Il s'agit de la 34 e séance du Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 15 février 2012, nous étudions le projet de loi .
Je tiens à présenter mes excuses à nos deux témoins. Nous avons été retenus par un vote en Chambre et puisque nos réunions durent deux heures, nous avons perdu une demi-heure. Avec l'accord de tous les partis, nous avons convenu que chaque groupe disposera de 45 minutes au lieu d'une heure. Ainsi, le problème est réglé.
Nous avons M. Toni Hunt avec nous et, par vidéoconférence, nous avons l'inspecteur Steve Rai.
Je crois que vous avez reçu des directives quant au temps qui vous est accordé pour vos déclarations préliminaires. J'aimerais que vous vous en teniez au sept minutes maximum. Je vous indiquerai lorsque votre temps sera presque écoulé.
Monsieur Hunt, si vous voulez bien commencer, allez-y, s'il vous plaît.
Je m'appelle Tony Hunt. Je suis directeur général de la prévention des sinistres à la London Drugs Limited. Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas, London Drugs est un détaillant canadien basé à Vancouver et qui a été créé en 1945. Nous avons des magasins de Victoria jusqu'à Winnipeg.
Merci de me donner l'occasion de m'exprimer sur le projet de loi C-309. En tant que professionnel de la sécurité qui représente une des nombreuses entreprises touchées par les émeutes en marge de la partie de hockey à Vancouver, j'espère arriver à expliquer au comité le rôle que peuvent jouer les masques et l'impact que ces événements massifs peuvent avoir sur la sécurité de notre personnel et du public.
Le soir du 15 juin 2011, le magasin phare de London Drugs, situé au coin de Granville et de Georgia, à Vancouver, a fait l'objet d'une entrée par effraction et d'un pillage par plus de 300 criminels. Trente employés ont assisté à la scène, horrifiés alors que les voyous, à force de donner des coups sur la vitre anti-effraction et le portail de sécurité en acier, se sont introduits dans le magasin. Les employés ont donc fui pour trouver refuge et se barricader dans notre pièce, au sous-sol, pendant que les voleurs ont volé l'équivalent de 450 000 $ de marchandises coûteuses et ont causé des dégâts physiques d'une valeur de 224 000 $.
Les biens matériels peuvent être remplacés, mais le traumatisme psychologique vécu par nos employés est tout à fait inacceptable, aux yeux de la société. Dans une enquête indépendante sur les émeutes de la Coupe Stanley à Vancouver, en 2011, document intitulé The Night the City Became a Stadium, M. Furlong et M. Keefe ont découvert le soir de la septième partie, à l'endroit principal pour regarder la partie, en ville, avant même qu'il n'y ait le premier but, la police avait déjà reçu des signalements disant qu'il y avait un petit groupe d'hommes masqués dans la foule.
Le rapport de l'enquête indique également que le soir des émeutes, certaines personnes sont arrivées en ville, prêtes à semer le trouble. Permettez-moi de citer le rapport:
... certains fêtards sont arrivés avec de l'alcool. D'autres étaient équipés de masques, d'armes, d'accélérateurs d'incendie...
Ce rapport indique que certaines personnes sont arrivées au rassemblement avec des armes pour s'en servir contre les gens et des biens. J'ai apporté neuf images avec moi aujourd'hui que je peux faire circuler au sein du comité, si vous le voulez bien.
En visionnant nos images vidéo, nous nous sommes aperçus qu'un fort pourcentage des suspects qui sont entrés dans notre magasin pendant le pillage portait un genre de masque ou essayaient de se cacher le visage d'une façon ou d'une autre. Nous pensons que 30 p. 100 des suspects ont essayé de se servir de leur chemises, chandails, parapluies, écharpes, bandanas et même d'un masque de lutte pour cacher leurs visages. Bien que la motivation derrière de tels actes violents et de mépris total pour la sécurité et les droits d'autrui soient incompréhensibles, on voit clairement, en regardant ces images, que ceux qui ont attaqué notre magasin sont nombreux à s'être couverts le visage avant d'entrer dans le magasin pour commettre leur crime.
Si l'on avait eu l'occasion et les moyens d'empêcher ces personnes de porter des masques, est-ce que certains des dégâts et des dangers auraient pu être évités? Du point de vue des victimes, l'important c'est d'empêcher le crime de se produire, en premier lieu.
London Drugs s'efforce de fournir un environnement sûr et sécuritaire à ses clients et à ses employés, et ce, en tout temps. En 2010, la national retail federation, aux États-Unis, a publié un livre blanc sur l'évaluation et la préparation que peuvent faire les détaillants avant de grands événements. Dans l'industrie de détail, ce document est généralement accepté comme un recueil de pratiques exemplaires. Nous nous en servons, parallèlement à d'autres pratiques exemplaires, pour nous préparer à des événements qui ont lieu dans nos communautés et qui peuvent mettre en péril nos employés ou porter atteinte à nos activités.
Nous nous préparons régulièrement à de grands rassemblements dans les rues de la ville, dans les parcs ou dans les cours près de nos magasins et nous y participons pacifiquement. Les manifestations sont généralement pacifiques. Elles créent très peu de perturbations et regroupent des personnes bien intentionnées qui se prévalent de leurs droits. Lorsque nous nous préparons à de tels grands événements, nous considérons les rassemblements auxquels participent des personnes masquées comme étant des événements extrêmement risqués, nécessitant une préparation supplémentaire, suscitant de l'anxiété et entraînant des dépenses.
Si je me fie à mon expérience d'observateur de ces manifestations, souvent les groupes qui souhaitent organiser une manifestation précisent qu'ils n'approuvent pas l'utilisation de masques, car ils risquent d'entraîner des problèmes ou de faire dégénérer la situation. J'étais présent lorsque ce commentaire a été fait lors des manifestations du mouvement Occupons à Vancouver, il y a quelques mois, et cette semaine les médias ont rapporté les mêmes commentaires prononcés par les manifestants, à Québec.
Il est important de noter que la question des masques qui encouragent un comportement criminel dépasse le cadre de la manifestation. Le port de masque est une véritable menace pour les commerces de détail, ce que les professionnels de la sécurité appellent des crimes à contrevenants multiples et qui sont différents des mobilisations éclairs qui visent généralement à faire des plaisanteries spontanément et dans un esprit bon enfant. Dans les crimes à délinquants multiples, les personnes se rendent à un endroit et, sous le couvert d'un canular ou d'un rassemblement spontané, et souvent grâce aux médias sociaux, s'organisent et se regroupent dans l'anonymat et commettent des vols à grande échelle et à la va-vite ou du vandalisme, tout en tant mettant la vie des employés et des clients en danger. Ces événements suscitent une inquiétude croissante aux États-Unis. La capacité de cacher librement son identité tout en apparaissant dans un contexte de rassemblement éclair accroît les risques d'adoption d'un comportement criminel.
Nous savons tous que la technologie et les moyens de communication ont changé. Avec la prolifération de caméras vidéo et de téléphones mobiles, les gens qui veulent agir de manière criminelle et dangereuse ont tout intérêt à rester anonymes en portant un masque. Si l'on donne à la police les outils permettant de les intercepter avant un événement, cela peut prévenir la violence en privant ces trouble-fêtes de l'anonymat dont ils jouissent actuellement.
La disposition d'excuse légitime du projet de loi reconnaît et protège ceux qui ont des raisons légitimes de porter un couvre-chef ou qui ont d'autres raisons légitimes de se cacher le visage. Dans notre compagnie, nous respectons la diversité culturelle et croyons que ces dispositions sont cruciales pour que le projet de loi réussisse à protéger nos clients et notre personnel tout en respectant les droits et les coutumes de ces mêmes personnes.
Pour la sécurité de notre personnel, du public et de ceux qui veulent se prévaloir de leurs droits à manifester de manière légale et pacifique, nous encourageons les gens à appuyer le projet de loi, à partir du moment où les dispositions en matière d'excuse légitime sont maintenues.
Merci.
Je suis très heureux d'avoir l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui pour vous parler de ce que j'ai vécu en tant que commandant de l'ordre public pour le Service de police de Vancouver. Je suis agent de la paix depuis 22 ans. Parmi les différents postes que j'ai occupés au sein du Service de police de Vancouver, je suis commandant de l'ordre public depuis cinq ans. J'ai été l'un des commandants de l'ordre public pendant les Jeux olympiques de 2010, notamment pour les cérémonies d'ouverture et de clôture, le match de hockey où se disputait la médaille d'or et les séries éliminatoires de la Coupe Stanley l'année dernière, y compris pendant la nuit des émeutes, au cours de laquelle j'étais le commandant du secteur nord. J'ai dirigé des interventions en matière d'ordre public pour un grand nombre de manifestations à caractère social et politique dans l'ensemble de la ville de Vancouver.
Le Service de police de Vancouver s'est engagé sans équivoque à défendre la Charte canadienne des droits et libertés et nous reconnaissons et respectons le fait que cette Charte garantit la liberté de pensée, de croyance, d'opinion, d'expression et d'assemblée pacifique, et que les assemblées pacifiques englobent les protestations pacifiques. Il est devenu évident qu'une proportion relativement faible de gens qui participent à des assemblées et à des manifestations pacifiques emploient une tactique qui consiste à masquer leur identité en portant des déguisements, des masques ou d'autres moyens de dissimuler leur visage afin de commettre des actes illégaux. Un aspect de cette tactique consiste à se mêler au groupe de manifestants pacifiques ou de participants à l'assemblée, de commettre des actes illégaux et d'enlever ensuite son déguisement, masque ou autre moyen de couvrir son visage, mettant ainsi en danger les protestataires pacifiques. Cela s'est produit à Vancouver pendant les manifestations qui ont eu lieu les 13 et 14 février pendant la marche Heart Attack concernant les Jeux olympiques de Vancouver 2010, et pendant les émeutes de la Coupe Stanley du 15 juin.
Les gouvernements démocratiques comme ceux du Royaume-Uni, de la France et de l'État de New York ont élaboré des lois qui permettraient de limiter ou d'empêcher le port de déguisement, de masque ou autre moyen de dissimuler son visage pendant les assemblées pacifiques. Le SPV appuie la modification du Code criminel du Canada ou l'élaboration d'autres lois afin de limiter ou d'interdire le port de déguisement, de masque ou d'autre moyen de cacher le visage et dissimuler ainsi l'identité d'une personne qui a l'intention de commettre des actes illégaux avant, pendant, ou immédiatement après une assemblée ou une protestation légale.
Il faut envisager des limites raisonnables à tout amendement de ce type ou à toute nouvelle loi. Notre intention n'est pas d'empiéter sur les droits des manifestants protégés par la Charte qui leur permettent de se couvrir le visage pendant une manifestation où il est raisonnable de croire que cela constitue un symbole important pendant la manifestation pacifique. Par exemple, nous ne souhaitons pas empêcher les professionnels de la santé de porter des masques chirurgicaux pendant une manifestation, ou d'empêcher les manifestants de porter des masques qui caricaturent des dirigeants ou des gouvernements contre lesquels ils protestent. Nous nous intéressons plutôt aux protestataires qui cherchent à infiltrer le groupe plus large de protestataires pacifiques, se couvrent le visage, commettent des actes illégaux, et se découvrent ensuite rapidement le visage afin de se fondre dans la foule de protestataires pacifiques et de s'en servir comme boucliers humains. Il s'agit du type de comportement contre lequel nous recommandons que des lois soient adoptées.
En résumé, un amendement législatif interdisant le port de déguisement, masque ou autre moyen de se couvrir le visage afin de cacher son identité, aiderait la police à identifier les membres de manifestations qui commettent des actes illégaux. D'autres pays ont adopté précisément à cet effet des lois similaires. Une modification du Code criminel limiterait ou empêcherait le port de déguisement, de masque ou d'autre moyen de se couvrir le visage pendant les assemblées pacifiques tout en renforçant la sécurité des agents de police et des manifestants pacifiques.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici aujourd'hui.
Je pense que tout le monde sympathise avec vous, compte tenu des événements auxquels vous avez été mêlés. Qu'il s'agisse des corps policiers ou des gens d'affaires qui vivent ces émeutes, ce n'est jamais agréable. Il y a plusieurs années, lorsque je participais à un congrès d'avocats à Québec, on s'est retrouvés dans manifestation de la Saint-Jean-Baptiste. C'était censé être une célébration, mais celle-ci s'est transformée en émeute. Rien n'est plus stressant que d'être pris au milieu d'une activité comme celle-là. Ce n'est pas drôle également pour ceux qui font partie du rassemblement de façon tout à fait paisible.
Le problème auquel on fait face maintenant est de savoir si le projet de loi du collègue conservateur, M. Richards, et l'amendement qu'il propose au Code criminel, permettront réellement d'atteindre le but recherché. Nous sommes tous pour la vertu. Nous aimerions tous pouvoir arrêter ceux qui sont mal intentionnés dans une foule et les sortir de là avant que le grabuge ne commence.
Le problème est que, bien souvent, tant que le grabuge n'a pas commencé, ces personnes sont difficiles à identifier. Vous reconnaissez tous deux le droit aux gens de se participer à un rassemblement paisible, peu importe l'expression qu'ils ont, peu importe qu'ils aient un foulard devant le visage ou non. En effet, le foulard n'est pas le problème, c'est ce qu'on veut faire avec le foulard qui pose problème. Je pense qu'on s'entend là-dessus.
Ma question s'adresse à M. Rai. N'avez-vous pas déjà suffisamment de pouvoirs? On en n'a pas encore parlé, mais on peut avoir recours à l'article 31 du Code criminel. Si on soupçonne qu'une personne est mal intentionnée, un policier a le pouvoir d'arrêter quelqu'un avant le coup, s'il un soupçon raisonnable. Si on n'y a pas recours, c'est peut-être parce qu'on est obligé d'attendre qu'il se passe quelque chose d'illégal, c'est-à-dire que la personne commette le méfait. Cela devient pratiquement une situation sans issue. Je ne vois pas comment l'amendement proposé par le projet de loi réussira à vous donner les outils dont vous avez besoin.
:
Merci monsieur le président.
J'aimerais maintenant poser une question à M. Rai à la suite de son témoignage. Monsieur Rai, vous avez débuté votre témoignage en faisant une déclaration importante sur la liberté d'expression, d'association et d'assemblée, fondée sur la Charte des droits et libertés, et ensuite vous avez parlé des petits groupes qui mettent en péril des manifestations pacifiques et d'autres événements semblables.
Cette initiative est semblable à celles d'autres pays, mais je crois que si vous regardez notre cadre législatif, vous constaterez que les autres pays s'en sortent sans cette initiative précise. Il y a toute une série de dispositions qui peuvent servir à régler ces problèmes maintenant, que ce soit les dispositions sur les attroupements illégaux au paragraphe 63 du Code criminel, ou à l'article 67 sur la proclamation d'une émeute, ou à l'article 30, une arrestation pour violation d'une infraction ou de la répression d'une émeute au même article 30. Ce qui est le plus important, et c'est ce qui m'amène au sujet en question — c'est le paragraphe 351(2) du Code, qui décrit l'acte criminel consistant à se déguiser dans un dessein criminel:
(2) Est coupable d'un acte criminel et passible d'un emprisonnement maximal de dix ans quiconque, dans l'intention de commettre un acte criminel, a la figure couverte d'un masque ou enduite de couleur ou est autrement déguisé.
Nous avons les lois et les pouvoirs habilitants présentement. N'est-ce pas plutôt une question d'efficacité des forces de l'ordre plutôt que de l'absence de loi? Je m'inquiète de cette tendance à la criminalisation excessive dans le Code criminel et des réponses à des problèmes précis, comme ce qui s'est produit après la Coupe Stanley, avec une autre loi, plutôt que de se demander si le système juridique en place est déjà suffisant dans une telle situation et si on fait la même chose dans d'autres pays.
:
L'incident s'est déroulé sur une période de deux ou trois heures. Autant les agents de sécurité qui étaient sur place que le personnel présent au magasin ont dit que la situation était surréaliste. Juste avant l'émeute, pendant que les agents de sécurité étaient à l'intérieur des fenêtres vitrées, un homme masqué a vaporisé de la peinture sur la devanture de notre magasin à la vue de tous.
Nous aurions pu l'arrêter, mais aucun des passants n'auraient pu le faire car il semble que ce geste ne constitue pas un acte criminel. Je ne suis pas un procureur au criminel, mais il semble que c'est plutôt une infraction sommaire.
Quand cela s'est produit et quand il y a eu d'autres incidents, comme des incendies, on n'a plus su quoi penser. On ne savait pas comment réagir. Les employés ont reçu des messages textes de leurs proches qui suivaient dans les médias, en direct, ces scènes de grande violence et ces incendies.
Au début, nos employés se sont regroupés dans une pièce à peu près de la taille de cette salle-ci, puis, ils se sont réfugiés dans une plus petite pièce, le bureau de la sécurité, derrière de multiples portes verrouillées. Ils étaient en sécurité, mais ils avaient du mal à le croire en raison de ce qu'ils voyaient sur les écrans vidéo du bureau de la sécurité. Ils m'ont dit avoir eu l'impression qu'ils voyaient des zombies hors d'eux attaquer le magasin. C'est ainsi que nos employés ont décrit la scène. Ils ont employé les mots « terrifiés » et « traumatisés ».
Il va sans dire que nous avons un excellent programme d'aide aux employés et que nous avons pu les aider. Ils n'oublieront jamais ces événements. La situation était dangereuse et terrifiante.
S'il y a un grand feu à 20 pieds de la devanture de votre magasin et que vous appelez les services d'urgence, ceux-ci ne vous enverront pas les pompiers s'il y a deux ou trois appels prioritaires. C'est très inquiétant et nos employés n'auraient jamais cru se trouver dans une telle situation comme employés d'un magasin de détail au centre-ville d'une grande agglomération.
:
Merci beaucoup monsieur le président.
J'aimerais remercier le président et le greffier ainsi que les membres du comité d'avoir invité l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique à comparaître pour commenter le projet de loi et les modifications proposées aux articles 65 et 66 du Code criminel.
La BCCLA aimerait exprimer ses préoccupations et son opposition au projet de loi qui vise à alourdir les peines criminelles pour ceux qui portent des masques ou qui se couvrent le visage lors d'émeutes ou d'attroupements illégaux. Il faut dire clairement que ceci ne vise pas à créer une nouvelle infraction, mais à alourdir les peines pour ceux qui portent des masques lors de rassemblements illégaux ou lors d'émeutes. Il s'agit donc de quelqu'un qui a déjà commis un quelconque crime.
J'aimerais énoncer nos préoccupations dans quatre domaines touchant les libertés civiles: premièrement, la liberté d'expression, deuxièmement, la vie privée; troisièmement la présomption d'innocence; et quatrièmement, la protection.
S'agissant du respect de la liberté d'expression, lorsque les gens se mobilisent ou se rassemblent pour exprimer leurs opinions sur une loi ou sur tout autre question d'ordre public, que ce soit pendant un rassemblement ou une manifestation, j'estime qu'il faut reconnaître que c'est une très bonne chose. Lorsque les citoyens se mobilisent, c'est toujours une bonne chose. Les échanges et la communication d'idées dans le cadre d'un rassemblement pacifique renforcent la vitalité et le dynamiste d'une démocratie. Le droit à la liberté d'expression est décrit comme étant une valeur fondamentale au Canada car pour citer la Cour suprême du Canada:
... dans une société libre, pluraliste et démocratique, nous attachons une grande valeur à la diversité des idées et des opinions qui est intrinsèquement salutaire tant pour la collectivité que pour l'individu.
En quoi le projet de loi nuit-il à la liberté d'expression? En termes simples, cela crée un effet paralysant pour ceux qui pourraient vouloir porter un masque lors de rassemblements ou de manifestations populaires. Contrairement à certaines opinions entendues par ce comité, le port de masque est légitime dans le cas de certaines activités expressives.
Tout d'abord les masques sont un outil puissant pour les discours impopulaires. Pour ceux qui voudraient communiquer des messages qui pourraient offenser le gouvernement ou d'autres, les masques offrent l'anonymat et permettent la liberté d'expression offrant ainsi une protection contre les représailles du gouvernement, des employeurs, de la famille ou d'autres.
En voici quelques exemples. Comment les gens peuvent-ils manifester contre le traitement des réfugiés par l'Agence des services frontaliers du Canada ou par le Service canadien du renseignement de sécurité? Les gens qui assistent à ce genre de rassemblements ou manifestations peuvent craindre de devenir des cibles du SCRS. Et que ferait un réfugié voulant protester contre les atrocités commises contre les tamouls au Sri Lanka il y a quelques années? Certains parmi vous vous souviendrez de ces manifestations. Il y avait beaucoup de drapeaux des tigres tamouls, qui est reconnu comme un groupe terroriste au Canada. Que dire d'un réfugié assistant à ces manifestations, serait-il préoccupé ou craintif d'être ciblé à tort parce qu'il assistait à un tel rassemblement?
Qu'en est-il d'un jeune juriste de Bay Street, peut-être un peu désabusé par son travail, qui veut assister aux manifestations du G20 à Toronto ou des gens qui travaillent pour une banque telle que Goldman Sachs? Il y a quelques semaines une célèbre page en regard de l'éditorial concernant une personne qui a quitté son emploi à Goldman Sachs en raison d'un désaccord avec cet employeur.
Qu'en est-il de ceux qui voudraient manifester pour ou contre les mariages entre conjoints du même sexe? Peut-être que le fils ou la fille d'un ministre aurait aimé assister au rassemblement en faveur de la légalisation de la marijuana qui a eu lieu sur la Colline parlementaire il y a quelques semaines. Peut-être qu'un député néo-démocrate aimerait assister aux rassemblements sur les frais de scolarité au Québec. Ce sont toutes des raisons pour lesquelles quelqu'un aimerait cacher son identité lors d'un rassemblement.
Deuxièmement, dans certains cas les masques peuvent communiquer un message aux observateurs. Les gens portent des masques représentant le visage d'un politicien, des masques chirurgicaux comme lorsque les médecins ont manifesté pour les soins de santé, ou les combinaisons orange de Guantanamo Bay assorties de lunettes qui privent de sommeil. Les masques Guy Fawkes sont dorénavant populaires parmi les indignés et ainsi de suite. En bref, le masque ou le déguisement fait partie du message.
Une société démocratique ne devrait pas tolérer le rassemblement ou la liberté d'expression mais plutôt l'encourager et le célébrer. Le comité et le Parlement doivent envisager dans quelle mesure ces nouvelles dispositions vont empêcher cela.
Deuxièmement, c'est une question de vie privée. L'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique est préoccupée par l'utilisation de logiciels de reconnaissance faciale et de la façon dont ils pourraient être utilisés dans des listes de surveillance des services policiers ou de renseignements. Il y a eu une augmentation des listes d'interdiction de vol. Que faut-il de nos jours pour devenir une cible? Nous ne le savons pas.
Qu'en est-il d'étudiants universitaires qui participent aujourd'hui à une manifestation sur un sujet très impopulaire, ou peut-être font-ils partie du mouvement des indignés? Il se peut que cette personne se trouve sur une liste des renseignements de sécurité pour le reste de ses jours parce qu'elle a participé à une manifestation quelconque pendant sa jeunesse.
La présomption d'innocence est le troisième volet des libertés civiles qui nous préoccupe. L'intention ou l'état mental sont des éléments cruciaux en droit criminel, et notre association ainsi que d'autres associations de protection des libertés civiles sont préoccupées depuis longtemps des dispositions du Code criminel portant sur l'attroupement illégal et les émeutes parce qu'il est bien souvent très peu clair à quel moment une assemblée autorisée devient un attroupement illégal.
Si vous vous trouvez aux premières lignes d'un groupe de manifestants, que vous portez un masque, comment pouvez-vous savoir s'il y a un petit groupe qui derrière vous commence à s'adonner à des activités criminelles, de sorte que l'ensemble de la manifestation devient illégal? Apparemment, à ce moment-là, aux termes du Code criminel, vous avez immédiatement commis un crime. Mais, dans le cadre de ces nouvelles dispositions, c'est un crime pour lequel vous pourriez être passible de cinq ans de prison. C'est préoccupant.
Quatrièmement et pour terminer, j'aimerais soulever le point de la protection. Je suis venu ici plus tôt et j'ai entendu les observations faites par l'inspecteur Rai du Service de police de Vancouver. Je dois dire que certains de ses propos étaient quelque peu déconcertants. Nous craignons que ces dispositions n'incitent, en quelque sorte, les agents de police à s'engager dans ce qu'il a appelé des activités préventives.
Il ne fait aucun doute que les crimes qui ont été commis pendant les émeutes de la Coupe Stanley sont complètement inacceptables, et que ceux qui ont commis ces crimes devraient être poursuivis. Mais là où cela devient préoccupant, c'est lorsque les policiers, qui sont à des manifestations ou à des ralliements, se font leur propre idée sur qui est acceptable ou pas ou bien sur le type de ralliement ou de protestation acceptable ou pas. Cette idée de connaissance préalable, ou de programme, ou bien de retirer quelqu'un de précis du groupe — ces idées sont problématiques.
L'inspecteur Rai a également mentionné que cela pourrait servir au désamorçage. Cela ne correspond pas à l'expérience vécue par l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique.
J'ai un dernier point à soulever. Nous connaissons manifestement les terribles conséquences des émeutes de la Coupe Stanley à Vancouver en 2010, mais, nous oublions bien souvent les nombreux ralliements et les nombreuses manifestations auxquelles ont participé un très grand nombre de personnes pendant les Jeux olympiques de 2010. Ces manifestations étaient essentiellement pacifiques. Certains de ces ralliements ont rassemblé des milliers voire des dizaines de milliers de personnes.
Nous croyons que l'un des facteurs pour lesquels ces ralliements ont été pacifiques découle du fait que notre association avait organisé un programme d'observateur illégal. Quatre cents personnes dotées de petits carnets avaient été formées pour participer à ces ralliements et ils portaient des T-shirts voyants spéciaux les identifiant. Cela a fini par créer un effet de dissuasion. Il n'y a pas eu de violence, il n'y a pas eu d'escalation, parce que, d'après notre expérience, et d'après les manifestants qui participent à ce genre de ralliements, c'est bien souvent la police qui cause l'escalation de la violence lors de ralliements.
Voilà nos préoccupations.
J'aimerais conclure en insistant sur le fait que le projet de loi va à l'encontre ou paralyse certaines de nos libertés les plus fondamentales. Il répond de façon inutile et disproportionnée aux préoccupations qui ont été soulevées. Quiconque commet un crime peut et doit être poursuivi en justice, mais ce projet de loi ne changera rien à cela ni d'aucune façon. Par contre, il aura un effet néfaste sur la liberté d'expression et se traduira par plusieurs problèmes que j'ai soulevés auprès de vous aujourd'hui.
Merci beaucoup.
Afin d'essayer de ne pas dépasser cinq minutes, je serais rapide, mais je tiens à vous remercier de m'inviter à prendre la parole aujourd'hui.
Je travaille pour Cadillac Fairview. Notre propriété est le Centre Pacifique, situé à l'angle opposé de la Galerie d'art de Vancouver, laquelle a été mentionnée plusieurs fois, et située à quatre pâtés de maisons de l'endroit où les émeutes de la Coupe Stanley se sont déroulées, en 2011.
Je suis ici pour parler des effets qu'ont eu ces événements et de ce type d'événements sur nos locataires. On a déjà parlé aujourd'hui des dégâts, de la quantité de verre et du nombre de feux. Ce dont on n'a pas vraiment beaucoup parlé, c'est la condition humaine: le nombre de personnes qui étaient terrifiées ce soir-là, pas seulement par les gens qui étaient là pour célébrer la victoire ou la défaite, mais par les personnes qui étaient devant leur vitrine, affublées d'un masque. Je crois qu'il s'agit d'une expérience terrifiante, si vous êtes un vendeur ou une vendeuse et que vous vous tenez à l'intérieur de votre magasin et qu'il y a une manifestation ou un rassemblement à l'extérieur de votre magasin, et que vous voyez quelqu'un arriver avec un masque et qui provoque en vous un sentiment d'insécurité.
Ce soir-là, nous avons comptabilisé 17 différents rapports d'incident, allant du vol dans une voiture à l'entrée par infraction en passant par les graffitis et les méfaits. Je peux vous dire que dans chacune de ces situations, lorsque nous avons dû examiner l'enregistrement vidéo de ces scènes, nous nous sommes aperçus qu'il y avait un mélange de personnes qui, de manière silencieuse ou agressive, encourageaient d'autres personnes à commettre ces actes. Les personnes qui étaient habituellement les incitatrices des autres étaient celles qui portaient des masques. Avant le début de la partie et certainement vers la fin du match, lorsque l'ambiance a commencé à tourner, on pouvait voir qu'il y avait beaucoup de personnes qui étaient clairement préparées pour ce qu'elles voulaient faire ce soir-là.
Les locaux ont essentiellement été verrouillés, ce qui signifiait que nos 100 détaillants qui s'y trouvaient et leurs employés étaient forcés à trouver un moyen de se rendre chez eux. Nous avons six tours à bureaux reliées au Centre Pacifique et quand je vous dis que nous avons préparé 17 rapports d'incident sur différentes choses, cela ne comprend pas les douzaines de fois où nous avons dû envoyer des gardes de sécurité pour escorter un avocat ou un banquier ou même un détaillant pour qu'ils puissent quitter leur bureau et traverser les foules et regagner un moyen de transport pour s'éloigner de là.
Depuis lors de chaque incident, nous avons fait un examen. Nous avons compilé plus de 114 heures d'enregistrement de vidéosurveillance. Le coût estimatif des dégâts pour nous et certains de nos locataires, tels que la Banque TD, Sears, Aritzia, H&M, Blenz Coffee, l'école de cuisine AI, Holt Renfrew, Tip Top, SportChek, et autres, s'élève à plus d'un million de dollars. L'automobile de l'un de nos employés a été renversée et incendiée, pendant que les gens restaient inactifs et contemplaient la scène.
Pour mettre les choses en perspective, je dirais que le Centre Pacifique couvre près de quatre pâtés de maisons, des deux côtés. Chaque magasin situé le long de ces deux rues a été affecté d'une façon ou d'une autre. Étant donné que nous sommes de l'autre côté de la Galerie d'art de Vancouver, cela nous touche également, parce que nous voyons beaucoup de manifestations, des rassemblements en toute légalité. Nous sommes heureux d'y assister.
Malheureusement, nous assistons également à certains de ces événements lorsqu'ils dégénèrent. Je peux vous dire, en tant qu'observateur littéralement de l'autre côté de la rue, que les choses commencent lorsqu'une poignée de personnes impliquées désirent se mettre en plein milieu et, comme on l'a mentionné plus tôt, faute d'une meilleure expression, détournent cet événement pour leur propre dessein. Cela crée un environnement très dangereux pour les personnes qui travaillent et vivent dans cette zone et cela devient très difficile pour les gens dont le message avait commencé à midi, en cette belle journée, avec des banderoles et des messages scandés. Vers trois heures, ce message est entièrement noyé, parce que l'événement a été repris et usurpé.
Merci.
:
Merci beaucoup. Je suis ravi d'être avec vous aujourd'hui. surtout en la présence de mon ancien professeur de droit constitutionnel, Irwin Cotler, qui m'a enseigné il y a 25 ans.
Pour votre information, je suis membre du conseil d'administration de l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, mais ce n'est pas à ce titre que je comparais devant vous aujourd'hui. Je suis ici parce que j'étais membre du comité consultatif sur les libertés civiles des Jeux olympiques de 2010. Il s'agissait d'un groupe spécial composé de juges à la retraite, d'agents de police, d'avocats et d'universitaires qui ont travaillé directement avec la ville de Vancouver, avec le groupe intégré de la sécurité dirigé par la GRC, ainsi qu'avec un certain nombre de groupes de contestation en préparation des Jeux olympiques d'hiver de Vancouver.
Le projet de loi que vous étudiez aujourd'hui, le projet de loi , apporterait évidemment deux modifications simples au Code criminel: il modifierait l'article 35 pour ériger en infraction criminelle le fait de porter un masque pendant une émeute et il modifierait également l'article 66 pour également ériger en infraction criminelle le fait de porter un masque ou un autre déguisement en participant à un attroupement illégal.
Au cours des Jeux olympiques de Vancouver, j'étais fier de vivre dans un pays où l'expression de toutes les opinions politiques respectées et protégées, et pendant les émeutes qui ont suivi la défaite des Canucks de Vancouver lors du septième match de la Coupe Stanley, je n'ai ressenti que du mépris pour les criminels qui saccageaient nos rues.
Ces deux sentiments sont tout à fait compatibles. Dans une démocratie, il y a une distinction cruciale à établir entre une manifestation et une émeute. Presque tous les participants aux manifestations des Jeux olympiques de Vancouver voulaient exprimer leurs préoccupations politiques.
En ce qui concerne les émeutes, je dirai simplement — et d'autres l'ont dit avant moi — que le projet de modification de l'article 35 semble redondant, puisque le Code criminel considère déjà comme une infraction le fait de porter un masque avec l'intention de commettre un acte criminel. Évidemment, la participation à une émeute est déjà considérée comme un acte criminel. C'est pourquoi je ne m'attarderai qu'à la seconde modification proposée, soit la création d'une nouvelle infraction, passible d'un emprisonnement maximal de cinq ans, pour avoir porté un masque ou un autre déguisement au cours d'un attroupement illégal.
Malheureusement, il est relativement facile pour un manifestant pacifique de se retrouver involontairement au beau milieu d'un attroupement illégal. L'alinéa 63(1)b) du Code criminel définit l'attroupement illégal comme une réunion d'individus qui se conduisent
de manière à faire craindre, pour des motifs raisonnables, à des personnes se trouvant dans le voisinage de l'attroupement [...]
que, par cet attroupement ils ne provoquent [...] d'autres personnes à troubler tumultueusement la paix.
Cette définition est loin d'être claire et définitive, et par conséquent elle est toute sujette à interprétation subjective et controversée par la police.
La question est certes compliquée par le fait que certaines manifestations politiques comprennent un petit nombre d'individus qui ont l'intention de troubler tumultueusement la paix, et que la tâche leur est parfois facilitée par la présence d'un grand groupe de manifestants pacifiques. Évidemment, certains parmi ce petit groupe d'individus souhaitant troubler la paix pourraient porter des masques ou d'autres déguisements. Cependant, comme M. Champ l'a signalé, certains des manifestants qui n'ont absolument pas l'intention de troubler tumultueusement la paix pourraient également porter des masques et le faire pour des raisons tout à fait légitimes. Selon moi, c'est là que la deuxième partie du projet de loi C-309 va trop loin.
Au cours des cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques de Vancouver, j'observais une manifestation depuis mon poste à environ 10 mètres de la ligne de policiers. Je me suis retrouvé aux côtés d'un homme portant un passe-montagne. J'en ai profité pour engager la discussion avec lui et pour lui proposer gentiment d'enlever son masque. « Vous n'avez rien à craindre », lui ai-je dit. « Vous ne faites rien d'illégal. » Il a répondu: « Ce n'est pas la police qui m'inquiète. Je travaille dans un bureau où tout le monde appuie sans réserve les Olympiques. S'ils me voyaient ici » — il a alors pointé du doigt le mur de caméras de télévision qui filmaient la manifestation — « Je pourrais perdre mon emploi. »
À ce moment-là, la manifestation que nous observions était probablement déjà un attroupement illégal, ce qui veut dire que l'homme avec qui je discutais, qui n'avait rien fait de mal, serait visé par le projet de loi .
J'aimerais aussi dire que la façon dont le Service de police de Vancouver a géré cette manifestation est très informative par rapport au projet de loi que vous étudiez. Comme il avait été prévu, il n'y avait qu'une rangée d'agents du Service de police de Vancouver coiffés de casquettes de baseball face à une foule de 2 000 personnes. Les policiers sont demeurés polis et souriants alors qu'ils avisaient les manifestants que leur défilé ne pourrait se rendre dans le stade où les cérémonies d'ouverture s'apprêtaient à commencer.
Pratiquement tous les manifestants ont accepté la condition de bonne foi puisque les policiers avaient arrêté la circulation pour leur défilé au centre-ville de Vancouver et leur ont permis de s'approcher à 50 mètres du stade pour que les détenteurs de billets puissent entendre leurs slogans et voir les affiches qu'ils agitaient.
Une douzaine de manifestants masqués ont essayé de semer la zizanie en crachant sur les policiers et en lançant des cônes de signalisation. Les agents de police ont continué à discuter et à sourire, la majeure partie de la foule est demeurée calme, et l'émeute avortée s'est évanouie comme neige au soleil. Les jeunes masqués se sont éloignés en faisant la tête.
Ils sont revenus le lendemain matin alors que la foule n'était pas aussi nombreuse, ils ont fracassé une fenêtre du magasin HBC et ont tous été arrêtés, au plus grand plaisir des policiers, mais aussi de celui de dizaines de milliers de manifestants pacifiques.
La leçon qu'on peut tirer des Jeux olympiques de Vancouver, c'est que, s'ils sont bien traités, la majorité des manifestants constituent les outils les plus précieux des responsables de la sécurité. Les manifestants bien intentionnés peuvent influencer les auteurs potentiels d'actes violents parce qu'ils savent qu'une infraction à la loi peut entraver leur message, ou le faire oublier, puisque les actes violents empêchent ce message d'être transmis.
On ne devrait pas se surprendre de...