J'ai le plaisir d'être accompagné par M. Greg Koster et M. Don Piragoff, du ministère de la Justice.
J'aimerais vous souhaiter la bienvenue au comité, à vous, monsieur le président, ainsi qu'à tous les nouveaux membres. Je vous souhaite beaucoup de succès. Vous constaterez, j'en suis certain, que vous y jouez un rôle très intéressant. J'ai fait partie de ce comité pendant un peu moins de huit ans, et ce fut une expérience formidable. Je souhaite beaucoup de succès à vous tous qui vous joignez au comité.
Je suis ravi également de comparaître devant vous pour examiner le projet de loi . S'il est adopté, le projet de loi permettra au Canada d'adhérer à la fois à l'Amendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires et à la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, tous deux conclus en 2005.
[Français]
L'histoire diplomatique et le rôle du Canada dans la négociation de ces deux instruments internationaux sont bien connus et font déjà partie du registre parlementaire.
[Traduction]
Dans ma déclaration d'aujourd'hui, je mettrai l'accent sur les éléments précis du projet de loi et je prendrai quelques instants pour répondre à certaines questions soulevées lors de la deuxième lecture dans l'autre Chambre.
La première nouvelle infraction se trouverait à l'article proposé 82.3 du Code criminel. Elle vise les personnes qui fabriquent un engin ou possèdent, utilisent ou trafiquent toute matière nucléaire ou radioactive ou tout engin dans l'intention de causer des lésions à des personnes ou des dommages à des biens ou à l'environnement.
Cette infraction criminalise également toute activité dirigée contre une installation nucléaire ou son fonctionnement aux mêmes fins répréhensibles. La peine maximale proposée pour cette infraction serait l'emprisonnement à perpétuité.
Vous remarquerez que la fabrication d'un engin a été ajoutée par amendement au cours de l'étude du projet de loi au Sénat.
La deuxième nouvelle infraction se trouverait à l'article proposé 82.4 du Code criminel. Elle vise les personnes qui utilisent ou modifient toute matière nucléaire ou radioactive ou tout engin ou qui commettent un acte contre une installation nucléaire ou son fonctionnement dans l'intention de contraindre une personne, un gouvernement ou une organisation internationale à se comporter d'une certaine façon. Encore une fois, la peine maximale serait l'emprisonnement à perpétuité.
La troisième nouvelle infraction serait définie à l'article proposé 82.5 du Code criminel. Cette infraction vise toute activité illégale menée dans l'intention d'obtenir une matière nucléaire ou radioactive ou un engin ou d'obtenir l'accès à une installation nucléaire. On utilise ici des éléments d'actes criminels existants, comme le vol, la fraude et le vol qualifié, auxquels on ajoute un élément — par exemple, l'intention d'obtenir une matière nucléaire.
Enfin, compte tenu de la gravité des dommages potentiels et de la réaction massive qu'auraient les gouvernements et le public s'il y avait même un risque que l'une des infractions proposées dans le projet de loi ne soit commise, le fait de menacer de commettre un acte terroriste nucléaire constitue une infraction en vertu d'un nouvel article, l'article proposé 82.6.
[Français]
La peine proposée pour la menace d'infraction sera un emprisonnement maximal de 14 ans.
[Traduction]
Les quatre infractions que je viens de décrire constituent l'essentiel du projet de loi S-9. Les infractions sont ciblées et les peines proposées sont appropriées, compte tenu des dispositions similaires que l'on trouve dans le Code criminel et dans la jurisprudence connexe.
Les traités que le projet de loi vise à mettre en oeuvre exigent que les États signataires assument des compétences extraterritoriales en matière de poursuites. À cet égard, le projet de loi S-9 donnerait à nos tribunaux la compétence nécessaire pour entendre des causes liées à ces nouvelles infractions, dans les situations factuelles énumérées à l'article 3 du projet de loi.
En outre, bien que les provinces et les territoires intentent les poursuites nécessaires dans la majorité des infractions au Code criminel, le procureur général du Canada disposerait d'un pouvoir concurrent d'engager des poursuites relativement à ces nouvelles infractions de terrorisme nucléaire, comme pour les actes terroristes déjà énumérés dans le Code criminel.
Le projet de loi définit aussi un certain nombre de termes, notamment « installation nucléaire » et « matière nucléaire ».
Concernant les aspects techniques du projet de loi, j'aimerais préciser en dernier lieu que, si on inclut ces nouvelles infractions dans la définition existante d'« activité terroriste » que l'on trouve à l'article 83.01 du Code criminel, un certain nombre de dispositions importantes concernant le terrorisme s'appliqueront, comme l'imposition de peines consécutives, l'inversion du fardeau de la preuve lors des enquêtes sur cautionnement et la possibilité d'autoriser la mise sur écoute pendant un an. Conjuguées aux diverses dispositions générales du Code criminel qui portent sur différentes formes de responsabilités, notamment dans le cas des tentatives et des complots, ainsi que des lois canadiennes autres que le Code criminel, les modifications proposées permettraient au Canada de ratifier ces deux importants traités en matière de sécurité nucléaire.
Certains ont mis en doute le moment choisi pour déposer le projet de loi S-9. Or, quelques-uns de nos plus proches alliés ont, eux aussi, pris récemment des mesures pour ratifier et, dans certains cas, pour présenter de tels projets de loi afin d'en débattre au sein de leurs parlements. Par exemple, le Royaume-Uni a signé ces deux traités en 2009 et 2010. L'Australie a modifié ses lois en vue de ratifier les deux traités en 2008 et encore récemment en 2012. Enfin, je soulignerais qu'aux États-Unis, un projet de loi avait été présenté au Congrès en vue de la ratification de ces traités, mais qu'il a été récemment rejeté par le comité sénatorial de la justice.
Une autre question soulevée au cours du débat de deuxième lecture concerne l'ajout des mots « fabrique un engin » à l'article proposé 82.3. Comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, il s'agit d'un amendement qui a été apporté et que nous avons accepté. Lors des discussions avec le ministère de la Justice, nous étions d'avis que ce n'était pas strictement nécessaire; cela dit, par souci de clarté absolue, nous avons convenu d'accepter cette proposition.
Ensemble, les deux traités exigent que l'on criminalise environ 38 actes, et c'est pourquoi les infractions ont été regroupées sous l'élément commun de l'infraction. L'interdiction de fabrication incluait la fabrication d'engins, mais non la fabrication de matières nucléaires ou radioactives. L'infraction proposée à l'article 82.3 devait, à l'origine, s'appliquer aux personnes qui, encore une fois, fabriquent un engin. À cet égard, l'infraction s'applique à quiconque possède un engin. C'est peut-être la même personne qui le fabrique, mais c'est prévu de toute façon. Si vous le fabriquez, vous le possédez. Cela étant dit, le gouvernement a examiné l'amendement, et nous croyons qu'il reflète mieux les intentions du projet de loi.
Des questions ont été soulevées quant à la portée de l'article proposé 82.5, l'un des autres articles que j'ai énumérés, qui porte sur un acte criminel commis dans l'intention d'obtenir une matière nucléaire ou radioactive ou un engin. Bien que le traité énumère un certain nombre d'infractions précises, comme le vol, le vol qualifié, etc., l'alinéa 9(1)f) de l'Amendement à la CPPMN parle aussi de l'utilisation de la force ou de toute autre forme d'intimidation, tandis qu'il est question de l'utilisation de la force à l'alinéa 2.2b) de la CIRATN, l'autre traité. Il s'agit d'une conduite générale, qui va au-delà des infractions précises énumérées dans les traités, mais l'idée de l'utilisation de la force pourrait inclure tout acte de violence ou toute force; par conséquent, on pourrait considérer que toute infraction criminelle existante entrerait dans cette catégorie de conduite. C'est pour cette raison qu'on a utilisé cette formulation à l'article 82.5.
La dernière question technique soulevée lors du débat de deuxième lecture portait sur l'alinéa 9(1)d) de l'Amendement à la CPPMN, soit la criminalisation de l'importation ou de l'exportation illégale d'une matière nucléaire, sans qu'il n'y ait une intention précise.
En droit international, les États comme le Canada peuvent s'en remettre à leurs propres lois pour appliquer les exigences des traités internationaux. Puisque l'alinéa 9(1)d) n'exige pas qu'il y ait une intention spécifique comme celle de contraindre un gouvernement ou de causer la mort, les infractions prévues dans la Loi sur les licences d'exportation et d'importation, la Loi sur les douanes et la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires satisfont pleinement aux exigences de ce traité, si bien qu'il n'est pas nécessaire de créer une nouvelle infraction dans ce projet de loi particulier.
Monsieur le président, ma déclaration a porté sur certains des éléments importants du projet de loi et j'ai tenté de répondre à certaines questions techniques qui ont été posées lors du débat.
Comme l'ont souligné les dirigeants mondiaux lors du dernier sommet sur la sécurité nucléaire qui s'est tenu en République de Corée en mars de l'an dernier, le terrorisme nucléaire est toujours l'une des plus grandes menaces à la sécurité internationale.
Par ce projet de loi, nous avons pris des mesures concrètes pour donner plus de force au droit pénal canadien afin de réprimer les actes liés au terrorisme nucléaire. Les modifications proposées et la ratification subséquente de ces instruments montreront à la communauté internationale que le Canada continue à prendre la sécurité nucléaire très au sérieux et que la collaboration internationale est bénéfique pour tous.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue, monsieur le ministre. C'est la première fois que vous comparaissez devant ce comité en 2013. C'est le cas de plusieurs autres témoins, j'en suis convaincue. Compte tenu des annonces que vous faites régulièrement, nous nous attendons par contre à voir arriver d'autres projets de loi sur notre table.
Le NPD a appuyé le projet de loi. Cela nous permet, nous en sommes tout à fait conscients, de remplir nos obligations internationales en vertu de diverses conventions. Vous l'avez d'ailleurs bien expliqué.
Avant d'aborder comme tel le projet de loi S-9, il serait important de parler de la façon dont les projets de loi sont analysés par votre ministère. Certaines choses qui ont été rendues publiques pendant le congé parlementaire du temps des Fêtes m'ont sérieusement inquiétée en tant que porte-parole de mon parti en matière de justice. Les réponses que vous me donnerez vont peut-être calmer ces inquiétudes. Toutefois, il est clair qu'en vertu de la Loi sur le ministère de la Justice, le ministre doit s'assurer de la compatibilité des projets de loi avec les fins et les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés.
Je ne vais pas entrer dans les détails relatifs aux cours. Je vais laisser aux tribunaux le soin de le faire. Il y a tout de même des questions importantes qui se posent. Elles touchent ce que nous faisons, en tant que comité, lorsque nous nous penchons sur les projets de loi qui proviennent de votre ministère. À tort ou à raison, cette situation nous amène à douter du sérieux et de la profondeur de la démarche de votre ministère. Je parle ici de la mise en application de cette obligation légale par les avocats de votre ministère.
En ce qui concerne le projet de loi S-9 — je vais rester dans le contexte de ce projet de loi —, il est clair que vous devez, en tant que ministre, signer un certificat . En fait, cela s'appliquerait à pratiquement n'importe quel autre projet de loi qui serait présenté par le gouvernement ou que le gouvernement nous soumettrait par l'entremise du Sénat.
J'aimerais d'abord savoir si l'examen en vertu de l'article 4.1 de la Loi sur le ministère de la Justice a été fait dans le cas du projet de loi S-9. Par la suite, comme ce qu'on entend à différents niveaux rend cela un peu nébuleux, j'aimerais savoir quelle démarche est effectuée avant que vous signiez le certificat.
Enfin — et cette question est dans la foulée de la précédente —, je voudrais savoir si vous avez effectivement signé ce certificat de conformité à la Charte. Avant que nous nous attaquions à l'étude du projet de loi S-9 ou de n'importe quel autre projet de loi, il est important que vous puissiez clarifier cette situation.
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Tout d'abord, je vous remercie de me souhaiter la bienvenue au comité en 2013.
Comme vous l'avez souligné, nos mesures législatives en matière de justice sont très importantes pour le gouvernement. Vous pouvez effectivement vous attendre à ce que d'autres projets de loi soient présentés au comité, et j'espère évidemment qu'ils recevront l'appui de tous.
Comme vous l'avez souligné à juste titre, en vertu de l'article 4.1 de la Loi sur le ministère de la Justice, j'ai l'obligation d'examiner les projets de loi qui sont présentés non seulement par le ministère de la Justice, mais par l'ensemble du gouvernement. Je dois m'assurer qu'ils sont conformes à la Charte et à la Déclaration des droits de M. Diefenbaker.
Cela étant dit, je reçois des avis sur les mesures législatives. Ces avis me sont donnés par le ministère de la Justice, qui fait une excellente analyse des projets de loi pour s'assurer qu'ils sont constitutionnels et conformes aux mesures législatives et aux exigences constitutionnelles que je viens de mentionner. C'est un conseiller législatif qui les signe mais, je le répète, l'analyse est effectuée par le ministère, et je reçois des avis du ministère sur la constitutionnalité de tous les projets de loi qui sont présentés au Parlement.
Concernant le projet de loi qui nous intéresse, dans votre analyse et votre étude, je crois que vous en arriverez à la même conclusion que moi: il ne soulève aucune question d'ordre constitutionnel, il est tout à fait du ressort du Parlement du Canada de l'adopter, et il est conforme à d'autres parties du Code criminel. Ce projet de loi est conforme, comme le seront les autres projets de loi que je soumettrai à votre étude dans l'avenir.
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Merci, monsieur le président.
En ce qui a trait aux réponses du ministre à mes questions concernant l'article 4.1 de la Loi sur le ministère de la Justice, je serais portée à dire, comme ma collègue libérale, qu'il y avait là un peu de généralisations. En fait, je comprends qu'on nous demande un chèque en blanc sans que l'on sache trop ce qui se passe exactement.
Je profite donc de l'occasion, monsieur le président, pour déposer un avis de motion, qui ne sera évidemment pas débattu maintenant, car on va continuer avec nos témoins. Il y a un délai de 48 heures en ce qui a trait à un avis de motion.
L'avis de motion se lit comme suit :
Que le Comité permanent de la justice et des droits de la personne mène une étude approfondie de l'usage énoncé au paragraphe 4.1 de la Loi sur le ministère de la Justice depuis son adoption;
et qu'il fasse rapport de ses constatations et recommandations à la Chambre.
Je dépose cette motion à l'instant.
Je reviens maintenant à mes questions, monsieur le président.
Monsieur le ministre, le projet de loi sera-t-il mis en vigueur par décret? Peut-on s'attendre à ce qu'il soit mis en vigueur rapidement? En 2004, le gouvernement avait déposé le projet de loi C-7 qui portait sur une loi de 2002 sur la sécurité publique. La partie 23 de ce projet de loi servait à mettre en oeuvre la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction. Cette partie n'est toujours pas en vigueur et elle devait l'être par décret.
Il semble que nous acceptons tous qu'il n'y aura pas de changement à cet égard. Je pense que ce projet de loi est extrêmement important, compte tenu de certains types de menaces. Cela étant dit, si on veut faire partie des conventions et être en mesure de les ratifier, il faut que ce soit mis en oeuvre.
Envisagez-vous prendre beaucoup de temps pour le mettre en vigueur par décret? Cela suivra-t-il la même voie que le projet de loi de 2004? De 2004 à aujourd'hui, plusieurs années se sont écoulées.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le ministre, ainsi que les autres témoins, d'être venus aujourd'hui discuter de ce projet de loi très important.
Avant de faire mes commentaires, monsieur le président, j'aimerais dire que j'ai trouvé très informative la note d'information que nous a apportée notre analyste, et je vous en remercie.
En ce qui concerne ce que Mme Bennett a laissé entendre au sujet du temps qu'il faut pour ces projets de loi — très importants — qui n'ont peut-être pas pu être adoptés pendant nos années de gouvernement minoritaire, j'ai eu l'occasion, monsieur le ministre, de parler avec bien des gens. Je suis nouveau, alors je n'étais pas ici à y travailler, mais j'ai entendu des députés de tous les partis dire à propos de projets de loi comme le S-4, Loi améliorant la sécurité ferroviaire, et le C-48, Loi de 2012 apportant des modifications techniques concernant l'impôt et les taxes, que c'était des projets de loi importants, mais qu'ils n'auraient pas pu être adoptés à cause des affrontements qui ont caractérisé les années de gouvernement minoritaire. Je suis donc très content de voir que des mesures de cette importance peuvent progresser.
D'après ce que je comprends, la principale raison de ce projet de loi, c'est qu'il modifie le Code criminel du Canada afin qu'il corresponde aux obligations imposées par la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire et par l'Amendement de la Convention sur la protection physique des matières nucléaires, que le Canada n'a pas encore ratifiés.
Monsieur le ministre, pourriez-vous nous expliquer pourquoi il est important que le Canada soit une partie à ces instruments internationaux importants de contre-terrorisme?
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Cela démontre l'engagement soutenu et sans équivoque du Canada concernant la sécurité nucléaire, ainsi que le leadership dont il continue de faire preuve sur ce plan. Depuis des années, nous coopérons volontiers avec nos alliés et partenaires en cette matière, de même que pour toutes les questions qui nous préoccupent ou nous intéressent mutuellement. Cela démontre bien clairement que nous sommes résolus à travailler avec nos alliés internationaux.
Il devient évident, quand on y regarde de plus près, que les frontières disparaissent, de bien des façons, en ce sens que ce genre d'activités... J'ai parlé d'Al-Qaïda. Ils ne respectent rien, je suppose, et ils ne respectent certainement pas les frontières internationales; nous pouvons tous devenir les cibles de ce genre d'activités malveillantes, comme je l'ai dit dans mon exposé, et je pense qu'il est important que le Canada agisse, je le souhaite, sur tous les plans.
Par exemple, je pense que j'ai présenté quatre fois le projet de loi visant à sévir contre les personnes qui font entrer de la drogue au Canada et à rendre plus sévères les peines correspondantes. Je ne manquais pas de détermination, non plus que le gouvernement et mes collègues, mais vous savez ce que nous avons vécu. Si l'opposition ne faisait pas de l'obstruction à la Chambre des communes, c'était au Sénat, dominé par les libéraux, que les choses bloquaient à n'en plus finir.
Nous avons essayé plusieurs fois, et je suis bien plus optimiste maintenant. Je suis très heureux des progrès que nous réalisons, mais il est déplorable que nous ayons dû consacrer quatre années environ à faire comprendre que s'adonner au crime organisé et faire entrer de la drogue au Canada mène à la prison. Je n'ai jamais fléchi. À maintes reprises, nous avons présenté cette mesure, et je suis content de voir que c'est maintenant une loi et que les enfants sont mieux protégés au Canada. Comme pour ces choses-là, j'espère avoir le soutien de tous, mais vous pouvez retourner sept ans en arrière pour voir ce qui s'est passé.
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Merci d'avoir posé la question.
Lorsque nous avons examiné cette infraction en particulier, comme vous le savez, nous avons étudié les deux conventions conjointement, et elles portent sur deux sujets distincts: l'une s'intéresse aux équipements et aux appareils à rayonnement tandis que l'autre s'attache aux matières nucléaires.
Voyons voir, l'appareil est la seule chose que l'on demande de fabriquer, alors lorsque nous avons défini l'infraction fourre-tout prévue à l'article 82.3, nous avons dû prendre des décisions. Nous avons vu que « fabriquer » ne s'applique pas aux équipements nucléaires ou aux équipements à rayonnement; il nous fallait trouver d'autres verbes pour bien rendre le sens. À franchement parler, nous avons envisagé le verbe « posséder » et nous avons regardé du côté des infractions du code en vigueur qui utilisaient des termes semblables, comme « confectionner ». Le mot « faire » en est un autre. Il y a un certain nombre d'infractions dans lesquelles ce concept est utilisé.
Certains des tribunaux ont dit qu'il s'agissait d'une définition du dictionnaire, qui suppose un achèvement, tel que le terme est utilisé — « le faire » —, car vous ne l'avez pas achevé, vous avez tenté de le faire. C'est différent.
Nous avons dit que si vous l'avez fait, vous êtes en possession de cette chose. Lorsque nous avons décidé de la façon dont nous structurerions cette infraction, honnêtement, c'était notre raisonnement.