cadre d’assurance de la qualité et aucun examen du rendement. La collaboration était donc moins forte que ce que la vérificatrice générale aurait souhaité.
En ce qui concerne la sécurité de nos frontières, nous modifions la loi aujourd’hui sans régler les problèmes d'administration de la loi actuels, qui ont été relevés maintes fois. Il faut que le gouvernement règle les questions de manque de formation et de ressources, d’intégration de l’information et de technologies de surveillance relevant de la responsabilité de nos agences de services publics.
Lorsqu’il a comparu devant notre comité, le 24 octobre dernier, le ministre a dit ce qui suit :
Je prends au sérieux les recommandations de la vérificatrice générale. Mon ministère les a toutes acceptées. Certaines sont déjà mises en oeuvre; et les autres le seront dans l'avenir.
Pouvez-vous nous parler des progrès qui ont été faits par votre agence pour régler les problèmes soulevés par la VG concernant la formation, l’assurance de la qualité et les examens de rendement?
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En fait, j'essaie de déterminer si nous avons des ententes avec les provinces ou les territoires concernant les fournisseurs de services sociaux provinciaux-territoriaux. Je vais vous donner un exemple.
Évidemment, nous avons examiné beaucoup de projets de loi à ce comité. Nous avons étudié beaucoup d'initiatives visant à faire cesser les fraudes dans les régimes d'aide sociale, entre autres. Mais nous avons entendu des témoins nous raconter qu'il y a des gens qui viennent au Canada, qui inscrivent une adresse sur leur demande et dont la demande est refusée pour une raison ou une autre. Je ne parlerai pas de vague ni de tendance, mais quoi qu'il en soit, on ne sait pas trop si la personne réside à cette adresse. Ce peut être une adresse fictive. En fait, nous ne savons peut-être même pas si elle toujours au pays.
Je viens de l'Ontario. Je représente la circonscription de Scarborough Centre, où l'aide sociale est administrée par le gouvernement provincial de l'Ontario.
Dans un cas particulier, une personne a demandé des prestations d'aide sociale de l'Ontario, mais l'adresse qu'elle a inscrite sur la demande n'était pas la même que celle qu'elle a donnée quand elle est arrivée au Canada; nous le savons grâce à la demande présentée au gouvernement fédéral. Ainsi, même si la personne est considérée immigrante illégale ou inadmissible, qu'on lui a demandé de partir, elle touche toujours des prestations d'aide sociale quelque part. Qu'elle soit ou non encore au pays, cet argent aboutit quelque part, entre les mains d'un parent, d'un ami ou du crime organisé, selon le cas.
J'aimerais donc savoir si nous avons des accords avec les provinces ou les territoires sur l'échange d'information dans le domaine qui me préoccupe.